Vallée de St Thibaud-de-Couz

Département  : Savoie
 
Communes  : SAINT-JEAN-DE-COUZ, SAINT-PIERRE-DE-GENEBROZ, SAINT-THIBAUD-DE-COUZ, VIMINES, ATTIGNAT-ONCIN, LA BAUCHE, CORBEL, SAINT-CHRISTOPHE, AIGUEBELETTE-LE-LAC, LEPIN-LE-LAC, SAINT-CASSIN
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 4058
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Alors que l’on est qu’à quelques kilomètres de Chambéry, la vallée de Saint-Thibaud-de-Couz, encaissée et étroite (1), donne le sentiment d’être éloignée de la ville. Il faut dire que la vallée est très boisée et peu habitée (2, 3). On y croise seulement quelques hameaux et deux villages : Saint-Thibaud-de-Couz (4) dont on remarquera la petite église au plan trilobé (1845) (5) et Saint-Jean-de-Couz (6). Cet aspect reculé contraste avec l’importance du trafic poids lourds supporté par la RD 1006 en fond de vallée (7). La vallée de l’Hyères, en effet, est une voie de communication naturelle utilisée depuis très longtemps. La « route sarde » construite par le duc Charles-Emmanuel II entre 1667 et 1670 empruntait déjà cette vallée et permettait aux voyageurs de se rendre de Chambéry aux Echelles et de gagner le Dauphiné et la France. Aujourd’hui la route départementale est un itinéraire qui permet de relier Lyon à Chambéry en passant par Les Echelles (tunnel de la Grotte en bout de vallée).

Identification

Le val de Couz, vallée du ruisseau Hyères (1) creusée dans la molasse, est orienté nord-est / sud-ouest. Il constitue la limite entre la Chartreuse proprement dite et le chaînon de L’Épine - Mont-du-Chat, c’est-à-dire entre les domaines subalpin et jurassien. Il est limité au nord par le resserrement du relief de Vimines (2), à l’est par les reliefs boisés et parfois rocheux (3) du Corbeley (1419 mètres), Mont Outheran (1641 mètres) et La Cochette (1618 mètres) ; à l’ouest par la montagne de L’Epine (4), le Mont Grelle (1425 mètres) et le Mont Beauvoir (1320 mètres) ; et au sud par le défilé des Echelles.Cette vallée présente un paysage de sommets et de versants très boisés (épicéa et hêtre) alors que le fond de vallée et les bas de versants sont occupés par des pâtures (5). Le val était anciennement occupé au nord par une zone de marais qui fut asséchée au moment de la création de la route nationale dans les années 1830. On aperçoit encore quelques zones humides au nord de Saint-Thibaud (6). Ces prairies sont délimitées par un réseau de haies d’arbres de haut jet (7). Le ruisseau d’Hyères est peu visible car sa ripisylve est très boisée (8). Le bas des versants est ondulé car entaillé par une multitude de rigoles. A mi-pente, le relief présente de petites combes parallèles à la vallée.Les deux villages, Saint-Tibaud-de-Couz (9) au nord, et Saint-Jean-de-Couz au sud sont installés en fond de vallée sur ou proche de la route départementale 1006. Les hameaux, plus diffus, occupent les collines entre forêt et fond de vallée (10).

Qualification

La vallée de Saint-Thibaud-de-Couz est surtout un lieu de passage permettant de relier Lyon à Chambéry (1). Elle est connue comme passage historique de la « voie Sarde » construite par le duc Charles-Emmanuel II en 1667-1670 suivant le tracé de l’ancienne voie romaine. Cette route permettait aux voyageurs de se rendre de Chambéry aux Echelles et de gagner le Dauphiné et la France.La vallée de Saint-Thibaud-de-Couz fait presque entièrement partie du Parc Naturel Régional de la Chartreuse, mais son activité touristique n’en reste pas moins confidentielle. On note la présence d’un camping à Saint-Jean-de-Couz (2) et un centre de vacances pour enfant à Vimines (3). Son économie repose avant tout sur la sylviculture (4, 5) et l’élevage (6, 7).L’architecture vernaculaire de qualité marque encore fortement l’identité de la vallée notamment par la présence de maisons traditionnelles en pierre calcaire (8) aux toitures à croupe en débord (9).

Transformation

Le paysage de la vallée de Saint-Thibaud-de-Couz peut paraître pérenne lorsqu’on le traverse rapidement, mais des risques forts de transformations liées à la déprise agricole, et dans une moindre mesure au développement urbain, existent.L’enfrichement de certaines parcelles agricoles, l’avancée des boisements de plus en plus bas dans la vallée (1) et le développement de pépinières de sapins destinés aux fêtes de Noël (2, 3) en fond de vallée (Epicéa, Nordmann) présentent un réel risque de fermeture des vues par le reboisement.D’autre part, cette vallée subit une périurbanisation progressive notamment sous la forme de constructions de pavillons autour des villages (4). Ces pavillons peuvent présenter, à terme, un risque de mitage pour la vallée (5).On signalera également l’impact visuel important de la ligne à haute tension dont un pylône est installé en situation de belvédère (6), ainsi que d’une carrière (7) à l’entrée de Saint-Thibaud-de-Couz. Lorsque le brouillard nous cache les sommets, ces activités industrielles très visibles deviennent des repères dans cette vallée au paysage homogène.

Objectifs de qualité paysagère

Les principaux enjeux paysagers de la vallée de Saint-Thibaud-de-Couz consistent aujourd’hui à endiguer le reboisement des versants, à préserver l’identité rurale de la vallée, et à éviter le développement d’une urbanisation diffuse. A Vimines, des réflexions sont en cours sur la possible mise en place d’une Zone Agricole Protégée (ZAP). Cet outil qui découle de la Loi d’Orientation Agricole de 1999 permettrait de pérenniser l’espace agricole.De même, il faut rester très prudent quant à l’extension possible des cultures d’épicéa en fond de vallée (1) car elles ont un impact visuel très fort en refermant les vues et en ponctuant les paysages par des coupes à blanc.On peut également s’interroger sur l’élargissement de la RD 1006 pour les vélos (2) : élargir la route, même pour le développement des circulations douces, ne mène t-il pas à un paysage de plus en plus artificialisé ?Enfin, il faudrait prêter une attention particulière au développement des pavillons à proximité des villages (3, 4). Ces pavillons sont encore peu nombreux, mais l’absence de réflexion sur les formes urbaines et leur rapport au paysage a d’autant plus d’ impact sur le paysage. La plaquette « formes urbaines et densité en milieu rural » réalisée par Métropole Savoie et le PNR des Bauges est un guide précieux pour les communes de la vallée, et pour les porteurs de projets.Les haies issues de pratiques agricoles sont à préserver. Elles sont de plus en plus abattues (5,6).Les communes de la vallée font partie du SCOT de l’avant-pays Savoyard, dont l’arrêt du projet est prévu en juin 2013.

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