L’observatoire des paysages de Rhône-Alpes- 2006 - Ain, Ardèche, Drôme et Isère

___Ain

Cluse de Nantua

06 Cluse de Nantua
06 Cluse de Nantua
Département  : Ain
 
Communes  : CHARIX, MONTANGES, PLAGNE, LE POIZAT, SAINT-GERMAIN-DE-JOUX, LALLEYRIAT, MONTREAL-LA-CLUSE, NANTUA, LES NEYROLLES, PORT, SAINT-MARTIN-DU-FRENE, CHATILLON-EN-MICHAILLE
 
Famille de paysages : Paysages marqués par de grands équipements
 
Surface (Ha) : 3809
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Aujourd’hui connue pour son « Autoroute des Titans » et son emblématique viaduc, la cluse de Nantua n’est pourtant pas dénuée d’intérêts naturels et historiques :- le lac de Sylans, encaissé dans des falaises aux boisements touffus, préservé et si énigmatique qu’il a fait naître de nombreuses légendes sur sa profondeur « abyssale » ;- les sources de la Doye, exploitées pour une eau de source bien connue ; - le sud de la vallée de la Sémine, en cours de classement au titre des Sites et Monuments Naturels pour son paysage typique des vallées du massif jurassien du Haut-Bugey et pour la présence d’un site géologique exceptionnel : un récif corallien fossile ;- les ruines des glacières de Sylans, d’où les Parisiens acheminaient la fraîcheur réfrigérante jusqu’au XIX° siècle, en cours de réhabilitation, avec un projet de musée, et bien d’autres témoins d’un riche passé industriel…Ces richesses sont insoupçonnées pour le conducteur qui passe sur les viaducs de l’A40 ou dans ses tunnels ou le voyageur du futur TGV Paris-Genève. Elles méritent le détour et une valorisation affichée.

Identification

Située entre le Lac de Nantua - qu’elle englobe - et Châtillon en Michaille, où débute l’agglomération de Bellegarde sur Valserine - qu’elle exclue - l’unité paysagère de la cluse de Nantua constitue une vallée encaissée dont les altitudes peuvent passer de 600 à 1000 mètres.Marquée par les infrastructures de transport, elle voit passer le bien nommé « Autoroute des titants » (A40 Lyon-Genève), mais aussi ses grands ouvrages (viaducs, tunnels), la ligne TGV (Paris-Genève) en cours d’aménagement, des lignes électriques à très haute tension venues du barrage de Génissiat, la RD1084, au bord de lacs naturels majeurs (Nantua, Sylans).Les deux lacs sont bordés de falaises où la forêt constitue un rempart contre les éboulis, hélas clairsemée par le passage des infrastructures de transport. Celles-ci ont installé, lors de leur aménagement, des filets protégeant leur passage.La ville de Nantua, à l’Est du lac du même nom, est encaissée entre des falaises abruptes, et située dans une « zone rouge » en termes de risques d’éboulement. Les maisons mitoyennes, à trois niveaux, bordent des rues plutôt larges, proportionnées à la hauteur des bâtiments. Le reste de l’habitat est groupé en petits bourgs denses situés à l’écart des cours d’eau du fond de vallée (le Combet, la Sémine puis la Valserine). Vue d’en haut comme d’en bas, l’autoroute marque le paysage, à l’instar du viaduc de Nantua, dont la ville s’est approprié l’image. Mais il est assez bien intégré dans le paysage, construit dans la même teinte que les falaises, et aujourd’hui souvent caché par la végétation qui a repris le dessus depuis son inauguration en 1986. À tel point que seul le bruit témoigne de sa présence, par endroits.

Qualification

Les lacs de Sylans et Nantua sont classés depuis le début du XX° siècle, ainsi que les sources de la Doye aux Neyrolles, où s’embouteille l’eau Cristalline, et la cascade du Moulin de Charix, hélas invisible au regard, car caché entre deux maisons.Le sud de la vallée de la Sémine est en cours de classement (commune de St Germain de Joux), pour son paysage emblématique des vallées du massif jurassien du Haut-Bugey. La rivière, ici sauvage, est pittoresque, peu visible dans le paysage mais très présente par son bruissement puissant et incessant. Elle offre des accès rares à des marmites de géants ainsi qu’à la carrière des Mares, renommée pour la présence d’un site géologique exceptionnel : un récif corallien fossile.Ces sites naturels sont l’objet d’un tourisme contemplatif ancien, légèrement en désuétude aujourd’hui où la cluse de Nantua est surtout réputée pour son « Titan » d’autoroute. Il est d’ailleurs utilisé comme image d’Épinal par la ville de Nantua (viaduc de Nantua).Les pentes boisées sont abruptes et peu exploitées, du fait de leur inaccessibilité.Quelques installations industrielles subsistent : une usine de fromage (Entremont), ouverte à la visite, une carrière souterraine au-dessus de St Germain de Joux (St Gobain, réalisation de verre transparent), d’anciennes scieries le long de la RD1084…

Transformation

La cluse de Nantua vit actuellement des transformations importantes, liées à l’aménagement de la ligne SNCF en vue du passage du TGV Paris-Genève sur les berges du lac de Nantua, mutations que vivra le lac de Sylans, resté plus naturel, dans un avenir proche : déboisement des pentes, installation de filets anti-éboulis, d’écrans anti-bruit (le choix de grillages végétalisés semble acquis) et de passages à niveau, électrification. Le passage du TGV sur ces berges modifiera profondément l’aspect du paysage et le quotidien des habitants (cinq passages par jour), déjà soumis à des transformations importantes depuis les années 1980 (autoroute A40).Le lac de Sylans semble se creuser, créant une zone marécageuse nouvelle à l’Est. Plus secret et étroit que celui de Nantua, il cependant gardé un caractère plus naturel. Au bord du lac de Nantua, l’aménagement des berges a été réalisé en accord avec le paysage.

Objectifs de qualité paysagère

Le paysage de la cluse de Nantua a subi d’importantes modifications depuis l’aménagement de l’autoroute A40 jusqu’à aujourd’hui la ligne TGV Paris-Genève, qui participe aujourd’hui de son identité. Il conviendrait, pour faire le pendant à cette modernité intrusive, de mieux valoriser l’histoire des lieux (glacières du lac de Sylans, friches industrielles) et les sites naturels classés (lacs, sources de la Doye, cascade du moulin de Charix, vallée aval de la Sémine), en les rendant accessibles au public.

Cluse des Hôpitaux et vallée de l’Albarine

24 Cluse des Hopitaux et vallee de l Albarine
Département  : Ain
 
Communes  : ARMIX, LA BURBANCHE, CHEIGNIEU-LA-BALME, HOSTIAS, ORDONNAZ, CONTREVOZ, EVOSGES, CHALEY, HAUTEVILLE-LOMPNES, ONCIEU, SAINT-RAMBERT-EN-BUGEY, PREMILLIEU, ROSSILLON, ARGIS, TENAY, TORCIEU, AMBERIEU-EN-BUGEY, BETTANT, VAUX-EN-BUGEY, ARANDAS
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 6501
 
Carte(s) IGN : 3231OT

Impression générale

Les paysages de la Cluse des Hôpitaux et de la Vallée de l’Albarine témoignent d’un passé viticole puis industriel riche, aujourd’hui en désuétude, où la nature, et principalement la forêt, reprend ses droits.Créant des gorges souvent étroites et encaissées, les deux cours d’eau (Albarine et Furans) ont entaillé les reliefs du Bugey le long de versants secs et souvent abrupts : falaises calcaires ou talus d’éboulis colonisés par les bois de hêtres, frênes, chênes, noisetiers, charmes… Si le fond de vallée reste le témoin d’une période (XIX° puis XX° siècle en lent déclin) où l’industrie - textile notamment - était florissante (usines et cités ouvrières parfois désaffectées), les versants sont presque tous occupés par la forêt dans laquelle on pénètre dès la sortie des villages et bourgs. Des souvenirs d’un passé viticole y subsistent tant bien que mal : pieds de vignes retournés à l’état sauvage, celliers envahis par la végétation, murs de pierres et escaliers d’accès en ruine…La Vallée tente de se reprendre, pour améliorer son image : Tenay et Argis bénéficient enfin d’une déviation de la RN 504 qui donne une bouffée d’air à ces villages aux murs noircis par la circulation automobile intense. Dans les gorges de l’Albarine, il fait bon se promener sur la route qui, sous des falaises impressionnantes, serpente le long du cours d’eau, jusqu’à la magnifique cascade de Charabotte et les non moins belles chutes de l’Albarine.

Identification

Entre Rossillon (le début de la Cuvette de Belley) et Ambérieu-en-Bugey, en passant par Tenay et les gorges de l’Albarine, la Cluse des Hôpitaux et la Vallée de l’Albarine (6 501 hectares) offrent un paysage de vallée étroite et encaissée (à 250 mètres d’altitude), entaillée dans les reliefs du Bugey par les rivières (Albarine et Furans), que longent la RN 504 et la voie ferrée. En amont de Tenay, le paysage s’élargit avec les lacs des Fontaines et des Hôpitaux.Les crêtes de la vallée (jusqu’à 1 000 mètres d’altitude) constituent les limites de l’unité, orientée Sud-est / Nord-ouest. Les versants sont constitués de falaises calcaires, parfois en cheminées, de talus d’éboulis ou de boisements (hêtres, frênes, chênes, noisetiers, charmes, selon l’exposition et l’humidité). Le paysage s’est construit autour de la morphologie contrainte de la vallée, qui offre dans ses hauteurs des panoramas naturels somptueux.Des témoins d’un passé viticole demeurent sur les coteaux : pieds de vignes retournés à l’état sauvage, celliers au coeur des anciennes terres viticoles, murs en pierres et escaliers d’accès aux vignes. Le bâti traditionnel était adapté à la viticulture : maisons-blocs en hauteur, mitoyennes, avec souvent un escalier extérieur permettant d’accéder à l’habitation située à l’étage. Sous cet escalier se trouvait l’accès au cellier et à la cave. Autres souvenirs de ce passé dynamique, les villages sont implantés soit en fond de vallée au pied des coteaux (Rossillon, Torcieu), soit directement sur les coteaux, sur un replat généralement protégé, au cœur des anciennes terres viticoles (Malix, Le Chanay).Par la suite, des usines textiles (aujourd’hui désaffectées) et leurs cités ouvrières se sont installées en fond de vallée, à proximité de l’eau et des voies de communication (Argis, Tenay, Saint-Rambert). Cela donne aujourd’hui des cités accrochées aux rives, aux murs assombris par la circulation automobile intense sur la RN 504 : certes encaissée, la vallée a permis le passage de voies de communication (RN entre Ambérieu, Belley et Chambéry, voie ferrée de Lyon à Genève).

Qualification

L’occupation agricole des terres est anecdotique, avec de rares vignes et prairies de fauche, notamment aux abords de Torcieu, au Nord. Malgré l’occupation industrielle (usines textiles) ancienne et les voies de communication, le paysage est essentiellement naturel ou l’est redevenu, notamment sur les pentes où les vignes sont en friches, les murets et escaliers d’accès en ruine, et les celliers envahis par la végétation.Des efforts sont faits actuellement pour améliorer l’image de la vallée, à la fois localement et vis-à-vis de l’extérieur. La construction de déviations de la RN 504 (à Tenay et Argis) redonne une bouffée d’air aux villages qui se trouvaient étouffés, tout en facilitant la circulation en transit. Des panneaux d’information sur les attraits de la vallée ont été mis en place (à Saint-Rambert). La laiterie d’Argis est une des rares industries qui persistent dans la vallée. Le village de Serrières, avec ses jardins et ses vergers, donne une image plus vivante que le reste de la vallée, peut-être du fait de la proximité du bassin d’emploi d’Ambérieu-en-Bugey.La remontée des gorges de l’Albarine, jusqu’à la Cascade de Charabotte (site classé au début du XX° siècle), ses dalles calcaires et les Chutes, offre un attrait touristique certain, encore peu valorisé. Les falaises abruptes, tombant vers le cours d’eau, constituent des panoramas qui n’ont rien à envier à d’autres secteurs du département.

Transformation

Les mutations, largement entamées, sont liées à l’abandon des rares terres agricoles qui subsistent, s’enfrichant et entraînant une fermeture des vues par la recolonisation de la forêt. La vulnérabilité de la Vallée tient également à la fermeture des usines, qui créent des friches industrielles.Des efforts sont faits actuellement pour améliorer l’image de la vallée, à la fois localement et vis-à-vis de l’extérieur.

Objectifs de qualité paysagère

De même, le patrimoine industriel fait partie de l’histoire et du caractère de cette vallée, il est en recherche de requalification ou un changement de destination. Le territoire gagnerait certainement à encourager l’implantation de petites industries, qui redonneraient vie à certains villages endormis.Le petit patrimoine local, comme ces fours à pain collectifs, typiques des cités ouvrières, ou ces lavoirs qui agrémentent les villages, pourrait également bénéficier d’une valorisation.

Collines du bassin de Belley

03 Collines du bassin de Belley
Département  : Ain
 
Communes  : MASSIGNIEU-DE-RIVES, NATTAGES, PARVES, SAINT-CHAMP, VIRIGNIN, CEYZERIEU, SAINT-MARTIN-DE-BAVEL, VIRIEU-LE-GRAND, PUGIEU, FLAXIEU, CUZIEU, MARIGNIEU, POLLIEU, VONGNES, CHEIGNIEU-LA-BALME, SAINT-GERMAIN-LES-PAROISSES, ARBIGNIEU, AMBLEON, ANDERT-ET-CONDON, COLOMIEU, CONTREVOZ, CONZIEU, BELLEY, BRENS, CHAZEY-BONS, MAGNIEU, ROSSILLON, GROSLEE, INNIMOND, LA BALME, CHAMPAGNEUX, SAINT-MAURICE-DE-ROTHERENS, LOISIEUX, TRAIZE, YENNE, IZIEU, MURS-ET-GELIGNIEUX, PEYRIEU, PREMEYZEL, SAINT-BENOIT, SAINT-BOIS, CRESSIN-ROCHEFORT
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 19527
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Aux abords de la ville de Belley, qui étend dangereusement son urbanisation (lotissements, zones artisanales et industrielles, aménagements routiers, mitage…), le bassin de Belley perd peu à peu son identité agraire.Mais dès que l’on s’écarte de la ville, le paysage retrouve son caractère : une mosaïque de zones humides, de petits étangs ou de lacs aménagés pour les loisirs, de champs de maïs, de tabac ou de céréales, de pâturages et de vignobles, de peupleraies… En contraste, les abords du territoire sont marqués par le relief calcaire et sec, aux falaises parfois abruptes (au-dessus du Rhône, à Virieu ou dans la Montagne de la Raie).Traditionnellement groupé, l’habitat se concentre dans de jolis villages bien entretenus, parfois agrémentés de lavoirs ou de fours restaurés, constitués de maisons mitoyennes hautes.Celles-ci arborent les pignons à redents typiques de la région ainsi que d’agréables façades recouvertes de vigne vierge.Le Rhône, aux berges en partie artificialisées, serpente sur la façade Sud-est du territoire, amplifiant l’impression générale dominée par l’humidité. Ici, le défilé de Pierre-Châtel offre ses attraits paysagers, ainsi que la visite de grottes attestant la présence de l’homme depuis la préhistoire.

Identification

Autour de l’unité urbaine de Belley, le bassin est traversé à l’Est par le Rhône qui, avec les crêtes du massif qui le sépare du Val de Yenne (Bois de Glaize et Montagne de Parves) en font sa limite Est. À l’Ouest, les crêtes de la Montagne de la Raie, du Mont Mollard et de la Montagne de Saint Benoît constituent un rempart avec le massif du Mollard de Don.Le territoire, entouré de crêtes situées entre 600 et 1 000 mètres d’altitude, est relativement plat (environ 200 mètres aux abords du Rhône) et marqué par l’humidité : peupleraies, petits lacs et marécages. Les berges du Rhône sont en partie artificialisées, notamment aux abords de Belley. En contraste, les pentes environnantes, calcaires et sèches, sont le refuge d’une végétation plus montagnarde (pins sylvestres, notamment). À Virieu, se sont même des falaises abruptes qui dominent le village.À l’exception des alentours de Belley, où l’urbanisation et l’industrie s’étendent, de jolis villages denses et préservés, agrémentés de nombreux fours à pain ou lavoirs restaurés, alternent avec les champs de maïs et de tabac, la vigne ou des pâturages (élevage bovin). Les champs sont séparés des routes par des murets de pierre. Les villages se situent en creux ou sur des buttes autour des marais ou en pied de pente, lorsque le relief est plus marqué. Les habitations sont hautes, mitoyennes, recouvertes de vigne vierge sous une alternance de mortier ou de pierres apparentes. Les pignons à redents ou « à lauzes » sont courants. Les plantations de noyers, marqueurs d’identité dans la région, semblent peu exploitées.

Qualification

Marqué par l’agriculture, le territoire du bassin de Belley est une mosaïque de champs de maïs (surtout dans les plaines du Sud), pâturages, vigne et céréales, en petites parcelles contraintes par le relief et la nature du sol et séparées par des haies basses ou des murets de pierre. La forêt est peu exploitée, que ce soit sur les pentes ou dans les zones humides.Celles-ci sont nombreuses, agrémentées de peupleraies (au bord du Furan, notamment) et constituent parfois des espaces de loisirs : étang de Barterand ou lac de Pugieu, aménagés pour la pêche et la baignade. Un centre de vacances a été créé dans un ancien bâtiment au Touvet, sur les bords du Gland. À noter également le passage le long du Rhône de la Vélo route qui relie le lac Léman à la Méditerranée, ainsi que celui du GR59 en boucle au Sud.Le défilé de Pierre-Châtel, à l’Est, est en cours de classement : une dizaine d’abris-sous-roche y attestent une longue occupation par l’homme préhistorique (grottes de la Grande-Gave à La Balme et du Seuil des Chèvres).

Transformation

Les transformations du bassin de Belley sont principalement situées aux abords de la ville : lotissements, mitage le long des routes, zones artisanales ou industrielles (ZI de Carou), associés à une déprise agricole (enfrichement en plaine et boisements sur les pentes). Ce mitage est en contraste avec la tradition d‘habitat groupé du territoire, tout comme l’abandon des terres agricoles.

Objectifs de qualité paysagère

Pour conserver le caractère agraire et rural du bassin de Belley, il conviendrait de préserver l’implantation traditionnellement groupée de l’habitat, notamment autour de Belley où le mitage est en cours. L’agriculture, garante de l’ouverture des paysages, est également à encourager, en privilégiant la vigne et les pâturages, plus adaptés aux variétés du terrain que le maïs, bien souvent responsable de l’assèchement des zones humides.Les fours et les lavoirs sont

Cotière ouest de la Dombes et rive gauche du val de Saône

01 Cotiere ouest de la Dombes et rive gauche du val de Saone
Département  : Ain
 
Communes  : RANCE, SAINT-JEAN-DE-THURIGNEUX, SAVIGNEUX, CORMORANCHE-SUR-SAONE, CRUZILLES-LES-MEPILLAT, GARNERANS, LAIZ, SAINT-DIDIER-SUR-CHALARONNE, THOISSEY, ILLIAT, BEY, DRACE, TAPONAS, GENAY, CIVRIEUX, MASSIEUX, PARCIEUX, REYRIEUX, SAINT-ANDRE-DE-CORCY, SAINT-GERMAIN-AU-MONT-D’OR, ANSE, QUINCIEUX, SAINT-GEORGES-DE-RENEINS, MOGNENEINS, PEYZIEUX-SUR-SAONE, SAINT-ETIENNE-SUR-CHALARONNE, GENOUILLEUX, ARNAS, VILLEFRANCHE-SUR-SAONE, MONTMERLE-SUR-SAONE, LURCY, CHALEINS, CHANEINS, AMAREINS-FRANCHELEINS-CESSEINS, GUEREINS, MESSIMY-SUR-SAONE, MONTCEAUX, VILLENEUVE, BELLEVILLE, TREVOUX, JASSANS-RIOTTIER, MISERIEUX, SAINT-BERNARD, SAINT-DIDIER-DE-FORMANS, SAINTE-EUPHEMIE, TOUSSIEUX, AMBERIEUX, ARS-SUR-FORMANS, BEAUREGARD, FAREINS, FRANS, SAINT-TRIVIER-SUR-MOIGNANS
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 26859
 
Carte(s) IGN : 3029O - 3030O

Impression générale

La vallée de la Saône est étroite et le relief, légèrement vallonné et boisé, entame doucement son ascension vers la côtière et la Dombes voisine à l’Est. Au nord, à la plaine inondable et aux prairies humides succèdent peupleraies, pâturages et parcelles agricoles limitées par des haies et clôtures. Le paysage est fortement marqué par l’agriculture, avec une alternance de champs de grande taille où les haies et clôtures ont tendance à disparaître, et de secteurs où l’aspect rural traditionnel est conservé. Il est parsemé de fermes traditionnelles, aux murs en pisé et toits de lauzes typiques, et de villages et hameaux qui rappellent la douceur de vivre des régions rurales voisines.Plus on descend vers le Sud, le long de la Saône, plus le paysage s’urbanise et se banalise : lotissements, zones industrielles, voies de communication… Émanations des grandes agglomérations voisines de Villefranche-sur-Saône et Lyon.Quelques rares îlots champêtres reposants, à échelle humaine, y subsistent : villages protégés, prairies entourées de haies en bord de Saône, reflets des peupliers dans l’eau. Mais, entre agriculture intensive, bâtiments industriels ou résidentiels, la pression de la productivité reprend vite le dessus.

Identification

La cotière ouest de la Dombes et la rive droite du Val de Saône, émergente, s’étire en longueur dans le sens nord-sud, le long de la vallée de la Saône, avec une forte présence agricole. Depuis la vallée, étroite et marquée par la présence de l’eau, on remonte en pente douce vers la côtière et le plateau, jusqu’à la ligne TGV à l’Est qui délimite le territoire, avant la Dombes. Plus on s’éloigne du cours d’eau et des villages qui le bordent, plus l’habitat devient épars.Au nord, après Montmerle-sur-Saône et la D17, la transition est douce entre le paysage de plaine inondable et celui de la côtière et du plateau, sans rupture brutale dans l’habitat ou l’agriculture.Dans la partie sud-ouest et l’extrême sud, la structure du paysage est brouillée. L’espace est occupé de façon désordonnée par l’agriculture, l’habitat résidentiel et les activités industrielles, attirés par la proximité, à l’Ouest, de Villefranche-sur-Saône, et, au Sud, de Lyon.Au nord comme au sud, l’unité paysagère est structurée par des alignements d’arbres au bord des routes (platanes, chênes, frênes, tilleuls, peupliers), de haies qui limitent les parcelles, de routes en levées protégées des inondations dans la vallée.

Qualification

Faisant la transition entre l’agglomération lyonnaise au sud et les paysages ruraux au nord, la côtière ouest de la Dombes et la rive droite du Val de Saône est dominée par l’agriculture au nord, et l’urbanisation résidentielle et industrielle au sud, même si ces deux occupations du territoire s’y côtoient au sud. Dans la plaine inondable, les peupleraies alternent avec les cultures, de plus en plus nombreuses, de fourrage et nourriture pour les bovins (céréales, maïs, colza). Elles sont suivies, sur la côtière, de pâturages et parcelles limités par des haies, à la taille plus adaptée au relief. Parmi les paysages remarquables, notons les châteaux sur la côtière, qui offrent une vue ouverte sur la Saône. La Chalaronne, ses méandres et zones humides et son canal à partir de Thoissey offrent un paysage qui ressemble aux guinguettes que l’on rencontre un peu plus bas sur la Saône. Le long de la rivière, à Montmerle, par exemple, les berges aménagées sont fréquentées par des pêcheurs et promeneurs tout au long de l’année. À noter, l’attrait d’Ars-sur-Formans, qui attire des touristes et pèlerins pour son fameux curé.Les attraits sont essentiellement résidentiels au sud, avec la proximité de Lyon et Villefranche et la sérénité offerte par le grand cours d’eau, mais aussi industriels.

Transformation

La côtière ouest de la Dombes et la rive droite du Val de Saône subit une perte d’identité liée à deux points particuliers :- Les remembrements (en lien notamment avec la construction de la ligne TGV à l’Est), l’agrandissement de la taille des parcelles, la disparition des haies et clôtures, la mise en culture des prairies humides en bord de Saône, font perdre au paysage son caractère rural.- La banalité et l’uniformité des nouvelles constructions (habitat ou industrie), la création ou l’élargissement de voies de circulation, la création de ronds-points et de trottoirs dans le moindre village, créent un paysage banal et mité. Le mitage du territoire est déjà prégnant au sud-ouest et la pression foncière forte.

Objectifs de qualité paysagère

La côtière ouest de la Dombes et la rive droite du Val de Saône gagnerait à maintenir une agriculture diversifiée et adaptée au lieu : élevage traditionnel et pâturages, polyculture, prairies humides.L’implantation des nouvelles constructions devrait suivre autant que possible la logique d’implantation des constructions traditionnelles :- sur la côtière, un habitat protégé dans de légères dépressions en conservant le caractère traditionnel des bâtiments ; - dans la vallée, le pied de la côtière (le long de la RD933) devrait être privilégié afin de préserver au bord de l’eau ce qui reste de son caractère naturel. Une recherche de cohérence architecturale, notamment dans les teintes et les matières des constructions, permettrait de surcroît de limiter l’effet « multicolore » de l’urbanisation.Loin d’être anecdotiques, les cabanons du bord de Saône, nombreux dans le secteur de Foreins, à l’origine occupés temporairement, se sont transformés en habitations principales, en dépit de la réglementation. Il conviendrait de résorber cette question.

Massif du Mollard de Don et ses rebords

02 Massif du Mollard de Don et ses rebords
Département  : Ain
 
Communes  : LA BURBANCHE, CHEIGNIEU-LA-BALME, ORDONNAZ, CREYS-MEPIEU, SAINT-GERMAIN-LES-PAROISSES, AMBLEON, CONTREVOZ, CONZIEU, SAINT-RAMBERT-EN-BUGEY, SOUCLIN, ARGIS, BENONCES, CONAND, SAINT-SORLIN-EN-BUGEY, SAULT-BRENAZ, TENAY, TORCIEU, VILLEBOIS, MONTAGNIEU, SERRIERES-DE-BRIORD, LOMPNAS, BRIORD, GROSLEE, INNIMOND, LHUIS, MARCHAMP, SEILLONNAZ, IZIEU, BREGNIER-CORDON, MURS-ET-GELIGNIEUX, PEYRIEU, PREMEYZEL, SAINT-BENOIT, SAINT-BOIS, BETTANT, CLEYZIEU, VAUX-EN-BUGEY, LAGNIEU, ARANDAS
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 23686
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Aux portes du Bugey, le Massif du Mollard de Don bénéficie d’un patrimoine bâti remarquablement préservé : villages aux grosses bâtisses mitoyennes en pierre calcaire, pignons à redents typiques, anciens fours à pain ou fontaines, châteaux et chartreuse… Le visiteur est comblé de vieilles pierres restaurées.Côtoyant ces villages, des sites naturels classés valent le détour : tourbière de Cerin, gouffre de la Morgne, tilleul quadri-centenaire du cimetière d’Innimond, cascade de Glandieu… Le patrimoine historique n’a rien à envier au naturel, avec le Mémorial des enfants d’Izieu, connu nationalement, la Chartreuse de Portes, le château de Groslée, l’aqueduc romain de Montagnieu…Mais le paysage se ferme sur l’ensemble du territoire, du fait de l’abandon, déjà ancien, des terres agricoles (viticulture et élevage bovin). La forêt gagne sur les pentes tandis que les prés s’enfrichent. Le Nord vit plus durement que le Sud ces transformations : plus assombri par les bois et l’angulosité du relief, il est moins entretenu et moins cultivé.Ce massif, dont le nom signifie « butte qui émerge des plaines », comme une île, semble oublié. Il mériterait plus d’attention.

Identification

Le Massif du Mollard de Don constitue la limite nord du Bugey, arrondissant le relief avec les Monts du Jura qui débutent. De l’Ouest au Sud, c’est la vallée du Rhône qui en fait sa bordure, au pied de la côtière, tandis qu’au Nord/Nord-est, ce sont les crêtes qui dominent la Cluse des Hôpitaux, suivies des sommets des montagnes de la Raie, de St Benoît et d’Izieu. Notons qu’au Sud, l’enclave du Mont de Cordon, englobe une petite partie du cours du fleuve dans l’unité.L’ensemble du territoire se situe aux alentours de 950 mètres d’altitude, avec des crêtes à plus de 1 200 mètres (Mollard de Don : 1 217 m) et le bas de la côtière du Rhône à moins de 250 mètres. Mais les reliefs, orientés nord-sud, sont doux, à l’exception des rebords, plus abrupts. Ici émergent de la forêt, dense, quelques barres rocheuses, tandis que des falaises calcaires dominent le Rhône.Le territoire est intensément boisé, donnant parfois une impression oppressante au visiteur des forêts de feuillus, placées en creux ou dans les pentes. Les résineux sont rares, et toujours issus de plantations. Dès que le paysage s’aplanit, l’agriculture (élevage bovin, vigne) prend le relais. Elle ouvre la vue vers l’horizon, cependant toujours bouché par le relief plus ou moins lointain, ou les villages, qui ont su préserver leur valeur patrimoniale : grosses bâtisses en pierre calcaire, toits à forte pente couverts de tuiles plates ou d’ardoise, pignons à redents, vieux fours, séchoirs à tabac, fontaines… Quelques fermes isolées s’épanouissent à l’écart des villages, mais l’habitat est essentiellement groupé.

Qualification

Le caractère rural patrimonial de l’unité est essentiellement représenté par la qualité de l’entretien des villages et de leurs « vieilles pierres » ainsi que l’activité agricole, plus présente au Sud qu’au Nord : élevage bovin essentiellement, culture du tabac et vigne (dont une parcelle récemment replantée à Millieu). Les prés sont souvent parsemés ou séparés de noyers. La forêt est peu exploitée au Nord, malgré une étonnante exploitation d’épicéas (où ?).Le tourisme est peu développé, et supporté aujourd’hui par des installations un brin désuètes : terrasses de restaurants à l’ombre de platanes, station de ski de fond d’Innimond. Mais le territoire bénéficie de nombreux sites d’intérêt ou classés : le Mémorial d’Izieu, bien entendu, mais aussi le château de Groslée, le gouffre de la Morgne, la Chartreuse de Portes, l’aqueduc romain de Montagnieu, le petit musée géologique de Cerin. Parmi eux, la Cascade de Glandieu constitue une curiosité naturelle qui pourrait être mieux valorisée. Naturelle aussi, la Tourbière de Cerin, avec sa forme arrondie parfaite, vaut le déplacement.L’attrait résidentiel se note autour de Lagnieu (site industriel), Montagnieu et Malville, du fait principalement de la proximité de la vallée du Rhône.

Transformation

La déprise agricole est ancienne sur le Massif du Mollard de Don. Les prés s’enfrichent, le bois descend les pentes. La vigne a décliné depuis longtemps et n’est pas toujours remplacée par d’autres cultures ou de l’élevage, entraînant une fermeture des paysages.La pression urbaine n’est sensible qu’aux abords de la vallée du Rhône (à Montagnieu, par exemple), mais dès que la barrière du relief est passée, le paysage s’anthropise peu.

Objectifs de qualité paysagère

Le Massif du Mollard de Don bénéficie d’un patrimoine bâti remarquablement conservé et restauré. Les villages ont su conserver leur caractère, et l’habitat reste concentré. Cette gestion patrimoniale devrait être assurée aussi du côté de l’agriculture, en perte de vitesse. L’entretien des paysages, en cours de fermeture du fait de l’avancée de la forêt, est nécessaire dans ce territoire qui souffre d’une déprise agricole ancienne mais aucunement inexorable. Les terrains sont propices à l’élevage comme à la vigne, il convient d’encourager l’implantation ou le développement des petites exploitations agricoles.

Monts de l’Ain

01 Monts de l Ain
Département  : Ain
 
Communes  : ARANC, NIVOLLET-MONTGRIFFON, ONCIEU, SAINT-RAMBERT-EN-BUGEY, PEYRIAT, PONCIN, CORLIER, IZENAVE, IZERNORE, MAILLAT, NURIEUX-VOLOGNAT, SERRIERES-SUR-AIN, SONTHONNAX-LA-MONTAGNE, MERIGNAT, SAINT-ALBAN, SAINT-JEAN-LE-VIEUX, VIEU-D’IZENAVE, MATAFELON-GRANGES, BOLOZON, BOYEUX-SAINT-JEROME, L’ABERGEMENT-DE-VAREY, AMBERIEU-EN-BUGEY, AMBRONAY, DOUVRES, CEIGNES, CERDON, CHALLES, JUJURIEUX, LABALME, LEYSSARD, EVOSGES
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 19256
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Le vert domine dans toutes ses nuances dans les Monts de l’Ain, depuis les bois sombres d’épicéas qui occupent les reliefs escarpés, jusqu’aux lumineuses prairies calcaires sur les replats et les pentes douces, occupées par des troupeaux de vaches laitières, en passant par les denses feuillus des fonds de cluses.Chahuté, le relief des chaînons calcaires, dont le point culminant, dans la chaîne de l’Avocat, domine à un peu plus de 1 000 mètres, est coupé par des cluses transversales entaillées de ruisseaux et rivières qui font apparaître des falaises aux couleurs claires.Aux alentours de Cerdon, le tourisme et la viticulture offrent une dynamique économique que le reste de la région semble perdre peu à peu, du fait de la déprise agricole. Témoins d’un passé viticole florissant, certains bâtiments, à l’allure imposante, sont richement décorés de fer forgé. Certains celliers ont encore aujourd’hui leur place dans les vignes, mais d’autres se retrouvent dans des champs abandonnés, gagnés par les bois.La région offre une alternance de lieux presque hostiles (dans les cluses encaissées et sombres) et de paysages ouverts (vignobles, prairies), qui offrent des respirations.

Identification

La structuration des Monts de l’Ain est dépendante de la morphologie chahutée du territoire. Les chaînons calcaires qui l’enserrent sont coupés par des cluses transversales, entaillées elles-mêmes par des ruisseaux et rivières (le Riez, l’Oiselon, le Vignon…), qui ont fait apparaître des falaises. Cette unité paysagère de 19 256 hectares, étroite au nord, s’élargit au Sud, vers la vallée de l’Albarine, qui constitue sa limite. Les autres limites sont, au Nord-ouest, la crête de la vallée de l’Ain, au Sud-ouest, le sommet de la côtière du Bugey, limitrophe avec la plaine de l’Ain, et, à l’Est, les chaînons limitant le val de l’Oignin et le plateau d’Hauteville. La morphologie du paysage est de plus en plus chahutée en allant du nord au sud, avec des altitudes comprises entre 550 et 850 m, le point culminant étant situé sur la chaîne de l’Avocat (1 014 m). Les voies de communication suivent le relief et contournent les obstacles :- la RN 84 emprunte la cluse du Vignon en partie puis part à l’assaut des reliefs vers l’Est ; - le tracé de l’A 40 emprunte un des rares secteurs au relief vallonné entre Poncin et le nord de Ceignes.Bien que certains secteurs soient aujourd’hui en cours d’enfrichement, il apparaît tout de même encore relativement clair que les reliefs ont été occupés par l’agriculture selon leur accessibilité. Les replats et pentes faibles ont été occupés par la polyculture et l’élevage bovin, tandis que les coteaux accessibles ont trouvé une vocation viticole. Les secteurs plus reculés et en altitude sont restés forestiers. Tout comme les trames agricoles inscrites dans le paysage, les bâtiments traditionnels sont les témoins des différents usages du sol. Le territoire est riche d’une diversité architecturale, depuis la maison bloc basse en longueur dans les secteurs de polyculture et d’élevage à la maison bloc en hauteur où un escalier extérieur permettait d’accéder à l’habitation située à l’étage au-dessus du cellier et de la cave à vin. Certains bâtiments imposants et détails architecturaux (fer forgé, notamment) sont les témoins d’une époque où la viticulture était florissante (XIX° siècle). Si certains celliers ont encore aujourd’hui leur place dans les vignes, d’autres se retrouvent dans des champs et commencent à s’écrouler.

Qualification

La région viticole de Cerdon (vin labellisé Vin Délimité de Qualité Supérieure) se distingue par une meilleure santé économique que le reste du territoire, du fait également d’un attrait touristique, lié à la viticulture, mais aussi à la présence d’une cuivrerie, des grottes, de la magnifique Cluse de Préau et de la basse vallée de l’Ain.Au nord, l’élevage bovin laitier subsiste et les secteurs relativement plats autour de Challes, de Poncin et de Leymiat permettent la culture du maïs. Certains lieux sont labellisés : le monument des maquis de l’Ain et du Haut-Jura sur la RN 84 à Cerdon (site inscrit), le château des Allymes (monument historique) et le village anneau d’Oncieu (site classé). Celui-ci présente l’exceptionnelle particularité d’héberger en son centre un verger, hélas peu entretenu, autour duquel le village s’est constitué.

Transformation

Les mutations du territoire des Monts de l’Ain sont lentes, mais la déprise agricole est générale. En découle un risque de fermeture des paysages du fait de l’avancée de la forêt sur des terres non exploitées et rendues de plus en plus inaccessibles. L’abandon de terres, anciennement vouées à la polyculture et à l’élevage, est contrebalancée localement par la replantation de jeunes vignes autour de Cerdon. Cependant, les pratiques viticoles évoluent et les treilles remplacent peu à peu la vigne basse.

Objectifs de qualité paysagère

Les caractéristiques du paysage des Monts de l’Ain ne seront conservées que grâce au maintien de l’agriculture, notamment l’élevage et la polyculture sur les hauteurs.La région gagnerait également à valoriser ses chemins par des itinéraires de randonnées.

Partie sud du plateau de la Dombes

06 Partie sud du plateau de la Dombes
Département  : Ain
 
Communes  : VILLARS-LES-DOMBES, LAPEYROUSE, MONTLUEL, SAINTE-CROIX, SAINT-MARCEL, BELIGNEUX, BEYNOST, LA BOISSE, BRESSOLLES, DAGNEUX, PIZAY, BIRIEUX, BOURG-SAINT-CHRISTOPHE, FARAMANS, LE MONTELLIER, CIVRIEUX, MIRIBEL, MIONNAY, SAINT-ANDRE-DE-CORCY, TRAMOYES, NEYRON, SAINT-MAURICE-DE-BEYNOST, RILLIEUX-LA-PAPE, CAILLOUX-SUR-FONTAINES, MONTHIEUX
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 14513
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Entre l’agglomération lyonnaise et la Dombes, la partie sud du plateau de la Dombes se cherche, entre nature et culture, agriculture et urbanisme.Forestière et marécageuse au Nord, elle subit une pression urbaine à l’Ouest et au Sud que l’agriculture peine à contraindre. Celle-ci est pourtant bien présente et dynamique, faite de cultures de céréales, de maïs ou de maraîchage, en grandes parcelles délimitées par des haies bien souvent hautes, aidant à la lisibilité du paysage.Le long de la RN 83 et de la côtière du Rhône, les villages s’étendent, par des lotissements ou des zones d’activité. Les verra-t-on se rejoindre un jour ? Le risque est là.

Identification

La partie sud du plateau de la Dombes se situe au Nord-est de l’agglomération lyonnaise. Elle constitue une zone de transition entre le plateau à proprement parler et l’urbanisation, qui s’étire à l’Est et au nord de Rillieux-la-Pape le long des autoroutes A42 et A46. Les limites de l’unité paysagère sont constituées, au Sud/Sud-est, par le relief de la côtière du Rhône, la Plaine de l’Ain et Bourg-Saint-Christophe, au Nord, par la Dombes, ses forêts et ses étangs, et à l’Est/Nord-est par l’A46 et la RN 83, qui créent une enclave urbanisée vers la Dombes, jusqu’à Glareins.Le plateau, plus vallonné à l’Est, est constitué par les dépôts du fleuve glacier et de galets roulés. Forêts et marais sont plus présents à l’Est et au Nord, annonçant la Dombes, tandis que les zones agricoles occupent l’espace à l’Ouest (céréales, colza, quelques prairies et maraîchage). Les parcelles, souvent d’assez grande taille, sont délimitées par des haies à haute tige ou basses. Quelques châteaux d’eau constituent des points d’appels. Des lignes électriques très haute tension venues de la centrale toute proche de Bugey cisaillent les paysages, du sud au nord et d’ouest en Est. Les villages (Pizay, Bressolles, Sainte-Croix, Tramoyes, Saint-André-de-Corcy, Mionnay), de petite taille, ont tendance à s’étendre par lotissements surtout dans la partie Ouest, où l’on sent l’influence de l’agglomération lyonnaise. De nombreuses croix parsèment les carrefours et les champs. Le bâti traditionnel est constitué de fermes en pisé, de grosses bâtisses dombistes (au Nord), de châteaux et de maisons bourgeoises (à l’Ouest et au Sud).

Qualification

Le paysage se partage entre agriculture, forêts et habitat. Ce dernier est prégnant à l’Ouest, où l’on sent l’influence de l’agglomération lyonnaise, mais également le long de la RN 83 entre Mionnay et Saint-Marcel.Les cultures sont essentiellement céréalières, avec quelques grands champs de maïs cependant, et du maraîchage. Les parcelles, d’assez grande taille, sont en général délimitées par des haies tout autant basses que hautes, constituant parfois des bosquetsParmi les paysages remarquables, en dehors de la Dombes des étangs qui commence au nord, notons l’Étang des Échets, au fonctionnement hydraulique assez original.

Transformation

Les modifications, de type urbanistique, se sentent essentiellement au Sud et à l’Ouest (Mionnay, Bressolles), avec une extension des villages et l’installation d’industries le long des axes de communication (RN 83) et de la côtière du Rhône.Quelques lotissements incongrus apparaissent au milieu des champs.La mise en culture, ancienne, des marais pourrait se développer à nouveau, tant la pression agricole semble importante, amplifiée par la pression urbaine.

Objectifs de qualité paysagère

La partie sud du plateau de la Dombes est une zone de transition où les zones naturelles (forêts, marais) du Nord subissent la pression urbaine et agricole venue essentiellement du Sud et de l’Ouest. Il convient de préserver les territoires humides du Nord, en évitant l’assèchement des marais, voire en en remettant certains en eau.Les paysages gagneraient également à retrouver les alignements d’arbres le long des routes, typiques du département de l’Ain.L’implantation des lotissements devrait respecter l’implantation traditionnelle autour des villages, en préservant des coupures entre les zones urbanisées, plutôt que de se développer le long des axes (RN 83) ou en plein champs.

Piémont et côtière nord du Revermont

Département  : Ain
 
Communes  : DROM, PRESSIAT, COURMANGOUX, SAINT-ETIENNE-DU-BOIS, SALAVRE, TREFFORT-CUISIAT, VILLEMOTIER, COLIGNY, DOMSURE, JASSERON, RAMASSE, SAINT-JUST, VIRIAT, VERJON, MEILLONNAS, BOURG-EN-BRESSE, CEYZERIAT, CHAVANNES-SUR-SURAN
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 13258
 
Carte(s) IGN : Série Bleue 3129 E et 3128E

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : BOCAGE BRESSAN (remarquable) ; COTIERE DU REVERMONT (remarquable) ; LE SEYRON (remarquable) ; Salavre (remarquable) ; Treffort (remarquable) ; VALLEE DE L’AIN ET DU SURAN (remarquable) ; .

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Piémont et côtière sud du Revermont

46 Piemont et cotiere sud du Revermont
Département  : Ain
 
Communes  : MONTAGNAT, DRUILLAT, CERTINES, JOURNANS, PERONNAS, REVONNAS, SAINT-MARTIN-DU-MONT, TOSSIAT, LA TRANCLIERE, JASSERON, RAMASSE, SAINT-JUST, BOURG-EN-BRESSE, CEYZERIAT, BOHAS-MEYRIAT-RIGNAT
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 6938
 
Carte(s) IGN : Série Bleue 3129E

Impression générale

Le Piémont et la côtière sud du Revermont ont une double identité, qui en font un territoire oscillant entre modernité et tradition. La plaine de grandes cultures, fonctionnelle et productiviste, très urbanisée le long des axes aux abords de Bourg-en-Bresse, étend son influence tandis que la côtière poursuit son petit bonhomme de chemin en petites parcelles, fermes traditionnelles et villages patrimoniaux. Dans la plaine plate et étendue se côtoient grands champs de maïs et tournesols, autoroute et route nationale, ligne Très Haute Tension, petites rivières cachées dans leur ripisylve, lotissements. Sur la côtière, de petits clochers surnagent au-dessus des feuillus, de petites routes débouchent sur des pâturages perdurant, des fermes traditionnelles cultivent encore quelques vignes, les villages en réseau conservent leur caractère… Jusqu’à quand ?

Identification

Le Piémont et la côtière sud du Revermont (6 938 hectares) se situent au sud de l’agglomération de Bourg-en-Bresse et constituent une vaste plaine agricole marquée à l’Est par les derniers soubresauts des reliefs du Jura.L’unité paysagère trouve ses limites Nord avec l’unité urbaine de Bourg-en-Bresse tandis que l’Est et le Sud sont constitués par les crêtes du Revermont (entre 500 et 600 mètres d’altitude). A la limite Ouest, les boisements feuillus caractéristiques de l’unité voisine s’apprêtent à prendre le relai.Au premier plan, la plaine céréalière, plate, fonctionnelle et productiviste, est constituée de grandes parcelles (maïs, tournesols, colza…), maillées de nombreuses petites rivières et sources, ainsi que par un important réseau d’infrastructures de transport : autoroute A40, RN75, TGV et ligne THT. La RN75 offre un intéressant alignement de platanes. Moins prégnante que la route nationale, l’autoroute, camouflée en creux dans le paysage offre de nombreuses vues sur les boisements. Les champs sont séparés par des haies d’arbres ou d’arbustes, mais ils s’agrandissent et le bocage disparaît à mesure que l’on descend en altitude et que l’on avance dans la plaine. Au second plan, le Revermont offre ses versants patrimoniaux, des parcelles plus petites (élevage bovin laitier), un réseau de villages denses et préservés surmontés de clochers pointant au-dessus de la forêt, de fermes traditionnelles en pierres, ainsi que quelques vestiges viticoles et chapelles posées sur de petits monticules. Ici, l’habitat traditionnel, en harmonie avec la nature, comprend des maisons blocs (habitation et grange) en granit gris surmontées de toits à faible pente recouverts de tuiles creuses. Certaines sont soigneusement restaurées. Les versants, dont certains sont restés très naturels, sont maillés d’agréables routes forestières.Les deux plans résistent l’un à l’autre, l’habitat et l’intensification de l’agriculture restant stoppés par les pentes.

Qualification

Le Piémont et la côtière sud du Revermont constituent un paysage émergent, perdant progressivement son ancienne identité rurale. Il conserve la possibilité de développer un cadre de vie agréable grâce au Revermont qui bloque l’extension de l’agriculture à grande échelle. Il ne subit pas de conflits d’usages car le territoire est bien sectorisé et les grandes voies de circulation servent les habitants. Il est tout à la fois un paysage agricole s’intensifiant et s’urbanisant, une côtière patrimoniale résistant à la modernité lorsqu’elle s’éloigne de Bourg-en-Bresse, un territoire de transit marqué par l’urbanisation.Les cultures, intensives, produisent des céréales, du colza, des tournesols, du maïs. La vigne reste présente au Sud avec l’AOC Cerdon (Bugey). Le long de la RN75, les zones d’activité s’étendent, le bâti se déconcentre. La plaine offre quelques itinéraires de cyclotourisme.Le visiteur profitera de points de vue intéressants sur l’unité paysagère depuis la route de Saint-Martin-du-Mont en allant vers Ceyzériat.

Transformation

Le Piémont et la côtière sud du Revermont sont marqués par des transformations, anciennes et toujours en cours, faisant de lui un paysage émergent. Il perd ses caractéristiques rurales pour sacrifier à la modernité : intensification de l’agriculture, urbanisation.Les ouvertures paysagères des routes sont fermées, en saison, par les grandes cultures (tournesols, maïs), le bocage disparaît, les parcelles s’agrandissent, les hangars agricoles fleurissent.Le bâti moderne n’a plus rien à voir avec la structure traditionnelle des villages, à l’image de ce bâti collectif aux Rippes, qui constitue comme une ville nouvelle au milieu des champs, ou ces lotissements qui grignotentles pentes à Revonnes et Tossiat, où les maisons sont construites dans tous les sens, les lots relativement grands et cossus, en opposition avec la concentration traditionnelle de l’habitat.Le territoire subit grandement l’influence de Bourg-en-Bresse au Nord : urbanisation le long des routes, zones d’activité, villages réunis par le bâti au Nord-Est… Ici, le territoire devient presque urbain tant l’habitat et l’activité industrielle s’étalent au milieu des champs, offrant un paysage caricatural d’entrée de ville non maîtrisée.

Objectifs de qualité paysagère

Anciennement rural et encore marqué par la ruralité en certains endroits, l’unité paysagère du Piémont et de la côtière sud du Revermont gagnera à s’appuyer sur ses anciennes valeurs pour retrouver un caractère :préservation de la côtière de l’urbanisation et conservation de la structure traditionnelle de l’habitat (densité, couleurs) ;- mise en valeur et préservation de l’eau, un élément fort de la plaine, à l’image du petit canal de Tossiat. Il conviendrait de faire revivre la tradition d’usage de l’eau en développement les aménagements légers, en mettant en valeurs les sources et les fontaines dans les cœurs de village (les signaler suffirait parfois), en préservant la ripisylve, magnifique dans la partie Nord de l’unité.

Plaine de Bresse

09 Plaine de Bresse
Département  : Ain
 
Communes  : COURMANGOUX, PIRAJOUX, SAINT-ETIENNE-DU-BOIS, SALAVRE, TREFFORT-CUISIAT, VILLEMOTIER, BEAUPONT, COLIGNY, CORMOZ, CURCIAT-DONGALON, DOMSURE, LESCHEROUX, POLLIAT, VIRIAT, CONFRANCON, CURTAFOND, SAINT-GENIS-SUR-MENTHON, SAINT-MARTIN-LE-CHATEL, BEREZIAT, BOISSEY, JAYAT, MARSONNAS, MONTREVEL-EN-BRESSE, SAINT-DIDIER-D’AUSSIAT, MARBOZ, ATTIGNAT, CRAS-SUR-REYSSOUZE, ETREZ, FOISSIAT, MALAFRETAZ, VERJON, SAINT-NIZIER-LE-BOUCHOUX, SAINT-JEAN-SUR-REYSSOUZE, CHAVANNES-SUR-REYSSOUZE, COURTES, MANTENAY-MONTLIN, SAINT-ETIENNE-SUR-REYSSOUZE, SAINT-JULIEN-SUR-REYSSOUZE, SAINT-TRIVIER-DE-COURTES, SERVIGNAT, VERNOUX, VESCOURS, ARBIGNY, BOZ, CHEVROUX, GORREVOD, OZAN, PONT-DE-VAUX, SAINT-BENIGNE, SERMOYER, BAGE-LA-VILLE, FEILLENS, MANZIAT, SAINT-SULPICE, DOMMARTIN, BAGE-LE-CHATEL, REPLONGES, SAINT-ANDRE-DE-BAGE, SAINT-CYR-SUR-MENTHON, BENY
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 67261
 
Carte(s) IGN : 3027E - 3127O - 3028E - 3128O - 3128E

Impression générale

Le paysage bressan a le charme de la France rurale. C’est une région de bocages et pâturages, traversée par la Reyssouze et ses berges arborées, ponctuée de moulins anciens, où la tradition des volailles de Bresse et de l’élevage bovin donne au paysage une grande partie de ses attraits. Regroupées en hameaux ou isolées, les fermes bressanes, environnées de prairies où tantôt picorent des poulets ou broutent des charolaises, ont un cachet inimitable, avec leurs murs de clayonnages en bois garnis de terre ou de briques ou de pisé et leurs toits faiblement pentus en tuiles creuses. Certaines d’entre elles sont classées pour leurs remarquables cheminées sarrasines.La plaine, légèrement vallonnée, s’étend depuis les abords de la vallée de la Saône jusqu’aux contreforts du Bugey, en un relief doux, varié, de plus en plus marqué plus on s’avance vers l’Est. Mais ce paysage évolue vers une modernité qui risque de lui faire perdre son caractère et ses attraits, notamment touristiques. Les signes ne sont pas trompeurs : ici une ferme à l’abandon, là, un centre bourg délaissé tandis que des lotissements longent de plus en plus de routes, ailleurs des bâtiments agricoles criards (élevage hors-sol, silos…) ou des prairies mises en culture…

Identification

Entre Bugey et Vallée de la Saône, cette grande unité paysagère (67 261 hectares) est délimitée au Nord par la région Bourgogne et au Sud par l’Autoroute A40 et la Dombes. Coupée en deux par la RD975, la Plaine de la Bresse se structure logiquement autour de pratiques agricoles particulières : l’élevage des fameuses volailles de Bresse, plus présent à l’Ouest, et l’élevage des bovins (charolais, vaches laitières) à l’Est. La partie orientale, qui bute contre la ligne SNCF Bourg-en-Bresse/Mouchard et l’A39, voit son relief augmenter lentement vers le Revermont et les contreforts du Bugey. Cette géomorphologie explique la présence de pâturages et bocages, contrairement à l’autre côté de la RD975, plus plat et accueillant pour les volaillers.A l’Ouest, les fermes traditionnelles, dispersées en hameaux ou isolées, parfois classées, ont un fort caractère patrimonial, avec leurs toitures à croupes et faible pente couvertes de tuiles creuses, leurs murs en clayons de bois, briques ou pisé et leurs cours ouvertes sur l’extérieur. Autour des bâtiments et de la cour centrale, s’étend le pourpris, comprenant le verger et le pré où picorent les volailles. Quand elles n’abritent plus des exploitations, les fermes sont rénovées avec goût en maisons d’habitation, tandis que d’autres semblent à l’abandon.Le bocage, les haies basses et les arbres structurent la plaine très légèrement vallonnée, autour de 200 mètres maximum, parsemé de bosquets plus ou moins grands, comme le Bois de Vercours au nord-ouest. Mais la végétation est plus fournie à l’Est, le relief plus prononcé, et les parcelles plus importantes, du fait des remembrements. La haie y fait moins son office. Ici, la modernité est plus présente, avec ses élevages hors-sol ou ses lotissements, bien que la rivière Reyssouze apporte sa part de tradition et de nature avec ses moulins anciens et sa ripisylve fournie.

Qualification

Dans la Plaine de Bresse, l’attrait économique est essentiellement basé sur l’agriculture : l’élevage des volailles et bovins (viande et lait) et les cultures, principalement céréalières. C’est l’agriculture également qui marque l’attrait touristique : le bocage bressan et ses paysages remarquables, la gastronomie réputée qui attire de nombreux visiteurs, touristes de proximité (régions Bourgogne ou Rhône-Alpes) mais aussi de passage vers d’autres destinations. Ceux-ci sont souvent émus par le patrimoine bâti : fermes bressanes mais aussi moulins anciens le long de la Reyssouze. La rivière abrite également une ripisylve et des paysages bucoliques qui font la joie d’un tourisme rural de qualité, sans oublier l’Étang de Pontremble, réservé aux pêcheurs, notamment à la carpe (baignade interdite).

Transformation

Le paysage bressan est en mutation et un risque de perte d’identité existe du fait des modifications des pratiques agricoles et de l’augmentation de l’attrait résidentiel, proche de la ville de Bourg-en-Bresse. Les bourgs, villages et hameaux s’étendent par la création de lotissements, vers le Val de Saône et le long de la D975, sans rapport architectural avec le bâti traditionnel.Le caractère bocager du paysage, fait de prairies, d’élevages de bovins (lait et viande) et de volailles, a régressé du fait des remembrements. De nombreuses prairies ont été converties en champs de maïs et un certain nombre de fermes traditionnelles sont laissées à l’abandon. Le paysage est marqué par la présence de nombreux bâtiments agricoles modernes (élevage hors-sol) et de bâtiments industriels liés à l’agriculture (silos). Les haies et clôtures ont tendance à disparaître et les parcelles s’agrandissent.

Objectifs de qualité paysagère

Le maintien des pratiques agricoles traditionnelles permettrait de remédier à la plupart des risques qu’encourt l’unité paysagère, en redonnant à sa partie orientale le cachet que l’Ouest a su encore conserver :- préservation du bocage et de sa valeur écologique et climatique ;- rénovation du bâti traditionnel bressan plutôt que de construire des bâtiments agricoles modernes.En termes d’habitat, un aménagement raisonné des secteurs résidentiels nouveaux, en harmonie avec le bâti traditionnel, et une revalorisation de certains centres bourgs délaissés, notamment le long de la RD 975, éviteraient le mitage en cours.

Plaine de Gex

16 Plaine de Gex
16 Plaine de Gex
Département  : Ain
 
Communes  : THOIRY, DIVONNE-LES-BAINS, GEX, GRILLY, VESANCY, SAUVERNY, CESSY, CHEVRY, CROZET, VULBENS, COLLONGES, FARGES, PERON, POUGNY, SAINT-JEAN-DE-GONVILLE, ECHENEVEX, ORNEX, PREVESSIN-MOENS, SAINT-GENIS-POUILLY, SEGNY, SERGY, VERSONNEX, CHALLEX, CHEVRIER
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 11506
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Alors que la plaine de Gex offre un paysage boisé et cultivé lorsqu’on l’observe depuis les pentes des Monts Jura, l’impression donnée au visiteur qui s’approche devient de plus en plus mitigée. Aux abords de l’agglomération de Genève, qui s’étend presque jusqu’aux pentes, notamment à Gex, la plaine, dont la vocation agricole se réduit de jour en jour, s’urbanise. Les villages s’étendent au point de se rejoindre le long des axes routiers. Des hameaux, sous forme de lotissements clos à l’américaine, ou des zones d’activité se créent au milieu des champs. L’habitat diffus, constitué de villas aux styles architecturaux d’une diversité déconcertante, s’installe partout où l’agriculture semble laisser sa place, intensifiant ses pratiques. Cette mutation ancienne est masquée par la végétation, dont se sont agrémenté les constructions depuis les trente dernières années.Seuls le Mont Mussy au nord et le Bois de Ban au sud offrent une respiration naturelle dans un paysage brouillé par le mitage urbain, sans commune mesure avec les Monts Jura voisins, préservés pour le moment.

Identification

La plaine de Gex est un territoire fluctuant en fonction de l’urbanisation qui s’étend depuis Genève, Ferney-Voltaire, Divonne-les-Bains et Gex, situé entre la rupture de pente avec les Monts Jura à l’ouest et la frontière suisse à l’est et au nord jusqu’au défilé de l’Écluse et au Rhône, au sud. Ces extensions urbaines en font une unité paysagère coupée en deux entre une partie nord, de la frontière suisse à Villeneuve, et une partie sud, de Mornex au Rhône, excluant les agglomérations de Gex à Thoiry, en passant par Ferney-Voltaire. Ces limites, en évolution perpétuelle du fait de l’urbanisation, et un aperçu cartographié du secteur, donnent l’image d’un paysage fortement marqué par l’habitat. L’impression est mitigée lorsque l’on se trouve sur le terrain. En effet, le relief, notamment le Mont Mussy (altitude : 750 m) aux abords de Divonne, ainsi que la végétation et le bocage dominent lorsque l’on observe le paysage depuis les hauteurs, comme sur la route du Col de la Faucille ou sur les pentes des Monts Jura.La plaine est traditionnellement agricole : prés et champs (céréales, maïs, soja, tournesol) séparés de haies basses ou hautes, nombreuses parcelles forestières. Elle est aujourd’hui colonisée par l’habitat diffus et l’industrie, qui s’installent en limites de champs. La rupture entre ces deux occupations est brutale, sans transition.L’habitat est à la fois diffus et en extension des villages, le long des routes. Il est bien souvent caché derrière la végétation ou des haies hautes. Aucune cohérence ne se lit dans les styles architecturaux, qui témoignent des différents modes de construction des trente dernières années : chalets savoyards, lotissements clos à l’américaine, maisons provençales, habitations traditionnelles du Bugey attenantes aux granges… Les zones d’activité ont cette même diversité, qui laisse une impression brouillée.

