1.11 Meygal

Ce texte est le résultat d’un agencement des choses dites par des paysagistes et leurs invités, tous embarqués dans une camionnette-voyageuse à travers l’Auvergne. Pour cet ensemble de paysages, il a été écrit à partir de tout ce qu’ils ont été capables de voir ensemble, durant l’itinéraire n°8 des ateliers mobiles des paysages qui a été effectué le 24/06/2011.

1. SITUATION

A l’échelle du département de la Haute-Loire où il se situe, le Meygal reste un petit territoire aux formes de relief très particulières appartenant à la famille des hautes terres. Cet ensemble de paysage fait transition avec :

  1. au nord, la vallée de la Loire et son relief tourmenté ;
  2. au nord-est, le plateau granitique du Velay ;
  3. au sud, le Meygal cède la place à un paysage d’origine volcanique mais aux mouvements plus massifs et au paysage grand ouvert, le Mézenc ;
  4. à l’ouest, il bascule sur le bassin de Saint-Germain-Laprade puis sur le bassin du Puy-en-Velay, offrant un paysage très ouvert en rupture complète avec celui du Meygal.

Cet ensemble appartient à la famille de paysages : 1. Les hautes terres

Les unités de paysages qui composent cet ensemble : 1.11 A Sucs et bassin de Saint Julien-Chapteuil / 1.11 B Monts du Meygal / 1.11 C Sucs d’Yssingeaux / 1.11 D Bassin d’Yssingeaux (Transition avec 4.01 Plateaux du Velay) / 1.11 E Sucs du Meygal.

2 GRANDES COMPOSANTES DES PAYSAGES

2.1 La vision d’un massif d’étranges montagnes.

Panorama de Raffy
C’est hors du massif du Meygal, en prenant du recul (depuis la RN88 sur le plateau du Devès par exemple, ou depuis le sommet de l’Alambre près du Mézenc, ou encore depuis la RN88 en traversant le massif après Yssingeaux) que l’on comprend toute la singularité visuelle de cet ensemble. Celui qui vient pour la première fois en Auvergne, se retrouve face à ce qu’on pourrait qualifier de "dispositif de montagnes étranges", qu’il n’aura peut-être jamais eu l’occasion de voir ailleurs : un assemblage de reliefs isolés aux formes variées ("sucs", "dykes", "tables", "dômes", "coulées de lave"…) qui sont à tel point suggestives qu’on les a parfois nommées bizarrement : la tortue, la huche plate… C’est le seul massif volcanique auvergnat qui génère encore un tel effet d’étrangeté. Il échappe à toute médiatisation et reste encore très secret, c’est un secret bien gardé par sa situation géographique.

2.2 Une forêt de micro-parcelles privées qui recouvre une grande partie du territoire.
Les monts du Meygal émergent presque tous de "l’autre massif", le massif forestier d’altitude, dont une des particularités ne va pas sans poser des problèmes de gestion. Il est divisé en une multitude de micro-parcelles, réparties entre un très grand nombre de propriétaires qui ne savent parfois même plus qu’ils le sont.
Comment a pu naître un tel massif forestier ? C’est, entre autre, une question d’état d’esprit. Dans beaucoup de communes rurales comme le sont celles du Meygal, louer la terre quand on ne l’exploite plus prend le sens d’une forme de dépossession : « une fois qu’on a loué, on n’est plus chez nous ! ». Si bien qu’au lieu de louer, on a eu tendance à reboiser. La baisse progressive de l’exploitation agricole des terres du massif montagneux a donc eu pour conséquence un reboisement relativement général. Les incitations prodiguées par l’Etat dans les années d’après guerre ou lors des politiques de Restauration des terrains de Montagne (RTM) ont conforté le sens du mouvement.

