Bassin de Chambéry, Montmélian

Département  : Savoie
 
Communes  : PLANAISE, LA THUILE, BARBY, CHALLES-LES-EAUX, CHIGNIN, MYANS, SAINT-JEOIRE-PRIEURE, ARBIN, CRUET, MONTMELIAN, BARRAUX, PONTCHARRA, FRANCIN, LAISSAUD, LES MOLLETTES, SAINTE-HELENE-DU-LAC, MOUXY, JACOB-BELLECOMBETTE, MONTAGNOLE, LA RAVOIRE, SAINT-BALDOPH, SAINT-CASSIN, VEREL-PRAGONDRAN, DRUMETTAZ-CLARAFOND, MERY, SAINT-JEAN-D’ARVEY, SONNAZ, VIVIERS-DU-LAC, CURIENNE, ENTREMONT-LE-VIEUX, CHAPAREILLAN, APREMONT, LES MARCHES, SAINT-ALBAN-LEYSSE, BARBERAZ, BASSENS, CHAMBERY, COGNIN, PUGNY-CHATENOD, NANCES, MARCIEUX, LA MOTTE-SERVOLEX, SAINT-SULPICE, BOURDEAU, LA CHAPELLE-DU-MONT-DU-CHAT, SAINT-JEAN-DE-CHEVELU, VOGLANS, MEYRIEUX-TROUET, SAINT-THIBAUD-DE-COUZ, VIMINES, LE BOURGET-DU-LAC, SAINT-PAUL, TRESSERVE, VERTHEMEX, LA CHAVANNE
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 25199
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Le bassin de Chambéry est d’abord marqué par le contraste entre la facilité de parcours que proposent les infrastructures dans la plaine et la difficulté de circulation sur les petites routes qui parcourent les versants. La succession de vallonnements sur les piedmonts oblige en effet à milles détours et il est quasiment impossible de contourner l’urbanisation de Chambéry. L’incidence directe de cette topographie complexe retentit sur la richesse et la diversité des différents modes d’occupations du sol et notamment des types de cultures : vergers de noix et céréales dans la vallée de l’Isère, vignes en majorité sur les piedmonts exposés au sud, pâtures et boisements sur les piedmonts exposés au nord. Lorsqu’on circule dans le bassin de Chambéry, la vue est la plupart du temps limitée par les reliefs, les haies et les boisements. La Leysse et l’Isère sont très peu perceptibles et c’est seulement en s’élevant sur les versants que l’on peut avoir des visions d’ensemble du bassin : les infrastructures de déplacement (aéroport, autoroutes, anciennes nationales…) et d’énergie (ligne THT) en fond de vallée, autour les silhouettes emblématiques des massifs de Bauges (Roc de Tormery), et de la Chartreuse (Mont et col du Granier), le lac du Bourget au nord de Chambéry, et partout, une imbrication complexe entre ville et nature.

