Amont de la Vallée d’Arc et vallées latérales

36 Amont de la Vallee d Arc et vallees laterales
Département  : Savoie
 
Communes  : BONNEVAL-SUR-ARC, BRAMANS, LANSLEBOURG-MONT-CENIS, LANSLEVILLARD, SOLLIERES-SARDIERES, VAL-D’ISERE, AVRIEUX, MODANE, VILLARODIN-BOURGET, BESSANS
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 34187
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

L’amont de la vallée d’Arc et ses vallées latérales représente un grand espace de nature occupant la partie haute du massif du Mont-Cenis. L’ensemble du massif possède de nombreux glaciers, notamment celui des sources de l’Arc. L’unité est constituée de vallées perchées (1) perpendiculaires à la vallée de l’Arc ainsi que du plateau du Mont-Cenis (2), seule partie accessible en voiture. Pour connaître le reste de ce territoire, il faudra partir en randonnée.La vallée de l’Arc en amont du hameau de l’Écot diffère des vallées perpendiculaires. L’espace et la vue y est vaste (3). L’Écot, très beau hameau aux maisons de pierres (4), est entouré de cirques glaciaires, de sommets rocheux et d’alpages (5). C’est ici que l’Arc prend sa source. Le plateau du Mont-Cenis est marqué par son col, passage ancestral du franchissement des alpes, par ses nombreux forts (6), témoins de l’ancien tracé de la frontière franco-italienne et par son barrage (7) qui forme un lac de retenue aux dimensions impressionnantes (8). L’ensemble est dominé par de hauts sommets comme la Pointe de Charbonnel culminant à 3168 mètres. L’espace est essentiellement occupé par de la pelouse alpine ou des affleurements rocheux.Les principales vallées perpendiculaires, le vallon d’Ambin (9), la vallée de Ribon et la vallée d’Avérole (10) sont profondes et inhospitalières. Elles sont de fait très peu habitées : les pentes sont très raides, l’érosion y est très active (11), et les torrents occupent les fonds étroits (12). La vue très limitée, bute sur les pentes grises quant elles ne sont pas boisées de forêts sombres de pins et d’épicéa ponctuellement rehaussées du vert tendre des mélèzes (13). Des glaciers soulignent de leur blancheur la fin des vallée (14). De nombreux chemins de randonnées y mènent sans pour autant relier les vallées entre elles.

Identification

L’amont de la vallée d’Arc et ses vallées latérales font partie du massif du Mont-Cenis. Ses crêtes qui gravitent quasiment toujours au dessus de 3000 mètres d’altitude, forment une des frontières savoyardes entre la France et l’Italie. Le paysage de la vallée d’Arc est délimité au nord par les versants sud de la vallée de l’Arc (1), à l’ouest par la Cime du Grand Vallon (3129 mètres), La Belle Plinier (3086 mètres) et la vallée du Vallon alors qu’au sud et à l’est, on trouve les crêtes rocheuses formant la frontière Franco-Italienne (2).En amont du hameau de l’Écot, dans la vallée de l’Arc (3), on est en présence de nombreux cirques glaciaires (glaciers des sources de l’Arc, Glacier du Mulinet, Glacier des Evettes…), dominés par de hauts sommets comme la Grande Aiguille Rousse (3482 mètres), la Pointe du Montet (3428 mètres), l’Aiguille Persée (3386 mètres), le Roc du Mulinet (3442 mètres). Au delà des crêtes d’Andagne, dans un mouvement circulaire en direction du sud ouest, se suivent une série de vallées perpendiculaires à la vallée de l’Arc interrompue par le plateau du Mont-Cenis.Les vallées d’ Avérole (4) et de Ribon, orientées sud-est nord-ouest, sont parcourues par des torrents éponymes. Séparées par la pointe de Charbonnel (3752 mètre), ces vallées sont profondes et inhospitalières. La présence humaine se limite à quelques hameaux (5) et refuges.La pointe de Ronce (3612 mètres) marque la transition avec le plateau du Mont-Cenis. On y accède depuis la vallée de l’Arc par le col du Mont-Cenis (6) (2083 mètres). Le trajet vers l’Italie par la RD 1006 se caractérise par l’arrivée au col suivi de l’ouverture douce sur le plateau (7), puis après avoir longé la rive est (8) du lac de retenue, une descente brutale par la route des échelles (9) et la plaine Saint-Nicolas qui mène rapidement coté italien. Le Signal du Petit Mont-Cenis (3162 mètres) délimite le plateau à l’ouest ainsi que le col du Petit Mont-Cenis qui donne dans les vallées suivantes.La vallée d’Ambin (10) séparée des vallées d’Etache et de la Savine par la Roche d’Etache (3083 mètres) et les Dents d’Ambin (3372 mètres) est également très étroite. Elle est plus boisée que les vallées d’Avérole et de Ribon.Les vallées du Fond et du Vallon, plus courtes et moins habitées que celle d’Ambin, closent le territoire de la vallée de l’Arc.On notera qu’il n’y a aucune continuité de parcours carrossable entre les différentes vallées.

