Pays de Grignan, Tricastin et Nyons

04 Pays de Grignan Tricastin et Nyons
Département  : Drôme
 
Communes  : LE PEGUE, MONTBRISON, NYONS, MERINDOL-LES-OLIVIERS, CHATEAUNEUF-DE-BORDETTE, MIRABEL-AUX-BARONNIES, MOLLANS-SUR-OUVEZE, PIEGON, PROPIAC, SAINT-MAURICE-SUR-EYGUES, VINSOBRES, LE POET-LAVAL, ROUSSET-LES-VIGNES, SAINT-PANTALEON-LES-VIGNES, VENTEROL, TAULIGNAN, ALEYRAC, ROCHE-SAINT-SECRET-BECONNE, SALLES-SOUS-BOIS, LA BAUME-DE-TRANSIT, BOUCHET, CHAMARET, CLANSAYES, COLONZELLE, GRIGNAN, MONTJOYER, MONTSEGUR-SUR-LAUZON, REAUVILLE, ROCHEGUDE, SOLERIEUX, SUZE-LA-ROUSSE, TULETTE, ROCHEFORT-EN-VALDAINE, ESPELUCHE, ALLAN, ROUSSAS, VALAURIE, SAINT-RESTITUT, LA GARDE-ADHEMAR, CHANTEMERLE-LES-GRIGNAN, SAINT-PAUL-TROIS-CHATEAUX, AUBRES
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 48495
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Les Pays de Grignan, du Tricastin et de Nyons forment un écrin de vignes autour de Valréas, entre les Baronnies au sud, la Vallée du Rhône à l’Ouest et la montagne de la Lance à l’Est.On y respire tout à la fois les odeurs de lavande au Nord, celles de l’huile d’olive au sud, et, sur la plaine, les saveurs des Côtes du Rhône. L’activité agricole est dynamique et structure fortement les paysages. Elle est à l’origine de leurs attraits touristique et résidentiel, mais a tendance à s’intensifier, ce qui peut présenter des risques écologiques, notamment sur la qualité de l’eau des rivières. Culture, agriculture et nature s’entre-mèlent en un patchwork équilibré de pierres ocres, tuiles rouges, végétation et fleurissements multicolores. On sent ici la prospérité et la richesse, un peu désuète, dans la majesté des châteaux et les villages typés, perchés sur les pentes des collines comme Grignan et Suze la Rousse. Les villages, parmi les plus beaux de France, s’organisent autour de châteaux parfaitement préservés, en bâtisses claires aux toits peu pentus couverts de tuiles creuses le long d’étroites rues charmantes.

Identification

Les Pays de Grignan, du Tricastin et de Nyons encerclent l’enclave de Valréas. A l’Est et au Nord, ses limites suivent celles des monts drômois, au-delà de Nyons et de Mirabel aux Baronnies, puis de la rivière Eygues. C’est la Vallée du Rhône qui en constitue les limites ouests tandis qu’au sud, la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur prend le relais. Ce paysage ceint de collines s’ouvre vers l’Ouest et la vallée du Rhône tandis que le regard butte sur les lignes bleues de la montagne de la Lance à l’Est, du Mont Ventoux au sud.De chaque village partent des routes en étoile où il est facile de cheminer, en suivant les voies de communication qui enserrent Valréas : la D94 au sud, entre Nyons et Suze-la-Rousse, puis la D59 jusqu’à St-Paul-trois-châteaux (hors unité), la D71 vers Grignan, en faisant une petite boucle vers Valaurie et La Fraysse, et enfin Taulignan, Salles-sous-bois, Montbrison-sur-Lez, Rousset-les-Vignes et Venterol. Les villages sont nombreux et denses, mais l’habitat (bastides notamment) est également dispersé. Le regard rencontre bien souvent un château en ligne de mire. Le bâti est varié, contemporain ou ancien. Il témoigne, par sa richesse, du dynamisme de l’activité économique de la région, faite de tourisme, de viticulture et d’oléiculture. Les maisons provençales, en pierres ocre, couvertes de toits à deux pans de faible inclinaison en tuiles creuses, sont assez bien préservées.Nous sommes au pays du vin, de la truffe et de l’olive. La vigne occupe toutes les zones plates, en petites parcelles, ou remonte les pentes, parfois en terrasses, qu’elle partage avec les chênes truffiers et les oliviers.