Qualification

La plaine de Gex est un territoire traditionnellement agricole, qui s’urbanise, méritant en cela sa qualification d’émergente.L’agriculture est dynamique, voire intensive : élevage bovin (lait et viande), cultures céréalières, fourragères et maraîchères… De gros ballots de paille enveloppés de plastique blanc ou vert jonchent les champs tandis que des tracteurs longent de grands bâtiments agricoles aux toits de tôle ou des serres.À proximité immédiate des cultures, l’habitat diffus ou en extension des villages, sous forme de lotissements parfois à l’américaine, de maisons provençales ou de chalets savoyards, signale la présence du bassin d’emplois de Genève à quelques kilomètres. Les habitations sont parfois agrémentées d’arbres fruitiers, témoins d’un passé arboricole aujourd’hui révolu.Quelques campings plutôt luxueux témoignent d’un tourisme dû à la proximité du Lac Léman et des Monts Jura ainsi qu’un étang de pêche privée à Cessy et des terrains de golf à Divonne et Echennevex. Notons également le Bloc erratique de Riant Mont, un bloc de granit datant de l’ère glaciaire, site classé au début du XX° siècle puis par l’Union européenne.

Transformation

La plaine de Gex subit une pression importante due à la proximité de la Suisse. Le territoire est en mutation, entre un passé agricole et un présent urbanisé : maisons en construction au milieu des champs, zones d’activité à proximité des villages, dont la lisibilité disparaît tant le bâti s’étend, terrains à vendre, aménagements urbains en cours… Les constructions commencent à entamer les pentes des Monts Jura tandis que les villages se rejoignent le long des routes.L’agriculture s’intensifie, voyant sa surface se réduire au profit de l’urbanisation.

Objectifs de qualité paysagère

La plaine de Gex gagnerait à trouver un équilibre entre l’agriculture et l’urbanisation, évitant que la première ne disparaisse au profit de la seconde. Il conviendrait de stopper la consommation d’espace par les villas individuelles, de contrôler les extensions de villages en concentrant l’habitat en hameaux ou sous la forme de maisons mitoyennes.Les extensions des villages brouillent leur lisibilité : on ne reconnaît plus les centre bourgs. Ils perdent leur dynamisme au profit de lotissements épars qui deviennent de véritables quartiers autonomes.Le territoire devrait également préserver ses zones de bocage, comme sur le Mont Mussy, qui constitue aujourd’hui la dernière zone non encore habitée du secteur.

Plaine de l’Ain et plaine du Rhône en amont de Loyettes

08 Plaine de l Ain et plaine du Rhone en amont de Loyettes
Département  : Ain
 
Communes  : SAINT-SORLIN-EN-BUGEY, PARMILIEU, PONCIN, SAINT-JEAN-LE-VIEUX, CHATEAU-GAILLARD, PRIAY, SAINT-DENIS-EN-BUGEY, VARAMBON, AMBERIEU-EN-BUGEY, AMBRONAY, BETTANT, DOUVRES, LEYMENT, VAUX-EN-BUGEY, JUJURIEUX, NEUVILLE-SUR-AIN, PONT-D’AIN, AMBUTRIX, CHATILLON-LA-PALUD, SAINT-MAURICE-DE-REMENS, VILLETTE, VILLIEU-LOYES-MOLLON, DRUILLAT, SAINT-MARTIN-DU-MONT, LA BALME-LES-GROTTES, LEYRIEU, SAINT-BAUDILLE-DE-LA-TOUR, MEXIMIEUX, CHAZEY-SUR-AIN, BLYES, CHARNOZ, LAGNIEU, PEROUGES, SAINT-JEAN-DE-NIOST, SAINTE-JULIE, ANTHON, LOYETTES, SAINT-MAURICE-DE-GOURDANS, SAINT-VULBAS, ANNOISIN-CHATELANS, CHAVANOZ, HIERES-SUR-AMBY, SAINT-ROMAIN-DE-JALIONAS, VERNAS, BELIGNEUX, BALAN, BRESSOLLES, BOURG-SAINT-CHRISTOPHE, VERTRIEU
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 36792
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Des champs de maïs irrigués à perte de vue, mais qui coupent aussi au regard l’horizon dégagé de la plaine alluvionnaire : telle est l’image première de la Plaine de l’Ain et du Rhône en amont de Loyettes. Encadrée et traversée d’importantes voies de communication (Autoroutes A40 et A42, voie ferrée, RN89), la plaine se couvre d’infrastructures industrielles, anciennes et nouvelles (centrale nucléaire de Bugey, parc industriel de la plaine de l’Ain) et de lotissements. Quelques endroits, trop rares, offrent depuis les ponts des vues furtives sur l’Ain et le Rhône, pourtant omniprésents par le développement économique qu’ils induisent. Aux alentours de cette zone centrale, le Nord a conservé une agriculture traditionnelle cohérente avec son relief plus vallonné, où les pâturages et la forêt offrent des paysages souvent bucoliques. À l’Est, les côtières abordent en douceur les montagnes voisines du Bugey, parsemées çà et là de falaises parfois abruptes. Ici se côtoient un remarquable bâti, qui a su conserver son caractère traditionnel de pierres et de lauzes, et une agriculture discrète en adéquation avec la structure du terrain. Cependant, l’on note une tendance à l’agrandissement des parcelles où le maïs fait son apparition. Ici, la Grotte de la Balme offre aux visiteurs un mystérieux voyage vers le passé millénaire des eaux. Au sud, le confluent des deux rivières abrite un patrimoine naturel et paysager exceptionnel, heureusement protégé.

Identification

Ce sont le Rhône, au sud-ouest, et l’Ain, au nord-ouest, qui marquent géographiquement cette grande plaine agricole, traversée par les autoroutes A42 et A40, ainsi que par la RN84 et la voie ferrée. Sur ses bords orientaux, au pied des contreforts du Bugey et du plateau de l’île Crémieu, d’accueillants villages aux maisons en pierre calcaire surmontées de toits de lauzes.Au nord, une agriculture traditionnelle et polyvalente laisse peu à peu la place à la culture intensive du maïs, de plus en plus présente au fur et à mesure que l’on se dirige vers le sud. Ce dernier, urbanisé çà et là, fait l’effet d’un No Man’s Land colonisé par des activités de production : champs de maïs irrigués, bâtiments industriels disséminés, carrières alluvionnaires … et surtout la centrale nucléaire de Bugey et ses immenses champs de pylônes électriques. Marquée par l’eau et ses attraits productifs (irrigation, industrie nucléaire), la plaine offre cependant peu d’accès aux cours d’eau, souvent cachés par les cultures, la ripisylve ou un très léger relief.

Qualification

La Plaine de l’Ain et du Rhône en amont de Loyettes est marquée au premier abord par ses attraits économiques. L’agriculture intensive est facilitée par la platitude du relief et l’accès à l’eau. Encouragée également par la morphologie du terrain, l’industrie bénéficie des grandes infrastructures de transport qui bordent et traversent la région, faisant le lien avec l’agglomération voisine de Lyon. Ces voies de communication induisent un attrait résidentiel manifesté par des lotissements épars plus ou moins récents.Cependant, les lieux ne manquent pas d’attraits patrimoniaux. Ils abritent deux sites classés :-le confluent de l’Ain et du Rhône, à l’extrême sud, également classé Natura 2000 pour sa variété de peuplements végétaux et animaux, dont la célèbre Cistude d’Europe ou le castor ;-et la magique Grotte de la Balme, au sud-est, parmi les plus belles de France, avec sa mystérieuse rivière souterraine, son lac aux eaux limpides et ses majestueuses concrétions calcaires.À cela s’ajoutent d’accueillants villages en bordure est de la zone, dans les secteurs de Hières-sur-Amby, Verna et Jujurieux, et les paysages remarquables de la basse vallée de l’Ain, du Camp de la Valbonne, des côtières (L’île Crémieu, le Bugey, le Revermont, entre Ambérieu et Poncin), du rebord des Dombes sur la vallée de l’Ain, des berges du Rhône entre Loyettes et Groslée…

Transformation

Anciennement dominée par la polyculture et l’élevage, qui restent présents au nord, bien qu’en perte de vitesse, la région évolue depuis la seconde moitié du XX° siècle vers une intensification de l’agriculture et la monoculture du maïs, qui prend le pas du sud vers le nord. Cette mutation, toujours en cours, se traduit également par la création d’industries et la modernisation des infrastructures de transport (élargissement des routes et autoroutes). L’environnement de la plaine s’en trouve ainsi largement modifié, et l’ouverture de ses paysages peu à peu restreinte. Le caractère, la remarquable conservation du patrimoine bâti et l’attrait résidentiel de la bordure Est de l’unité paysagère, avec ses murets de vieilles pierres et ses maisons traditionnelles aux toits de lauzes, attirent déjà des constructions nouvelles. Encouragées par la proximité de l’agglomération lyonnaise, mais aussi par le développement économique de la plaine, celles-ci pourraient dénaturer un patrimoine jusque-là remarquablement préservé.

Objectifs de qualité paysagère

L’évolution de la plaine de l’Ain est marquée par l’intensification agricole, le développement industriel et l’urbanisation éparse. Elle pourrait être rendue cohérente avec son histoire et ses atouts patrimoniaux grâce à une maîtrise de l’extension du parc industriel de la Plaine de l’Ain, mais aussi en favorisant une diversification des cultures et une replantation des haies. Le bâti résidentiel gagnerait à conserver ses caractéristiques traditionnelles, que ce soit dans la rénovation ou dans la construction, tout particulièrement sur les contreforts du Bugey. Une meilleure intégration des lotissements d’habitation permettrait de préserver l’ouverture des paysages, qui personnalise la Plaine de l’Ain. Les bords de la rivière, quand ils ne sont pas industrialisés, sont également un atout touristique à ne pas négliger, notamment pour l’accès à l’eau qu’ils peuvent favoriser.

Plaine de Lavours et ses bordures

Département  : Ain
 
Communes  : LAVOURS, MASSIGNIEU-DE-RIVES, CHANAZ, LUCEY, RUFFIEUX, SAINT-PIERRE-DE-CURTILLE, VIONS, VIRIEU-LE-PETIT, SAINT-CHAMP, ARTEMARE, BELMONT-LUTHEZIEU, BEON, CEYZERIEU, CHAVORNAY, CULOZ, SAINT-MARTIN-DE-BAVEL, TALISSIEU, VIEU, VIRIEU-LE-GRAND, FLAXIEU, MARIGNIEU, POLLIEU, VONGNES, CONJUX, CRESSIN-ROCHEFORT
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 8662
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

La Plaine de Lavours, entre monts du Bugey, Grand Colombier et Mont Landard à l’Est du Lac du Bourget, est un havre naturel et agraire marqué par l’humidité, avec le Marais de Lavours, en son centre, remarquablement entretenu par les gestionnaires de la réserve naturelle du même nom, et le Rhône, à l’Est, à cheval sur les départements de l’Ain et de la Savoie.Autour du Marais, s’est installé un chapelet de villages souvent joliment rénovés. L’habitat traditionnel est préservé : granges ou fermes avec des pignons à rendents typiques ou maisons mitoyennes entourées de jardins ou vergers.La vigne et l’élevage bovin, ainsi que quelques parcelles de maïs constituent les principales occupations agricoles du territoire, ainsi que les peupleraies, autres marqueurs d’humidité, et les noyers, sur les zones plus sèches (coteaux). Le tourisme reste discret, malgré quelques aménagements peu heureux comme des mobil homes le long de l’Étang Bleu ou l’aménagement de la marina en cours sur le Canal de Savière.

Identification

La Plaine de Lavours constitue une petite unité (8 662 hectares), humide et plate (à 230 mètres d’altitude), traversée par le Séran et à l’Est par le Rhône. Elle est entourée de versants montagneux boisés : le Mont Landard à l’Est, qui borde le Lac du Bourget, le Grand Colombier au Nord et les rebords du Valromey, les derniers sommets des collines du Bugey à l’Ouest. Le Rhône, élargi par un barrage et canalisé (finissant au Sud par le Lac du Lit au Roi), marque à l’Est la frontière entre les départements de l’Ain et de la Savoie. En son centre, le Marais de Lavours, en partie cultivé, pâturé ou protégé (réserve naturelle), traversé de canaux, donne son nom à l’unité et constitue son principal attrait. Ceinturant le marais, de nombreux villages occupent les débuts des reliefs ou les buttes : Culoz, Béon, Artemare, St Martin de Bavel, Grammont, Ceyzérieu, Samissieu, Pollieu… le long de la RD904 ou de petites cantonales et, bien sûr, Lavours, entre le Rhône et le Marais. Au Nord, la ligne SNCF (Aix les Bains – Culoz – Bourg-en-Bresse – Lyon) longe la RD904 et constitue la limite de la Réserve naturelle.L’habitat est constitué de grosses granges à pignons à redents, aux toits de tuiles plates, souvent rénovées avec goût. Dans les villages, quelques jardins entourent les habitations. Des noyers, en retraits des zones humides, bordent les champs, souvent clos de murets de pierres, et les routes, ainsi que des vergers. Même en retrait du marais, l’humidité est présente, en témoigne les nombreux peupliers, en alignement le long des routes ou en peupleraies.

Qualification

L’unité, agraire dans son ensemble, ne manque pas d’attraits touristiques ou patrimoniaux cependant :- le Marais du Lavours, en partie protégé par la Réserve naturelle du Marais de Lavours, pâturée par des vaches Highlands pour éviter l’avancée de la forêt et où un sentier d’interprétation sur pilotis a été installé ;- le canal de Savière, entre le Rhône et le Lac du Bourget, qui a la particularité de s’écouler dans un sens ou dans l’autre, selon le débit et la hauteur du fleuve ;-le GR9, en provenance des crêtes du Grand Colombier, qui longe le Marais ;-l’aqueduc gallo-romain de Culoz, joliment mis en valeur ;-quelques châteaux : Montveyrand, Grammont, ainsi que des lavoirs entretenus ;-le Lac du Lit au Roi, zone de loisirs et d’hébergement pour les touristes et les résidents (pédalos, mobil homes, barques, camping…).L’agriculture occupe le territoire quand il n’est pas urbanisé ni protégé : vignes au pied du Colombier (Culoz) et vers le Bugey (caveau du Bugiste à Vongnes), élevage bovin et maïs sur les pentes douces dominant le Marais.Culoz est un bassin d’emplois encore dynamique, longtemps marqué par une importante plateforme SNCF, et où s’est installée une usine de climatiseurs (Ciat). À noter également une zone d’activité en cours de construction à Béon.

Transformation

Le caractère agraire de la Plaine de Lavours n’est pas menacé par des transformations majeures.Quelques éléments seront cependant à surveiller dans les prochaines années :- une légère déprise agricole sur les collines du Sud-est ;- un peu de pression urbaine à Culoz ;- quelques aménagement routiers, de type ronds-points, qui, enserrant des éléments patrimoniaux (lavoir, plantations), leur font perdre leur utilité.Seule transformation notable, l’aménagement d’une marina à Chanaz, le long du Canal de Savière, qui dénature l’aspect naturel des lieux, à préserver.

Objectifs de qualité paysagère

La Plaine de Lavours bénéficie d’une qualité de gestion indéniable : l’entretien du marais, la préservation de l’habitat et de l’activité agricole. La vigne, notamment, doit être préservée car elle constitue un rempart contre l’avancée de la forêt sur les versants boisés.

Plateau de Hauteville

Département  : Ain
 
Communes  : RUFFIEU, SUTRIEU, BELMONT-LUTHEZIEU, VIRIEU-LE-GRAND, ARMIX, LA BURBANCHE, HOSTIAS, EVOSGES, ARANC, CHALEY, CORMARANCHE-EN-BUGEY, HAUTEVILLE-LOMPNES, ONCIEU, PREMILLIEU, ROSSILLON, THEZILLIEU, TENAY, BRENOD, CHEVILLARD, LE GRAND-ABERGEMENT, OUTRIAZ, LE PETIT-ABERGEMENT, CHAMPDOR, CORCELLES, CORLIER, IZENAVE, NANTUA, LES NEYROLLES, SAINT-MARTIN-DU-FRENE, LANTENAY, VIEU-D’IZENAVE, BOYEUX-SAINT-JEROME, LOMPNIEU
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 23213
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Le plateau d’Hauteville est renommé pour son climat à la fois montagneux et doux, qui lui a valu l’installation de nombreux centres médicaux, maisons de convalescence ou de retraite et sanatoriums. Si l’activité est aujourd’hui un peu désuète, elle reste prégnante autour d’Hauteville-Lompnes, et est rejointe par le tourisme vert : ski de fond, randonnée, pisciculture…Mais le paysage du plateau est avant tout marqué par l’exploitation forestière et l’élevage : les prairies, entourées de pierres plantées, de haies éparses ou de bosquets, sont pâturées par des vaches ou des chèvres sur les replats, tandis que les reliefs accueillent des bois de chênes ou de hêtres.L’habitat, concentré dans des nombreux villages et hameaux, est typique du Bugey, avec ses maisons traditionnelles constituées d’un bâtiment unique et massif. Il accueille à la fois l’habitation, la grange et sa grande porte archée, et l’appentis surélevé pour stocker le foin, clôt parfois de lattes de pin. Les terrains sont clos de murets de pierres ou de pierres plantées et les habitations sont souvent surmontées de panneaux solaires (autour de Cormaranche et Hauteville), patrimoine typique du plateau. Au nord, quelques sites naturels ont mérité un classement ou une inscription : les tourbières de Malebronde et Colliard, dans la combe de Léchaud qui mène à l’agréable étang Marron. Ici, la nature est plus prégnante, et donne au paysage un caractère plus intimiste et préservé.

Identification

Le plateau d’Hauteville est un vaste territoire au relief doux, à environ 800 mètres d’altitude, cerné par les crêtes boisées, situé au sud de la cluse de Nantua, qui en fait sa limite Nord. À l’Est, les crêtes des Moussières le séparent du Valromey, à l’Ouest, la Grande Montagne des reliefs plus chahutés des monts de l’Ain. Le territoire domine au sud des gorges de l’Albarine et la cluse des Hôpitaux.Comme dans tout le Bugey, en fonction du relief, plat ou escarpé, l’élevage et l’exploitation forestière se répartissent le territoire, parsemé de nombreuses petites routes d’accès qui croisent la RD53, longée de frênes, noyers et chênes. Celle-ci traverse le plateau du nord au sud, passant par le village qui lui a donné son nom : Hauteville-Lompnes. Autre axe marquant le territoire, une ligne très haute tension en provenance du barrage de Génissiat.Au nord de Brénod, une sous-unité, plus naturelle et intimiste, contraste avec le territoire dans l’ensemble marqué par la ruralité. Ici, les tourbières font leur apparition, le long de la combe de Léchaud qui mène à l’étang Marron.Les prairies sont assez sèches et peu fertiles, le sol est calcaire, jonché de cailloux. Les parcelles sont séparées de pierres plantées typiques du Bugey.Les maisons traditionnelles sont constituées d’un seul bâtiment massif accueillant à la fois l’habitation, la grange et sa grande porte archée, et l’appentis surélevé pour stocker le foin, clos parfois de lattes de pin. La toiture en pan coupé est en ardoises ou en tuiles plates.Les terrains sont clos de murets de pierres ou de pierres plantées, tout comme les champs. Les habitations sont souvent surmontées de panneaux solaires (autour de Cormaranche et Hauteville), patrimoine typique de ce plateau. Quelques lavoirs agrémentent les villages, dont celui de Cormaranche, qui a été restauré.

Qualification

L’exploitation forestière (menée par l’Office national des forêts) et l’élevage bovin donnent au territoire du plateau d’Hauteville son caractère rural patrimonial. Les vaches à lait et à viande, mais aussi des chèvres (présence de quelques fruitières), paissent dans les pâturages, entourés de bois (chênes, hêtres). Plus près des villages, les scieries font leur apparition, tandis que des tas de bois coupé longent les routes. Une école de menuiserie, à Cormaranche, témoigne de l’importance de l’exploitation forestière dans la région.Mais le plateau bénéficie également d’une longue tradition médicale et paramédicale de sanatoriums, maisons de repos et de retraite, toujours en cours, notamment autour d’Hauteville. Le tourisme, pas seulement « médical », est également présent, avec des pistes de ski de fond et des sentiers de randonnée (GR9, Tour du Valromey), ainsi qu’un étang de pêche au Genévray.Enfin, le territoire est également renommé pour la pierre de Hauteville, qu’une carrière toujours en activité exploite : cette pierre claire striée de veines rosées est utilisée pour fabriquer des dalles ou des pierres de construction.Quelques sites naturels, notamment au nord du territoire, ont mérité un classement ou une inscription : les tourbières de Malebronde et Colliard, dans la combe de Léchaud qui mène à l’étang Marron. Ici, la nature est plus prégnante, et donne au paysage un caractère plus intimiste et préservé.

Transformation

Le paysage du plateau d’Hauteville ne vit pas de transformations importantes, mais quelques légers signes de changement demandent à être surveillés :- la forêt gagne du terrain sur les pentes où l’élevage ne pâture plus, tandis que les exploitations agricoles s’agrandissent : signe d’intensification ?- le développement des sports de nature en lien avec un suivi médicalisé peut entraîner la création d’infrastructures nouvelles susceptibles de détériorer le paysage (résidences hôtelières, aménagements, projet de camping autour du Marais de Vaux…).

Objectifs de qualité paysagère

Si le plateau d’Hauteville ne subit pas de pressions majeures, il convient cependant d’encourager l’élevage, qui semble déserter peu à peu les zones pentues, en voie de recolonisation par la forêt. Mais l’équilibre entre les bois et les prés est ici bien respecté et peut constituer une leçon pour des territoires voisins.Le Marais de Vaux, près de Cormaranche et Hauteville, où se concentre une légère pression touristique, semble susciter les convoitises : un projet de camping pourrait être évité par le classement du site, qui le mérite.

Plateau de la Dombes des étangs

28 Plateau de la Dombes des etangs
Département  : Ain
 
Communes  : SAINT-REMY, VERSAILLEUX, CHALAMONT, CHATENAY, CRANS, RIGNIEUX-LE-FRANC, SAINT-NIZIER-LE-DESERT, VILLETTE, DOMPIERRE-SUR-VEYLE, LENT, PERONNAS, SERVAS, CONDEISSIAT, MONTRACOL, SAINT-ANDRE-LE-BOUCHOUX, SAINT-ANDRE-SUR-VIEUX-JONC, MONTCET, VANDEINS, SULIGNAT, CHAVEYRIAT, CHANOZ-CHATENAY, CHATILLON-SUR-CHALARONNE, NEUVILLE-LES-DAMES, ROMANS, SAINT-GEORGES-SUR-RENON, SAINT-JULIEN-SUR-VEYLE, VONNAS, BUELLAS, MONTHIEUX, RELEVANT, SAINTE-OLIVE, SAINT-TRIVIER-SUR-MOIGNANS, SANDRANS, RANCE, SAINT-JEAN-DE-THURIGNEUX, SAVIGNEUX, SAINT-DIDIER-SUR-CHALARONNE, ILLIAT, VILLARS-LES-DOMBES, BOULIGNEUX, LA CHAPELLE-DU-CHATELARD, MARLIEUX, LE PLANTAY, SAINT-GERMAIN-SUR-RENON, AMBERIEUX-EN-DOMBES, LAPEYROUSE, MONTLUEL, SAINTE-CROIX, SAINT-ELOI, SAINT-MARCEL, MEXIMIEUX, PEROUGES, PIZAY, BIRIEUX, BOURG-SAINT-CHRISTOPHE, FARAMANS, JOYEUX, LE MONTELLIER, CIVRIEUX, SAINT-ANDRE-DE-CORCY, L’ABERGEMENT-CLEMENCIAT, BANEINS, DOMPIERRE-SUR-CHALARONNE, PEYZIEUX-SUR-SAONE, SAINT-ETIENNE-SUR-CHALARONNE, VALEINS, CHANEINS, AMAREINS-FRANCHELEINS-CESSEINS, VILLENEUVE, SAINT-PAUL-DE-VARAX
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 81921
 
Carte(s) IGN : 3029E - 3129O - 3030E - 3130O

Impression générale

Paysage de champs cultivés, d’élevage, d’étangs et de boisements, dans lequel l’eau est omniprésente. Le relief est très peu marqué ; les altitudes moyennes du plateau se situent autour de 250m sur l’essentiel de l’unité, et autour de 300m aux extrémités est et sud-est de l’unité.le trait caractéristique du plateau de la Dombes est le système des étangs mis en eau ou vidés par le biais des thous (vannes) ; l’économie locale a longtemps été basée sur l’assolement culture / étang : l’étang est périodiquement mis en \’assec\’ pour la culture après quelques années d’évolage (étang en eau pour la pisciculture). La période d’évolage a tendance à s’allonger aujourd’hui, et certains étangs demeurent définitivement en eau.L’unité peut être découpée en trois secteurs dans lesquels l’agriculture est différente :. Dans la partie nord-est, ce sont les prairies, pâturages et cultures fourragères qui dominent : c’est la Dombes laitière.. Dans les parties nord-ouest et centrale, on peut parler de Dombes mixte puisque les prairies et les pâturages côtoient les cultures céréalières.. La partie sud - la Dombes des cultures - est marquée par les cultures céréalières et industrielles.Le paysage est marqué par la présence de grosses fermes isolées en pisé.

Identification

Structuration logique de l’unité autour de pratiques agricoles particulières, en grande partie liées à la présence des étangs (assolement culture / étang).Structuration logique à échelle plus restreinte, toujours liée à l’agriculture vue cette fois comme fournisseur de ressources alimentaires sur un territoire plus vaste.limites de l’unité : Structure très lisible :1) Interne : Deux grandes routes et voie ferrée SO/NE - Routes en levée souvent bordées d’alignements de platanes - Haies - Réseau d’étangs.2) Bordure : ligne TGV à l’ouest - lisière forêt à l’estPaysage de plateau agricole d’altitude moyenne voisine de 250 m (champs cultivés, élevage, boisements) où l’eau est omniprésente par le réseau des étangs. Les étangs sont les témoins encore vivants d’une agriculture basée sur l’assolement culture / étang ; l’étang est périodiquement mis en \’assec\’ pour la culture après quelques années d’évolage (mise en eau pour la pisciculture). Aujourd’hui, certains étangs restent en eau.L’unité est structurée par ce réseau d’étangs, par les haies limitant les champs et par un réseau de routes en levée qui rappellent continuellement la présence de l’eau dans le paysage.L’unité peut être découpée en trois secteurs dans lesquels l’agriculture est différente :. Dans la partie nord-est, ce sont les prairies, pâturages et cultures fourragères qui dominent : c’est la Dombes laitière.. Dans les parties nord-ouest et centrale, on peut parler de Dombes mixte puisque les prairies et les pâturages côtoient les cultures céréalières.. La partie sud - la Dombes des cultures - est marquée par les cultures céréalières et industrielles.Le paysage est marqué par la présence de grosses fermes isolées en pisé.La structure de l’unité est lisible aussi bien sur le terrain que sur la carte, au moins dans ses grandes lignes en ce qui concerne la carte. On pourrait en effet avoir l’impression en lisant une carte que le paysage est beaucoup plus ouvert et monotone qu’il n’est en réalité puisque les haies n’aparaissent pas sur la carte alors qu’elles rythment le paysage et lui donnent une dimension humaine (limite l’impression de vastitude et crée des vues variées et constamment renouvelées).La Dombes apparaît comme un paysage de France rurale avec ses pâturages, ses cultures, ses fermes et ses bourgs ; l’eau y est omniprésente par les étangs et rivières, notamment la Chalaronne. L’horizontalité du plateau est rompue par le réseau des haies. Le ciel se reflète dans les étangs. En descendant vers le sud, le paysage agricole se modifie pour prendre un aspect plus industriel.

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : alignement de platanes (remarquable) ; centre de Chalamont (remarquable) ; Châtillon (remarquable) ; FORETS ET ETANGS DE LA DOMBES (remarquable) ; LA CHALARONNE (remarquable) ; LA DOMBES DES ETANGS (remarquable) ; parc ornithologique (remarquable) ; Pérouges (remarquable) ; St Trivier (remarquable). Attraits :1) économique, essentiellemnt lié à l’agriculture : . élevage bovin vers le nord, cultures essentiellement céréalières vers le sud,. pisciculture dans les étangs, associée à la location des terres pour la chasse,. exploitation et vente de bois de chauffage.2) touristique : . paysage des étangs,. parc des oiseaux de Villars les Dombes,. petites villes de Chatillon sur Chalaronne, Pérouges,. gastronomie locale : grenouilles3) résidentiel : prix encore acceptables / agglomération lyonnaise

Transformation

Le paysage apparaît stable, avec quelques risques de déprise agricole et de modification des modes de culture : le système de l’assolement des étangs pour la mise en culture, même s’il demeure encore aujourd’hui, n’est plus l’unique règle ; certains étangs demeurent en eau, et d’autres sont définitivement asséchés pour la mise en culture ou en prairie.++++++ ATTENTION à l’attrait résidentiel pour personnes travaillant sur l’agglo lyonnaise ⇒ dvpt urbanisation et réseaux de déplacements à maitriser. Précisions : Les trames agricoles ont d’ores et déjà été modifiées : agrandissement des parcelles dans certains secteurs avec disparition des haies.Urbanisation

Objectifs de qualité paysagère

Maintenir un fonctionnement agricole proche du système traditionnel d’assolement des étangs pour la mise en culture.Favoriser la rénovation du patrimoine bâti ou la construction de bâtiments neufs dans les volumes, les couleurs et les implantations propres à la région.

Plateau de la Dombes forestière

10 Plateau de la Dombes forestiere
Département  : Ain
 
Communes  : VARAMBON, CHATILLON-LA-PALUD, CHALAMONT, CHATENAY, CRANS, RIGNIEUX-LE-FRANC, VILLETTE, VILLIEU-LOYES-MOLLON, MONTAGNAT, DRUILLAT, CERTINES, DOMPIERRE-SUR-VEYLE, LENT, PERONNAS, SERVAS, LA TRANCLIERE, BOURG-EN-BRESSE, MEXIMIEUX, PRIAY
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 13906
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

« Que de forêts, que de forêts ! », pourrait-on s’exclamer en regardant la carte de la Dombes forestière, qui porte en effet bien son nom. Et le visiteur ne sera pas déçu : c’est un paysage boisé qu’il rencontre, à deux pas de Bourg-en-Bresse. Une forêt préservée, parce qu’exploitée, qui cache en son sein une multitude d’étangs.Là où la forêt est absente, les chênes, charmes et châtaigniers laissent la place aux cultures de maïs essentiellement, qui profite de l’humidité ambiante, de tournesols et céréales, ainsi qu’aux élevages de vaches laitières. Au nord, l’influence de la Bresse se fait déjà sentir : quelques élevages de volailles apparaissent.Au nord aussi, le promeneur profitera des nombreux chemins aménagés dans les bois, et pourra – rarement, hélas – accéder aux nombreux étangs qui les jalonnent. Hélas, car de nombreux accès à l’eau sont interdits : les plans d’eau sont souvent réservés à la pisciculture…Dans cette alternance de paysages agricoles ouverts et forestiers plus intimes, les villages, accueillants, les hameaux, tranquilles, et les fermes isolées sont parfois, mais rarement encore, rejoints par un habitat nouveau qui détonne avec le bâti traditionnel. On redoute, à l’Est du territoire, l’influence de la côtière de la rivière Ain, voisine, fortement altérée par le mitage urbain.

Identification

On appréhende parfaitement sur une carte la spécificité de cette unité paysagère toute en longueur de 13 906 hectares au sud de l’agglomération de Bourg-en-Bresse : la forêt et les étangs. À la lisière des forêts, la Dombes des étangs prend le relais à l’Ouest. Le piedmont du Revermont, au nord, et la rupture de pente de la côtière de la rivière Ain, au sud, font les limites Est de l’unité. Sur ce plateau à environ 300 m d’altitude, les forêts (chênes, charmes, châtaigniers), les cultures (maïs essentiellement, tournesol et céréales), l’élevage (vaches laitières) et les étangs sont imbriqués les uns dans les autres en un paysage verdoyant.Le réseau des routes et chemins est caractérisé par de nombreuses restrictions d’accès aux abords des étangs, réservés à la pisciculture. Il est pourtant tentant de cheminer sur ces voies, bordées de talus et fossés bien entretenus, et entourées de bois tout autant soignés où les plans d’eau semblent cachés.L’habitat se présente sous la forme de petits villages, de hameaux et de grosses fermes isolées (mas), qui tendent à s’étendre par la construction de pavillons ou de bâtiments agricoles sur leur pourtour. Quelques châteaux se calfeutrent derrière un bosquet (Richemont, Bécassinière). Les rues larges des villages, le long desquels les maisons sont en général mitoyennes, s’urbanisent, notamment par le biais d’enrobés de couleurs uniformes.Le nord de l’unité présente une surface de forêts plus importante et plus structurée par des chemins forestiers que dans le sud. Par ailleurs, la proximité de la Bresse se fait ici sentir : quelques élevages de volailles de Bresse AOC apparaissent.

Qualification

La Dombes forestière présente des attraits économiques liés à l’agriculture (culture de maïs, céréales et tournesol, élevage bovin pour la production de lait), à la production de bois de chauffage et à la pisciculture dans les étangs. L’exploitation forestière, plus organisée au nord, se dévoile dans le paysage par des zones de coupes, des tas de bois coupé soigneusement rangés le long des routes et une forêt parfaitement entretenue. Ce territoire présente également des attraits touristiques et liés aux loisirs de proximité urbaine, grâce notamment à la notoriété de la Dombes. Les aménagements des forêts permettent de nombreuses promenades, notamment au nord dans les forêts de Seillon et de la Rena. Cependant, les nombreuses restrictions d’accès aux étangs ou aux forêts privées donnent un sentiment d’intrusion peu propice au tourisme. Il faut mériter les beautés naturelles de la Dombes forestière, tout comme ses attraits patrimoniaux, à l’instar du château de Richemont, bien caché derrière la forêt.

Transformation

Le paysage de la Dombes forestière est a priori stable, mais quelques risques sont à signaler :- une évolution pourrait découler de l’abandon de l’exploitation de la forêt, de la déprise agricole et du développement de l’habitat résidentiel, qui émerge parfois au milieu de terres agricoles, loin de tout hameau ;- la forêt pourrait être rendue vulnérable également par l’extension des cultures ou la construction de bâtiments (résidentiels ou agricoles) ;- accolée à la côtière de la rivière d’Ain, dont les paysages sont déjà largement altérés, la Dombes forestière risque enfin, sur sa façade sud-est, d’être gagnée par le phénomène du mitage urbain.

Objectifs de qualité paysagère

Le principal risque pour la Dombes forestière est lié au voisinage de la côtière de la rivière Ain. Il convient de maintenir une coupure vis-à-vis de cette voisine, largement mitée et altérée dans ses paysages par l’extension des zones construites (pavillons) autour des villages mais également en discontinuité avec eux.

Plateau du Retord

27 Plateau du Retord
Département  : Ain
 
Communes  : CORBONOD, SONGIEU, BILLIAT, INJOUX-GENISSIAT, LHOPITAL, VILLES, CHATILLON-EN-MICHAILLE, LE POIZAT, SAINT-GERMAIN-DE-JOUX, LALLEYRIAT, BRENOD, LE GRAND-ABERGEMENT, HOTONNES, LE PETIT-ABERGEMENT, LES NEYROLLES, CHANAY
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 12387
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Au-dessus de 1 000 mètres d’altitude, le Plateau du Retord est le pays des pâturages et de la nature parfois sauvage. Il offre un paysage unique dans l’Ain, de par sa morphologie calcaire et peu tourmentée et ses activités agricoles et touristiques qui ont su rester discrètes. On y appréciera ces fermes d’alpages isolées et élégamment rénovées, les forêts denses de conifères et hêtres, les pâturages où estivent des charolaises, agrémentés parfois de dolines, cuvettes souvent profondes où l’eau stagne quelque temps.Des crêtes du Colombier à la Forêt de Moussière, le randonneur fera le « Tour du Vallomey » (GR 9) en passant par le plateau, ses rares villages et ses panoramas impressionnants (comme au Crêt du Nu, au Col de Richemond ou à Lalleyrat).En dehors des lignes très haute tension venues de Génissiat et de la petite station des Plans d’Hotonnes, rares sont les aménagements qui défigurent un paysage resté naturel, sauvage parfois, à proximité pourtant des agglomérations de Nantua ou Bellegarde-sur-Valserine.

Identification

Le Plateau du Retord offre un paysage naturel unique dans le département de l’Ain, par ses dimensions (12 387 hectares) sa morphologie et son type d’occupation.Il est bordé à l’Est par le Crêt du Nu, qui culmine à 1 350 mètres, dans la chaîne du Colombier, et, au Nord, par les côtières de la Cluse de Nantua, prolongées par la ligne de crête des rebords de la Forêt de Moussière au Nord-ouest. Il suit ensuite les crêtes (à environ 1 000 m) au-dessus du Grand Abergement et d’Hotonnes au Sud.Deux lignes électriques très haute tension coupent l’unité au Nord et à l’extrême Sud, en provenance du barrage de Génissiat, effectuant une trouée dans les forêts d’altitude.Le relief est doux, incliné d’Est en Ouest entre 1 000 et 1 300 mètres, les altitudes montant progressivement vers l’Est et le Colombier. La végétation est typique des alpages : des prairies fleuries bordées de hêtraies et de forêts de conifères, où estivent des charolaises ou des chevaux. La caillasse calcaire affleure : aucune prairie n’est cultivée, mais elles sont épierrées pour constituer les murs qui délimitent les parcelles. De nombreux abreuvoirs permettent aux troupeaux de se désaltérer, parfois clôturés pour protéger les bêtes de la profondeur des dolines. Les bâtiments agricoles témoignent, par leur bon entretien et leur aspect souvent rénové ou neuf, du dynamisme de l’agriculture d’élevage sur le plateau.L’habitat, constitué de fermes hautes, aux toits de tôle et petites fenêtres, est rare et dispersé, en dehors du Nord. Ici, quelques villages (Lalleyrat, Le Poizat) suivent le début de la RD 55 en provenance de la Cluse de Nantua. Sur les pâturages d’altitude, un habitat temporaire et disséminé est constitué de chalets en pierres, écrasés au sol, construits en moellons liés au mortier de chaux, avec une toiture à croupe couverte en tôle. À Lalleyrat, la proximité en contrebas de l’A40 se fait sentir avec quelques pavillons neufs, cependant anecdotiques sur l’ensemble de la zone.

Qualification

Les paysages sont naturels, discrètement occupés par l’élevage bovin, ses fermes et hameaux. Charolais, chevaux et, plus rarement moutons, occupent les estives, où sont souvent installés des abreuvoirs, palliant la sécheresse en l’absence de dolines (cuvettes humides parfois très profondes). Les forêts de hêtres et de sapins sont exploitées également, eut égard aux troncs coupés qui longent souvent les rares routes.Un chemin de grande randonnée, le « Tour du Vallomey » (GR 9), encercle le Plateau, depuis le sud du Colombier jusqu’à la Forêt de Moussière, en passant par le Crêt de Beauregard et les villages de Lalleyrat et du Poizat. L’ensemble du plateau est maillé de chemins de randonnée offrant de magnifiques balades dans des paysages souvent sauvages.Seuls aménagements touristiques notables, et néanmoins discrets : un camp de vacances à Lalleyrat, qui offre également un étang aux pêcheurs, et les aménagements de la petite station de ski des Plans d’Hotonnes (remontées mécaniques, parkings, hébergements et restaurants).Le Col de Richemond (1 030 m), à l’extrême sud du Plateau, offre une vue imprenable sur la vallée du Rhône, en direction de Génissiat. Un monument en l’honneur des maquisards y a été installé.

Transformation

Les paysages du Plateau du Retord sont stables dans leur ensemble. On pressent une légère déprise agricole dans quelques prairies qui s’enfrichent ou se boisent, mais l’agriculture extensive semble dynamique.En dehors de quelques exceptions, l’habitat agricole est rénové avec des matériaux de qualité, en accord avec le bâti traditionnel : épais murs de pierres, tuiles plates ou en tôle, appentis de bois… Au nord, à Lalleyrat et au Poizat, la proximité de la Cluse de Nantua et de l’A40 se fait sentir, avec la construction de quelques pavillons aux murs enduits de couleurs criardes, peu cohérentes avec l’architecture du plateau. Les aménagements de la station des Plans d’Hotonnes (parkings, bâtiments d’accueil) ne s’accordent pas non plus avec les constructions traditionnelles, mais ne semblent pas se développer outre mesure.

Objectifs de qualité paysagère

Le Plateau du Retord doit maintenir son agriculture extensive, qui doit elle-même s’attacher à conserver aux bâtiments leur structure traditionnelle.Les aménagements touristiques, liés principalement aux activités de loisirs hivernales, devraient se préoccuper de l’aspect du territoire en dehors des périodes d’activité, notamment en intégrant au mieux les parkings et bâtiments d’accueil.Le paysage du Retord gagnerait également à enterrer quelques lignes électriques, étant déjà fortement marqué par les installations très haute tension en provenance de Génissiat.

Plateaux du Haut-Bugey et vallée de la Sémine

27 Plateaux du Haut Bugey et vallee de la Semine
Département  : Ain
 
Communes  : CHARIX, MONTANGES, PLAGNE, SAINT-GERMAIN-DE-JOUX, ECHALLON, APREMONT, ARBENT, BELLIGNAT, BELLEYDOUX, GIRON, GROISSIAT, OYONNAX, MARTIGNAT, MONTREAL-LA-CLUSE, NANTUA, CHAMPFROMIER
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 15986
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Aux confins de Rhône-Alpes, en partie intégrés au Parc naturel régional du Haut-Jura, les plateaux du Haut-Bugey et la vallée de la Sémine sont cernés par le dynamisme des activités humaines dans les vallées adjacentes : Oyonnax, Nantua, Bellegarde, sans en subir une influence qui nuirait à son caractère agraire, voire naturel. Quelques constructions nouvelles sacrifient ici cependant hélas à la mode des maisons néo-provençales ou des chalets savoyards.Le calme et la tranquillité règnent ici, entre le Bugey et le Jura. Le contraste peut être cependant saisissant entre les pâturages où paissent des vaches laitières aux abords de fermes isolées cossues et basses et les routes forestières sinueuses, bordées de talus rocheux moussus, à l’ambiance humide et fraîche, et les prés secs, où le calcaire affleure.Les villages, présents sur les plateaux et dans la vallée de la Sémine semblent endormis, bien que rénovés. Marquée par une tradition industrielle qui exploitait son cours (moulins, diamanteries, scieries…), la Sémine bénéficie aujourd’hui d’un projet de protection (classement au titre des sites et monuments) sur sa partie aval qui rejoint la Valserine, pour son paysage emblématique des vallées du massif jurassien du Haut-Bugey. La rivière, sauvage et pittoresque, offre l’accès à des marmites de géants ainsi qu’à la carrière des Mares, renommée pour la présence d’un site géologique exceptionnel : un récif corallien fossile.

Identification

Les plateaux du Haut-Bugey et la vallée de la Sémine occupent le nord de la cluse de Nantua entre la vallée de l’Ange et l’agglomération d’Oyonnax à l’Ouest et la vallée de la Valserine à l’Est, jusqu’aux limites de la région Rhône-Alpes. Les limites du territoire sont claires et constituées par le relief.De nombreuses forêts (Montréal, Macretet, Echaillon, Champfromier…) couvrent les reliefs, en général plutôt doux et réguliers, situés entre 800 et 1 200 mètres d’altitude. La vallée de la Sémine, encaissée au centre de l’unité paysagère, se fait parfois gorge. Son joli cours constitue l’espace le plus peuplé et urbanisé des lieux. De nombreuses fontaines, sources, lavoirs et citernes bordent les routes ou agrémentent les villages, signes de l’importance de la ressource en eau dans un milieu plutôt sec et calcaire.Le paysage alterne ainsi entre la forêt qui occupe les pentes escarpées et les hauteurs, exploitée par l’Office national des forêts, et les ouvertures constituées de champs et prairies sur les zones plates ou dans les combes, entrecoupées de bosquets ou de haies de noyers, notamment le long des routes. Un habitat isolé couvre l’ensemble du plateau : ce sont de grandes fermes basses, bordées d’arbres fruitiers ou de noyers, où la grange est en général située à l’arrière, déjà typiques du Jura, adaptées au relief et aux pratiques agricoles. Les terrains sont parfois bordés de pierres plantées. Sur le plateau de l’Echaillon, cependant, l’habitat est disséminé aux alentours des bourgs, sans aucune cohérence architecturale : chalets savoyards ou en bois, pavillons néo-provençaux…

Qualification

Les plateaux du Haut-Bugey et la vallée de la Sémine constituent un paysage essentiellement agraire. L’élevage bovin laitier, très présent, avec ses bâtiments aux toits de tôle, côtoie des forêts exploitées par l’Office national des forêts, qui informe le public de son action par de nombreux panneaux, plus ou moins récents.Le tourisme est présent, notamment à Giron, où passe le GR9 (Tour de la Valserine) et ont été aménagés des pistes de ski de fond et un important centre de vacances. Le Lac Genin, classé au titre des Sites et Monuments naturels entre les forêts d’Oyonnax et d’Echaillon, s’étend dans l’ écrin des boisements. Un tourisme plutôt local y pratique la pêche et la baignade, logé dans un camping caché sous les arbres. Autre site classé, la Roche Fauconnière, est une falaise au milieu des sapins, remarquable uniquement à l’échelle du territoire. Le nord de l’unité paysagère fait partie au Parc naturel régional du Haut-Jura, ce qui est significatif en termes de valeur des lieux. Quelques monuments aux maquisards témoignent d’une histoire récente douloureuse.Les villages, en général bien intégrés au paysage, semblent souvent endormis, bien que certains bâtiments soient rénovés.Le sud de la vallée de la Sémine est en cours de classement (commune de St Germain de Joux), pour son paysage emblématique des vallées du massif jurassien du Haut-Bugey. La rivière, ici sauvage, et pittoresque, bien que peu visible envahit l’espace de son puissant et incessant bruissement. Elle offre des accès rares à des marmites de géants ainsi qu’à la carrière des Mares, renommée pour la présence d’un site géologique exceptionnel : un récif corallien fossile.L’influence du bassin d’emplois d’Oyonnax, Bellegarde et Nantua se fait sentir à l’ouest et au sud, où l’habitat résidentiel, présent depuis longtemps, se développe. Sous le village de Plagne au sud, une carrière souterraine de calcaire exploite le sol, pour la production de verre transparent.

Transformation

Les plateaux du Haut-Bugey et de la vallée de la Sémine vivent quelques transformations qui ne lui font cependant pas perdre leur caractère agraire :- les villages s’étendent, notamment à l’ouest et au sud, brouillant les cœurs de bourgs, sous la forme de lotissements peu cohérents avec la tradition locale d’habitat isolé ou de maisons néo-provençales ou de chalets savoyards incongrus ;- les prairies se boisent sur les reliefs, mais sans menacer nettement le paysage de fermeture, dans l’ensemble entretenu par l’agriculture ;- quelques lignes électriques endommagent la beauté des combes.La vallée de la Sémine est le témoin d’un passé industriel utilisateur du cours d’eau aujourd’hui révolu (diamanteries, tourneries, scieries, moulins…).

Objectifs de qualité paysagère

Le territoire des plateaux du Haut-Bugey et de la vallée de la Sémine mérite d’encourager son agriculture, qui marque son identité, notamment sur les reliefs où la forêt pourrait prendre l’avantage.L’architecture des constructions nouvelles gagnerait à s’inspirer des traditions et des couleurs locales, plutôt que de sacrifier à la mode des maisons néo-provençales ou des chalets savoyards.

Plateaux du Revermont et vallée du Suran

05 Plateaux du Revermont et vallee du Suran
05 Plateaux du Revermont et vallee du Suran
Département  : Ain
 
Communes  : PONCIN, CHAVANNES-SUR-SURAN, CIZE, CORVEISSIAT, DROM, GERMAGNAT, GRAND-CORENT, POUILLAT, SIMANDRE, HAUTECOURT-ROMANECHE, BOHAS-MEYRIAT-RIGNAT, NEUVILLE-SUR-AIN, TREFFORT-CUISIAT, DRUILLAT, JOURNANS, REVONNAS, SAINT-MARTIN-DU-MONT, TOSSIAT, JASSERON, RAMASSE, MEILLONNAS, VILLEREVERSURE
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 18316
 
Carte(s) IGN : 3228OT-3230OT

Impression générale

La vallée du Suran semble se cacher, entre le Revermont, premier chaînon jurassien à l’Ouest, et les crêtes qui dominent les gorges de l’Ain à l’Est. Encore préservé des assauts de l’urbanisme, à peu de distance de la grande ville de Bourg-en-Bresse, ce havre rural n’a pas encore l’austérité du relief jurassien. Le Suran serpente du nord au sud en offrant des paysages variés. La rivière se fait tantôt ruisseau au milieu des prés, tantôt secrète quand elle est bordé d’arbres. Le long de la route départementale 42 qui longe le Suran, les petits villages et hameaux sont faits de belles maisons mitoyennes en pierre, pourvues d’une grande porte en anse de panier encadrée par de blocs calcaires taillés. Sur les crêtes qui dominent la vallée de l’Ain, un bâti plus ancien encore ajoute à la richesse patrimoniale , comme à St Maurice des Châteaux, où le visiteur bénéficie d’une vue impressionnante sur les gorges et les montagnes du Jura, ou à l’Abbaye de Sélignac.Les activités humaines sont ici dictées par le relief. Les cultures et l’élevage de bovins (producteurs du lait dont on fait le comté ou charolais pour leur viande succulente) occupent les plateaux, les dépressions et les faibles pentes. Quand le relief se fait plus prononcé, les chaînons sont occupés par des taillis de buis et de chênes tortueux. Ce joli paysage rural fait l’effet d’être isolé et protégé par les chaînons qui limitent le champ de vision. Formé par un doux relief, le cours du Suran et l’occupation de l’espace (prairies, troupeaux), l’ensemble est reposant. On ressent parfois un petit air d’abandon dans certains hameaux reculés ou dans certains secteurs où les friches semblent gagner du terrain. Les vastes et beaux panoramas ouverts vers l’Est offrent un contraste avec cette impression de territoire isolé.

Identification

Située à l’Est de Bourg-en-Bresse, cette unité de 18 316 hectares est constituée par la vallée du Suran, entourée parallèlement des crêtes qui dominent la vallée de l’Ain à l’Est et du plateau du Revermont à l’Ouest, premier chaînon bordier extérieur jurassien. Principale voie de communication, la RD42 traverse du sud au nord dans le même axe que la rivière. Au nord, le département du Jura, et au sud, à l’extérieur de l’unité, l’intersection de l’A40 entre Bourg-en-Bresse et Genève, font les limites de l’unité.La morphologie karstique du secteur est bien marquée : le calcaire affleure, le sol est pauvre, les bouleaux en témoignent. On rencontre fréquemment des « polies », comme la cuvette de Drom, une forme karstique typique constituée par l’assèchement d’anciens lacs. Le relief ne présente pas réellement un caractère montagnard ; les altitudes s’échelonnent de 300 mètres au bord du Suran à 700 mètres au plus haut. En parcelles limitées par des tas de pierres ramassées dans les champs ou par des piquets envahis de végétation, les cultures occupent les zones les moins pentues de la vallée, ainsi que les plateaux et dépressions. Puis, les taillis de petits chênes et de buis ou les boisements (chênes, érables, noisetiers, bouleaux…) prennent le relais sur les pentes plus marquées.Le caractère rural est très marqué, notamment par la présence d’élevage bovin (lait, essentiellement pour la fabrication du comté dans les fruitières locales, et viande), de prairies, de culture de maïs et dans une moindre mesure de céréales. Quelques arbres fruitiers et vignes subsistent, ainsi que des noyers très souvent plantés en bordure des champs. L’habitat est groupé en hameaux et villages positionnés généralement dans les dépressions karstiques ou sur les rives du Suran. Le bâti traditionnel est de type maison-bloc. On accède à l’habitation, située à l’étage, par un escalier extérieur au-dessus de l’entrée de la cave. Les bâtiments d’exploitation - étable, grange et éventuellement cellier - sont mitoyens de l’habitation. Ils sont souvent pourvus d’une grande porte en anse de panier à encadrement de pierres.

Qualification

La vallée du Suran et les plateaux du Revermont présente une valeur économique liée à l’agriculture. L’élevage bovin laitier pour la fabrication du comté et l’élevage de charolais pour la viande sont surtout présents au nord de l’unité, entre Chavannes et Arnans. La culture du maïs est en développement, comme souvent dans l’Ain.Les paysages, les richesses naturelles et le patrimoine bâti présentent également des intérêts touristiques et culturels. On y pratique la randonnée pédestre ou la pêche dans le Suran. La partie Est offre des points de vue remarquables vers la vallée de l’Ain, le Bugey et le Jura. On y visite des sites historiques ou naturels majeurs, comme la Réserve naturelle de Hautecourt ou l’Abbaye de Sélignac.

Transformation

Le paysage présente quelques signes d’évolution liée notamment à la déprise agricole (abandon de bâtiments, apparition de friches dans certains secteurs, augmentation des surfaces boisées) et à la modification des pratiques agricoles (augmentation des surfaces consacrées à la culture du maïs). Il ne semble toutefois pas que l’agriculture soit en passe de disparaître.Tandis que des maisons anciennes semblent abandonnées, quelques zones pavillonnaires commencent à apparaître à l’extérieur des hameaux et villages, ce qui peut entraîner un mitage encore peu visible et une perte d’identité.

Objectifs de qualité paysagère

La préservation des caractéristiques et de la lisibilité de ce paysage passe par le maintien d’une agriculture et de pratiques de gestion du territoire inspirées des pratiques traditionnelles qui ont su s’adapter à la morphologie du terrain :- pâturages, prairies et cultures dans la vallée du Suran, sur les plateaux et dans les dépressions karstiques, en évitant le développement de la culture du maïs, peu adaptée à la sécheresse du climat et du sol,- taillis et zones boisées uniquement sur les pentes plus fortes, et non sur les plateaux pour éviter la fermeture des vues.En privilégiant les méthodes et matériaux traditionnels lors des travaux de rénovation et d’entretien, le patrimoine bâti traditionnel - qui est une des richesses du secteur – sera préservé de modifications qui peuvent lui faire perdre son caractère. De même, l’implantation de l’habitat gagnera à préserver l’implantation traditionnelle en hameaux, plutôt que de se disperser en rase campagne.

Val d’Ortan

30 Val d Ortan
Département  : Ain
 
Communes  : DORTAN, OYONNAX, SAMOGNAT, ARBENT
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 2782
 
Carte(s) IGN : 3228OT - 3328OT

Impression générale

La cuvette au relief moutonné du Val Dortan, enserrée entre deux chaînons et la vallée de la Bienne, est devenue un lieu de passage vers le val d’Izernore, Oyonnax et le Jura. Les usages et l’occupation traditionnels, essentiellement agricoles, se sont calqués sur la morphologie locale des lieux. Ils tentent de persister. Mais la position géographique du secteur a plus petite échelle détermine sa nouvelle vocation de lieu de passage.La proximité d’Oyonnax, au sud-est, et le développement de l’industrie du plastique et de la pression urbaine associée transforment ce paysage à l’origine rurale et lui font perdre petit à petit son identité du fait du mitage de l’espace. La présence de bâtiments industriels, les villages dénaturés par l’habitat pavillonnaire environnant, les friches agricoles, la RD 31 circulante qui crée une coupure, laissent une impression mitigée. Le relief et le passé rural du territoire ne parviennent pas à compenser réellement cette impression peu attrayante.
Identification

Le Val Dortan est entouré de deux chaînons et limité au nord par la vallée de la Bienne. C’est un lieu de passage qui dessert le val d’Izernore (RD 13), Oyonnax et le Jura (RD 31). Les bordures Ouest et Est de cette petite unité homogène de 2 782 hectares sont formées par des chaînons jurassiens boisés essentiellement de feuillus et orientés nord/sud, qui culminent à 700 mètres d’altitude. Au Sud, le Bois de Samognac et la RD 13 font la jonction avec le val voisin d’Izernore. La limite nord correspond à la limite de département avec le Jura, mais elle est aussi en partie calée sur la vallée de la Bienne, au niveau de Dortan.Dans ce paysage de val (autour de 300 m) parsemé de haies souvent hautes et de feuillus, le relief est de plus en plus marqué et découpé en allant vers le Nord. Ici, la Bienne s’est frayé un passage en creusant transversalement les chaînons calcaires, faisant apparaître des falaises ou des affleurements rocheux.Le paysage s’est logiquement structuré au cours du temps selon le relief. Mais la juxtaposition actuelle entre les traces de l’occupation rurale traditionnelle, les signes des nouvelles méthodes employées en agriculture, l’enfrichement de certains terrains et le développement de l’industrie et de l’habitat associé brouille le paysage.

Qualification

Le territoire présente un attrait résidentiel lié au bassin d’emploi d’Oyonnax, au sud-est, qui favorise le développement de l’industrie du plastique et la pression urbaine. L’agriculture (élevage bovin et culture du maïs en parcelles de petite taille) perd peu à peu sa place dans un territoire qui lui était entièrement consacré par le passé. Incendiée en 1944, la petite ville de Dortan est installée dans une petite vallée encaissée. Il ne subsiste aucun bâtiment ancien, à l’exception du château, monument historique et site inscrit, situé dans un parc boisé ceint de murs qui le cachent au regard du visiteur. L’implantation des bâtiments et l’architecture en béton sont caractéristiques de la reconstruction des années 1950/1970 et des cités ouvrières construites rapidement avec de petits moyens.

Transformation

La mutation du paysage est déjà largement entamée.Elle est due essentiellement à une forte demande de logements liée à la proximité immédiate du bassin d’emploi d’Oyonnax et au développement de l’industrie sur le territoire même de l’unité. Elle induit une colonisation des abords des villages et de tous les secteurs où le relief ne la rend pas impossible.La modification des pratiques agricoles et l’enfrichement de certaines parcelles transforme également les trames du paysage. Le bois gagne du terrain sur les prairies dans les hauteurs du Val. Le trafic important sur les deux voies de communication (RD 31 et RD 13) entraîne également une modification des lieux, notamment par les aménagements routiers qu’il nécessite (par exemple, le projet de contournement de Dortan).

Objectifs de qualité paysagère

Le Val Dortan gagnerait à maintenir son activité agricole et à favoriser la construction de bâtiments intégrés au mieux dans le paysage, pour faire un pendant à l’industrie et conserver une alternative et une diversité économique.Les villages, et principalement la petite ville de Dortan, défavorisée par sa reconstruction, mériteraient une redynamisation pour éviter qu’ils soient réduits à la fonction de dortoirs.

Val de Chautagne et pays de Seyssel

23 Val de Chautagne et pays de Seyssel
Département  : Ain
 
Communes  : LORNAY, CESSENS, DROISY, SEYSSEL, CHINDRIEUX, CHANAZ, RUFFIEUX, SERRIERES-EN-CHAUTAGNE, VIONS, MOYE, BASSY, ANGLEFORT, CORBONOD, SEYSSEL, MOTZ, SONGIEU, VIRIEU-LE-PETIT, CULOZ, BRENAZ, CONJUX, VAL-DE-FIER
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 14645
 
Carte(s) IGN : 3331 OT

Impression générale

Le Val de Chautagne et le pays de Seyssel offrent un paysage rural, dominé par la vigne et l’eau sous toutes ses formes : le lac du Bourget et ses marais au Sud, le fleuve qui coupe le territoire d’Est en Ouest, le Fier et ses gorges, le bac traversant le cours d’eau dans les villages, les canaux… La découverte des lieux se fait sur un rythme relativement agréable et harmonieux, sous la ponctuation de certaines constructions patrimoniales dans les pentes : fermes traditionnelles, murets le long des routes, hameaux anciens dans les coteaux, chalets savoyards rénovés, cabanons de vigne…En contraste, l’aménagement du Rhône manifeste sa modernité : infrastructures hydro-électriques, canaux de dérivation, écluses, usines le long des berges, transports qui y sont associés… ainsi que l’urbanisation grandissante en bordure des routes.

