Montagne de la Lance

03 Montagne de la Lance
Département  : Drôme
 
Communes  : AUBRES, CONDORCET, TEYSSIERES, LE PEGUE, NYONS, ROUSSET-LES-VIGNES, VENTEROL, ROCHE-SAINT-SECRET-BECONNE, MONTJOUX
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 4060
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Nous sommes à deux pas de l’agitation de Nyons et de la plaine de Valréas, mais rien n’y paraît. La Montagne de la Lance est préservée par les montagnes qui l’entourent, et par son relatif enclavement.Bénéficiant d’un paysage tranquille et provençal, aux reliefs peu accidentés, cette montagne oscille entre nature et culture, entre garrigue et champs de lavande, entre combes et pentes forestières.Une population permanente s’installe dans d’anciennes fermes, qu’elle réhabilite avec goût, et jardine un paysage jusque-là marqué seulement par une agriculture peu intrusive : abricotiers, cerisiers, champs de lavande et de thym, chênes truffiers…Le touriste est un promeneur : il roule tranquillement sur des routes étroites, facilement happé par des détails du paysage, la couleur d’un champ, la beauté d’une bastide ; puis à pied, il emprunte le GR9 sur les crêtes de la Montagne de la Lance ou dans les profondeurs de la Combe de Sauve.

Identification

Située au Nord de Nyons, l’unité paysagère de la Montagne de la Lance domine entre 700 et 900 mètres d’altitude la plaine de Valréas, au Sud-ouest, la vallée de l’Eygues, au Sud-est, la plaine de Condorcet, au Nord-est, et la vallée du Lez au Nord-ouest.Circonscrit par son propre relief, et notamment la Montagne de Lance, à proprement parler au Nord, dans un axe de plissements Nord-ouest/Sud-est, elle est traversée par quatre vallées, souvent encaissées (Combe de Sauve), où se concentre une occupation humaine diffuse et rare.Ce paysage forestier fermé sur lui-même, est protégé de l’agitation des plaines voisines (Nyons est à quelques kilomètres) par le relief : les rares hameaux se situent aux rares accès routiers, par Aubres (où l’urbanisation est la plus prégnante, à l’échelle de l’unité paysagère), Venterol, Rousset les Vignes ou Le Pègue.Ces axes routiers, peu développés, donnent à la découverte un cachet de lenteur, qui invite à la promenade, et permet au regard de se poser sur des détails du paysage, la couleur d’un champ de lavande, la situation privilégiée d’une bastide, les essences de la forêt, une ancienne fontaine, témoin de l’importance de l’eau.La pente est toujours présente, avec de forts effets de versants. Elle est boisée de pins et chênes blancs.Les fermes sont marquées par la présence de vieux chênes. Elles ont déjà un aspect provençal, avec leurs pierres de taille et leurs tuiles rondes, que renforcent le couvert végétal méditerranéen (genévriers, garrigue, chênes truffiers…) et les champs de thym et de lavande.La roche est omniprésente : rocailles dans les champs, affleurements rocheux, éboulis nés de glissements de terrain fréquents, marnes grises et falaises nées de l’érosion, dans un relief arrondi, marqué ça et là aux cols de lignes de cyprès.

Qualification

Le paysage de la Montagne de la Lance est déjà typiquement provençal, avec une très forte valeur naturelle, foncière et agricole.L’agriculture n’y est que peu présente en terme de superficie, mais remarquable en terme de diversité paysagère. Parmi les champs de thym et de lavande, les abricoteraies, oliveraies, cerisaies et alignements de chênes truffiers se disputent les rares replats.À proximité du bassin d’emplois de la Vallée du Rhône et de la Plaine de Valréas, le territoire offre un attrait résidentiel permanent de rêve pour une population aisée, qui supplante les agriculteurs.Le tourisme, aussi peu intrusif que les autres activités humaines présentes sur le territoire, est essentiellement basé sur la randonnée : le GR9 traverse du Nord au Sud des paysages offrant des panoramas souvent magnifiques (sur les crêtes de la Montagne de la Lance, notamment) et trois aires de bivouac aux extrémités Nord et Sud.

Transformation

Le paysage de la Montagne de la Lance aujourd’hui qualifié de naturel a sans doute été l’un des premiers, compte tenu de ses fortes pentes et de sa relative inaccessibilité, à être déserté par le pastoralisme et l’agriculture. Le couvert forestier majoritaire a recouvert les anciennes pâtures.Cependant, ces transformations semblent aujourd’hui moins présentes dans les mémoires, et du même, l’ensemble paraît préservé ou transformé uniquement par les événements naturels (incendie, glissements de terrain, érosion). Les rares marques de transformation sont liées aux incendies : quelques couverts végétaux calcinés avoisinent des aménagements rendus nécessaires par la lutte contre le fléau, mais pas toujours heureux pour le regard (cuves, tranchées…).Le bâti traditionnel est investi par une population permanente qui restaure avec beaucoup de goût des fermes anciennes auxquelles elle offre des alentours jardinés, clos de haies de cyprès ou de murets. Cette population remplace peu à peu les agriculteurs, qui restent cependant actifs. Chacun respecte la naturalité du paysage.

Objectifs de qualité paysagère

« Continuez comme ça », serait l’injonction du paysagiste aux gestionnaires du paysage de la Montagne de la Lance, et attention aux risques : le développement de l’urbanisation aux abords d’Aubres, la déprise agricole, la fréquentation touristique, qui peut demander des aménagements routiers.Anecdotiques et cependant marqueurs d’identité, les originaux alignements de cyprès aux cols sont un élément à préserver tout autant que l’aspect naturel du paysage.

Partager la page

Sur le même sujet