Collines entre les plaine de la Drôme et des Adrans

07 Collines entre les plaine de la Drome et des Adrans
Département  : Drôme
 
Communes  : AURIPLES-LA REPARA, AUTICHAMP, CHABRILLAN, CREST, DIVAJEU, PUY-SAINT-MARTIN, SOYANS, AOUSTE-SUR-SYE, GRANE, LORIOL-SUR-DROME, ROYNAC, MARSANNE, MIRMANDE, LA ROCHE-SUR-GRANE, CLIOUSCLAT, SAOU
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 11932
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Au confluent des vallées du Rhône et de la Drôme, les collines entre les plaines de la Drôme et des Adrans subissent des influences multiples : tourisme, infrastructures, agriculture, installations énergétiques…Les cultures diversifiées, en grandes parcelles (céréales, maïs, oignon, prairies…), côtoient des bâtiments avicoles métalliques allongés surmontés d’un ou deux silos à grains, témoins d’un élevage en perte de vitesse.Ces douces collines cultivées et habitées, aux flancs boisés, offrent un vallonnement maternant, elles laissent une impression changeante, selon que l’on se situe sous l’influence du modernisme provençal à l’ouest ou de la ruralité montagnarde à l’est, où s’imposent, au détour d’une route, le synclinal de Saou ou le Vercors pas si lointain.Le modernisme s’installe dans un espace rural, créant des co-visibilités parfois surprenantes : ici une chapelle sous une ligne électrique, là un village restauré au-dessus de la ligne TGV, ailleurs une crête boisée surmontée d’éoliennes… Autant d’éléments qui modifient l’appréhension des lieux.

Identification

Situé au sud de la basse vallée de la Drôme, le territoire est limité par les reliefs qui font la jonction, à l’est avec le synclinal perché de Saou, à l’ouest avec la vallée du Rhône et la plaine de Montélimar (forêt de Marsanne), au sud avec la plaine et la vallée du Roubion. La limite nord suit le tracé de la RD104 qui longe la Drôme, entre Crest et Loriol en passant par le sud de Grane.Les collines entre les plaines de la Drôme et des Adrans (11 932 hectares) constituent une unité paysagère aux reliefs arrondis avoisinant les 400 mètres, desservie par des routes sinueuses et parsemée d’importants corps de fermes en pierre et tuiles donnant leurs noms aux hameaux. Sur ces imposantes batisses viennent s’adosser des bâtiments d’élevage à l’allure quelquefois abandonnée.L’habitat est dispersé. Même les villages, comme Divajeu, à l’est, s’étendent sans que soit identifié un cœur de bourg certain. De nombreuses fermes, parfois fortifiées (château Le Combet), ponctuent le paysage, composées d’un corps d’habitat sur un ou deux étages et de bâtiments agricoles ou hangars couverts. Les toitures en tuiles-écailles sont souvent remplacées par des tuiles mécaniques. Les encadrements de portes en pierre de taille agrémentent des façades en pierres, galets ou pisé aux couleurs variables selon les affleurements rocheux à proximité. Quelques porches arrondis remarquables sont conservés. Les constructions récentes (habitat) sont constituées de nombreux petits volumes aux enduits sans rapport avec les coloris des fermes.Le patrimoine bâti est en état de conservation variable, mais deux bourgs ont fait un effort particulier en ce sens : Autichamps et la Roche-sur-Grane, qui figurent parmi les plus beaux villages de la Drôme. Le paysage agricole se dessine tantôt en grandes parcelles tantôt en un bocage protégés de haies éparses, de fossés, et de vieux arbres isolés recouverts de lierre, quelquefois ponctués de cabanons en ruine. A l’est, se dressent d’imposants noyers, en vergers ou en alignements. Une ripisylve souvent peu entretenue borde les fossés et les petits cours d’eau. Enfin, la modernité zèbre le paysage de ses traits avec les lignes électriques en provenance du barrage de Logis-Neuf et celles du TGV. Viaducs et tunnels, et sifflement du train à grande vitesse transpercent l’espace et transforme sa perception.Deux points en altitude accrochent le regard : Roche Colombe à l’est , formant l’extrêmité du synclinal de Saou et, les éoliennes à l’ouest, qui rendent lisible la crête de la forêt de Marsanne.