Identification

A cheval sur trois départements (l’Ain, la Savoie et la Haute-Savoie), l’unité paysagère englobe les coteaux de Seyssel en bordure du Rhône au Nord et, au Sud, la plaine de Chautagne (240 mètres d’altitude) et ses coteaux jusqu’aux berges du lac du Bourget. L’ensemble est encadré par la montagne du grand Colombier (1 531 mètres) à l’Ouest, à l’Est par la montagne du gros Foug (1 057 mètres), prolongée au sud par le Mont Clergeon et la montagne de Cessens, et, au Nord, par la montagne des Princes. Ici, le Fier présente une morphologie de Gorges séparant ces deux derniers éléments de relief.La lisibilité des lieux est claire à l’échelle de l’unité. On constate une légère asymétrie entre l’Ouest, dominé par le Grand Colombier qui offre une impression naturelle, et la partie Est de l’unité, caractérisée par des montagnes plus anthropisées, dépassant tout juste les 1 000 mètres. La plaine est marquée par le Rhône et ses aménagements. Dans la vallée, le Rhône, sévèrement canalisé entre le barrage de Motz et Landaize, constitue une coupure nette et géométrique, que l’on ne peut traverser qu’au Nord, à Seyssel. Au-delà, la distinction entre le Sud, plat et marécageux, et le Nord, vallonné et viticole, se ressent au fur et à mesure que l’on remonte vers Seyssel.L’urbanisation, absente dans la zone inondable, se concentre le long de la RD991, où elle constitue un maillage quasiment continu entre Chaudieu et Seyssel.

Qualification

L’occupation de ce paysage marqué par l’eau et la vigne est liée à la géographie : la plaine humide accueille des plantations de peupliers tandis que les coteaux se parent des vignobles et les pentes du Grand Colombier restent naturelles.Les fonctions « transports » et « énergie » sont prégnantes dans le Val de Chautagne et le pays de Seyssel : la RD991 et la RD992 encadrent le Rhône, longé par la ligne TGV et canalisé du barrage de Motz à Landaize. Tous sont traversés par les lignes THT issues des chutes de Chautagne, au centre du territoire.Aux abords de ces infrastructures, où l’urbanisation constitue un maillage quasiment continu, le Grand Colombier offre sa majesté naturelle et les coteaux de Seyssel leurs AOC, tandis que les marais au Sud sont cultivés (maïs, peupliers…).Le Lac du Bourget participe grandement de la notoriété du territoire, bien que l’unité n’abrite que ses berges Nord, pour la plupart privatisées. Mais l’unité paysagère bénéficie également de l’attrait touristique des AOC Vins de Savoie, du Grand Colombier et des Gorges du Fier. L’attrait résidentiel n’est cependant pas négligeable, du fait d’un cadre de vie rural bénéficiant des infrastructures modernes, non loin des agglomérations économiques (Aix-les-Bains et Chambéry sont respectivement à 15 km et 40 km des frontières Sud de l’unité paysagère).

Transformation

Le Val de Chautagne et le pays de Seyssel ont subi de fortes mutations avec l’équipement du Rhône dans les années 1980, mais le territoire n’est pas au bout de ses transformations :la résidentialisation s’étend le long de la RD991, envahissant les coteaux, tandis que les berges du lac du Bourget se sont privatisées, réduisant l’accès au plan d’eau ;l’élevage poursuit son déclin dans les hautes prairies d’altitude, où les chemins qui montent au Grand Colombier s’enfrichent, ainsi que dans la plaine humide, où les peupleraies ferment les vues ;le fond de vallée est colonisé par des usines et des zones d’activités, avec leur cortège de bâtiments cubiques.

Objectifs de qualité paysagère

Pour accompagner leurs mutations, le Val de Chautagne et le pays de Seyssel méritent des actions de gestion, d’aménagement et de protection, à la fois dans la plaine et les versants montagneux occidentaux :- valorisation touristique des marais, ouverture forestière dans les coteaux et les marais ;- développement des voies navigables sur l’axe touristique et de plaisance Bourget-Léman, création d’itinéraires piétons le long du Rhône, restauration patrimoniale du bâti (murets de pierres, notamment) ;- protection des zones humides, réappropriation de la bande Loi Littoral pour un accès aux berges du Lac du Bourget.

Val de l’Ange

Département  : Ain
 
Communes  : BELLIGNAT, GEOVREISSET, GROISSIAT, OYONNAX, CHEVILLARD, BRION, GEOVREISSIAT, IZERNORE, MAILLAT, MARTIGNAT, MONTREAL-LA-CLUSE, NURIEUX-VOLOGNAT, NANTUA, PORT, SAINT-MARTIN-DU-FRENE, SAMOGNAT, CEIGNES, PEYRIAT
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 4734
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : AVANCEE DU JURA (remarquable) ; CLUSE DE NANTUA - SYLANS (exceptionnel) ; REGION D’HAUTEVILLE (remarquable) ; .

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Val de l’Oignin d’Izernore

04 Val de l Oignin d Izernore
Département  : Ain
 
Communes  : GEOVREISSET, GROISSIAT, OYONNAX, BRION, GEOVREISSIAT, IZERNORE, NURIEUX-VOLOGNAT, SONTHONNAX-LA-MONTAGNE, MATAFELON-GRANGES, SAMOGNAT, PEYRIAT
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 5640
 
Carte(s) IGN : 3228OT

Impression générale

Enserré entre deux chaînons jurassiens, le paysage du Val de l’Oignin porte les traces d’une activité rurale dynamique. Les villages sont agréablement situés sur les premières pentes des chaînons. Les parcelles épierrées sont délimitées par des clôtures, des pierres debout ou des pierres entassées recouvertes de végétation. Des noyers bordent les champs.Certains secteurs montrent des signes d’abandon (bâtiments en ruine, enfrichement de prés et de vergers), mais une certaine activité agricole demeure en fond de vallée (culture de maïs) et sur les pentes peu élevées (élevage bovin). Cependant, l’industrie prend le pas, notamment celle du plastique, sous l’influence d’Oyonnax, autour d’Izernore et de Nurieux. Les zones industrielles gagnent du terrain le long de l’Oignin et de la RD 18, et l’habitat (lotissements et petits bâtiments collectifs) se développe conjointement. Signes d’un désintérêt ? Les bâtisses traditionnelles des coeurs de villages (maison bloc en longueur) sont parfois rénovées de façon aléatoire et des pavillons de différentes époques s’étendent sur le pourtour des villages.La juxtaposition entre les traces d’occupation rurale traditionnelle, les signes des nouvelles méthodes employées en agriculture, et le développement rapide et intense de l’industrie et de l’habitat associé est surprenante. Les paysages sont doux, les berges de la rivière sont attirantes et l’écoulement de l’eau reposant, mais on n’oublie jamais la présence toute proche des usines et des lotissements…

Identification

Le Val de l’Oignin d’Izernore s’organise naturellement autour de la vallée, enserrée entre deux chaînons jurassiens. Les bordures Ouest et Est sont formées par ces chaînons, très boisés et orientés nord/sud. Au Nord, le piton d’Arfontaine, et, au Sud, le resserrement de Peyriat, marquent les limites de cette unité paysagère de 5 460 hectares.L’altitude du val d’Izernore est comprise entre 380 mètres, au bord de l’Oignin, et 450 mètres. Les sommets des chaînons culminent à 700 mètres, et atteignent même 800 mètres au sud-ouest, sur les hauteurs de Peyriat. À ces altitudes, le talus rocheux apparaît le long des voies de communication.Les bois qui occupent les hauteurs et certains secteurs du val sont très variés : les lieux les plus chauds et secs sont colonisés par des pins et des chênes tortueux et les secteurs les plus humides par des épicéas ou des feuillus.Le paysage porte les traces d’une activité rurale passée importante, à travers le bâti caractéristique (fermes en pierres) et l’organisation de l’espace : villages sur les premières pentes des chaînons, parcelles épierrées délimitées par des clôtures, des pierres debout ou des pierres entassées recouvertes de végétation, noyers en bordure des champs.L’industrie se développe fortement, notamment celle du plastique, du fait de l’influence d’Oyonnax, toute proche, autour d’Izernore et de Nurieux. Les zones industrielles gagnent du terrain le long de l’Oignin et de la RD 18. L’habitat (lotissements et petits bâtiments collectifs) se développe conjointement. Les bâtisses traditionnelles des coeurs de villages (maison bloc en longueur) sont parfois rénovées de façon aléatoire et des pavillons de différentes époques s’étendent sur le pourtour des villages, entraînant un mitage du territoire.Une grande sablière (matériau alluvionnaire), située à Izernore, alimente un secteur étendu. Mais elle est peu visible dans le paysage du fait de sa situation dans une carrière en creux.

Qualification

Les usages du territoire, traditionnellement agricoles, se sont calqués sur la morphologie du terrain. L’agriculture (élevage bovin laitier essentiellement, moutons et chevaux, culture de maïs en fond de vallée) conserve sa place dans un territoire qui lui était entièrement consacré par le passé, mais certains secteurs montrent des signes d’abandon (bâtiments, enfrichement de prés et de vergers). La proximité d’Oyonnax a favorisé le développement de l’industrie plastique, dynamisant ainsi l’économie et l’emploi autour d’Izernore. D’autres industries se sont également implantées : un gisement de sables alluvionnaires a permis l’installation d’une sablière importante qui fournit un secteur étendu. Le fort attrait résidentiel est dû à cette présence d’un bassin d’emploi. Les nouvelles installations industrielles sont implantées en fond de vallée (Nurieux et Izernore), le long des deux axes de communication importants qui desservent le territoire et facilitent son développement économique : la RD 18 nord-sud et la RD 979 est-ouest.La présence d’un site classé (cascade de Charmine sur l’Oignin) et des vestiges d’un temple gallo-romain, classés monument historique à Izernore, sont la preuve de l’intérêt d’un paysage caractéristique et d’un passé riche.
Transformation

La mutation du paysage, déjà largement entamée, est due essentiellement au positionnement géographique du territoire, à proximité d’Oyonnax : création de zones industrielles et construction de pavillons et de lotissements. Les transformations sont encouragées par la structure du terrain, dont les pentes, légères, facilitent la colonisation par l’industrie et l’habitat.La modification des pratiques agricoles transforme également les trames du paysage : suppression des clôtures, notamment en fond de vallée, adjonction de nombreux hangars sur tout le territoire, y compris loin des villages, et enfrichement des terres les moins accessibles. Le risque d’une déprise agricole, vraisemblablement au profit de l’industrie, existe.

Objectifs de qualité paysagère

Le Val de l’Oignin gagnerait à maintenir son activité agricole et à favoriser la construction de bâtiments intégrés au mieux dans le paysage, pour faire un pendant à l’industrie et conserver une alternative et une diversité économiques.Les villages mériteraient une redynamisation pour éviter qu’ils soient réduits à la fonction de dortoirs.

Val de Saône

03 Val de Saone
Département  : Ain
 
Communes  : ARBIGNY, ASNIERES-SUR-SAONE, BOZ, GORREVOD, OZAN, PONT-DE-VAUX, REYSSOUZE, SAINT-BENIGNE, SERMOYER, CORMORANCHE-SUR-SAONE, CRUZILLES-LES-MEPILLAT, GARNERANS, LAIZ, VESINES, BAGE-LA-VILLE, FEILLENS, MANZIAT, CROTTET, GRIEGES, PONT-DE-VEYLE, REPLONGES, SAINT-ANDRE-DE-BAGE, SAINT-JEAN-SUR-VEYLE, SAINT-LAURENT-SUR-SAONE, BEY, VESCOURS
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 16209
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Ce sont les rivières qui dominent ici : la présence de l’eau marque fortement l’identité de cette partie de la vallée de la Saône, encore peu urbanisée, que rejoignent ses affluents : la Veyle et la Reyssouze. Plus qu’ailleurs dans la région, les débordements des rivières, au moment des crues, modifient le visage de la plaine inondable, ouverte et préservée. Propice à la rêverie, quelle que soit la saison, le paysage est ponctué de haies et peupleraies qui agrémentent sa régularité. L’activité agricole traditionnelle est adaptée aux lieux, avec ses prairies inondables, dans la plaine. Ailleurs, l’agriculture moderne, peu intrusive pour le moment, se concentre sur la côtière, dont le relief, très doux, accueille maraîchage et élevage bovin. Mais les cultures s’approchent peu à peu du cours d’eau, en s’intensifiant autour de Manziat : fruits et légumes sous serre, champs de maïs, bâtiments agricoles logistiques contrastant avec l’architecture traditionnelle des fermes.A l’Est, le long de la D933, les villages et hameaux ont gardé le calme typique de la Bresse voisine. Mais ils ont tendance à s’étirer le long de la route, et pourraient se rejoindre, notamment si l’implantation de lotissements poursuit son développement.
Identification

La Vallée de la Saône, depuis Sermoyer et la région Bourgogne, au Nord, et Cormoranche, au Sud, la rivière, à l’Ouest, et la côtière vers la Bresse, à l’Est, juste après la D933, limitent cette unité de 16 209 hectares, classée en paysage rural patrimonial.Le relief est doux, depuis la plaine inondable jusqu’à la côtière : de 170 à 200 mètres d’altitude. La plupart des villages se situent le long de la D933, mais ils se rapprochent du cours de la rivière en descendant vers le Sud et les abords de Mâcon, plus urbanisés que le Nord.Les berges de la rivière alternent entre prairies inondables préservées et zones aménagées (ponts, berges artificialisées, ouvrages de régulation du débit…). Entre le chemin de halage, encore bien présent, et le cours d’eau, les perrés, rampes d’accès à l’eau en pierres, constituent des éléments patrimoniaux toujours utiles. Les ponts, peu nombreux, sont des points d’entrée ou de passage non négligeables. La plaine est ouverte et constituée de grandes parcelles délimitées par quelques haies ou des peupleraies. L’ élevage et le maraîchage, oscillent entre modernité et tradition, du sud au nord : en pleine terre ou sous serre, autour de fermes traditionnelles en cours fermées ou de bâtiments de conditionnement et d’expédition à l’allure industrielle.Sur la côtière, les plantations de peupliers, l’élevage bovin et son bocage prennent le relais. L’urbanisation, qui s’étale entre les villages le long de la D933, sous la forme de lotissements ne respectent guère le caractère du bâti traditionnel, surtout au Sud de l’unité.

Qualification

L’activité se concentre le long de la D933 : maraîchage, prairies et exploitation du bois de peuplier, en parcelles de tailles variées, séparées ou non par des haies ou des clôtures. Quelques itinéraires de randonnées longent les berges de la Saône, ainsi que celles des rivières, Veyle au Sud, Reyssouze au Nord. L’attrait résidentiel est certain : nous sommes dans un espace relativement préservé, aux abords d’une ville de moyenne importance : Mâcon.Parmi les paysages remarquables, notons ceux du bocage bressan, au nord, ainsi que le château de Pont-de-Veyle, au Sud. Mais ce sont les rivières qui offrent les plus beaux points de vue : la Reyssouze et ses méandres vers la Saône au nord, la Veyle, qui serpente vers Mâcon, et la Seille, en limite Nord de l’unité. Celle-ci abrite des dunes intéressantes et une forêt dans laquelle un parcours a été aménagé pour atteindre un gisement préhistorique (Mésolithique) de renommée nationale.

Transformation

Les mutations témoignent d’une certaine pression sur ces paysages, qui garde cependant son caractère de vallée préservée : - implantation de lotissements et extension tentaculaire des villages et hameaux le long de la D933 ;- intensification agricole : maraîchage sous serres, disparition des haies et modification de la taille des parcelles, mise en culture des prairies inondables (maïs) ;- abandon de fermes traditionnelles.

Objectifs de qualité paysagère

La vallée amont de la Saône garde son caractère préservé et traditionnel, mais il conviendrait de surveiller quelques tendances, qui pourraient nuire à ses attraits. L’on préserverait ainsi les prairies humides au détriment de la culture du maïs ou des peupleraies. Le chemin de halage, lieu identitaire fort, pourrait être valorisé en chemin de promenade, grâce à un entretien plus soutenu. Le maraîchage gagnerait à ne pas poursuivre à outrance son évolution vers le hors-sol.L’urbanisation pourrait utilement s’inspirer des implantations traditionnelles, en pied de côtière, plutôt que de suivre l’axe de la D933, qui risque de devenir une route urbaine où les villages se rejoignent peu à peu. L’architecture des lotissements devrait conserver, dans sa forme et ses couleurs, le cachet des constructions traditionnelles bressanes ou des Dombes.

Val du Borrey/Oignin (sud)

01 Val du Borrey Oignin sud
Département  : Ain
 
Communes  : CHEVILLARD, CONDAMINE, OUTRIAZ, CORLIER, IZENAVE, MAILLAT, NURIEUX-VOLOGNAT, NANTUA, PORT, SAINT-MARTIN-DU-FRENE, LANTENAY, VIEU-D’IZENAVE, CEIGNES, LABALME, ARANC
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 6926
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Le val du Borrey, au sud de la cluse de Nantua, est un petit territoire rural, occupé par l’élevage bovin et l’exploitation forestière, cerné par des chaînons du Bugey (Grande Montagne et chaîne de l’Avocat).Quelques villages (Maillat, Condamine, Vieu d’Izenave, Lantenay, Izenave) suivent le cours du Borrey, entouré de plaines pâturées et de reliefs boisés, parsemés de falaises calcaires. La RD12 fait le lien entre Maillat au nord, et le plateau d’Hauteville, au sud, entrecoupée de petites routes secondaires qui mènent aux villages ou aux reliefs voisins. L’habitat est concentré dans les villages et constitué de maisons hautes en pierre calcaire ou en bois, surmontées de toits à pan coupé en tuiles plates ou ardoises. Servant autrefois à entreposer le foin, des mezzanines parfois fermées de lattes de pin, typiques du territoire, subsistent à l’entrée des habitations et sont occupées aujourd’hui par du bois de chauffe.Les prairies de fauche et les pâturages, entrecoupés de haies éparses et de bosquets, parfois bordés de murets de pierres et jonchés de cailloux calcaires, sont abreuvés par de nombreux ruisseaux qui descendent des reliefs. La présence de nombreux lavoirs, même en rase campagne, de bassins, de moulins ou de fontaines témoigne de l’importance de l’eau dans ce milieu calcaire. L’activité et les pressions semblent se concentrer au nord, autour de Maillat, proche du nœud autoroutier de l’A40. Mais elles sont peu prégnantes dans un paysage qui semble immuable, même si la déprise agricole et l’avancée de la forêt qui en est le corollaire sont à surveiller, eu égard à ce qui se déroule dans les paysages voisins.

Identification

Au sud de la montagne de Chamoise, qui le sépare du Lac de Nantua, le Val du Borrey est limité par les reliefs boisés : à l’Est, la Grande Montagne, et à l’Ouest, la chaîne de l’Avocat et la montagne d’Oissclaz, qui se rejoignent au Sud vers la vallée du Grand Dard.La vallée, ouverte et fertile, se situe aux alentours de 600 mètres d’altitude, tandis que les reliefs qui l’entourent culminent à près de 1 000 mètres. Le nord-est du territoire, dans l’ensemble marqué par la ruralité, constitue une sous-unité forestière plus naturelle, séparée par la combe de Vau et le passage, en partie sous tunnel, de l’A40. La vallée du Borrey est quant à elle lisible : la rivière serpente entre deux zones de relief arrondies et boisées, orientées nord-sud, comme le reste des chaînons du Bugey. Quelques falaises calcaires forment des trouées dans la forêt. Les villages occupent le début des pentes, comme les axes de communication, bordés de noyers : la RD12, croisée de routes secondaires qui mènent aux villages et aux plateaux voisins.Les maisons de villages sont en pierre calcaire ou en bois, à deux étages. Les toits sont en général à pan coupé, recouverts de tuiles plates ou d’ardoises. Quelques façades en bois subsistent et sont rénovées. Au-dessus de certaines entrées, une mezzanine parfois fermée de lattes de bois servait de stockage pour le foin, aujourd’hui remplacé par le bois de chauffe. Quelques clochers d’églises sont à bulbe, une caractéristique de l’art baroque savoyard. L’habitat isolé est inexistant.Les champs (prairies de fauche, pâturages) occupent les zones plates. Ils sont entrecoupés de haies éparses et de bosquets, parfois bordés de murets de pierres, parsemés de cailloux calcaires et abreuvés par de nombreux ruisseaux qui descendent des reliefs. La présence de nombreux lavoirs, même en rase campagne, de bassins ou de fontaines témoigne de l’importance de l’eau dans un milieu calcaire. Quelques moulins longent également le Flon.

Qualification

Le territoire du val du Borrey / Oignin sud est essentiellement occupé par l’élevage bovin (lait et viande) et l’exploitation forestière (pins), qui se répartissent l’espace en fonction du relief.Quelques petites industries sont présentes, notamment autour de Maillat, sans être prégnantes : usine de plastique, porcherie, scierie (à Outriaz). Maillat constitue le centre d’activité le plus dynamique de la région, du fait de la proximité de Nantua. Le tourisme est absent.

Transformation

Le val du Borrey / Oignin sud semble stable, sans mutations prégnantes. Seul le secteur de Maillat, du fait de la proximité de Nantua et du nœud autoroutier de l’A40 et de la nationale 84, semble vivre quelques pressions : industrie, habitat nouveau. Mais rien ne semble encore modifier un paysage qui semble immuable.
Objectifs de qualité paysagère

Le paysage du val de Borrey / Oignin sud ne subit pas de pressions risquant de modifier ses caractéristiques, cependant, quelques éléments doivent être surveillés :- la déprise agricole, qui pourrait survenir, comme sur l’ensemble des régions voisines ;- une pression, légère aujourd’hui, qui peut entraîner des constructions éparses autour de Maillat.

Vallée de l’Ain

01 Vallee de l Ain
Département  : Ain
 
Communes  : PONCIN, SERRIERES-SUR-AIN, SONTHONNAX-LA-MONTAGNE, MATAFELON-GRANGES, SAMOGNAT, BOLOZON, CIZE, CORVEISSIAT, GRAND-CORENT, CHALLES, HAUTECOURT-ROMANECHE, JUJURIEUX, LEYSSARD, BOHAS-MEYRIAT-RIGNAT, NEUVILLE-SUR-AIN, DORTAN
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 5953
 
Carte(s) IGN : 3230 OT - 3228 OT

Impression générale

Deux couleurs dominantes restent en tête du visiteur de la Vallée de l’Ain : le vert des boisements et de l’eau et les teintes gris clair des falaises calcaires abruptes sur les chaînons jurassiens.Souvent encaissée profondément, la rivière se cache au regard du promeneur derrière un rideau de saules, frênes, acacias et noisetiers. Puis, la végétation prend un caractère presque méridional en remontant vers les pentes plus sèches : chênes tortueux, buis, pins, genévriers… Quelques élevages bovins sont installés sur les terrasses alluvionnaires et de rares parcelles de vignes occupent les pentes, mais l’agriculture y décline.Marqué par les barrages sur l’Ain et les lignes électriques qui partent à l’assaut des reliefs le long de trouées rectilignes dans les zones boisées, le paysage conserve cependant son caractère naturel et souvent impressionnant, notamment dans les gorges et au bord du Lac de Coiselet.Le cours d’eau offre au tourisme de nombreux débouchés : pêche, loisirs nautiques, balades en VTT ou à pied le long des gorges et du lac, visite des grottes de Corveissiat (spéléologie, observation de chauves-souris) et de la descente de Matafelon… Ces attraits ont leur corollaire : des cabanons et chalets en bois de week-end, construits dans les années 1970 au bord de l’eau, ont un côté aujourd’hui désuet, et des campings où quelques caravanes à l’année rouillent sur place.Sur les terrasses, les villages, peu nombreux tant le relief est inhospitalier, sont souvent agrémentés de lavoirs et de fontaines, témoins des nombreux usages passés de l’eau. De belles bâtisses anciennes en pierres bugistes rappellent une période où la viticulture était très présente (XIX° siècle). Autres souvenirs : des reliquats de murets, qui montaient vers les anciennes parcelles de vignes, sont en ruine et ne mènent plus que vers des friches, parsemées de quelques ceps.

Identification

Toute en longueur, parfois étroite de seulement quelques centaines de mètres, la Vallée de l’Ain est structurée autour de la rivière, orientée nord-est/sud-Ouest et encaissée entre les chaînons jurassiens calcaires qu’elle a entaillés. L’unité débute à Chancin (Lac de Coiselet), au nord, et s’achève à Neuville-sur-Ain, une trentaine de kilomètres plus au sud (5 953 hectares). À partir de Conflans, ses limites suivent celles du département, situées au milieu du cours d’eau et du lac de barrage.Trois étages se succèdent dans le paysage en fonction du relief et de l’altitude : le cours de la rivière en fond de vallée, aux environs de 280 mètres, puis les terrasses alluviales et, enfin, les pentes rocheuses (falaises et boisements), qui culminent jusqu’à 700 mètres. La RD 91 longe la rive gauche de l’Ain sur toute la longueur de l’unité paysagère. Quelques routes secondaires permettent d’accéder aux villages. Six ponts permettent de traverser la rivière.La rivière d’Ain se laisse deviner au travers du rideau d’arbres qui l’isole de la route. Les plateaux alluviaux cultivés, les routes transversales et les ponts offrent des vues plus ouvertes sur le paysage. En quittant la rivière pour monter vers les crêtes, la végétation devient presque méridionale (chênes tortueux, petits buis, pins, genévrier), en contraste avec l’humidité du fond de vallée. Celui-ci est occupé par une végétation caractéristique du bord de l’eau (saules, frênes, acacias, noisetiers).Le paysage est resté naturel dans son ensemble, tout en étant marqué par la production d’électricité (barrages sur l’Ain et lignes électriques partant à l’assaut des reliefs), par le tourisme d’eau (campings, cabanons et chalets au bord de l’eau, zones de loisirs, pêche), et dans une moindre mesure par l’agriculture (élevage bovin et cultures sur les terrasses alluvionnaires, quelques vignes sur les pentes).Les villages se trouvent sur les terrasses. De belles bâtisses anciennes en pierres sont les témoins d’une période où la viticulture était très présente (XIX° siècle). Quelques châteaux dominent le cours de l’Ain.

Qualification

La vallée de l’Ain et le Lac de Coiselet sont connus pour leur attrait touristique lié notamment aux loisirs d’eau (pêche, campings et chalets de week-end au bord de l’Ain, zones de loisirs) et aux paysages impressionnants des gorges de l’Ain, site visité depuis des siècles. La vallée offre également des possibilités de circuits à vélo (l’Ain à vélo) ou à pied (tour de la vallée de l’Ain).Plusieurs sites sont labellisés ou reconnus : la descente de Matafelon (entre Matafelon-Granges et Thoirette), la grotte de Corveissiat, un des premiers sites classés du département (1909), le Viaduc de Cize-Bolozon, porte d’entrée vers le Parc naturel régional du Haut-Jura. Si le tourisme joue un rôle certain localement, l’économie est aussi caractérisée par la production hydro-électrique et, dans une moindre mesure, par l’agriculture (élevage bovin et viticulture) et par des entreprises artisanales.

Transformation

Si le paysage paraît stable dans son ensemble, du fait du caractère inhospitalier du relief, des signes d’abandon de terres agricoles et de certains bâtiments apparaissent toutefois. Bien que peu prégnante, sa vulnérabilité tiendra :- à la déprise agricole : risque d’abandon et d’enfrichement des terres ;- au tourisme : bases de loisirs et campings pas toujours bien intégrés au bord de l’Ain,- à l’économie : lignes électriques associées à des saignées dans les zones boisées.À noter, les travaux d’adaptation du Viaduc de Cize-Bolozon (ouvrage achevé en 1875 et reconstruit en 1950 après son dynamitage par les maquisards), pour le passage du TGV, changeront fortement la physionomie de l’édifice.
Objectifs de qualité paysagère

Le maintien de l’agriculture (élevage et viticulture) permettrait de conserver la lisibilité du paysage et son ouverture, notamment au niveau des terrasses alluviales et des pentes cultivées. Il va de pair avec une aide au maintien en état des bâtiments traditionnels, qui pourraient être valorisés.Les secteurs dédiés au tourisme et à la détente, au bord de l’Ain, devraient être examinés sous l’angle de leur intégration paysagère. Certains secteurs ont d’ores et déjà subi un mitage du fait de la construction de petites résidences secondaires (chalets et cabanons) dans un style dépassé et déplacé. Il serait souhaitable de ne pas poursuivre ces constructions.

Vallée de la Valserine

01 Vallee de la Valserine
Département  : Ain
 
Communes  : THOIRY, DIVONNE-LES-BAINS, GEX, MIJOUX, VESANCY, CROZET, CONFORT, PERON, SAINT-JEAN-DE-GONVILLE, CHAMPFROMIER, CHEZERY-FORENS, ECHENEVEX, SERGY, CHATILLON-EN-MICHAILLE, MONTANGES, LELEX
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 12065
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Bucolique et tranquille, la vallée de la Valserine offre des paysages variés, entre un aval encaissé, sec et tortueux, et un amont dégagé, humide et pâturé. Cernée par les Monts Jura et le plateau du Haut-Bugey, elle offre au randonneur des vues imprenables sur le Massif du Mont Blanc et le lac Léman.Active et dynamique, la vallée vit de sports d’hiver, à Mijoux et Lélex, de tourisme vert, dans la Réserve naturelle de la Haute Chaîne du Jura, du bassin d’emplois de Bellegarde, à Montanges et Champfromier, d’exploitation du bois sur les pentes, lorsqu’elles ne sont pas occupées par un élevage bovin laitier traditionnel, sur l’ensemble du territoire.Plus préservée au nord qu’au sud, elle ne subit pas de pressions majeures, mais quelques signes témoignent de ses attraits : un golf à Mijoux, un peu d’habitat récent à Montanges, certaines façades en tavaillon (lames de sapin) recouvertes de tôle, quelques bâtiments d’accueil en rénovation à Lélex…

Identification

La vallée de la Valserine est cernée de montagnes : à l’Est, les Monts Jura, dont le Crêt de la Neige culmine à 1 718 mètres d’altitude, à l’Ouest, les crêtes, moins abruptes du Haut-Bugey, qui marquent également la limite avec la Région Franche-Comté. Au nord, la source de la Valserine se situe juste à la frontière suisse, tandis que les limites sud marquent l’entrée dans l’agglomération de Bellegarde. Ici, le cours d’eau s’encaisse et la vallée se fait gorge (Défilé de Sous-Balme) offrant l’attrait de petits ponts de pierre au cachet inattendu.Tantôt densément boisée (hêtres, sapins), tantôt pâturée, la vallée s’élargit et adoucit son relief à mesure que l’on s’approche de la source de la rivière, située sur le territoire de la Réserve naturelle de la Haute Chaîne du Jura. Ici, en amont de Mijoux, l’habitat disparaît au profit de prairies naturelles, toujours pâturées, que parcourt la nationale 5 en direction du col de la Faucille. En aval, le relief abrupt fait craindre l’éboulis, la roche calcaire affirme son instabilité naturelle, les crêtes pelées du Crêt de la Neige dominent. Les accès à la rivière sont rares, souvent marécageux et touffus, contrastant avec la sécheresse ambiante des pentes et falaises, notamment sous le col de la Faucille.Les villages se sont installés sur les plateaux au sud (Montanges, Champfromier) ou aux abords de la rivière (Chézery-Forens, Lélex, Mijoux), toujours à l’écart des crues. L’habitat, traditionnellement dispersé, est constitué de grosses fermes aux façades orientées sud-est en tavaillon (planches de sapin, qui recouvraient autrefois les toits, aujourd’hui recouverts de tôle ou d’ardoises). Il est présent le long des routes dès que le relief le permet. Les granges, situées en hauteur, sont parfois munies de larges rampes permettant d’y accéder par temps de neige. À Lélex et Mijoux, l’architecture des sports d’hiver (remontées mécaniques, bâtiments d’accueil, résidences de tourisme en forme de gros chalets) fait son apparition.

Qualification

Le caractère rural de la vallée de la Valserine est légèrement contrebalancé à Mijoux et Lélex par les sports d’hiver, et leur architecture fonctionnelle : remontées mécaniques, bâtiments d’accueil, résidences de tourisme en forme de gros chalets, hôtels-restaurants le long de la RD991, chambres d’hôtes et gîtes… Que le territoire de la Réserve naturelle de la Haute Chaîne du Jura contourne. Le GR9 (Balcon du Léman et Tour de la Valserine) longe la façade Est des Monts Jura, offrant quelques refuges au nord, témoin d’un tourisme estival en développement, tout comme le camping de Chézery. Un étonnant golf a élu domicile non loin de Mijoux, signe de la proximité d’une population aisée (Suisse, notamment).Le territoire abrite des sites naturels classés (dans les années 1940) pour les panoramas qu’ils offrent : le col de la Faucille et son point de vue sur Genève et le Massif du Mont Blanc, le Crêt de la Neige (1 714 m), le Mont Rond et sa table d’orientation, la Croix du Reculet.Dynamique et peu intrusive, l’élevage laitier (fromage) domine comme en témoignent les nombreux pâturages et une fruitière réhabilitée à Chézery. La forêt est exploitée dès que les pentes le permettent.

Transformation

La vallée de la Valserine est globalement stable, bien qu’il encourre quelques risques, peu prégnants, liés à des transformations anciennes qui vivent une nécessaire modernisation :- les stations de ski renforcent leur capacité d’accueil : certains bâtiments sont en cours de réhabilitation, les parkings s’étoffent ;- le golf de la Valserine ne modifie pas l’aspect du paysage, mais semble bien incongru dans un territoire où l’eau n’est pas si abondante. Il est le témoin d’un tourisme de proximité qui a tendance à se développer ;- certaines zones se boisent, marqueurs des difficultés de l’élevage rural à perdurer face aux exigences de productivité actuelles ;- l’habitat s’étend autour de Montanges, du fait de la proximité du bassin d’emplois de Bellegarde.

Objectifs de qualité paysagère

La vallée de la Valserine ne subit pas de mutations, mais devrait surveiller quelques éléments de son paysage :- les parkings des stations de Mijoux et Lélex mériteraient un traitement paysager permettant leur meilleure intégration ;- l’agriculture doit être encouragée, car elle est le gage du caractère rural du territoire et garantit l’ouverture du paysage, que la forêt peut coloniser ;- les constructions nouvelles doivent s’inspirer de l’habitat traditionnel, sans sacrifier aux modes néo-provençales ou savoyardes. Le territoire gagnerait à rénover ses façades en tavaillon, typiques de la région ;Par ailleurs, l’accès au cours de la Valserine pourrait être facilité, notamment au nord, où la randonnée semble se développer.

Vallée du Rhône entre le défilé de Fort l’Ecluse et le pays de Seyssel

01 Vallee du Rhone entre le defile de Fort l Ecluse et le pays de Seyssel
Département  : Ain
 
Communes  : CHEVRIER, CLARAFOND, BASSY, CHANAY, CORBONOD, CHALLONGES, SAINT-GERMAIN-SUR-RHONE, BILLIAT, INJOUX-GENISSIAT, LHOPITAL, SURJOUX, VILLES, ELOISE, FRANCLENS, VULBENS, BELLEGARDE-SUR-VALSERINE, COLLONGES, CONFORT, FARGES, LANCRANS, LEAZ, PERON, CHEZERY-FORENS, CHATILLON-EN-MICHAILLE, MONTANGES, CHENE-EN-SEMINE
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 14756
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Des paysages ruraux en suspens, voici l’impression première donnée par cette partie de la Vallée du Rhône, entre le défilé de Fort l’Écluse et le Pays de Seyssel.Marquée par la présence du plus grand barrage du Haut Rhône et par l’extension de l’agglomération de Bellegarde-sur-Valserine, la Vallée a pourtant des attraits patrimoniaux et naturels indéniables.Le Rhône serpente ici entre les chaînons jurassiens et les plateaux, parfois caché par le relief ou la végétation, mais il fait bon se reposer sur ses rares berges accessibles. Sur les alpages, les vues sur le fleuve sont imprenables, parmi la végétation sèche typique des plateaux calcaires et les pâturages. Les villages perchés sur les pentes au-dessus du cours d’eau ont gardé leur joli caractère, avec leurs maisons basses en pierres claires aux toits de tuiles plates.À ne pas manquer : la Cascade du Pain de Sucre à Peyrimont, une curiosité naturelle ; le défilé de Fort l’Écluse, une curiosité militaire, et sa via ferrata ; le barrage de Génissiat, immanquable curiosité industrielle ; les pâturages des plateaux et leurs fermes tranquilles ; les balades sur les hauteurs du Crêt du Nu, du Crêt du Dauphin ou du Grand Crêt d’Eau, où commence la Réserve naturelle de la Haute Chaîne du Jura…

Identification

La Vallée du Rhône entre le défilé de Fort l’Écluse et le Pays de Seyssel est bordée à l’Ouest par le rebord du plateau de Retord (dominé par le Crêt du Nu à 1 350 mètres), au nord-est par le Grand Crêt d’Eau (1 260 m) et le Vuache (940 m), et au sud-est par le plateau de Chêne en Semine et d’Usinens (400 à 500 m). L’unité paysagère est située dans l’Ain et en partie sur le département de la Haute-Savoie au sud-est. Elle est coupée en son centre par l’autoroute A40 et l’agglomération de Bellegarde-sur-Valserine (unité urbaine), dans la cuvette du confluent de la Valserine et du Rhône. L’aménagement hydroélectrique de Génissiat (barrage et usine) coupe le cours du Rhône. C’est un point d’appel qui attire le regard dans tout le sud de la Vallée et d’où s’échappent d’immenses pylônes électriques à l’assaut des reliefs.La vallée offre un paysage contrasté par les formes de ses reliefs, sa végétation et ses ambiances. On passe du défilé du Rhône avec sa végétation de zone humide et sa physionomie canalisée, au paysage plus doux des plateaux cultivés qui bordent le défilé (souvent occupés par une végétation de terrains chauds et secs : pins, chênes, genévriers), et enfin à la moyenne montagne avec ses forêts de hêtres et de sapins, ses alpages et la station de ski de Menthières. L’eau est toujours présente : les bassins sont nombreux, même dans les espaces les plus secs (terrains calcaires exposés au sud ou à l’Ouest). Mais le Rhône disparaît également à la vue, derrière la végétation ou le relief, tant la vallée est, par endroits, encaissée.L’agriculture marque le paysage, qu’il s’agisse d’élevage bovin ou de polyculture. Quelques vignes subsistent encore, même si beaucoup sont aujourd’hui à l’état de friches.Les maisons traditionnelles sont construites en pierres, enduites ou non : il s’agit de maisons-blocs en hauteur avec l’habitation à l’étage, accessible par un escalier situé au-dessus de la porte de la cave, ou de maisons-blocs en longueur avec habitation au rez-de-chaussée. La grange ou l’étable est toujours accolée à l’habitation. Les toitures à forte pente couvertes de tuiles plates ou parfois d’ardoises peuvent être à deux niveaux décalés entre l’habitation et la grange, ou entre des maisons mitoyennes construites dans le sens de la pente. De façon plus anecdotique, dans le secteur de Menthières, des maisons de types jurassiennes aux grands toits de tôles et aux façades couvertes de bardeaux apparaissent.

Qualification

L’attrait est ici essentiellement agricole, bien que légèrement en désuétude sur les plateaux. Élevage bovin, les pâturages, maïs, et céréales se partagent les zones relativement plates, tandis que quelques vignes subsistent encore sur les pentes, même si beaucoup sont aujourd’hui à l’état de friches.Des mines de schiste bitumineux emploient quelques dizaines de personnes dans le secteur d’Orbagnoux et de Surjeux, au sud de la Vallée. Dans les galeries d’Orbagnoux, à plus de 800 m de profondeur, sont extraits essentiellement des hydrocarbures destinées à l’industrie cosmétique. Quelques carrières de roche calcaire ont également été exploitées dans le même secteur à proximité du Rhône.Parmi les attraits patrimoniaux, notons l’étonnante Cascade du Pain de Sucre à Peyrimont : sous une chute, le calcaire a formé en se déposant une aspérité jaunâtre de plusieurs mètres, sous laquelle s’est formé un trou d’eau dont la profondeur semble infinie. En amont, l’eau s’échappe entre des dalles calcaires par un canal étroit jusqu’au Rhône. Signalons également le Défilé de Fort l’Écluse, ancien fort militaire du XVIII° siècle creusé dans la falaise, qui fait l’objet d’une valorisation touristique (visites, événements estivaux, via ferrata). Autre attrait touristique, bien qu’anecdotique, la station de ski de Menthières offre une dizaine de pistes entre 1 000 et 1 500 mètres dans le massif du Grand Crêt d’Eau, à proximité de la Réserve naturelle de la Haute Chaîne du Jura.La mise en service en 1948 du barrage de Génissiat, le plus grand barrage d’Europe au moment de sa création, a noyé les pertes du Rhône, ces dérivations souterraines du fleuve qui constituaient un patrimoine naturel non négligeable. Il reste aujourd’hui le plus important aménagement du Haut Rhône.

Transformation

La déprise agricole est nette dans cette partie de la Vallée du Rhône : les broussailles gagnent sur les prairies dans les hauteurs et les vignes s’enfrichent sur les pentes. Le risque d’une fermeture du paysage, par l’avancée de la forêt vers les basses altitudes, est bien présent.Corollaires à la déprise agricole, l’industrie et l’habitat gagnent du terrain, notamment aux alentours de Bellegarde-sur-Valserine. Les villages se rejoignent le long des routes et des lotissements apparaissent sur les hauteurs de l’agglomération.La Vallée pourrait perdre à terme son caractère aujourd’hui essentiellement rural, notamment du fait de l’influence de Bellegarde et de Génissiat.

Objectifs de qualité paysagère

Il convient de conserver de larges coupures à vocation agricole ou naturelle entre les zones urbanisées afin de maintenir le caractère rural de la Vallée du Rhône.Le maintien des terres agricoles et le respect de l’implantation traditionnelle du bâti doivent également être prioritaires. L’urbanisation devrait respecter la silhouette des villages en évitant l’éparpillement de pavillons neufs ou de bâtiments industriels et commerciaux devant les principaux points de découverte des bourgs. L’architecture gagnerait à s’inspirer des traditions également : tuiles plates au lieu des tuiles canal, enduits clairs plutôt que rose ou jaune paille…Enfin, dans le secteur du défilé de Fort l’Écluse, les carrières non exploitées défigurent le paysage : il conviendrait de les résorber.

Versant est du Mont Jura

02 Versant est du Mont Jura
Département  : Ain
 
Communes  : LELEX, THOIRY, DIVONNE-LES-BAINS, GEX, MIJOUX, VESANCY, CROZET, COLLONGES, CONFORT, FARGES, LANCRANS, LEAZ, PERON, SAINT-JEAN-DE-GONVILLE, CHEZERY-FORENS, ECHENEVEX, SERGY, CHEVRIER
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 10980
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Monolithique et majestueux, le Mont Jura semble surveiller le plateau du Léman et, plus loin encore, le Mont Blanc. Il constitue comme un rempart pour la vallée de la Valserine et le Parc naturel régional du Haut-Jura en son occident. Presqu’entièrement protégé par la Réserve Naturelle de la Haute-Chaîne, cette grande muraille est boisée, parfois hostile, découverte en sa partie sommitale. Traversé du nord au sud et à mi-pente par une route forestière faisant chemin de randonnée, le versant Est est coupé au nord par la route très touristique du Col de la Faucille qui fait le lien entre Gex, la station de Mijoux et le Parc naturel. Ici seulement la patte de l’homme a forgé le paysage, exploitant cette porte d’entrée dans le Jura, notamment sous la pression des sports de glisse et de l’urbanisation de Gex qui part à l’assaut des pentes.

Identification

Le Versant Est du Mont Jura constitue une unité paysagère de 10 980 hectares toute en longueur, aux limites administratives ou géographiques claires. Au Nord, la Suisse prend le relai avec la Dôle, tandis qu’au Sud, le défilé de l’Ecluse laisse couler le Rhône. A l’Est, l’ensemble s’arrête au bas des pentes sur la plaine du Léman et à l’Ouest, sur la ligne de crête qui le sépare de la vallée de la Valserine. L’unité culmine à 1 718 mètres au Crêt-de-la-Neige.Les pentes sont abruptes et entièrement boisées sauf sur les crêtes dénudées, aux alentours de 1500 mètres. Les alpages pâturés prennent alors le relais quand le relief de falaises, tapissé d’une roche très présente, le permet. La forêt – feuillus puis résineux selon l’altitude - semble stable et entretenue. Elle donne parfois un sentiment d’enfermement au promeneur. Plusieurs routes forestières sont présentes sur toute la longueur de l’unité paysagère, menant vers l’une ou l’autre des extrémités du versant. La RN1005 traverse le territoire au Nord, de Gex au Col de la Faucille et à Mijoux.

Qualification

Le Versant Est du Mont Jura est un territoire naturel, surmonté par un chemin de grande randonnée qui constitue un magnifique balcon vers le Léman et, au loin, le Mont Blanc. La Réserve Naturelle de la Haute Chaîne du Jura occupe la moitié du territoire et sa totalité au Nord. La limite est claire entre la forêt sur les pentes et les alpages pâturés. La forêt est entretenue et exploitée, parcourue de routes forestières nombreuses, bitumées par endroits.Le Col de la Faucille, malgré sa situation juste à l’extérieur de l’unité paysagère, marque le territoire par les aménagements touristiques qu’il a suscités. Plus au sud, un télécabine partant du hameau du Crozet au bas des pentes, lie la plaine de Gex aux crêtes et aux pistes de ski. Fonctionnant toute l’année, il exerce une tranchée bien visible dans le versant boisé. Des lignes THT perpendiculaires au relief mènent par ailleurs à une antenne bien visible, constituant un point d’appel fort. Un cyclotourisme semble pratiqué tout au long de l’année quand les conditions météorologiques le permettent. A l’approche de Gex, du fait de l’attrait du bassin d’emploi de la plaine et de la vue somptueuse, des habitations grimpent sur la pente.Parmi les autres marques humaines à l’échelle de ce territoire, on trouve des aménagements contre les éboulements de falaises.

Transformation

Le Versant Est du Mont Jura est a priori stable. La Forêt est en très bonne santé, fermant de nombreuses vues, mais dans un territoire peu occupé, notamment dans la Réserve Naturelle.Cependant, aux alentours de Gex, la modernité porte ses marques :Le mitage est très fort au dessus de la ville, occasionnant des trouées dans le paysage par les habitations le long de la route du Col de la Faucille. Ce sont des résidences principales, dues à l’attrait du bassin d’emplois du Léman et de Gex. Ainsi, un habitat – certes collectif – s’est installé à plus de cinq kilomètres des commodités sur la pente, offrant aux habitants une vue magnifique mais un grand besoin de transports individuels ;du fait de cette pression immobilière, l’esthétique architecturale est souvent médiocre et dommageable, notamment par la construction et la réhabilitation de chalets tout en bois brut ou vernis, stéréotypes contradictoires avec l’architecture traditionnelle mixte pierre/bois. Sur la route du Col de la Faucille, la privatisation de l’espace public est importante : parkings privés le long de la route, panneaux « no pic-nic ». Les aménagements sont sommaires, les voitures se garent sans cohérence.

Objectifs de qualité paysagère

Le Versant Est du Mont Jura, s’il ne souffre pas dans la majorité de son étendue d’évolutions pénalisantes, mérite une attention particulière le long de la RN1005 et aux abords de Gex :quelques points de vue le long de la route devraient être mis en valeur. D’un manière générale, les aménagements touristiques gagneraient à être plus cohérents et plus soignés ;L’architecture des chalets, du fait de la pression immobilière, est hâtive et sans âme, elle mérite plus d’égards dans ce paysage naturel. Quelques exemples de restauration intéressants en bois peint sont cependant à souligner ;des ouvertures dans la forêt pourraient être dégagées le long des chemins forestiers afin d’offrir aux promeneurs à pied les bénéfices de leurs efforts.

___Ardèche

Agglomération d’Annonay

01 Agglomeration d Annonay
Département  : Ardèche
 
Communes  : SAINT-CLAIR, ANNONAY, DAVEZIEUX, ROIFFIEUX, BOULIEU-LES-ANNONAY
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 2356
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

On arrive dans l’agglomération d’Annonay en quittant l’attractive vallée du Rhône et en se dirigeant vers l’Ardèche plus à l’Ouest. Ici l’arrière pays commence. Annonay s’étend sur un relief compliqué, composé de 7 collines et du massif du Pilat au nord-ouest. Le paysage y est vallonné, peuplé de forêts de pins et de maisons éparses. Annonay est une ville qui semble échapper à l’attraction de la vallée du Rhône. Pourtant, la ville n’est qu’à 20 minutes en voiture de la vallée, mais seule une route, la D820, permet de faire la liaison. Une ancienne voie de chemin de fer désaffectée depuis bien des années est à l’image de cette ville oubliée, loin des pôles attractifs. Quel dommage que le train ne soit plus là pour nous emmener à la découverte de cette Ardèche si verte et de cette ville qui ne manque pas d’attrait si l’on veut bien si attarder.Ville historique, elle a vue s’élever en 1782 les premières montgolfières inventées par les frères Montgolfier et fut aussi le lieu de nombreuses autres inventions (papier calque, papier vélin, papier filtre…). On sent transpirer ce passé qui fût riche, au travers du bâti de la ville (patrimoine religieux, belles villas et domaines en périphérie…). La ville est à la verticale. Le bâti est fin et étriqué. Possédant souvent plus de 10 étages, les vieilles bâtisses s’élèvent à la recherche de la lumière.Cependant, la ville semble s’être endormie depuis l’après guerre, comme si un voile de poussière l’avait recouverte. De nombreuses rues et maisons sont sombres et insalubres. Les commerces du centre ville ferment les uns après les autres. La ville ancienne, située à la rencontre de deux vallées où coulent la Cance et la Deûme, est désertée au profit de ses périphéries envahies par l’habitat pavillonnaire. C’est donc un paysage à l’horizontale qui se développe en quittant le centre historique d’Annonay, où les projets de lotissements et les constructions de maisons individuelles sont en nombre croissant et presque inquiétant.C’est un peu comme si la vie du centre ville avait quitté la forme urbaine ancienne du cœur historique pour s’étaler en périphérie et se reconstruire sur d’anciennes parcelles agricoles jusqu’au pied du Massif du Pilat. Cette nouvelle couronne urbaine est un phénomène très marqué sur ce territoire et date de plus de 30 ans.L’identité d’Annonay s’est construite avec son industrie de mégisserie, de tannerie et de papeterie, autrefois florissante et ayant fait prospérer la ville. Aujourd’hui, les fonds des deux vallées de la Deûme et la Cance sont encadrés par une multitude d’usines désaffectées qui rendent l’atmosphère étrange, comme si le temps s’était arrêté.

Identification

L’entité urbaine d’Annonay était autrefois une ville importante économiquement pour l’arrière pays Ardéchois. Concentrant l’industrie, les commerces, les marchés et le clergé (chemins de Saint Jacques de Compostelle), la ville permettait d’alimenter et de faire vivre de multiples petits villages de moyenne montagne. Sa position géographique en faisait un centre économique autonome. Mais à la fin du 19ème siècle, avec la construction de nouvelles routes reliant Saint Etienne à Lyon, l’arrière pays de la vallée du Rhône, Annonay, ne fût plus un lieu de passage obligé, un carrefour de l’Arcèche du Nord. La ligne de chemin de fer Saint Rambert - Annonay – Firminy, reliant la vallée du Rhône, construite en 1863, fut fermée au trafic voyageur en 1958 et déferrée en 1992. La disparition du chemin de fer accentua l’isolement de la ville.Aujourd’hui, Annonay fait parti de la Communauté de Commune du Bassin d’Annonay (COCOBA), crée le 10 mars 1999. Elle comporte 16 communes dont celle de Davézieux, Roiffieux et Boulieu-lès-Annonay qui font parti de l’entité urbaine et péri-urbaine.Le centre ville d’Annonay est marqué par la présence ancienne du clergé. En effet, pas moins de 16 édifices religieux (églises, couvents, monastères, écoles religieuses…) sont visibles dans la ville. Entre la rive gauche de la Cance et la rive droite de la Deûme, des rues tortueuses héritées du Moyen Âge organisent un bâti de vieilles maisons à étages s’élevant le plus possible vers la lumière du jour. Tandis que sur la rive droite de la Deûme, la ville semble plus récente avec en grand nombre des constructions datant des années 70-80 (ex : Avenue de l’Europe et quartier de l’ancienne gare.)En s’éloignant du centre ville, des cités des années 50 (Quartier de Bel-Air, Quartier Le Colombier, Quartier Le Zodiaque, La Pras, Font Chevalier) commencent à se dessiner à proximité de vastes usines. A Annonay, 43 % des logements collectifs ont été construits avant 1967. Des immeubles ne dépassant pas les cinq, six étages ont été construits pour pallier le manque de logements pour une population majoritairement immigrée et ouvrière. Les usines à proximité encore en activité (quartier du Zodiaque, de Pupil…) construites en tôle et béton s’opposent aux usines en fond de vallée. Ces dernières édifiées, en briques rouges et aux structures d’acier, sont situées le long de la Cance et la Deûme et sont dans l’ensemble désaffectées.Puis, en dépassant les usines récentes et anciennes ainsi que les cités, la ville semble se dilater, des parcelles agricoles apparaissent divisées par une multitude de maisons individuelles. Les coteaux de Beauregard en sont un exemple flagrant. De nouveaux projets de construction sont en train d’éliminer peu à peu les champs, prés et vergers. Ce tissu lâche est continuel jusqu’aux villages à proximité d’Annonay. Ainsi, Roiffieux au sud et Davézieux à l’est ont été rattrapés par ce continuum de lotissements et villas. Seul le village de Boulieu-lès-Annonay au nord est encore séparé d’Annonay par des espaces ouverts agricoles. Sur la commune de Davézieux, plusieurs zones industrielles (zone de Charnas, de la Lombardière…) et commerciales (zone du Mas) occupent une superficie très importante. Des hangars de tôles et une surabondance de publicités longent le bord de la route D 519.La colline de Montmiandon à l’ouest permet d’avoir un panorama sur la ville d’Annonay. On distingue nettement une plaine après les coteaux de Montalivet qui se poursuit en direction de Davézieux. Autrefois de nombreux jardins et vergers occupaient cette plaine maintenant remplie par l’étalement urbain. A l’est de Montmiandon, des forêts de pins nous entraînent vers des reliefs plus marqués et enfin vers la limite du Parc Naturel du Pilat.

Qualification

Le relief marqué sur ce territoire et le passage de deux rivières donnent une impression de complexité à la ville d’Annonay. Les accès routiers contournent la plupart du temps le centre ville (rues étroites et tortueuses), on ne voit souvent que les faubourgs de la ville. Ils se dispersent ensuite en étoile vers les autres villages, faisant des faubourgs d’Annonay un lieu de passage obligé. Ce maillage de routes participe aussi à une lecture difficile de l’entité.La route D 121 nous emmène dans la vallée de la Cance étroite et encaissée. En sortant de la ville d’Annonay, on longe une multitude d’anciennes tanneries et mégisseries aux façades de briques usées, aux fenêtres aux carreaux cassés, qui s’égrainent plus on avance vers l’ouest. De grands domaines industriels complètement en friches (l’Auvergnat, Rochebrune) nous rappellent avec leurs cheminées de briques pointées vers le ciel un passé plus glorieux de la ville. Émane pourtant de ces lieux abandonnés une impression de vie, de tumulte passé accentué par le son de l’eau sur les roches du lit de la rivière. Son eau claire et pure était appréciée par les industries qui en faisaient une source d’énergie. La Deûme qui rejoint la Cance formant ainsi une presqu’île sur laquelle Annonay s’est édifié, est en partie canalisée dans la ville pour ensuite devenir plus sauvage au nord-ouest. Son eau est aussi utilisée par l’industrie du papier, notamment les papeteries CANSON.Les villages satellites d’Annonay ont su préserver leurs cœurs anciens. Les rues y sont étroites presque impraticables en voiture et de grands murs de pierres ocres et gris se dressent le long des voiries. Que se soit une façade, un mur pignon ou un mur délimitant un jardin ou un champ, ils organisent l’espace comme de petits labyrinthes de pierre au charme apprécié. Mais ces bourgs tendent à être asphyxiés par des colonies de lotissements et de villas dont les habitants semblent avoir quitté le centre urbain d’Annonay trop vieux, insalubre et sombre à la recherche de la « campagne ». Par l’ampleur de ce phénomène, cette « campagne » tant recherchée disparaît sous les constructions nouvelles. L’agriculture qui façonnait ces paysages entretenus (vergers, jardins, vignes et prairies …) n’est aujourd’hui plus qu’un vague souvenir. Malgré tout, subsistent de très beaux vergers sur le lieu-dit de Cormieu, mais jusqu’à quand ?Davézieux et Roiffieux, autrefois villages ruraux, deviennent depuis plus de 30 ans des faubourgs d’Annonay. Ces espaces sont principalement voués à l’habitat et à la résidence, sans réelle forme urbaine, se retrouvant dans une situation de péri-urbanité au tissu lâche. Ces formes d’implantation créent ainsi des lieux difficiles à appréhender, consommateurs d’espace, ni urbains ni ruraux, privatisés, sans espaces publics.

Transformation

L’entité urbaine et péri-urbaine d’Annonay ne manque pas de transformations et de projets. C’est une ville qui a en effet subi des phénomènes peu habituels liés à son histoire et sa position géographique. Depuis les différentes crises économiques et industrielles (début du 20ème siècle, après guerre 1945, chocs pétroliers…) les activités ont cessé, se sont délocalisées (actuellement CANSON vers la Chine), le nombre d’emplois a diminué et le taux de population a chuté. La ville est passée de 1975 à 2007 de 20 832 habitants à 17 257 habitants. C’est donc une crise économique profonde qui a eu des conséquences importantes sur les paysages urbains et ruraux de l’entité.Les vallées de la Cance et la Deûme sont très fortement marquées par un passé industriel. Il ne subsiste plus aujourd’hui de mégisseries et tanneries, même pour fournir les grandes maisons de luxe comme ce fut le cas jusqu’au milieu du 20ème siècle. C’est un décor de grandes usines à l’abandon depuis des années qui semble s’installer durablement dans les fonds de vallée.Le centre ville est lui aussi touché par les difficultés économiques. De nombreuses rues (rue Boissy d’Anglas, rue Mongolfier, Place de la Liberté, rue de Tournon…) sont emblématiques pour évoquer le phénomène de « désertification commerciale ». On ne compte plus les petits commerces (coiffeurs, restaurants, cafés, papeteries, boulangeries, cordonneries, horlogeries, bijouteries, magasins de vêtements…) qui ont tiré leurs rideaux, les rues fantômes où tout semble désert. L’accessibilité du centre ville (difficulté de se garer, de traverser certaines rues) a pu participer à la fermeture des commerces. En regardant bien l’organisation de la ville, on s’aperçoit que la plupart de ces magasins, même si certaines catégories ont été remplacées par les grandes surfaces, ont migré vers la zone commerciale plus accessible du Mas à Davézieux. On a donc aujourd’hui une concentration de « boites à chaussures » (hangars de tôles) en périphérie de la ville et le long des routes, une accumulation de publicités aux formats hétéroclites, aux couleurs criardes qui perturbent clairement la lecture de la ville et de son paysage. En observant des hangars en cours de construction, on peut supposer que ce phénomène est en train de s’étendre petit à petit.Du point de vue de l’habitat, le centre ville d’Annonay est aussi touché par ce phénomène de « désertification ». De nombreux bâtiments sont en état d’insalubrité et de détérioration critique ou tout simplement vides. Cette population, absente du centre, se retrouve nettement en périphérie, dans les villas et lotissements. La construction de l’habitat en dehors de la ville a comme cause la recherche d’une qualité de vie (lumière, vue, jardin, maison neuve…) passant par une volonté d’être à la « campagne ». Mais finalement, la multiplication de ce phénomène d’habitat dispersé en périphérie a transformé ces paysages ruraux en paysages péri-urbains, perdant de ce fait leurs qualités à la base convoitées. De nombreux projets de construction de lotissements et villas, de viabilisations de terrains sont en cours sur ce territoire, notamment sur les coteaux ouest, autour de Boulieu-lès-Annonay et au sud de Davézieux. On peut étayer la raison de ce phénomène par la disparition de grands domaines et le recul de l’agriculture. En effet, autrefois les grandes propriétés des patrons des usines se trouvaient sur les coteaux environnants d’Annonay, profitant ainsi de la vue depuis leurs parcs et leurs terres. En périphérie de la ville, elles étaient des freins fonciers à l’étalement urbain. Aujourd’hui, ces propriétés ont été vendues libérant ainsi de l’espace au sol. L’agriculture de plus en plus fragile recule peu à peu face à la pression et aux demandes foncières. On peut voir encore des enceintes de propriétés conservées (murets, entrées avec colonnes…) à l’intérieur desquelles un lotissement a été construit.Les quartiers périphériques d’immeubles collectifs datant des années 50 font aujourd’hui l’objet de réhabilitations. Un projet de requalification des quartiers du Zodiaque, de la Croze, des Bernaudin et de Fontanes est mené par l’ANRU (Agence nationale de rénovation urbaine). La plupart des immeubles va être détruite pour laisser place à un « éco-quartier ». Un projet Cœur de ville a également été lancé pour la réhabilitation du centre historique d’Annonay.

