Collines de la Valdaine

Collines de la Valdaine
Département  : Drôme
 
Communes  : ALEYRAC, MONTJOYER, ROCHEFORT-EN-VALDAINE, LA BEGUDE-DE-MAZENC, PORTES-EN-VALDAINE, PUYGIRON, LA TOUCHE, ESPELUCHE, ALLAN, LE POET-LAVAL
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 4746
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Nous sommes à moins de 7 kilomètres de Montélimar, et pourtant tout est calme… Aux abords de la suractivité de la vallée du Rhône, nous voici dans un petit havre agricole et surtout forestier. Seules les éoliennes imposent leur modernité sur la ligne de crête. Voici des paysages marqués par la présence de collines calcaires aux contours assez doux, dominées par les forêts de chêne blanc que supplante parfois le pin.Ailleurs, nous sont offertes des séquences de petites plaines cultivées au sein de collines qui concentrent l’habitat. Les villages sont riants, les habitants ensemencent les bords de rues de roses trémières, d’iris et vigne vierge. A Espeluche, les entrées de village sont souvent mises en scène par de majestueuses allées de platanes.Enfin, l’eau conforte l’agréable sensation du visiteur : un réseau d’irrigation chante dans la plaine de Rochefort et les collines, au crêtes et pentes sèches, cachent en leurs bas flancs boisés de nombreux petits cours d’eau cachés.

Identification

Entre les plaines des Andrans parfaitement horizontale et celle de Nyons/Valréas plus ondulée, les collines de la Valdaine se concentrent en 4 746 hectares boisés oscillant entre 400 et 500 mètres. Elles sont traversées par deux rivières : le Jabron, dont la vallée étroite, agricole et habitée, est irriguée d’un dense réseau de canaux, et la Citelles, encaissée, qui forme des gorges peu accessibles au sud. Les trois quarts orientaux sont constitués d’une forêt dense, parcourue de petits torrents et de combes.Les crêtes collinaires cernent clairement le territoire : celles qui dominent le Jabron au nord, la Citelles au sud et le ruisseau de Brive à l’est. La Bégude de Mazenc semble jouer un rôle de contrôle de l’entrée dans la plaine de Rochefort au nord-est.L’agencement de l’unité paysagère, engoncée entre les plaines agraires horizontales et la vallée du Rhône, est très claire. Les collines orientées est/ouest sont couvertes de chênes blancs et pins, quelques prés résistent dans les pentes, les cultures sont confinées dans l’étroite vallée, poussant la logique d’implantation des villages au cœur de leur finage. Quelques bâtisses plus récentes affrontent les pentes profitant des vues plus dégagées. Le champ de vision est fermé vers l’est et les collines et ne s’ouvre que dans l’orientation des vallées, en particulier celle du Jabron (est/ouest). Ici, les plans visuels s’échelonnent entre des cultures sur les parties basses et leur camaïeu de verts et ocres, puis des coteaux boisés encore ponctués de lavandes et de cultures récentes de chênes truffiers, et enfin les collines forestières et leurs verts et bruns sombres. Les écrans des bois sont toujours présents dans les vues orientées au sud comme au nord. Les entrées ouests par les routes départementales RD126 et RD4 offrent un effet de seuil. Seul point d’appel visuel au sud : les éoliennes de Montjoyers. Le château de Rochefort-en-Valdaine offre un panorama nord/nord-ouest jusqu’à Montélimar.Trois sous-unités structurent ce territoire : le petit bassin d’Espeluche, la micro-plaine de Rochefort à Portes-en-Valdaine en passant par La Touche, et les collines boisées.

Qualification

Les collines de la Valdaine constituent un territoire agraire fortement marqué par la naturalité des collines boisées orientales, qui jouent un rôle de corridor biologique entre Baronnies, Vercors et vallée du Rhône.Cultures céréalières, anciennes vignes, lignes de lavande et récentes plantations de chênes truffiers se partagent un paysage agraire diversifié et restreint. La taille des parcelles est irrégulière. Elles sont séparées par des haies haute tige constituant des bandes boisées accompagnant de nombreux fossés et rus d’irrigation (saules, peupliers, quelques frênes) et rejoignant des boqueteaux (merisiers, tilleuls, pins). Aucun chemin de randonnée qualifié ne traverse l’unité paysagère cependant maillée d’un réseau de chemins forestiers, permettant un accès aux activités cynégétiques. Il semble que ce soit le principal loisir organisé, qui offre peu de routes praticables en dehors des vallées. Le tourisme est peu présent, hormis quelques gîtes d’accueil dans les villages patrimoniaux de Rochefort, Espeluche ou La Touche, qui constituent un attrait patrimonial notable cependant, à deux pas de Montélimar.Ce patrimoine bâti est en bon état de conservation. Les villages sont habités par une population qui semble plus permanente que temporaire, eu égard à une activité agricole persistante.L’attrait résidentiel est peu marqué, malgré l’aspect préservé des lieux, qui pourrait attirer une population en recherche de tranquillité, non loin d’agglomérations et de pôles économiques (Montélimar, Donzère). Quelques carrières (peu visibles de la route) se sont installées dans les collines au nord-ouest de l’unité.

Transformation

Les collines de la Valdaine ont vécu anciennement des modifications dues à l’activité agricole (cultures en plaine, vigne sur les piémonts) et subissent aujourd’hui quelques rares signes de modernité : quelques villas neuves à flanc de coteaux au nord de La Touche sans cohérence avec le bâti traditionnel, carrière au nord-ouest, terrassements pour la culture de chênes truffiers et agrandissement des parcelles agricoles, enfin éoliennes au-dessus de la vallée de la Citelles.Ces nouveaux « objets » confèrent au paysage une tendance à l’artificialisation dommageable à l’image agraire, voire naturelle.Les ensembles éoliens de Montjoyers ainsi que les projets en limite sud de l’unité peuvent constituer un frein à la résidentialisation des quelques sites de la vallée de la Citelles car la rotation des hélices génère un bruit conséquent à proximité immédiate et un effet visuel diversement apprécié.

Objectifs de qualité paysagère

Les collines de la Valdaine méritent presque une qualification de « naturel » tant est prégnante la forêt dans toute la partie est. Elle constitue un poumon vert à préserver impérativement dans un environnement marqué par des plaines surexploitées et une vallée du Rhône consacrée aux transports et aux infrastructures.Cependant, son caractère agraire reste prépondérant, et doit être encouragé, dans ses qualités de terroir traditionnelles (attention à l’agrandissement des parcelles et à l’industrialisation des méthodes de culture).Dans le même esprit propre à préserver un patrimoine fragile, les alignements de platanes, à l’entrée d’Espeluche, sont une respiration à encourager.

Partager la page

Sur le même sujet