Agglomération de St-Jean-de-Maurienne

Département  : Savoie
 
Communes  : HERMILLON, SAINT-JULIEN-MONT-DENIS, VILLARGONDRAN, PONTAMAFREY-MONTPASCAL, LE CHATEL, SAINT-JEAN-DE-MAURIENNE
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 1150
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

On arrive dans l’agglomération de Saint-Jean-de-Maurienne par l’A43, qui parcourt la très resserrée vallée de la Maurienne. Au Nord de la ville, le relief s’éloigne et laisse entrevoir l’agglomération concentrée dans cette petite vallée. Elle semble écrasée par les reliefs non urbanisés environnants.Les axes principaux que sont l’A43, la N6 et la voie de chemin de fer, longent l’Arc dans une vallée très étroite au Nord, ce qui les contraint à la proximité. Lorsque la vallée s’étend davantage, les infrastructures se déploient dans la ville, compartimentant ainsi ses quartiers.Saint-Jean-de-Maurienne garde une forte identité industrielle. Les usines, à l’Ouest du centre-ville, se succèdent en chapelet le long de l’Arc. Canalisée à ce niveau, la rivière torrentielle traverse l’entité d’Ouest en Est. Une autre rivière, l’Arvan, s’y jette au niveau de sa rive Sud, créant ainsi une saignée dans le tissu urbain.Le centre-ville ancien est entouré par une couronne de logements collectifs, très nombreux dans la ville. Les quartiers plus hétérogènes, s’étalent aux limites, dialoguant souvent avec des espaces ouverts non investis aux bords des reliefs.

Identification

Saint-Jean-de-Maurienne est située dans la vallée de la Maurienne, entre les massifs de la Vanoise au Nord et la chaîne de Belledone au Sud. L’Arc, rivière torrentielle ayant creusé la vallée, traverse la ville d’Ouest en Est. Son affluent principal est l’Arvan, venant de la chaîne de Belledone au Sud.L’entité est nichée dans une vallée triangulaire, relativement ressérrée et entourée de massifs escarpés, ceinturant la ville qui semble prisonnière de ce cocon. Les reliefs sont quasiment vierges de toute urbanisation. Ils sont constitués d’une végétation proche de la broussaille dans laquelle se faufilent de petits sentiers anciens, menant à divers monuments religieux. Ces derniers constituent souvent des points de vue privilégiés sur la ville.Les reliefs très proches de la ville ont conditionné son implantation et continuent à l’impacter. En effet, les risques d’éboulement empêchent toute construction à leur proximité. Ainsi, la ville est entourée d’une ceinture de champs et prairies non constructibles. Cet état est accentué par l’Arvan et l’Arc, eux-mêmes générateurs potentiels de risques.Saint-Jean-de-Maurienne a ainsi eu peu de place pour s’étendre. Le centre historique s’est collé au versant le plus doux et s’est ensuite développé vers l’Est, en direction de l’Arc. Les faubourgs s’étendent dans la même direction, avec comme contrainte les risques naturels cités ci-dessus. Ils sont principalement concentrés sur la partie Ouest de la ville, vite freinéspar l’Arvan qui constitue un barrage imposant dans le tissu. On obtient une ville aux quartiers très marqués dans leur structure et implantation, marquage accentué par le passage des infrastructures.L’autoroute A43 (reliant Lyon à l’Italie), la N6 et la voie de chemin de fer longent l’Arc au Nord lorsque la vallée est plus resserrée et se séparent lorsque celle-ci se fait plus large, pour se rejoindre ensuite lorsque le relief se resserre à nouveau. On obtient ainsi, notamment dans la partie Est, des quartiers disposés en feuillets parallèles. Cette zone est par ailleurs majoritairement à caractère industriel et commercial. Les industries anciennes (fabrication de l’aluminium), sont implantées entre l’Arvan et la voie de chemin de fer en un mince filet continu.Quelques zones de lotissements se sont implantées aux extrémités Ouest et Est, là où le relief est plus doux. Les extrémités, comme Hermillon, sont quant à elles constituées de logements individuels. Une zone commerciale existe depuis peu entre Hermillon et Saint-Jean-de-Maurienne.

