Vallée de la Loire Forézienne

Département  : Loire
 
Communes  : BALBIGNY, SAINT-LAURENT-LA-CONCHE, UNIAS, CIVENS, CLEPPE, EPERCIEUX-SAINT-PAUL, CUZIEU, BOISSET-LES-MONTROND, CHALAIN-LE-COMTAL, MAGNEUX-HAUTE-RIVE, MARCLOPT, MONTROND-LES-BAINS, CRAINTILLEUX, RIVAS, VEAUCHE, VEAUCHETTE, NERVIEUX, MIZERIEUX, CHAMBEON, PONCINS, FEURS
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 6786
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

La vallée de la Loire forézienne offre le visage d’une vaste étendue plane labourée. Ce lit mineur de la Loire est aussi largement exploitée par les gravières. Contre toute attente, le fleuve est dissimulé du regard par un écran boisé omniprésent. Bordant la Loire, les bois alluviaux forment l’horizon ! La confrontation entre la plaine ouverte cultivée et la Loire boisée à la fois sauvage, inaccessible et parcourue par un chapelet de gravières, est saisissante. Les ponts de Balbigny, Feurs, Montrond-les-Bains et Rivas constituent finalement les seuls véritables points de vue sur la Loire qui, dans l’image collective, représente « le dernier fleuve sauvage d’Europe ».L’agriculture s’est appropriée l’espace, l’a sillonné de petites routes rectilignes, dont la plupart échouent sur les rives du fleuve.

Identification

La vallée de la Loire forézienne correspond au lit mineur de la Loire. Une vaste plaine alluviale et un paysage ouvert, parcouru par une Loire cachée par une épaisse ripisylve et un chapelet de gravières, constituent les traits dominants, voire uniques de la vallée de la Loire forézienne.Entre la zone fluviale humide et peu accessible, et les vastes étendues cultivées vite parcourues, l’opposition est flagrante. Le contraste joue aussi entre l’omniprésence de l’eau sous forme de fleuve, gravières, forêts alluviales et sa quasi-absence dans les champs dénués d’arbres et les fossés comblés après d’importants remembrements Quant aux villages, ils sont généralement installés sur les rebords marquant la limite lit mineur/lit majeur. La vallée de la Loire forézienne est cependant peu habitée ; l’activité agricole, qui occupe l’espace, est incarnée par d’imposants corps de ferme constitués de plusieurs bâtiments organisés autour d’une vaste cour centrale, et des bâtiments d’exploitation avec d’imposants hangars et stabulations modernes. Pour les bâtiments plus anciens, le pisé se conjugue avec des soubassements en galets sur une hauteur conséquente, risque d’inondations oblige.Une partie des berges de la Loire a été aménagée en pistes cyclables et voies piétonnes, mais les tronçons se cantonnent à proximité de l’écopole du Forez.

Qualification

L’usage dominant et quasi-exclusif de la vallée de la Loire forézienne se fonde sur une agriculture intensive valorisant les riches terres alluviales. Après avoir considérablement drainé les terres et les avoir valorisé par l’élevage, l’agriculture céréalière et l’élevage de vaches Holstein pour la production laitière marquent le paysage par de vastes étendues labourées s’étendant au plus près du fleuve.Dissimulées derrières des haies opaques qui cloisonnent les échappées visuelles sur le fleuve, des carrières exploitent les sables et graviers de la Loire. La Loire, réputée indomptable et puissante même si ses ressources sont largement exploitées, semble être la seule à résister encore à la soif d’espaces et de grandes étendues du matériel agricole moderne.En dehors des étangs privés qui concentrent les pêcheurs, l’attrait pour le loisir de proximité urbaine semble très localisé, limité à l’Ecopole du Forez, lieu de valorisation des richesses naturelles, de découvertes des écosystèmes et d’observation de la faune et de la flore. La valorisation du patrimoine fluvial et surtout l’accessibilité des bords de la Loire en est à ses balbutiements.

Transformation

La Loire a déjà fait l’objet de tentatives de domestication dans l’objectif de se protéger des crues (digue, réseau de fossés) mais son cours et sa physionomie ont été largement modifiés par le drainage des terres les plus humides et par l’exploitation des gravières. L’intensification de l’agriculture, l’arrachage des haies et le comblement des fossés comptent parmi les transformations passées à l’origine du paysage ouvert et monotone de la vallée de la Loire entre Veauche et Balbigny. L’agriculture intensive, conjuguée à l’exploitation des ressources du sous-sol par les nombreuses gravières, laisse présager des interrogations contrariantes en termes de gestion de la qualité des eaux et de préservation des milieux naturels (risques d’inondation, qualité des eaux, diversité et richesse faunistique et floristique…). Les transformations passées et en cours impactent donc directement son avenir à court et moyen terme. Un effet induit concerne l’appauvrissement de la diversité paysagère, par la disparition des zones humides sensibles et le comblement des fossés. Enfin, même si les paysages de la Loire forezienne n’incarnent pas l’image recherchée par les nouveaux habitants - face à celle que renvoient les territoires voisins des coteaux du Forez par exemple - la proximité de pôles d’activités comme Feurs, la facilité d’accès et certainement l’accessibilité du prix du foncier laissent dangereusement émerger le développement d’un pavillonnaire mal maîtrisé.

Objectifs de qualité paysagère

La question de l’eau s’avère ici centrale. La vallée de la Loire forézienne, très exploitée, doit prendre la mesure de ces enjeux et agir en conséquence, sur le plan de la gestion de l’eau et sur celui de sa qualité. Orienter la pression foncière et surtout le développement pavillonnaire en cours sur les franges est et ouest constitue un autre objectif, qui doit là aussi intégrer des considérations d’ordre qualitatif (qualité architecturale, implantation, inondabilité).Enfin, il serait souhaitable de poursuivre les efforts de valorisation, de préservation et d’accessibilité pour le public, de la Loire et de ses milieux naturels. Les actions engagées par l’Ecopole du Forez vont dans ce sens et doivent perdurer. Les défis ne manquent pas : préserver les zones humides sensibles, transformer les gravières en étangs accessibles et aménager les berges du fleuve, sur des tronçons plus importants pour une connexion à l’échelle nationale des terres traversées par la Loire. L’extension des pistes cyclables et voies piétonnes au delà de l’écopôle permettrait à une nouvelle appropriation des paysages.

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