Objectifs de qualité paysagère

Suite aux nombreuses évolutions et transformations qu’a subies l’agglomération, Annonay est face à des urgences urbaines. Les objectifs de qualité paysagère sont variés.On peut déjà exprimer la piste d’un renversement du développement urbain de la ville, afin de ramener sa population, son énergie et son activité en son centre. Le projet Cœur de ville pourrait être une réponse contre le phénomène de « désertification ». Des actions pour des ravalements de façade, la restauration du bâti, l’amélioration des logements, luttes contre l’insalubrité, aménagements des espaces publics seraient des réponses pour transformer et améliorer ce paysage urbain. Des travaux pour développer des liaisons entre le centre ancien et les quartiers environnants, redonner une place au piéton et résoudre les problèmes de stationnement, permettraient de rendre la ville plus fluide, mieux accessible. Cela permettrait de lutter contre l’éparpillement urbain, la consommation d’espaces ouverts qu’ils soient agricoles ou naturels. L’étalement des zones industrielles mais surtout commerciales pourrait être contré par une politique économique attractive et une amélioration des déplacements et stationnements dans le cœur d’Annonay pour faire revivre les commerces de proximité.Une attention particulière devra être apportée à une mise en valeur de l’histoire de la ville et de son patrimoine historique et industriel. L’importante présence de bâtiments religieux pourrait être mise en valeur (restaurations du bâti, parcours dans la ville, meilleures informations, plaques explicatives…). Les nombreuses friches industrielles, dont les bâtiments sont la plupart du temps remarquables, pourraient faire l’objet d’un classement au titre du patrimoine industriel. Les usines désaffectées des fonds de vallées pourraient être restaurées, en tant que témoignage d’une histoire et d’une activité typique de la région. La requalification de ces usines pourrait être faite en tant que lieux culturels, centres commerciaux, parkings à étages, salles de sports, pépinières d’entreprises… En gardant l’enveloppe architecturale des bâtis, le patrimoine serait sauvegardé et en aménageant à l’intérieur des bâtis des commerces, magasins, parkings. L’on réduirait ainsi l’impact des zones commerciales et de la voiture en centre ville.Mais avant tout, la ville d’Annonay a besoin d’une projet de cohérence globale (image forte, identité, parcours touristiques, rues piétonnes, revêtement du sol, signalétique…). Son patrimoine historique peu exploité (papier, montgolfière…) pourrait être une piste de réflexion.Se baser sur les passages de l’eau dans les deux vallées peuvent être des axes intéressants pour re-centrer la ville sur elle-même. Le projet d’aménagement piéton le long de la Cance serait à poursuivre et à étendre. Utiliser la trame bleue (Cance et Deûme+petits ruisseaux) donnerait une cohérence à la ville et permettrait de développer des espaces publics de qualité.Enfin, il serait urgent à une plus large échelle de désenclaver l’Ardèche d’un point de vue accessibilité. La ré-ouverture de la voie ferrée redonnerait un accès alternatif à la voiture. La remise en service de cette voie ferrée pourrait améliorer les échanges pendulaires entre Lyon, la vallée du Rhône, St Etienne et Annonay, et ouvrir un accès touristique vers « l’Ardèche Verte ».

Agglomération d’Aubenas

18 Agglomeration d Aubenas
Département  : Ardèche
 
Communes  : AUBENAS, LAVILLEDIEU, LUSSAS, SAINT-DIDIER-SOUS-AUBENAS, SAINT-PRIVAT, UCEL, PRADES, VALS-LES-BAINS, LACHAPELLE-SOUS-AUBENAS, FONS, SAINT-ETIENNE-DE-FONTBELLON, SAINT-SERNIN, FABRAS, LABEGUDE, LALEVADE-D’ARDECHE, MERCUER, MEYRAS, PONT-DE-LABEAUME, VOGUE
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 5764
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

L’agglomération d’Aubenas est située à un carrefour géographique, à la fois dans la vallée de l’Ardèche et sur les contreforts des Monts d’Ardèche à l’Ouest.Pour accéder à la vieille ville depuis Montélimar (Au Nord-Est), il faut traverser l’Ardèche sauvage, dont les abords sont vierges de toute urbanisation. Une zone commerciale se développe sur sa frange Est et ce n’est qu’après l’avoir traversée que l’on remarque la situation en promontoire du centre d’Aubenas, de fait éloigné de sa rivière. Une route permet de le contourner, en passant par des collines où la ville diffuse règne. Elle nous achemine ensuite au Nord. La vallée de l’Ardèche y est plus étroite et dévoile des villes plus compactes. La même route peut mener également au Sud d’Aubenas. Le paysage y est plat, l’agriculture dominante. Les villes linéaires se succèdent le long des deux départementales.Les contreforts des Monts d’Ardèche, où la végétation arbustive typique de la provence commence. Quelques villages perchés et compacts parsèment ces reliefs.

Identification

L’agglomération d’Aubenas est complexe à appréhender par sa taille importante (5500 ha) mais aussi par la diversité des paysages qui la composent, diversité due à sa position de carrefour. En en effet, Aubenas est située à cheval sur la vallée de l’Ardèche et sur les Monts d’Ardèche qui s’étendent à l’Ouest. L’entité est bordée à l’Est par un plateau calcaire méditerranéen, le plateau du Vivarais.Ainsi, différentes tendances composent l’unité de l’agglomération d’Aubenas.La frange Est est composée de l’Ardèche encore sauvage. Les berges sont plantées d’un rideau de végétation dense qui isole la rivière de son environnement. Accentué en cela par un relief abrupt qui la longe sur la rive Est et une plaine agricole (correspondant au lit majeur), où la vigne et les vergés dominent. Cette partie est non urbanisée car elle correspond également à la zone inondable.Aubenas constitue le point dense de l’entité. Située sur un promontoire rocheux, elle domine la vallée. Les rues piétonnes du centre médiéval permettent d’accéder à divers belvédères qui sont autant de points de vues sur les environs d’Aubenas.Les faubourgs s’étendent au Nord, au Sud et à l’Ouest du centre. Ils ont envahi les collines, qui sont désormais constellées de pavillons et de routes.La frange Est du promontoire est une immense zone commerciale qui avance en direction de l’Ardèche et grignote les faubourgs du Sud. Quelques villages au Nord de cette zone possèdent encore un rapport plus authentique village/champ. Mais ils constituent désormais, à cause de la zone commerciale qui la ceint, une enclave.Au Sud, les deux départementales se séparent. Les villes linéaires s’y succèdent tout le long. En retraits, quelques villages perchés parsèment les contreforts des Monts d’Ardèche, qui offrent quelques vues sur la vallée.Entre ces deux routes, l’espace se mite entre habitat individuel et agriculture.Quant au Nord d’Aubenas, le relief plus encaissé contraint les villes à se rapprocher de l’Ardèche et par la même à être plus compactes. Les villes y sont plus industrielles, le rapport à la rivière direct.

Qualification

L’agglomération, par sa taille, est très contrastée. Il n’est donc pas possible d’en établir un profil type. On peut néanmoins deviner l’importance centrale que tient Aubenas. Elle influe sur presque toute l’entité, suivant que les villes lui soient proches ou éloignées. Malgré son influence, l’agriculture reste omniprésente. Elle est prédominante au bord de l’Ardèche et au Sud. Elle isole presque Voguë du reste de l’agglomération. Ces zones étant très spécialisées, leur accès est très limité. Ainsi, l’Ardèche reste un élément peu accessible, peu présente dans la vie de la ville.Entres les deux départementales, l’agriculture, bien que dominante, est grignotée peu à peu par les habitations. La relation bâti/champs reste harmonieuse et fait de cette zone une transition efficace avec la ville plus dense.Ce sont les quartiers en périphérie d’Aubenas qui sont plus difficiles à lire, car la pression foncière y est plus forte. La frange commerciale Est constituant désormais la nouvelle entrée de la ville, brouille la lecture du promontoire. Les rond-points et autres panneaux publicitaires se succèdent et on y perd vite ses repères. Le promontoire ne prend de sens que lorsque l’on est à sa base où lorsque l’Ardèche, crée une ouverture suffisante pour nous donner du recul (comme c’est le cas à Pont-sous-Aubenas).Les faubourgs habités qui se développent autour d’Aubenas, ont envahi les collines environnantes. La circulation et leur accès (à cause de la topographie complexe) y sont difficiles. L’impression d’un chaos urbain est prégnante.Aubenas possède des zones franches faciles à lire (les zones agricoles, les villes du Nord compactes, les villages des contreforts, l’Ardèche, le centre-ville). Mais l’urbanisation sans grande cohérence en périphérie d’Aubenas a fait de ces faubourgs des lieux mal définis, où la pauvreté architecturale et des espaces publics « tout voiture » règnent.

Transformation

Aubenas se développe comme une bulle qui gonfle. Les zones rapidement urbanisées sont celles entourant le centre-ville et où l’agriculture était la moins forte, du fait du relief, à savoir les collines. L’espace y est presque saturé et c’est au sud que le mouvement est transféré. Entres les deux départementales, l’espace se mite de plus en plus. La relation habitat/bâti reste harmonieuse dans la mesure où la proportion d’espaces ouverts reste majoritaire.Le Sud s’urbanise car au Nord le relief resserré a compressé les villes. L’espace disponible est restreint et le lien avec Aubenas moins fort. L’Ardèche, par son caractère inondable, bloque l’urbanisation de la rive Ouest, exclusivement agricole. La frange Est d’Aubenas est une immense zone commerciale, qui a d’une part enclavé les petits villages qui la bordent au Nord et d’autre part repoussé l’implantation de lotissements plus loin encore du centre-ville.

Objectifs de qualité paysagère

Aubenas continue à se développer. Mais le zoning très présent à sa périphérie limite les possibilités pour des nouveaux quartier de se greffer harmonieusement avec le centre.L’implantation d’une Zone commerciale et industrielle, au niveau de l’entrée principale Est de Aubenas, pose certains problèmes :- L’entrée dans la ville est perturbée, on ne lit plus la plaine surplombée du promontoire, les faubourgs sont invisibles.- L’urbanisation est repoussée plus loin, et les connexions au centre, trop loin, sont caduques.- L’espace agricole entre la ville et l’Ardèche se mite.- La connexion avec l’Ardèche, où les espaces ouverts sont d’une grande richesse y sont quasi inexistants. Ces espaces non urbanisés où persistent de vieilles cultures sont d’une grande richesse. Malheureusement pour la vie urbaine, ces espaces sont peu accessibles depuis la ville et les rives de l’Ardèche sont quant à elles sont plantées d’une végétation souvent trop dense.- Les collines autours d’Aubenas arrivent quasiment à terme de leur capacité.Les bords de l’Ardèche étant inondables, ils offrent peu de possibilités d’urbanisation.- La zone actuelle qui possède le plus de potentiel est la zone agricole située entre la N104 et la D579. Son urbanisation a d’ailleurs déjà commencé.Actuellement cet espace devient plus riche, car la relation entre les zones habitées et les champs est souvent intéressante. Ce rapport est harmonieux dans la mesure où la proportion d’espace agricole est encore important.Il faut donc veiller à maintenir cette harmonie.

Agglomération de Bourg-St-Andéol

Département  : Ardèche
 
Communes  : PIERRELATTE, BOURG-SAINT-ANDEOL
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 261
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Agglomération de la Voulte-sur-Rhône

Département  : Ardèche
 
Communes  : LA VOULTE-SUR-RHONE, ETOILE-SUR-RHONE, BEAUCHASTEL
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 414
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : REIVE DROITE DU RHONE ENTRE LA VOULTE ET LE POUZIN (remarquable).

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Agglomération de Le Teil

Département  : Ardèche
 
Communes  : LE TEIL, ROCHEMAURE, VIVIERS
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 456
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : RIVE DROITE DU RHONE ENTRE CRUAS ET VIVIERS (remarquable).

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Agglomération de Privas

Département  : Ardèche
 
Communes  : LYAS, PRIVAS, VEYRAS, SAINT-PRIEST, COUX
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 685
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Agglomération de Tain/Tournon

28 Agglomeration de Tain Tournon
Département  : Ardèche
 
Communes  : SAINT-JEAN-DE-MUZOLS, TOURNON, TAIN-L’HERMITAGE, MERCUROL
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 1094
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

En arrivant depuis la N7, Tain-l’Hermitage apparaît comme une ville étroite, serrée entre le Rhône et un relief planté de vignes, au caractère très fort. Sur l’autre rive, Tournon lui fait face, jumelle plus étendue et dont les reliefs plus marqués sont plantés d’une végétation dense. Tournon bénéficie d’une plaine alluviale au Sud, qui lui a permis de s’étendre plus que Tain.Au Nord, le Doubs se jette dans le Rhône et marque le début des villes moins denses et plus petites, alignées le long de la départementale.Les deux villes sont fortement marquées par la culture de la vigne qui est partout où se pose le regard, notamment lorsque l’on regarde Tain depuis Tournon, où les énormes panneaux des viticulteurs surplombent les vignes serrées de ce relief caractéristique.

Identification

L’agglomération de Tain l’Hermitage/Tournon, se situe dans la basse vallée du Rhône, entres les collines Rhodaniennes à l’Est et le talus Rhodanien à l’Ouest.L’entité possède, dans son périmètre, peu d’espaces ouverts, hormis quelques cours d’eaux pour la plupart fortement aménagés.Deux éléments forts structurent le territoire et l’implantation des villes : le Rhône et les vignes.Tain est la ville la plus marquée par cette agriculture. Où que l’on se trouve, le relief planté de vignes émerge. La relation entre le tissu urbain et ces coteaux est très forte et confère à Tain-l’Hermitage un caractère singulier.Ce relief imposant conditionne l’urbanisme de Tain. Ainsi, les faubourgs se sont développés vers l’Est, seul espace encore disponible. Ces derniers sont donc petits et perturbés dans leur développement par la voie de TGV, qui enclave certains quartiers plus que d’autres.Le centre-ville reste linéaire le long de la N7. Cependant, il existe de petites places derrières la première ligne du front bâti, constituant un réseau parallèle. L’accès au Rhône y est donc facilité. Le rapport entre la ville et son fleuve est intime. Les quais, plantés de platanes, sont assez larges pour permettre à une promenade de s’y insérer. L’accès à Tournon depuis Tain peut se faire par le biais d’un pont suspendu en voiture, mais aussi par une passerelle piétonne, suspendue également. Celle-ci est accessible depuis Tain, par une rue piétonne. Ainsi, on peut y admirer le front de Tournon, faisant face à celui de Tain. Le rapport étroit qu’entretiennent les deux villes, prend tout son sens.Le centre de Tournon est ancien et fortement influencé par les édifices religieux, qui sont nombreux. Il est également collé à son relief, plus escarpé que celui de Tain et par conséquent, moins tourné vers la culture de la vigne. La D86 passe aussi entre le Rhône et le front bâti, faisant des quai à ce niveau, une voie sur berge.Tournon bénéficie d’une plaine alluviale qui s’étend au Sud, dans le creux d’un méandre du Rhône. Les faubourgs, directement reliés au centre date du XIXe, début XXe siècle et sont structurés par un réseaux viaire en quadrillage. Plus on descend vers le Sud, plus les quartiers sont récents. Ils se terminent par une zone commerciale, qui marque la transition avec la plaine agricole.En remontant la D86 au Nord du centre, le Doubs se jète dans le Rhône au niveau de sa rive Ouest. Il marque une transition forte dans le tissu urbain. Sur sa rive Sud, un quartier de Tournon, coincé entre le relief et le Doubs, constitue une enclave forte. Quelques lotissements, de vieilles usines et une zone commerciale parsèment l’enclave. Les terrains de sports ont profité des espaces disponibles pour s’installer.Sur sa rive Nord, de nouveaux quartiers ont vu le jour. La départementale constituant l’axe principale autour duquel s’agglutinent les villages. A l’Ouest, les reliefs plus doux ont permis à de petits lotissements de s’implanter. A l’Est, les villages sont plus diffus, car la ligne de chemin de fer, située entre la D86 et le Rhône, freine l’urbanisation. Les champs et les vignes restent donc dominants dès lors que l’on passe le Doubs

Qualification

L’agriculture (vigne) est omniprésente dans la ville. Elle donne son caractère aux quartiers qu’elle borde. Les richesses de Tain et Tournon se trouvent souvent en retrait, sur les franges entres les vignes et le tissu urbain : des petits chemins, des murs qui laissent entrevoir les vignes… Caractère accentué par la voie de TGV et les reliefs abrupts de Tournon. On trouve ainsi dans ces extrémités de nombreuses petites enclaves que leur positionnement isolé a préservé de l’urbanisation. Malheureusement, certaines d’entre elles servent parfois de cache-misère pour y implanter des lotissements sans intérêt et peu connectés à la ville.Cette situation est également présente dans des espaces situés sur le devant. En effet, les quais du Rhône, du côté de Tournon, sont trop tournés vers la voiture. Les quais sont peu accessibles pour des piétons, car la D86 y passe. Au niveau du centre, une des plus grande place de la ville, plantée de platanes magnifiques, est un parking géant situé juste au bord du Rhône.L’entrée de Tain depuis l’Autoroute A7 est également perturbée par des lotissements et une zone commerciale. L’impact de l’arrivée sur Tain depuis le Rhône est ainsi minimisé.

Transformation

Tain-l’Hermitage et Tournon ont été conditionnées dans leur développement par les vignes. Notamment à Tain, où la vigne AOC protégée a repoussé l’urbanisation vers l’Est. Les lotissements grignotent donc l’espace progressivement en direction de l’Autoroute. Mais à terme, l’infrastructure limitera et/ou perturbera ce mouvement et les futurs quartiers.Tournon quant à elle bénéficie de la plaine alluviale au Sud. Ici aussi, ce sont les lotissements et zones commerciales qui priment. Mais leur avancée va elle aussi être bloquée à terme, cette fois-ci par la zone inondable toute proche.Seul le Nord possède donc encore un potentiel pour s’urbaniser davantage. Mais le Doubs, canalisé et endigué, constitue un obstacle qui enclave, plus qu’un élément qui valorise et relie les quartiers.

Objectifs de qualité paysagère

Les espaces disponibles aux périphéries des vieilles villes sont remplis.Les possibilités d’extension sont donc situées :- à l’Est de Tain, en direction de l’Autoroute A7 (cette direction sera à terme bloquée par celle-ci).- au Nord du Doubs, où les quartiers sont encore peu dynamiques et où les possibilités persistent, notamment sur les coteaux.- au Sud de Tournon, dans la plaine du Rhône, la zone de l’entité où les possibilités foncières sont les plus importantes.Actuellement, l’urbanisation de ces zones se fait de manière peu maîtrisée générant des espaces mal définis. La cohabitation avec les parcelles agricoles doit se faire dans l’harmonie. Le développement non maîtrisé de ces zones de périphérie génère des entrées de ville pauvres et en total contraste avec les caractères très forts de Tain et Tournon.En effet, ces entrées sont maintenant engendrées par les zones de lotissements et commerciales, dont les espaces publics pauvres, voire inexistants, ne peuvent mettre en valeur les villes historiques bordées par le Rhône et les vignes. Malgré la mise en scène de son centre ancien au bord du Rhône, globalement les aménagements de sa rive sont souvent des routes ou des parkings, notamment aux faubourgs Sud, où les habitations sont séparées du Rhône par une digue de plusieurs dizaines de mètres de large. L’arrivée depuis Tain par la passerelle piétonne illustre bien ce statut de route des quais du Rhône, car celle-ci débouche directement sur un carrefour à feux.Que cela soit causé par le relief, la voie ferrée, les vignes ou l’action combinée des trois, de nombreuses micro-enclaves parsèment l’entité. La tendance actuelle vise à les remplir par des espaces pauvres et sans liens avec la ville. Ces lieux sont pourtant caractéristiques de l’entité de Tain et Tournon. Les « remplir » sans considération pourrait effacer une trace primordiale pour les villes.

Basse-vallée et bassin de l’Heyrieux

Département  : Ardèche
 
Communes  : GILHAC-ET-BRUZAC, SAINT-LAURENT-DU-PAPE, LA VOULTE-SUR-RHONE, VERNOUX-EN-VIVARAIS, NONIERES, SAINT-CIERGE-SOUS-LE-CHEYLARD, SAINT-JULIEN-BOUTIERES, JAUNAC, MARIAC, SAINT-ANDEOL-DE-FOURCHADES, INTRES, LACHAPELLE-SOUS-CHANEAC, MARS, SAINT-AGREVE, SAINT-JEAN-ROURE, SAINT-MARTIN-DE-VALAMAS, CHANEAC, LE CHAMBON, DORNAS, SAINT-JULIEN-DU-GUA, FLAVIAC, LYAS, ROMPON, SAINT-MICHEL-D’AURANCE, SAINT-MAURICE-EN-CHALENCON, DUNIERES-SUR-EYRIEUX, LES OLLIERES-SUR-EYRIEUX, PRANLES, SAINT-CIERGE-LA-SERRE, SAINT-FORTUNAT-SUR-EYRIEUX, SAINT-JULIEN-LE-ROUX, SAINT-MICHEL-DE-CHABRILLANOUX, SAINT-SAUVEUR-DE-MONTAGUT, SAINT-VINCENT-DE-DURFORT, SILHAC, SAINT-ETIENNE-DE-SERRE, SAINT-PIERREVILLE, SAINT-GENEST-LACHAMP, ACCONS, BEAUVENE, CHALENCON, LE CHEYLARD, GLUIRAS, SAINT-BARTHELEMY-LE-MEIL, SAINT-CHRISTOL, SAINT-JEAN-CHAMBRE, SAINT-JULIEN-LABROUSSE, GENESTELLE, GOURDON, POURCHERES, SAINT-JOSEPH-DES-BANCS, MEZILHAC, AJOUX, ALBON, CREYSSEILLES, ISSAMOULENC, MARCOLS-LES-EAUX, LACHAMP-RAPHAEL, BEAUCHASTEL
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 51434
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : CRETE EN BALCON SUR LES BOUTIERES ET LA CEVENNE (remarquable) ; LES BOUTIERES (remarquable) ; REIVE DROITE DU RHONE DE TOURNON A BEAUCHASTEL (remarquable) ; REIVE DROITE DU RHONE ENTRE LA VOULTE ET LE POUZIN (remarquable) ; VALLEE DE LA DORNE (remarquable) ; VALLEE DE L’EYRIEUX (remarquable) ; .

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Collines de la Basse-Cévenne gréseuse

Département  : Ardèche
 
Communes  : MALARCE-SUR-LA-THINES, SANILHAC, VERNON, MONTREAL, JOYEUSE, LARGENTIERE, LAURAC-EN-VIVARAIS, ROSIERES, PRADES, LACHAPELLE-SOUS-AUBENAS, CHASSIERS, AILHON, FONS, JOANNAS, LENTILLERES, PRUNET, ROCHER, SAINT-ETIENNE-DE-FONTBELLON, SAINT-SERNIN, VINEZAC, TAURIERS, SAINT-ANDRE-LACHAMP, FAUGERES, LABLACHERE, PAYZAC, PLANZOLLES, RIBES, ROCLES, SAINT-GENEST-DE-BEAUZON, CHAZEAUX, LABEGUDE, MERCUER, CHAMBONAS, LES SALELLES, LES ASSIONS, SAINT-PIERRE-SAINT-JEAN, AUBENAS
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 15149
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Ces collines forment une longue bande de transition entre les Cévennes et la dépression d’Aubenas Les Vans. Elles ne se distinguent des Cévennes dont elles sont le piémont, que par l’aspect géologique (la présence du grès) qui induit des reliefs plus doux, une végétation et une architecture spécifiques. Cette longue bande est entrecoupée par les vallées cévenoles qui la traversent.Elles constituent un espace résidentiel privilégié du fait de leur relief arrondi, de leur position en balcon, de leur orientation au Sud et la de proximité de l’axe Aubenas Les Vans (desserte, services, emplois…).La culture de la vigne en terrasses larges (donc mécanisables) y est encore présente (Vernon, Vinezac, Ribes…) mais c’est désormais le pin maritime - espèce pionnière - qui est nettement la végétation dominante.La pression résidentielle est lisible, le mitage est perceptible depuis les unités paysagères voisines du fait de l’effet de balcon.

Identification

L’unité présente une forte homogénéité du fait tant de ses caractéristiques (relief, végétation, bâti…) que des dynamiques qui s’y expriment (attrait résidentiel). Elle présente des variations à la fois en fonction de l’étage (entre la dépression et les premières hauteurs des cévennes) et selon les vallées qui la traversent. On notera par exemple la spécificité liée au grès rouge du secteur de Payzac, la qualité des terrasses liées à la vigne du secteur Ribes-Vernon, l’environnement particulier lié aux vues d’altitude du secteur de Sanilhac-Joannas…limites de l’unité : Au Sud Est la dépression d’Aubenas Les Vans (limite \’floue\’, liée au substrat qui évolue vers le calcaire et les marnes), au Nord-Ouest les pentes des Cévennes (la limite n’est pas visuelle mais uniquement géologique : on passe du grès au granite et au schiste). Au Sud-Ouest la bande de piémont se heurte à la vallée du Chassezac mais les caractéristiques de l’unité se poursuivent au-delà du Serre de la Barre en direction du Gard (et de l’unité 293-Ar). Au Nord Est, l’unité se poursuit au travers de l’agglomération d’Aubenas jusqu’au piémont du col de l’Escrinet ((partie Est de l’unité 291-Ar)L’identité de cette unité tient principalement à ses caractéristiques géologiques et géographiques offrant une réelle qualité résidentielle qui s’appuie sur un patrimoine architectural de grande qualité et \’chaud\’ du fait de l’usage du grès. La tradition de la culture de la vigne en terrasses demeure même si l’image actuelle de ce paysage est plutôt dominée par le pin maritime dont l’image est perçue négativement par les populations locales.Cette unité est peu perceptible de l’extérieur car elle est assimilée aux Cévennes dont elle forme le piémont et dont elle se distingue principalement par le substrat (du grès au lieu de granite ou de schiste). Cependant, sa lisibilité tient essentiellement à sa limite basse (la dépression d’Aubenas Les Vans) et à la présence dominante du pin maritime qui \’unifie\’ ce relief collinaire.Il faudrait sans doute s’attacher à la matière : ce grès parfois rouge qui donne sur certains hameaux une ambiance douce et chaude à l’heure du couchant. Ce grès que l’on trouve taillé sur les églises et monuments, qui constitue les murs de toutes les maisons anciennes et qui, sobrement employé, forme ces multiples terrasses en pierre sèche où l’on cultive encore la vigne. Et le plus fort est que, face à ces murs de grès, il y a la vue, il y a l’horizon. Adossée aux Cevennes où la vie reste dure - du fait de la pente, de la pauvreté des terres et de l’éloignement - , dominant l’axe actif qui va d’Aubenas aux Vans, cette unité invite à une réelle qualité d’habiter, avec une grande simplicité qui, la rendant attractive, risque à terme aussi de lui porter préjudice. Douceur de vivre, architecture forte et protectrice, présence féconde de la vigne et ce regard sans limite qui s’étale sous le soleil…

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : CEVENNE ARDECHOISE (remarquable) ; Largentière (remarquable) ; paysage de terrasses (remarquable) ; REGION DES VANS (remarquable) ; VALLEE DE LA DROBIE (exceptionnel) ; vue panoramique (remarquable) ; . La valeur principale de cette unité est sa qualité résidentielle qui tient tant aux caractéristiques physiques de ce paysage (relief doux, qualité de l’architecture, végétation et climats méditerranéens), qu’à l’orientation et à la proximité des services et des emplois. L’agriculture conserve une forte présence, et s’inscrit dans une démarche de valorisation de produits de qualité cultivés en terrasses (vin, olives…)

Transformation

Ce secteur a connu un fort recul de l’agriculture dont la présence a été remplacée par les pins maritimes. Si la forêt est dominante, elle est concurrencée par le développement pavillonnaire qui se fait de façon désordonnée en discontinuité totale avec les formes urbaines groupées traditionnelles.. Précisions : Deux mutations majeures sont identifiées : l’extension de la forêt spontanée de pins maritimes et le mitage par le pavillonnaire. La forêt ferme le paysage (donc l’attrait résidentiel du fait des vues) et amplifie les risques d’incendie… Mais elle permet aussi de cacher les nouvelles constructions souvent faite sans référence à l’architecture ou au paysage local. Les constructions nouvelles trouvent facilement place dans ces collines boisées mais d’une part respectent peu les caractéristiques du lieu (terrassements, volumes, teintes, matériaux, espaces traditionnels, forme urbaine…) et par ailleurs sont fortement soumises au risque incendie. Globalement, la mutation de ce paysage est en cours : la dimension patrimoniale demeure dominante mais les mutations identifiées risquent de faire basculer la partie basse de l’unité vers la famille des paysages péri-urbains et la partie haute vers les paysages naturels.

Objectifs de qualité paysagère

- réfléchir à l’articulation concertée entre agriculture et habitat- réfléchir à des formes urbaines qui s’inscrivent plus en continuité de l’habitat traditionnel ou au contraire qui offrent, de façon inventive, une alternative adaptée à cette unité qui présente une qualité résidenteille exceptionnelle- réfléchir à une architecture adaptée, en particulier en reprenant les espaces couverts traditionnels, en utilisant les techniques bioclimatiques, en favorisant les teintes sombres plus discrètes, en adaptant les projets au terrain et non l’inverse, etc…- gérer les boisements (entretien des sous-bois, cônes de vue, etc…) en particulier à proximité des zones habitées et le long des itinéraires majeurs pour maintenir des percées visuelles qui font la qualité de cette unité.

Dépression d’Aubenas aux Vans

Département  : Ardèche
 
Communes  : MONTREAL, BALAZUC, CHAUZON, JOYEUSE, LABEAUME, LARGENTIERE, LAURAC-EN-VIVARAIS, ROSIERES, LACHAPELLE-SOUS-AUBENAS, CHASSIERS, LANAS, VINEZAC, LABLACHERE, SAINT-GENEST-DE-BEAUZON, UZER, CHAMBONAS, GRAVIERES, LES SALELLES, LES VANS, LES ASSIONS, VERNON
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 7369
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Autre nom possible : sillon du piémont cévenolCette unité paysagère marque par sa linéarité. Cette impression est accentuée par le fait que son principal mode de découverte est une route, la D 104. Si la présence agricole est forte – essentiellement la vigne et les arbres fruitiers – cette occupation est vivement concurrencée par l’urbanisation diffuse et par les infrastructures commerciales et touristiques.De fait l’impression générale est très contrastée selon l’itinéraire pris : depuis la D104 ce paysage apparaît hétérogène et en forte mutation selon des modèles sans relation au terroir ; depuis les petites routes transversales ou parallèles à l’axe principal, ce paysage viticole offre de très beaux ensembles relevant des paysages ruraux patrimoniaux.Cette impression de paysage en forte mutation est renforcée par le fait que l’on y accède souvent en traversant l’unité urbaine d’Aubenas qui, en dehors de son caractère urbain, fait partie de la même unité paysagère.

Identification

Les mutations en cours prennent place sur un espace agricole majoritairement hérité du XIXè siècle qui possède en soi une forte cohérence (fermes isolés, vignes alentours, petits édifices agricoles, murs de soutènement ou de clôture…). Cependant, cette organisation est bousculée par les évolutions actuelles qui relèvent de logiques fonctionnelles ou de services dépassant les enjeux de l’unité : infrastructures touristiques, élargissements routiers, édifices commerciaux, urbanisation diffuse… Ces éléments s’égrènent sans logique apparente le long de l’axe principal : leur architecture ne fait pas référence aux éléments patrimoniaux de l’unité et une rupture est même parfois recherchée. La cohérence de l’unité a disparu, elle ne tient plus que par la linéarité marquée par la route et le relief de chaque côté, ainsi que par les ponctuations que constituent les bourgs et villages.limites de l’unité : Le piémont cévenol gréseux au Nord Ouest (visuellement la limite va jusqu’aux crêtes cévenoles) ; le plateau des Gras au Sud-Est. A l’extrémité Sud-Ouest le Serre de la Barre. A l’extrémité Nord Est, l’unité se poursuit en réalité à travers l’unité urbaine d’Aubenas jusqu’au col de l’Escrinet.L’identité de cette unité tient à sa linéarité et à la silhouette des crêtes cévenoles qui la longe. Elle tient aussi à sa dimension fonctionnelle qui se traduit par un développement urbain rapide et hétérogène.Cette unité forme une dépression linéaire entre le pied des cévennes et le plateau calcaire des Gras. Cette position lui donne deux caractéristiques majeures :-des terres agricoles fertiles, irriguées, protégées et bien exposées, exploitées de tout temps en particulier pour la vigne et la culture du vers à soie-une fonction de pôle de service et d’axe de circulation et d’accès (desserte en peigne) pour toutes les vallées cévenoles.Ces deux caractéristiques expliquent en grande partie le paysage actuel et ses évolutions.Bien que formant une unité linéaire lisible du fait du relief et de l’axe principal de circulation, cette unité participe de 3 bassins versants distincts - la Ligne, la Baume et le Chassezac – formant ainsi 3 sous-unités séparées par des seuils peu perceptibles.On notera que l’unité se poursuit en réalité à travers l’unité urbaine d’Aubenas jusqu’au Col de l’Escrinet où l’on retrouve les mêmes caractéristiques, la ville d’Aubenas constituant le principal pôle urbain du secteur.La lisibilité de cette unité peut se concevoir par une succession de « couches » correspondant aux grandes périodes de développement qui ont structuré le territoire :-le réseau de bourgs et villages de l’époque médiévale, à la fois pôles de services et de contrôle des vallées cévenoles (les Vans, Joyeuse, Largentière…) ;-la structure agricole principalement héritée du XIXè siècle constituée de grosses fermes isolées entourées de vignobles jusqu’aux pentes cultivées en terrasses, marquant l’ensemble de l’espace-le développement récent autour de l’axe routier de la D104, s’accompagnant de zones commerciales et touristiques et d’extensions urbaines diffuses.La rapidité de développement de la période récente, l’origine des modèles (architecturaux, culturels, etc…) utilisés rendent cette dernière « couche » indépendante des 2 précédentes. Les évolutions récentes apparaissent non seulement en contraste mais aussi déconnectées des réalités du territoire. De ce fait, la lisibilité de l’unité est fortement perturbée et tient essentiellement aux caractéristiques du relief. On notera par exemple que la lisibilité de l’unité devient difficile au niveau de Lablachère car les récents aménagements routiers privilégient l’axe menant à Alès au dépend de l’axe « géographique et historique » menant aux Vans.C’est une unité qui se perçoit très différemment selon que l’on y réside ou non. Si l’on réside ailleurs, c’est une unité traversée : on y passe, on y vient pour se ravitailler, pour consommer, et puis on s’en va ailleurs. Et alors, même si les évolutions actuelles, qui renvoient à toutes les zones fonctionnelles de France, ne paraissent pas satisfaisantes, on s’en satisfait car elles répondent finalement à une fonction. Si par contre l’on y réside ou si l’on s’y promène, cette unité présente une qualité paysagère délicate et riche dès que l’on s’écarte de l’axe principal. Derrière la façade de l’axe D104, on découvre un paysage culturel de grande qualité bien que fortement « mité » par de l’habitat résidentiel diffus. La qualité du bâti, tant dans les villages que les fermes isolées, la qualité de l’aménagement de l’espace (terrasses, canaux, chemins et sentiers…) constituent un vocabulaire adapté qui n’attend qu’à être réinterprété.Au final, si l’on prend la peine de ce détour derrière le « miroir » de la D104, l’hétérogénéité de l’unité augmente, et l’impression d’inadaptation des aménagements récents se renforce.

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : BOIS DE PAIOLIVE (exceptionnel) ; CEVENNE ARDECHOISE (remarquable) ; PLATEAU CALCAIRE A L’EST DES VANS (remarquable) ; REGION DES VANS (remarquable). La notoriété de cette unité est essentiellement touristique et elle se confond avec celle du Sud-Ardèche. Pourtant, à bien y regarder, cette notoriété touristique ne vient pas de l’unité elle-même mais de celles qui se trouvent à proximité : les cévennes d’un côté, les gorges de l’Ardèche et de ses affluents de l’autre. Dans cet ensemble, l’unité a un rôle de pôle de service, d’axe de circulation et de desserte. De ce point de vue, la notoriété de cette unité serait comme « usurpée » aux unités voisines dont elle n’est en réalité que « l’espace servant », justifiant ainsi les aménagements sans qualité qui s’y développent…Pourtant, cette unité présente des valeurs réelles : une fonction agricole historique, en particulier viticole (d’où par exemple le nom de Vinezac) ; et une fonction de commerce et de service ayant généré une « valeur urbaine » la rendant attractive du point de vue résidentiel.

Transformation

L’évolution de cette unité tient moins de ses besoins propres que des nécessités imposées par les unités voisines présentant une forte attractivité touristique. Ainsi, les évolutions en cours sont justifiées par le rôle « d’espace servant » de cette unité. Ceci explique en partie le fait que les aménagements réalisés récemment tiennent rarement compte des qualités propres à cette unité : ainsi, aménagements routiers, zones commerciales, zones d’activités suivent une logique extérieure à l’unité et se développent selon des modèles sans rapport à l’unité. Seule la fonction résidentielle présente un lien direct avec l’unité, même si les modèles architecturaux actuellement diffusés sont aussi en décalage avec les modèles traditionnels.La dynamique de mutation en cours tient fortement à l’axe routier D104 et les évolutions à venir sont dépendantes de l’aménagement de cet axe. Les déviations réalisées ou projetées, nécessaires du point de vue de la desserte, engendrent des potentialités d’urbanisation importantes. Ce développement urbain, extrêmement rémunérateur à court terme pour les propriétaires fonciers, entre directement en concurrence avec la fonction agricole de ce territoire mais aussi avec la fonction résidentielle qui bénéficie jusqu’à maintenant d’un « cadre de vie de qualité ». Le risque est donc d’une domination de la fonction « d’espace servant » (commerces, activités, circulation…) au détriment de la fonction agricole et de la qualité de vie.Une réflexion sur la répartition spatiale et la cohabitation entre ces différentes fonctions est nécessaire pour que les mutations en cours et à venir ne mène pas à une impasse en matière de développement.. Précisions : La rapidité de l’évolution tient principalement à l’activité touristique : la population du Sud Ardèche augmente très fortement en période estivale (jusqu’à décupler sur certaines communes comme Rosières). Une grande partie des mutations (recalibrages routiers, infrastructures touristiques, parkings, commerces, etc…) sont dimensionnés pour cette saison estivale et « culturellement conçues » pour être repérables par des touristes venus de toute l’europe. Certaines de ces mutations sont cependant nécessaires comme l’amélioration de la desserte routière qui reste un problème majeur de ce secteur : cependant, cette amélioration qui se réalise par tronçon s’accompagne chaque fois d’une ouverture de nouveaux espaces à l’urbanisation et d’un risque de développement urbain sur ses abords (déviation de Joyeuse), réduisant d’autant l’efficacité de la nouvelle desserte. La maîtrise foncière des abords de l’axe principal (D104) est un enjeu majeur du développement de l’unité.

Objectifs de qualité paysagère

Les recommandations paysagères peuvent être données selon les 3 fonctions majeures de cette unité :-pour la fonction agricole : mise en place d’une politique foncière active de préservation des espaces agricoles. Valorisation de l’aménagement de l’espace traditionnel (murets, terrasses, chemins, fermes isolées) et réinterprétation de ce vocabulaire dans les aménagements contemporains. Faire profiter de ce paysage agricole comme cadre de vie des espaces résidentiels et comme « vitrine » de l’unité depuis les axes routiers.-Pour la fonction service : éviter l’effet d’écran continue le long de la D104 et préserver des espaces d’ouverture sur les plaines agricoles et les paysages lointains (vues sur les Cévennes et sur les Gras), améliorer la qualité des aménagements (routes, zones d’activités et commerciales…) en travaillant sur la relation des aménagements nouveaux avec le paysage environnant ; proposer une charte architecturale des bâtiments industriels et commerciaux, renforcer l’aspect structurant de l’espace public, favoriser les autres modes de déplacement que l’automobile (circulations piétonnes et cycles)-Pour la fonction résidentielle : limiter strictement l’habitat diffus (ce développement n’est concrètement pas durable et est en forte concurrence avec l’espace agricole) et favoriser l’habitat polarisé limitant le développement des déplacements automobiles ; travailler sur la réinterprétation des modèles architecturaux traditionnels (en particulier à partir d’espaces spécifiques aux fermes isolées traditionnelles), renforcer l’ancrage de l’architecture au terrain naturel (éviter les implantations sur remblais) ; valoriser les maisons de village et les espaces publics des bourgs et villages.De façon générale :-travailler sur la complémentarité entre espace résidentiel, espace agricole et espace de service plutôt que sur la juxtaposition et la concurrence (l’espace agricole participe du cadre de vie, l’espace de service permet la polarisation des zones d’habitat etc…)-mettre en relation nouveaux aménagements et paysage existant en réinterprétant le vocabulaire traditionnel (travailler sur la base d’un levé topo précis, éviter les juxtaposition favoriser les continuités…)

Les gorges de l’Ardèche

Département  : Ardèche
 
Communes  : BIDON, LABASTIDE-DE-VIRAC, ORGNAC-L’AVEN, SAINT-MARCEL-D’ARDECHE, SAINT-MARTIN-D’ARDECHE, SALAVAS, VAGNAS, VALLON-PONT-D’ARC, LAGORCE, SAINT-REMEZE
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 12842
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : Aven d’Orgnac (remarquable) ; COTIERE SUR LE RHONE ENTRE VIVIERS ET ST MARTIN D’ARDECHE (remarquable) ; GORGES DE L’ARDECHE (exceptionnel) ; PLATEAU DES GRAS (remarquable) ; VALLEE DE L’ARDECHE ENTRE RUOMS ET VALLON PONT D’ARC (remarquable).

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Massif des Hautes-Boutières dont le Mont Mézenc

Département  : Ardèche
 
Communes  : JAUNAC, MARIAC, LA ROCHETTE, SAINT-ANDEOL-DE-FOURCHADES, SAINT-CLEMENT, SAINT-MARTIAL, INTRES, LACHAPELLE-SOUS-CHANEAC, SAINT-MARTIN-DE-VALAMAS, CHANEAC, ARCENS, BEAGE (LE), BOREE, LE CHAMBON, DORNAS, ACCONS, SAINTE-EULALIE, SAINT-JULIEN-BOUTIERES
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 16291
 
Carte(s) IGN : 2836 E et 2936 O

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : CRETE EN BALCON SUR LES BOUTIERES ET LA CEVENNE (remarquable) ; le Mézenc (remarquable) ; LES BOUTIERES (remarquable) ; REGION DES SUCS (exceptionnel) ; VALLEE DE LA DORNE (remarquable) ; VALLEE DE L’EYRIEUX (remarquable) ; .

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Massif entre la Serre de Bane et le Bois des Bartres

Département  : Ardèche
 
Communes  : BANNE, GRAVIERES, MALBOSC, LES VANS, SAINT-PAUL-LE-JEUNE
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 5365
 
Carte(s) IGN : 2839 OT

Impression générale

Cette unité comprend les vallées de l’Abeau et de la Gagnières dont l’amont se trouve dans le département du Gard. Assez identifiable d’un point de vue spatial cette unité reste assez composite du point de vue de ses caractéristiques. Elle rassemble d’une part l’extrème Ouest des Cévennes Ardèchoises (unité 291-Ar) dont elle est séparée par la vallée du Chassezac et le Serre de la Barre et par ailleurs un piémont collinaire identifiable aux \’collines de la basse cévenne gréseuse\’ (unité 294-Ar) mais disposant d’un substrat houiller cause de son histoire minière. Ces deux composantes se retrouvent dans le département voisin : la partie cévenole est le prolongement des cévennes gardoises et la zone collinaire appartient au bassin minier de Bessèges (houille, fer mais aussi antimoine, or…). Cette unité est donc marquée par cette double identité : paysages cévenols à l’amont (châtaigniers, terrasses et maisons de schiste) et collines de piémont à l’aval (pins maritime et exploitationde la houille). Sa cohérence tient d’avantage au fait qu’elle réunit les bassins versants de 2 rivières et que l’accès se fait par des points de passage déterminés qui fonctionnent comme des portes.

Identification

Deux clefs de lecture permettent de comprendre la structure de l’unité :- la nature du substrat géologique (roches métamorphiques schistes et gneiss à l’amont, roches sédimentaires type grès et houille dans la zone collinaire du piémont et calcaire au contact du plateau des Gras), - les bassins versants et l’organisation par vallées.Le croisement de ces clefs de lecture donne une structure assez complexe de l’unité pourtant relativement petite comparativement à ses voisines.limites de l’unité : Les parties Sud et Ouest de l’unité suivent la limite départementale avec le Gard, même si d’un point de vue paysager, cette limite est fictive puisque les mêmes caractéristiques se prolongent sur le département voisin. Au Nord, l’unité bloque sur le Serre de la Barre, à l’Est ce sont les contreforts calcaires qui entourent le village de Banne qui ferment l’unité.Cette unité renvoie clairement à deux \’paysages\’ ayant chacun son identité : la partie haute qui couvre la majorité de l’unité relève clairement de l’identité cévenole (châtaigniers, terrasses, maisons en schiste…) alors que le piémont collinaire, exploité pour le bois de mine, renvoie au bassin minier de Bessèges-AlèsLa lisibilité de l’unité repose essentiellement sur la compréhension de l’espace des vallées de la Gagnière et de l’Abeau. A l’aval et en bordure Est, cette lisibilité se perd dans le relief collinaire du piémont.La lisibilité de l’ensemble est rendue complexe par la diversité des substrats géologiques (schiste, terrain sédimentaire carbonifère, calcaire) et par la fermeture des paysages par boisement. A contrario, elle est facilité depuis le points de vue situés sur les hauteurs (Serre de la Barre, village de Malbosc…)Venant de l’Ardèche, on ne pénètre pas dans cette unité par hasard : il faut la chercher et passer par cet étroit vérou que forment les falaises calcaires de Banne ou du Granzon. Au passage des falaises, on s’attend à trouver au-delà un paysage de milieu calcaire, mais aussitôt l’ambiance change et le paysage est autre. En progressant sur les routes sinueuses de fond de vallée, c’est d’abord les boisements qui dominent, réduisant l’espace visuel à un long couloir. Parfois, un sous bois bien dégagé offre une perspectives d’entre troncs qui laisse lire le relief doux des collines. D’un tournant à l’autre, le sol monte, passant du fond de vallée à un premier versant, toujours sous les pins maritimes. Lentement, le sentiment de s’élever s’accentue, confirmé bientôt par des vues dominantes sur une mer de collines boisées. Et puis, sans que la transistion ne se fasse sentir, dans un enchaînement progressif d’indices qui peuvent passer inaperçus, on \’entre\’ dans les Cévennes : terrasses en sous bois, premiers châtaigniers, grange de schiste, et enfin première clairière et premier hameau. De là, la vue ouvre enfin, dominant le massif collinaire du piémont, dégageant des vues vers le lointain, vers la plaine de Jalès, les gorges de l’Ardèche, le bassin de Bessèges… A flanc de versant, la route progresse en balcon, franchissant ruisseaux et croupes rocheuses, offrant un impressionnant belvédère, menant sans excès de vitesse jusqu’au village perché de Malbosc, dont l’église dominante semble un aboutissement. De savoir la frontière du Gard si proche donne envie d’aller plus loin :il suffit de poursuivre jusqu’au col d’Aubrias pour entrer dans un autre monde. Une autre vallée s’offre au regard : c’est bien d’un ailleurs qu’il s’agit et pourtant, lorsque l’on se retourne, cette nouvelle vallée ressemble fort à celle que l’on quitte. Les Cévennes s’étendent ainsi au pied du massif central, dans cette succession de vallées comme autant de petits mondes.

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : Banne (remarquable) ; REGION DES VANS (remarquable). La valeur actuelle de l’unité repose essentiellement sur son attractivité résidentielle, principalement secondaire : cette attractivité tient bien entendu au climat méditerranéen mais aussi à la qualité paysagère du secteur et s’appuie d’une part sur la qualité du bâti traditionnel (maisons en pierre sèche) et d’autre part sur la qualité des vues offertes par le relief du piémont. Cette unité bénéficie aussi d’une attractivité touristique du fait de la présence de rivières baignables en été. Ces valeurs restent cependant très en deça des unités voisines dont la notoriété est plus forte et l’accessibilité plus aisée.La dimension économique du secteur est faible, même si les collines du piémont sont presque entièrement couvertes de forêts exploitées dont le bois (pins maritimes, faible valeur marchande) servait autrefois pour alimenter les mines proches (Bessèges, Alès). Cette dimension économique repose aussi sur l’économie touristique (campings, gîtes…) et sur une activité agricole très éparse, mais cette valeur n’est pas dominante sur l’unité.

Transformation

De façon générale, l’unité a connu une importante mutation depuis la fin du XIXè siècle due d’une part à la déprise agricole (partie cévenole) et d’autre part à la fermeture de l’activité minière du secteur (Bessèges, Alès). Cette mutation passée se lit encore aujourd’hui dans la progression des boisements et dans l’abandon des usines et moulinages en bord de rivière. Les mutations actuelles sont liées d’une part à l’attractivité résidentielle (secondaire) et touristique à travers des constructions nouvelles (autour des hameaux) et la création d’infrastructures touristiques le long des rivières. . Précisions : La partie cévenole de l’unité connait les mêmes risques de mutation que les Vallées de la Haute-Cévennes (unité 291-Ar) : poursuite de l’enfrichement vers l’emboisement et la fermeture des paysages, disparition du patrimoine de terrasses, multiplication des constructions neuves en limite des hameaux (loi Montagne) sans respect des qualités architecturales traditionnelles… L’unité ne connait pas encore une forte pression du fait de son isolement mais par propagation, cette pression s’exerce cependant. Par ailleurs, les rivières connaissent aussi une pression touristique (baignade, campings, privatisation des accès…) d’autant plus lisible que les routes longent les rivières.La partie collinaire connait moins d’évolution, étant quasi entièrement exploitée pour la production forestière : cette monoculture du pin maritime pose cependant des problèmes à divers niveaux (risque incendie, niveau bas de biodiversité et de diversité des usages, fermeture des paysages par extension des boisements, aspect traumatisant des méthodes d’exploitation par coupes rases…)

Objectifs de qualité paysagère

- Favoriser des politiques de gestion de l’espace se traduisant par la réouverture ou le maintien d’espaces ouverts. Coupler avec une politique patrimoniale en faveur des terrasses. Cibler ces politiques sur des espaces \’à enjeux\’ à définir dans le cadre d’une approche globale (type plan ou charte de paysage)- Définir une politique de gestion des rivières et de leurs abords pour préserver ce capital commun qui fait l’attractivité du secteur : acquisitions publiques, gestion des accès, maîtrise des infrastructures touristiques, qualité des eaux, ouvertures visuelles et dégagement des abords…- Réfléchir sur l’inscription paysagère des nouvelles constructions, en particulier à proximité des ensembles bâtis traditionnels (se référer par exemple aux cahiers de recommandations architecturales édités par le Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche). Intégrer ces recommandations dans les documents d’urbanisme.-Réfléchir à la valorisation de la filière bois : bois énergie, bois matériau de construction.- Réfléchir à la valorisation des forêts exploitées, en matière de biodiversité, de paysage comme de loisirs.En matière de protection réglementaire, l’unité présente peu d’enjeux : - amélioration de la protection au titre des sites du village et du fort de Banne- éventuellement un travail sur le patrimoine minier

Pentes du Haut-Vivarais

Département  : Ardèche
 
Communes  : SAINT-ROMAIN-D’AY, LE CRESTET, EMPURANY, PREAUX, SAINT-ALBAN-D’AY, SAINT-FELICIEN, SAINT-VICTOR, SATILLIEU, VAUDEVANT, LAMASTRE, GILHOC-SUR-ORMEZE, SAINT-APOLLINAIRE-DE-RIAS, SAINT-BARTHELEMY-LE-PIN, VERNOUX-EN-VIVARAIS, DESAIGNES, LABATIE-D’ANDAURE, NONIERES, NOZIERES, SAINT-BASILE, SAINT-CIERGE-SOUS-LE-CHEYLARD, SAINT-JEURE-D’ANDAURE, SAINT-PRIX, PAILHARES, DEVESSET, LAFARRE, LALOUVESC, ROCHEPAULE, SAINT-ANDRE-EN-VIVARAIS, SAINT-PIERRE-SUR-DOUX, VOCANCE, SAINT-JULIEN-VOCANCE, SAINT-SYMPHORIEN-DE-MAHUN, ARLEBOSC, BOZAS, SAINT-AGREVE, SAINT-JULIEN-LABROUSSE, ROIFFIEUX
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 41756
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Peu habitées, presque sauvages, les Pentes du Haut-Vivarais offrent la profondeur de leurs vallons boisés, la sauvagerie de leurs forêts, et la surprise de villages à l’architecture sophistiquée. Le territoire regorge de gîtes qui répondent aux besoins de tourisme vert.Parmi les forêts de pins sylvestres et de hêtres, les pentes sauvages, par monts et par vaux, les fermes isolées, toutes de pierres de grès ocre, captent l’attention, et si ce n’est pas elles, ce sont les villages, ramassés sur eux-mêmes et bordant les routes. À l’image des cours d’eau nombreux, l’Ay, le Douzet, le Doux, l’Ayguenne, les routes étroites se dessinent en sinuosités incessantes. Leur fraîcheur contraste avec les vues ventées des crêtes, vers le Mézenc ou vers les Alpes.

Identification

Les Pentes du Haut-Vivarais constituent une unité paysagère de grande taille (41 756 hectares), montagneuse (altitudes pouvant atteindre les 1 000 mètres), sauvage, traversée par la vallée du Doux du nord au sud.Les limites du territoire sont larges, marquées par le relief : rupture de pente avec le plateau du Vivarais à l’est, ligne de crête sur la vallée de la Cance au nord et sur la vallée de l’Eyrieux et le plateau de Saint-Agrève à l’ouest et au sud. Mais c’est le caractère peu domestiqué par l’homme et la moindre occupation agricole du sol qui fait surtout la différence avec les unités paysagères voisines. Les couleurs naturelles dominent : le vert foncé des résineux et feuillus l’été, auquel s’ajoute la blancheur des cerisiers en fleurs au printemps, les rouges des feuilles d’automne et le brun des branches dénudées par l’hiver, marqués çà et là par l’ocre des affleurements rocheux.De longues séquences forestières, fermées ou limitées par le relief, laissent la place à des panoramas sur les crêtes (comme à Lalouvesc). Là, on bénéficie de vues surplombantes qui permettent une compréhension globale de l’unité : un système de vallons est/ouest et de vallées tortueuses sud/nord qui suivent le chevelu complexe de petits affluents du Doux. Le premier plan est constitué tantôt de forêts, de prés ou prairies, suivies de fermes ou villages, qui laissent place à une succession parfois infinie de crêtes forestières ou bleutées lorsqu’elles sont plus lointaines.Les rares éléments construits - clochers, villages, fermes isolées - constituent souvent une surprise dans ce territoire peu densément peuplé. Diffus ou polarisé en villages, l’habitat est constitué de fermes ou maisons hautes (R+2 ou 3) et s’implante dans la pente. Intégré parmi les couleurs naturelles des lieux, le bâti rappelle les ocres des affleurements rocheux, ponctué de la rouille des tuiles, en contraste agréable avec le vert profond de la végétation. Hormis quelques ruines, notamment d’anciennes terrasses cultivées aux abords des villages, l’habitat secondaire est bien réhabilité quand le bâti sédentaire conserve un état d’usage. De coquets cimetières clos de murs avoisinent parfois les villages.En dehors du bâti résidentiel, la succession de ponts, ponceaux et murets de confortement des petites routes constituent un patrimoine vernaculaire intéressant.

Qualification

La valeur motrice de l’eau qui a fait les grandes heures des moulinages est désormais déchue mais encore visible sur les Pentes du Haut-Vivarais. Les valeurs pastorale et forestière semblent résister aux valeurs touristiques et résidentielles qui émergent dans ce territoire aux portes du Massif Central.Murets de pierres, bassins, lavoirs, anciennes terrasses à cultures… constituent un patrimoine vernaculaire non négligeable qu’accompagne un patrimoine bâti en meilleur état lorsqu’il est destiné à accueillir des touristes (habitat secondaire ou gîtes) que des habitants sédentaires. La valeur touristique profite d’une nature relativement sauvage à proximité de la vallée du Rhône et de Lyon, Vienne, Tournon, Valence… Des sentiers de randonnées, des routes agréables aux cyclistes, des forêts accueillantes, des étangs piscicoles semblent plus destinés à un tourisme régional que très éloigné.Le village médiéval de Desaignes se distingue, avec ses ruelles, ses trois portes médiévales, les fragments de ses remparts, ses vieilles maisons gothiques, une église romane, un château du XIV° siècle… Tandis que Satillieu offre les restes de bâtiments liés à l’exploitation de la force de la rivière Ay (moulinages).À noter, enfin, les éoliennes de Saint-Agrève, qui marquent les crêtes en limites sud-ouest de l’unité.

Transformation

La nature reprend ses droits dans les Pentes du Haut-Vivarais, et, avec elle, un tourisme vert encore peu intrusif, en lieu et place d’une industrie du moulinage abandonnée depuis peu et d’un élevage en perte de vitesse. Les forêts ferment les vues, les pâtures s’enfrichent, accentuant dangereusement le risque d’incendie, comme au col de Faux.La valeur résidentielle et touristique permet timidement de réhabiliter un habitat parfois laissé à l’abandon par l’agriculture.Si l’installation de la ferme éolienne de Saint-Agrève ne nuit pas au paysage car les turbines ne dominent pas les lignes de crêtes, on peut cependant redouter une multiplication des installations à l’horizon des Pentes du Haut-Vivarais. En effet, la valeur touristique à elle seule est loin de remplacer les valeurs agricoles et industrielles dont bénéficiait le territoire.

Objectifs de qualité paysagère

Les Pentes du Haut-Vivarais bénéficient d’un patrimoine vernaculaire qu’il convient de mettre en valeur avec plus d’énergie : Le patrimoine industriel, abandonné depuis peu (les derniers moulinages ont fermé voici dix ans au plus) mérite une réhabilitation avant que les bâtiments ne soient trop abîmés pour que l’on puisse les valoriser. C’est une véritable piste de projet pour le territoire que de donner un second souffle au patrimoine industriel.Le long des routes ou aux abords des villages, un petit patrimoine bâti nécessite d’être maintenu en état : murets, terrasses, croix, cimetières clos de murs, ponts à arches… Lalouvesc a ainsi bien su valoriser son patrimoine bâti (mais ne semble pas avoir pu éviter un lotissement peu esthétique à l’extérieur du village).En règle générale, l’unité nécessite plus un entretien régulier que des aménagements lourds :- maintien de l’harmonie dans les couvertures (tuiles) du bâti pour ne pas gâcher les nombreuses visions surplombantes, qui créent l’intérêt des villages ;- promotion de l’élevage qui maintient encore des clairières dans le boisement ;- amélioration de certaines pratiques forestières (coupes à blanc) ;- gestion des boisements pour la protection contre l’incendie ;- ouverture des vues vers le patrimoine ou les rivières le long des routes, permettant des pauses agréables aux voyageurs…

Plaine d’Alba/Lavilledieu et rebords sud du plateau du Coiron

Département  : Ardèche
 
Communes  : AUBIGNAS, VOGUE, ALBA-LA-ROMAINE, BERZEME, SAINT-ANDEOL-DE-BERG, SAINT-GINEIS-EN-COIRON, SAINT-JEAN-LE-CENTENIER, SAINT-PONS, SCEAUTRES, VILLENEUVE-DE-BERG, DARBRES, FREYSSENET, GRAS, VALVIGNERES, SAINT-GERMAIN, LAVILLEDIEU, LUSSAS, MIRABEL, SAINT-ETIENNE-DE-BOULOGNE, SAINT-LAURENT-SOUS-COIRON, SAINT-PRIEST, ROCHECOLOMBE, SAINT-THOME
 
Famille de paysages : Paysages ruraux-patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 15879
 
Carte(s) IGN : 2938 E et O

Impression générale

Cette unité constitue une vaste dépression a vocation agricole et résidentielle entre les plateaux des Gras et du Coiron et la Montagne de Berg. Elle constitue un passage entre le piémont cévenol (Aubenas) et la vallée du Rhône (par la N102), assurant une transition culturelle et la mettant en liaison directe avec plusieurs bassins d’emplois. Abritée par le relief sans être enfermée, cette unité bénéficie d’un climat très favorable et de sols alluvionnaires lui conférant à la fois une forte valeur agricole et résidentielle. La présence d’Alba-la-Romaine, capitale du peuple des Helviens et premier siège des évêques du Vivarais, comme celle du domaine Olivier de Serres, berceau de l’agriculture moderne, témoignent de cette double attractivité reconnue depuis l’antiquité. La vigne, mais aussi les arbres fruitiers et les céréales occupent les espaces plans, remontant le long des reliefs.Ces conditions très favorables engendrent aujourd’hui une forte pression résidentielle (permanente et secondaire) sur l’ensemble de l’unité, se traduisant par la multiplication des villas particulières. Pourtant, à l’exception de quelques aménagements lourds réalisés sans relation au lieu, l’ensemble de l’unité dégage encore une harmonie liée à la cohabitation sereine entre habitat et cultures. Le relief doucement vallonné, la multiplicité des sites favorables et la qualité des vues offertes depuis les versants sud des reliefs, comme l’aspect jardiné du paysage participent à cette harmonie. Cependant, les dynamiques en cours sont telles que cet équilibre pourrait être menacé si un travail de maîtrise de l’urbanisme et de l’architecture n’est pas engagé.Enfin, dominant l’unité, demeure la ligne sombre de la corniche basaltique du Coiron qui constitue comme une couronne autour de ce jardin merveilleux.

