Plateau des Bornes

12 Plateau des Bornes
Département  : Haute-Savoie
 
Communes  : PERS-JUSSY, REIGNIER, AVIERNOZ, SAINT-LAURENT, THORENS-GLIERES, LA ROCHE-SUR-FORON, LA CHAPELLE-RAMBAUD, CORNIER, ETAUX, SAINT-SIXT, GROISY, MENTHONNEX-EN-BORNES, LE SAPPEY, VILLY-LE-BOUVERET, VOVRAY-EN-BORNES, SAINT-MARTIN-BELLEVUE, ALLONZIER-LA-CAILLE, ARGONAY, CHARVONNEX, CUVAT, METZ-TESSY, ANNECY-LE-VIEUX, LA BALME-DE-SILLINGY, CHOISY, EPAGNY, ARBUSIGNY, CRUSEILLES, EVIRES, VEYRIER-DU-LAC, LA MURAZ, NAVES-PARMELAN, LES OLLIERES, PRINGY, VILLAZ, VILLY-LE-PELLOUX, MONNETIER-MORNEX, DINGY-SAINT-CLAIR
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 26051
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Depuis le pied du Salève (1), le plateau des Bornes ne se découvre que progressivement : il apparaît d’abord comme une campagne vallonnée (2, 3), parcourue d’une multitude de ruisseaux et de haies (4, 5), et une fois le col (900m) franchit, il offre soudain un magnifique panorama sur le massif des Bornes (6) et en particulier la montagne de Sous-Dine et le plateau des Glières.Le paysage du plateau des Bornes est essentiellement rural (7) et tourné vers l’élevage (8). Mais il est très influencé par le bassin d’Annecy, la Vallée de l’Arve et l’agglomération de Genève/Annemasse. C’est un lieu de détente et de villégiature (9, 10) pour les citadins, mais aussi un lieu de passage très emprunté pour relier Annecy à Annemasse : le chemin de fer (11), la RN 203 et l’autoroute A41 (12) traversent entièrement le plateau.

Identification

Le plateau des Bornes est encadré à l’ouest par le mont Salève (1375m) (1) à l’est par le rebord du massif des Bornes (2) (montagne de Sous-Dine (3) et plateau des Glières (4)), au sud par le bassin d’Annecy et au nord par la vallée de l’Arve.Plateau rural (5, 6), à environ 900 mètres d’altitude, il est entaillé par de petits cours d’eau, et traversé en son milieu par un faisceau d’infrastructures : la route nationale 203, l’autoroute A41 (7) et une voie ferrée reliant Annecy à Annemasse.Ponctué de nombreuses zones humides, le plateau, est essentiellement occupé par des pâtures séparées entre elles par des boisements (8) (hêtres, érables, chênes, sapins, frênes). La présence de quelques vergers, notamment à Thorens (9), est également à noter.Le mode d’habitat se caractérise avant tout par une forte présence de hameaux et de bâtisses isolées dispersés et peu denses, et même les chefs lieux regroupant les principaux équipements (église, mairie, école) sont plutôt « éclatés ». Parmi ces hameaux, on trouve encore beaucoup d’exploitations agricoles : vieilles fermes de pays sous la forme de Maison-bloc en pierre couverte d’une vaste toiture d’ardoises avec un toit cassé à croupe (10, 11). Du côté du pignon, le mur continue par une paroi de planches. La grange est au dessus de l’habitation.

Qualification

Plutôt méconnu, et peu cité dans les guides, le plateau des Bornes est principalement tourné vers l’élevage laitier. Son économie relève essentiellement de l’élevage bovin (1) (lait, fromage, AOC Reblochon) (2) mais aussi ponctuellement de la culture de vergers, de maïs, d’apiculture, et de centres équestres. Le travail du bois (scierie, ébénisterie, charpente) y est également un secteur d’activité dynamique.D’un point de vue touristique, le plateau des Bornes est fréquenté essentiellement pour les loisirs liés à la nature. Les promeneurs, le plus souvent des habitants locaux, viennent y prendre l’air, se détendre, et admirer les magnifiques vues panoramiques sur le massif des Bornes (3) et le mont Salève. Ils profitent de cette « belle campagne » et de son patrimoine vernaculaire comme les belles fermes anciennes (4) ou les clochers à bulbe des villages (à Arbusigny (5) et à Cuvat (6) par exemple).Deux éléments remarquables sont également à signaler :· Le site inscrit des ponts de la Caille : à la hauteur d’Allonzier-la-caille, les gorges des Usses sont franchies par deux ouvrages dont le plus ancien, un élégant pont suspendu (7) fut inauguré en 1839. Sa construction représenta pour l’époque une véritable prouesse technique. Il a été doublé en 1929 par un nouveau pont d’une seule arche (8).· Le château de Thorens (9) : situé à l’entrée du plateau des Glières, ce château, dont les sous-sols remontent au XIe siècle, domine le ravin de la Filière.

Transformation

La progression de l’urbanisation, qu’elle se fasse sous forme d’habitations (1, 2, 3, 4, 5), ou de zones d’activités (6, 7), est aujourd’hui la principale source de transformation des paysages du plateau des Bordes. La proximité des grosses agglomérations de Genève/Annemasse et de Annecy participe pour beaucoup à ce phénomène. Le plateau des Bornes, à long terme, risque de devenir la banlieue de ces gros pôles urbains et pourrait alors évoluer vers un type de paysage périurbain ou émergent.Aujourd’hui, la pression urbaine est omniprésente : le long des principaux axes de circulation (RD1203 et A41 (8)), elle prend principalement la forme de zones d’activités, et partout ailleurs c’est une pression résidentielle (9).

Objectifs de qualité paysagère

L’identité du plateau des Bornes est celle d’un paysage rural (1) où dominent des près de fauche et de pâtures (2), des boisements (3), et des zones humides. L’habitat vernaculaire, type ancienne ferme, y est encore très présent (4). Cette identité et ce patrimoine auraient tout intérêt à être valorisés.Pour atteindre cet objectif on préconisera d’intégrer les critères de diversité et de qualité paysagères dans toutes les procédures d’aménagement rural (5), de renforcer les prescriptions paysagères dans les documents d’urbanisme, et de renforcer les compétences techniques des collectivités locales en matière de paysage et d’architecture.A ce titre, deux exemples intéressants sont à souligner :· Le réaménagement du centre bourg de Cuvat (6) qui montre une prise de conscience et une volonté d’action de la part des élus et des habitants en matière de paysage. Ce projet, partant du constat d’un problème de hiérarchisation entre les espaces publics et les voiries (7), permet de redonner une place au piéton et de réorganiser le stationnement. Il s’articule autour de la réalisation d’un muret (8) qui est le fil conducteur de l’aménagement et s’inscrit dans une tradition locale et rurale.· La nouvelle école élémentaire de Evires, lieu essentiel à la vie locale, situé à l’entrée du village (9). Cette nouvelle école construite essentiellement en bois (10, 11) a un caractère résolument contemporain. Elle montre là aussi un certain investissement et une mobilisation des élus concernant la problématique de la qualité architecturale.

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