Plateau de Bonnevaux

09 Plateau de Bonnevaux
Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-JEAN-DE-BOURNAY, SAVAS-MEPIN, SEMONS, ARZAY, BOSSIEU, CHATONNAY, COMMELLE, LIEUDIEU, VILLENEUVE-DE-MARC, CHAMPIER, POMMIER-DE-BEAUREPAIRE, ROYAS, COUR-ET-BUIS, MEYSSIES, MOISSIEU-SUR-DOLON, PISIEU, PRIMARETTE, REVEL-TOURDAN, SAINT-JULIEN-DE-L’HERMS, EYZIN-PINET, NANTOIN
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 15320
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Le haut lieu du plateau de Bonnevaux est la forêt éponyme, qui s’étend sur plus de 5000 hectares d’un seul tenant autour de la grande clairière de Lieudieu. La forêt n’offre que des perspectives limitées, aussi notre attention se concentre-t-elle sur des détails : sur un fut de hêtre particulièrement élancé, la couleur d’une écorce, la forme d’un taillis de châtaigniers. A l’automne, les chercheurs de champignons ne sont pas rares…Le cœur de la forêt est parsemé de nombreux étangs qui créent une ambiance singulière. Toutefois, la plupart sont clos et réservés aux activités de pêche des associations. Du coup, la forêt peut paraître un peu moins hospitalière… La nature est dominante, la présence de l’homme, assez discrète. Nous la retrouvons dans les vallons pentus et les petites routes qui serpentent autour des nombreux hameaux et nous offrent alors quelques visions plongeantes sur la plaine de Beaurepaire, plus animée.Ainsi, les images se succèdent, avec des vues fermées sur le plateau boisé et des paysages ouverts dans les vallons.

Identification

La Forêt de Bonnevaux couvre l’extrémité Est du plateau de Bonnevaux, elle domine d’environ 150 m la plaine du Liers. Ce grand plateau forestier, situé à environ 500 mètres d’altitude, est bordé de coteaux vallonnés. Au Nord, Saint-Jean de Bournay, à l’ouest, la route vers Vienne. A l’ouest aussi, la ligne TGV, mais une bonne part est sous tunnel ; elle est donc peu visible. L’arbre est vraiment l’élément dominant. Les espaces boisés occupent quasiment toute la surface avec des taillis de châtaigniers, chênes et hêtres ; sur les coteaux, des haies et des vergers. Les sols, de nature argileuse, sont imperméables et peu fertiles. Ils sont ponctués de nombreux étangs, qui en constituent la principale curiosité. La plupart ont des noms : le plus grand s’appelle « étang du grand Albert », il alimentait en eau un moulin à farine au Moyen- Age. Mais aujourd’hui, les étangs sont clos, réservés à un usage privé.Ce paysage, un peu fermé sur lui-même, est coupé en deux par la D 518 qui appartient à l’itinéraire Vienne-Grenoble. A part la clairière de Lieudieu, les villages sont situés sur les vallons, l’habitat est dispersé en hameaux et fermes isolées. La Forêt de Bonnevaux reste peu habitée. Le pisé domine l’habitat traditionnel. Les coteaux alentours présentent des petites pentes raides, couvertes de prés. L’élevage et l’agriculture sont présents sur de petites parcelles.

Qualification

Autour de la forêt de Bonnevaux, les champs sont labourés, l’agriculture et l’élevage sont bien présents sans exploitation intensive. L’eau est la richesse de ce territoire, repoussant l’habitat sur les hauteurs. Dominent des images de ruralité, avec des grands corps de ferme, des clochers perchés, des bêtes dans les champs. C’est au final une campagne « ordinaire », sans trop de signes de modernité ce qui a tendance à se raréfier en Rhône-Alpes. La Forêt de Bonnevaux est exploitée. Ses paysages paraissent relativement préservés, peut-être parce qu’ils ne sont pas très fréquentés. Son attrait piscicole et cynégétique est certain et reste local.

Transformation

A l’écart des grands axes de circulation, isolée, la Forêt de Bonnevaux n’a pas subi de bouleversement majeur et semble connaître un développement mesuré. Tout joue comme si son côté fermé - peu accessible et peu traversée- protégeait la forêt. Sa tranquillité contraste avec l’activité des zones alentours. Son intégrité diminue néanmoins sur les abords, du fait de la pression immobilière qui pousse le résidentiel vers ces zones retranchées. Le tracé du TGV n’a visiblement pas déstructuré l’ensemble.Cependant, la transformation est lente. On ne voit guère de gros changements se profiler qui pourraient accélérer son développement ou changer sa physionomie. Le plateau de Bonnevaux va-t-il se désertifier ou au contraire connaître une extension « urbaine » ? Si l’agriculture et la sylviculture s’y maintiendront assurément, elles pourraient se distinguer par des formes de spécialisation.

Objectifs de qualité paysagère

L’identité de la Forêt de Bonnevaux est forte et se distingue nettement des paysages alentours : il est essentiel de la maintenir la gestion qui la sous-tend. Conserver la richesse du triptyque « agro-sylvo-pastoral », voire y ajouter l’activité piscicole. Cette campagne est relativement préservée, d’où l’intérêt de la protéger des signes de modernité. Il sera important aussi de veiller à la conservation du patrimoine, notamment dans le bâti. On cherchera aussi à valoriser les sites naturels et à développer les accès et un tourisme vert (création récente de sentiers de randonnée pédestre, à poursuivre).Le paradoxe vient justement du fait que ce territoire n’est pas l’objet d’un enjeu très fort, et semble avoir une faible conscience de son intérêt patrimonial. Le besoin de reconnaissance et de modernité pourrait amener à des dérapages rapides.

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