Qualification

L’amont de la vallée d’Arc et ses vallées latérales appartiennent entièrement à l’aire d’adhésion du Parc National de la Vanoise à l’exception de la Grande Aiguille Rousse et des sources de l’Arc qui appartiennent au cœur de parc.Ces montagnes sont réputées pour leurs espaces de nature préservés tel le cirque glaciaire des Evettes (1) (site classé) qui est un des plus vaste et prestigieux de Savoie (340 ha). Sa configuration en vaste amphithéâtre aux pentes très raides suivi d’un replat puis d’un langue terminale très peu pentue, a engendré le plus riche et complexe « plan des eaux » des Alpes occidentales. Par ailleurs, il attire depuis très longtemps les alpinistes pour ses nombreuses aiguilles : Pic Regaud (3237 mètres), pointe de Bonneval (3220 mètres), dômes de neige de l’Abaron (3627 mètres), la petite et la grande Ciamarella (3676 mètres). Le Mont-Cenis ainsi que le vallon de la Savine bénéficient d’un arrêté préfectoral de protection des biotopes.Les zones Natura 2000 sont nombreuses et le plateau du Mont-Cenis est un site inscrit. Ce dernier correspond à l’actuel lac de retenue et ses abords car le barrage a été construit postérieurement au classement. Le massif a la réputation de conserver la flore la plus remarquable de Rhône-Alpes.L’homme est peu présent dans l’amont de la vallée d’Arc et ses vallées latérales mais ses interventions marquent fortement l’unité par leur présence ou leur notoriété.L’aventure la plus notoire est celle du franchissement du col du Mont-Cenis, 2083m. En effet, si le passage par ce col vers l’Italie est privilégié à partir du XIe siècle, ce secteur est devenu mythique dès 218 avant J.C. suite à son franchissement par Hannibal et ses éléphants, venu de Carthage via les Pyrénées pour attaquer les romains sur leur sol. Le paysage du col et du plateau fut transformé par la construction d’une route carrossable (2) entre 1803 et 1805, puis par l’agrandissement de l’hospice existant, deux projets Napoléoniens. De nombreux forts furent construits autour du col du Mont Cenis lorsque la frontière franco-italienne se retrouva sur le col en 1860. Les italiens construisirent les forts de Ronce (3), de Variselle, de Pattacreuse, de Malamot et de la Cassa entre 1870 et 1890. Les français construisirent les forts de la Turra, du pas de la Beccia et du Mont-Froid. Lors de la seconde guerre mondiale de violents combats s’y déroulèrent. On peut d’ailleurs également apercevoir de nombreux bunkers (4) à proximité des forts. En 1947, la frontière fut déplacée et ramenée en bordure du versant piémontais. Les forts se retrouvèrent alors tous en France.Vint ensuite la construction du barrage du Mont-Cenis (5) entre 1962 et 1968 : 1,4 km pour 120 mètres de hauteur. Ce barrage, digue en remblais, utilise une technique mixte en terre et enrochements et est à l’origine de l’actuel lac de retenue (6). Construit dans la foulée en 1968 par l’Atelier d’Architecture en Montagne, le nouveau prieuré du col du Mont-Cenis, remplace l’ancien prieuré-hospice noyé sous les eaux du barrage. Il se distingue par sa forme pyramidale (7) rappelant la campagne d’Egypte de Napoléon 1er. Il abrite une exposition permanente sur le Mont-Cenis. Enfin, les habitations se limitent aux rares hameaux et refuges traditionnels dans les vallées étroites, et aux quelques bâtis abandonnés (8) en contrebas du barrage. On notera également la présence de l’ancien prieuré de Saint-Pierre d’ Extravache (monument historique) plus vieille église de Maurienne datant du XIe siècle (9).

Transformation

Les principale transformations en cours en amont de la vallée d’Arc et de ses vallées latérales sont d’ordre naturel.On observe la fonte des glaciers et une importante érosion naturelle liée aux torrents (1) et au climat (2).En contre-bas du barrage du Mont-Cenis, on observe un hameau en ruine (3) ainsi qu’un hôtel abandonné.Les forts font actuellement l’objet de travaux de réhabilitation (4).

Objectifs de qualité paysagère

Les espaces de pâtures en haute-montagne sont sensibles. Une surfréquentation des randonneurs, des cyclistes tout-terrain, des « quads » ou de skieurs l’hiver, pourrait fragiliser la dynamique pastorale et amoindrir la qualité de gestion de ces espaces.Il faut être vigilant eux transformations liées à la cette surfréquentation touristique : en particulier en ce qui concerne les stationnements (1) ou la construction de nouveaux chalet d’alpage (2) ou d’altitude, ceux-ci doivent veiller à conserver une qualité architecturale, que le pastiche n’assure pas forcément.Le développement de l’accueil du public autour du prieuré du col du Mont-Cenis (1) ne doit pas se faire au détriment de la qualité des paysage très dégagés et naturels. Ces aménagements demandent de la sobriété et l’usage de matériaux qui ne compromettraient pas la réversibilité de l’usage des sols. Les projets de rénovation des forts (3) sont positifs mais doivent être accompagnés d’une maîtrise de la fréquentation qui pourrait induire des modifications du paysage.

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