Val de Saône

03 Val de Saone
Département  : Ain
 
Communes  : ARBIGNY, ASNIERES-SUR-SAONE, BOZ, GORREVOD, OZAN, PONT-DE-VAUX, REYSSOUZE, SAINT-BENIGNE, SERMOYER, CORMORANCHE-SUR-SAONE, CRUZILLES-LES-MEPILLAT, GARNERANS, LAIZ, VESINES, BAGE-LA-VILLE, FEILLENS, MANZIAT, CROTTET, GRIEGES, PONT-DE-VEYLE, REPLONGES, SAINT-ANDRE-DE-BAGE, SAINT-JEAN-SUR-VEYLE, SAINT-LAURENT-SUR-SAONE, BEY, VESCOURS
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 16209
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Ce sont les rivières qui dominent ici : la présence de l’eau marque fortement l’identité de cette partie de la vallée de la Saône, encore peu urbanisée, que rejoignent ses affluents : la Veyle et la Reyssouze. Plus qu’ailleurs dans la région, les débordements des rivières, au moment des crues, modifient le visage de la plaine inondable, ouverte et préservée. Propice à la rêverie, quelle que soit la saison, le paysage est ponctué de haies et peupleraies qui agrémentent sa régularité. L’activité agricole traditionnelle est adaptée aux lieux, avec ses prairies inondables, dans la plaine. Ailleurs, l’agriculture moderne, peu intrusive pour le moment, se concentre sur la côtière, dont le relief, très doux, accueille maraîchage et élevage bovin. Mais les cultures s’approchent peu à peu du cours d’eau, en s’intensifiant autour de Manziat : fruits et légumes sous serre, champs de maïs, bâtiments agricoles logistiques contrastant avec l’architecture traditionnelle des fermes.A l’Est, le long de la D933, les villages et hameaux ont gardé le calme typique de la Bresse voisine. Mais ils ont tendance à s’étirer le long de la route, et pourraient se rejoindre, notamment si l’implantation de lotissements poursuit son développement.

Identification

La Vallée de la Saône, depuis Sermoyer et la région Bourgogne, au Nord, et Cormoranche, au Sud, la rivière, à l’Ouest, et la côtière vers la Bresse, à l’Est, juste après la D933, limitent cette unité de 16 209 hectares, classée en paysage rural patrimonial.Le relief est doux, depuis la plaine inondable jusqu’à la côtière : de 170 à 200 mètres d’altitude. La plupart des villages se situent le long de la D933, mais ils se rapprochent du cours de la rivière en descendant vers le Sud et les abords de Mâcon, plus urbanisés que le Nord.Les berges de la rivière alternent entre prairies inondables préservées et zones aménagées (ponts, berges artificialisées, ouvrages de régulation du débit…). Entre le chemin de halage, encore bien présent, et le cours d’eau, les perrés, rampes d’accès à l’eau en pierres, constituent des éléments patrimoniaux toujours utiles. Les ponts, peu nombreux, sont des points d’entrée ou de passage non négligeables. La plaine est ouverte et constituée de grandes parcelles délimitées par quelques haies ou des peupleraies. L’ élevage et le maraîchage, oscillent entre modernité et tradition, du sud au nord : en pleine terre ou sous serre, autour de fermes traditionnelles en cours fermées ou de bâtiments de conditionnement et d’expédition à l’allure industrielle.Sur la côtière, les plantations de peupliers, l’élevage bovin et son bocage prennent le relais. L’urbanisation, qui s’étale entre les villages le long de la D933, sous la forme de lotissements ne respectent guère le caractère du bâti traditionnel, surtout au Sud de l’unité.

Qualification

L’activité se concentre le long de la D933 : maraîchage, prairies et exploitation du bois de peuplier, en parcelles de tailles variées, séparées ou non par des haies ou des clôtures. Quelques itinéraires de randonnées longent les berges de la Saône, ainsi que celles des rivières, Veyle au Sud, Reyssouze au Nord. L’attrait résidentiel est certain : nous sommes dans un espace relativement préservé, aux abords d’une ville de moyenne importance : Mâcon.Parmi les paysages remarquables, notons ceux du bocage bressan, au nord, ainsi que le château de Pont-de-Veyle, au Sud. Mais ce sont les rivières qui offrent les plus beaux points de vue : la Reyssouze et ses méandres vers la Saône au nord, la Veyle, qui serpente vers Mâcon, et la Seille, en limite Nord de l’unité. Celle-ci abrite des dunes intéressantes et une forêt dans laquelle un parcours a été aménagé pour atteindre un gisement préhistorique (Mésolithique) de renommée nationale.

Transformation

Les mutations témoignent d’une certaine pression sur ces paysages, qui garde cependant son caractère de vallée préservée : - implantation de lotissements et extension tentaculaire des villages et hameaux le long de la D933 ;- intensification agricole : maraîchage sous serres, disparition des haies et modification de la taille des parcelles, mise en culture des prairies inondables (maïs) ;- abandon de fermes traditionnelles.

Objectifs de qualité paysagère

La vallée amont de la Saône garde son caractère préservé et traditionnel, mais il conviendrait de surveiller quelques tendances, qui pourraient nuire à ses attraits. L’on préserverait ainsi les prairies humides au détriment de la culture du maïs ou des peupleraies. Le chemin de halage, lieu identitaire fort, pourrait être valorisé en chemin de promenade, grâce à un entretien plus soutenu. Le maraîchage gagnerait à ne pas poursuivre à outrance son évolution vers le hors-sol.L’urbanisation pourrait utilement s’inspirer des implantations traditionnelles, en pied de côtière, plutôt que de suivre l’axe de la D933, qui risque de devenir une route urbaine où les villages se rejoignent peu à peu. L’architecture des lotissements devrait conserver, dans sa forme et ses couleurs, le cachet des constructions traditionnelles bressanes ou des Dombes.

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