Vallée des Bellevilles

Département  : Savoie
 
Communes  : SAINT-MICHEL-DE-MAURIENNE, MODANE, SAINT-JEAN-DE-BELLEVILLE, SALINS-LES-THERMES, VILLARLURIN, SAINT-MARTIN-DE-BELLEVILLE, LES ALLUES, ORELLE, LE BOIS, FONTAINE-LE-PUITS, LES AVANCHERS-VALMOREL, SAINT-MARTIN-DE-LA-PORTE
 
Famille de paysages : Paysages naturels de loisirs
 
Surface (Ha) : 14842
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Depuis Moûtiers, il faut emprunter la route départementale 117 pour accéder à la vallée des Bellevilles. La route, perchée à flanc de coteaux (1), monte à travers des gorges très étroites et boisées (2). Au fond des gorges, on entend le Doron (torrent) de Belleville. La vue est très limitée par les boisements et le relief (3) mais on distingue par moment des hameaux installés sur le versant d’en face (4). Les lacets s’enchaînent et le premier village traversé par la route est Saint-Jean-de-Belleville.Après le hameau « La Combe », la route principale change de versant (5) et la vallée s’ouvre (6). Bientôt on arrive au niveau de Saint-Martin-de-Belleville (7) et la chapelle Notre-Dame de la Vie apparaît soudain après un tournant (8). Les vues sont de plus en plus larges et lointaines (9) et permettent de découvrir de vastes alpages surplombés de falaises rocheuses et de glaciers.Bientôt on découvre la station des Menuires un peu déconnectée de son environnement(10). On la reconnaît de loin à ses hauts immeubles modernes et à son curieux clocher contemporain et néo-traditionnel. La station est très animée même en été (11). La route se termine à Val Thorens, une très grosse station de sports d’hiver (12), installée à 2325 mètres dans le cirque glaciaire qui clôt la vallée (13).

Identification

La vallée des Bellevilles (5) est une longue (25 km) et haute vallée orientée nord/sud. Elle est limitée par la montagne de Cherferie dominée par le mont de la Chambre (2850 mètres ) à l’est (1) ; les crêtes dominées par l’Aiguille de Péclet (3470 mètres), la Cime de Caron (3198 mètres) (6) et les glaciers de Péclet et de Thorens au sud (2) ; des gorges au nord (3) ; et les reliefs dominés par la pointe de la Masse (2804 mètres), le Plan des Queux (2146 mètres), et la Pointe du Mottet (2592 mètres) à l’ouest (4).Au niveau du village de Saint-Jean de Belleville, la vallée du Nant Brun et ses pâtures rejoignent celle des Bellevilles. Au niveau de Saint-Martin de Belleville, c’est le ruisseau des Encombres qui rejoint le Doron de Belleville (7).Dans cette longue vallée on peut distinguer deux paysages très distincts :- L’accès à la vallée commandé par des gorges entre Salins-les-Thermes et le hameau de la Combe, un paysage boisé marqué par les profondes gorges du Doron de Belleville (8).- la vallée glaciaire qui s’ouvre progressivement jusqu’à Val Thorens, un paysage marqué par les hauts sommets, les grandes étendues de pelouses alpines, ou de neige en hiver, et les stations de sports d’hiver (9).Les espaces naturels sont concentrés sur les crêtes et les pentes trop abruptes ou inadaptées à cause de de leur configuration pour recevoir des équipements de ski (10).Le système d’habitat traditionnel est encore visible dans les villages (11) et les hameaux. Souvent les villages sont groupés autour de l’église et entourés de prairies de pâtures. L’architecture vernaculaire est faite de murs de schiste, et de toitures en lauzes (12).

