Observatoire photographique régional du suivi de l’évolution des paysages en lien avec le dérèglement climatique

La DREAL Auvergne–Rhône-Alpes a lancé en 2022 l’élaboration d’un Observatoire photographique des paysages régionaux permettant l’analyse des paysages sous influence du dérèglement climatique. De l’observation in situ de la dynamique des paysages est attendue une meilleure prise de conscience, une meilleure compréhension et une meilleure adaptation de notre cadre de vie à ces dérèglements. À long terme, une évaluation des politiques publiques menées en la matière pourrait éventuellement être envisagée.
La comparaison des photographies de paysage prises d’un même point de vue à quelques années d’écart semble en effet un très bon outil de description et d’analyse des dynamiques climatiques en cours. De plus, le paysage est un excellent vecteur d’observation de phénomènes complexes, permettant de faire le lien entre les causes, pouvant parfois apparaître comme abstrait et les effets sur l’espace physique et le cadre de vie, parfaitement appréhendable. En effet, la perception directe de l’espace environnant et de son évolution met l’observateur au cœur de la problématique, accélérant la prise de conscience de la problématique globale et des conséquences sur sa propre vie.

Pour choisir les points de vue pertinents, les problématiques du dérèglement climatiques ayant un effet observable dans les paysages ont été identifiées. Il peut s’agir d’effets directs (p.e. fonte des glaciers) ou d’effets indirects (p.e. adaptation des modes de culture).

Listes des effets dynamiques observables dans le paysage en Auvergne–Rhône-Alpes (et leur origine climatique)

1. Diminutions ou disparitions

• Diminution et disparition à terme des glaciers (Élévation des températures)
• Diminution des espaces enneigés (Élévation des températures ; baisse des précipitations)
• Diminution ou disparition des milieux, notamment humides (Baisse des précipitations et affaiblissement du régime hydraulique ; dérèglement de la temporalité du régime hydraulique des bassins versants, baisse des flux estivaux ; Augmentation de la fréquence et de la longueur des canicules) ;
• Disparition de certaines cultures (Avancement dans la saison de la maturité de la végétation ; Risque augmenté par des gels tardifs) ;
• Disparition de certains espaces bâtis et leur renaturation (retrait stratégique des espaces inondés) ;
• Diminution de barrages hydrauliques, de centrales nucléaires à terme (Baisse des précipitations et affaiblissement du régime hydraulique ; dérèglement de la temporalité du régime hydraulique des bassins versants, baisse des flux estivaux) ;

2. Apparitions

• Apparition de nouvelles espèces, potentiellement nuisibles, invasives (température/changement régime hydraulique ; Augmentation de la fréquence et de la longueur des canicules ; Modification des conditions de vie des milieux naturels) ;
• Apparition de nouveaux milieux, notamment secs, adaptés au nouveau régime climatique (Baisse des précipitations et affaiblissement du régime hydraulique ; dérèglement de la temporalité du régime hydraulique des bassins versants, plus tôt dans la saison, baisse des flux estivaux ; Augmentation de la fréquence et de la longueur des canicules) ;
• Apparition de l’agriculture irriguée (Diminution et disparition à terme des glaciers ; Diminution des périodes d’enneigement ; Dérèglement de la temporalité du régime hydraulique des bassins versants, plus tôt dans la saison, baisse des flux estivaux ; Affaiblissement du régime hydraulique) ;
• Apparition de bassines ou de mégabassines pour l’agriculture ou stations d’hiver (Affaiblissement du régime hydraulique ; Baisse des précipitations ; sécheresses plus fréquentes) ;
• Apparition de paysage de désolation — effondrements massifs de constructions (Diminution du pergélisol ; Augmentation des risques de mouvements de terrain et d’éboulements en montagne ; Augmentation des inondations de terres cultivées et espaces habités jusque-là rarement ou non inondées ; Risque de rupture des ouvrages de protection ; Tempêtes plus fréquentes) ;

3. Augmentations

• Augmentation des dégâts sur les forêts, boisements, la nature en ville (Tempêtes plus fréquentes ; Feux de forêt ; Baisse des précipitations ; Sécheresses plus fréquentes ; augmentation de l’érosion, des sols, perte de leurs fonction écologique et agricole) ;
• Augmentations des dégâts sur les constructions, aménagements et infrastructures (Augmentation des inondations de terres cultivées et espaces habités jusque-là rarement ou non inondées ; Des crues plus rapides et plus importantes ; augmentation du risque de rupture des ouvrages de protection ; Tempêtes plus fréquentes ; retrait des sols argileux de plus en plus secs) ;
• Augmentation de l’agriculture irriguée ;
(Diminution et disparition à terme des glaciers ; Diminution des périodes d’enneigement ; Baisse des flux estivaux ; Affaiblissement du régime hydraulique ; Baisse des précipitations ; Sécheresses plus fréquentes) ;
• Augmentation de bassines ou de mégabassines pour l’agriculture ou stations d’hiver (Affaiblissement du régime hydraulique ; Baisse des précipitations ; sécheresses plus fréquentes) ;

4. Adaptations

• Adaptation des palettes végétales agricoles, forestières, horticoles (Élévation des températures ; Avancement dans la saison de la maturité de la végétation ; Risque augmenté par des gels tardifs ; changement régime hydraulique ; risque de feu de forêt ; augmentation de la fréquence et de la longueur des canicules ; Difficultés de gestion agricole, forestières et de la nature en ville ; Baisse des précipitations ; sécheresses plus fréquentes ; risque de feu de forêt)
• Adaptation des méthodes agricoles notamment à la rareté de la ressource en eau (Baisse des précipitations ; sécheresses plus fréquentes ; Dérèglement du régime hydraulique des bassins versants ; Baisse des flux estivaux ; Affaiblissement du régime hydraulique ; Avancement dans la saison de la maturité de la végétation ; Risque augmenté par des gels tardifs)
• Adaptation des modes de gestion forestière (Tempêtes plus fréquentes ; Élévation des températures ; apparition de nuisibles ; Mise en péril du modèle économique) ;
• Adaptation de l’aménagement des espaces publics, augmentation de la nature en ville ; îlots de fraîcheur (Augmentation de la fréquence et de la longueur des canicules ; Effets néfastes sur la santé et le bien-être des populations)
• Adaptations des modes de protection contre les inondations ou adaptations des constructions, aménagements et infrastructures ou stratégie de recul (Des crues plus rapides et plus importantes ; Augmentation des inondations de terres cultivées et espaces habités jusque-là rarement ou non inondées ; Risque de rupture des ouvrages de protection)
• Adaptation de l’aménagement et des usages des rivières et plans d’eau (Diminution et disparition à terme des glaciers ; Diminution des périodes d’enneigement ; Dérèglement de la temporalité du régime hydraulique des bassins versants, plus tôt dans la saison, baisse des flux estivaux ; Affaiblissement du régime hydraulique)
• Adaptation de l’aménagement et de la gestion des stations d’hiver (Diminution et disparition à terme des glaciers ; Diminution des périodes d’enneigement ; Dérèglement de la temporalité du régime hydraulique des bassins versants, plus tôt dans la saison, baisse des flux estivaux ; Affaiblissement du régime hydraulique).

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