Qualification

Les abords de Saint-Jean-de-Maurienne étant peu urbanisés, le relief abrupt s’avère d’autant plus distant. Il n’en reste pas moins un élément visuel omniprésent dans la ville. Les ruelles du centre-ville, aux influences italiennes fortes, offrent souvent des percées cadrant cet environnement.Ces limites sauvages contrastent étonnamment bien avec le caractère industriel encore présent. Entre les montagnes presque vierges, les rivières torrentielles peu investies et au dessin encore sauvage, l’environnement de Saint-Jean-de-Maurienne se veut puissant, avec parfois l’impression qu’il reste peu maîtrisé.La présence de l’autoroute très fréquentée parviendrait presque à estomper ce caractère d’une nature encore forte. Car pour beaucoup, Saint-Jean-de-Maurienne reste une ville industrielle peu valorisée. Pourtant, en plus d’avoir des abords riches, la ville en elle-même possède de nombreuses ressources. Peu dense, car composée à 80% de logements collectifs, c’est une ville aérée qui n’a pas encore cédé la place au « tout béton ». La vie rurale est très proche et cela se ressent dans le tissu urbain même. Les quartiers parfois enclavés à cause des infrastructures lourdes et contraignantes, ontsu développer leur propre identité au sein même d’une unité plus grande. La ville en elle-même étant une enclave, le caractère semi autarcique, plus caractéristique des villes rurales, a fait de Saint-Jean-de-Maurienne une ville hétérogène et riche.

Transformation

Saint-Jean-de-Maurienne a connu une industrialisation forte au XXe siècle, liée à la fabrication de l’aluminium. Celle-ci a fortement conditionné son attractivité et par conséquent son urbanisation.Malgré tout, l’urbanisation de Saint-Jean-de-Maurienne est confrontée à plusieurs freins. Tout d’abord, son attractivité est moindre depuis que l’industrie (comme souvent en France) a subi une perte de vitesse. A cela s’ajoute l’impossibilité pour la ville de s’étendre davantage, car les zones encore non construites sont pour la plupart sujet à des risques d’inondations ou d’éboulements. Ainsi, depuis 10 ans, la ville s’est très peu développée. Signe d’un dynamisme essoufflé , de nombreux lieux restent en attente d’une requalification. Un projet important va toute fois voir le jour. En effet, la ligne de TGV qui doit relier Lyon à Turin va passer par Saint-Jean-de-Maurienne. Des habitations, des entreprises, la gare SNCF et le centre de secours sont pleinement touchés par ce projet. Chargée de la phase« études », la société Lyon Turin ferroviaire (LTF) prévoit l’installation d’une nouvelle gare dans le quartier Sous-le-Bourg, desservant la ligne historique et la ligne Lyon-Turin.

Objectifs de qualité paysagère

L’impact des infrastructures (A43, voie de chemin de fer, Arc et Arvan) est fort sur la mobilité et l’enclavement des quartiers. Malgré cela, L’étude de Saint-Jean-de-Maurienne révèle que certains de ces quartiers ont développé des caractères propres, qui participent à la richesse de la ville. Les désenclaver devra constituer un point important de l’aménagement, qui devra se faire sans pour autant gommer les particularités territoriales. Le travail devra donc se faire sur les zones de frottements, sur les transitions, plus que sur les quartiers en eux-mêmes. Le niveau intervention devra également être gradué en fonction de la zone, et sera différent en centre-ville que dans les quartiers de périphérie.Saint-Jean-de-Maurienne est constituée à 80% de logements collectifs, qui contribuent à rendre la ville aérée. Cet état, associé au manque de place pour s’étendre, ne doit pas aboutir à une densification à outrance, qui ferait de Saint-Jean-de-Maurienne une ville étouffée.

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