Identification

L’organisation et la cohérence du bassin de Chambéry ne peut se comprendre sans tenir compte de la présence de la ville au centre de celui-ci. Chambéry s’est construite dans une cluse assez étroite et orientée nord/ouest-sud/est, qui coupe transversalement une série de collines allongées orientées nord-sud. Du côté sud ce sont les collines de Montagnole, de Bellecombette et de Barberaz qui appartiennent à l’extrémité septentrionale de la Chartreuse et, du côté nord, la colline de Lémenc, qui se rattache aux Bauges. Le bassin de Chambéry se connecte au sud à la vallée de l’Isère marquée par le début de la Combe de Savoie au niveau de Montmélian. Au nord, entre le massif de l’Épine et les Bauges, le bassin de Chambéry est se termine sur l’extrémité du vaste lac du Bourget. Les principaux cours d’eau sont la Leysse qui arrive des Bauges et traverse Chambéry avant d’alimenter le lac du Bourget (l’Albanne et l’Hyère sont ses principaux affluents de la Leysse), et l’Isère qui traverse et structure la limite sud du bassin. Le paysage du bassin de Chambéry s’organise en deux grandes parties distinctes : la partie au nord et la partie au sud de Chambéry et chacune de ces parties comporte plusieurs sous-secteurs.Le nord se décompose en trois sous parties:1 - Les versants et piedmonts du massif du Chat.Ceux-ci sont organisés en une série de collines orientées nord-sud qui forment de micro combes entre le Bourget-du-Lac et la Motte-Servolex qui se réorientent progressivement est-ouest en s’élevant jusqu’à Vimine. Les ruisseaux qui dévalent le massif de l’Épine provoquent dans cette partie de fortes entailles boisées dans le relief de collines, rendant les déplacements difficiles. De nombreux vergers ponctuent les pâtures. L’A 43 emprunte un de ces vallons encaissés avant de percer le massif de l’Épine par le tunnel du même nom.2 - Le delta de la LeysseCette zone très plate et marécageuse est définie à l’est et à l’ouest par des coteaux raides mais peu élevés au pied desquels passent la Leysse et les routes nationales D 1504 (à l’ouest) et D 1201 (à l’est). Le delta est occupé en grande partie par l’aéroport d’Aix-Chambéry, mais aussi par Savoie Technolac, pôle scientifique d’enseignement et d’activités tertiaires. Au nord, entre le lac du Bourget et l’aéroport, s’étend une zone naturelle protégée. Au sud, ce secteur commence brutalement mais clairement, par l’A 43 qui donne l’impression d’être une digue retenant l’urbanisation de Chambéry.3 - Les versants des Bauges entre Aix-les-Bains et Chambéry. Ils sont organisés en une série de collines orientées nord-sud qui forment une succession de combes, comme à Montagny, où l’ambiance rurale prédomine encore à quelques minutes de la préfecture du département. Pâtures, haies d’arbres, églises en balcon, les villages implantés sur les lignes de crêtes comme Sonnaz permettent de belles vues lointaines. La complexité du relief est accentuée par le passage de l’A 43 qui transperce de biais le mouvement général du relief comme à Voglans. Le sud se décompose en quatre sous parties:1 - Les versants de la Chartreuses dirigés vers Chambéry.Séparées des versants viticoles orientés vers la vallée de l’Isère par un relief boisé, les collines de Bellecombette, Saint-Cassin et Montagnoles sont encore très rurales. Les versants les plus raides sont boisés ainsi que les vallons. Les collines sont surtout occupées par des pâtures séparées par des haies d’arbres. 2 - Les versants viticoles de la Chartreuses dirigés vers la vallée de l’Isère.Ce secteur est installé sur des collines formées par de volumineux dépôts alluviaux déposés par le glacier de l’Isère. Les villages des Marches et de Myans semblent s’être installés au sommet de ces dépôts morainiques dont la forme en dos de baleine est typique des fonds de vallées glaciaires. Les Abîmes de Myans sont ces petites collines qui occupent la zone entre les versants est du mont Granier, très boisée et la ligne de relief des Marches et de Myans. Ces versants de la chartreuse se sont spécialisés dans le vignoble car il s’agit d’une zone de coteaux caillouteux. La vigne ne s’y organise pas comme à Chignin en larges surfaces continues, mais forme une mosaïque avec les prairies et le bâti.3- La plaine de l’IsèreCe secteur est à la croisée des trois massifs, Chartreuse, Bauges et collines en piedmont du massif de Belledone. Les rives de l’Isère y sont très boisées, difficilement accessibles, et occupées par des gravières, les infrastructures routières (A 41) ou encore par des zones d’activités (ZA de la Grande Île). La plaine est occupée en grande partie par l’agriculture de céréales, mais en rive sud, à Laissaud et Pontcharra, on trouve de nombreux vergers de noyers. C’est un espace également fortement marqué par le croisement de nombreux flux : croisement des A 41/A 43/A 430, croisement de ligne à haute tension (poste électrique de Grande Île), voie ferrée. Alors que le paysage donne une impression de grandeur et d’espace, cadré par les sommets environnants, le parcours est difficile car découpé par la multiplication des réseaux.4- Les versants et piedmonts des Bauges : Chignin, Montgelas, Montmélian.Au sud de Challes la bordure orientale de la Trouée de Chambéry abrite les vignobles de Chignin, qui sont dominés par la crête de Montgelas. Cette crête est la plus méridionale du massif des Bauges et se raccorde vers le sud au rebord de la Combe de Savoie par un coude qui se situe aux abords du sommet de La Savoyarde. L’ancienne forteresse de Montmélian, contrôlant jadis la vallée de l’Isère, marque le début de la combe de Savoie.