Identification

L’unité étant constituée d’une dépression alluvionnaire, elle subit les influences des reliefs alentours qui sont de natures très différentes. Entre la corniche basaltique du Coiron dont les influences s’étendent jusqu’à Alba la Romaine et le calcaire karstique du plateau des Gras, les ambiances paysagères varient fortement. L’unité se structure donc autour de ce phénomène de dépression, renforcé par la présence d’un axe de circulation majeur, la N102, reliant Montélimar au Puy via Aubenas. Cet axe était aussi utilisé par le chemin de fer, dont la voie demeure et est encore partiellement exploitée à des fins touristiques (St-Jean-le-Centenier/Vogüé). Le long de cet axe, les villages ont préféré des implantations en position dominante, affirmant cette fonction de contrôle (tour de Mirabel). Enfin, la vigne, présente quasiment sur toute l’unité sauf les hautes pentes du Coiron, joue un rôle unificateur.limites de l’unité : Au Nord, l’unité est limité par le plateau du Coiron (n°287-Ar) dont les rebords sont entaillés de profondes vallées, provoquant une interpénétration en doigts de gant entre les deux unités. Cette limite est accentuée visuellement par la corniche basaltique et par la différence d’altitude (+4 à 500m). A l’ouest, l’unité s’arrête où débute le plateau des Gras (n°289-Ar) : cette limite est plus douce compte tenu de la faible différence de niveau (environ 100m) et d’un versant progressif. Au Sud, c’est la montagne de Berg (n°299-Ar) qui forme limite : ce massif de collines calcaires s’arrête de façon nette, même si la longue vallée de Valvignères y pénètre largement. Enfin, à l’Est, c’est le relief calcaire du plateau du Laoul (n°299-Ar) et de la Costière du Rhône (n°260-D-Ar)L’identité de cette unité repose sur trois aspects :- la présence d’Alba la Romaine qui ancre ce secteur dans une culture latine méditéranéenne et favorise un mode d’habiter : la villa dans sa relation à un paysage jardiné.- la vigne, complément du point précédent, cultivée en parcelles de tailles moyennes donnant à l’ensemble cet aspect jardiné, familier, à échelle humaine. Ce paysage jardiné a un emblème : le Domaine Olivier de Serre, berceau de l’agriculture moderne.- la corniche basaltique du Coiron qui domine et abrite l’unité.Même s’il s’agit d’une unité aux franges très découpées, elle se lit de façon globale du fait de ses limites marquées par des reliefs significatifs. De même, elle se parcourt principalement selon un axe majeur, la N102, qui donne une lecture cinétique et complète de l’ensemble.C’est cet aspect jardiné, établissant une relation harmonieuse entre culture et habitat, qui constitue l’attrait et la poésie de ce paysage. Etrangement, malgré une architecture sans intérêt, les villas récentes prennent place dans cet ensemble \’tenu\’ par l’agriculture, dans une relation au paysage qui ne relève pas de la \’colonisation\’, mais bien de la symbiose.Par ailleurs, aux franges de cet ensemble, le paysage conserve son aspect mystérieux, naturel : la corniche basaltique du Coiron cache l’au-delà du plateau ; les Gras s’étendent à l’Ouest comme un espace désertique et la montagne de Berg, encore pâturée ponctuellement, laisse imaginer une étendue d’herbages.

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : Alba (remarquable) ; Aubignas (remarquable) ; Balmes de Montbrun (remarquable) ; Mirabel (remarquable) ; PLATEAU DU COIRON (remarquable) ; Sceautres (remarquable) ; VALLEE DE L’ARDECHE ENTRE RUOMS ET VOGUE (remarquable) ; VALLEE DE L’IBIE (remarquable). La valeur de l’unité repose actuellement sur l’agriculture (vigne principalement) et sur la fonction résidentielle (principale d’abord, secondaire ensuite). Cependant, la valeur culturelle (et touristique) de l’unité est reconnue du fait de la présence des ruines gallo-romaines d’Alba, mais leur mise en valeur incomplète ne permet pas d’en faire un moteur du développement significatif. Cette valeur culturelle - complétée par la qualité des ensembles bâtis de l’unité - constitue un potentiel réel sous exploité.

Transformation

Les principales mutations en cours concernent la multiplication des villas individuelles et l’évolution de l’agriculture (hors vigne). La multiplication des villas risque de poser assez vite un problème sur l’image de ce paysage à partir d’un certain seuil qui n’est pas loi d’être atteint.Pour l’agriculture, les évolutions concernent peu la vigne, mais plutôt les autres cultures : les difficultés économiques rencontrées par les producteurs de fruits pourraient modifier fortement le paysage de la plaine de Lussas et la poursuite du recul de l’activité d’élevage (bocages des pentes du Coiron et prairiés de la montagne de Berg) pourrait entraîner la disparition des espaces de pâturage.Le support économique que constitue la N102 ne s’est pour l’instant pas traduit par l’implantation d’activités ou de commerce en bordure de l’axe mais cette hypothèse n’est pas écartée et pourrait rapidement modifier l’image de l’unité.Enfin, l’implantation d’éoliennes sur les reliefs qui bordent l’unité (plusieurs projets évoqués) viendra probablement modifier la percpetion de l’ensemble.. Précisions : L’image générale de l’unité, au moins dans sa partie centrale, est celle d’un paysage productif jardiné et habité. Cela repose sur un équilibre entre les divers éléments, équilibre qui pourrait basculer si :- la taille des parcelles agricoles augmente fortement- les constructions individuelles se multiplient démesurément, en particulier sous forme de lotissements (actuellement, principalement du diffus)- de nouvelles constructions \’hors gabarit\’ apparaissent (bâti en hauteur)- des infrastructures lourdes bouleversent l’unité (éoliennes, élargissement routes…)

Objectifs de qualité paysagère

Pour cela, il est recommandé de travailler sur :1) En matière de gestion :- renforcer la dimension culturelle de l’unité, basée tant sur les traces de l’antiquité, le bâti médiéval et la \’culture de l’agriculture\’ (Olivier de Serres, culture du vin etc…) : en faire un facteur de développement économique et touristique.- l’identification du \’seuil\’ à ne pas dépasser en terme de construction de maisons individuelles (éviter de passer de l’image de villas diffuses à une image de péri-urbain).- préservation des abords de la N102, pour éviter d’en faire une \’infrastructure lourde\’ dominante dans le paysage et accompagnée de zones d’activités, publicités etc…- préservation des terres agricoles, en particulier dans la plaine, en menant si besoin une politique foncière permettant de résister à la pression immobilière.- réinventer le modèle architectural de la villa, comme relation particulière du lieu d’habitat au paysage cultivé.- Surveiller l’évolution de la taille des parcelles pour éviter les trop grands regroupements.- veiller au maintien de l’élevage sur les pentes du Coiron et la montagne de BErg.2) En matière d’aménagement :- Zones à aménager : aires de repos de la N102, en particulier celle de Villeneuve, très en deça de la qualité attendue à cet endroit.- Valoriser les belvédères du Coiron (Mirabel, St-Laurent,…)- Valoriser le parcours du chemin de fer et ses ouvrages d’art.3) En matière de protection du paysage :- donner une cohérence à la protection de la corniche basaltique,- mettre en place des ZPPAUP sur les principaux villages (Mirabel, St-Laurent, Alba, Valvignères…)-…

Plaine de Barjac et plateau calcaire du Bas-Vivarais

Département  : Ardèche
 
Communes  : SAINT-THOME, VIVIERS, LE TEIL, AUBIGNAS, SAINT-REMEZE, BIDON, BOURG-SAINT-ANDEOL, SAINT-MARCEL-D’ARDECHE, SALAVAS, VAGNAS, VALLON-PONT-D’ARC, ALBA-LA-ROMAINE, SAINT-ANDEOL-DE-BERG, SAINT-JEAN-LE-CENTENIER, SAINT-PONS, VILLENEUVE-DE-BERG, GRAS, LAGORCE, LARNAS, SAINT-MAURICE-D’IBIE, VALVIGNERES, SAINT-GERMAIN, MIRABEL, BALAZUC, PRADONS, ROCHECOLOMBE, RUOMS, BESSAS, GROSPIERRES, SAINT-ANDRE-DE-CRUZIERES, SAINT-SAUVEUR-DE-CRUZIERES, SAMPZON, SAINT-MAURICE-D’ARDECHE, SAINT-PAUL-LE-JEUNE, BANNE, BEAULIEU, BERRIAS-ET-CASTELJAU, SAINT-MONTANT
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 50151
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

La plaine de Barjac et le plateau calcaire du Bas-Vivarais constituent un « petit » monde en soi, à l’identité très marquée, dominant ses alentours au caractère pourtant fort : les gorges de l’Ardèche, la vallée du Rhône… Ils donnent un effet de surplomb, beaucoup de recul sur leur environnement, comme en retrait, une impression d’ouverture, voir de liberté. Les vues lointaines, par delà la vallée du Rhône, offrent des panoramas dégagés sur le sud du Vercors et même le Mon Ventoux : quelle respiration !Ici, les paysages alternent entre creux des bois méditerranéens et hauteurs des plateaux et falaises calcaires, oscillant entre grands panoramas, micro vallées et vallons intimes agricoles ou sauvages. La lavande nous le dit à chaque virage : nous sommes au sud de Rhône-Alpes, et les villages fortifiés, plantés sur les pentes comme les falaises, arrêtent notre regard sur un patrimoine souvent préservé avec goût, tout comme les fermes traditionnelles réhabilitées en gîtes ou locations touristiques.Restent dans la tête du visiteur du plateau, des villages de pierre campés sur les falaises rocailleuses, des plateaux ventés aux vues majestueusement dégagées, des champs rectilignes et odorants de lavandes, des sous-bois touffus, des micro vallées intimistes : une variété d’images qui persistent bien longtemps après qu’il ait quitté les lieux.Certains méandres de la vallée de l’Ibie, creusée dans le calcaire, forment des gorges aussi pittoresques que les gorges de l’Ardèche toutes proches.

Identification

Situés au Sud de l’Ardèche, la plaine de Barjac et le plateau calcaire du Bas-Vivarais constituent une unité de grande dimension : plus de 50 000 hectares. Bordée par la vallée du Rhône à l’Est, l’unité paysagère domine les pentes menant aux gorges de l’Ardèche au sud ainsi qu’à sa vallée à l’Ouest, de Lanas à Vallon-Pont-D’arc. Au Nord, le plateau descend doucement vers les vallées du Coiron.Les altitudes oscillent de 100 à 500 mètres et dominent d’environ 200 mètres les territoires alentours, offrant des vues lointaines sur les Monts d’Ardèche comme sur le sud du Vercors ou le Ventoux. Les paysages offrent une alternance de séquences visuelles boisées et restreintes ou à l’inverse très ouvertes. La profondeur de champ est immense. On passe souvent du premier plan au troisième plan directement, sans plan intermédiaire entre le territoire et l’extérieur, lointain. Au premier plan, des lavandes ou des bosquets, le second plan est constitué de villages, quand il n’est pas absent, laissant la place au troisième plan : des vues lointaines au delà de la vallée du Rhône.Le calcaire affleure sur les rebords du plateau et se retrouve dans les constructions hautes des villages, les ruines ou les habitations rénovées. Il existe une grande similitude entre la configuration des falaises et les fortifications des villages. Des lauses calcaires sont posées horizontalement et verticalement sur des murets le long des routes. La sinueuse vallée de l’Ibie forment des falaises en U qui laissent aussi découvrir la candeur du calcaire tant au travers de ses eaux claires, que le long des rubans de falaises dépouillées de végétation.Le couvert végétal peut être dense, arbustif ou forestier : vigne, lavande, buis, chênes kermès, bosquets de chênes verts et blancs. Les forêts domaniales sont nombreuses, avec notamment le Bois du Laoul au centre. La végétation offre ainsi des versions variées entre les saisons, depuis l’été aux couleurs du bleu lavande ou du vert des vignes, jusqu’aux rousseurs de l’automne des vignes et bois de feuillus.

Qualification

La plaine de Barjac et le plateau calcaire du Bas-Vivarais constituent un paysage naturel empreint de tourisme, où la vie forestière et rurale sont bien présentes. Le territoire offre une alternance d’espaces sauvages, notamment au bord des rivières (l’Ibie), agricoles (lavande, vigne), patrimoniaux (villages fortifiés) et forestiers (Bois du Laoul). Il abrite deux sites classés : le village de Saint Thomé (Nord-Est) et Saint Montant (gorges de la Sainte Baume, non loin) avec leurs fortifications de pierres, ainsi que Rochecolombe, un village féodal dominé par une tour placée sur un pic rocheux.Quelques superbes fermes isolées restaurées avec goût accueillent des exploitations agricoles, souvent biologiques, anciennes magnaneries, chais ou caves. La proportion du bâti dans le paysage est extrêmement faible. Le patrimoine bâti est cependant important : chapelles et châteaux du XII° et XIV° siècle.Sur les bords des routes, la forme caractéristique de quelques muriers émondés rappelle encore l’époque du vers à soie, dont l’histoire est préservée au Musée de la soie de Lagorce où persiste une magnanerie.Ce paysage attire un tourisme de masse : de grands campings et des gîtes de forte capacité, ainsi que des habitations réhabilitées en résidences secondaires en témoignent. L’aspect propret des villages semble peu fréquenté hors saison. Un attrait touristique amplifié par la proximité des gorges de l’Ardèche. C’est un tourisme lié à l’eau et à la baignade, notamment le long de l’Ibie et à Lagorce où les constructions nouvelles témoignent d’une pression residentielle importante. A Lagorce, l’agrandissement de l’usine Melvita (cosmétique naturelle) pourrait offrir un bassin d’emplois drainant une population peut-être plus permanente.Les fonds plats et étroits de la vallée de l’Ibie sont cultivés de vignes et lavandes quand ils ne sont pas envahis d’une ripisylve fournie et sauvage ou peuplée de peupliers.

Transformation

Le territoire accueille de nombreux bâtiments anciennement agricoles (fermes, anciennes magnaneries…) réhabilités avec goût : résidences secondaires ou de tourisme, gîtes et locations. Un grand camping s’est installé à Lanas dans le boisement : le Domaine d’Imbours. Il reste discret, caché dans les bois, malgré sa taille, sauf le long de la route où son entrée est marquée par des panneaux peu esthétiques.Le tourisme et les constructions prennent le pas sur l’agriculture du plateau. Parmi les signes d’abandon, des muriers s’étiolent au bord des routes, d’anciennes terrasses s’enfrichent dans les pentes, de vieux murs d’épierrage s’écroulent dans les parcelles.Autour de Lagorce et Lanas, l’urbanisation ne suit pas la forme concentrique des villages traditionnels : les habitations se construisent linéairement en bordure des routes, brouillant l’image (mitage).Quelques infrastructures modernes ne sont pas négligeables dans le paysage : l’unité est traversée du nord au sud par une ligne très haute tension et, depuis les rebords du plateau, on distingue les nombreuses éoliennes drômoises.

Objectifs de qualité paysagère

Le caractère naturel ou rural de l’unité paysagère pourrait se dissoudre si l’on ne prend pas garde aux effets de la modernité.Le nouvel habitat isolé mite un paysage constitué avant tout de grandes fermes traditionnelles organisées en hameaux. De même, la structure des villages se délite. Les zones à construire ne devraient ne pas s’inscrire dans les lignes des routes, mais se constituer en micro hameaux ou au sein des villages. Passer d’un habitat concentré à un habitat dispersé est très lisible dans le paysage et en change les caractéristiques.Le long des routes, le maintien, voire la réhabilitation, des murets de pierres sèches participerait de la préservation d’un patrimoine indéniable, tout autant que de l’entretien de la végétation (muriers, amandiers).Les campings en milieu forestier permettent de conserver l’image naturelle, mais une attention particulière doit être portée sur la publicité touristique, anarchique.Il convient également d’encourager la viticulture et les cultures de lavande, qui maintiennent également les caractéristiques du paysage.

Plateau Ardéchois

Département  : Ardèche
 
Communes  : SAINT-MARTIAL, BEAGE (LE), BOREE, LE CHAMBON, DOMPNAC, MALARCE-SUR-LA-THINES, LABASTIDE-DE-JUVINAS, LAVIOLLE, MEZILHAC, MONTPEZAT-SOUS-BAUZON, PEREYRES, SAGNES-ET-GOUDOULET, SAINTE-EULALIE, MARCOLS-LES-EAUX, LABOULE, LA SOUCHE, USCLADES-ET-RIEUTORD, SAINT-CIRGUES-EN-MONTAGNE, CROS-DU-GEORAND, ISSARLES, LAC-D’ISSARLES (LE), LACHAPELLE-GRAILLOUSE, MAZAN-L’ABBAYE, ROUX (LE), LACHAMP-RAPHAEL, BURZET, PLAGNAL (LE), SAINT-ETIENNE-DE-LUGDARES, SAINT-LAURENT-LES-BAINS, VALGORGE, LAVILLATTE, COUCOURON, ISSANLAS, LANARCE, LESPERON, SAINT-ALBAN-EN-MONTAGNE, BARNAS, MONTSELGUES, SABLIERES, SAINTE-MARGUERITE-LAFIGERE, ASTET, BORNE, CELLIER-DU-LUC, LAVEYRUNE, LOUBARESSE, MAYRES, SAINT-ANDEOL-DE-FOURCHADES
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 62776
 
Carte(s) IGN : 2737 E - 2836 E - 2836 O - 2837 OT - 2838 OT

Impression générale

La plateau ardéchois correspond à l’extrémité Sud-Est du Massif Central et ressemble par certains aspects aux plateaux d’Auvergne. Il se décompose nettement en deux sous unités : - le Pays des Sucs à l’Est, caractérisé par un paysage très ouvert de pâturages ponctués par les différents sucs d’origine volcanique dont le Massif du Mézenc (point culminant) et le Mont Gerbier de Jonc (sources de la Loire)- les plateaux boisés à l’Ouest, discrètement traversés par le cours de la Loire et ponctués de plusieurs lacs (lac d’Issarlès, lac de la Palisse…).Si cette unité se poursuit au Nord et à l’Ouest sur les départements voisins (Haute-Loire et Lozère) elle s’arrête subitement mais de façon très découpée au Sud et à l’Est par une rupture de pente qui marque la fin du plateau.Cette unité est fortement marquée par la présence du volcanisme (sucs, lacs, anciens cratères, roche volcanique utilisée pour les contructions…).L’impression générale qui se dégage de cette unité est celle d’un espace immense où l’homme a pleinement sa place (en dehors de certaines périodes hivernales où le climat rend cette présence difficile). Cette notion d’espace est cependant atténuée par la présence de plus en plus importante des forêts qui tendent à limiter les ouvertures visuelles et à remettre en cause la lisibilité de la dominante agricole. On retiendra de ce paysage quelques éléments marquants comme le sommet du Mézenc, le suc du Gerbier et le Lac d’Issarlès et la présence, plus imaginaire que perçue, de la Loire qui y prend sa source. Ce sont ces éléments emblématiques, davantage que la présence diffuse d’une architecture traditionnelle préservée, qui donnent à cette unité sa dimension patrimoniale. Enfin, on notera les multiples points de vue et belvédères qu’offrent les rebords du plateau à l’Est et au Sud sur les pentes du Massif Central, conférant à ce secteur une qualité et une force paysagère exceptionnelle.

Identification

L’impression générale qui se dégage de cette unité est celle d’un espace immense où l’homme a pleinement sa place (en dehors de certaines périodes hivernales où le climat rend cette présence difficile). Cette notion d’espace est cependant atténuée par la présence de plus en plus importante des forêts qui tendent à limiter les ouvertures visuelles et à remettre en cause la lisibilité de la dominante agricole. On retiendra de ce paysage quelques éléments marquants comme le sommet du Mézenc, le suc du Gerbier et le Lac d’Issarlès et la présence, plus imaginaire que perçue, de la Loire qui y prend sa source. Ce sont ces éléments emblématiques, davantage que la présence diffuse d’une architecture traditionnelle préservée, qui donnent à cette unité sa dimension patrimoniale. Enfin, on notera les multiples points de vue et belvédères qu’offrent les rebords du plateau à l’Est et au Sud sur les pentes du Massif Central, conférant à ce secteur une qualité et une force paysagère exceptionnelle.limites de l’unité : Les sucs, le cours de la Loire et les lacs éparses (lac d’Issarlès, de la Palisse, lac Ferrand…) structurent l’unité, comme la ligne de partage des eaux entre atlantique et méditerranée. Au Sud et à l’Est, le plateau s’achève de façon très découpéla géologie (volcanisme) est un élément fort de composition de ce paysage (sucs, cratères, lacs, matériaux de construction). L’alternance (et la concurrence) entre les espaces pâturés et la forêt caractérise ce paysage et son évolution. L’apparente douceur du relief ne doit pas masquer la rudesse du climat qui rend ce territoire très hostile en hiver.La Loire, très discrète dans ce paysage, est cependant un élément déterminant : son cours marque l’unité et rappelle la présence de la ligne de partage des eaux.Cette unité est relativement lisible : si elle se prolonge sur les départements voisins à l’Ouest et au Nord, sa limite à l’Est et au Sud est franche. Le secteur des sucs est plus facilement lisible du fait des grands pâturages qui révèlent le relief alors que la dominance des boisements à l’Ouest atténue cette lisibilité.Le secteur des sucs présente une image forte : le socle géologique semble tendre délicatement vers le ciel comme un aboutissement. Cet espace des sommets, couvert de grands pâturages, ponctué par les sucs, présente une pureté formelle qui en fait toute la qualité. Le secteur Ouest, moins lisible du fait des boisements et géologiquement plus complexe, ne se laisse pas appréhender d’un seul coup d’oeil. Plus secret, il offre aussi plus de surprises lors de la découverte. La présence de l’eau (lacs et rivières) en constitue probablement l’attrait principal. Par ailleurs, la position de fin de plateau donne à cette unité une fonction de belvédère qui mérite d’être découverte.Enfin, la dimension agricole de ce territoire s’appréhende aussi à travers la gastronomie : le Fin Gras du Mézenc (viande bovine), la charcuterie et les champignons témoignent eux aussi de ce paysage.

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : CEVENNE ARDECHOISE (remarquable) ; Cham de Cham longe (remarquable) ; chartreuse de Bonnefoy (remarquable) ; CRETE EN BALCON SUR LES BOUTIERES ET LA CEVENNE (remarquable) ; Gerbier de Jonc (remarquable) ; HAUTE VALLEE DE L’ARDECHE (remarquable) ; HAUTS PLATEAUX ARDECHOIS (remarquable) ; lac d’Issarlès (remarquable) ; LE TANARGUE (remarquable) ; LES BOUTIERES (remarquable) ; Mazan l’Abbaye (remarquable) ; plateau de Montselgues (remarquable) ; REGION DES SUCS (exceptionnel) ; route D4 en Balcon (remarquable) ; VALLEE DE LA BORNE ET DU CHASSEZAC (exceptionnel). Cette unité présente une dimension patrimoniale forte et reconnue liée en premier lieu à la présence des sources de la Loire. Au delà de la présence des sources, cette valeur se concentre sur le secteur des sucs et s’appuie sur un paysage exceptionnel par sa force et sa pureté, constitué d’un socle géologique d’origine volcanique très lisible parce que les pâturages dominent. Identité bien française (la Loire), force tellurique (les volcans), grands espaces (les pâturages) et une présence humaine discrète mais résistante (les fermes) sont les éléments qui font la valeur immédiatement perceptible de ce paysage. Lors d’une approche plus fine de cette unité, les multiples sites liés à l’eau et les nombreux points de vue en belvédère marquant la fin du plateau, apparaissent comme des atouts non moins caractéristiques de ce territoire.

Transformation

Mutations majeures pouvant faire basculer l’image de l’unité :La qualité paysagère de ce secteur tient en grande partie à son économie agricole qui se trouve concurrencée d’une part par l’économie forestière et d’autre part par d’autres économies d’opportunité (les barrages hydro-électriques, les éoliennes, le tourisme…). Les mutations perceptibles relèvent donc principalement de la fermeture des paysages (fragmentation de la perception, perte de la lisibilité du socle géologique, renforcement du sentiment d’isolement…) et de la réalisation d’équipements qui semblent hors contexte (barrages autrefois, éoliennes aujourd’hui…). Si la progression des boisements peut facilement faire basculer l’image de l’unité de l’agricole vers le naturel (n’est-ce pas déjà le cas ?), la multiplication des éoliennes pourrait rapidement introduire une dimension industrielle dans un paysage dont la qualité tient à une agriculture artisanale.Mutations secondaires qui touchent à la qualité du paysage de l’unité :La fréquentation touristique, mal organisée, participe ponctuellement à la détérioration de certains sites (parkings sauvages, vendeurs forains en milieu naturel, multiplication de la signalétique sauvage, érosion de certains espaces.)La mutation progressive du bâti traditionnel (disparition de la lauzes, atténuation des qualités architecturales des façades par des enduits ciment, banalisation des volumes…) comme la multiplication de constructions neuves sans relation avec l’architecture du secteur participent aussi à une banalisation diffuse de ce paysage.. Précisions : Les deux principales dynamiques d’évolution sont :- d’une part la progression des boisements sur les pâturages : cette progression est très nette sur l’Ouest de l’unité mais l’Est semble résister, en particulier du fait de la démarche d’AOC engagée pour le Fin Gras du Mézenc (boeuf viande).- d’autre part l’arrivée de ces objets neufs que sont les éoliennes (secteur très favorable pour l’énergie éolienne mais peu desservi par les réseaux électriques)

Objectifs de qualité paysagère

1. Maintenir les espaces ouverts par un soutien actif à l’activité agricole d’élevage et une maîtrise systématique des boisements2. Limiter très strictement l’implantation de grands équipements lisibles à l’échelle de l’unité et en particulier éviter toute implantation de ce type dans le secteur des sucs.3. Organiser la fréquentation touristique en s’appuyant sur les pôles de services que constituent les villages et restaurer les sites en préservant leur dimension naturelle4. Promouvoir sur toute l’unité la préservation du bâti traditionnel (toitures lauzes).5. Définir une charte architecturale pour les constructions neuves, en respectant en particulier les modes d’implantation traditionnels (position par rapport au relief, orientation par rapport au vent, position dans la pente…), les volumes (volumes simples et allongés, pentes des toitures…) et en favorisant l’utilisation du bois, nouveau matériau de ce paysage.

Plateau de St-Agrève

Département  : Ardèche
 
Communes  : SAINT-JEURE-D’ANDAURE, DEVESSET, ROCHEPAULE, SAINT-ANDRE-EN-VIVARAIS, SAINT-JULIEN-BOUTIERES, INTRES, MARS, SAINT-AGREVE, SAINT-JEAN-ROURE, SAINT-MARTIN-DE-VALAMAS, DESAIGNES
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 11716
 
Carte(s) IGN : 2835 E, 2936 O et E, 2836 E, 2936 O et E

Impression générale

Le plateau de St-Agrève appartient aux paysages du massif central et constitue la partie ardéchoise d’une unité plus vaste s’étendant sur la Haute Loire du Massif du Mézenc à celui du Pilat. Plateau au relief souple peu marqué situé à environ 1000 m d’altitude, il se caractérise par l’alternance des forêts et des prairies, entre grands paysages et espaces clos. Peu attractif du point de vue patrimonial, touristique ou économique, il renvoie à l’image d’une campagne d’altitude, paysage à la fois fonctionnel et tranquille. Il se caractérise cependant par les vues qu’il offre sur les unités paysagères limitrophes : vues lointaines vers les sucs du Massif du Mézenc, donnant une impression d’étendue remarquable ; vues en surplomb sur les vallées des Boutières, offrant un dégagement libre sur un mur de collines plus basses.Cette unité, dont les valeurs paysagères sont peu marquées, perd progressivement ces 2 grandes caractéristiques du fait de l’extension des boisements de production qui ferment les vues et tendent à cloisonner un espace historiquement très ouvert.

Identification

ALternance des fo^rets de résineux (douglas) et des prairies. Les boisements occupent majoritairement les creux, les sommets et les pentes, laissant les espaces plans à l’agriculture mais cette présence forestière est plus intense au Nord de l’unité.limites de l’unité : L’unité domine à l’Est les pentes du Haut Vivarais et au Sud celles des Boutières. A l’ouest et au Nord, l’unité se poursuit sur le département de Haute LoireL’identité de cette unité est peu perceptible. D’un point de vue historique, elle repose sur deux aspects : la tradition d’élevage et la fonction touristique développée autour de 1900 avec l’arrivée du train. Ces deux éléments sont en pleine mutation. D’un point de vue paysager, l’identité de cette unité tient à l’effet de plateau et à la silhouette emblématique du Mont Mézenc perceptible au lointain.En interne, l’organisation de l’unité est assez simple : alternance d’espaces ouverts et de boisements se répartissant en proportions variées suivant les lieux. Par contre, la lisibilité des limites de l’unité est bien plus difficile : d’abord parce que l’unité se prolonge sur la Haute Loire (les limites sont ailleurs), ensuite par ce que les limites côté Ardèche sont rendues moinspercpeptibles du fait des boisements. L’extension des boisements est un facteur très fort d’atténuation dela lisibilité : ils donnent une lecture cloisonnée de l’unité et masquent toutes les ruptures de pente comme les éléments repères.Elle tient d’abord à l’étendue du paysage et à la silhouette du Mont Mézenc : une sorte d’appel vers le lointain, d’ouverture, de profondeur. Elle tient aussi aux effets de surplomb sur les vallées voisines : le rebord du plateau est (pourrait être) un belvédère.Elle pourrait aussi tenir désormais à la présence de la forêt, à la fois mystérieuse et belle si sa dimension \’monoculture exploitée\’ était un peu atténuée. Pour l’instant, le développement des boisements est plutôt un frein à la vocation d’habitat du secteur.

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : lac de Devesset (remarquable) ; VALLEE DE L’EYRIEUX (remarquable). L’unité ne présente pas des valeurs très marquées. La valeur dominante reste celle de la production agricole et forestière, avant probablement la valeur résidentielle. Pourtant, la valeur esthétique et monumentale de ce paysage est réelle (voir ci-dessus) mais très fortement atténuée par l’omniprésence des boisements.

Transformation

L’élevage et l’agriculture ouverte sont largement concurrencés par les boisements forestiers qui occupent désormais la majeure partie de l’espace. De fait, cela se traduit par une modification radicale du paysage : autrefois ouvert, dégageant des vues sur le lointain et sur les vallées proches, il se cloisonne et perd de sa lisibilité (limites).Une autre mutation concerne l’architecture : l’accumulation d’objets architecturaux divers est de plus en plus perceptible, banalisant un paysage pourtant remarquable.Dans cette évolution, l’apparition d’éoliennes peut apparaître comme un objet de plus,.. Précisions : La prinicpale mutation de l’unité est le remplacement des espaces ouverts destinés à l’agriculture par des boisements de production. Cette mutation modifie radicalement la perception de l’unité : d’espace vaste et ouvert sur les entités voisines, elle se cloisonne et se replie sur elle-même, ne permettant plus au regard de profiter des horizons lointains comme des vues plongeantes sur les vallées adjacentes.Même si l’unité connait une pression urbaine mal maîtrisée (diffus, architecture indaptée ou hétérogène, etc…), sa dimension \’productive\’, fonctionnelle, ne rend pas ces évolutions très perturbantes tant qu’elles restent dans des proportions raisonnables.Même l’apparition d’objets hors d’échelle comme les éoliennes ne modifie probablement pas l’image de ce paysage, venant au contraire le renforcer.

Objectifs de qualité paysagère

1. Protéger :L’unité possède peu de sites remarquables à proprement parler, méritant protection réglementaire. Cependant, ce qui est actuellement menacé dans l’évolution du paysage en cours ce sont les ouvertures visuelles s’une part sur le Mont Mézenc et d’autres part sur les vallées adjacentes (Boutières, pentes du vivarais). Il convient sans doute de mener une politique de protection des espaces ouverts à vocation agricole.2. GérerLa forte présence de la forêt et son aspect \’monoculture\’ oberrent les potentialités de développement. Gérer la forêt c’est à la fois créer et préserver des ouvertures visuelles (pour éviter l’effet d’oppression autour des habitations, pour éviter le cloisonnement du plateau en clairières, pour conserver des vues…), c’est aussi en diversifier les essences et donc favoriser une diversité des usages comme une biodiversité.Autre point : l’architecture :Les nouvelles constructions frappent par leur architecture hétérogène. Une réflexion est à mener pour éviter la juxtapposition d’objets architecturaux n’ayant aucun sens avec leur contexte.3. AménagerL’unité marque par la faible attention portée au patrimoine bâti et aux espaces publics. Un effort est sans doute à poursuivre dans ce sens.Par ailleurs, l’unité présente un fort potentiel en points de vue remarquables, en particulier sur les vallées. L’aménagement d’itinéraire ou de point de vue en rupture de pente pourrait être envisagée.Enfin, une tradition existe des plantations d’alignement : sur les routes de liaison comme en périphérie des bourgs et villages, ces plantations d’alignement permettraient d’améliorer la lisibilité (d’embellir) et d’unifier des périphéries urbaines parfois sans forme.

Plateau des Gras

Département  : Ardèche
 
Communes  : MONTREAL, BALAZUC, CHAUZON, JOYEUSE, LABEAUME, LAURAC-EN-VIVARAIS, ROSIERES, RUOMS, LACHAPELLE-SOUS-AUBENAS, LANAS, CHANDOLAS, GROSPIERRES, SAINT-ALBAN-AURIOLLES, SAINT-SERNIN, VINEZAC, LABLACHERE, SAINT-GENEST-DE-BEAUZON, UZER, BANNE, CHAMBONAS, LES VANS, LES ASSIONS, BERRIAS-ET-CASTELJAU, VOGUE
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 12399
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Le plateau des Gras est une longue unité s’étendant au pied des Cévennes du Sud-Ouest au Nord Est. Il constitue un important espace à dominante naturelle à proximité de zones à forte pression urbaine d’Aubenas et de Vallon. Entre-coupé par le passage des cours d’eau descendant des Cévennes (Chassezac, Baume, Ligne, Ardèche…), il offre ponctuellement des paysages de gorges calcaires exceptionnels où les hommes ses sont implantés. Le plateau, situé à environ 50 à 80 mètres au dessus des plaines alentours, constitue un espace à part du fait de ses caractéristiques difficiles. Sa géologie calcaire et sa végétation de type garrigue (présentant différentes variations) donnent un paysage d’aspect sec, aride, peu pénétrable et même parfois hostile. Cette impression d’hostilité à l’implantation humaine est renforcée par les feux de garrigue qui s’y déclenchent pratiquement chaque année.Alors que ses usages traditionnels ont quasiment disparu (agriculture, pâturage, exploitation forestière…) son hostilité l’a préservé jusqu’ici d’autres usages. Cependant, la pression urbaine et touristique qui s’étend alentour rend la pérennité de ce « vide » (peu d’usages, peu de valeur…) improbable sans une modification radicale des valeurs que la société lui attache pour l’instant. D’ailleurs, il est progressivement utilisé sans ménagement pour y implanter des infrastructures nécessaires à l’urbanisation : décharges, antennes, aérodrome, zones industrielles…Par ailleurs, l’homme met progressivement en œuvre les moyens techniques pour le rendre habitable (haut-gras des Vans, hauteur de Labeaume…)Pourtant, le plateau des Gras présente de nombreux intérêts allant de l’espace de loisir pour l’urbanisation alentour à une richesse écologique remarquable. On notera aussi la diversité exceptionnelle de son patrimoine lithique (concentration de dolmens unique en France, vestiges gallo-romains dont l’oppidum de Jastres, aménagements agricoles et capitelles…).Enfin, cette unité contient des sites naturels exceptionnels qui font la notoriété touristique du Sud Ardèche mais qui, étrangement, ne sont pas liés à l’image des Gras : Bois de Païolive, défilés de Ruoms, Cirque de Gens, Gorges du Chassezac et de la Baume, villages de Voguë, Labeaume ou Balazuc…

Identification

Ce sont ici le relief et la végétation qui donnent leur lisibilité et leur cohérence à l’unité, contre les modes de perceptions très segmentés. Ainsi, le plateau des Gras est bordé sur ses longs côtés par 2 dépressions et s’appuie à ses extrémités sur deux massifs. On distingue clairement le plateau des gorges, délimitant ainsi des sous-unités.Sur le plateau, les anciens modes d’organisation (patrimoine lithique) sont peu perceptibles.La garrigue et les falaises calcaires ou les versants calcaires en gradins (d’où les Grads, devenus les « Gras » ?) participent à l’identité de cette unité.limites de l’unité : Le plateau des Gras est limité au Nord Ouest par la dépression d’Aubenas Les Vans, au Sud Est par la plaine de Vallon et celle de Lussas. Au Nord Est, le plateau se heurte aux premiers reliefs du Coiron. Au Sud Ouest il prend fin sur les collines du Bois des Bartres.L’identité de cette unité est double : d’une part le plateau calcaire aride et monotone, de l’autre chaque gorge est reconnue comme un site majestueux formant oasis. L’identité de l’ensemble tient dans ce contraste et est fragilisé du fait du peu de reconnaissance des valeurs culturelles et écologiques du plateau.Ce plateau calcaire qui domine les plaines fertiles alentours a fait l’objet d’une occupation humaine très ancienne, moins pour y résider que pour y produire (cultures céréalières, pâturage, olives…). L’absence d’eau, due au relief calcaire, explique cette faible présence résidentielle sur le plateau, présence humaine qui s’est principalement développée dans les gorges. Relief karstique, tourmenté et troué de nombreuses caches, avens et autres grottes, il a servi de refuge ou de position forte à chaque période de trouble (oppidum de Jastres, diverses fortifications, grottes des Huguenots…). Ces usages ne sont plus d’actualité et le plateau des Gras – à l’exception des gorges – connaît un délaissement depuis plusieurs décennies. Pourtant, ces usages ont laissé des traces qui constituent un patrimoine lithique unique en France.Devenu un espace naturel de garrigue, qui contraste fortement avec la présence de l’eau dans les gorges qui le traversent, il constitue désormais un « vide » au milieu d’un territoire qui connaît une très forte pression de développement. Cette situation n’est évidemment pas durable et les tentatives de « colonisation » des Gras se multiplient depuis plusieurs années (zone industrielle de Lavilledieu, aérodrome de Lanas, secteur résidentiel du Haut-Gras des Vans…).Les modes de perception traditionnels ne permettent pas une perception globale de cette entité paysagère : depuis l’intérieur aucun point de vue n’offre un panorama global sur l’unité et depuis l’extérieur la faible altitude du plateau amène à le confondre avec les unités paysagères qui le bordent. De fait, il est perçu de façon éclatée rendant difficile une représentation mentale cohérente. Ainsi, alors que cette unité contient des sites touristiques majeurs (gorges du Chassezac et de la Baume, défilés de Ruoms et de Vogüé, Bois de Païolive…), leur notoriété n’est pas associée au plateau des Gras qui reste, dans l’imaginaire collectif, un espace hostile et abandonné, même si des usages y persistent ou s’y développent (chasse, sports de nature…).La lisibilité globale du plateau des Gras est plus facile sur une carte ou vue d’avion que par une découverte sur le terrain où le contraste entre les gorges et le plateau a du mal à cohabiter dans notre imaginaire.Pourtant, la compréhension de l’unité passe par ce « recollement mental » des perceptions fragmentées, qui permet de comprendre que la beauté et l’attractivité des gorges n’existent précisément que par contraste avec l’aridité du plateau. De même, la richesse du patrimoine lithique, majoritairement camouflée sous la garrigue, suppose un effort de découverte qu’aucun dispositif de valorisation ne compense aujourd’hui.Au premier abord, ce paysage rebute : hostile à l’homme par son aridité, par l’aspect rébarbatif de son versant en gradins, par la monotonie horizontale de sa végétation, par la résistance qu’il semble opposer à toute pénétration. Pourtant, en faisant l’effort de le découvrir, par l’approche d’une carte ou directement en y cheminant, il laisse paraître lentement toute sa richesse : étrangeté et mystère de ses anfractuosités où s’abrite la vie (végétale, animale et humaine), beauté et majesté de ses gorges aux falaises vertigineuses, diversité sobre de son écosystème, mémoire impressionnante de l’histoire humaine que représente son patrimoine lithique. Mais à garder sa richesse cachée, inaccessible, le plateau des Gras risque l’incompréhension : combien passent à côté ? Combien ne retiennent que la surface morne de sa garrigue ? Et cette incompréhension laisse place à ces « mirages » que l’on découvre par exemple sur les hauteurs de Lanas ou de Lavilledieu : tobogan aquatique monumental ou tour de contrôle dépassant de genévriers de phénicie multiséculaires, vaisseau de métal ou soucoupe volante posée sur la garrigue, antennes scintillantes dominant les plaines…Paysage fragile protégeant une richesse naturelle et culturelle majeure, il est immédiatement menacé d’un aménagement sans ménagement qui ne sait pas tirer parti de toutes ses qualités.

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : BOIS DE PAIOLIVE (exceptionnel) ; défilé du Chassezac (remarquable) ; DEFILES DE RUOMS (exceptionnel) ; GORGES DE LA BAUME (exceptionnel) ; PLATEAU CALCAIRE A L’EST DES VANS (remarquable) ; REGION DES VANS (remarquable) ; VALLEE DE L’ARDECHE ENTRE RUOMS ET VOGUE (remarquable). Alors que les unités alentours connaissent une pression forte et atteignent la saturation, le plateau des Gras, à l’exception des sites exceptionnels qu’il contient (les gorges), constitue une sorte de vide inoccupé, sans usage ou valeur unanimement reconnus. De fait, la pression foncière s’étend progressivement sur cette unité et n’est aujourd’hui freinée que par les contraintes techniques et financières liées à sa desserte par les réseaux urbains. Les précédents que constituent la zone d’activités de Lavilledieu et l’aérodrome de Lanas montrent bien que le plateau des Gras est d’abord perçu comme une « réserve foncière à coloniser ».Pourtant, le plateau des Gras présente une multitude d’intérêts qui peuvent justifier sa protection et son maintien en zone à dominante naturelle, même s’il est capable d’accepter des aménagements ponctuels adaptés. On notera en particulier l’exceptionnelle richesse de son patrimoine lithique (concentration de dolmens unique en France, oppidum de Jastres, parcellaire agricole et capitelles…) et les spécificités de son écosystème (qui contient de nombreuses espèces protégées dont divers chiroptères). Ces valeurs, mal connues, doivent faire l’objet d’un approfondissement et d’une diffusion si l’on veut éviter leur disparition.

Transformation

Si les gorges connaissent une pression touristique continue, c’est surtout le plateau qui est désormais soumis à une mutation majeure : autrefois espace agricole, abandonné du fait de sa pauvreté et devenu espace naturel, longtemps utilisé comme « dépotoir » (décharges et centres d’enfouissement, casse automobile…), le plateau constitue désormais une « réserve foncière » à coloniser pour les secteurs alentours qui connaissent une forte pression foncière et atteignent la saturation. Cette colonisation, jusqu’ici freinée par les coûts d’aménagement (desserte par les réseaux) et les disponibilités foncières dans d’autres secteurs moins hostiles, tend désormais à s’intensifier (zones d’habitat de Labeaume, Saint-Alban-Auriolles, haut-Gras des Vans, zone d’activités de Lavilledieu et de l’aérodrome de Lanas). Cette urbanisation relève d’autant plus de la colonisation que les valeurs naturelles et culturelles du plateau des Gras sont peu connues et donc peu intégrées dans les aménagements réalisés. La poursuite et l’intensification de cette tendance dans les années à venir risque clairement d’entraîner la disparition d’un patrimoine culturel et naturel important et de se réaliser de façon totalement inadaptée avec les capacités du lieu (par exemple : l’implantation d’un centre d’enfouissement en milieu calcaire karstique constitue une aberration qu’une connaissance et une reconnaissance de ce milieu aurait du éviter).. Précisions : Le plateau : peu habité, peu occupé, peu pratiqué, sa valeur est écologique (espace naturel) et culturelle (patrimoine lithique majeur). AUtrefois pastoral, désormais en friche ou naturel, l’évolution végétale ne pose pas de problème majeur. Par contre, l’investissement du plateau lié à la pression urbaine et touristique qui s’exerce alentour est problèmatique : les constructions et installations diverses que l’on y implante, parfois pour leurs nuisances (aérodrôme, décharge, antennes, zone d’activités…) sont en totale opposition avec les valeurs du plateau et ses capacités d’accueil (massif karstique). Par ailleurs, l’extension de l’urbanisation, pour l’instant concentrée en certains points, pose de réels problèmes sur ce plateau aride et les formes employées sont en totale opposition avec l’urbanisme polarisé qui prévaut par ailleurs.Les Gorges : elles offrent des paysages exceptionnels dont la vulnérabilité tient en grande partie à la pression touristique. Campings, résidences, parkings, publicités, installations saisonnières, constructions nouvelles viennent perturber la lisibilité de ces ensembles majestueux et concentrent une fréquentation qui pose ponctuellement problème.

Objectifs de qualité paysagère

. Reconnaître et renforcer l’image du plateau des GrasLa première des recommandations est d’améliorer et de diffuser la connaissance des richesses naturelles et culturelles du plateau des Gras en particulier concernant son patrimoine lithique, afin d’en éviter la disparition. Cette « reconnaissance » de la valeur intrinsèque du plateau doit s’accompagner d’un renforcement de la lisibilité de l’unité dans sa globalité, qui fasse en particulier que l’on associe son nom aux sites touristiques majeurs qu’il contient (gorges du Chassezac et de la Baume, défilés de Ruoms et de Vogüé, villages de Labeaume et de Balazuc, Bois de Païolive…). Valoriser de façon mesurée les patrimoines culturels et naturels du plateau des Gras :La seule façon d’infléchir le processus d’aménagement sans ménagement du plateau est de remplacer le « vide » actuel (perception du plateau comme une réserve foncière à coloniser) par un projet de développement adapté aux caractéristiques du lieu, qui intègre en particulier la préservation des espaces naturels comme contrepoint nécessaire à l’urbanisation des plaines alentour. Cela passe aussi par la valorisation du patrimoine lithique ce qui suppose sa protection, sa restauration et son interprétation.. Intégrer le paysage du plateau dans les aménagements :Les constructions traditionnelles montrent une réelle ingéniosité pour préserver la fraîcheur dans les habitations, gérer et stocker les eaux, développer des végétaux nécessitant peu d’eau et adaptés à cet écosystème. En s’inspirant de ces dispositifs, il est possible de développer un vocabulaire architectural et d’aménagement propre à cette unité paysagère et qui évite par exemple des surcoûts de gestion (pour rafraîchir mécaniquement les habitations, pour arroser des végétaux nécessitant beaucoup d’eau etc…). Mieux gérer les sites touristiques : Le Bois de Païolive comme les gorges de la Baume ou du Chassezac présentent ponctuellement des problèmes de surfréquentation et une pression importante. Ces sites connaissent les préoccupations caractéristiques des « grands sites » qui doivent à la fois préserver et accueillir. Des dispositifs de gestion spécifiques sont nécessaires pour chacun de ces sites si l’on veut éviter que leur fréquentation pèse à terme sur leur pérennité et leur notoriété.. Le plateau des Gras n’est pas une poubelle !Au propre comme au figuré, le plateau des Gras est encore considéré comme un dépotoir : on y dépose ou y aménage ce que les secteurs de plaine adjacents ne souhaitent pas avoir près de chez eux. Ainsi des réseaux électriques, des centres d’enfouissement autorisés ou non, des activités polluantes ou bruyantes, etc… Cette pratique conditionne à terme la préservation comme le développement de cette unité paysagère.Protections à envisager : classement au titre des sites des gorges du Chassezac, de la Beaume, du Bois de Païloive, d’ensembles caractééristiques du patrimoine lithique. Création de ZPPAUP autour des village de Voguë, Balazuc, La Beaume. Protection et valorisation du secteur de l’oppidum de Jastres et du camp de César.

Plateau du Coiron

Département  : Ardèche
 
Communes  : SAINT-BAUZILE, ROCHEMAURE, AUBIGNAS, MEYSSE, SAINT-MARTIN-SUR-LAVEZON, ALISSAS, CHOMERAC, PRIVAS, ALBA-LA-ROMAINE, BERZEME, SAINT-GINEIS-EN-COIRON, SAINT-PIERRE-LA-ROCHE, SAINT-PONS, SCEAUTRES, DARBRES, FREYSSENET, MIRABEL, SAINT-LAURENT-SOUS-COIRON, SAINT-PRIEST, ROCHESSAUVE
 
Famille de paysages : Paysages ruraux-patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 7382
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Le plateau du Coiron est une extension isolée du Massif Central : il constitue une sorte d’île en terre dominant le Bas Vivarais et uniquement relié au plateau Ardéchois par le col de l’escrinet et la longue crête qui passe par Mézilhac. Il s’agit d’un massif à la géologie complexe, où se mêlent roches volcaniques, calcaires, granites et schistes. Le plateau est doucement vallonné à une altitude moyenne de 800 m au Nord descendant lentement vers le Sud jusqu’à 650 m. Ses limites sont très découpées mais franches, avec une rupture de pente brutale le séparant des plaines environnantes situées vers 200 à 300m d’altitude. Le paysage du plateau est marqué par l’élevage bovin, dans un parcellaire bocagé de haies basses ou de murs en pierres sèches. Quelques masses boisées (cèdres ou autres résineux) marquent les sommets et abritent habitations et hameaux du vent du Nord. Les habitations, plutôt regroupées, sont généralement positionnées dans les replis du relief, sur les versants orientés au Sud.Le plateau du Coiron offre une image forte d’île en terre, sorte de belvédère à 360° offrant tant des vues sur la vallée du Rhône et la chaîne des Alpes que sur les plaines du Gard et les Cévennes. Son paysage ouvert, balayé par le vent, renvoie à un paysage rural dont l’aspect traditionnel est aujourd’hui modifié par la présence de bâtiments agricoles contemporains et d’éoliennes. Ses versants, très abruptes et boisés en rendent l’attrait et l’accès difficile, sauf sur le versant Sud-Ouest où plusieurs villages en belvédère (Mirabel, Saint-Laurent sous-Coiron) invitent à une ascension.

Identification

Sur le plateau, l’organisation des éléments est logique et homogène : bocage de haies basses, masses boisées sur les sommets, bâti groupé ou fermes isolées implantés dans les replis du relief, ancrés dans la pente avec des lignes plutôt horizontales. Deux éléments récents viennent bousculer cette organisation : les hangars agricoles modernes dont l’implantation, les matériaux et les volumes sont clairement en rupture avec l’équilibre traditionnel de ce paysage (même si en terme de représentation, ils ne sont pas en opposition avec ce paysage rural), et les éoliennes (1 construite, 5 dont le permis a été accordé et 2 autres projets très avancés), dont l’échelle, la couleur et la verticalité viennent en contraste saisissant avec l’horizontalité végétale de ce paysage.Les pentes du Coiron semblent globalement assez hostiles et peu habitées. Selon les versants et la roche dominante (pouzzolane, calcaire, granite…), ces pentes peuvent renvoyer aux paysages du Bas Vivarais, des Cévennes ou des Boutières.limites de l’unité : Sur le plateau, l’élément structurant est clairement le bocage de haies basses. L’unité est clairement définie par la topographie : la rupture de pente marque de façon nette la limite du plateau. Concernant les pentes, espaces de transition avec lesLe plateau du Coiron constitue une unité géologique singulière et complexe marquée par le volcanisme. Il constitue une extension du plateau du Massif Central auquel il est relié par l’isme du Col de l’Escrinet. Son \’appartenance administrative\’ aux communes de la plaine (découpage en parts de gâteau) rend difficile l’expression d’une volonté et d’une identitié proprement coironnique.Cet éclatement administratif est compensé par le fait que le plateau du Coiron est une unité géographique très identifiable du fait de la topographie : il fonctionne comme une \’île en terre\’. Le paysage du plateau composé sur un bocage de haies basses servant une mono activité d’élevage, présente un aspect homogène, très horizontal et ouvert sur le lointain.Le contraste entre le plateau et les plaines alentour, entre le plateau et ses contre-fort, donne au visiteur l’impression d’accéder à un immense vaisseau, davantage relié au ciel et aux horizons lointains qu’aux plaines en contre-bas. L’homogénéité du paysage de bocage, son aspect horizontal balayé par les vents et les vues imprenables sur les environs en font un paysage remarquable. Les pentes, complexes et fragmentées renvoient davantage aux unités paysagères limitrophes ou aux unités paysagères de pente des Cévennes ou des Boutières.

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : PLATEAU DU COIRON (remarquable). Du fait de son inaccessibilité, de sa non valorisation culturelle et touristique, de son climat rude au regard du climat méditerranéen des plaines alentours et du maintien de l’activité d’élevage, la principale valeur de ce plateau est une valeur économique. Et ce, malgré une réelle qualité esthétique et culturelle qui n’est ni valorisée ni reconnue.

Transformation

De ce fait, les évolutions constatées de ce paysage visent d’abord à répondre aux impératifs du développement économique, principalement agricole. La multiplication des hangars agricoles, - éparpillés dans l’espace, positionnés dans la pente sur des terrassements important, présentant des volumes hors d’échelle au regard du bâti traditionnel et des matériaux de nature et de couleur en contraste avec l’environnement - est l’expression directe de la non prise de conscience de la valeur culturelle, esthétique et touristique de ce paysage.De même, l’implantation multiple et désordonnée de projets éoliens, dont l’échelle et l’image sont en contraste avec ce paysage agricole, horizontal de bocage, s’inscrit dans la même représentation uniquement économique de ce paysage.L’image du plateau du Coiron est entrain de basculer : alors qu’il y a quelques années sa dimension patrimoniale était encore forte et homogène, non contre-dite par des éléments modernes en contraste, sa valeur économique prend progressivement le dessus et dans une perspective d’exclusion des valeurs culturelles et touristiques.. Précisions : L’économie agricole du plateau semble stable ou en développement (pour preuve le prix important du foncier agricole et les constructions de hangars). Les évolutions tiennent donc d’une part au développement des besoins et pratiques agricoles (essentiellement en terme de bâti neuf, peu en terme de modification du bocage, sauf la disparition des murets en pierre sèche) et d’autre part au fait que le plateau constitue un potentiel très important pour le développement éolien. En effet, le plateau est excellemment venté, peu habité, n’a pas une valeur patrimoniale reconnue, présente peu de résidences secondaires et n’a pas de vocation touristique et enfin, il se trouve proche des grands réseaux de distribution électriques de la vallée du Rhône. Les principaux obstacles à l’implantation d’éoliennes tient d’une part aux contraintes d’accès et d’autre part à l’inexistence d’une entité administrative à l’échelle de ce petit plateau capable d’en penser le développement de façon cohérente.Concernant le bâti :- les hangars agricoles récents n’ont fait l’objet d’aucun effort d’inscription dans le paysage- les modifications du bâti ancien ne valorisent ni ne respectent généralement l’architecture traditionnelle- les rares maisons modernes font référence à une architecture en décalage (modèle provençal) avec l’architecture du plateau.

Objectifs de qualité paysagère

Vers quelle image du Coiron doit-on désormais tendre ?La sauvegarde de l’image d’un paysage rural patrimonial semble désormais impossible. Doit-on pour autant accepter la multiplication des implantations d’objets (bâtiments, éoliennes, antennes…) sans relation avec les logiques d’organisation de ce paysage et de risquer une banalisation ?Le contraste entre tradition et modernité, entre artisanat et industrie, fait désormais partie de ce paysage remarquable. Il convient de l’assumer.Principes généraux fondant les recommandations :La priorité consiste à ne pas compromettre l’image \’d’île en terre\’ du plateau : on préservera donc la lecture de ses limites, les ouvertures visuelles sur le lointain et on valorisera les multiples belvédères sur son pourtour.On distinguera une lecture horizontale du plateau du Coiron, où la trame bocagère traditionnelle reste dominante, et une lecture des éléments verticaux où la modernité s’exprime dans sa dimension industrielle (antenne, éoliennes…)Recommandations :Concernant tous les éléments horizontaux (ou liés au sol), il est recommandé de se référer aux éléments traditionnels du plateau. Par exemple, les hangars agricoles qui, par leur horizontalité renvoient plutôt au bâti traditionnel, devront être traités en relation avec le bâti traditionnel, par leur mode d’implantation et la couleur des matériaux extérieurs utilisés (sombres et non clairs comme c’est le cas actuellement).Concernant l’implantation de superstructures verticales : même si ces éléments sont nécessairement hors d’échelle, on veillera à ne pas dépasser une certaine disproportion (par exemple, pour les éoliennes, 50m de hauteur à la nacelle semble une hauteur acceptable) et à conserver une grande légèreté. Il est recommandé d’éviter les implantations en rupture de pente car leur impact visuel joue aussi sur les unités paysagères des plaines alentours. On veillera à ce que leur implantation soit en relation avec le site en favorisant des perspectives ou des ouvertures visuelles sur des repères lointains, en se basant sur l’analyse des points de vue depuis les principaux itinéraires publics. Enfin, il est recommandé de valoriser les multiples belvédères et itinéraires en corniche du plateau, car ils constituent le principal attrait touristique de cette unité en permettant une lecture et une compréhension de cette unité comme des unités alentour.

