Combe de Savoie et bassin d’Albertville

24 Combe de Savoie et bassin d Albertville
Département  : Savoie
 
Communes  : TOURS-EN-SAVOIE, CESARCHES, ALBERTVILLE, ESSERTS-BLAY, FAVERGES, SEYTHENEX, SAINT-VITAL, TOURNON, VERRENS-ARVEY, PLANCHERINE, ALLONDAZ, MERCURY, PALLUD, VENTHON, QUEIGE, MONTSAPEY, AITON, BONVILLARET, BOURGNEUF, CHAMOUSSET, CHAMOUX-SUR-GELON, BONVILLARD, CLERY, FRONTENEX, GILLY-SUR-ISERE, GRESY-SUR-ISERE, GRIGNON, MONTAILLEUR, MONTHION, NOTRE-DAME-DES-MILLIERES, SAINTE-HELENE-SUR-ISERE, PLANAISE, SAINT-JEAN-DE-LA-PORTE, LA THUILE, SAINTE-REINE, AILLON-LE-JEUNE, ECOLE, FRETERIVE, SAINT-PIERRE-D’ALBIGNY, CHATEAUNEUF, ARBIN, COISE-SAINT-JEAN-PIED-GAUTHIER, CRUET, MONTMELIAN, SAINT-PAUL-SUR-ISERE
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 23694
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Depuis l’autoroute A43, on retiendra de la combe de Savoie qu’elle est une large vallée (1) dominée coté nord par un impressionnant rempart de falaises rocheuses (2), le massif des Bauges, et qu’elle est cadrée au sud par le sommet enneigé du Grand Arc. C’est à peine si l’on apercevra l’Isère, sur notre droite en revenant d’Albertville.Depuis la RD 1090 qui forme une digue (3) sur la rive droite du torrent, on en verra un peu plus. La route est bordée d’un alignement de platanes (4), et l’on aperçoit non seulement l’Isère (5) mais aussi les cultures, les piémonts et les parois rocheuses des Bauges (6).En parcourant les petites routes du versant nord, on aura enfin tout le temps de contempler cette vaste vallée à fond plat. La série de replats plantés de vignes permet un vaste travelling sur la combe (7). On y profite également des châteaux de Miolans (8) et de l’église de Cléry, de l’architecture traditionnelle des hameaux viticoles et des vues sur le Grand Arc au sud (9). C’est aussi l’occasion d’accéder au massif des Bauges par le col du Frêne (10) au niveau de Saint-Pierre d’Albigny, ou d’accéder à la vallée de Tamié par le col de Tamié au niveau de Mercury.La rive gauche de l’Isère ne nous réserve pas seulement le magnifique panorama sur la dent d’ Arclusaz ou la série de sommets de la Belle étoile, la dent de Cons et le mont Charvin (11). Elle offre aussi la confluence de l’Arc et de l’Isère sous le franchissement de la RD 1006 (12), à proximité d’un échangeur autoroutier, du centre pénitentiaire d’ Aiton. Elle montre les nombreuses constructions de pavillons autour d’ Albertville (13) et nous rappelle que la combe de Savoie est un paysage riche et varié dont il faut continuer de s’occuper avec soin.

Identification

La combe de Savoie est une large vallée alluvionnaire (1) entre Albertville et Montmélian formée par l’Isère que rejoint l’Arc au niveau de Saint-Pierre-d’Albigny. Son paysage, organisé en zones linéaires étagées est varié et facilement lisible (2).Le large fond plat s’élargissant après la confluence de l’Arc et de l’Isère est occupé en son centre par un faisceau d’éléments linéaires : grands axes routiers (A 430/A 43 (3) / RD 1090 (4) / RD 1006), voie ferrée (5), rivière (6). De part et d’autre, l’espace dédié à l’agriculture céréalière et aux boisements humides, est soumis à de forts risques d’inondations (7).Les piémonts, riches en éboulis rocheux, forment des balcons sur la vallée (8). Ils accueillent les villages, les vignes (9), et dans une moindre mesure des prairies et des vergers. Les villages possèdent des cœurs anciens, riches en patrimoine bâti, mais aussi des extensions contemporaines (10) beaucoup moins denses et surtout pavillonnaires. Les hauts de versant, trop raides sont occupés par les forêts de résineux (épicéa, sapin), les pelouses alpines, et les éboulis montagnards (11).On trouve au nord la barrière de falaise des Bauges, marquée par la dent d’ Arclusaz (2040 mètres) (12) et la Belle Étoile (1852 mètres). Sa régularité n’est entamée que par deux cols : celui du Frêne (950 mètres) et le col de Tamié (907 mètres) (13). Coté sud, la vallée est limitée par le Chaînon du Grand Arc (2482 mètres) (14) que la vallée de l’Arc sépare de la chaîne des Hurtières.