2.3 Formes de la forêt.

  • Les bois de pins
    Les anciens bois de pins du Meygal étaient utilisés essentiellement pour les mines de Saint-Etienne (bois d’étayage) qui étaient alimentées par les forêts alentours dans un rayon de proximité pratique (forêts du plateau de Craponne, forêts du Meygal…). Dans les pays de pins, on a l’habitude d’exploiter la forêt par des coupes à blanc. La plantation est serrée.
  • Les bois de sapins
    Les bois de sapins, essence d’ombre, sont gérés de manière moins dense. La sylviculture est plus "jardinée" car le sapin ne peut pas être planté "à découvert".
  • Les bois de feuillus et de hêtres
    Là où l’agriculture est abandonnée, lorsqu’on ne replante pas des arbres, le pin et le bouleau s’installent spontanément. Ce sont des essences colonisatrices. Les hêtres et les sapins qui ne germent et ne grandissent pas à découvert les suivent, profitant du couvert pour se développer. Quand la forêt de pins disparaît progressivement lorsqu’elle a atteint naturellement une soixantaine d’années, la forêt de hêtres ou de sapins s’y substitue.
    Parfois, on peut voir dans le Meygal un suc recouvert de feuillus. C’est en général le résultat des incendies passés. L’incendie ouvre un espace pour le reboisement naturel en feuillus. La place du hêtre sur le massif du Meygal évolue très lentenent. Les hêtres ont une manière d’occuper le terrain beaucoup plus lente que les pins car leur graine est lourde et ne vole pas.
  • Les bois d’épicéas en bord de cours d’eau
    Au bord des cours d’eau, on trouve parfois des boisements de résineux, notamment d’épicéas. Le SICALA (Syndicat Intercommunal pour l’Aménagement de la Loire et de ses Affluents) mène des actions afin de freiner le processus et de faire reculer l’enrésinement des berges des cours d’eau. Les boisements de résineux, en se substituant à la ripisylve naturelle, favorisent une érosion plus grande des berges et réduit la biodiversité qui leur est associée.
  • Les alignements d’arbres au bord des routes
    Au bord des routes, une autre forme de présence des arbres est très courante dans le Meygal. On y voit des alignements de frênes, d’érables sycomores et de hêtres. Certains d’entre eux participent à la qualité visuelle des entrées de bourg. Etant donné les variations de relief, ils sont parfois associés à de petits ouvrages routiers plus ou moins anciens, soutenant les terres ou surélevant la route au-dessus d’un pré humide…

2.4 Un système de "clairières rapprochées".

Aux alentours d’Araules, on peut avoir un aperçu clair de la répartition traditionnelle de l’agriculture et de la forêt dans le Meygal. Les forêts occupent les sommets. Les parcelles agricoles, sur des terrains moins en pente, sont séparés de haies. Ils forment un système qui s’apparente à des "clairières rapprochées" plutôt qu’à un bocage. Les haies s’épaississent plus ou moins en bosquets. Elles sont composées de frênes, d’épineux, de noisetiers… Le frêne a été planté pour la qualité de son feuillage qui permet à la fin de l’été, quand l’herbe vient à manquer, d’apporter un complément frais au bétail avant de rentrer à l’étable pour l’hiver.

2.5 La forêt récente des alentours de bourgs et de villages.
Jusqu’où peut avancer la forêt ? Car elle avance. Elle gagne du terrain. Où peut-elle avancer encore ? Où doit-elle être contenue ? L’avancée est particulièrement lisible en limite de certains villages. Les terrains agricoles y sont peu à peu délaissés et plantés en forêt. Les espaces ouverts autour des villages deviennent de plus en plus étroits. On pourrait faire des cercles concentriques représentant l’avancée progressive de la forêt autour de certains villages ou hameaux (quarante ans, trente ans, vingt ans…).

2.6 Dissémination de l’habitat.

Autour de Queyrières, on peut saisir le caractère dispersé de l’habitat sur le massif. Il se développe de manière « éclatée » et « éparpillée ». Les maisons nouvelles ont tendance à être implantées à côté de groupes de maisons isolés, au lieu de prolonger le bourg. Des petits groupes de maisons se constituent progressivement. Cette évolution "nébuleuse" rend difficile la mise en place d’une stratégie d’urbanisme calquée sur le modèle type de développement de l’habitat groupé. Ce mode de dissémination atypique se retrouve un peu partout autour des bourgs du Meygal et semble contrecarrer une certaine logique originelle mise en place par la loi Montagne (art. L145-3 III du code de l’urbanisme). En effet, avant 2003, cette loi indiquait que « l’urbanisation [devait] se réaliser en continuité avec les bourgs, villages et hameaux existants ». Mais à partir de 2003, la loi urbanisme et habitat élargit ce principe de continuité de l’urbanisation aux « groupes de constructions traditionnelles ou d’habitations existants ». La taille et le type d’organisation des groupes de constructions dépendent très largement des traditions locales. Ces dispositions sont donc volontairement interprétatives, pour qu’il puisse en être fait une application pertinente au cas par cas. La jurisprudence, peu abondante sur ce sujet, tend à adopter une acception assez restrictive qui n’autorise pas la constructibilité en continuité de groupes trop petits. Toutefois, quand l’habitat a traditionnellement suivi un mode dispersé, cette base disséminée devient un ensemble de points d’accroche d’un nouvel habitat contemporain.

