Plateau de la Leysse

ID01
Département  : Savoie
 
Communes  : LA THUILE, AILLON-LE-JEUNE, THOIRY, BARBY, CHALLES-LES-EAUX, CHIGNIN, PUYGROS, SAINT-JEOIRE-PRIEURE, MONTMELIAN, LE NOYER, FRANCIN, VEREL-PRAGONDRAN, LES DESERTS, DRUMETTAZ-CLARAFOND, SAINT-JEAN-D’ARVEY, CURIENNE, SAINT-JEAN-DE-LA-PORTE
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 8442
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Le plateau de la Leysse contraste fortement avec le bassin de Chambéry d’où l’on arrive si l’on n’habite pas les Bauges. Cette vallée perchée est en effet une des « portes » ouest du massif. On y accède par la commune de Saint-Alban-Leysse (1), depuis laquelle la vue sur les falaises du Mont Peney et du Nivolet laisse présager une ascension difficile.Le paysage rural de ce plateau est très cadré. La plupart des espaces agricoles, des pâtures pour l’essentielet des hameaux, ont du se faire une place entre les gorges très boisées de la Leysse et les imposants versants couronnés par les falaises massives du Mont Peney et du mont Margeriaz (2). La vallée est assez large mais les vues peu lointaines car elle s’enroule autour du Mont Peney. Les vues d’un versant à l’autre sont nombreuses.Parcourant les petites routes tortueuses (3), traversant la multitude de hameaux (4), on se sentira très vite loin de Chambéry. Les pâtures et la forêt se faisant concurrence, on passe presque à coté de la petite station de ski familiale (5) de la Féclaz. On remarque peu les vergers, les noyers (6), et toutes ces haies d’arbres parallèles à la pente qui disparaissent progressivement (7).Mais rappelons nous que nous sommes sur un « plateau porte » et que le cœur des Bauges et ses grandes vallées rectilignes sont au delà du col de Plainpalais (8), du col des Près (9) ou du Lindar. Seuls les deux premiers de ces cols sont franchis par une route carrossable. Mais est-il besoin d’aller plus loin? Ce n’est pas sûr pour les amateurs de Tome de Savoie, de randonnée et de vue lointaines sur Chambéry car le plateau de la Leysse propose déjà toutes ces potentialités.

Identification

Le plateau de la Leysse est une vallée perchée de moyenne montagne située entre 380 mètres et 1100 mètres et donnant accès au cœur du massif des Bauges. On y accède par Saint-Jean-d’Arvey (1, 2) depuis Chambéry à l’ouest ou par Cruet (col de Marocaz) (3) au sud.Les limites du plateau sont définies par le Col de Plainpalais au nord, le sommet de la Roche du Guet (1209 mètres) au sud, les reliefs du massif des Bauges à l’est (4) (mont Mergeriaz (1845 mètres), pointe de la Galoppaz (1680 mètres) (5)) et le Mont Revard (mont du Nivolet 1547 mètres (6)) à l’ouest.La vallée se déploie vers l’est depuis Saint-Jean-d’Arvey, tourne autour du Mont Peney (1356m mètres) (7), puis s’oriente vers le nord en direction du col de Plainpalais. Elle est parcourue par la Leysse (8) qui entaille le plateau de gorges très boisées. L’ensemble est dominé par les falaises massives du Mont Peney et du mont Margeriaz (9). On peut distinguer deux sections dans le parcours de la vallée, la dépression de Thoiry et la dépression des Déserts. Ces deux dépressions sont séparées par un resserrement du relief très boisé au niveau du roc des Rochettes (10). Ce resserrement s’accompagne d’une chute brutale d’environ 200 mètres.Deux vallées secondaires se développent au sud de la Leysse : depuis le col des Près, coule le ruisseau de Reysse (11) et depuis le col du Lindar coule le ruisseau de Ternèze (12). La vallée associée à ce dernier constitue la moitié sud du plateau.Les prairies occupent les pentes douces, entre les zones de forêts sur les pentes plus fortes et les zones d’éboulis et gorges très raides également boisées. La forêt se compose de sapins, d’épicéas pour les résineux et de hêtres, de chênes et d’érables pour les feuillus.Les bourgs et la multitude de hameaux ponctuent régulièrement les replats pâturés (13).