Qualification

Le bassin de Chambéry est situé à un carrefour des Préalpes où se croisent les routes de Genève, de Lyon, de Grenoble et du col du Mont-Cenis. Il est donc un lieu de passage connu et très emprunté depuis lequel l’automobiliste en route vers les stations reconnaît les silhouettes emblématiques et dramatiques des falaises rocheuses du Roc de Tormery, du Mont du Nivolet, du Revard coté Bauges et du Mont et col du Granier coté Chartreuse. Le paysage est aussi marqué par le dessin très organisé et géométrique des vignes en pied de versants au sud de l’unité (vignoble concentrant la plus grande partie de la production de Savoie). Mais, avant d’être un lieu de passage, le bassin de Chambéry est surtout un bassin de vie, lieu de résidence très apprécié pour la qualité de son cadre de vie avec la présence de deux parcs naturel régionaux (PNR de la Chartreuse au sud, PNR des Bauges à l’ouest) et le lac du Bourget et ses abords. On citera aussi le clos de Jean-Jacques Rousseau aux Charmettes et Montmélian, citadelle d’origine médiévale à l’important patrimoine bâti et située sur un promontoire qui contrôle l’accès à la combe de Savoie. Enfin le domaine de la Serraz, le domaine de Chaffardon à Saint-jean-d’Arvey, ou encore les ruines du château de Chignin représentents de éléments patrimoniaux notables du paysage.

Transformation

Le bassin de Chambéry connaît aujourd’hui de nombreuses transformations dont la plus visible est une urbanisation non maîtrisée entraînant un effet de mitage très dommageable pour le paysage. Les habitations s’implantent selon les opportunités foncières, dans la pente, sans grand égard pour les spécificités du paysage local. Ce phénomène est particulièrement net sur les versants des Bauges entre Aix-les-Bains et Chambéry où les zones pavillonnaires ont envahi la pente et empêchent les vues sur le lac du Bourget. Des communes comme Méry, Chambéry le haut ou Sonnaz ont particulièrement pâtit de cette urbanisation qui ne suit aucune logique territoriale. Il en va de même sur les piedmonts du massif du chat autour des villages en balcon sur le delta : Servolex, Beauvoir, Montarlet, Le Tremblay.Au sud du bassin de Chambéry, l’urbanisation récente est moins pénalisante car les villages sont traditionnellement diffus et ces secteurs viticoles sont moins perméables à la pression foncière.Ainsi, les versants et piedmonts de la Chartreuse dirigés vers la vallée de l’Isère (Myans, Les Marches)sont plus stables ainsi que les versants et piedmonts des Bauges (Chignin, Montgelas, Montmélian). Plus bas, en revanche, dans le fond de la vallée où passe la RD 1006, beaucoup d’activités se sont implantées : hangars, usines, zones commerciales qui fabriquent un paysage peu qualitatif et peu identitaire.

Objectifs de qualité paysagère

Face à ces transformations, les enjeux dans le bassin de Chambéry sont de plusieurs ordres :un enjeu de contrôle de l’étalement de l’urbanisation diffuse en particulier entre Aix et Chambéry où il faut veiller à préserver une coupure urbaine, mais aussi entre les villages et sur les piedmonts où il faut rester attentif à ne pas boucher des vues sur la vallée (par exemple sur les versants du massif du Chat en balcon sur le delta). le développement d’un réseau de déplacements doux pour valoriser la présence des cours d’eau secondaire et de zones humides en particulier dans la plaine de l’Isère.un enjeu de soutien à la viticulture pour que les paysages emblématiques de la vallée soient maintenus.

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