Plateau du Haut-Vivarais

Département  : Ardèche
 
Communes  : SAINT-SYLVESTRE, ALBOUSSIERE, CHAMPIS, SAINT-PERAY, SAINT-ROMAIN-DE-LERPS, COLOMBIER-LE-JEUNE, COLOMBIER-LE-VIEUX, ETABLES, SAINT-BARTHELEMY-LE-PLAIN, LEMPS, MAUVES, PLATS, SAINT-JEAN-DE-MUZOLS, PEAUGRES, COLOMBIER-LE-CARDINAL, BOGY, CHAMPAGNE, FELINES, PEYRAUD, SERRIERES, VINZIEUX, SAVAS, BOULIEU-LES-ANNONAY, SAINT-CLAIR, THORRENC, TOURNON, SAINT-JEURE-D’AY, OZON, ARRAS-SUR-RHONE, CHEMINAS, QUINTENAS, SECHERAS, VION, ANNONAY, DAVEZIEUX, ROIFFIEUX, SAINT-ROMAIN-D’AY, VERNOSC-LES-ANNONAY, ARDOIX, ANDANCE, ECLASSAN, SAINT-CYR, SAINT-DESIRAT, SAINT-ETIENNE-DE-VALOUX, SARRAS, TALENCIEUX, BOUCIEU-LE-ROI, LE CRESTET, EMPURANY, PREAUX, SAINT-ALBAN-D’AY, SAINT-VICTOR, SATILLIEU, LAMASTRE, BOFFRES, CHATEAUNEUF-DE-VERNOUX, GILHOC-SUR-ORMEZE, SAINT-APOLLINAIRE-DE-RIAS, SAINT-BARTHELEMY-LE-PIN, VERNOUX-EN-VIVARAIS, NONIERES, SAINT-BASILE, SAINT-PRIX, ARLEBOSC, BOZAS, SAINT-MAURICE-EN-CHALENCON, DUNIERES-SUR-EYRIEUX, SAINT-FORTUNAT-SUR-EYRIEUX, SAINT-JULIEN-LE-ROUX, SAINT-MICHEL-DE-CHABRILLANOUX, SAINT-SAUVEUR-DE-MONTAGUT, SILHAC, CHALENCON, SAINT-JEAN-CHAMBRE, SAINT-JULIEN-LABROUSSE, GILHAC-ET-BRUZAC
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 59933
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Le Haut-Vivarais s’étend sur un long plateau ondulé nord-sud, tourmenté par de nombreux monts, collines et variations de relief, cassé par une succession de cours d’eau d’ouest en est, comme les gorges du DouxIl offre une campagne paisible, réveillée par ses franges aux vues somptueuses ou rafraîchie par des gorges sinueuses. Celles-ci, peu accessibles, boisées, très profondes sont parcourues par une route étroite, touristique, en encorbellement. On découvre à l’est de remarquables panoramas vers la vallée du Rhône, le Diois et le Vercors.Les ondulations du relief sont douces, les cours des ruisseaux sont souples. Les bois et bosquets de pins s’ancrent sur les sols les plus pauvres et les hauts des buttes, s’alignent sur les rives des cours ou encore soulignent les courbes de niveaux. Les landes de bruyères et de genets sont battus par les vents, les prés sont enclos de haies basses, et les champs respirent la tranquillité, ponctués çà et là par un vieux cerisier. Les maisons de granit aux toits de tuiles, tantôt s’éparpillent, tantôt s’alignent en hameaux, tantôt se regroupent en villages accrochés aux pentes.Lorsque l’horizon n’est pas ouvert vers de majestueux arrière-plans formés par le Diois ou le Vercors, le visiteur se sent comme dans un berceau parmi les monts boisés et les prairies. Il est comme isolé des territoires alentours, tranquillement lové dans un couffin agricole intègre. Seules les éoliennes de Saint-Agrève, visibles vers l’ouest, rappellent une modernité qu’il avait presque oubliée.

Identification

À l’est des monts d’Ardèche, le Plateau du Haut-Vivarais offre un paysage agricole et forestier tranquille qui contraste avec l’agitation de la vallée du Rhône dont la corniche constitue sa limite orientale. Au sud, la corniche de l’Eyrieux fixe des limites plus nettes qu’au nord, marqué par Annonay et un relief progressif vers le Parc naturel régional du Pilat. La limite ouest, aussi peu saisissante, constitue une augmentation progressive du relief vers les pentes du Haut-Vivarais.A l’exception de panoramas exceptionnels aux franges du plateau, et sur quelques points hauts vers la vallée du Rhône à Tournon, sur la Drôme (Trois Becs) à l’est, le Mézenc et les Boutières à l’ouest et le Pilat au nord, les champs de vision sont fermés. Vallonnements et boisements limitent la plupart du temps le regard. Le premier plan est dominé par les cultures (colza et céréales), les prairies et l’habitat isolé, tandis que les forêts et les villages occupent le deuxième plan. Parmi les points d’appels visuels, de nombreux corps de fermes isolées ainsi que des hameaux, les panoramas et le parc éolien de Saint-Agrève La Citadelle à l’ouest. De nombreux cols (aux alentours de 600 mètres d’altitude) constituent des effets de seuils quand les boisements de ne font pas écran au regard, notamment dans les gorges du Doux.Celles-ci entaillent le plateau d’est en ouest, créant une ambiance très fermée et deux univers contrastés entre un nord au relief doux et aux paysages ouverts (altitudes allant de 400 à 600 mètres) et un sud au relief plus marqué (altitudes jusqu’à 900 mètres), annonçant les Monts d’Ardèche. À l’instar de cette coupure du territoire, la traversée de l’unité se fait plus aisément d’est en ouest que du nord au sud, sur des routes sinueuses et pentues, à l’opposé de la vallée du Rhône toute proche. Boisements et forêts, pâturages et prairies dominent le paysage, créant une alternance de jaunes et de verts : paille des céréales, or des landes à genets, vert tendre des prairies, vert appuyé des vieux châtaigniers et forêts de résineux. Puis, les toits de tuiles et les fermes isolées ou les villages ponctuent le champ visuel de rouges et de beiges. Mais ces couleurs varient en fonction des saisons du fait des nombreux vergers (cerisiers, pêchers, pommiers…). Ces éléments variés sont reliés par des arbres isolés, de majestueux alignements de platanes, des haies de cerisiers bordant les prairies.

Qualification

Le Plateau du Haut-Vivarais a une valeur essentiellement agricole et forestière. L’agriculture est diversifiée : vergers (abricots, cerises, groseilles, framboises…), élevage bovin (viande et production de lait). Elle a donné au sud du territoire un des éléments remarquables de son patrimoine : les terrasses en pierres sèches permettant de cultiver sur des terrains fortement pentus. Elles ont d’ailleurs leur écomusée à Saint-Michel-de-Chabrillanoux. Les parcelles sont de taille moyennes, souvent appuyées sur les courbes de niveau, séparées par des noyers ou des haies de hautes tiges. Elles s’agrandissent au nord. La forêt, exploitée dans son ensemble en petites parcelles, constitue le second intérêt économique du territoire.Le bâti, peu présent dans le paysage, est localisé le long des routes ou accroché à flanc de colline, sous la forme de villages parfois de caractère (Chalancon, Boffres, Vernoux…), de châteaux (Tourette, Vaussèche) ou d’habitat isolé tous les 500 mètres environ. Les façades sont en granit non traité et les toitures quatre pans en tuiles. L’état de conservation est en général correct, marqué par l’utilité.Le tourisme a sa place dans le Plateau du Haut-Vivarais grâce aux gorges du Doux et à la proximité du Parc naturel régional des Monts d’Ardèche, dont les portes se situent au sud du territoire, à Vernoux, station verte de tourisme. De nombreux sentiers balisés (GR2 et variantes), pédestres ou équestres, traversent le territoire. Le safari de Peaugres, indiqué dès l’A7, attire un public journalier important, qui s’y rend par une route deux fois deux voies.L’attrait résidentiel est localisé à Plats, autour de Tournon et Annonay, tandis que maisons de campagne et résidences secondaires s’implantent à Vernoux et Chalancon (sud).Enfin, non loin d’Annonay, le site classé de Roche Péréandre, situé dans les gorges de la Cance, offre le spectacle étonnant d’un rocher monolithe vertical de 39 mètres de haut.

Transformation

Les évolutions en cours sur le Plateau du Haut-Vivarais sont essentiellement dues aux constructions nouvelles, créant un mitage dommageable au paysage : bâtiments d’élevage couverts de toits en tôle, habitat résidentiel vers Tournon, lotissement à l’implantation malvenue à Boffres, zones artisanales aux entrées des gorges du Doux et autour de Vernoux, entrées de villages gâchées… La ville d’Annonay s’étale de plus en plus.Bien qu’on ne puisse à proprement parler de déprise agricole, l’abandon de certaines terres aux fortes pentes accentue le couvert forestier et ferme quelques vues. Quelques coupes à blanc desservent une image forestière à soutenir.Ce type de paysage est vulnérable face à des aménagements lourds comme les éoliennes de Saint-Agrève La Citadelle, du fait du contraste d’échelle entre un relief collinaire et la verticalité marquante des turbines.

Objectifs de qualité paysagère

Le Plateau du Haut-Vivarais offre des atouts patrimoniaux qu’il convient de préserver en :-conservant et valorisant le bâti traditionnel à la fois dans les villages et les fermes isolées, comme à Vernoux, qui mériterait de revaloriser son centre, délaissé au profit de la périphérie. L’exemple de Chalancon est intéressant de ce point de vue : jardins débordant sur la rue, vignes en treilles sur les murs extérieurs des propriétés… Un village valorisé à la fois par ses habitants et l’administration locale ;-dégageant de constructions nouvelles les avants plans des villages accrochés aux pentes ;-valorisant les ponts en pierres souvent cachés par la végétation ;évitant les constructions linéaires le long des routes tout en préservant les arbres présents dans les virages de certains tracés ;-conservant la structure arrondie du paysage collinaire dans le tracé des routes, la linéarité des parcelles et le positionnement de l’habitat,-évitant les ruptures d’échelle dans les grands aménagements,contenant l’urbanisation des franges et du pourtour d’Annonay.

Talus Rhôdanien

Département  : Ardèche
 
Communes  : CHARMES-SUR-RHONE, GILHAC-ET-BRUZAC, SAINT-GEORGES-LES-BAINS, GUILHERAND, SOYONS, TOULAUD, CORNAS, ALBOUSSIERE, CHAMPIS, CHATEAUBOURG, SAINT-PERAY, SAINT-ROMAIN-DE-LERPS, GLUN, MAUVES, PLATS, TOURNON, BOFFRES, BEAUCHASTEL
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 13450
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : REIVE DROITE DU RHONE DE TOURNON A BEAUCHASTEL (remarquable) ; TAIN - TOURNON (exceptionnel).

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Vallée de l’Ouvèze, bassin de Chomérac et collines à l’est du plateau du Coiron

Département  : Ardèche
 
Communes  : LA VOULTE-SUR-RHONE, ROCHESSAUVE, SAINT-BAUZILE, SAINT-SYMPHORIEN-SOUS-CHOMERAC, SAINT-VINCENT-DE-BARRES, ROCHEMAURE, MEYSSE, SAINT-MARTIN-SUR-LAVEZON, COUX, FLAVIAC, LYAS, LE POUZIN, ROMPON, SAINT-JULIEN-EN-SAINT-ALBAN, SAINT-LAGER-BRESSAC, ALISSAS, BAIX, CHOMERAC, CRUAS, PRIVAS, PRANLES, SAINT-CIERGE-LA-SERRE, SAINT-VINCENT-DE-DURFORT, BERZEME, SAINT-PIERRE-LA-ROCHE, FREYSSENET, VEYRAS, SAINT-ETIENNE-DE-BOULOGNE, SAINT-LAURENT-SOUS-COIRON, SAINT-PRIEST, GOURDON, POURCHERES, AJOUX, CREYSSEILLES, SAINT-LAURENT-DU-PAPE
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 24419
 
Carte(s) IGN : 2937E et 3037O

Impression générale

Cette unité abrite la préfecture de l’Ardèche. Elle se définit d’abord par ses limites - le Rhône à l’Est, le Coiron au Sud et les Boutières au Nord - créant ainsi comme une enclave relativement plane dans un ensemble montagneux. A l’intérieur, l’unité est hétérogène, tant d’un point de vue géologique que des typologies paysagères qu’on y rencontre. Par exemple, la pression urbaine, si forte à certains endroits qu’elle menace de faire basculer l’unité dans la famille des paysages émergents, reste cependant localisée. Entre le défilé de la vallée de l’Ouvèze, marqué par une tradition industrielle, la plaine de Chomérac dominée par l’agriculture ou l’aspect naturel du massif calcaire qui les sépare, les ambiances sont variées.C’est donc bien par ce phénomène de \’creux\’ entre des montagnes plus hautes et par la présence de Privas qui fait de cette unité un ensemble fonctionnel que cette unité trouve sa cohérence. En dehors de ces aspects, la diversité caractérise cette unité.

Identification

L’unité se divise selon 3 bassins versants aboutissant tous au Rhône : - l’Ouvèze- la Payre- le LavezonL’Ouvèze, linéaire et prenant sa source au col de l’Escrinet, est coincée entre la première crête des Boutières et le massif calcaire du Gras (assimilable par ses caractéristiques à l’unité 289-Ar). Les deux autres rivières coulent du Coiron et s’étendent de façon plus erratique dans une plaine agricole.L’unité, en creux, est bordée par des pentes - pente du Coiron, pente des Boutières, pente de Barrès - où l’habitat a trouvé sa place en limite des terres agricoles.limites de l’unité : Est : costière (dont massif de la forêt de Barrès) et vallée du RhôneNord : premières crêtes des Boutières culminant vers 800mSud : plateau du Coiron, lui aussi vers 800m.Ouest : les deux massifs se rejoignent au col de l’escrinet, point de passage unique, délimitant ainsi une unité en triangle.L’identité de l’unité est d’abord iée à la présence, en son milieu, de l’agglomération de Privas, préfecture de l’Ardèche, dont le rayonnement économique comme culturel est faible. Cela permet à d’autres aspects de l’unité d’apparaître plus clairement comme la tradition agricole des plaines et la tradition des moulinages dont l’architecture industrielle du XIXè siècle marque l’abord des cours d’eau. Actuellement, ces identités sont peu exploitées et fortement concurrencées par le développement d’une urbanisation banalisée constituée de maisons individuelles diffuses et de bâtiments commerciaux ou d’activités. La compréhension globale de l’unité se fait en premier lieu par la lecture des limites : l’unité apparait en creux entre le massif du Coiron, les crêtes des Boutières et la costière du Rhône (massif de Barrès). A échelle plus réduite, la lisibilité du paysage est plus difficile, à la fois parce que l’unité est composée de plusieurs sous unités distinctes et de caractéristiques différentes, et parce que l’urbanisation en cours ne s’appuie pas sur les structures existantes (relief, cours d’eau, réseau des villages…)La poésie de ce paysage tient dans sa diversité et la capacité, pour celui qui prend le temps de s’y balader, de trouver des micro-sites préservés ayant chacuns leurs caractéristiques au milieu d’un paysage type périurbain banalisé (crête du Gras dominant l’Ouvèze, ripisylve de la Payre dans la plaine de Chomérac…). Ce contraste et cette cohabitation constituent un atout de ce paysage. Dans les plaines, la vocation agricole domine, où la mosaïque des cultures et les variations saisonnières participent activement de l’esthétique simple de ce paysage.Par ailleurs, si le regard s’arrête souvent sur les premiers plans, focalisant soudain sur une maison en chantier ou une infrastructure, il peut s’égarer au lointain, revenant au cadre général de l’unité formé par les crêtes des Boutières et du Coiron. En certains lieux, le regards s’échappe même de l’unité pour découvrir les crêtes de la Drôme (forêt de Saou) ou celles des ALpes au delà.

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : col de l’Escrinet (remarquable) ; CRETE EN BALCON SUR LES BOUTIERES ET LA CEVENNE (remarquable) ; grotte de la Joubernie (remarquable) ; LES BOUTIERES (remarquable) ; PLATEAU DU COIRON (remarquable) ; REIVE DROITE DU RHONE ENTRE LA VOULTE ET LE POUZIN (remarquable) ; RIVE DROITE DU RHONE ENTRE CRUAS ET VIVIERS (remarquable). La valeur de l’unité tient initialement à sa vocation agricole. Cependant, celle-ci est fortement concurrencée par la vocation résidentielle (résidence permanente) qui se développe, dûe à la proximité de l’agglomération de Privas qui n’offre pas, elle, des qualités résidentielles attractives. La vocation économique (industries et commerces), présente depuis longtemps comme en témoigne les nombreux moulinages et autres usines installés le long des cours d’eau, se maintient et se développe (autour agglomération Privas)

Transformation

Si l’aspect agricole constitue le caractère dominant de l’unité, la pression urbaine est en passe de faire basculer l’image de l’unité vers les paysages périurbains ou émergents. Ce risque, peu présent dans la plaine de Barrès ou sur les pentes du Coiron est très présent dans la plaine de Chomérac, dans la vallée de l’Ouvèze et aux abords de l’agglomération.Enfin, l’arrivée d’objets nouveaux à fort impact paysager comme les éoliennes, peuvent qualifier différemment ce paysage.. Précisions : Actuellement, l’unité présente une dominante de paysage agraire lié aux plaines agricoles de Chomérac et de Barrès, même si l’agglomération de Privas, située au coeur de l’unité qualifie différemment l’unité. La pression urbaine qui s’exerce dans l’unité, lié à la présence de cette agglomération, tend à entrer en concurrence avec cette vocation agricole, voire avec les espaces naturels. Cette pression s’exerce de façon très diffuse, s’appuyant sur un réseau de fermes isolées, et peut aussi se traduire par d’importantes opérations sous forme de lotissements. Cette tendance à l’éparpillement, qui ne renforce pas les structures groupées des villages et hameaux et qui s’accompagne aussi d’implantations industrielles ou commerciales diffuses, est proche de modifier la dominante agraire de l’unité. Le basculement vers un paysage émergent ou périurbain est imminent. Ce basculement est d’autant plus proche que les modèles (architecturaux, urbains, routiers etc) utilisés ne renvoient à aucune spécificité locale et font partie du langage banalisé de l’aménagement en France. De fait, la dimension spécifique agricole devient moins lisible parce que ces signes nouveaux (maisons \’néo-rpovençales\’, ronds-points, bâtiments commerciaux, éoliennes…) s’imposent désormais au regard.

Objectifs de qualité paysagère

Protéger - Gérer - AménagerProtégerLes Gras (espace naturel), les ensembles patrimoniaux (Coux, St-Vincent…), le patrimoine architectural industriel…, les fermes isolées.GérerLes limites entre urbanisations et terres agricoles. Les abords des routes d’accès à Privas. L’impact paysager global des projets éoliens cumulés. La qualité architecturale et urbaine des extensions urbaines et des nouvelles constructions.AménagerLes espaces urbains des villages.Valoriser l’itinéraire de l’ancienne voie ferrée (voie verte ?), en faire un axe de développement de ce territoire.

Vallée de la Cance en amont d’Annonay

01 Vallee de la Cance en amont d Annonay
Département  : Ardèche
 
Communes  : SAINT-SAUVEUR-EN-RUE, BURDIGNES, ANNONAY, ROIFFIEUX, SAINT-ALBAN-D’AY, SATILLIEU, SAINT-PIERRE-SUR-DOUX, VOCANCE, MONESTIER, SAINT-JULIEN-VOCANCE, SAINT-SYMPHORIEN-DE-MAHUN, VANOSC, VILLEVOCANCE, BOULIEU-LES-ANNONAY
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 11188
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

La Vallée de la Cance en amont d’Annonay peut s’embrasser d’un regard, ce qui donne un sentiment de compréhension et d’organisation assez agréable du paysage.Son versant « nature » sur la rive droite de la Cance et sa partie amont, riche de forêts, contrastent avec un versant campagnard, constitué de prés de fauche et de prairies où paissent des vaches et des moutons, parsemés de vieux châtaigniers à l’aspect torturé, ou brulés.Les fonds de vallées, secrets et forestiers, où les prairies humides côtoient des bourgs vivants et des fermes actives, que longent la route. Ils sont enrichis des versants, où quelques cols offrent des panoramas époustouflants vers la lointaine Chartreuse au Nord et le synclinal de Saou au Sud : de véritables coups de cœur.

Identification

Les champs de vision sont tantôt fermés par le couvert forestier et les circonvolutions du relief et tantôt ouverts aux cols vers les montagnes de l’Est, dans la Vallée de la Cance en amont d’Annonay.L’unité paysagère suit le cours de la Cance entre Saint-Bonnet-le-Froid et Annonay. Elle est clairement circoncise par le relief vers les Monts d’Ardèche au Nord et les crêtes de la forêt de Combe Noire et le Bois de Chanal au Sud. Sa structure est homogène et claire, du Nord-Est au Sud-Ouest, étagée, organisée entre l’ubac naturel et l’ adret habité.Les points d’appels sont nombreux dans la vallée : fermes isolées de belles pierres de granit, habitat épars, peupliers dans les thalbergs, châtaigniers, clochers des bourgs… Tandis que le territoire offre sur ses hauteurs, dès 600 mètres, des points de vue remarquables agrémentant les sentiers équestres et les chemins de randonnée.Ici, domine le vert des conifères et à l’automne les bruns des hêtraies, tandis que l’ocre rose du granit, présent dans l’habitat et les murets le long des routes tout autant que dans les affleurements rocheux alterne avec le blanc de la neige en hiver ou les couleurs printanières du fond des vallées.

Qualification

Nature, vie rurale et forestière, tradition et modernité se côtoient harmonieusement dans la Vallée de la Cance, même si le territoire semble souffrir d’une urbanisation grandissante aux abords d’Annonay.L’habitat est tantôt groupé dans des villages rue le long de la Cance (Saint-Julien-Vocance, Vocance, Villevocance) ou sur les versants face au Sud (Vanosc), tantôt isolé, dans de grandes bâtisses agricoles, sur deux ou trois niveaux en plan carré, surmontés de toitures de tuiles. Quelques scieries, parfois en ruine, témoignent d’une activité forestière en légère désuétude, mais le patrimoine bâti est en cours de restauration ou parfois agréablement réhabilité.L’attrait du territoire est lié à l’activité touristique de pleine nature : randonnée pédestre ou équestre, VTT, tandis que l’attrait résidentiel se ressent aux alentours d’Annonay, situé à 10 kilomètres à peine des frontières nord de l’unité paysagère.

Transformation

Les mutations sont en cours dans la Vallée de la Cance en amont d’Annonay. Elles sont essentiellement liées à la déprise agricole : embroussaillement des landes, avec les risques d’incendie qu’il entraine, fermeture des paysages par l’avancée de la forêt, et à l’attrait résidentiel des lieux, à proximité du pôle économique d’Annonay.Elles entrainent un mitage par le développement d’un habitat isolé en fond de vallée, peu cohérent avec la répartition traditionnelle des constructions, une fermeture des vues – qui donnent pourtant tout son caractère au territoire – par le développement du couvert végétal, tandis que quelques coupes rases forestières, si elles témoignent d’une valeur économique indéniable, peuvent nuire à la qualité du paysage.

Objectifs de qualité paysagère

La Vallée de la Cance en amont d’Annonay mérite une attention particulière, liée à la modification de son image agraire, qui prend l’allure de paysage émergent, notamment dans les fonds de vallée, où fleurissent des villas spacieuses agrémentées de terrains jardinés clôturés ou des lotissements peu cohérents avec les valeurs du paysage. Dans les hauteurs, quelques points de vue pourraient être magnifiés par l’ouverture de panoramas.Deux activités économiques devraient idéalement être encouragées : l’exploitation forestière, qui aura l’avantage de gérer l’avancée du couvert végétal, et l’agriculture, par le développement de la vente directe, comme elle est pratiquée à Burdignes, à l’initiative du Parc naturel régional des Monts d’Ardèche.

Vallées de la Haute-Cévenne

Département  : Ardèche
 
Communes  : SAINT-PRIVAT, SAINT-ANDEOL-DE-VALS, SAINT-ETIENNE-DE-BOULOGNE, SAINT-JULIEN-DU-SERRE, SAINT-LAURENT-SOUS-COIRON, SAINT-MICHEL-DE-BOULOGNE, UCEL, VESSEAUX, SAINT-PRIEST, GENESTELLE, GOURDON, POURCHERES, SAINT-JOSEPH-DES-BANCS, DOMPNAC, MALARCE-SUR-LA-THINES, LABASTIDE-DE-JUVINAS, LAVIOLLE, MEZILHAC, MONTPEZAT-SOUS-BAUZON, PEREYRES, SAGNES-ET-GOUDOULET, AJOUX, MARCOLS-LES-EAUX, SANILHAC, PRADES, SAINT-CIRGUES-DE-PRADES, VALS-LES-BAINS, JOANNAS, LENTILLERES, PRUNET, ROCHER, SAINT-ANDRE-LACHAMP, BEAUMONT, FAUGERES, LABOULE, PLANZOLLES, RIBES, ROCLES, LA SOUCHE, THUEYTS, SAINT-PIERRE-DE-COLOMBIER, FABRAS, ASPERJOC, CHAZEAUX, CHIROLS, LABEGUDE, LALEVADE-D’ARDECHE, MERCUER, MEYRAS, PONT-DE-LABEAUME, GRAVIERES, LES SALELLES, LES VANS, MAZAN-L’ABBAYE, ROUX (LE), LACHAMP-RAPHAEL, AIZAC, ANTRAIGUES, BURZET, JUVINAS, SAINT-LAURENT-LES-BAINS, VALGORGE, BARNAS, JAUJAC, MONTSELGUES, SABLIERES, SAINTE-MARGUERITE-LAFIGERE, SAINT-MELANY, SAINT-PIERRE-SAINT-JEAN, ASTET, BORNE, LAVAL-D’AURELLE, LOUBARESSE, MAYRES, SAINT-JULIEN-DU-GUA
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 78782
 
Carte(s) IGN : 2739OT, 2839OT, 2838OT, 2837OT, 2938O

Impression générale

Les vallées de la Haute-Cévenne, parfois simplement appelées les Cévennes ardéchoises, constituent une entité paysagère très étendue, très complexe d’un point de vue du relief mais relativement homogène du point de vue des structures paysagères. Elle englobe l’ensemble du versant du massif central donnant vers le Sud-Est constituant le bassin versant de la rivière Ardèche. C’est une entité composée de vallées encaissées ne communiquant pas entre-elles, formant une multitude de micro-entités. C’est un paysage de pente où l’homme s’est imposé à travers cet élément devenu emblématique du département : la terrasse en pierre sèche (aussi appelé \’faïsse\’, \’bancel\’, \’accol\’ ou \’restanque\’). C’est aussi le pays du châtaignier, arbre cultivé en vergers aujourd’hui en majorité à l’abandon. Paysage rural patrimonial qui, du fait de la déprise agricole, se boise et tend à offrir une image plus naturelle. Il dispose d’une forte attractivité résidentielle secondaire et touristique, en particulier du fait de la présence de nombreuses rivières baignables en été.

Identification

Impression d’isolement, d’être coupé du monde, dans un paysage sauvage, préservé, \’romantique\’ au sens où la nature efface progressivement les traces d’une agriculture en terrasse aujourd’hui délaissée. Paysage peu accessible, où la découverte se mérite, au gré des surprises. La présence réconfortante de l’eau.limites de l’unité : L’unité est limitée au Nord-Est par la ligne de crête allant de l’Escrinet à Mezilhac (rd122) la séparant des Boutières. Au Nord-Ouest, elle est limitée par le plateau Ardèchois : la ligne de rupture de pente forme la limite. Au Sud-Ouest, c’est laLes Vallées de la Haute Cévenne constituent les contreforts du massif central. Le relief est marqué par l’érosion,formant ainsi une multitude de vallées au fonctionnement autonome. La pente et la difficulté d’accès sont les caractères dominants, qui conditionnent toujours le développement de ce territoire.Ce paysage était autrefois entièrement cultivé : vignes, oliviers, mûriers pour l’élevage du vers à soie, élevages de moutons ou de chèvres et bien sûr vergers de châtaigniers. Cette économie traditionnelle a modelé un paysage de terrasses caractéristique et exceptionnel par son ampleur. Avec la déprise, l’espace entretenu s’est réduit considérablement. La friche puis la forêt ont progressivement gagné tous les versants, ne laissant que des \’clairières\’ autour des hameaux. Mais les vestiges demeurent. Cette occupation de l’espace est de moins en moins lisible et ce sont donc les caratéristiques du reliefs qui structurent ce paysage : l’axe des rivières, les 2 versants aux orientations différentes, les crêtes, les ensembles bâtis, soit installés en fond de vallée soit à mi pente…Cette entité offre un aspect isolé, sauvage. Elle se découvre par petits morceaux, offrant une succession de \’surprises paysagères\’. Sa découverte se mérite : il faut faire l’effort de sortir des grands itinéraires, d’y accéder, de braver la pente, les routes sinueuses. Mais cet isolement l’a protégée des principales atteintes : peu de grands aménagements, peu d’extensions urbaines viennent contraster avec l’architecture de pierre vernaculaire et attachante, le climat méditéranéen, l’eau claire des rivières qui constituent les attraits de ce paysage.

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : cascade du Ray Pic (remarquable) ; CEVENNE ARDECHOISE (remarquable) ; col de la Chavade (remarquable) ; col de Meyrand (remarquable) ; Coulée de Jaujac (remarquable) ; CRETE EN BALCON SUR LES BOUTIERES ET LA CEVENNE (remarquable) ; HAUTE VALLEE DE L’ARDECHE (remarquable) ; HAUTS PLATEAUX ARDECHOIS (remarquable) ; le Pont du Diable (remarquable) ; LE TANARGUE (remarquable) ; PLATEAU DU COIRON (remarquable) ; REGION DES VANS (remarquable) ; St Marguerite Lafigère (remarquable) ; Thines (remarquable) ; VALLEE DE LA BORNE ET DU CHASSEZAC (exceptionnel) ; VALLEE DE LA DROBIE (exceptionnel). La Cévenne ardéchoise, autrefois espace agricole, constitue désormais un espace d’authenticité, mêlant patrimoine et nature. Secteur prisé des résidents secondaires comme des touristes du fait essentiellement des rivières qui offrent de nombreux lieux de baignade, les vallées possèdent aussi une indéniable qualité de vie malgré l’accessibilité difficile. De nombreuses images s’attachent à ce paysage : pays du châtaigner, de la chèvre et du picodon, pays des terrasses, des murs de schiste et de granite, pays aussi du volcanisme ardéchois. Ce sont ces différentes représentations qui ont en particulier justifié la création du Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche.

Transformation

Deux mutations majeures sont constatées :- l’achèvement de la déprise agricole dont les effets sont aujourd’hui la progression de la forêt (fermeture des paysages) et l’absence d’entretien des terrasses (disparition du patrimoine bâti agricole) : cette évolution tend à faire disparaître certaines valeurs de ce paysage, mais en amène une nouvelle : celle d’un paysage sauvage et naturel (retour de la faune sauvage, apparence naturelle des boisements, hausse de la biodiversité…)- la multiplication des constructions et infrastructures touristiques. Même si cette tendance est parfois minime, elle porte très rapidement atteinte à la grande homogénéité de ces paysages.Par ailleurs, les principales crêtes de cette unité sont concernées par des projets éoliens dont la dimension technologique et industrielle est en fort contraste avec l’existant.Ces mutations peuvent à terme fortement atténuer les valeurs paysagères de cette entité.. Précisions : Cette entité connaît 2 tendances majeures : - la déprise agricole, qui a certainement atteint son maximum en terme de surface, mais qui se traduit par une fermeture croissante des paysages, et la disparition des versants en terrasse- les constructions nouvelles qui, même si elles sont peu nombreuses, peuvent facilement marquer ce paysage très homogène si aucune précaution d’intégration n’est prise.D’autres mutations sont à noter : multiplication des infrastructures touristiques en bord de rivière, éoliennes sur les crêtes…

Objectifs de qualité paysagère

Il y a peu à faire contre l’enfrichement et l’évolution des boisements. Une reconquête totale de l’espace n’est pas à l’ordre du jour tant qu’une économie spécifique à ce relief n’est pas de retour. Cependant, la préservation ponctuelle des principaux versants en terrasses constitue un objectif prioritaire pour le maintien des qualités paysagère de l’entité. Pour cela, les efforts d’entretien de l’espace doivent se faire sur des espaces ciblés pour leur qualité patrimoniale, en utilisant les quelques outils existants (AOC Picodon, AOC châtaigne d’Ardèche, AOC viticulture, mais aussi Politique Espaces Naturels Sensibles du Conseil Général, etc…).Par ailleurs, la maîtrise des boisements est une néessité :- autour des habitations afin de limiter les risques d’incendie- de façon à préserver des ouvertures visuelles le long des principaux itinéraires et, en particulier, afin de maintenir ouvertes les vues sur les rivières et éléments marquants du paysage.L’autre aspect concerne la maîtrise des aménagements dans la pente. Les routes comme les constructions nouvelles doivent être implantées en respectant quelques principes fondamentaux : limiter les terrassements (éviter les remblais) et utiliser des murs de soutènement, préférer les implantations qui suivent les courbes de niveau, choisir des matériaux sombres se mêlant à l’environnement, reprendre les volumes simples du bâti traditionnel… Ces éléments, adaptés à chaque secteur, devraient être partiulièrement analysés dans les documents d’urbanisme (cf. les cahiers de recommandations architecturales du PNR des Monts d’Ardèche)

Vallées du Chassezac et de l’Ardèche et plaine de Vallon

Département  : Ardèche
 
Communes  : VAGNAS, VALLON-PONT-D’ARC, VOGUE, LAGORCE, BALAZUC, CHAUZON, LABEAUME, PRADONS, ROCHECOLOMBE, RUOMS, LANAS, CHANDOLAS, GROSPIERRES, SAINT-ALBAN-AURIOLLES, SAMPZON, SAINT-MAURICE-D’ARDECHE, SAINT-PAUL-LE-JEUNE, BANNE, BEAULIEU, BERRIAS-ET-CASTELJAU, SALAVAS
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 12026
 
Carte(s) IGN : 29 39 OT

Impression générale

Les plaines de l’Ardèche et du Chassezac sont comme une respiration dans la descente des eaux depuis les hauteurs cévenoles et de Lozère. Débouchant du plateau des Gras, le Chassezac, mais aussi la Baume et la Ligne se jettent dans l’Ardèche, comme si les eaux profitaient de cette dépression pour se réunir avant de s’engouffrer dans l’impressionnant défilé des gorges de l’Ardèche en aval de Vallon-Pont-d’Arc. Ces plaines fertiles sont propices à l’agriculture, en particulier la viticulture, mais aussi le maraîchage et les cultures céréalières. Les bourgs villages et hameaux sont implantés en limite des terres inondables et agricoles, s’appuyant sur les premiers reliefs, les utilisant parfois comme place forte comme à Salavas.Cette large dépression est aussi un axe de circulation important vers le Sud-Ouest en direction d’Alès à travers la plaine de Jalès et vers le Nord-Est en direction d’Aubenas et de Montélimar.Mais cette organisation traditionnelle est entrée depuis quelques années dans une mutation rapide du fait du développement touristique lié à la proximité des gorges de l’Ardèche : campings, villages de vacances, gîtes saisonniers, hôtels, locations de canoës s’étendent sur les rives des cours d’eau ou sur les terres agricoles, bordant les routes d’équipements commerciaux, d’enseignes et de publicités. Dans ce secteur se concentrent les principales infrastructures touristiques du département de l’Ardèche. C’est ici clairement l’activité principale qui inféode les autres activités, fixe les prix fonciers et immobiliers, rythme les saisons… Si l’unité est peuplée de moins de 10.000 habitants à l’année, elle forme une agglomération de plus de 50.000 habitants en période estivale. La structure viaire et urbaine de cette unité s’avère rapidement inadaptée à cette augmentation massive et ponctuelle de la population. Passé l’afflux estival, c’est l’agriculture qui porte économiquement ce territoire : caves particulières et caves coopératives ponctuent le paysage.Territoire marchandise proche de la saturation en terme de capacité d’accueil du milieu naturel et humain, il tend à se banaliser alors qu’il donne accès au site magnifique des gorges de l’Ardèche qui abrite la grotte Chauvet. Même si cette unité offre encore des espaces de qualité comme la plaine agricole aux alentours de la commanderie de Jalès, son image a basculé du fait des infrastructures touristiques.

Identification

La continuité de l’unité est rendue lisible par le relief calcaire qui en définit les contours et par les axes routiers qui permettent de la parcourir de façon linéaire. Cependant, le phénomène de confluence et le nœud que constitue le secteur de Ruoms rend cette lecture parfois difficile tend il rompt la linéarité. Le passage d’espaces de vallée à des espaces de plaine participe à brouiller cette lisibilité liée à la présence des cours d’eau.La présence agricole renforce la lisibilité de la plaine : l’agriculture s’arrête généralement dès les premiers reliefs.limites de l’unité : L’unité est limitée au Nord-Ouest par le plateau des Gras qui s’élève progressivement jusqu’à 100 ou 150 mètres au dessus de la plaine. Au Nord, l’unité s’arrête au défilé de Vogüé. Au sud et à l’est, l’unité est limitée par les reliefs calcaires de la Montagne de la Serre et les collines du massif du Serre des Barres. A l’aval, c’est l’entrée des gorges de l’Ardèche qui marquent la fin de l’unité paysagère.L’identité de cette unité repose sur la proximité des gorges de l’Ardèche et sur le nom d’un village : Vallon-Pont-d’Arc. A ce nom s’associe l’image d’un territoire très touristique, faisant rêver certains (nature, soleil, sport, vacances…) et faisant fuir d’autres (surfréquentation, marchandisation, banalisation, mauvais goût…).Cette unité est marquée par la confluence des rivières descendant de la Lozère et des Cévennes, après le passage du plateau des Gras et avant la traversée de l’important massif calcaire creusé par les gorges de l’Ardèche. La compréhension du paysage de cette unité passe par la compréhension spatiale du phénomène de confluence. La trame urbaine et agricole est rendue peu lisible par l’omniprésence visuelle de l’activité touristique et commerciale dans certains secteurs. La plaine de Jalès constitue une exception dans cet ensemble, car elle semble encore épargnée par l’économie touristique. Les plaines qui accompagnent cette confluence sont fertiles et propices à l’agriculture, en particulier la viticulture (AOC côtes du Vivarais). Cette activité agricole est concurrencée depuis plusieurs décennies par l’extrême attractivité touristique des gorges de l’Ardèche auxquelles cette unité donne accès.Le paysage de cette unité est fortement marqué par cette activité touristique qui se perçoit principalement le long des routes et des rivières, principaux axes de découverte de l’unité. Ainsi, l’image de cette unité se construit sur la base des « signaux » de l’économie touristique, faits pour être perçus depuis les axes de circulation.L’important est ici de sentir le contraste entre l’image que donne un paysage-marchandise (avec ses enseignes publicitaires, ses références économiques sans ancrage territorial, etc…) et celle du paysage vivant et actif ; entre les signes clinquants de l’éphémère et ceux discrets de la permanence, pas forcément moins modernes que les premiers, entre la trace trompeuse de la consommation et celle plus franche d’une valorisation intégrée du territoire…Prendre la route de Ruoms à Vallon en période estivale est un voyage dans ce paysage-marchandise : en bord de route, une succession d’enseignes indiquant campings, villages de vacances ou plages privées, de canöés multicolores dressés, de parkings sans forme accueillant des étals provisoires… Et avoir dans la tête que cela mène à cet espace sacré et merveilleux des gorges de l’Ardèche, de la Combe d’Arc, écrin de la grotte Chauvet. L’image des marchands du temple est inévitable… Alors vient l’envie de résister : passer derrière cette première impression, traverser ce miroir commercial, découvrir la vraie « vitrine » de ce territoire : voir les paysages que cachent les enseignes… Suivre le cours de l’Ardèche ou du Chassezac, se laisser mener par le courant… Ou bien se perdre dans l’étendue blanche et sèche de la plaine de Jalès… On pense à l’Espagne, à l’Italie, à ces grandes plaines agricoles du bassin méditerranéen. Ici une vieille gare désaffectée, témoignage de l’ancienne voie de chemin de fer, une façade blanchie à la chaux, ces mûriers dans les prés qui parlent de l’époque du vers à soie… Et la trace de l’eau qu’évoque le nom d’un hameau, « les Vernèdes »… Ces villages restaurés, habités à l’année, ces vieilles fermes qui prennent désormais l’allure de châteaux du bordelais, un espace entretenu par l’agriculture, un territoire vivant que bordent des montagnes entières couvertes de chênes… Un territoire qui se lit à sa toponymie : commanderie de Jalès, Grospierres, Grande Terre, la Rouvière, le Champ du Gras… De l’eau, des terres fertiles, un paysage ouvert, un climat accueillant, des pierres pour s’abriter, une image du paradis simple et humain… Mais surpeuplé deux mois de l’année parce qu’à côté se trouve « le temple »… Et les traces de ces 2 mois de saturation estivale qui persistent le reste de l’année…Entre le disneyland du Domaine du Rouret et l’image simple du village de Lanas, ce territoire joue sur tous les tableaux et son image se perd dans cette contradiction… Peut-on envisager une « vision commune » sur un territoire à ce point écartelé par des tendances si distinctes ? Mais le terme de territoire n’a probablement plus de sens ici : on se retrouve dans cette urbanisation d’archipel où les continuités, les cohérences ne jouent plus, laissant place à la juxtaposition à l’autonomie des éléments… La ville émergente à la campagne et ce, pour deux mois de l’année qui conditionnent les autres mois… et la vie de ceux qui vivent là à l’année.

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : Balazuc (remarquable) ; BOIS DE PAIOLIVE (exceptionnel) ; DEFILES DE RUOMS (exceptionnel) ; GORGES DE LA BAUME (exceptionnel) ; GORGES DE L’ARDECHE (exceptionnel) ; PLATEAU CALCAIRE A L’EST DES VANS (remarquable) ; PLATEAU DES GRAS (remarquable) ; REGION DES VANS (remarquable) ; VALLEE DE L’ARDECHE ENTRE RUOMS ET VALLON PONT D’ARC (remarquable) ; VALLEE DE L’ARDECHE ENTRE RUOMS ET VOGUE (remarquable). La principale valeur actuelle de cette unité est touristique, non en terme de site mais sous l’aspect économique et commercial. La seconde valeur est agricole, compte tenu de la fertilité des terres de ce secteur de confluence.Si la valeur agricole tient aux caractéristiques internes à l’entité, la valeur touristique tient à la présence à proximité de sites naturels exceptionnels et internationalement reconnus : les gorges de l’Ardèche et la Réserve Naturelle en premier lieu, mais aussi les sites secondaires de l’unité paysagère des Gras.

Transformation

La mutation majeure connue depuis plusieurs décennies par cette unité est liée à la pression touristique et à la multiplication des infrastructures d’accueil et commerciales. Cette mutation se poursuit et s’intensifie avec la nouvelle valorisation que connaît ce territoire depuis la découverte de la grotte Chauvet. Cette mutation se concentre autour des axes routiers et des cours d’eau qui sont les principaux axes de découverte de l’unité : de ce fait cette mutation a totalement modifié l’image de ce territoire traditionnellement agricole. La juxtaposition des objets sans rapport au contexte (les noms des établissements participent à cette impression) en bordure de route rapproche mentalement ce paysage des zones commerciales des entrées de villes. Le développement de villages d’accueil autonomes et indépendants des structures urbaines existantes constitue une nouvelle rupture qui plonge radicalement ce territoire dans la famille des paysages émergents. Au-delà de l’image offerte qui est en contradiction totale avec l’exceptionnelle qualité des sites naturels majeurs auxquels cette unité donne accès, c’est bien le fonctionnement de cet espace qui poursuit une mutation fondamentale en se déconnectant de plus en plus des réalités du territoire. La saturation du réseau viaire, de la capacité du milieu naturel et humain à accueillir sans dommage une telle population touristique sont des indices d’alerte qui montrent que cette mutation n’est pas durable.L’affirmation de l’intérêt collectif est nécessaire pour infléchir une tendance où les enjeux financiers endogènes et exogènes sont tels qu’ils rendent extrêmement difficile toute décision visant à en limiter le développement.. Précisions : Le paysage présentant peu de relief est vulnérable aux mutations essentiellement en bordure des itinéraires de découverte : ainsi, même si les évolutions récentes sont proportionnellement faibles à l’échelle de l’unité, elles ont un impact fort car elles se concentrent en bordure des routes.

Objectifs de qualité paysagère

. Prendre conscience des signes de saturation du territoireLes dysfonctionnements paysagers que rencontre cette unité ne relèvent pas simplement d’un travail sur l’amélioration de la qualité paysagère des aménagements mais plus fondamentalement de l’omniprésence et l’omnipotence de l’économie touristique qui contraint le développement de ce territoire. Ce développement présente des signes de non durabilité qu’il convient d’analyser et de mettre en évidence car ce sont eux qui vont justifier l’inflexion nécessaire. Ainsi, l’analyse des capacités du milieu à accueillir une telle population devient urgente par exemple en matière de ressource en eau comme de qualité des eaux. D’un point de vue purement paysager, la détérioration du paysage quotidien (qui s’apparente de plus en plus à une grande zone commerciale) montrera vite sa contradiction avec l’enjeu de valorisation culturelle de l’ensemble constitué par la grotte Chauvet et les Gorges de l’Ardèche. La mise en évidence de ces contradictions, par le biais par exemples d’enquêtes de satisfaction des touristes réels et potentiels, devrait permettre de repositionner la qualité paysagère au cœur des enjeux de ce territoire.. Mettre en place une politique paysagère à l’échelle de l’unitéLa mise en place d’une charte paysagère et d’un plan paysage apparaît comme une perspective de maîtrise et d’action de la qualité paysagère. Cette charte devra en particulier prévoir des recommandations spécifiques sur les enseignes et publicités, sur l’architecture commerciale comme l’architecture touristique ou encore le traitement des aménagements routiers. Elle devra en particulier définir des cônes de vue à préserver et valoriser afin que le paysage de l’unité reste sa principale vitrine, plutôt que de créer de faux paysages en toc au milieu des ronds points.. Protéger les terres agricoles et valoriser les paysages agricolesL’agriculture constitue une valeur traditionnelle de cette unité et la concurrence avec l’urbanisation doit faire l’objet d’un arbitrage clair : les terres agricoles doivent être préservées car elle garantissent sur le long terme une valeur à ce territoire. Les paysages agricoles peuvent être valorisés à des fins touristiques mais aussi comme participant au cadre de vie des résidents permanents.. Concentrer l’urbanisation, éviter le mitage :Corollaire du point précédent, la préservation des terres agricoles comme des espaces naturels suppose de limiter l’urbanisation et de densifier les secteurs constructibles actuels. L’émergence progressive d’une « ville » (50.000 habitants) aux portes des gorges de l’Ardèche mérite d’être mûrement réfléchie, en particulier du point de vue des formes urbaines et des modes de déplacement.. Préserver et valoriser les paysages de l’eau :Les cours d’eau constituent à la fois des éléments identitaires de cette unité paysagère et un facteur d’attractivité. La faible perception de leur présence atténue l’intérêt de ce paysage. La valorisation des vues, des relations entre espace urbanisé et rivière, entre route et rivière participerait à requalifier les paysages de cette unité.. Développer un réseau de pistes cyclables : Espace touristique densément peuplé, saturation des routes, relief quasi inexistant, emprise publique linéaire disponible (l’ancienne voie ferrée) : tous les ingrédients sont là pour le développement d’autres modes de déplacement et en particulier la mise en place d’un réseau de pistes cyclables à usage fonctionnel et de découverte du territoire. La création d’un tel réseau, en donnant à voir autre chose que ce que l’on découvre depuis les routes constitue un facteur efficace de modification de l’image de ce territoire (voir le cas de l’île d’Oléron). intégrer le paysage dans les aménagements :L’architecture comme les aménagements de l’espace traditionnels ont mis au point des dispositif efficaces (comme par exemple pour la gestion des eaux de ruissellement) qui n’attendent qu’à être réinterprétés. Par ailleurs, la valorisation des vues sur le grand paysage est toujours préférable à la création anodine d’un micro-paysage ponctuel.

___Drôme

Agglomération de Crest

Département  : Drôme
 
Communes  : AOUSTE-SUR-SYE, CREST
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 336
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : BORDURE EST DU VERCORS DE CREST A ST NAZAIRE EN ROYANS (remarquable) ; Crest (remarquable) ; VALLEE DE LA DROME ENTRE SAILLANS ET CREST (remarquable) ; .

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Agglomération de Livron-sur-Drôme

Département  : Drôme
 
Communes  : LIVRON-SUR-DROME
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 273
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Agglomération de Loriol-sur-Drôme

Département  : Drôme
 
Communes  : LORIOL-SUR-DROME
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 182
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Agglomération de Montélimar

Département  : Drôme
 
Communes  : MONTELIMAR, SAVASSE, ROCHEMAURE, CHATEAUNEUF-DU-RHONE, ANCONE
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 2571
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Agglomération de Nyons

Département  : Drôme
 
Communes  : NYONS
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 519
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Située entre des contreforts calcaires alpins et un paysage collinaire, Nyons est un point de rencontre entre la plaine du Rhône et la montagne des Baronnies. La ville, de par son positionnement à proximité de paysages variés et son climat doux et ensoleillé qu’est celui du nord de la Provence, est une destination recherchée.Elle est entourée de champs d’oliviers et de parcelles de vignes qui s’étalent sur les versants des collines, lui donnant une image forte, une identité qu’elle a su mettre en valeur puisqu’elle est connue nationalement pour la production de son huile d’olive et de son vin (Côtes du Rhône).La petite ville, au centre historique perché sur un relief, est baignée dans une lumière piquante, colorant ainsi les façades, les vieux murs, les pans d’une histoire importante. L’architecture est typiquement provençale, tuiles romanes, enduits et crépis de couleur. La végétation des jardins, composée de palmiers, yukas, cyprès renforce cette image du sud. On la surnomme « la petite Nice » en raison de ses conditions climatiques et peut être de la présence de nombreuses personnes âgées.La rivière de l’Eygues, ayant creusé la cluse au pied de laquelle la ville s’est installée, coupe cette vallée en deux. Au nord se détache la Montagne des Vaux et au sud celle de Daisaillon. Un vieux pont roman, auquel sont fortement attachés les Nyonsais, était en son temps le seul lien entre les deux rives et le passage obligé pour avancer dans l’arrière pays sur la route de Gap. C’est un ouvrage symbolique qui occupe une position stratégique entre la fin de la Provence et le début des Alpes du Sud.

Identification

Installée dans une des vallées de la Drôme parallèle à celle du Rhône, la ville de Nyons est excentrée par rapport à l’axe du Rhône. La route D 538 qui passe par Montélimar et Grignan et la route D 94 qui passe par Bollène sont les deux principaux accès entre la vallée du Rhône et la ville.Celle-ci fait parti de la communauté de communes du Val d’Eygues, créée en 1997, et joue un rôle important dans la région. En effet, ville aux abords de l’arrière pays montagneux, elle rassemble de nombreux services et attire les habitants de villages plus reculés. Son collège Barjavel et surtout son lycée Roumanille avec plus de 1300 élèves au total, son centre hospitalier et les nombreux commerces et marchés (marchés provençaux sur la Place de la Liberté) en font un lieu de proximité pour les habitants de la plaine et de l’arrière pays.C’est donc un territoire attractif qui a su se développer notamment au XIIIe et XVe siècle grâce à la proximité de la Cour Papale d’Avignon, puis de Valréas. Nyons deviendra par la suite sous l’Edit de Nantes une place de sûreté protestante. Elle garde encore de cette époque des vestiges de remparts et deux tours : la Tour dite Dauphine, aujourd’hui propriété privée, et la Tour Randonne, située dans le Quartier des Forts, construite au XIIIe siècle, et transformée en chapelle au XIXe siècle. En son sommet, on y observe une pyramide de trois étages d’arcades à quatre faces ornées de statues qui domine toute la ville.Le vieux centre ville recèle encore quelques lieux de prestige et d’histoire, comme la Place des Arcades, site inscrit datant du XIVe siècle et ayant reçu l’Equerre d’Argent du Moniteur lors d’une réhabilitation.L’’atmosphère architecturale de la ville est baignée par le style provençal. Il est en effet récurrent, avec ses façades de couleurs ocre, saumon ou rose et ses persiennes, et on le retrouve tant sur des immeubles R+3 que sur les maisons individuelles. On trouve beaucoup de petits immeubles proches du centre ville reprenant les codes architecturaux des influences provençales.Mais en dehors de cette ville typique, on trouve aussi une zone artisanale, celle de Laurons créée en 1990 et qui regroupe des fabriques d’huile d’olive, des points de ventes et des entreprises tournées sur la construction et le bâti écologique. Installée le long de l’Eygues, elle a pour vocation d’être une pépinière d’entreprise.L’économie de la ville de Nyons est directement liée à l’agriculture et plus particulièrement à la production d’olives. La Coopérative du Nyonsais et le Syndicat de l’Olive de Nyons commercialisent les « Olives noires de Nyons » et l’« Huile d’Olives de Nyons ». Un musée de l’Olive évoque cette histoire et l’on peut encore voir se dresser le long de l’Eygues les vieux Moulins et la Savonnerie datant du XVIIIe et XIXe siècle.

Qualification

L’entité péri-urbaine de Nyons est très restreinte par sa taille (519 Ha.) et sa limite se contente d’entourer la ville proprement dite. Cependant, les collines entourant Nyons ont une importance primordiale car c’est un paysage nettement agraire, qui façonne les reliefs en terrasses, qui transforme les coteaux plantés de vignes, en couleurs de feu à l’automne. La ville est contrainte dans sa forme, à la fois par le relief mais aussi surtout par la présence forte de l’agriculture. Cet étagement de vergers, vignes et oliviers fait partie intégrante de l’image de la ville et participe à sa qualité de lieu où il fait bon vivre. Nyons a été classé Site Remarquable du Goût.Après les gelées historiques de 1956 et 1985 ayant atteint les oliviers, de nombreuses parcelles ont été arrachées et replantées avec des arbres fruitiers. C’est pourquoi il n’est pas rare entre les oliviers et les vignes de trouver des cerisiers ou des pêchers. Il existe cependant une espèce d’olive particulièrement rustique et résistante à une température de -10° : la tanche. En parcourant les coteaux plantés, on y observe un grand nombre de champs où les oliviers sont cultivés en cépé. Arbres tortueux, plus que centenaires, ils paraissent veiller avec leurs ombrages sur cette cité ensoleillée, point le plus septentrional des Alpes du Sud où l’olivier pousse.Mais l’agriculture n’est pas seule responsable de l’attraction qu’exerce Nyons. Son environnement vallonné accueillant une végétation luxuriante, forêts de chênes verts envahissant les reliefs, lauriers, jasmins, chèvrefeuilles… est un atout de plus pour s’évader, randonner, faire du parapente… La présence d’une ZNIEFF met également en avant ce caractère méditerranéen du paysage et l’intérêt ornithologique et herpétologique : landes, garrigues, maquis… En centre ville, on trouve aussi des lieux de promenades plutôt bien aménagés comme celui le long de l’Eygues, planté de pins-parasols.La rivière a un niveau d’eau très variable, l’hiver elle gonfle en recevant la fonte des neiges de l’arrière pays et l’été son niveau d’étiage est souvent bas. Son lit, encore essentiellement naturel, prend alors des airs de gravières, où les galets blancs sous le soleil font mal aux yeux. Le pont Roman, qui durant la débâcle Allemande de 1945 a failli être dynamité par la Résistance française, accueillait autrefois un péage au niveau de la clé de voûte. Ainsi passage stratégique, la plaine et la montagne étaient reliés faisant fi des caprices de la rivière. Il est classé aujourd’hui Monument Historique.Bien que la ville ancienne soit très bien restaurée, on observe en périphérie de nombreux pastiches de la maison provençale, ce qui fait d’autant plus faux que l’on se trouve en Provence ! Ainsi des quartiers récents adoptent ce style avec une surenchère de bibelots de jardin, colonnes grecques, cyprès, palmiers et façades rose criard.

Transformation

L’agglomération de Nyons est soumise à une forte pression foncière qui est sûrement due à l’attraction qu’exercent ses « paysages-tableaux » de Provence et à son climat heureux. On peut croiser en centre ville une multitude d’agences immobilières et de pancartes affichant « Terrain à vendre » à proximité de champs de vignes et d’oliviers. Ce sont les espaces en périphérie de la ville, limitrophes aux espaces agricoles qui sont les plus touchés et donc les plus fragiles.Des opérations de construction de lotissements ont encore lieu, comme par exemple au Quartier de Fontgaro, où les crépis des façades représentent à eux seuls presque toutes les couleurs de l’arc-en-ciel ! La zone artisanale des Laurons, en travaux d’extension, est pour sa part encore contenue par des infrastructures routières. L’espace libre diminue et la ville rentre de plus en plus en contact avec des espaces de production agricole.Cependant, on peut penser qu’une solution pour faire face à l’étalement de la ville se trouve inhabituellement du côté de l’agriculture. Car récemment, toute la commune de Nyons a été classée en zone agricole AOC « Olives de Nyons » et plus anciennement 1426 ha ont été classés en zone AOC, « Côtes du Rhône » et « Côtes du Rhône Village ». On peut espérer que grâce à ces mesures, l’agriculture puisse rester assez forte pour contenir la ville.Nyons est également une ville marquée par le cycle des saisons touristiques. De la basse saison à la période estivale, la ville passe d’environ 7000 habitants au double. Cette augmentation est spectaculaire et illustre bien l’attractivité de ce territoire comme destination appréciée. On y compte 270 logements de vacances et 7 hôtels. Un centre aquatique (Parc de Loisirs) reçoit plus de 60 000 visiteurs par an. Les magasins du centre ville se sont adaptés en affichant sur leurs vitrines en plus de 5 langues différentes. Les estivants viennent avant tout de Belgique, de Hollande et d’Allemagne. Ils recherchent cette image de paysages de « carte postale » de Provence.Enfin, un autre phénomène, peut-être moins visible sur les paysages mais tout aussi important, est le vieillissement de la population. En 1999, on comptait à Nyons 38% de retraités. Quatre maisons de retraite, une clinique spécialisée en pneumologie et un centre hospitalier sont présents sur la commune. Là encore, l’image de ce paysage idyllique et le climat clément jouent un rôle important dans la présence forte de cette catégorie de population.

Objectifs de qualité paysagère

De manière générale, la ville de Nyons a une population contrastée. Les habitants de la commune sont en train de vieillir et de ce fait, de plus en plus d’infrastructures adaptées se développent pour les prendre en charge. Comment peut-on influer sur la venue de jeunes ou de familles? Le prix du foncier, le prix de la construction, la réhabilitation de certaines maisons en centre ville ne pourraient-ils pas faire l’objet de mesures pour permettre aux plus jeunes de s’installer ? Car cette population vieillissante se confronte l’été à une population de passage : les touristes.Le territoire et les paysages de Nyons subissent à ce moment là une pression forte, due à la volonté des estivants de « consommer » ces espaces. Des mesures pour concilier une pratique intense et une protection de ces paysages peuvent être mis en place. De meilleurs aménagements sur les sentiers de randonnées (accès, parkings, poubelles), un meilleur accès à la rivière (dégradation des berges, déchets…) peuvent à leur échelle jouer un rôle positif en réduisant les impacts de cet afflux majeur.Une vigilance particulière devra être menée en ce qui concerne de nouveaux aménagements de loisirs (campings…) mais aussi en ce qui concerne les parkings. Ces constructions ayant un impact non pas moindre sur le paysage naturel ou urbain, sont à traiter avec précaution et soin.Avec cette particularité de production agraire, on se rend bien compte que l’agriculture a un rôle important à jouer dans ces paysages, qu’ils soient urbains ou non. La préservation des terres agricoles est une garantie de conserver l’identité de petite ville provençale qu’est Nyons. La mise en place récente de l’Appellation d’Origine Contrôlée pour l’olive, qui englobe toutes les terres de la commune, va permettre de mieux protéger cette activité. Néanmoins cet équilibre est fragile sous la pression touristique et foncière. Il faut donc veiller à contenir l’urbanisme que se soit la ZA dans l’enceinte des infrastructures routières existantes ou les lotissements et développements pavillonnaires qui grimpent sur les versants montagneux. (61 permis déposé en 2006).Un projet de Parc Naturel Régional des Baronnies Provençales a également été lancé il y a quelques années, mais le dossier n’a pas abouti pour le moment. Ce projet pourrait être une réponse permettant d’appliquer un cadre de protection fort sur les paysages de Nyons.On observe aussi une tendance à la muséification la ville : le centre urbain a un cachet historique, les paysages environnants correspondent à ce que l’on cherche dans les « cartes postales » de la Provence. La population vieillissante, la pression touristique et la qualité des espaces bâtis et espaces publics tendent à donner l’image d’une « ville musée ». Il faut faire attention à cette dérive importante pour garder une attractivité et une vie non artificielle à Nyons.Comment préserver ces acquis, tout en continuant à faire vivre ces lieux ? Il semble primordial pour la ville de Nyons de conserver ses services et son activité économique-agricole. La présence d’un grand lycée, permettant aux populations de l’arrière pays de ne pas descendre jusque dans la vallée du Rhône, est essentiel pour l’équilibre de la ville. Garder ainsi ces structures d’éducation (collège, lycée, bibliothèque…) mais aussi son hôpital, les Missions Locales… est la garantie d’un équilibre économique et d’une autonomie. Développer plus de structures économiques et agricoles locales (ventes directes, distributions régionales…) peuvent être des réponses pour dynamiser un territoire et l’ancrer dans une démarche durable.