2.7 La superposition de deux cultures : la culture de la forêt et la culture de la pierre.

Carrière de lauzes au Pertuis
Le long de la RD35, une carrière de lauze a été réouverte pour servir à la réhabilitation des toits anciens locaux (projet de la Communauté des Communes du Meygal). La carrière occupe tout le flanc de la montagne. Elle témoigne de l’ancienne culture locale de la pierre, qui a été remplacée dans le courant du 20ème siècle par la culture de la forêt. A la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle, il faut imaginer que tous les sucs étaient à nu. Autrement dit, que la pierre était apparente partout. A cette époque, 2% seulement des sucs étaient recouverts de forêts. Aujourd’hui, c’est 50%. Une phrase écrite dans une lettre par un habitant parti du pays pour la guerre de 1914 souligne l’importance de cette culture : « Mon tas de pierres me manque ». La culture de la forêt a succédé à la culture de la pierre. Plutôt, elle s’y est superposée. Il en résulte des formes de résurgence comme la réouverture de cette carrière et un ensemble conséquent d’éléments et de motifs paysagers directement liés à la pierre plutôt qu’à l’univers forestier, comme par exemple : les murets de pierres que l’on retrouve sous les forêts, les pierriers naturels parfois déblayés pour dégager un passage pour les troupeaux, les maisons avec leur toit de lauzes…

2.8 Une architecture traditionnelle de cueillette.
En raison des difficultés de transport, le souci de proximité était hier primordial dans le choix des pierres à bâtir. Dans les éboulis, on a pu prélever directement des matériaux de construction. A la diversité des matériaux se lie celle des caractéristiques texturales et structurales des roches. Ainsi les lauzes, dalles plates idéales pour couvrir les toits, sont issues d’un débit particulier de la phonolite. Cette lave visqueuse est riche en cristaux, la disposition à plat de ces cristaux permet un débit en dalle. Les dalles se détachent sous l’effet de la fragmentation par le gel ou par choc mécanique dans les éboulis ou encore par la taille du lauzeron (qui ne fait qu’accélérer les phénomènes naturels). La trachyte, de teinte claire est facile à travailler. Taillée, elle a pu servir d’encadrement de porte ou de fenêtre, de linteau ou de décor. Les prismes basaltiques des orgues ont souvent été utilisés tels quels, leurs sections hexagonales et le fait qu’ils dépassent des murs les rendent bien visibles. Enfin, les tufs, arkoses, basaltes ont été travaillés, taillés ou choisis pour leurs formes dans les éboulis (surtout pour le basalte et la phonolite). La forme des matériaux est dépendante du lieu de prélèvement, certaines maisons, proches des rivières, sont construites avec des « galets ovales » de toutes les couleurs : cette polychromie reflète la diversité des roches transportées par les cours d’eau.

3. MOTIFS PAYSAGERS

3.1 Les sucs.
Le massif du Meygal est constitué de dizaines de sucs, reliefs volcaniques aux formes étranges vieilles d’une dizaine de millions d’années. Quel que soit l’endroit où l’on se trouve, on aperçoit forcément au moins l’une de ces formes caractéristiques non dénuées d’étrangeté.

3.2 Les pierriers ou chirats.
Ici, peut-être plus que partout ailleurs en Auvergne, une lutte farouche semble avoir opposé les torrents pierreux dévalant les pentes et les hommes aménageurs, soucieux de tirer parti des maigres richesses du sol. Les éboulis ne se comptent plus, ils sont systématiques dès qu’un suc s’érige. Ils sont partout : aux sommets, certains monts sont chapeautés d’une toison grisonnante ; sur les pentes, ce sont des rivières de pierres et carrières de lauze ; on les trouve aussi dans les champs…
Certains pierriers du Meygal sont traditionnellement "aménagés" pour faire passer les troupeaux. L’aménagement repose sur une technique simple n’impliquant aucun ajout de matériau ni aucune destruction ou évacuation. Les bergers déplaçaient les pierres une à une pour ouvrir un chemin progressivement recouvert par l’herbe. Ce sont des indices d’un rapport ordinaire au milieu.

