Gorges de l’Arly

01 Gorges de l Arly
Département  : Savoie
 
Communes  : CREST-VOLAND, COHENNOZ, FLUMET, NOTRE-DAME-DE-BELLECOMBE, SAINT-NICOLAS-LA-CHAPELLE, UGINE, QUEIGE, VILLARD-SUR-DORON
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 2777
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Pour la plupart des automobilistes, les gorges de l’Arly se découvrent depuis le fond sur la route départementale 1212 qui longe le torrent (1). Reliant Ugine à Saint-Nicolas-La-Chapelle et plus loin Megève, la route est très impressionnante et malgré les ouvrages de sécurisation, laisse une impression de dangerosité. On pénètre dans les gorges par une séquence très étroite (2) (entre Ugine et les Métraux), on traverse une série de tunnels et de paravalanches (3) (entre les Metraux et Pont de Flon), et enfin les gorges se desserrent et la route surplombe le torrent (4) (entre Pont de Flon et Saint-Nicolas-La-Chapelle).L’horizon est très limité par des falaises rocheuses ou des versants boisés abrupts (5). Les gorges sont sombres et profondes (6), ponctuées de nombreux ouvrages destinés à permettre le passage et à éviter les glissements de terrains : tunnels, filets anti-chute de pierres (7), gabions, murs, paravalanches…Sur le versant nord, un seul hameau s’est hissé à l’aplomb des falaises, Héry-sur-Ugine (8). Il est accessible par la route D109 qui serpente à flanc de coteau. Le versant sud accueille des hameaux diffus (9, 10) (Cohennoz, les Palissats, le Cernix) depuis lesquels on peut profiter de très belles vues sur le bassin d’Ugine (11), sur le versant d’en face (12) et sur les sommets lointains des Aravis, en particulier le Mont Charvin (13).

Identification

Les gorges de l’Arly sont bordées à l’ouest par le massif des Aravis (1) et à l’est par le massif du Beaufortain (2) (Mont Bisanne (1941m), relief dit du Saut du Chamois), au sud par le bassin d’Ugine (3) et au nord par la commune de Saint-Nicolas-la-Chapelle (4). Elles constituent une transition entre les Aravis et le Beaufortain, sous la forme d’une entaille d’environ 300 mètres de profondeur sur 13 kilomètres de long.Ces gorges offrent un paysage constitué de parois rocheuses et de boisements (hêtre, frêne, épicéa, châtaigner) (5).Les tunnels et nombreux ouvrages de protection contre les risques de mouvement de terrain (tunnels, filets anti-chute de pierres (6), gabions, murs, paravalanches (7)…) marquent fortement les lieux aussi bien au fond des gorges le long de la RD 1212 que sur les versants sud et nord. Le sol en schiste est très friable et le ruissellement des eaux de pluie entraîne couramment des chutes de pierres sur les routes. Les glissements de terrain et fortes traces d’érosion sont visibles et parfois très impressionnants (8), comme au lieu dit l’Armanière sur le versant sud.La présence de bâtiments est assez faible et très dispersée, elle se concentre sur les versants où quelques rares hameaux sont installés : au nord Héry-sur-Ugine (9) et Saint-Nicolas-la-Chapelle, au sud, une multitude de maisons (10) le long de la route départementale 71.A proximité de ces habitations, quelques pâtures plantées d’arbres fruitiers (11) permettent une vue dégagée par endroits. Sur le versant sud, les Panissats et le Cernix sont des hameaux constitués de chalets de vacances (12) orientés vers les domaines skiables du Mont Lachat, des Saisies et du Crest-Volant.

Qualification

La route des Gorges de l’Arly est connue et citée dans les guides pour sa dangerosité (1) et ses impressionnants paysages (2). Reliant Ugine à Megève, elle est un passage important, car elle permet de relier Savoie et Haute-Savoie. On comprend donc sa nécessité et le fait qu’elle soit toujours pratiquée malgré les difficultés, et le coût de son entretien (3).L’activité économique de cette vallée est surtout centrée sur l’activité forestière (4). L’activité touristique se limite aux quelques hameaux orientés vers les domaines skiables du Mont Lachat, des Saisies et du Crest-Volant. Notons que le pittoresque village d’Héry-sur-Ugine (5), blotti au pied d’une cascade, est un site inscrit.

Transformation

Ouverte en 1886, après vingt ans d’efforts, la RD 1212 fait l’objet d’une surveillance constante, car la montagne de Cohennoz dans laquelle elle est taillée est géologiquement instable, d’où son surnom de « montagne qui bouge ».Le paysage des gorges de l’Arly est donc essentiellement soumis au processus d’érosion (1). Celui-ci peut avoir des conséquences importantes suivant les risques et les problèmes de sécurité qu’il entraîne. Les falaises sont sécurisées (2), maçonnées (3), recouvertes de filets anti-chutes (4), percées de tunnels…On notera également que malgré leur accès difficile, les hameaux perchés se construisent de chalets-pavillons (5, 6) faisant fi de la manière traditionnelle de s’implanter dans la pente et de se positionner par rapport à la route.Enfin, à Saint-Nicolas-la-Chapelle les même chalets-pavillons, en plus grand nombre, provoquent un mitage conséquent des pâtures en bord de route (7). Malgré cette pression, l’activité agricole perdure autour des maisons. Son équilibre est toutefois fragile.

Objectifs de qualité paysagère

Face à ces inévitables aménagements de lutte contre l’érosion (1), l’enjeu paysager central est de veiller à une qualité architecturale de ces ouvrages qui devrait contribuer à mettre en valeur l’aspect sauvage de ce paysage. Toute nouvelle infrastructure devrait prendre en compte le caractère presque dramatique des gorges.Par ailleurs, pour que ce milieu naturel puisse être apprécié à sa juste valeur, un autre aspect à ne pas négliger est l’entretien des points de vue remarquables que proposent la RD109 ou la RD71 parfois menacés par la fermeture des vues.Le 9 mai 2012, le SCOT Arlysère, auquel appartient le versant est des Aravis, a été approuvé : veiller à ce que les préconisations paysagères du PADD soient bien prises en compte dans les PLU et dans les permis de construire.

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