Qualification

La combe de Savoie est une route historique pour gagner l’Italie par les Alpes. Aujourd’hui, elle est toujours un accès privilégié au massif, mais c’est son vignoble et son paysage qui font sa renommée.En piémont des Bauges, les vignes (1) qui produisent une vingtaine de crus s’étendent entre Montmélian et Fréterive. Parmi les plus célèbres, on pourra citer entre autres Cruet.Les villages qui occupent ces coteaux possèdent un patrimoine bâti traditionnel bien conservé. Les maisons des vignerons sont carrées, en pierre calcaire enduite, et possèdent une toiture à 2 ou 4 pans (2). Surélevées au dessus du cellier ou de la cave, on y accède par des escaliers de pierres (3). La cave possède une vaste porte cintrée (4).Héritage du temps où le contrôle de cette route vers l’orient était crucial, plusieurs châteaux dont certains en ruines ponctuent le parcours. Les plus importants sont le château de Chaffard à Cruet (site inscrit) dont il ne reste que des ruines et le château (classé) et hameau (inscrit) de Miolans (5) à Saint-Pierre-d’Albigny. On pourra également citer le château de Chevron à Mercury (XIV-XVIIe siècle), le château et domaine de Saint-Philippe à Saint-Jean-de-la-Porte (inscrit), l’église Saint-Jean-Baptiste à Cléry roman du XIIe siècle (classée) ou le fort d’Aiton. Ce dernier, construit en 1875, suite à la défaite de 1870 face à la Prusse, domine la confluence de l’Arc et de l’Isère.L’autre attrait de la combe de Savoie est la variété de ses paysages dont l’élément le plus remarquable est les parois rocheuses des Bauges (6). Grande crête continue, elle marque l’ensemble de la combe. Le versant des Bauges ainsi qu’ une partie du fond de vallée font partie du PNR des Bauges.On ne peut parler du fond de vallée sans évoquer l’extraordinaire projet d’endiguement (7, 8) de l’Isère mené entre 1829 et 1854. Avant l’endiguement de la rivière, la Combe de Savoie était occupée par l’Isère dans toute sa largeur (1km au minimum, 3km au maximum). En période de hautes eaux, beaucoup de terrains étaient inondés. En période de basses eaux, l’Isère divaguait en de multiples bras, formant de larges méandres, les \’isles\’. De cet endiguement résulte une profonde réorganisation des activités humaines, créant aussi le paysage contemporain. Les marais qui perdurent rappellent cette situation antérieure. L’absence de village au centre de la vallée (ils sont concentrés en bas de pente ou sur des replats de versants) découle de cette histoire.

Transformation

La combe de Savoie connaît actuellement plusieurs types de transformations. La plus visible est l’étalement urbain qui touche surtout la banlieue d’Albertville (1, 2), et dans une moindre mesure également l’ensemble de la combe (3). L’attrait résidentiel de la proximité de Chambéry et d’ Albertville (une trentaine de kilomètre en moyenne) associé à une offre d’infrastructures majeures dans un cadre de vie privilégié entraîne logiquement la construction de nombreux pavillons (4). Malheureusement il en résulte souvent une juxtaposition d’objets aboutissant au mitage des grandes entités de paysage. Lorsqu’elle elle est présente, la vigne tempère cet élan car sa surface augmente. On notera toutefois que ce phénomène ne touche pas le fond plat de la combe qui est protégé de l’urbanisation par les inondations fréquentes de l’Isère.Le développement du système viaire le long de l’Isère, héritage de l’endiguement, renforcé par l’autoroute A 43 aboutit a faire de ce faisceau d’éléments une véritable barrière séparant les deux rives de la combe.La confluence de l’Arc avec l’Isère, véritable événement de paysage a pâtit de ce développement autoroutier. Magnifique depuis la rive droite de l’ Isère (5), la confluence se trouve reléguée au statut d’impasse peu engageante depuis les rives de l’Arc (6).On observe des friches sur les pâtures des pentes les plus raides (7).

Objectifs de qualité paysagère

La conservation de l’organisation et de la lisibilité du paysage actuel est un des enjeux majeur pour la Combe de Savoie.Cela passe par la maîtrise de l’étalement urbain diffus qui perturbe l’intégrité et la continuité des grandes entités que constituent l’agriculture et les zones humides en fond de vallée ainsi que les vignobles sur les coteaux (1). La problématique de l’urbanisation diffuse est aussi celle de la cohabitation de la ville avec la campagne. Densifier les zones déjà urbanisées permet d’éviter une difficile gestion des conflits d’usage entre activités agricoles, résidentielles, industrielles et naturelles (dont les zones inondables du fond plat de combe) lorsque celles-ci sont trop en concurrence.Il convient également de souligner l’intérêt du maintien de connexions naturelles transversales ménageant des corridors écologiques entre ce couloir alluvial et les massifs montagneux latéraux.La prise en compte du risque d’inondation dans le fond de vallée devrait motiver la non urbanisation de ce secteur. En effet, en cas de rupture des digues, la totalité du fond de vallée serait inondé.Les aménagements des grandes infrastructures routières et ferroviaires doivent être en rapport avec leur territoire. De part son rôle historique de digue et la qualité de ses alignements de platanes (2) interrompus sur certains tronçons, la RD 1090 est partie prenante de la fabrication du paysage. Ces qualités devraient être valorisées. L’autoroute A 43 ne reprend pas toujours ce principe car elle double la digue. De plus elle ne présente pas de structure végétale propre (3).La lutte contre la banalisation des entrées de ville par les zones d’activité est particulièrement cruciale à l’approche d’ Albertville (4).On notera que la construction récente d’un hôtel et d’un restaurant sur le fort d’ Aiton l’a notablement modifié et dénaturé.Le sud de la combe de Savoie, depuis Cruet jusqu’à Aiton fait partie du SCoT Métropole Savoie.Celui-ci à pour but notamment de :- Protéger strictement les paysages et les grands espaces naturels et agricoles.- Ménager des coupures vertes inter-agglomérations pour préserver leur identité.- Prévoir un développement maîtrisé des communes rurales et périurbaines.La maîtrise de l’urbanisation passe par un accompagnement des collectivités locales. Métropole Savoie accompagne techniquement les études d’urbanisme pré-opérationnel, garantissant une exigence sur les questions de paysage et de qualité urbaine (densité, forme…).Le reste de la combe est dans le périmètre du SCoT Arlysère approuvé le 9 mai 2012.

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