3.3 Les murets.
De nombreuses pentes, trop fortes et trop pierreuses sont impropres à la culture. Lorsque la pente se radoucit, elle n’en reste pas moins encombrée d’éboulis et sujette aux glissements. Alors, l’espace agricole a été aménagé dans le but d’éviter ces désagréments : la construction de murets de pierres sèches témoigne de l’épierrage des champs ; les plantations, fréquentes au pied des murets, ont servi à retenir la terre mais aussi à ralentir le vent, retenir l’eau et abriter bétail et espèces sauvages.

3.4 Les murets abandonnés sous la forêt.
Parfois, de longs murets de pierres traversent la forêt. Ils ont été construits après épierrement des terrains pour le pâturage, bien avant que la forêt ne recouvre ces derniers. Plusieurs attitudes des forestiers ont cours par rapport à ces murs. Certains font tout pour les conserver, pensant qu’ils ont valeur de témoignage du passé. Mais ils posent problème pour l’exploitation de la forêt. Si bien que d’autres les démolissent pour pouvoir faire passer les engins d’exploitation. La présence de ces murets et les manières dont ils sont abordés par les forestiers expriment très clairement l’état de transition d’une culture à une autre, le mouvement de succession-superposition des deux cultures : culture de la pierre puis de la forêt.

3.5 La zone de dépôt des troncs d’arbres.
Le stockage de troncs le long des bords de route est un motif paysager des grandes zones forestières de Haute-Loire (Meygal, plateau de Craponne). Les tas de bois allongés, bâtis par empilement comme des sortes de "murs", peuvent atteindre des dimensions monumentales. C’est un motif paysager intermittent : les tas se font, se défont, disparaissent en fonction des aléas de l’activité forestière. Ils sont peut-être, avec le camion de grumes et les coupes à blanc, les signes le plus évidents de cette activité pour les habitants.

3.6 La ligne sombre des lisières après une coupe à blanc.
Derrière un bourg, une lisière de forêt a été coupée pour élargir une piste. De ce fait, les troncs qui forment la nouvelle lisière sont devenus apparents. La coupe a transformé l’apparence de la lisière et a généré une ligne sombre très perceptible. Les suisses ont pallié au problème en travaillant avec plus de précision les coupes en lisières de parcelles afin d’obtenir un effet plus naturel.

4. EXPERIENCES ET ENDROITS SINGULIERS

4.1 L’expérience réduite de la couleur.
Dans le champ pictural, la forêt est généralement associée à la diversité des couleurs, à leurs variations. Si on les regarde sous cet angle, celles du Meygal, qui sont en grande partie des forêts de conifères de couleur sombre, ont plutôt à voir avec un monochrome.

4.2 Le rapport étroit entre installation humaine et relief ou roches.
L’association entre un petit relief volcanique et un bourg ou une installation humaine génére certaines des plus belles expériences visuelles du massif du Meygal. Le village troglodyte de Couteaux et le site du village de Queyrières adossé à un neck de basalte en sont deux exemples singuliers.

4.3 L’expérience des soupes.
Deux plantes sauvages sont encore relativement utilisées dans le Meygal et le Mézenc pour la consommation et font toujours l’objet d’une cueillette : la bouline (Renouée bistorte, Polygonum bistorta), une plante sauvage dont les jeunes feuilles sont ajoutées à la soupe de pomme de terre, et la Raiponce en épi (Phyteuma spicatum) également utilisée en cuisine.

4.4 L’expérience de sommets en sommets.
Le GR40 passe au Pertuis. Il fait le tour du Velay, de sommets en sommets (Mont Bar, Mézenc, Meygal…). Cela fait dire à certains : « C’est un des plus beaux sentier de randonnée de la Haute-Loire ».

4.5 Le Grand Testavoyre.
C’est le suc le plus élevé du Meygal (1446 mètres d’altitude) d’où la vue panoramique est imprenable.

