Val de Quint

Département  : Drôme
 
Communes  : SAINT-JULIEN-EN-QUINT, DIE, EYGLUY-ESCOULIN, OMBLEZE, PONTAIX, SAINT-ANDEOL, VACHERES-EN-QUINT, VASSIEUX-EN-VERCORS, CHAMALOC, MARIGNAC-EN-DIOIS, PONET-ET-SAINT-AUBAN, BOUVANTE
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 8225
 
Carte(s) IGN : 3137 OT - 3136 ET

Impression générale

Clos, retiré de l’agitation passagère ou vacancière de la Drome toute proche, le Val de Quint se rejoint par une cluse étroite. Caché derrière un écrin de montagnes et falaises souvent abruptes et dépassant parfois les 1 500 mètres d’altitude, c’est un val du Vercors préservé, lové au centre d’une forêt dense qui offre un cadre exceptionnel aux habitants installés non loin des rivières Sure et Marignac. L’on s’y sent comme protégé par la forteresse des montagnes alentours.Dans ce paysage d’élevage de moyenne altitude (300 à 1 000 mètres d’altitude), chaque chemin et route mène à une ferme et s’y arrête souvent, au pied de reliefs aux fortes pentes boisées. Les couleurs sont vives et variées : fermes aux couleurs de la pierre calcaire surmontées de toits de tuiles roses, entourées du violet des champs de lavande, de soucis oranges ou de prés jaunes ou vert clair, délimités par des haies basses vert sombre. Le regard poursuit son émerveillement vers les pentes boisées, surmontées de rochers ocres et blancs, qui rappellent à la fois les couleurs des bâtisses et du lit des rivières.

Identification

Le Val de Quint, du nom de la forêt qui occupe toute sa partie nord, est traversé du Nord au Sud, par la rivière Sure puis le Marignac, qui se jetteront dans la Drôme entre Ste Croix et Die passant par une cluse. Il est lové dans un écrin de montagnes ce qui procure la sensation forte d’être toujours encadré, entouré : - au Nord, la forêt domaniale de Quint et ses falaises gigantesques (de 400 à 600 mètres de haut), qui forment une barrière naturelle avec le plateau de Font d’Urle ;- à l’Ouest, la Montagne d’Ambel (entre 1 400 et 1 500 mètres d’altitude), puis, après la Tête de Dame, la Montagne des Teulières (1 200 m) ;- au Sud, la Montagne de Desse, après un décrochement vers la Serre de l’Echarrène (limites du Parc Naturel du Vercors), St Etienne, St Andéol et Vachères en Quint ;- à l’Est, les rochers qui mènent au But St Genix (1 643 m), puis le Col de Vassieux et la Serre de l’Adret, qui dominent la Forêt de St Genix et Marignac en Diois.Il constitue un paysage de moyenne montagne (300 à 1 000 m) à l’étagement intact. Sa structure paysagère est très lisible car axée sur la rivière et étagée (rivière, champs, jardins, fermes, prés, bois, éboulis, falaises), elle finit sur un cirque. Les contours du Val de Quint sont boisés : feuillus puis conifères, selon l’altitude, et fortement marqués par des à pics rocheux calcaires, quelle que soit la direction dans laquelle se porte le regard. Il y a toujours une fin dans ce paysage, un bout dans cet espace : on y va et l’on en revient, on n’y fait pas que passer. L’activité agricole (élevage, polyculture, plantes aromatiques), se concentre sur les replats de la vallée, le long des rivières (la Sure et le Marignac), alimentées par des ruisseaux coulant de tous les fronts rocheux alentour.Les villages (St Julien, St Etienne, St Andéol, Vachères, Marignac) sont tous situés en remontée des pentes, offrant des vues souvent imprenables, à proximité de sources d’eau. L’habitat isolé, disséminé sur l’ensemble des terres, est parfois caché par la ripisylve, et souvent entouré d’arbres. Il est constitué de grands corps de fermes aux toitures diversement orientées, souvent rénovées ou en cours de réhabilitation, toujours proche d’un point d’eau rendu visible par un lavoir, ou une fontaine.

Qualification

Le Val de Quint offre un paysage qui semble résister au tourisme par le dynamisme de son agriculture et par sa difficulté d’accès : une valeur rare, dans le Vercors.Élevage, vergers (noyers) et cultures aromatiques (lavande, soucis) occupent les replats du Val ainsi que le début des pentes. Les prés et les champs environnent des fermes au caractère patrimonial fort, souvent restaurées, parfois en gîtes ruraux ou communaux. Les plantes aromatiques sont exploitées dans la distillerie de Marignac, offrant un débouché local aux productions.Malgré la proximité de la ville de Die, le tourisme est curieusement limité à un camping à St Julien, un centre de vacances à Marignac, quelques gîtes isolés. Aucun chemin de randonnée n’est proposé aux visiteurs, qui s’installent dans des résidences secondaires (rénovation d’anciens corps de fermes). Il s’agit d’un tourisme contemplatif, qui a de quoi contempler. À noter, à St Julien, l’originale transformation d’une ancienne église en gîte communal.

Transformation

Tous les ingrédients sont ici réunis pour un tourisme de qualité, limité en capacité d’accueil, basé sur une agriculture de terroir. Mais les marques de transformation – rares – sont plutôt dues à une très légère déprise agricole (champs de lavande à l’abandon, embroussaillement, avancée de la forêt sur quelques pentes) qu’au développement du tourisme.Cependant, celui-ci se note dans la réhabilitation magnifiquement réalisée de quelques fermes en gîtes ou résidences secondaires ou à l’originale installation d’un gîte communal dans une ancienne église à St Julien.Le traitement paysager du Col de la Croix, à l’Est de St Julien aurait pu s’effectuer plus en accord avec la préservation du patrimoine, qui est le fait, pour le moment de l’ensemble du territoire.

Objectifs de qualité paysagère

Les difficultés d’accès, l’étroitesse des routes, les longs contournements générés par les cols sont le principal garant de l’intégrité paysagère du Val de Quint. Les projets routiers sont par conséquent les premiers sur lesquels une forte attention est à porter pour garder le génie du lieu. Les équipements et la sécurisation de la route au niveau de la cluse devraient faire l’objet d’une intégration harmonieuse notamment dans l’utilisation de parapets et murets de pierres.Les transformations étant plutôt à venir du côté de l’activité touristique, l’objectif sera de conserver la valeur rurale et agraire de ses terres, en encourageant le maintien de l’activité agricole par des aides appropriées et l’organisation de circuits de vente.Dans le même sens, les constructions nouvelles seront à surveiller afin de conserver le fragile équilibre entre agriculture et tourisme qui donne aux paysages du Val de Quint son originalité. Les constructions sur les fonds plats sont en totale contradiction avec la structure paysagère ancestrale du bâti : il convient de poursuivre en ce sens.

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