Vallée de la Drôme entre Crest et et Saillans, et bassins d’Aurel/Vercheny et d’Espenel

39 Vallee de la Drome entre Crest et et Saillans et bassins d Aurel Vercheny et d Espenel
Département  : Drôme
 
Communes  : BARSAC, DIE, SAINTE-CROIX, RIMON-ET-SAVEL, SAINT-BENOIT-EN-DIOIS, LA CHAUDIERE, AUBENASSON, CHASTEL-ARNAUD, ESPENEL, SAINT-SAUVEUR-EN-DIOIS, SAOU, SAILLANS, PONTAIX, SUZE, VERCHENY, VERONNE, COBONNE, CREST, DIVAJEU, SOYANS, MONTMAUR-EN-DIOIS, AIX-EN-DIOIS, AOUSTE-SUR-SYE, MIRABEL-ET-BLACONS, PIEGROS-LA-CLASTRE, AUREL
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 17479
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

La Vallée de la Drôme entre Crest et Saillans, et les bassins d’Aurel, Vercheny et d’Espenel sont très fréquentés, très structurés par la fonction de liaison Est/Ouest, bénéficiant d’importantes infrastructures le long de la Drôme (RD93, chemin de fer). Elle n’en reste pas moins attractive avec ses coteaux vallonnés boisés, l’arrière-plan dominant de la Forêt de Saou et les ouvertures visuelles dans le cours sinueux de la Drôme.Les contrastes sont forts, entre le lit calcaire éblouissant de la rivière, la plaine cultivée de tournesols, les coteaux plantés de vignes symétriques, les villages en surplomb structurés en colimaçon, et les montagnes boisées aux falaises grises abruptes.Tourisme et agriculture se disputent l’espace, entre vignoble et campings, mais ils sont rejoints par des constructions commerciales et industrielles, le long de la RD93, qui profite des infrastructures présentes, et de la proximité de la vallée du Rhône. Mais qui risque, à terme, de mettre à mal le caractère pittoresque des lieux, si une intervention publique ne vient pas contrecarrer la tendance.

Identification

La Vallée de la Drôme entre Crest et Saillans, et les bassins d’Aurel, Vercheny et d’Espenel (17 479 hectares) longe le cours de la Drôme le long de la côtière au Nord jusqu’au resserrement de Pontaix. Côté Est, il est limité par les reliefs qui le séparent de la combe de Die voisine (But de Toul, Grand Viopis, Montagne de Beaufain, Serre Chauvière). Il englobe également le bassin de l’Espenel jusqu’au Synclinal de Saou, qui font ses limites Sud.C’est une vallée active, marquée par la présence de la RD93 (qui relie l’A7 à Die) et du chemin de fer (Valence-Die-Gap) et des villages qui longent la rivière, à distance respectueuse, étant donné son régime parfois torrentiel, même en été. La plaine est viticole, agricole (tournesols, blé, prairies et cultures aromatiques) et dénuée de bâti, en dehors des cabanons et fermes (parfois abandonnés ou restaurés en résidences secondaires) et de quelques bâtiments industriels aux abords de Crest.Les structure paysagère est régulière et symétrique, depuis le cours de la rivière, marquée par la blancheur du lit calcaire, le vis à vis des coteaux cultivés de vignes et les montagnes boisées, avec un arrière-plan omniprésent : le Synclinal de Saou, qui culmine à plus de 1 500 mètres d’altitude aux Trois Becs à l’Est. Autres points d’appel du regard non moins marquants, la tour de Crest, la Serre Chauvière et la montagne qui domine le bassin d’Espenel.Sur les coteaux, les villages et les hameaux sont plantés sur des pitons rocheux (St-Sauveur, Chastel-Arnaud, Mirabel, Espenel, Aurel, Vercheny…), structurés en colimaçon, avec de nombreux murets de pierres faisant belvédères vers le Sud et notamment la montagne de Saou. Des fermes isolées et même quelques hameaux entiers sont restaurés avec goût, notamment par des touristes venus du Nord de l’Europe.