4.6 La "Tortue" de Montusclat.
La forme de carapace de tortue du Mont lui a valu son appellation populaire de Tortue.

4.7 La galoche, ancienne voie ferrée.
Près de Rosières, l’ancienne voie ferrée, appelée « la Galoche », est restée dans le domaine public et a été transformée en chemin carrossable pour se rendre au ravin de Corbœuf, site classé au titre du code de l’environnement depuis juin 2013. Le chemin passe sur un viaduc qui sert de point de vue à l’entrée du ravin.

4.8 Le col et le panorama depuis le Pertuis.
Le col du Pertuis, passage important, offre soudainement des vues dominantes en direction du Puy-en-Velay et du Devès avant de replonger au pied des reliefs du Meygal vers le village de Saint-Hostien.

4.9 La laiterie comme une église.
A Araules, un grand bâtiment industriel a été construit dans les années 1970 au bord du bourg : la laiterie des monts Yssingelais. Peinte en jaune, elle est visible de loin. L’expérience qu’on en fait est la même que celle que l’on peut faire d’une église qui signale la présence d’un village. Ici, la laiterie est beaucoup plus grande que l’église. Les deux signes, industriels et religieux, sont juxtaposés de manière inhabituelle.

4.10 L’église et le village de Monedeyres.
Sous Queyrières et le col de Raffy, dans le cirque donnant naissance à la Sumène avant qu’elle ne s’encaisse dans la Combe noire et ses moulins, est bâti le petit village de Monedeyre. Le site entouré par les sucs du Mont Chabrier, du Mont Rouge, du Montivernoux, de la Peyre de Bard, et encore du Mont Chanis, revêt un caractère très pittoresque rehaussé par l’architecture traditionnelle. Ce lieu à l’histoire peu commune, inspira Louis Farigoule (alias Jules Romains) pour sa pièce de théâtre : Cromedeyre-le-Vieil.
En effet, le village de Monedeyres dépendait à l’origine, tant du point de vue administratif qu’ecclésiastique, de Saint-Julien-Chapteuil, mais les habitants, se plaignant de l’éloignement, obtinrent de dépendre d’abord de la paroisse, puis de la commune de Queyrières. Jugeant Queyrières encore trop distante, les habitants, en dépit des réticences de l’évêché à élever le village en paroisse autonome, prirent eux-mêmes l’initiative en 1887 de faire construire une église. Celle-ci, achevée en 1914, ne fut cependant jamais consacrée et ne vit jamais un prêtre y célébrer la moindre messe ; elle fait actuellement office de salle des fêtes.

4.11 Le panorama de Raffy.
Depuis Raffy, vers le sud-ouest s’ouvre un panorama que l’on retrouve dans de nombreuses brochures touristiques de la région. Il est l’illustration privilégiée du Meygal avec ses échappées sur les lointains cadrées par quelques sucs aux formes singulières.

5. CE QUI A CHANGE OU QUI EST EN TRAIN DE CHANGER

  • Le rajeunissement de la forêt.
    La modernisation des techniques de production et d’exploitation de la forêt a pour conséquence son rajeunissement progressif.
  • L’abandon du hêtre.
    Le hêtre autochtone est progressivement abandonné au profit d’essences résineuses à croissance rapide (Douglas, Mélèze, Epicéa)
  • L’avancée de la forêt, notamment visible aux abords des villages.
    Le déclin agricole a pour conséquence une occupation de plus en plus importante de la forêt dans le massif.
  • L’enrésinement des ruisseaux.
    Des actions sont menées pour éviter les plantations de résineux en bord de cours d’eau et favoriser au contraire le développement naturel d’une ripisylve.
  • Le développement isolé de l’habitat
    L’habitat traditionnellement dispersé a tendance à générer un développement en isolats.
  • Le nouveau tracé de la RN 88.
    Autour du Pertuis et de Saint-Hostien.
  • La disparition des murets.
    Les anciens murets agricoles de pierre tendent à disparaître notamment pour faciliter l’activité forestière.
  • Le rapport entre culture de la forêt et culture de la pierre.
    L’histoire du siècle dernier dans le Meygal est celle du passage d’une culture de la pierre à une culture forestière. Aujourd’hui, l’équilibre tend à se rétablir.
  • La construction des maisons en bois.
    Depuis quelques années apparaissent dans le massif des constructions neuves en bois, contrastant avec l’habitat traditionnel massif en pierre.

6. VERSION IMPRIMABLE

7. PHOTOTHEQUE

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