Agglomération de Pierrelatte

Département  : Drôme
 
Communes  : LA GARDE-ADHEMAR, PIERRELATTE
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 678
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Agglomération de Romans-sur-Isère/Bourg-de-Péage

49 Agglomeration de Romans sur Isere Bourg de Peage
Département  : Drôme
 
Communes  : BOURG-DE-PEAGE, CHATUZANGE-LE-GOUBET, MOURS-SAINT-EUSEBE, ROMANS-SUR-ISERE, PEYRINS, CHATEAUNEUF-SUR-ISERE, SAINT-PAUL-LES-ROMANS
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 3498
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

L’entité de Romans-sur-Isère / Bourg-de-Péage se compose de deux villes jumelles, reliées par un pont sur l’Isère. Les deux villes se regardent et se reflètent dans l’eau, et déjà on aperçoit leurs différences. La ville principale, Romans, se situe en surplomb de la rivière, et son abbatiale domine le panorama, tandis que Bourg-de-Péage se trouve plus en retrait et filtre son rapport à l’eau par des jardins privés et des berges enfrichées.La proximité de l’autoroute et l’accès rapide à Valence en font une entité attractive qui attire les nouveaux habitants.L’organisation de la ville est centrifuge : autour du cœur dense des deux villes romanes se situent les faubourgs, composés d’un tissu dense et hétéroclite, mêlant maisons de ville, petits pavillons, et habitat collectif.Puis, au-delà survient un développement de lotissements extrêmement compact, circonscrit par une rocade qui fait le tour de l’entité et dont le prochain prolongement nord-ouest fait penser que ce mode d’urbanisation va se propager. Au-delà de la rocade se situent les zones industrielles et les zones d’activité de la ville.L’urbanisation de lotissements très compacts, circonscrite par la rocade, crée une entité particulière, où le rapport de la ville à l’espace ouvert s’avère très franc, voire même frontal.

Identification

L’entité se situe dans la moyenne vallée du Rhône, au pied de la Drôme des collines et à proximité des contreforts du Vercors. Située sur un relief relativement plat, l’entité est traversée d’est en ouest par l’Isère. De par un léger contrefort, Romans se situe en surplomb sur l’Isère, contrairement à sa voisine Bourg-de-Péage. Le ru de la Savasse et le canal de Bourne sont les deux autres éléments secondaires du réseau hydraulique.Le cœur de l’entité est constitué par les deux villes de Romans et Bourg-de-Péage. Au nord, le village de Mours-saint-Eusèbe au pied de la Drôme des collines, marque la limite de l’entité, tandis qu’au sud c’est l’autoroute qui fait office de limite.La proximité immédiate de Valence, reliée par la N532 puis l’A49, est un atout indéniable pour l’agglomération, ainsi que la présence toute proche de la gare de Valence TGV. Une liaison ferrée relie la gare de TGV à Romans-sur-Isère puis continue vers Grenoble et Genève. Le réseau de communication est donc bien assuré et favorise échanges et dynamisme.Autour de l’entité urbaine s’étend le paysage marqué par les grandes infrastructures de la plaine de Valence et de la basse vallée de la Drôme.Les centres historiques moyenâgeux de Romans-sur-Isère et Bourg-de-Péage se font face au bord de l’Isère. Romans est la ville la plus importante, Bourg-de-Péage n’en était qu’une annexe financière jusqu’à la séparation des deux communes au 17éme siècle. Le dynamisme plus important de Romans s’explique par des raisons historiques et aujourd’hui par son réseau routier et la présence de la voie ferrée et de la gare de chemin de fer, qui se trouve légèrement au nord du centre-ville.De façon centripète tout autour de ce noyau dur de l’entité se situent des opérations de lotissements, qui remplissent l’espace circonscrit à l’intérieur de la rocade de façon compacte. Le zoning est ici évident, et l’urbanisationavance par « plaques » (des zones entières sont construites par à coup, on suppose par libération d’emprises du zoning du PLU).La zone industrielle et d’activité la plus importante se situe au nord-est de l’entité et abrite notamment les locaux d’Areva.Située sur terrain plat dans la moyenne vallée du Rhône, l’entité dans son ensemble n’entretient qu’un rapport lointain avec les reliefs environnants de la Drôme et du Vercors. Les parcelles agricoles sont quasi-absentes à l’intérieur du périmètre de la rocade, où l’urbanisation est constante. On retrouve plus d’espaces ouverts et d’agriculture sur les pourtours de l’entité.Des bandes de boisements suivent le cours du canal de Bourne ainsi que la rive sud de l’Isère à l’est de l’entité.

Qualification

Le centre-ville de Romans-sur-Isère dispose d’une identité forte. Tout d’abord architecturalement, avec des monuments remarquables tels que l’abbatiale Saint-Barnard et la tour Jacquemart. La ville semble être consciente de ce patrimoine, et un traitement soigné des espaces publics du centre historique invite à la promenade.La place du centre ville et son mail de platane, ainsi que la départementale au nord du centre historique, elle aussi plantée d’une double rangée de platanes, offre une belle qualité d’espaces.Bourg-de-Péage, plus discret, possède un maillage historique intéressant en bord d’Isère, composé de venelles perpendiculaires à l’eau qui offrent des vues et des accès transversaux de son centre aux rives.Romans-sur-Isère a également su se créer une identité forte. L’industrie traditionnelle de la chaussure, bien qu’actuellement en déclin, est toujours mise en avant dans la ville, notamment avec le musée de la chaussure.Les spécialités culinaires telles que le nougat et la pogne sont revendiquées avec fierté, tandis qu’un carnaval assure un afflux annuel de visiteurs dans la ville.Les zones d’activité et industrielle de la ville sont marquées d’époques de construction différentes. Au-delà de la vitrine des industries traditionnelles, elles représentent la réelle force économique de l’agglomération.Les deux villes parallèles ont lié des rapports différents à l’Isère. Romans, en surplomb sur sa côtière, dispose de quais qui permettent un rapport direct à l’eau, tandis qu’à Bourg-de-Péage, les berges sont généralement privatisées, voire enfrichées. Le rapport à l’Isère de Bourg-de-Péage se découvre depuis le pont Romans.Les modes de franchissement de l’Isère sont également intéressants dans leur diversité. Il y a tout d’abord le pont historique, symbole iconographique de l’entité, doublé d’un second pont routier un peu plus à l’est, qui sont des moyens de franchissements « doux » offrant la possibilité des vues.Le rapport à l’Isère peut également être plus productifs, avec notamment le barrage de la centrale électrique, qui laisse tout de même la possibilité d’un cheminement piéton et vélo. Deux autres ponts assurent un franchissementrapide de l’Isère : le viaduc de la voie ferrée et celui de la D 532.Le réseau hydraulique secondaire est quant à lui peu mis en valeur, voire ignoré. Le ru de la Savasse dépassé par l’urbanisation se voit à peine, tandis que le canal de la Bourne est traité comme un égout.Le développement pavillonnaire s’effectue par plaques compactes, et emmure peu à peu les parcelles agricoles, qui se font repousser au-delà de la rocade, et au-delà des limites de l’entité.

Transformation

Durant les années 90, on observe un étalement pavillonnaire déjà très développé au sein de l’entité. Entre les années 90 et 2000, deux éléments majeurs vont orienter l’urbanisation : la construction de l’autoroute et du péage au sud-est de l’entité, ainsi que la construction de la rocade de contournement de toute la partie est de Romans-sur-Isère, reliée à ladite autoroute. Les nouveaux développements vont alors se concentrer au sein de ce périmètre, aboutissant à un remplissage homogène de l’espace. Les poches d’espaces ouverts encore présentes vont y être comblées. On assiste également au développement de la zone artisanale de Mours-Saint-Eusèbe, ainsi que de la zone industrielle au sud de Bourg-de-Péage. Puis, entre 2000 et 2009, l’urbanisation s ‘étend plus particulièrement dans la partie ouest de l’entité, à proximité des abords jusque-là non urbanisés de l’Isère, dépassant la limite naturelle que représentait alors le ru de la Savasse. Au sud, la limite naturelle que représentait le canal de la Bourne est également repoussée, les nouvelles constructions se rapprochent de l’autoroute.Le futur prolongement de la rocade à l’ouest de Romans fait craindre la même avancée homogène de l’urbanisation de type lotissements, menant à une privatisation extrême de l’espace, sans aucun rapport à l’ espace agricole environnant.

Objectifs de qualité paysagère

- Un développement de l’urbanisation qui circonscrit la villeLa route de contournement de la ville de Romans a constitué une limite à l’urbanisation, une façon de « remplir » la ville consommatrice d’espace, quantitative et peu qualitative. Le ru de la Savasse, qui constituait une limite d’urbanisation à l’est est maintenant dépassée. On peut craindre que le prolongement de la route de contournement ne mène à ce même remplissage de l’entité.- Une ville circonscrite : la relation à l’espace extérieur est marquée par des routes ou des murs- Une perte de qualité urbaine et architecturaleQuartier de la pièce ronde, à l’est de l’entité.Monotonie des espaces et pauvreté des transitions avec l’espace extérieur.- Les bord de l’Isère, menace de la privatisation des bergesLotissements en bord de l’Isère : la perspective sur le fleuve se réduit. Vers une privatisation totale des berges?/ Quartier Coquillard, ouest de l’entité- Autoroute et proximité de la gare Valence TGV, une entité « en mouvement »Reliée à Valence par l’autoroute et à proximité de la gare de Valence TGV, l’entité dispose d’infrastructures stratégiques pour son développement. C’est certainement l’une des raisons de la forte pression immobilière ressentie au sein de l’entité. Il faudrait cependant veiller à ce que cette extrême mobilité ne joue pas en la défaveur de la ville, et ne la transforme en cité-dortoir. Son identité et son centre historique forte sont des atouts indéniables, qui lui permettront certainement de savoir profiter de ces infrastructures sans se laisser submerger.

Agglomération de St Paul-les-trois-Châteaux

Département  : Drôme
 
Communes  : SAINT-PAUL-TROIS-CHATEAUX
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 444
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Agglomération de Valence

Département  : Drôme
 
Communes  : GUILHERAND, BOURG-LES-VALENCE, SAINT-MARCEL-LES-VALENCE, CHABEUIL, MALISSARD, SOYONS, ETOILE-SUR-RHONE, PORTES-LES-VALENCE, CORNAS, SAINT-PERAY, VALENCE
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 5911
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : REIVE DROITE DU RHONE DE TOURNON A BEAUCHASTEL (remarquable).

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Basse-vallée de la Gervanne et vallées de la Sye et de Veronne

40 Basse vallee de la Gervanne et vallees de la Sye et de Veronne
Département  : Drôme
 
Communes  : ESPENEL, SAILLANS, EYGLUY-ESCOULIN, MONTCLAR-SUR-GERVANNE, PLAN-DE-BAIX, PONTAIX, GIGORS-ET-LOZERON, SUZE, VACHERES-EN-QUINT, VERCHENY, VERONNE, COBONNE, CREST, VAUNAVEYS-LA-ROCHETTE, AOUSTE-SUR-SYE, MIRABEL-ET-BLACONS, BEAUFORT-SUR-GERVANNE
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 12773
 
Carte(s) IGN : 3137 OT

Impression générale

La Basse-vallée de la Gervanne et les vallées de la Sye et de la Véronne offrent un paysage agricole, d’élevage et de cultures de plantes aromatiques et médicinales, se lovant dans les creux des vallons ou se déroulant sur les replats des plateaux, toujours enserrés dans un écrin de boisements aux odeurs méditerranéennes. Le relief hésite, entre douceur des collines et rudesse des falaises : nous ne sommes plus tout à fait dans la plaine, mais pas encore en montagne.Cet espace d’entre deux reliefs tire tout autant le parti de la montagne (points panoramiques, randonnées, boisements, falaises) et son cadre majestueux, que celui de la plaine de la Drôme avec trois rivières qui le parcourent.L’agriculture est dynamique et diversifiée : élevage, vergers et vignes. Les lavandes et autres plantes aromatiques sont exploitées avec des alambics locaux ou plus industriellement avec l’usine de cosmétiques « bio » Sanoflore de Beaufort-sur-Gervanne, qui offre un bassin d’emploi important.Le bâti, en fermes, résidences secondaires ou gîtes isolés, est esthétique, protégé, rénové avec respect et élégance par des touristes venus d’Europe du Nord. Allemands, Belges et Néerlandais s’attaquent à des villages entiers, anciennement en ruine, recréent une architecture traditionnelle !« Qualité des productions, qualité des paysages » : tel est le titre de la table d’orientation située sur un des points panoramiques surplombant l’une des vallées. Il résume avec justesse l’impression laissé par la Basse-vallée de la Gervanne et les vallées de la Sye et de la Véronne.

Identification

Sous les falaises du Vercors, la Basse-vallée de la Gervanne et les vallées de la Sye et de la Véronne sont occupées dans leur moitié Est par la forêt domaniale du Grand Barry, depuis, au Nord, la Vallée de l’Ergluy, le Col de Fonteuse et le Col des Blaches (891 m), jusqu’au Sud, le Col de Roux, le Col des Vallons (685 m), les Beaux, puis les crêtes des Serres des Baratières, Peyplat, Perpit et le village du Chaylar, en passant, à l’Est, par les crêtes qui dominent la vallée de la Drôme (cols des Loubières et de Véronne, Crête du Grand Barry, Roche Bœuf). À l’Ouest, les limites suivent les reliefs au-dessus de la vallée de la Sye, entre la Raye et le début de l’agglomération de Crest.Les motifs sont répétés, entre collines boisées, falaises calcaires et fonds de vallées, dans un axe Nord-sud lisible, encadré par des reliefs qui dépassent les 1 000 mètres d’altitude. Au cœur de l’unité, le long des cours d’eau quasi-parallélles (la Sye, la Gervanne, la Véronne), les altitudes descendent doucement, du Nord au Sud, de 600 à 200 mètres. Ici se côtoient un tourisme résidentiel de qualité et une agriculture diversifiée et dynamique. Les cultures pérennes (vignes, plantes aromatiques, lavande, vergers), donnent une structure très fortement dessinée au paysage avec une belle variété de lignes et de couleurs tandis les champs de céréales ondulantes et les prés verdoyants y apportent une certaine souplesse.Absente des massifs calcaires en amont, l’eau est ici abordable (il y a même un « Camping des deux eaux ») et visible, ou tout au moins repérable (la ripisylve est marquée), utile et utilisée, comme pour ces jardins en bordure de la Sye. Elle a dû être jalousée, comme en témoignent les réservoirs ou les puits fermés qui ponctuent les terres. L’habitat, traditionnel et dispersé, s’est disposé à mi-pente, entre bois et cultures, à proximité de résurgences ou fontaines. Certains ont été transformés en résidences secondaires ou en gîtes, souvent avec respect, esprit et moyens. En pierres calcaires, avec des encadrements de portes et fenêtres en pierres équarries, chaque corps de bâtiment a sa propre orientation et une hauteur différente, les faces nord étant toujours aveugles, tandis que les faces sud sont ouvertes. Les toits en simple pente sont couverts de tuiles aux rouges multiples. Des cyprès, cerisiers ou noyers avoisinent les constructions.De superbes villages perchés et fortifiés, abandonnés et en ruine voici une dizaine d’années, sont en cours de restauration privée, donnant au paysage une ponctuation historique et esthétique (Suze-le-Village, Gigors, Cobonne, Montclar). Organisés en colimaçon autour de l’église, ils ont tous le regard tourné vers le Sud et la Montagne de Saou, point repère du paysage.

Qualification

Aujourd’hui valorisé, car abordé sous l’aspect esthétique et contemplatif, ce paysage a du être délaissé pour la rudesse de son climat hivernal et par les rigueurs de la guerre. Le renversement des valeurs assez lisible, entre agriculture, tourisme et résidentiel secondaire.Beaufort-sur-Gervanne offre un bassin de vie dynamique, autour d’une production d’huiles aromatiques en lien avec son territoire (usine Sanoflore). On vit et l’on travaille ici, ou à proximité, à Die.L’agriculture occupe les paysages en une mosaïque de couleurs variées : lavande, vergers, cultures céréalières, élevage, maïs parfois irrigué. Les parcelles sont en général séparées par des haies hautes. La vigne apparaît au sud, consacrée à la production de la célèbre Clairette de Die.Mais le développement récent de l’activité semble consacré au tourisme : eu égard aux nombreuses fermes transformées en gîtes ruraux ou en résidences secondaires par une population d’Europe du Nord (Allemagne, Belgique, Pays-Bas) soucieuse de la beauté de son cadre de vie et respectueuse de l’architecture traditionnelle.La variété des paysages, entre vallées et collines, est amplifiée par les points de vue nombreux sur des sites voisins remarquables, comme la Montagne de Saou, au Sud, la Vallée de la Drôme, à l’Est et au Sud, ou la bordure sud du Vercors, au Nord.

Transformation

Les mutations vont aujourd’hui dans le sens de l’esthétique des lieux, entre les mains d’acquéreurs de bâti venus d’Europe du Nord (Allemagne, Belgique, Pays-Bas) qui rénovent avec goût des fermes ou des villages entiers, anciennement abandonnés. En revanche, localement à l’entrée de chacune des vallées, l’étalement urbain banalise les entrées de communes comme à Aouste sur Sye, et rompt avec les règles traditionnelles de répartition du bâti, traditionnellement absent des fonds de valons et des bords de routes.L’agriculture semble résister, pour la tenue du non bâti qui participe grandement à l’aspect général des lieux, bien que quelques signes de déprise soient visibles (embroussaillement), parmi les cultures.La pureté et l’intégrité de ce paysage est liée à l’absence et à la faible quantité d’habitations modernes ou contemporaines. Après un exode rural, le territoire n’a pas évolué pendant 80 ans, le tourisme ayant repris en main les lieux depuis seulement une vingtaine d’années. Ce paysage, très différent de ses voisins, évoque très fortement les Pyrénées espagnoles désertées sous Franco et réinvesties un demi-siècle plus tard par des touristes résidents temporaires.On note cependant une tendance au développement de l’urbanisation, à surveiller, au-dessus de Crest et Aouste-sur-Sie, qui remonte peu à peu les pentes de la Vallée de la Drôme.

Objectifs de qualité paysagère

Pour conserver la diversité paysagère à laquelle participe ces vallées, il serait très intéressant de ne pas ouvrir l’espace à l’urbanisation par des maisons individuelles et de réfléchir à d’autres formes d’habitations : en hameaux, par exemple, en interdisant les constructions en bord de routes. Les plans locaux d’urbanisme pourraient utilement servir la cause de la beauté de ses paysages, et non participer à leur banalisation.La Basse-vallée de la Gervanne et les vallées de la Sye et de la Véronne offrent, pour le moment, et à l’exclusion de l’aval des vallées, un exemple de bon équilibre entre activité économique (usine Sanoflore à Beaufort-sur-Gervanne), agriculture diversifiée (vergers, plantes aromatiques) et tourisme de qualité (avec une rénovation du bâti d’une grande beauté) qui devrait donner des leçons aux voisins.

Collines de la Valdaine

Collines de la Valdaine
Département  : Drôme
 
Communes  : ALEYRAC, MONTJOYER, ROCHEFORT-EN-VALDAINE, LA BEGUDE-DE-MAZENC, PORTES-EN-VALDAINE, PUYGIRON, LA TOUCHE, ESPELUCHE, ALLAN, LE POET-LAVAL
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 4746
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Nous sommes à moins de 7 kilomètres de Montélimar, et pourtant tout est calme… Aux abords de la suractivité de la vallée du Rhône, nous voici dans un petit havre agricole et surtout forestier. Seules les éoliennes imposent leur modernité sur la ligne de crête. Voici des paysages marqués par la présence de collines calcaires aux contours assez doux, dominées par les forêts de chêne blanc que supplante parfois le pin.Ailleurs, nous sont offertes des séquences de petites plaines cultivées au sein de collines qui concentrent l’habitat. Les villages sont riants, les habitants ensemencent les bords de rues de roses trémières, d’iris et vigne vierge. A Espeluche, les entrées de village sont souvent mises en scène par de majestueuses allées de platanes.Enfin, l’eau conforte l’agréable sensation du visiteur : un réseau d’irrigation chante dans la plaine de Rochefort et les collines, au crêtes et pentes sèches, cachent en leurs bas flancs boisés de nombreux petits cours d’eau cachés.

Identification

Entre les plaines des Andrans parfaitement horizontale et celle de Nyons/Valréas plus ondulée, les collines de la Valdaine se concentrent en 4 746 hectares boisés oscillant entre 400 et 500 mètres. Elles sont traversées par deux rivières : le Jabron, dont la vallée étroite, agricole et habitée, est irriguée d’un dense réseau de canaux, et la Citelles, encaissée, qui forme des gorges peu accessibles au sud. Les trois quarts orientaux sont constitués d’une forêt dense, parcourue de petits torrents et de combes.Les crêtes collinaires cernent clairement le territoire : celles qui dominent le Jabron au nord, la Citelles au sud et le ruisseau de Brive à l’est. La Bégude de Mazenc semble jouer un rôle de contrôle de l’entrée dans la plaine de Rochefort au nord-est.L’agencement de l’unité paysagère, engoncée entre les plaines agraires horizontales et la vallée du Rhône, est très claire. Les collines orientées est/ouest sont couvertes de chênes blancs et pins, quelques prés résistent dans les pentes, les cultures sont confinées dans l’étroite vallée, poussant la logique d’implantation des villages au cœur de leur finage. Quelques bâtisses plus récentes affrontent les pentes profitant des vues plus dégagées. Le champ de vision est fermé vers l’est et les collines et ne s’ouvre que dans l’orientation des vallées, en particulier celle du Jabron (est/ouest). Ici, les plans visuels s’échelonnent entre des cultures sur les parties basses et leur camaïeu de verts et ocres, puis des coteaux boisés encore ponctués de lavandes et de cultures récentes de chênes truffiers, et enfin les collines forestières et leurs verts et bruns sombres. Les écrans des bois sont toujours présents dans les vues orientées au sud comme au nord. Les entrées ouests par les routes départementales RD126 et RD4 offrent un effet de seuil. Seul point d’appel visuel au sud : les éoliennes de Montjoyers. Le château de Rochefort-en-Valdaine offre un panorama nord/nord-ouest jusqu’à Montélimar.Trois sous-unités structurent ce territoire : le petit bassin d’Espeluche, la micro-plaine de Rochefort à Portes-en-Valdaine en passant par La Touche, et les collines boisées.

Qualification

Les collines de la Valdaine constituent un territoire agraire fortement marqué par la naturalité des collines boisées orientales, qui jouent un rôle de corridor biologique entre Baronnies, Vercors et vallée du Rhône.Cultures céréalières, anciennes vignes, lignes de lavande et récentes plantations de chênes truffiers se partagent un paysage agraire diversifié et restreint. La taille des parcelles est irrégulière. Elles sont séparées par des haies haute tige constituant des bandes boisées accompagnant de nombreux fossés et rus d’irrigation (saules, peupliers, quelques frênes) et rejoignant des boqueteaux (merisiers, tilleuls, pins). Aucun chemin de randonnée qualifié ne traverse l’unité paysagère cependant maillée d’un réseau de chemins forestiers, permettant un accès aux activités cynégétiques. Il semble que ce soit le principal loisir organisé, qui offre peu de routes praticables en dehors des vallées. Le tourisme est peu présent, hormis quelques gîtes d’accueil dans les villages patrimoniaux de Rochefort, Espeluche ou La Touche, qui constituent un attrait patrimonial notable cependant, à deux pas de Montélimar.Ce patrimoine bâti est en bon état de conservation. Les villages sont habités par une population qui semble plus permanente que temporaire, eu égard à une activité agricole persistante.L’attrait résidentiel est peu marqué, malgré l’aspect préservé des lieux, qui pourrait attirer une population en recherche de tranquillité, non loin d’agglomérations et de pôles économiques (Montélimar, Donzère). Quelques carrières (peu visibles de la route) se sont installées dans les collines au nord-ouest de l’unité.

Transformation

Les collines de la Valdaine ont vécu anciennement des modifications dues à l’activité agricole (cultures en plaine, vigne sur les piémonts) et subissent aujourd’hui quelques rares signes de modernité : quelques villas neuves à flanc de coteaux au nord de La Touche sans cohérence avec le bâti traditionnel, carrière au nord-ouest, terrassements pour la culture de chênes truffiers et agrandissement des parcelles agricoles, enfin éoliennes au-dessus de la vallée de la Citelles.Ces nouveaux « objets » confèrent au paysage une tendance à l’artificialisation dommageable à l’image agraire, voire naturelle.Les ensembles éoliens de Montjoyers ainsi que les projets en limite sud de l’unité peuvent constituer un frein à la résidentialisation des quelques sites de la vallée de la Citelles car la rotation des hélices génère un bruit conséquent à proximité immédiate et un effet visuel diversement apprécié.

Objectifs de qualité paysagère

Les collines de la Valdaine méritent presque une qualification de « naturel » tant est prégnante la forêt dans toute la partie est. Elle constitue un poumon vert à préserver impérativement dans un environnement marqué par des plaines surexploitées et une vallée du Rhône consacrée aux transports et aux infrastructures.Cependant, son caractère agraire reste prépondérant, et doit être encouragé, dans ses qualités de terroir traditionnelles (attention à l’agrandissement des parcelles et à l’industrialisation des méthodes de culture).Dans le même esprit propre à préserver un patrimoine fragile, les alignements de platanes, à l’entrée d’Espeluche, sont une respiration à encourager.

Collines entre les plaine de la Drôme et des Adrans

07 Collines entre les plaine de la Drome et des Adrans
Département  : Drôme
 
Communes  : AURIPLES-LA REPARA, AUTICHAMP, CHABRILLAN, CREST, DIVAJEU, PUY-SAINT-MARTIN, SOYANS, AOUSTE-SUR-SYE, GRANE, LORIOL-SUR-DROME, ROYNAC, MARSANNE, MIRMANDE, LA ROCHE-SUR-GRANE, CLIOUSCLAT, SAOU
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 11932
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Au confluent des vallées du Rhône et de la Drôme, les collines entre les plaines de la Drôme et des Adrans subissent des influences multiples : tourisme, infrastructures, agriculture, installations énergétiques…Les cultures diversifiées, en grandes parcelles (céréales, maïs, oignon, prairies…), côtoient des bâtiments avicoles métalliques allongés surmontés d’un ou deux silos à grains, témoins d’un élevage en perte de vitesse.Ces douces collines cultivées et habitées, aux flancs boisés, offrent un vallonnement maternant, elles laissent une impression changeante, selon que l’on se situe sous l’influence du modernisme provençal à l’ouest ou de la ruralité montagnarde à l’est, où s’imposent, au détour d’une route, le synclinal de Saou ou le Vercors pas si lointain.Le modernisme s’installe dans un espace rural, créant des co-visibilités parfois surprenantes : ici une chapelle sous une ligne électrique, là un village restauré au-dessus de la ligne TGV, ailleurs une crête boisée surmontée d’éoliennes… Autant d’éléments qui modifient l’appréhension des lieux.

Identification

Situé au sud de la basse vallée de la Drôme, le territoire est limité par les reliefs qui font la jonction, à l’est avec le synclinal perché de Saou, à l’ouest avec la vallée du Rhône et la plaine de Montélimar (forêt de Marsanne), au sud avec la plaine et la vallée du Roubion. La limite nord suit le tracé de la RD104 qui longe la Drôme, entre Crest et Loriol en passant par le sud de Grane.Les collines entre les plaines de la Drôme et des Adrans (11 932 hectares) constituent une unité paysagère aux reliefs arrondis avoisinant les 400 mètres, desservie par des routes sinueuses et parsemée d’importants corps de fermes en pierre et tuiles donnant leurs noms aux hameaux. Sur ces imposantes batisses viennent s’adosser des bâtiments d’élevage à l’allure quelquefois abandonnée.L’habitat est dispersé. Même les villages, comme Divajeu, à l’est, s’étendent sans que soit identifié un cœur de bourg certain. De nombreuses fermes, parfois fortifiées (château Le Combet), ponctuent le paysage, composées d’un corps d’habitat sur un ou deux étages et de bâtiments agricoles ou hangars couverts. Les toitures en tuiles-écailles sont souvent remplacées par des tuiles mécaniques. Les encadrements de portes en pierre de taille agrémentent des façades en pierres, galets ou pisé aux couleurs variables selon les affleurements rocheux à proximité. Quelques porches arrondis remarquables sont conservés. Les constructions récentes (habitat) sont constituées de nombreux petits volumes aux enduits sans rapport avec les coloris des fermes.Le patrimoine bâti est en état de conservation variable, mais deux bourgs ont fait un effort particulier en ce sens : Autichamps et la Roche-sur-Grane, qui figurent parmi les plus beaux villages de la Drôme. Le paysage agricole se dessine tantôt en grandes parcelles tantôt en un bocage protégés de haies éparses, de fossés, et de vieux arbres isolés recouverts de lierre, quelquefois ponctués de cabanons en ruine. A l’est, se dressent d’imposants noyers, en vergers ou en alignements. Une ripisylve souvent peu entretenue borde les fossés et les petits cours d’eau. Enfin, la modernité zèbre le paysage de ses traits avec les lignes électriques en provenance du barrage de Logis-Neuf et celles du TGV. Viaducs et tunnels, et sifflement du train à grande vitesse transpercent l’espace et transforme sa perception.Deux points en altitude accrochent le regard : Roche Colombe à l’est , formant l’extrêmité du synclinal de Saou et, les éoliennes à l’ouest, qui rendent lisible la crête de la forêt de Marsanne.

Qualification

Les collines entre les plaines de la Drôme et des Adrans ont une valeur essentiellement agraire (polyculture et élevage ovin et aviculture), quelque peu ignorée du fait de sa proximité avec des paysages reconnus (forêt de Saou, vallée du Rhône). Elles prennent de ce fait un caractère un peu désuet à l’image du déclin de l’élevage avicole dont témoignent des bâtiments peu entretenus ou à l’abandon, bien qu’un label « pintadeau de la Drôme » a cherché à redynamiser.L’on sent cependant que le dynamisme n’est pas loin, porté de rares gîtes aménagés dans d’anciennes fermes, un lycée agricole à Divajeu ou « Les Amanins », centre d’agro écologie créé à l’instar de l’agronome Pierre Rabhi à Roche-sur-Grane. L’élevage bovin et l’arboriculture sont présents à l’ouest tandis que de grandes parcelles (ail, oignon) occupent les alentours de Crest.Parmi les plus beaux villages restaurés de la Drôme , Autichamps et la Roche-sur-Grane, sont équipés de nombreux panneaux d’information didactiques sur l’histoire des constructions ou le chemin de l’eau, mais dénué de commerces et d’activités reportées sur Crest et Grane.La forêt de Marsanne, sur la frange ouest, occupe les pentes lorsqu’elles sont trop abruptes pour que l’agriculture puisse y prospérer. Elle semble peu exploitée (bois de peu de rapport, chênes blancs, buis ou pins sur les versants nord).

Transformation

Les collines entre les plaines de la Drôme et des Adrans subissent de fortes mutations, qui se traduisent par l’ajout d’éléments nouveaux : éoliennes (Marsanne et Le Péage) et ligne de chemin de fer pour TGV. Le linéaire et la rectitude de la ligne TGV rompent avec la douceur des courbes collinaires et engendre une nuisance sonore importante lors du passage du train. Son viaduc enjambe les structures paysagères et son tracé n’a pas été totalement débarrassé des résidus de chantier.Ces infrastructures, au même titre que les lignes électriques qui cohabitent avec des éléments patrimoniaux, modifient fortement la perception des lieux. Elle ne reflète plus une simple image agraire, mais y mêle des valeurs d’aménagement. Cependant, les éoliennes ne perturbent pas la structure de ce paysage au quotidien. Elles attirent le regard et focalisent l’attention, sans réellement engendrer de « conséquences secondaires » dans les transformations du paysage comme l’aurait certainement fait une gare.En revanche, l’élevage industriel avicole semble en perte de vitesse : certains bâtiments sont déjà à l’abandon alors qu’ils ne semblent pas si anciens. Autre mutation agricole non moins conséquente, l’agrandissement des parcelles fait disparaître un réseau de haies vieillissantes. Quelques villages trouvent une seconde vie grâce à un habitat secondaire encore balbutiant mais des rénovations de grande qualité : Roche-sur-Grane et Autichamps.

Objectifs de qualité paysagère

L’agriculture tient encore le paysage des collines entre les plaines de la Drôme et des Adrans, bien qu’elles aient subi des aménagements forts : éoliennes, TGV, lignes électriques.Au confluent de zones touristiques (vallée de la Drôme) et infrastructurelles (vallée du Rhône), le territoire gagnerait à affirmer son caractère rural en :- rendant plus visible et accessible au quotidien les cours d’eau,- protégeant les abords des villages perchés des constructions nouvelles sans caractère patrimonial,- revalorisant la ripisylve et le maillage des haies, ainsi que les allées de fermes qui donnent une dimension bocagère à la campagne,- poursuivant la valorisation des forêts (sentiers de randonnée, aires de pique-nique),- prenant en considération la désinstallation des bâtiments d’élevage avicole en friches,- préservant le réseau viaire secondaire d’aménagements importants, qui permettrait une limitation de la fréquentation de secteurs naturels ou ruraux,- attirant une population plus permanente dans les villages rénovés, au risque de les transformer en musées désertés en dehors des périodes touristiques,- suivant l’exemple de la qualité des réhabilitations de Roche-sur-Grane et Autichamps (aménagement des fontaines et des jardins en bas de village),- ouvrant des vues sur le territoire au col du Devès ou sur la RD538, pour le moment bouchées par la forêt…

Collines Rhôdaniennes

04 Collines Rhodaniennes
Département  : Drôme
 
Communes  : SERVES-SUR-RHONE, BREN, CHAVANNES, MARSAZ, CLERIEUX, CHANOS-CURSON, MERCUROL, GERVANS, SAINT-UZE, SAINT-VALLIER, ALBON, SAINT-BARTHELEMY-DE-VALS, BEAUSEMBLANT, CLAVEYSON, LAVEYRON, LA MOTTE-DE-GALAURE, PONSAS, CROZES-HERMITAGE, LARNAGE, TAIN-L’HERMITAGE, EROME, CHANTEMERLE-LES-BLES, VEAUNES
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 11326
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Les collines rhodaniennes offrent un paysage vallonné, très en rondeur, structuré par les lignes d’abricotiers et de vignes et unifié par la couleur des sables que se retrouvent tant dans terres des vignobles que dans les enduits des bâtisses.Vignobles, vergers, maraîchage parfois sous serres, sorgho, maïs, prairies… se partagent les pentes douces, les plateaux et les fonds plats de vallée, tandis que la forêt occupe ce qu’il reste de plus pentu. De petites parcelles étroites et serrées, parfois des cultures en terrasses, créent une mosaïque de couleurs Ce paysage patrimonial vivant et varié dégage ainsi un savoir-faire agricole.Témoins d’une tradition d’habitat groupé, les villages sont nombreux. La modernité vient contrarier leur image au sud et au nord, aux abords des sorties de l’autoroute A7 et de Tain l’Hermitage. Dans les lotissements accueillant l’habitat résidentiel, les maisons, parfois cossues, sans lien avec le bâti traditionnel de caractère mais peu valorisé, entraînent un dommageable mitage du paysage.Au cœur des collines, quelques paysages ruraux sont remarquablement préservés, offrant une respiration dans un secteur marqué par les infrastructures (A7 et TGV), mais finalement peu endommagé par elles, hormis le bruit qu’elles ne manquent pas d’engendrer.Les hauteurs, notamment la Tour d’Albon, permettent des vues dégagées sur le Vercors et les monts d’Ardèche dans le lointain.

Identification

À l’Est de la Drôme des collines, les collines rhodaniennes occupent une zone tampon de 11 326 hectares entre la vallée du Rhône et les paysages ruraux orientaux du plateau de Beausemblant.Entre l’agglomération de Tain l’Hermitage au sud et St-Romain d’Albon au Nord, c’est un paysage rural, marqué par le passage de grandes infrastructures de transport rhodaniennes que sont le TGV et l’A7 qui s’écartent ici du Rhône, plus encaissé. Les structures paysagères sont peu endommagées par elles, hormis la sensation de bruit qu’elles entraînent fréquemment. Plusieurs routes transversales permettent de passer l’autoroute, ce qui évite la sensation d’un paysage coupé en deux.Vallonné, tout en rondeur, le rythme du paysage est accentué par les rangées d’abricotiers ou de vignes. Les couleurs sont tantôt chaudes ou fraîches, selon que l’on se situe dans une vallée arborée en bord de la Galaure, le long d’une falaise de molasse ou sur un plateau cultivé ou pâturé. Les parcelles sont petites et étroites, parfois en terrasses. Le bâti traditionnel, constitué de fermes situées à mi-pentes, est en torchis clair, parfois en galets ou granit rose, et tuiles romanes et mécaniques. Peu valorisé, parfois en déshérence, il côtoie un habitat moderne, parfois luxueux sur les coteaux, cerné de haies de thuyas, notamment aux abords de Tain l’Hermitage et des nombreux villages (St Uze, St Barthélemy de Vals, Mercurol, Marsaz, Chavannes, Chantemerle les Blés…). En dehors des fermes, l’habitat est peu dispersé.

Qualification

Le paysage des collines rhodaniennes est rural, les cultures y sont diversifiées : vignobles, vergers, maraîchage parfois sous serres, sorgho, maïs, prairies…Les murs de galets devenus rares et peu entretenus ou même laissés à l’abandon, témoignent du peu de conscience attachée à cette richesse patrimoniale. Le tourisme est peu présent, en dehors de quelques voies cyclables, pour un public local. Seul site classé : Cromlech, les « Roches qui dansent », à St Barthélemy de Vals. Certains croient voir un lieu de culte druidique dans cette curiosité géologique naturelle constituée de 51 gros blocs de grès très dur dont certains sont gravés de symboles, placés de façon quasi géométrique. La tradition veut qu’au douzième coup de minuit, la nuit de Noël, les roches se mettent à danser. L’attrait résidentiel principal est plus marqué à l’Est et au Sud, à proximité de Tain l’Hermitage et de l’autoroute.

Transformation

Les mutations sont en cours dans les collines rhodaniennes : extension urbaine entraînant un mitage, abandon de fermes traditionnelles, constructions nouvelles, champs en friches…St Barthélemy et St Uze voient leur paysage se transformer par des constructions, en cours ou à venir (terrains en cours de lotissement). Au Sud, l’abord des caves de vente directe de vin fait l’objet de parkings peu esthétiques et les lotissements fleurissent. Le cœur des collines est plus préservé, éloigné des sorties de l’autoroute.Friandes de vues dégagées, les maisons nouvelles s’installent sur les coteaux, là où l’habitat traditionnel évitait intelligemment le mistral, ici renforcé par le relief.Les éoliennes de Beausemblant font également partie des éléments qui modifient le paysage, sans en dénaturer cependant le caractère. Situées à proximité immédiate de l’autoroute, elles offrent un spectacle saisissant aux automobilistes.

Objectifs de qualité paysagère

L’agriculture des collines rhodaniennes mérite d’être encouragée, tant elle caractérise les paysages ruraux.À l’image des secteurs préservés du centre de l’unité paysagère, l’urbanisation devrait être maîtrisée, et concentrée dans les villages ou sur les sites des nombreuses fermes abandonnées. L’implantation traditionnelle du bâti, peu respectée par les constructions nouvelles, doit servir de ligne directrice, offrant à la fois une situation à l’abri des vents dominants et des points d’appels qui respectent le paysage.

Contreforts sud du Vercors dominant la combe de Die

Département  : Drôme
 
Communes  : GRESSE-EN-VERCORS, CHATILLON-EN-DIOIS, DIE, LAVAL-D’AIX, SAINT-ROMAN, CHICHILIANNE, VASSIEUX-EN-VERCORS, CHAMALOC, MARIGNAC-EN-DIOIS, MOLIERES-GLANDAZ, ROMEYER, SAINT-AGNAN-EN-VERCORS
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 8057
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Entourés d’un écrin de reliefs, les Contreforts sud du Vercors dominant la combe de Die offrent au visiteur un beau moment de passage entre la montagne et les paysages méditerranéens, entre la vallée de la Drôme et les falaises des Hauts Plateaux. Au gré des ouvertures du relief et de la forêt, le point de vue bascule entre deux paysages : la combe de Die, urbanisée et plane, et l’immensité verticale du Plateau du Vercors.Aux abords de Die, proche de quelques kilomètres, l’agitation urbaine est atténuée par les montagnes, qui compliquent l’accès au territoire des contreforts, lui-même porte d’entrée hostile au Plateau du Vercors. On y accède essentiellement à pied, par les nombreux chemins de randonnée qui maillent les pentes et vallons, sous le regard majestueux de la Montagne de Glandasse. Le randonneur gravit avec fierté des pentes abruptes, bientôt sous le choc du basculement brutal entre la forêt et le plateau pelé. Autre porte d’entrée, non moins impressionnante, la route du Col de Rousset, sous la forteresse naturelle des rochers de Chironne.Les rares pâturages le long des vallons asséchés offrent des respirations dans ce paysage qui alterne entre des falaises calcaires abruptes au loin et un couvert forestier dense. Ce dernier, exploité dans ses parties les moins pentues, colonise peu à peu, depuis longtemps, les replats. La présence d’un agriculteur, ou d’un éleveur, c’est un peu d’ouverture gagnée sur l’inexorable avancée des bois.

Identification

Dominée à l’Est par la Montagne du Glandasse (2 000 m), au Nord par les falaises du Vercors (1 700 m), l’unité paysagère des Contreforts sud du Vercors dominant la combe de Die constitue un magnifique paysage naturel à des altitudes comprises entre 500 et 800 mètres, préservé de l’agitation de la vallée par les montagnes de la Baise, de Bret et de l’Abel (jusqu’à 1 000 mètres d’altitude).Au confluent de la montagne et des paysages méditerranéens, les contreforts offrent à la fois des ambiances forestières, sur les pentes, provençales, dans les replats et vallons, et alpines, lorsque le regard suit les lignes de crête de la Montagne du Glandasse pour se porter vers le lointain. La variété des couleurs offre un fort contraste, entre le vert appuyé des forêts, constituées de buis, hêtres, pins et pins sylvestres, selon les altitudes, et le gris clair des falaises et des lits des ruisseaux.Porte d’accès pédestre aux Hauts Plateaux du Vercors, les Contreforts sud du Vercors restent peu fréquentés du fait d’un couvert forestier dense et d’une géomorphologie réduisant les accès routiers : en dehors du Col du Rousset au Nord et des Pas de la Roche au Sud et à l’Ouest, les routes s’achèvent bien souvent en cul-de-sac. Ce sont des pistes ou des sentiers qui prennent le relais.Les cours d’eau s’accommodent tant bien que mal du relief calcaire, se frayant un passage dans la roche, suivis par quelques routes menant à de rares fermes. Les prés fourragers et les prairies naturelles où paissent des ovins donnent des effets de clairières salutaires au milieu de la forêt et des montagnes.

Qualification

Les Contreforts sud du Vercors dominant la combe de Die ont des attraits avant tout naturels, anciennement pastoraux, aujourd’hui forestiers et touristiques (tourisme vert, randonnée, escalade), Les accès au Plateau sont avant tout pédestres : le territoire est maillé d’un réseau dense de chemins de randonnée (Tour du Glandasse, GR95…) mais les routes, bien souvent en cul-de-sac, sont rares. Elles mènent à de rares et néanmoins magnifiques villages (Chamaloc, Romeyer), situés aux abords de la vallée de la Drôme, ou à d’encore plus improbables hameaux ou fermes isolées, le long des cours d’eau.L’élevage ovin et les cultures de fourrage persistent dans les fonds de vallons, péniblement, dans un univers dominé par la minéralité des lits asséchés des ruisseaux ou des falaises calcaires où l’exploitation forestière prend le relais de l’agropastoralisme.Seul attrait culturel, l’étonnante Abbaye de Valcroissant, dont les ruines sont aujourd’hui restaurées par des exploitants agricoles qui perpétuent, par une activité de gîte rural et l’organisation de concerts, la tradition cistercienne d’accueil.Le territoire offre également une porte d’accès au col et à la station de ski de Rousset, par Chamaloc et la RD 518 qui serpente sous les Rochers de Chironne et ouvre, dans les virages en épingle à cheveux, des points de vue remarquables sur l’ensemble de l’unité paysagère.À noter enfin que les falaises des Hauts Plateaux (classés en Zone de Protection Spéciale) sont le refuge d’espèces d’oiseaux protégées, comme l’aigle royal ou le faucon pèlerin.

Transformation

Les transformations des Contreforts sud du Vercors dominant la combe de Die sont anciennes et se poursuivent : abandon des terres agricoles et recolonisation par la forêt. Ainsi, la présence d’une exploitation pastorale constitue une respiration dans le paysage, entretenant ici un vallon, là une combe, repoussant plus haut sur les pentes le couvert végétal. Il est visible que cette présence ne tient qu’à un fil…Aux abords de Die et de la vallée de la Drôme, une mutation semble cependant être en passe de s’engager, du fait de la pression résidentielle. Les abords des routes, comme à Romeyer, voient apparaître des constructions nouvelles qui viennent s’installer sur les rares terres planes les plus propices au maintien d’une agriculture de montagneEnfin, la route du Col de Rousset, récemment réaménagée, est un ouvrage d’art majeur dans ce territoire difficile d’accès. Outre sa fonction routière, elle dispose de tout le potentiel d’une route touristique de montagne dont les aménagements et les dégagements doivent magnifier le paysage plutôt que de le banaliser.

Objectifs de qualité paysagère

Le maintien de l’activité pastorale, parce qu’elle participe à la diversité paysagère, est un enjeu majeur des Contreforts sud du Vercors dominant la combe de Die. Un agriculteur permet l’entretien de zones ouvertes indispensables : il convient d’en encourager la difficile activité par des aides appropriées et, peut-être, une valorisation des débouchés touristiques des productions.Le caractère naturel des paysages doit se sentir également dans les aménagements – forcément doux – qu’un développement de l’activité touristique inévitable nécessitera : signalétique intégrée, valorisation des belvédères sur la route du Col de Rousset, qui mérite mieux qu’un simple traitement technique.L’exploitation forestière, par les coupes et les aménagements de pistes, devra également procéder dans le respect de l’ambiance naturelle des lieux, et se concilier à d’autres usages de la forêt.

Forêt de Saou

01 Foret de Saou
Département  : Drôme
 
Communes  : AUBENASSON, BEZAUDUN-SUR-BINE, CHASTEL-ARNAUD, MORNANS, SAINT-SAUVEUR-EN-DIOIS, SAOU, SOYANS, AOUSTE-SUR-SYE, PIEGROS-LA-CLASTRE, LA CHAUDIERE
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 2428
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Exceptionnels à bien des titres, la Forêt de Saou et le Synclinal perché qui l’abrite méritent le détour, plus par la puissante impression qu’ils donnent à des kilomètres à la ronde, ou quand on les aborde depuis Saou ou Aouste-sur-Sye, que finalement par ce que l’on y trouve à l’intérieur.Le Synclinal perché de Saou, formé au Crétacé supérieur (il y a 80 millions d’années) est unique en son genre dans le département, de par son orientation Est-ouest et l’aspect d’île en terre qu’il offre, du haut de ses 1 000 à 1 500 mètres d’altitude, au Sud de la Vallée de la Drôme et au Nord de la Plaine de Montélimar.Symbole touristique de la Drôme, ce « val perché » de la Vèbre héberge une biodiversité protégée par les falaises qui l’entourent, et une forêt aux essences variées qui occupe les pentes douces jusqu’aux points culminants (Roche Colombe, 886 m, à l’Ouest, et les Trois Becs, 1 545 m, à l’Est). Le pastoralisme disparaissant peu à peu, laissant la place à la forêt, rares sont les clairières ou les ouvertures, en dehors des points de vue offerts aux randonneurs à l’Est du Synclinal, vers l’extérieur du site. En son coeur, l’Auberge des Dauphins, réplique étonnante du Petit Trianon construite par l’ancien propriétaire de la Forêt, Maurice Burrus, en 1934, servit de refuge de chasse. Il est aujourd’hui en cours de rénovation.

Identification

La Forêt de Saou (2 428 hectares) constitue le coeur du Synclinal perché de Saou, une forme géologique isolée et puissante, site classé majeur de la Drôme, visible à des kilomètres à la ronde. Unique dans le département, original à l’échelle régionale, lisible par son aspect d’île en terre, le synclinal est un des symboles de la Drôme et un des plus hauts synclinaux perchés d’Europe.Il date du Crétacé supérieur (environ 80 millions d’années), et du choc de deux plaques, qui a également formé les Pyrénées, ce qui explique son orientation Est-ouest. Il domine d’environ 450 mètres ses abords (la vallée de la Drôme au Nord et la plaine de Montélimar au Sud), culminant à plus de 1 500 mètres aux Trois Becs, à l’Est.Il est traversé par une rivière, la Vèbre, qui coule vers Saou au Sud et forme quelques marais. C’est elle qui a forgé la gorge qui forme l’accès sud du synclinal, qu’emprunte la RD136, prolongée par la RD70 vers le Pas de Lausens, au Nord. La RD70 mène à l’Auberge des Dauphins, surprenante réplique du Petit Trianon construite en 1934, tout comme la route touristique qui en fait le tour (aujourd’hui transformée en chemin de randonnée).La forêt couvre l’ensemble de la cuvette, qui monte en pente douce jusqu’aux falaises, orientées vers l’extérieur du massif, invisibles de l’intérieur.D’un vaste parking partent les nombreux sentiers de randonnée.

Qualification

L’ensemble du site constitue en lui-même un paysage exceptionnel, surtout vu de l’extérieur ou en vue aérienne. Le pastoralisme, l’exploitation forestière et le tourisme constituent les seules activités humaines dans la Forêt de Saou. Trois refuges, à l’Est, ponctuent le chemin de randonnée (GR9) qui traverse la forêt en passant par le Rocher de la Laveuse (1 376 m) où s’offre une magnifique vue vers le Nord, et descend par le Pas de la Motte vers Saillans et la vallée de la Drôme au Nord, ou vers Dieulefit par la Porte de Barry au Sud. Plusieurs sites d’escalades se sont installés sur les falaises à l’Est du Synclinal.L’Auberge des Dauphins, réplique du Petit Trianon construite par l’ancien propriétaire de la Forêt, Maurice Burrus, en 1934, était un refuge de chasse et de tourisme. Il est aujourd’hui en cours de rénovation. Les bâtiments qui la jouxtent abritent un service d’accueil et de gardiennage, entourés par un sentier botanique (quelques arbres remarquables).Au cœur du synclinal, la Forêt de Saou (400 mètres d’altitude en son point le plus bas) est un havre de biodiversité floristique et faunistique protégé par le relief (Aigle royal, Genette, Chouette de Tengmalm, Sabot de Vénus…).

Transformation

Les transformations sont essentiellement dues à l’abandon du pastoralisme (fermeture des paysages par l’avancée de la forêt) et à la fréquentation touristique, qui entraîne des aménagements peu heureux, comme le parking de l’Auberge des Dauphins.

Objectifs de qualité paysagère

La Forêt de Saou mériterait un traitement en projet « Grand Site ».L’attrait de la Forêt de Saou étant constitué surtout par ses abords et sa route d’accès, il convient de ne pas en dénaturer l’image par exemple par un élargissement de la RD136, afin de conserver l’effet de gorge et de forteresse qu’elle entraîne. L’innovation pourrait même consister à repousser l’usage de l’automobile à l’extérieur du synclinal, en réservant l’accès aux piétons et cyclistes, et organisant un système de navettes depuis les villages environnants (Saou, Aouste). Quelques fenêtres paysagères pourraient également être créées le long du GR9 pour offrir une vue vers l’intérieur du site, et des clairières réouvertes au milieu des boisements et aménagées.Le long de la RD70, le bâtiment nommé « Paturel Berg » semble abandonné, il nécessiterait une utilisation en lien avec la vocation forestière et touristique du site.

Haut-bassin de la Gervanne et haut-Royans

Département  : Drôme
 
Communes  : SAINT-LAURENT-EN-ROYANS, SAINT-MARTIN-LE-COLONEL, ECHEVIS, LA CHAPELLE-EN-VERCORS, BOUVANTE, SAINT-JULIEN-EN-QUINT, ORIOL-EN-ROYANS, SAINTE-EULALIE-EN-ROYANS, ROCHEFORT-SAMSON, LEONCEL, BARBIERES, LE CHAFFAL, BEAUREGARD-BARET, BEAUFORT-SUR-GERVANNE, EYGLUY-ESCOULIN, OMBLEZE, PLAN-DE-BAIX, SAINT-ANDEOL, VACHERES-EN-QUINT, VASSIEUX-EN-VERCORS, SAINT-JEAN-EN-ROYANS
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 21773
 
Carte(s) IGN : 3136 ET

Impression générale

Nous sommes au cœur du Vercors : ses gigantesques et abruptes falaises karstiques, ses villages et puissantes fermes en vieilles pierres calcaires, ses forêts denses, ses plateaux pelés et rocailleux…Le Haut-bassin de la Gervanne et le Haut-Royans est immense, varié, accueillant en été, rude en hiver. Les sentiments hivernaux oscillent entre envie de parcourir des étendues immaculées, en raquettes ou à skis, ou désir de rester au coin d’un feu de cheminée. L’été, les espaces sont tout autant attirants pour les randonneurs, impressionnants pour les grimpeurs ou majestueux pour les familles, entre les plateaux aux horizons lointains, les falaises aux à pics vertigineux blanchies par la lumière du soleil, les gorges luxuriantes d’Omblèze, les cols aux panoramas magnifiques…Le pastoralisme disparaît peu à peu, faisant redouter l’avancée de la forêt en bas des pentes et l’embroussaillement des prés. Il est remplacé par une activité touristique, importante à Font d’Urle, dont les bénéfices pourraient être partager, en encourageant l’agriculture par le développement de l’accueil à la ferme, la valorisation des productions locales…

Identification

Le Haut-bassin de la Gervanne et le Haut-Royans constituent une unité paysagère de grande taille (21 773 hectares) au cœur du Vercors. Ses limites, toutes forestières, sont fixées par le relief karstique et les sommets, en une forme irrégulière :au Nord, la Montagne de l’Arp et la descente boisée vers la vallée de l’Isère ;à l’ouest, les montagnes de Musan, de l’Epenet (limites du Parc Naturel) et du Vellan ;au sud, la Vallée de l’Ergluy et la D172 ;à l’est, la Grand Côte, les falaises de Font d’Urle, les montagnes d’Ambel et des Teulières et enfin la Serre de l’Echarrène.L’organisation étagée du paysage est rendue lisible par la présence de points de vue panoramiques (Croix du Vellan, Col de la Chau, Col de la Machine, Col de la Croix), qui atténuent la coupure visuelle constituée par les forêts. Les villages se situent en bordure de rivière, les fermes isolées – rares - à proximité de points d’eau. Ils sont entourés de prés, limités par des haies, puis de la forêt (feuillus et conifères selon l’altitude) et enfin des falaises. Celles-ci donnent bien souvent une impression de gigantisme.Le plissement calcaire, la pente et l’eau ont structuré le paysage, situé en moyenne montagne entre 400 et 1 000 mètres d’altitude avec des pics à plus de 1 300 m sur les rebords. Les espaces ouverts sont rares, en dehors du plateau calcaire de Font d’Urle, avec ses effets de rebord rocheux, qui rappelle les plateaux du Vercors.Les variations saisonnières sont fortes, entre l’été, accueillant, sec et chaud, dont la luminosité est accentuée par la réverbération du soleil sur les falaises, et l’hiver, froid, hostile et brumeux, comme dans les Gorges d’Omblèze.

Qualification

Le Haut-bassin de la Gervanne et le Haut-Royans, à l’origine peu accueillant, bénéficie d’une revalorisation touristique dynamique tout au long de l’année : stations de ski familiales (Font d’Urle), ski de fond, raquettes en hiver, randonnée (le GR9 passe en limite offrant des panoramas impressionnants), tourisme à la ferme, sports de pleine nature (vol libre, escalade) en été. Les Gorges d’Omblèze et le Saut de la Druise (une cascade de 75 mètres de haut), sites classés, attirent de nombreux visiteurs pour leur végétation luxuriante, et la présence de l’aigle royal et du faucon pèlerin, les marmites géantes aux flancs lissés par le torrent, des sites d’escalade…L’agriculture, essentiellement pastorale, est mise en valeur par le label « Ferme du Vercors » mais la déprise agricole est très lisible et étendue.L’exploitation et la valorisation de la forêt est un enjeu fort de développement.

Transformation

Le déclin agricole passé perdure, et s’accentue : il se traduit par une couverture forestière désormais majoritaire.Les transformations viendront du bâti, amené à subir une spéculation de plus en plus dommageable à l’agriculture, déjà en perte de vitesse. Une séparation du foncier bâti et non bâti s’opère lors des acquisitions en vue de réhabilitation. La forêt et l’embroussaillement gagnent les zones qui ne sont plus exploitées par le pastoralisme. Le paysage perd de ce fait son ouverture, que le tourisme ne semble pas être en mesure de préserver.

Objectifs de qualité paysagère

Afin de préserver leurs paysages, le Haut-bassin de la Gervanne et le Haut-Royans gagneraient à encourager l’agriculture, garante de l’entretien des espaces ouverts. Cependant, la gestion forestière doit assumer la gestion des boisements, leur valorisation et désormais, se concilier aux usages touristiques.Le développement du bâti, dû à la fréquentation touristique, doit être limité aux secteurs déjà urbanisés (villages), et respecter les traditions architecturales du Vercors (recommandations du Parc)Les cols, au traitement actuel à minima (bâtiment d’accueil éventuel, parkings goudronnés, simple sécurisation) offrent les seules visions panoramiques : ils gagneraient à être mis en valeur par des aménagements innovants (belvédères, balcons…).

Haut-Val du Buech

33 Haut Val du Buech
Département  : Drôme
 
Communes  : LUS-LA-CROIX-HAUTE, LALLEY, TREMINIS, GLANDAGE
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 8840
 
Carte(s) IGN : 3337 OT - 3237 OT

Impression générale

Le Haut-Val du Buech laisse une impression mitigée et double. La présence à l’Ouest de la RN75, depuis le col de la Croix-Haute, très fréquentée, a créé des secteurs urbanisés où le voyageur est happé par des offres de consommation transitoires à grands renforts de publicités. Celui qui poursuit sa route vers le Sud ou le Nord, sans s’arrêter, aura perdu l’occasion de découvrir pourtant une merveilleuse diversité de paysages.Qui s’écarte de la route nationale, vers l’Est, découvrira, époustouflé, la puissance rocailleuse des hauts sommets du Dévoluy (jusqu’à 2 700 m), le charme des bocages de grèves épierrés, la majesté des anciens prés d’alpages colonisés par les forêts de pins, la tranquillité des hameaux et villages préservés, et l’exceptionnel vallon de la Jarjatte, ses chemins de randonnée, ses campings au milieu des bois, sa station de ski qui a su préserver un patrimoine naturel remarquable.Ce sont les saisons intermédiaires qui offrent les plus belles impressions dans le Haut-Val du Buech : en automne et au printemps, l’hiver ou l’été ne sont pas encore là mais annoncent leur arrivée, les couleurs sont les plus variées, la végétation alpine est à la fois dense et fleurie…

Identification

Au confluent de la Drôme, de l’Isère et de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, le Haut-Val du Buech bénéficie d’une bonne lisibilité générale, entre les deux vallées du Lunel et du Buech, les pics alpins et les cols qui en font ses limites : - Col de la Croix-Haute, crête de Côte Belle (1 700 m), Montagne et Col de Jajène (1 700 m), au Nord ;- les premiers pics du Dévoluy à l’Est : Tête du Lauzon (2 279 m), Rocher Rond (2 458 m), Crête des Aiguilles (2 400 m), le long de la frontière avec la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur ;- également aux limites de Rhône-Alpes : le Grand Chamousset (1 930 m), les falaises de La Penne (1 600 m) et les crêtes de Toussière (1 916 m) au Sud ;- le Col de Luz (1 497 m), la Serre les Têtes (1 710 m), le Col de Grimone (1 318 m) jusqu’au Jocou (2 051 m), le long des limites du Parc Naturel Régional du Vercors à l’Ouest.Deux sous-unités paysagères peuvent être distinguées :- autour de Lus la Croix-Haute, à l’Ouest, la dispersion du bâti contemporain au niveau des prairies, la RN75, très fréquentée, suivie de la ligne de chemin de fer, laissent une impression d’urbanisation lâche de transit et de loisirs ;- l’étroit vallon de la Jarjatte, à l’Est, et son cirque minéral, offrant des panoramas vertigineux sur les montagnes du Dévoluy dès qu’on s’élève sur les pentes, rocailleuses et pelées, dont l’aspect naturel et pastoral a été préservé.Les points de vue dominants depuis le col de Grimone et l’aspect circulaire du paysage autour de Lus la Croix-Haute permettent une vision globalisante donnant une bonne compréhension du val.La vallée du Lunel offre des lignes régulières : la route, la ligne de chemin de fer et ses viaducs en arceaux réguliers, les champs et les prés délimités par des haies ou des tas d’épierrage et parcourus de bosquets. Dans les hameaux, les habitations agricoles se distinguent des bâtisses réhabilitées en résidences secondaires, constitués de maisons qui ont déjà des tuiles écailles du Trièves. Des « mas » provençaux commencent à émerger du paysage, déjà méditerranéen, notamment non loin du confluent du Lunel et du Buech. Ce dernier dégage une force naturelle impressionnante due à son régime torrentiel, dans l’étroit vallon de la Jarjatte, magnifique site classé où tourisme et agropastoralisme se partagent les lieux.