Qualification

La vallée des Bellevilles est avant tout connue pour les sports d’hiver. Les stations des Menuires et de Val Thorens attirent en effet un tourisme international et la vallée a une capacité d’accueil de 50 000 lits. Située à 2300 mètres d’altitude, Val Thorens est la station de sports d’hiver la plus haute d’Europe, et fait partie du plus grand domaine skiable du monde : les « Trois Vallées » (600 km de pistes réunissant les domaines de Belleville, Méribel et Courchevel).La station de Val Thorens (1) est ouverte depuis 1971. Elle a été construite, entre autres, par les architectes du groupe UA5 (Jean-Pierre Apprill et Pierre Gebhart). La construction de la station s’est faite en deux temps. Le premier quartier construit est celui de Peclet (de 1972 à 1980), le plus à l’est de la station, avec des immeubles aux toits-terrasses (2, 3), en bordure de rue et aux façades enduites. Vient ensuite la construction du quartier dit de Caron, qui adopte des références toutes autres : immeubles aux toits en pente, pieds dans la neige et façades en bois néo-traditionnelles (4). En 1982, a été construit un téléphérique (5) qui permet de rejoindre en quelques minutes la cime du Caron (6, 7) qui s’élève 3198 mètres d’altitude.La station des Menuires (8) est ouverte depuis 1965. Elle recense 30 et 40 remontées mécaniques (9) et 160 km de pistes et elle est aussi reliée au domaine skiable des trois vallées. La petite station-village de Saint-Martin-de-Belleville a également un certain succès auprès des touristes en quête d’une station plus pittoresque et familiale (10). Le village et sa chapelle Notre-dame de la Vie construite au XVIIème siècle par l’architecte Nicolas Deschamps(11, 12) sont d’ailleurs deux sites inscrits.Enfin, au nord des domaines skiables de Saint Martin de Belleville-Les Menuires, les pentes relativement douces du versant ouest de la montagne de Cherferie accueillent des lacs et zones humides d’un intérêt écologique certain.L’été, les randonneurs parcourent l’ensemble de ces hautes montagnes.

Transformation

Les principales transformations qui touchent le paysage de la vallée des Bellevilles sont dues au développement des domaines skiables (1, 2, 3) et au développement continu des stations de sports d’hiver (2). En effet les stations des Menuires et de Val Thorens ont tendance à s’étendre et presque à se rejoindre, tandis que leurs domaines skiables sont de plus en plus vastes. On peut déplorer qu’un immeuble d’habitation construit en 1968, les Clarines aux Ménuires, ait été détruit en 2006, pour être remplacé par des bâtiments de style néo-traditionnel.La cohabitation entre les activités agricoles et les activités touristiques de masse se transforme elle aussi, les agriculteurs deviennent des saisonniers : éleveurs en été et pisteurs en hiver ; et, petit à petit, ils revendent leurs terrains.Les activités d’été se développent fortement : VTT , circuit Montagne Aventure, parapente et ULM, randonnées en quad, buggy et motos…Quant aux infrastructures routières, elles sont de plus en plus larges (5). La route de Val Thorens, par exemple, est devenue très praticable malgré ses nombreux lacets. La difficulté n’est plus la même pour accéder à cette haute vallée et, même si d’un point de vue strictement sécuritaire on ne peut que s’en féliciter, cela lui enlève une part de rêve (6).

Objectifs de qualité paysagère

En terme de qualité paysagère, les objectifs pour la vallée des Bellevilles sont :- de ne pas développer les domaines skiables au-delà de leurs emprises actuelles et qualifier et limiter l’impact visuel des infrastructures telles que les remontées mécaniques et les pistes de ski au moment de leur création. On pense en premier lieu à la piste de Boismint, dans l’axe de la vallée (1, 2).- d’orienter les aides agricoles vers les exploitations qui participent au maintien des paysages ouverts. Par exemple en soutenant le pastoralisme.- de soutenir une sylviculture et une filière bois dans les basses altitudes du versant ubac pour éviter un reboisement trop important (3).- d’améliorer la prise en compte des enjeux naturalistes et paysagers dans les aménagements et les activités de loisirs (4).- de favoriser dans les stations des formes d’aménagement économes en ressources.- de participer à l’entretien et à la réhabilitation des habitations traditionnelles mais aussi du patrimoine architectural moderne des stations intégrées (5).

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