Qualification

La Vallée de la Drôme entre Crest et Saillans, et les bassins d’Aurel, Vercheny et d’Espenel offrent une diversité d’activités humaines, selon que l’on se situe en amont ou en aval de Saillans. La présence de Crest, à l’Ouest, et la proximité de l’A7 (18 kilomètres) favorisent les services et l’activité industrielle ainsi qu’un habitat, sous forme de lotissements, dans la plaine. En cours de banalisation à l’Ouest, le caractère rural patrimonial est plus prégnant à l’Est, avec des cultures plus diversifiées, un habitat plus dispersé sous forme de fermes isolées, restaurées ou non.Mais, comme l’agriculture (vignes, tournesols, cultures aromatiques…), le tourisme vert (randonnée pédestre et équestre, gîtes, résidences secondaires, campings…) est présent partout, avec un maillage de chemins de randonnées important sur les pentes, et de nombreuses plages et centres de Canoë kayak au bord de la Drôme. Le Synclinal de Saou accueille également plusieurs sites d’escalade (aux Trois Becs et au Pas de Lauzin).D’importantes caves de dégustation et de vente de la Clairette de Die sont délocalisées : leur village perché, elles sont venues s’installer le long de la très passante RD93, ce qui évite aux touristes de se déplacer vers les exploitations, mais vide également les villages d’une fréquentation qui pourrait les dynamiser.

Transformation

Les transformations sont nombreuses dans ce paysage agraire, qui voit sa structure paysagère se déplacer vers le bas, au risque de perdre son identité :- la plaine est envahie de zones artisanales et commerciales, là où les cultures prédominaient ; elle est souvent étouffée par sa propre circulation ;- de nombreux cabanons de vignes sont à l’abandon ; ou bien revêtent un usage résidentiel ;- les maisons neuves et lotissements fleurissent également dans la plaine, tandis que le bâti traditionnel sur les coteaux est rénové, certes avec goût, mais par une population qui n’est présente que l’été ;- les villages perdent de leur dynamisme, du fait du déplacement de l’activité, même estivale, vers la plaine.

Objectifs de qualité paysagère

Les enjeux de reconversion ou de développement de la Vallée de la Drôme entre Crest et Saillans, et des bassins d’Aurel, Vercheny et d’Espenel sont conditionnés par une intervention publique sur le paysage afin de rééquilibrer les tendances. Les logiques qui sont à l’œuvre ici sont semblables à celles de la vallée du Rhône toute proche, à une moindre échelle bien évidemment, dans un cadre exceptionnel soit, mais de ce fait, cette tendance est encore plus dommageable qu’ici que là-bas.Il convient bien d’appuyer le tourisme sur son caractère agraire initial et de raisonner les élans d’une modernité vorace en foncier agricole. Aussi, les objectifs de qualité paysagère pourraient-elles prendre les orientations suivantes :- maintenir de larges coupures d’urbanisation entre les communes, et encadrer la longueur des zones (commerciales ou industrielles ) à l’entrée des bourgs ;- maintenir les cultures dans la plaine et y limiter les constructions neuves au strict nécessaire ; les zones de protection agricole des plans locaux d’urbanisme ont tout leur sens ici ;- privilégier les constructions sur les coteaux, en s’appuyant sur la structure des hameaux ou des fermes, qui peut répondre à une demande d’habitat semi collectif ;- redonner une dynamique aux villages en encourageant la vente de produits locaux (Picodon, Clairette de Die).Le village de Pontaix, avec son originale situation en bord de rivière, nécessite une valorisation, même une requalification. On y devine par son fleurissement un souci d’embellissement et une gêne à être réduite à une fonction de goulet d’étranglement routier. La RD93 passe au centre-bourg, où les maisons sont construites sur le flanc des berges de la Drôme, comme le sont aussi les maisons suspendues de Pont-en-Royans. L’installation d’aires de stationnement, absentes aujourd’hui, permettrait aux touristes de s’arrêter sur ce site exceptionnel et de dynamiser le village, aujourd’hui assoupi malgré le bruit de la route.

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