Qualification

Les collines entre les plaines de la Drôme et des Adrans ont une valeur essentiellement agraire (polyculture et élevage ovin et aviculture), quelque peu ignorée du fait de sa proximité avec des paysages reconnus (forêt de Saou, vallée du Rhône). Elles prennent de ce fait un caractère un peu désuet à l’image du déclin de l’élevage avicole dont témoignent des bâtiments peu entretenus ou à l’abandon, bien qu’un label « pintadeau de la Drôme » a cherché à redynamiser.L’on sent cependant que le dynamisme n’est pas loin, porté de rares gîtes aménagés dans d’anciennes fermes, un lycée agricole à Divajeu ou « Les Amanins », centre d’agro écologie créé à l’instar de l’agronome Pierre Rabhi à Roche-sur-Grane. L’élevage bovin et l’arboriculture sont présents à l’ouest tandis que de grandes parcelles (ail, oignon) occupent les alentours de Crest.Parmi les plus beaux villages restaurés de la Drôme , Autichamps et la Roche-sur-Grane, sont équipés de nombreux panneaux d’information didactiques sur l’histoire des constructions ou le chemin de l’eau, mais dénué de commerces et d’activités reportées sur Crest et Grane.La forêt de Marsanne, sur la frange ouest, occupe les pentes lorsqu’elles sont trop abruptes pour que l’agriculture puisse y prospérer. Elle semble peu exploitée (bois de peu de rapport, chênes blancs, buis ou pins sur les versants nord).

Transformation

Les collines entre les plaines de la Drôme et des Adrans subissent de fortes mutations, qui se traduisent par l’ajout d’éléments nouveaux : éoliennes (Marsanne et Le Péage) et ligne de chemin de fer pour TGV. Le linéaire et la rectitude de la ligne TGV rompent avec la douceur des courbes collinaires et engendre une nuisance sonore importante lors du passage du train. Son viaduc enjambe les structures paysagères et son tracé n’a pas été totalement débarrassé des résidus de chantier.Ces infrastructures, au même titre que les lignes électriques qui cohabitent avec des éléments patrimoniaux, modifient fortement la perception des lieux. Elle ne reflète plus une simple image agraire, mais y mêle des valeurs d’aménagement. Cependant, les éoliennes ne perturbent pas la structure de ce paysage au quotidien. Elles attirent le regard et focalisent l’attention, sans réellement engendrer de « conséquences secondaires » dans les transformations du paysage comme l’aurait certainement fait une gare.En revanche, l’élevage industriel avicole semble en perte de vitesse : certains bâtiments sont déjà à l’abandon alors qu’ils ne semblent pas si anciens. Autre mutation agricole non moins conséquente, l’agrandissement des parcelles fait disparaître un réseau de haies vieillissantes. Quelques villages trouvent une seconde vie grâce à un habitat secondaire encore balbutiant mais des rénovations de grande qualité : Roche-sur-Grane et Autichamps.

Objectifs de qualité paysagère

L’agriculture tient encore le paysage des collines entre les plaines de la Drôme et des Adrans, bien qu’elles aient subi des aménagements forts : éoliennes, TGV, lignes électriques.Au confluent de zones touristiques (vallée de la Drôme) et infrastructurelles (vallée du Rhône), le territoire gagnerait à affirmer son caractère rural en :- rendant plus visible et accessible au quotidien les cours d’eau,- protégeant les abords des villages perchés des constructions nouvelles sans caractère patrimonial,- revalorisant la ripisylve et le maillage des haies, ainsi que les allées de fermes qui donnent une dimension bocagère à la campagne,- poursuivant la valorisation des forêts (sentiers de randonnée, aires de pique-nique),- prenant en considération la désinstallation des bâtiments d’élevage avicole en friches,- préservant le réseau viaire secondaire d’aménagements importants, qui permettrait une limitation de la fréquentation de secteurs naturels ou ruraux,- attirant une population plus permanente dans les villages rénovés, au risque de les transformer en musées désertés en dehors des périodes touristiques,- suivant l’exemple de la qualité des réhabilitations de Roche-sur-Grane et Autichamps (aménagement des fontaines et des jardins en bas de village),- ouvrant des vues sur le territoire au col du Devès ou sur la RD538, pour le moment bouchées par la forêt…

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