Qualification

La plateau de la Leysse, bien que faisant partie du massif des Bauges est surtout connu comme la porte du cœur de massif. Cela est dû à sa situation et surtout à sa physionomie très différente des longues vallées rectilignes qui caractérisent les Bauges. On le cite également souvent comme un balcon sur la combe de Savoie et sur le bassin de Chambéry.Le plateau est dominé par l’agriculture (1) et la sylviculture. On y produit notamment la Tome des Bauges, fromage de vache emblématique du massif. Certaines formes d’activités complémentaires comme la culture des vergers et des noyers en entrée de hameaux ou bien les haies d’arbres parallèles à la pente dans les pâtures sont encore visibles (2), mais pour combien de temps?Le patrimoine bâti traditionnel est très présent tant sous forme de fermes en pierre calcaire (3), aujourd’hui recouverte de toits en bacs acier, de tuiles plates grises ou encore de tôle ondulée alors qu’ils étaient autrefois en chaumes. Ces toits à quatre pans ou à croupe débordent largement (4) sur la façade sud pour permettre certaines activités à l’abri de la pluie et de la neige. L’habitation se trouve à l’étage, l’accès se faisant par un escalier extérieur (5). Parfois, le dernier niveau, sous pente est fermé par des planches verticales (6). Ce patrimoine est souvent en mauvais état. On trouve fréquemment des fours à pain communaux (7) et dans les pâtures des pierres dressées (8) au pied des haies d’arbres.Le domaine Chaffardon à Saint-Jean-d’Arvey est un site inscrit.La vie forestière, bien qu’importante, se fait discrète dans le paysage.Enfin, on notera la présence de la petite station de ski de la Féclaz (9) qui avec la randonnée (GR96 - GRP tour des Bauges), le parapente et la découverte des tourbières du col de Plainpalais et du lac de la Thuile (10) constitue une des nombreuses raisons pour les familles Chambériennes de venir s’aérer le week-end.D’ailleurs, de plus en plus d’entre elles franchissent le cap, et s’installent à Saint-Jean-d’Arvey ou dans un des nombreux bourgs (11).

Transformation

Comme dans beaucoup de vallées des alpes, ici la vie rurale décline lentement mais sûrement. Les pâturages inexploités se ferment par enfrichement. Les pelouses sèches autour de Curienne sont menacées par la forêt. Les cours d’eau voient leurs berges de plus en plus boisées (1) créer des embâcles et des glissements de terrains. Enfin, la proximité de l’agglomération d’Aix-Chambéry (moins de vingt kilomètres) engendre à la fois une fréquentation de loisirs de proximité importante (2) et un phénomène de construction de résidences principales (3, 4).

Objectifs de qualité paysagère

Le plateau de la Leysse fait partie du PNR des Bauges depuis fin 1995, date de sa création. Il est donc logiquement très impliqué dans la gestion de ce territoire. En partenariat avec le Syndicat Intercommunal du Plateau de la Leysse, un plan de gestion de l’espace et du patrimoine a été créé en 2002.Le maintien d’un paysage ouvert au moyen de chantiers de débroussaillement et de conventions de gestion avec les agriculteurs est visé.L’entretien et la valorisation de la forêt est un des axe fort de travail avec la mise en place d’une Charte forestière de Territoire. Partant du constat que la ressource forestière est sous-exploitée et que le paysage se referme plusieurs actions ont été lancées :Édition d’un guide sylvicole du Massif des Bauges (car la forêt privée n’est pas exploitée au mieux)Bénéfice de la marque « Produit du Parc » accordée à des sciages en bois du Massif des Bauges issus d’une exploitation forestière traditionnelle : abattage respectant un cycle lunaire spécifique, écorçage manuel en forêt, séchage des grumes en forêt pendant un minimum de 45 jours…Expérimentation par la Commune de Saint-Jean-d’Arvey de la construction bois au travers de la réalisation du premier bâtiment public multifonctionnel à basse consommation d’énergie et construit en bois de la commune, valorisant ainsi la filière bois locale.Construit par la même commune un « éco-hameau », opération de logements collectifs labellisée BBC-effinergie ® (1) (Bâtiment Basse Consommation).La connaissance des paysages grâce à la mise en place de sentiers de découverte est aussi développé : sentier des pelouses sèches (2) et GR de Pays \’Tour du Plateau de la Leysse\’ mais aussi les \’Chemins du patrimoine\’, initiée en 1997 par le Parc qui a pour ambition de faire découvrir l’ensemble des différents petits pays qui composent le massif des Bauges (3). Certaines rénovations d’architectures traditionnelles sont réussies (4).Enfin, notons que le plateau de la Leysse fait également partie du SCoT Métropole Savoie qui soutient également ces actions car il a notamment vocation à :Protéger strictement les paysages et les grands espaces naturels et agricoles.Ménager des coupures vertes inter-agglomérations pour préserver leur identité.Prévoir un développement maîtrisé des communes rurales et périurbaines.La maîtrise de l’urbanisation passe par un accompagnement des collectivités locales. Métropole Savoie accompagne techniquement les études d’urbanisme pré-opérationnel, garantissant une exigence sur les questions de paysage et de qualité urbaine (densité, forme…), elle accompagne également les PLU et les cartes communales en révision et assure la déclinaison des préconisations des contrats de corridors biologiques Chartreuse – Bauges et Chartreuse – Belledonne dans les PLU concernés.Métropole Savoie finance ou réalise régulièrement des documents pédagogiques. Concernant la question de l’étalement urbain, du respect de la pente lors de constructions, on recommandera de consulter la plaquette réalisée par l’Institut d’Urbanisme de Lyon : « Formes urbaines et densité » consacrée aux situations péri-urbaines et rurales. Le résumé de cette étude est disponible sur le site de Métropole Savoie.Pour télécharger le résumé : http://www.metropole-savoie.com/uploaded_medias/downloads/25/IUL.pdf

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