Qualification

Des vignes aux collines, en passant par les bosquets de chênes verts, des châteaux aux villages, en passant par les cabanons viticoles, tout concourt au caractère patrimonial.Dans ce pays de l’appellation « Côtes-du-Rhône », le vin est présent partout, que ce soit par les lignes de vignes qui suivent les courbes de niveau ou par la présence des grandes caves coopératives dans chaque commune. La production est autant industrialisée qu’artisanale, même si les parcelles sont le plus souvent de petite taille. Se succèdent petits propriétaires récoltants ou châteaux enclos derrière des bosquets de chênes verts. Autour de cette activité traditionnelle, s’est constitué un tourisme « viticole » et culturel. Le Pays de Grignan, Tricastin et Nyons abrite de magnifiques villages, flanqués sur des buttes autour d’un château : Taulignan, Vinsobre, Suze-la-Rousse, Grignan (classé parmi les « Plus beaux villages de France »)… Les rues et ruelles forment autour des châteaux un plan en colimaçon. Les aménagements touristiques semblent attentifs à ce terroir.À noter, aux abords de Nyons et de Vinsobre, la présence d’oliveraies, d’huileries et de coopératives agricoles bénéficiant de la fameuse AOC « Huile de Nyons », et de chênes truffiers, ainsi que des champs de lavande (au nord de l’unité).

Transformation

La prééminence agraire demeure, malgré la pression urbaine, qui se colle aux villages et respecte le terroir quelquefois, s’en affranchisse totalement d’autres fois.Quelques éléments témoignent cependant d’une tension liée aux trois principaux usages du territoire, agriculture, tourisme, habitat :- le phénomène des bungalows apparaît au bord de l’Eygues, créant des parcelles géométriques ceintes de clôtures aux charmes limités ;- des lotissements sont en construction, notamment vers Vinsobre, à l’architecture influencée par la Provence toute proche et sa végétation luxuriante. Cet urbanisme linéaire le long des voies de communication contrarie fortement la structure paysagère du bâti et annihile la perception référente de villages perchés, modifiant durablement et banalise leur image. - les parcelles agricoles s’agrandissent au sud-ouest ;- le trafic routier et l’activité économique entraînent des aménagements, notamment routiers, (ronds-points, entrées de villes) peu cohérents avec le bâti traditionnel.Notons que les éoliennes de Grignan sont les éléments de transformation du paysage les plus saillants.L’occupation de l’espace est maximale, le tiers paysage est peu présent.

Objectifs de qualité paysagère

Les Pays de Grignan, du Tricastin et de Nyons semblent devoir trouver un équilibre entre l’extension de l’habitat et de la production viticole. Celle-ci, en s’intensifiant, peut avoir des effets néfastes sur l’écologie, notamment la qualité de l’eau des rivières, et la fertilité des sols car elle utilise de nombreux intrants et produits phytosanitaires. Il convient de préserver la diversité des cultures, qui participe à la beauté des paysages et à l’attrait patrimonial du territoire, tout en cherchant à « raisonner » les pratiques agricoles.L’extension des villages, du fait de la pression résidentielle liée à la proximité de la Vallée du Rhône, doit veiller à ne pas déstructurer leur implantation traditionnelle, en cercle autour du centre bourg et des châteaux, ni à dénaturer leur silhouette. Les entrées de villes gagneraient à respecter également cette implantation harmonieuse. Il est important de prendre conscience que l’image référente de village perché, et regroupé, celles utilisée dans les plaquettes de tourisme, peut être « cassée » par la première construction.Les éoliennes au Nord de Grignan ont beaucoup fait parler d’elles. Le développement des énergies renouvelables est une nécessité. Les abords de la Vallée du Rhône sont bien placés pour répondre à ce besoin. La forte pression qui en résulte ne doit pas faire oublier la nécessité d’une implantation acceptable de ces éléments modernes dans le paysage, en évitant certaines co-visibilités incohérentes.

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