Qualification

Zone de transit à l’Ouest, avec la RN75, Lus La Croix-Haute et la ligne de chemin de fer, le Haut-Val du Buech a su garder sa naturelle minéralité plus à l’Est dans le vallon de la Jarjatte (site classé).À l’Est, le tourisme domine les activités humaines, au milieu de quelques prés d’alpages : petite station de ski à Jarjatte, nombreux chemins de randonnée (Tour du Dévoluy) et sentiers de découverte, campings et gîtes, site d’escalade… Les panoramas remarquables sur le Trièves, le Dévoluy et l’Obiou ne sont pas bouchés par la forêt, traversée de torrents et parsemée de sources et de fontaines… Jusqu’à la retenue du Lac du Lauzon.Les replats de la vallée du Lunel sont occupés par des champs de blé, d’orge et de plantes fourragères ainsi que par des pâturages, quand ils ne sont pas urbanisés, notamment autour de Lus La Croix-Haute, où des lotissements et de petits immeubles sont venus s’implanter.Le Col de la Croix-Haute offre un cocktail de parking, parasols, publicités et restaurants typique des zones de transit libéralisées à l’aspect commercial appuyé.

Transformation

Préservé dans le vallon de la Jarjatte où le tourisme prend le relais de l’agropastoralisme, le Haut-Val du Buech présente à l’Ouest une mutation ancienne, due au passage de la RN75 : lotissements, immeubles, bâtiments d’accueil et installations pour le ski, mobil homes… Créant un continuum bâti entre Lus La Croix-Haute et Les Corréardes. Les terrains, anciennement agricoles, se construisent, selon des règles architecturales incohérentes. Les nouvelles constructions cachent à présent les anciennes fermes. C’est l’exemple à éviter du mitage dans un val où les fonds plats agricoles autrefois considérés comme rares et précieux, ont été vendus, construits à volonté sans cohérence.Le Col de la Croix-Haute a gagné en valeur commerciale, du fait de ce mitage, de l’amoncellement de publicités, du parking et des restaurants, mais au détriment de sa valeur patrimoniale.

Objectifs de qualité paysagère

Les objectifs concernent essentiellement la vallée du Lunel et le secteur de Lus La Croix-Haute, fragilisés par le passage de la RN75 :- Le long de la route qui mène au Col de la Croix-Haute, les panneaux publicitaires défigurent les abords, il convient de résorber cette pollution visuelle, tout en requalifiant le Col en lui-même et de travailler à un plan local de règlement de la publicité.- Les aménagements routiers devraient également être pensés autrement : valoriser les points de vue aux aires de chaînage et de stationnement, conserver les parapets en pierres et les haies, en s’inspirant par exemple de la route d’accès à Jarjatte, bordée de hauts buis.- Plutôt que de se concentrer sur Lus La Croix-Haute et Les Corréardes, l’urbanisation pourrait utilement revitaliser les hameaux et repenser la construction d’habitat collectif, en s’appuyant par exemple sur les structures des fermes anciennes.- Le centre de Lus La Croix-Haute pourrait fournir un habitat cohérent avec l’architecture traditionnelle par la réhabilitation de bâtiments aujourd’hui peu entretenus. Cela permettrait une bénéfique requalification du cœur de bourg.- Les nouvelles constructions devraient s’inspirer de l’ancien : privilégier les crépis clairs, éviter les clôtures, conserver l’esprit des fermes isolées plantées dans des prés plutôt que la concentration en lotissements… et s’inscrire dans l’avenir avec les nouvelles possibilités qu’offrent les constructions écologiques.Le vallon de la Jarjatte, protégé par son classement, devra soutenir l’équilibre entre activité pastorale, qui entretient l’ouverture des paysages, et tourisme, qui lui donne sa vitalité. Il est aujourd’hui évident qu’il sera difficile de continuer à tabler sur la station de ski, compte tenu de la diminution de l’enneigement due au réchauffement climatique. Sa requalification deviendra alors un enjeu, afin d’éviter l’abandon qui conduit aux friches touristiques.

Montagne de la Lance

03 Montagne de la Lance
Département  : Drôme
 
Communes  : AUBRES, CONDORCET, TEYSSIERES, LE PEGUE, NYONS, ROUSSET-LES-VIGNES, VENTEROL, ROCHE-SAINT-SECRET-BECONNE, MONTJOUX
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 4060
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Nous sommes à deux pas de l’agitation de Nyons et de la plaine de Valréas, mais rien n’y paraît. La Montagne de la Lance est préservée par les montagnes qui l’entourent, et par son relatif enclavement.Bénéficiant d’un paysage tranquille et provençal, aux reliefs peu accidentés, cette montagne oscille entre nature et culture, entre garrigue et champs de lavande, entre combes et pentes forestières.Une population permanente s’installe dans d’anciennes fermes, qu’elle réhabilite avec goût, et jardine un paysage jusque-là marqué seulement par une agriculture peu intrusive : abricotiers, cerisiers, champs de lavande et de thym, chênes truffiers…Le touriste est un promeneur : il roule tranquillement sur des routes étroites, facilement happé par des détails du paysage, la couleur d’un champ, la beauté d’une bastide ; puis à pied, il emprunte le GR9 sur les crêtes de la Montagne de la Lance ou dans les profondeurs de la Combe de Sauve.

Identification

Située au Nord de Nyons, l’unité paysagère de la Montagne de la Lance domine entre 700 et 900 mètres d’altitude la plaine de Valréas, au Sud-ouest, la vallée de l’Eygues, au Sud-est, la plaine de Condorcet, au Nord-est, et la vallée du Lez au Nord-ouest.Circonscrit par son propre relief, et notamment la Montagne de Lance, à proprement parler au Nord, dans un axe de plissements Nord-ouest/Sud-est, elle est traversée par quatre vallées, souvent encaissées (Combe de Sauve), où se concentre une occupation humaine diffuse et rare.Ce paysage forestier fermé sur lui-même, est protégé de l’agitation des plaines voisines (Nyons est à quelques kilomètres) par le relief : les rares hameaux se situent aux rares accès routiers, par Aubres (où l’urbanisation est la plus prégnante, à l’échelle de l’unité paysagère), Venterol, Rousset les Vignes ou Le Pègue.Ces axes routiers, peu développés, donnent à la découverte un cachet de lenteur, qui invite à la promenade, et permet au regard de se poser sur des détails du paysage, la couleur d’un champ de lavande, la situation privilégiée d’une bastide, les essences de la forêt, une ancienne fontaine, témoin de l’importance de l’eau.La pente est toujours présente, avec de forts effets de versants. Elle est boisée de pins et chênes blancs.Les fermes sont marquées par la présence de vieux chênes. Elles ont déjà un aspect provençal, avec leurs pierres de taille et leurs tuiles rondes, que renforcent le couvert végétal méditerranéen (genévriers, garrigue, chênes truffiers…) et les champs de thym et de lavande.La roche est omniprésente : rocailles dans les champs, affleurements rocheux, éboulis nés de glissements de terrain fréquents, marnes grises et falaises nées de l’érosion, dans un relief arrondi, marqué ça et là aux cols de lignes de cyprès.

Qualification

Le paysage de la Montagne de la Lance est déjà typiquement provençal, avec une très forte valeur naturelle, foncière et agricole.L’agriculture n’y est que peu présente en terme de superficie, mais remarquable en terme de diversité paysagère. Parmi les champs de thym et de lavande, les abricoteraies, oliveraies, cerisaies et alignements de chênes truffiers se disputent les rares replats.À proximité du bassin d’emplois de la Vallée du Rhône et de la Plaine de Valréas, le territoire offre un attrait résidentiel permanent de rêve pour une population aisée, qui supplante les agriculteurs.Le tourisme, aussi peu intrusif que les autres activités humaines présentes sur le territoire, est essentiellement basé sur la randonnée : le GR9 traverse du Nord au Sud des paysages offrant des panoramas souvent magnifiques (sur les crêtes de la Montagne de la Lance, notamment) et trois aires de bivouac aux extrémités Nord et Sud.

Transformation

Le paysage de la Montagne de la Lance aujourd’hui qualifié de naturel a sans doute été l’un des premiers, compte tenu de ses fortes pentes et de sa relative inaccessibilité, à être déserté par le pastoralisme et l’agriculture. Le couvert forestier majoritaire a recouvert les anciennes pâtures.Cependant, ces transformations semblent aujourd’hui moins présentes dans les mémoires, et du même, l’ensemble paraît préservé ou transformé uniquement par les événements naturels (incendie, glissements de terrain, érosion). Les rares marques de transformation sont liées aux incendies : quelques couverts végétaux calcinés avoisinent des aménagements rendus nécessaires par la lutte contre le fléau, mais pas toujours heureux pour le regard (cuves, tranchées…).Le bâti traditionnel est investi par une population permanente qui restaure avec beaucoup de goût des fermes anciennes auxquelles elle offre des alentours jardinés, clos de haies de cyprès ou de murets. Cette population remplace peu à peu les agriculteurs, qui restent cependant actifs. Chacun respecte la naturalité du paysage.

Objectifs de qualité paysagère

« Continuez comme ça », serait l’injonction du paysagiste aux gestionnaires du paysage de la Montagne de la Lance, et attention aux risques : le développement de l’urbanisation aux abords d’Aubres, la déprise agricole, la fréquentation touristique, qui peut demander des aménagements routiers.Anecdotiques et cependant marqueurs d’identité, les originaux alignements de cyprès aux cols sont un élément à préserver tout autant que l’aspect naturel du paysage.

Pays de Bourdeaux

10 Pays de Bourdeaux
Département  : Drôme
 
Communes  : BEZAUDUN-SUR-BINE, MORNANS, SAOU, FRANCILLON-SUR-ROUBION, AURIPLES-LA REPARA, PUY-SAINT-MARTIN, SOYANS, SAINT-NAZAIRE-LE-DESERT, COMPS, CRUPIES, GUMIANE, ORCINAS, LE POET-CELARD, ROCHEFOURCHAT, LES TONILS, VESC, DIEULEFIT, FELINES-SUR-RIMANDOULE, PONT-DE-BARRET, ROCHEBAUDIN, TRUINAS, CHAUDEBONNE, BOURDEAUX, BOUVIERES, LA CHAUDIERE
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 21881
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Des paysages aux doux reliefs dans un univers où les pics des Préalpes s’annoncent : telle est l’impression première donnée par le Pays de Bourdeaux. Il faut mériter cette jolie région de collines boisées et de vallées tantôt étroites ou ouvertes, parsemées de châteaux, tours de gué ou grandes bâtisses savamment rénovées : on y accède par des cols ou des gorges encaissées. Il se pourrait qu’on le rate, tant les accès sont cachés au milieu des montagnes drômoises, témoignage de l’histoire protestante de ce pays où l’on venait vivre sa croyance à l’abri des persécutions.Les fabriques du fameux Picodon et les élevages de poulets en plein air côtoient des campings à la ferme, des résidences secondaires ou des gîtes ruraux luxueux qui ont su préserver le caractère patrimonial des anciennes bâtisses isolées. Ils sont rejoints peu à peu par des hébergements moins typiques : locations de mobil homes ou parkings pour camping-cars, témoins d’un tourisme vert en développement. De nombreux itinéraires de randonnée parcourent le pays. On y découvre la vallée du Roubion et ses affluents, dans des gorges étroites ou sur des crêtes escarpées, et de magnifiques points de vue vers le Vercors et les falaises de Saou au nord. On gravit la longue Montagne de Couspeau, qui culmine à 1 400 mètres d’altitude à l’Est.

Identification

Les limites du pays de Bourdeaux sont constituées par des massifs plus ou moins marqués : l’Anticlinal de Saou (environ 1 000 m) au Nord, la Montagne d’Angèle et la longue Montagne de Couspeau, qui culmine à 1 400 mètres d’altitude, à l’Est, les montagnes de Dieulefit au Sud et les collines de Pont St Martin à l’Ouest. On y accède le plus souvent par des cols (La Chaudière à l’Est, l’Estellan au Sud, le Pertuis au Nord) : le relief, prédominant, est souvent escarpé, mais l’unité en elle-même est constituée de fonds de vallées plutôt ouverts et de collines dépassant rarement les 800 mètres, aux axes lisibles dans des directions très variées, typiques des plissements géologiques des Préalpes. On y entre également par les gorges étroites de Saou au Nord-ouest et de Trente Pas, au Sud, en venant de Dieulefit.Les villages importants (Bouvières, Bourdeaux, Saou, Sovaris, Francillon) sont situés au centre et à l’Ouest de la zone, celle-ci devenant de moins en moins peuplée et urbanisée plus on s’avance vers l’Est. Ici, l’habitat – traditionnel le plus souvent - est adossé aux pentes et dispersé, fait de châteaux, grands corps de fermes ou tours de gué, parfois en ruine, rappelant l’histoire protestante de la région : un habitat défensif pour une population venue se cacher de ses détracteurs. Au premier plan, ce sont les champs et les arbres isolés (tilleuls, notamment, mais aussi peupliers et noyers) qui dominent, suivis des pentes boisées des collines puis des monts élevés et de leurs marnes et falaises calcaires qui font les limites de l’unité paysagère comme du regard. Les lignes des rivières (le Roubion et ses nombreux affluents) sont bien visibles, avec leur ripisylve, et toujours longées de routes, nombreuses, plus ou moins importantes et se transformant très fréquemment en sentiers forestiers ou de randonnée. Le Roubion prend sa source au-dessus de Bouvières, non loin du col de la Sausse, et traverse le pays de Bourdeaux jusqu’au nord-ouest, où il s’élargit considérablement après Sovaris.

Qualification

Le pays de Bourdeaux est principalement agricole et touristique. L’agriculture est vivante, orientée vers la production de volailles élevées en plein air et du fameux Picodon (fromage de chèvre AOC). C’est elle qui entretient le paysage des fonds de vallées, présente dès que le relief le permet, jusqu’aux pentes lorsqu’elles sont douces. Les parcelles s’agrandissent vers le Nord-ouest, plus urbanisé. Une agriculture présente sans être prégnante, mais qui favorise la pérennité des paysages.Encouragée par l’Office de tourisme, qui promeut l’accueil à la ferme, l’agriculture favorise également un tourisme rural de qualité. Il fait se côtoyer des gîtes luxueux installés dans d’anciens châteaux protestants, des campings proposant des bungalows et des terrains pour l’accueil des camping-cars. Un tourisme vert, campagnard, et sportif : la région est constellée d’itinéraires de randonnée pédestre, mais aussi équestres, ainsi que, vers Saou, de voies d’escalade renommées. Parmi les paysages remarquables, dont le tourisme profite, notons la vision du Synclinal de Saou (hors unité paysagère) et sa forêt, ainsi qu’un point de vue exceptionnel au col de la Chaudière vers le Vercors.

Transformation

Le pays de Bourdeaux semble plutôt stable et bénéficie des transformations liées au tourisme, avec une rénovation du bâti qui respecte la tradition : tuiles canal, murs de pierre… Même l’habitat nouveau semble se plier à ses exigences. Mais le tourisme favorise également des aménagements moins respectueux du paysage qui procède à des terrassements brutaux pour les mobil homes notamment qui viennent contredire les lignes arrondies du relief.La partie Est du pays de Bourdeaux semble souffrir d’une déprise agricole, qui se traduit par l’avance de la forêt sur les pentes quand elles ne sont plus cultivées ou la présence de maisons abandonnées, en rase campagne ou dans les villages, comme à Bouvières.

Objectifs de qualité paysagère

Dans les plaines, il conviendrait de préférer les champs aux terrains à bâtir et de favoriser la rénovation du bâti traditionnel plutôt que la construction de bâtiments modernes en plaine et fonds de vallée (agricoles, notamment). L’habitat nouveau gagnerait à suivre l’implantation traditionnelle, respectueuse des paysages, notamment à l’Ouest.Une aide au maintien de l’agriculture paysanne ou au tourisme rural permettrait de contre balancer une déprise agricole qui, si elle n’est pas encore prégnante, risque de s’intensifier. Cela pérenniserait l’activité plutôt que de la laisser aux mains d’un habitat secondaire, certes de qualité, mais dont la présence n’est pas assurée en permanence.

Pays de Glandage et de Treschenu-Creyers

01 Pays de Glandage et de Treschenu Creyers
Département  : Drôme
 
Communes  : GLANDAGE, LUS-LA-CROIX-HAUTE, LALLEY, CHATILLON-EN-DIOIS, LAVAL-D’AIX, TRESCHENU-CREYERS, CHICHILIANNE, LE MONESTIER-DU-PERCY, PERCY, SAINT-MAURICE-EN-TRIEVES, BOULC
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 13000
 
Carte(s) IGN : 3237 OT

Impression générale

Le Pays de Glandage et de Treschenu-Creyers offre un superbe paysage naturel.Sous les falaises des Hauts Plateaux du Vercors, aux abords de la Montagne du Glandasse, se succèdent gorges, chaos, cirques et à pics vertigineux qui valent tous le détour : cirque d’Archiane, falaises des gorges du Rio Soure, combe de l’Aubaise, gorges du Gâts, rocher de Combau….Nous sommes dans un univers grandiose où s’expriment tout à la fois la mémoire de la Terre et celle des hommes qui l’ont occupé, dans une verticalité parfois impressionnante.Les villages, rares, et peu densément peuplés, ont tous gardé le charme pittoresque des hameaux pastoraux, malgré une fréquentation touristique en plein boom, qui prend la place de l’occupation agricole en perte de vitesse.La forêt a déjà le goût de la garrigue, tout en offrant sa fraîcheur montagnarde, sur des pentes tantôt densément boisées, tantôt pelées par la sécheresse sur les versants sud.Remarquablement préservée, la nature garde ses droits ici, malgré l’exploitation de la forêt, malgré le pastoralisme, malgré le tourisme : l’homme s’adapte. Randonneur, grimpeur, éleveur de chèvres ou forestier, il se plie aux exigences de cette terre, riche d’une diversité merveilleusement intacte.

Identification

Sous les falaises des Hauts Plateaux du Vercors, le Pays de Glandage et de Treschenu-Creyers est un paysage naturel montagnard, entre gorges et à pics vertigineux, de 600 à 2 000 mètres d’altitude.Suivant les limites Sud-est du Parc Naturel Régional du Vercors, le territoire longe les sommets : au Nord, les crêtes du Mont Barral, puis de Grande Leirie et de la Bachasse, au-dessus de la Vallée de Combau, pour rejoindre les falaises des Hauts Plateaux jusqu’à la Montagne du Glandasse, à l’Est.Les accès et itinéraires routiers, bordés d’arbres, suivent les constructions géologiques : Col de Grimone, Gorges des Gâts, vallée d’Archiane, vallée de Combau, Col de Menée, Col du Prayer… Au milieu d’une végétation méditerranéenne montagnarde dense et sèche (garrigue, forêts de résineux), parmi les pâturages et le long des lits calcaires de ruisseaux au régime torrentiel, asséchés en été, enserrés dans des versants sud pelés.Les quelques villages, d’une grande valeur patrimoniale (Glandage, Mensac, Menée, Archiane, Les Nonnières, Barne, Grimone), perchés en retrait des cours d’eau, sont dispersés dans un territoire peu habité. La commune de Glandage, par exemple, recense 84 habitants, pour une densité de 2 hb/km2.Les sommets offrent au regard une succession de lignes de crêtes qui s’entremêlent, dans des directions diverses. La vallée de Combau ouvre des perspectives sur le Dévoluy, les Écrins et le Mont Aiguille, en contraste avec des horizons bouchés par la forêt. Au cirque d’Archiane, le panorama semble buter sur les falaises des Hauts Plateaux, en un cul-de-sac circulaire donnant l’impression que le paysage s’arrête, bien qu’il existe un passage vers les sommets.

Qualification

Le Pays de Glandage et de Treschenu-Creyers bénéficie d’une très grande valeur paysagère, naturelle et préservée, de reliefs karstiques et de montagnes calcaires, offrant des motifs particulièrement caractéristiques :- gorges aux grands pans de murs de pierre, visibles depuis la route (Gâts),- chaos au coeur des cirques (Archiane),- vallons ouverts sur des versants sud pelés par la sécheresse (Combau).Le pastoralisme, en perte de vitesse (élevage de chèvres, notamment) occupe les rares zones laissées ouvertes par la forêt. À Glandage, Grimone et Archiane, quelques produits fermiers (fromage de chèvre, farine, légumes, produits laitiers…) semblent trouver un débouché local saisonnier.Le réseau d’itinéraires de randonnées, très dense (GR 91, GR 93), est agrémenté de nombreux refuges, aires de détente et gîtes d’étape, en un maillage permettant de découvrir l’ensemble des attraits du territoire, qui sont indéniables : cirque d’Archiane (en cours de classement), bordure du Trièves, corniches et falaises du Vercors, falaises des gorges du Rio Soure (site d’escalade), combe de l’Aubaise, cuvette de Gresse et de Chichilianne, gorges du Gâts, rocher de Combau… Cette offre touristique crée des mini dynamiques locales donnant au territoire une vivacité notable au milieu de paysages naturels à l’accès difficile.La forêt est exploitée, en témoignent les nombreuses saillies (pistes forestières) au milieu des bois, qu’utilisent également les chasseurs de sangliers.

Transformation

Si le territoire est dans son ensemble intègre, la vocation pastorale et culturelle des lieux laisse progressivement place à une vocation touristique au Pays de Glandage et de Treschenu-Creyers.Dans ce cadre, la fermeture des paysages, due à l’abandon des pâturages, est à redouter : l’embroussaillement gagne les pentes douces autrefois occupées par les troupeaux de chèvres. Les marques de désertification rurale sont nombreuses : fermes abandonnées ou restaurées à des fins d’accueil touristique (gîtes ou résidences secondaires), ruines éparses, mais elles côtoient également quelques bâtiments d’élevage modernes. Signes d’un soubresaut du pastoralisme ?De même, les aménagements routiers permettant l’accès aux sites naturels s’étendent, nécessités également par la lutte contre les incendies de forêts, tandis que l’urbanisation se développe le long des axes, vers Glandage, notamment. Quelques routes bénéficient d’une mise en paysage intéressante : haies de buis taillés, murets de pierres entretenus, aires de pique-nique discrètes (à Treschenu-Creyers)…

Objectifs de qualité paysagère

Le Pays de Glandage et de Treschenu-Creyers constitue un paysage naturel à préserver absolument, ce qui semble être le cas (projet de site classé d’Archiane), encouragé par une population sensibilisée par ses richesses. Notons tout de même quelques pistes d’amélioration : - une attention particulière est à maintenir pour les aménagements routiers, en donnant une importance accrue aux détails des matériaux : revêtements, trottoirs, ronds-points ou parapets en accord avec les couleurs claires de la roche calcaire, taille des végétations de bord de route à l’instar du travail effectué à Archiane, limitation de la signalétique routière ;- la vitesse de circulation sur les axes routiers doit être maintenue lente, afin de permettre au visiteur de déguster le paysage bien avant l’entrée dans les sites ;- les zones de stationnement ou d’arrêt, le long du Bez ou dans les gorges, pourraient être réaménagées, en évitant le mobilier urbain standard ;- le traitement de la sécurisation des tunnels est à améliorer, en évitant de systématiser le béton projeté.

Pays de Grignan, Tricastin et Nyons

04 Pays de Grignan Tricastin et Nyons
Département  : Drôme
 
Communes  : LE PEGUE, MONTBRISON, NYONS, MERINDOL-LES-OLIVIERS, CHATEAUNEUF-DE-BORDETTE, MIRABEL-AUX-BARONNIES, MOLLANS-SUR-OUVEZE, PIEGON, PROPIAC, SAINT-MAURICE-SUR-EYGUES, VINSOBRES, LE POET-LAVAL, ROUSSET-LES-VIGNES, SAINT-PANTALEON-LES-VIGNES, VENTEROL, TAULIGNAN, ALEYRAC, ROCHE-SAINT-SECRET-BECONNE, SALLES-SOUS-BOIS, LA BAUME-DE-TRANSIT, BOUCHET, CHAMARET, CLANSAYES, COLONZELLE, GRIGNAN, MONTJOYER, MONTSEGUR-SUR-LAUZON, REAUVILLE, ROCHEGUDE, SOLERIEUX, SUZE-LA-ROUSSE, TULETTE, ROCHEFORT-EN-VALDAINE, ESPELUCHE, ALLAN, ROUSSAS, VALAURIE, SAINT-RESTITUT, LA GARDE-ADHEMAR, CHANTEMERLE-LES-GRIGNAN, SAINT-PAUL-TROIS-CHATEAUX, AUBRES
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 48495
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Les Pays de Grignan, du Tricastin et de Nyons forment un écrin de vignes autour de Valréas, entre les Baronnies au sud, la Vallée du Rhône à l’Ouest et la montagne de la Lance à l’Est.On y respire tout à la fois les odeurs de lavande au Nord, celles de l’huile d’olive au sud, et, sur la plaine, les saveurs des Côtes du Rhône. L’activité agricole est dynamique et structure fortement les paysages. Elle est à l’origine de leurs attraits touristique et résidentiel, mais a tendance à s’intensifier, ce qui peut présenter des risques écologiques, notamment sur la qualité de l’eau des rivières. Culture, agriculture et nature s’entre-mèlent en un patchwork équilibré de pierres ocres, tuiles rouges, végétation et fleurissements multicolores. On sent ici la prospérité et la richesse, un peu désuète, dans la majesté des châteaux et les villages typés, perchés sur les pentes des collines comme Grignan et Suze la Rousse. Les villages, parmi les plus beaux de France, s’organisent autour de châteaux parfaitement préservés, en bâtisses claires aux toits peu pentus couverts de tuiles creuses le long d’étroites rues charmantes.

Identification

Les Pays de Grignan, du Tricastin et de Nyons encerclent l’enclave de Valréas. A l’Est et au Nord, ses limites suivent celles des monts drômois, au-delà de Nyons et de Mirabel aux Baronnies, puis de la rivière Eygues. C’est la Vallée du Rhône qui en constitue les limites ouests tandis qu’au sud, la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur prend le relais. Ce paysage ceint de collines s’ouvre vers l’Ouest et la vallée du Rhône tandis que le regard butte sur les lignes bleues de la montagne de la Lance à l’Est, du Mont Ventoux au sud.De chaque village partent des routes en étoile où il est facile de cheminer, en suivant les voies de communication qui enserrent Valréas : la D94 au sud, entre Nyons et Suze-la-Rousse, puis la D59 jusqu’à St-Paul-trois-châteaux (hors unité), la D71 vers Grignan, en faisant une petite boucle vers Valaurie et La Fraysse, et enfin Taulignan, Salles-sous-bois, Montbrison-sur-Lez, Rousset-les-Vignes et Venterol. Les villages sont nombreux et denses, mais l’habitat (bastides notamment) est également dispersé. Le regard rencontre bien souvent un château en ligne de mire. Le bâti est varié, contemporain ou ancien. Il témoigne, par sa richesse, du dynamisme de l’activité économique de la région, faite de tourisme, de viticulture et d’oléiculture. Les maisons provençales, en pierres ocre, couvertes de toits à deux pans de faible inclinaison en tuiles creuses, sont assez bien préservées.Nous sommes au pays du vin, de la truffe et de l’olive. La vigne occupe toutes les zones plates, en petites parcelles, ou remonte les pentes, parfois en terrasses, qu’elle partage avec les chênes truffiers et les oliviers.

Qualification

Des vignes aux collines, en passant par les bosquets de chênes verts, des châteaux aux villages, en passant par les cabanons viticoles, tout concourt au caractère patrimonial.Dans ce pays de l’appellation « Côtes-du-Rhône », le vin est présent partout, que ce soit par les lignes de vignes qui suivent les courbes de niveau ou par la présence des grandes caves coopératives dans chaque commune. La production est autant industrialisée qu’artisanale, même si les parcelles sont le plus souvent de petite taille. Se succèdent petits propriétaires récoltants ou châteaux enclos derrière des bosquets de chênes verts. Autour de cette activité traditionnelle, s’est constitué un tourisme « viticole » et culturel. Le Pays de Grignan, Tricastin et Nyons abrite de magnifiques villages, flanqués sur des buttes autour d’un château : Taulignan, Vinsobre, Suze-la-Rousse, Grignan (classé parmi les « Plus beaux villages de France »)… Les rues et ruelles forment autour des châteaux un plan en colimaçon. Les aménagements touristiques semblent attentifs à ce terroir.À noter, aux abords de Nyons et de Vinsobre, la présence d’oliveraies, d’huileries et de coopératives agricoles bénéficiant de la fameuse AOC « Huile de Nyons », et de chênes truffiers, ainsi que des champs de lavande (au nord de l’unité).

Transformation

La prééminence agraire demeure, malgré la pression urbaine, qui se colle aux villages et respecte le terroir quelquefois, s’en affranchisse totalement d’autres fois.Quelques éléments témoignent cependant d’une tension liée aux trois principaux usages du territoire, agriculture, tourisme, habitat :- le phénomène des bungalows apparaît au bord de l’Eygues, créant des parcelles géométriques ceintes de clôtures aux charmes limités ;- des lotissements sont en construction, notamment vers Vinsobre, à l’architecture influencée par la Provence toute proche et sa végétation luxuriante. Cet urbanisme linéaire le long des voies de communication contrarie fortement la structure paysagère du bâti et annihile la perception référente de villages perchés, modifiant durablement et banalise leur image. - les parcelles agricoles s’agrandissent au sud-ouest ;- le trafic routier et l’activité économique entraînent des aménagements, notamment routiers, (ronds-points, entrées de villes) peu cohérents avec le bâti traditionnel.Notons que les éoliennes de Grignan sont les éléments de transformation du paysage les plus saillants.L’occupation de l’espace est maximale, le tiers paysage est peu présent.

Objectifs de qualité paysagère

Les Pays de Grignan, du Tricastin et de Nyons semblent devoir trouver un équilibre entre l’extension de l’habitat et de la production viticole. Celle-ci, en s’intensifiant, peut avoir des effets néfastes sur l’écologie, notamment la qualité de l’eau des rivières, et la fertilité des sols car elle utilise de nombreux intrants et produits phytosanitaires. Il convient de préserver la diversité des cultures, qui participe à la beauté des paysages et à l’attrait patrimonial du territoire, tout en cherchant à « raisonner » les pratiques agricoles.L’extension des villages, du fait de la pression résidentielle liée à la proximité de la Vallée du Rhône, doit veiller à ne pas déstructurer leur implantation traditionnelle, en cercle autour du centre bourg et des châteaux, ni à dénaturer leur silhouette. Les entrées de villes gagneraient à respecter également cette implantation harmonieuse. Il est important de prendre conscience que l’image référente de village perché, et regroupé, celles utilisée dans les plaquettes de tourisme, peut être « cassée » par la première construction.Les éoliennes au Nord de Grignan ont beaucoup fait parler d’elles. Le développement des énergies renouvelables est une nécessité. Les abords de la Vallée du Rhône sont bien placés pour répondre à ce besoin. La forte pression qui en résulte ne doit pas faire oublier la nécessité d’une implantation acceptable de ces éléments modernes dans le paysage, en évitant certaines co-visibilités incohérentes.

Pays de Roche-St-Secret-Béconne et de Dieulefit, et montagne d’Angèle

01 Pays de Roche St Secret Beconne et de Dieulefit et montagne d Angele
Département  : Drôme
 
Communes  : ARNAYON, CORNILLON-SUR-L’OULE, VILLEPERDRIX, SAHUNE, COMPS, GUMIANE, MONTJOUX, VESC, SAINT-MAY, VALOUSE, AUBRES, CONDORCET, EYROLES, LES PILLES, SAINT-FERREOL-TRENTE-PAS, TEYSSIERES, LE PEGUE, MONTBRISON, DIEULEFIT, EYZAHUT, FELINES-SUR-RIMANDOULE, LE POET-LAVAL, ROCHEBAUDIN, SALETTES, SOUSPIERRE, TRUINAS, CHAUDEBONNE, BOUVIERES, ROUSSET-LES-VIGNES, VENTEROL, TAULIGNAN, ALEYRAC, ROCHE-SAINT-SECRET-BECONNE, MONTJOYER, LA BEGUDE-DE-MAZENC, PORTES-EN-VALDAINE, REMUZAT
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 25873
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

C’est un paysage entre collines et montagnes abruptes, où la Provence s’annonce : champs de lavande, oliveraies et vergers côtoient vignes et prairies, entre hameaux et villages tantôt préservés, tantôt délaissés, entre falaises, temples protestants et ruisseaux verdoyants.C’est un paysage olfactif : des distilleries émanent les odeurs d’essence de thym et de lavande, des forêts de conifères sur les pentes, celles de la résine, des berges des ruisseaux et rivières tortueux, celles de l’humidité porteuse de vie.On y trouve toutes les couleurs de la Drôme provençale : verdoyance des feuillus en été, rougeoiement des vignes en automne, beige clair des roches et des épais murs des fermes en hiver, lignes violacées des lavandes au printemps.Accrochés aux pentes douces ou sur les lignes de crêtes, les hameaux et villages sont un havre pour un tourisme rural en recherche de paysages préservés, dépaysants ou tranquilles, d’artisanat traditionnel, de randonnées sportives ou familiales ou d’étapes reposantes. Alors que le relief se fait plus doux, aux alentours de Dieulefit, capitale de la poterie depuis plus de 1 000 ans, refuge de nombreux artistes et artisans, la présence de l’homme se fait plus régulière. Comme aux alentours de Nyons, au Sud, l’Ouest, plus proche de Montélimar, voit apparaître lotissements ou maisons neuves isolées qui infléchissent la forte impression patrimoniale laissée par le reste de cette magnifique contrée.

Identification

Ce sont les crêtes et le relief qui limitent la vaste unité paysagère du pays de Roche-St-Secret, Béconne, Dieulefit, et de la montagne d’Angèle. D’une superficie de 25 873 hectares, elle est barrée par des horizons de monts parfois abrupts, et fortement marquée par son appartenance à la Drome provençale. Peu d’entrées permettent d’y accéder : la D538, qui la traverse du Nord au sud, ou la D540, d’est en Ouest, par des gorges ou des cols (depuis les vallées de l’Oule ou de l’Eygues). Le relief est boisé, entre environ 700 et 1 000 mètres, les courbes de niveaux sont régulières, mais suivent des orientations extrêmement variées. À l’Ouest, le dénivelé descend doucement vers Dieulefit, marquant une rupture vers la plaine et la vallée du Jabron, plus urbanisée et ouverte que dans le reste des paysages, où les vallées sont étroites et sinueuses, se faisant souvent gorges (Défilé de Trente Pas à l’Est).Les montagnes, peu élevées, donnent cependant une impression de sommets pointus, couverts de feuillus et conifères ou laissant entrevoir la clarté de la roche calcaire des falaises. Les rivières, nombreuses (dont le Jabron, qui prend sa source au-dessus de Dieulefit, mais aussi le Lez, la Veysanne, le ruisseau de Trente Pas et ses gorges…), marquent, par l’omniprésence de l’eau, la végétation, verdoyante, et les activités humaines, essentiellement agricoles.Les espaces agricoles sont intimistes, réduits aux micros vallons, aux replats : ils comportent quelques dizaines de parcelles à peine. Bien qu’ils représentent une portion congrue de l’espace , lavandins et chenes truffiers lui conférent une très forte spécificité. Ces espaces intimistes et soignées, presque jardinés, rythmés par des lignes culturales, contrastent avec les monts sauvages, désordonnés et vastes, qui les entourent.Le bâti y est dispersé et épars, mais plus concentré sur l’Est et la vallée du Jabron, où la modernité apparaît. Ailleurs, ce sont des fermes isolées, en pierres apparentes, délaissées ou rénovées pour le résidentiel secondaire. Elles se sont implantées en rupture de pente, en volumes multiples assemblés autour d’un cœur, en pierres calcaires et tuiles-canal dont la clarté contraste avec le vert profond de la végétation ou des cultures. Vergers, oliveraies, vignes, céréales et prairies côtoient les cultures aromatiques de lavande et de thym si caractéristiques.

Qualification

L’attrait est ici essentiellement mixte : tant agricole que touristique. Les cultures sont variées, calées sur les différences climatiques dues à l’altitude, aux adrets et aux ubacs : vergers (abricotiers, cerisiers), oliveraies, vignes, prairies, céréales, plantes aromatiques, dont la lavande, qui fait la réputation de la région. On rencontre ainsi quelques distilleries d’essence de lavande, dans des paysages pourtant souvent dénués de présence humaine.Pays de la céramique depuis 2000 ans, Dieulefit profite de l’argile locale et accueille de nombreux ateliers d’artistes, poteries et galeries d’art. Sa population peut tripler en été tant son attrait est fort, ce qui entraîne des constructions nouvelles pas toujours cohérentes avec le bâti traditionnel.Un tourisme vert de qualité s’est mis en place, avec de nombreux itinéraires de randonnée dont le chemin de Randonnée de Pays de Dieulefit, des campings offrant des bungalows qui viennent brusquer les paysages, des itinéraires touristiques (défilé des Trente Pas), des villages au bâti ancien (Poët-Laval à l’Ouest), ainsi que des hébergements chez l’habitant parfois somptueux. Nous sommes proches de la ville de Nyons, qui draine un tourisme rural avide de nature et d’authenticité. Les visiteurs y découvrent des paysages de lavande magnifiques, de gorges encaissées mystérieuses et de monts abrupts impressionnants.Quelques hameaux en ruine sont peu à peu reconquis par des touristes issus de régions allant jusqu’au Nord de l’Europe. L’habitat traditionnel y est rénové souvent avec goût. Au sud (proche de Nyons) et à l’Est (proche de Montélimar), l’attrait résidentiel se note par la présence de lotissements ou de constructions neuves peu cohérentes avec le bâti traditionnel.

Transformation

Les mutations sont cours, mais donne la sensation d’une certaine lenteur, bien que marquées au Sud (vers Nyons) et à l’Ouest (proche de Montélimar) par un habitat résidentiel principal neuf. Celui-ci ne respecte pas toujours l’implantation traditionnelle du bâti, en rupture de pente : il s’installe parfois sur des lignes de crête, en bordure des routes. Dans les vallées ouvertes, comme aux abords de Dieulefit, les constructions neuves sont dispersées, rompant avec la répartition en hameaux de l’habitat traditionnel.Quelques transformations sont également dues au tourisme : rénovation de corps de ferme et de hameaux en ruine ou implantation de bungalows et campings parfois dissimulés par des haies constituées d’essences rarement locales.La déprise agricole, lente, se note par l’enfrichement, quelques hameaux ou maisons de villages en ruine et l’urbanisation de terrains agricoles qui font perdre peu à peu le caractère rural de certains points de vue.Mais, dans l’ensemble, la répartition encore éparse du bâti laisse une impression générale naturelle et préservée.

Objectifs de qualité paysagère

La typicité et le caractère très forts du bâti patrimonial sont à mettre en valeur, notamment en évitant leur juxtaposition avec des constructions contemporaines. La répartition de l’habitat nouveau gagnerait à respecter l’implantation traditionnelle en hameaux, plutôt que de se disperser. Un petit habitat collectif pourrait être installé dans les hameaux en ruine, ce qui serait plus cohérent avec l’architecture typique de la région.L’activité artisanale de distillerie de la lavande et autres herbes aromatiques mérite d’être soutenue de façon plus dynamique.Les monts et collines à l’aspect naturel, peu ou pas bâties sont un marqueur paysager : leur conservation en boisement ou leur recolonisation agricole constitue un enjeu fort.

Pays de Rosans et haute-vallée de l’Ouvèze

38 Pays de Rosans et haute vallee de l Ouveze
Département  : Drôme
 
Communes  : MEVOUILLON, LABOREL, BALLONS, CHAUVAC, IZON-LA-BRUISSE, LAUX-MONTAUX, MONTAUBAN-SUR-L’OUVEZE, MONTGUERS, RIOMS, ROUSSIEUX, VILLEBOIS-LES-PINS, VERCLAUSE, BELLECOMBE-TARENDOL, LEMPS, MONTFERRAND-LA-FARE, LE POET-SIGILLAT, ARPAVON, BESIGNAN, MONTREAL-LES-SOURCES, SAHUNE, SAINTE-JALLE, BUIS-LES-BARONNIES, LA ROCHE-SUR-LE-BUIS, LA ROCHETTE-DU-BUIS, SAINT-AUBAN-SUR-L’OUVEZE, SAINTE-EUPHEMIE-SUR-OUVEZE, VERCOIRAN, CURNIER, MONTAULIEU, BEAUVOISIN, ROCHEBRUNE, SAINT-SAUVEUR-GOUVERNET
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 32556
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

La nature et la culture hésitent entre Alpes et Provence au Pays de Rosans et dans la haute-vallée de l’Ouvèze, à l’image de sa situation, aux confins de Rhône-Alpes et aux abords de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Le paysage est donc hésitant : chaque versant, chaque orientation engendre des compositions originales et chaque vallée est un petit monde clos, caché par le relief, comme protégé dans un cocon immuable. On ressent une impression de paradis perdu dans ces villages isolés, au milieu des champs de lavande ou des abricotiers en fleurs ou sous la fraîcheur ombragée des aulnes et saules qui bordent les ruisseaux.L’architecture, tant dans l’apparence disparate des fermes isolées, que dans le dessin rigoureux en colimaçon des villages groupés, peuvent laisser admiratifs tous les urbanistes. L’agriculture, arboricole au val de l’Ennuyé, pastorale à Laborel et au pays de Rosans, affirme sa tendance méditerranéenne dans les lignes de lavandin et de thyms dans la vallée de l’Ouvèze.Ailleurs, c’est la senteur des tilleuls, le long des routes où à l’entrée des fermes, et la forme ronde de leur houppier, qui dessinent d’autres formes.

Identification

Au nord des Baronnies, le Pays de Rosans et la haute-vallée de l’Ouvèze constituent une unité paysagère vaste (32 556 hectares), coupée en deux par la montagne de la Clavelière et hétérogène, entre le val de l’Ennuyé, à l’ ouest, clairement provençal, et à l’ est, pays de Rosans, plus alpin.Les limites du territoire sont fixées par le relief, excepté à l’est-nord-est (frontière administrative avec la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur) : serre de la Montagne et col de Soubeyrand au nord, col des Cussons à l’ouest, montagnes du Gravas, de Lirette, de Cros, de Bauvrège et de l’Hesc (col Saint-Jean) au sud.Entre ces reliefs, et de chaque côté de la montagne de la Clavelière, tous orientés est-ouest, les vallées constituent de petits mondes à part, aux horizons clos par les hauteurs, où coulent des rivières au régime torrentiel : l’Ennuyé, l’Ouvèze, le Céans, l’Armalause… Les fonds de vallées sont plats, plus ouverts que dans le sud des Baronnies. Les pentes boisées de hêtres, de pins ou de chênes selon l’orientation s’élèvent doucement vers des crêtes parfois surmontées de tourelles en ruine, ou des falaises calcaires, rappelant le lit des cours d’eau. Desertée par toute végétation, les formes érodées des marnes noires se découpent.Quand il est concentré, l’habitat est constitué par des villages en colimaçon autour d’une église ou d’un château, perchés sur des pitons ou à flanc de coteau, agrémentés de lavoirs ou de fontaines. Mais les fermes isolées sont nombreuses, tantôt restaurées ou en ruine, bordées de tilleuls ou de noyers, et marquent un paysage façonné par une agriculture variée : arboriculture, pastoralisme, cultures aromatiques…

Qualification

L’agriculture est dynamique et diversifiée au Pays de Rosans et dans la haute-vallée de l’Ouvèze.Ajustées au relief et séparées par des haies basses ou des clôtures, de petites parcelles aux formes arrondies de cultures fourragères ou fruitières (abricots rosé de Provence) côtoient des pâturages (ovins), des vignobles et des cultures aromatiques (lavandin, thym). Celles-ci sont plus présentes au sud, avec des distilleries communales et des savonneries (Saint-Auban sur l’Ouvèze).Le tourisme est essentiellement rural, mais peu prégnant, à l’image du camp de naturisme de Romegas, caché dans les pentes et le feuillage. Ce tourisme occasionne cependant la restauration d’un bâti traditionnel pittoresque, tel le cimetière et la chapelle du Poët-Sigillat situés sur un piton rocheux offrant une vue vers le sud et la vallée de l’Ennuyé.

Transformation

Le paysage est dans l’ensemble « intègre » au Pays de Rosans et dans la haute-vallée de l’Ouvèze, ce qui lui donne une qualité rare. Cependant, quelques évolutions sont à noter : - des systèmes d’irrigation avec retenue collinaires, dans les cultures d’abricotiers témoignent d’une arboriculture dynamique, tandis que la forêt gagne sur les prés dans les pentes, marquant le déclin du pastoralisme et que des champs de lavande s’enfrichent au nord ;- la revalorisation récente, après une phase d’abandon, des villages perchés et des châteaux est le fait de touristes ou d’une population locale retraitée hélas temporaire qui côtoie une population agricole ancienne

Objectifs de qualité paysagère

Il convient de préserver les qualités certaines du terroir du Pays de Rosans et de la haute-vallée de l’Ouvèze en :- valorisant la tradition des cultures basses et arboricoles, par le biais par exemple d’un label de qualité de type « Baronnies Bio » ;- s’inspirant de la qualité de certains aménagements, tels ces bancs de pierre sur une aire de repos, cet enrobé constitué de cailloux calcaires rappelant les falaises sur les routes ou le traitement de la place de Rochebrune dont la couleur s’harmonise avec les murs des habitations.Les structures paysagères sont intègres mais fragiles. Le moindre aménagement peu avoir un impact fort :-les terrassements pour les habitations nouvelles contrarient fortement le relief, — les lotissements en dehors des villages en fond de vallée sont en contradiction avec un habitat traditionnellement dispersé sur les pentes ou concentré dans des bourgs compacts ;— en revanche, les anciennes terrasses qui disparaissent sous les broussailles appellent l’entretien et la réhabilitation par de nouveaux usages.Il est important que les gestionnaires de ce terroir ait une haute conscience que « tout est là » et manifeste une haute estime pour ces lieux avant d’entreprendre tout aménagement. Il s’agit avant tout de gérer et de protéger ce patrimoine plutôt que de se lancer dans des aménagements conséquents.

Plaine de Valence et basse vallée de la Drôme jusqu’au piémont ouest du Vercors

53 Plaine de Valence et basse vallee de la Drome jusqu au piemont ouest du Vercors
Département  : Drôme
 
Communes  : GENISSIEUX, GEYSSANS, TRIORS, SAINT-BONNET-DE-CHAVAGNE, SAINT-LATTIER, HOSTUN, MARCHES, ROCHEFORT-SAMSON, SAINT-PAUL-LES-ROMANS, SAINT-HILAIRE-DU-ROSIER, ARTHEMONAY, CHATILLON-SAINT-JEAN, BARBIERES, BESAYES, CHARPEY, CHATEAUDOUBLE, PEYRUS, SAINT-VINCENT-LA-COMMANDERIE, JAILLANS, BEAUREGARD-BARET, LA BAUME-D’HOSTUN, EYMEUX, OURCHES, BARCELONNE, LA BAUME-CORNILLANE, COMBOVIN, CHABRILLAN, CREST, DIVAJEU, BEAUCHASTEL, CHARMES-SUR-RHONE, SAINT-GEORGES-LES-BAINS, VAUNAVEYS-LA-ROCHETTE, ALLEX, AMBONIL, EURRE, GRANE, PONT-DE-L’ISERE, LA ROCHE-DE-GLUN, SAINT-BARDOUX, GRANGES-LES-BEAUMONT, ALIXAN, BOURG-DE-PEAGE, CHATUZANGE-LE-GOUBET, MOURS-SAINT-EUSEBE, ROMANS-SUR-ISERE, VALENCE, BOURG-LES-VALENCE, MONTELIER, SAINT-MARCEL-LES-VALENCE, CHABEUIL, BEAUMONT-LES-VALENCE, BEAUVALLON, MALISSARD, MONTELEGER, MONTMEYRAN, MONTOISON, MONTVENDRE, UPIE, MARGES, PEYRINS, SAINT-DONAT-SUR-L’HERBASSE, CLERIEUX, BEAUMONT-MONTEUX, CHANOS-CURSON, CHATEAUNEUF-SUR-ISERE, MERCUROL, SOYONS, LA VOULTE-SUR-RHONE, ETOILE-SUR-RHONE, LIVRON-SUR-DROME, LORIOL-SUR-DROME, PORTES-LES-VALENCE, CORNAS, CHATEAUBOURG, GLUN, MAUVES, TOURNON, TAIN-L’HERMITAGE, LE POUZIN, ROMPON, SAINT-NAZAIRE-EN-ROYANS
 
Famille de paysages : Paysages marqués par de grands équipements
 
Surface (Ha) : 81455
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

L’immense Plaine de Valence et de la basse vallée de la Drôme jusqu’au piémont ouest du Vercors est toute en contrastes entre la modernité des infrastructures de transport qui la traversent (TGV, A7 et routes nationales) et le caractère encore rural de certains paysages agricoles.Entourée de reliefs bien connus, la plaine, plane en son centre, et collinaire dans ses abords, offre des vues exceptionnelles sur le Vercors et les monts d’Ardèche.De grandes fermes parsèment densément la plaine, tout autant ponctuée de villages et bourgs qui s’étendent dans les pentes ou le long des routes. La majorité des superficies reste essentiellement agricole. La plaine est creusée par les canaux et rivières qui l’irriguent et les pratiques agricoles s’y sont largement intensifiées : maisiculture, agrandissement des parcelles, remembrement, construction de hangars, irrigation par pompage). Cependant, le caractère agricole est marqué par de fortes mutations, liées au dynamisme : élargissement des routes, aménagement de contournements routiers, développement de zones d’activités artisanales ou commerciales, construction de lotissements aux abords de villages ou dans les pentes.

Identification

La Plaine de Valence et de la basse vallée de la Drôme jusqu’au piémont ouest du Vercors est une vaste plaine agricole (81 455 hectares), très fortement irriguée, à l’habitat dispersé et très dense. Ses limites sont géographiques : vallée de l’Isère au nord, ainsi que les bords des versants de la Drôme des collines, Rhône et piedmonts des monts d’Ardèche à l’ouest, début des pentes du Vercors à l’est, vallée de la Drôme au sud. Les reliefs du Vercors et de l’Ardèche caractérisent la plaine.Elle est sillonnée par de grandes infrastructures de transports : TGV avec la gare de Valence), autoroute A7 (dont trois nœuds autoroutiers), routes RN7, RN532 (pour les plus importantes).Agriculture et urbanisme se partagent un sol en mutation constante. L’unité paysagère entoure sans les intégrer trois agglomérations, Valence, la préfecture, Romans-sur-Isère et Livron-sur-Drôme, tout en subissant l’influence de villes à trois de ses angles : Tain l’Hermitage, La Voulte-sur-Rhône, Loriol et Crest. Les vignes de Tain l’Hermitage au nord-ouest, les collines de l’Herbasse au nord, les balcons des Chambards au nord-est, l’accentuation du relief et la singularisation du bâti à l’est (Vercors) et au sud (Provence) influencent les paysages aux marges de la plaine.L’agriculture omniprésente est diversifiée : céréales, arboriculture, viticulture et élevage dans les franges est. Dans la plaine, très ouverte, se succèdent sans discontinuer de monotones grandes parcelles géométriques séparées en pointillé d’arbres épars. Les fermes se signalent par des bosquets de cyprès, peupliers, ou noyers ; elles sont desservies par d’étroites routes sinueuses en étoile et en tout sens. Les rares reliefs intérieurs ainsi que ceux situés aux marges sont construits, offrant aux habitants des vues sur la plaine dissimulée par les boisements.L’extension de l’urbanisation le long des routes et aux abords des bourgs fait se côtoyer un habitat résidentiel avec une agriculture utilisant de nombreux intrants (pesticides, herbicides, engrais).

Qualification

La Plaine de Valence et de la basse vallée de la Drôme jusqu’au piémont ouest du Vercors est qualifiée de « paysage marqué par de grands équipements » à plusieurs titres :- les infrastructures de transport (TGV, autoroute, routes) sont omniprésentes ;- des lignes à haute tension, notamment au départ de Châteauneuf-sur-Isère ;- l’influence de grandes agglomérations (Valence, Romans-sur-Isère) et de bourgs en extension (Livron-sur-Drôme, Chabeuil, Beaumont-lès-Valence, Châteauneuf-sur-loire) ;- mais l’on peut aussi voir dans le type d’agriculture qui occupe le territoire de la plaine un grand aménagement en soi pour la taille des parcelles et l’intensité des pratiques (grands hangars, matériel moderne, irrigation…).C’est cette agriculture qui domine visuellement le paysage, composant un patchwork de cultures anciennes et nouvelles, et occupe 80 % des sols. Une agriculture dynamique, productive et variée : céréales, fruits, vignes, cultures hors sol… Peu de friches ou de jachère, le sol est fertile, ou fertilisé. Le réseau d’anciens fossés est remplacé par des systèmes de pompage et de goutte-à-goutte. Çà et là, quelques pratiques semblent tendre vers une agriculture raisonnée, comme l’enherbement entre les arbres fruitiers ou les vignes, qui offrent de rassurantes séquences visuelles, cependant l’activité est avant tout productiviste et entrepreneuriale. Cette orientation a d’ailleurs contribué à créer les infrastructures de transport, de transformation et de vente nécessaires à son développement.Dans ce contexte, le patrimoine bâti ou naturel est peu prégnant. Quelques effets de portes marquant le basculement du Vercors vers la plaine à l’est sont cependant à signaler, à Rochefort-Samson, Barbières et Beauregard-Baret, ainsi que de rares villages perchés (Marches au nord, Upie au sud).

Transformation

L’agriculture, principal acteur de la Plaine de Valence et de la basse vallée de la Drôme jusqu’au piémont ouest du Vercors n’est pas menacée, excepté sur les premiers coteaux du Vercors (abandon de l’élevage avicole à l’est et au sud). Mais ne contribue-t-elle, par sa productivité, aux mutations que subit le territoire ?Les zones de transformation agroalimentaire attirent d’autres activités commerciales, liées ou non à la vente de produits agricoles, le long des axes routiers entre les villages, menaçant de créer à terme un continuum urbanisé (entre Bourg-lès-Valence et la gare TGV par exemple). Celui-ci, composé d’une frange étroite de constructions industrielles ou artisanales, de type « boîte à chaussures », crée une barrière avec la plaine. Autre conséquence de ce dynamisme agricole, la zone d’activité horticole Les Teppes a été créée au sud de Romans, faisant émerger au milieu de la plaine un lycée agricole, des serres et de grandes parcelles encore vierges.Corollaire de cette activité et renforcée par la présence des grands centres urbains et pôles d’emploi de Valence et Romans, l’urbanisation s’étend également le long des routes, les lotissements fleurissent aux abords des villages, les pentes des reliefs périphériques se construisent sans cohérence. Il en résulte un besoin de transport engendrant l’élargissement des routes ou le contournement des bourgs. Celui de Romans contourne à plus d’un kilomètre l’agglomération, créant un tissu interstitiel encore occupé par des champs, mais qui ne manquera pas d’attirer des constructions résidentielles.Autre activité non moins modificatrice des paysages, les carrières sur les pentes du Vercors remodèlent durablement la zone de contact entre les falaises et la plaine collinaire, même après une « remise en état » de fin d’exploitation.Etonnante, une immense digue enherbée construite au nord, en aval de Peyrins, semble démesurée par rapport au cours d’eau, la Savasse, dont elle est sensée contenir les débordements.

Objectifs de qualité paysagère

Urbanisation et intensification agricole doivent être contenus dans la Plaine de Valence et la basse vallée de la Drôme jusqu’au piémont ouest du Vercors, au risque de créer un continuum urbanisé aux abords de cultures nécessitant de plus en plus d’intrants et d’irrigation, menaçant la ressource en eau à la fois dans sa qualité et sa quantité.Quelques recommandations :- les zones d’activités, telle celle de la gare TGV de Valence, gagneraient à optimiser l’usage de la ressource foncière : des bâtiments paradoxalement labellisés « Haute Qualité Environnementale » y sont posés, sans cohérence, et sans que leurs abords soient traités avec autant de considération environnementale ;- les alignements de platanes au bord des routes sont à préserver, voire à recréer ;- l’habitat dans les pentes devrait s’adapter à la progression du relief, en s’inspirant de la pente dans ses lignes et ses volumes ;- la bande interstitielle entre Romans et son contournement doit rester agricole, par la mise en place d’une politique de maîtrise foncière forte ;- le classement en site de Tain-l’Hermitage devrait s’accompagner de mesures concrètes de protection et de valorisation des abords, - souvent caractérisés par de nouveaux aménagements de type giratoire, engendrant, à court terme, de la « décoration » qui dessert la valeur culturelle des sites et, à moyen terme, du mitage et de l’étalement urbain, les itinéraires d’approche du Vercors devraient faire l’objet de réflexions spécifiques, notamment dans la valorisation des séquences de transition entre plaine et montagne ;- l’agriculture pourrait s’orienter vers la qualité, en favorisant des circuits courts ;- base de l’économie de la plaine, l’eau (rivières et canaux) pourrait faire l’objet d’une valorisation sous la forme de chemins de randonnée ou de réseaux de circulation douce (présents à l’est de Valence) ;- la hiérarchie du réseau routier est à conserver en limitant les élargissements au strict nécessaire et valorisant les petites routes comme vecteur de reconsidération des atouts paysagers de la plaine.Quelques encouragements :- au sud (Hostein), la co-utilisation de l’espace rural en arboriculture et élevage (des moutons paissent sous les noyers) est trop rare en France pour ne pas être signalée, et préservée ;- au nord (Châteauneuf sur Isère), le risque d’érosion entraîne l’intéressante réalisation de murets en galets de l’Isère, également utilisés pour la construction de clôtures de lotissements.

Plaine des Adrans

01 Plaine des Adrans
Département  : Drôme
 
Communes  : PUY-SAINT-MARTIN, SOYANS, DIEULEFIT, EYZAHUT, FELINES-SUR-RIMANDOULE, LE POET-LAVAL, PONT-DE-BARRET, ROCHEBAUDIN, SALETTES, SOUSPIERRE, LA BEGUDE-DE-MAZENC, MONTBOUCHER-SUR-JABRON, PORTES-EN-VALDAINE, PUYGIRON, SAINT-GERVAIS-SUR-ROUBION, SAINT-MARCEL-LES-SAUZET, SAUZET, LA TOUCHE, ROYNAC, CLEON-D’ANDRAN, LA LAUPIE, MARSANNE, MIRMANDE, LA ROCHE-SUR-GRANE, MANAS, CHAROLS, LA BATIE-ROLLAND, BONLIEU-SUR-ROUBION, CONDILLAC, ESPELUCHE, AURIPLES-LA REPARA
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 21633
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Le paysage de la plaine des Andrans est circulaire : entouré de collines boisées, il s’organise autour d’un réseau en étoile de villages perchés offrant des points de vue sur la plaine, les collines puis les montagnes environnantes (Saou, Roche-Colombe, pré-Alpes…). À la croisée des six routes menant à ces villages, Cléon d’Andran (qui tire son nom des petits bois de chênes rouvres qui parsèment la plaine), se dessine en figure centrale de ce réseau. Le village a poussé en cercles concentriques (le second était jadis un canal) autour de l’église, dont le clocher pointu forme un point de repère immanquable. Protégée à l’ouest de l’urbanisation montilienne par l’autoroute A7, la plaine ne subit que peu de pression résidentielle, d’autant qu’aucun échangeur autoroutier ne dessert le secteur (entre Valence Sud et Montélimar Nord). Non concurrencée par le bâti, l’agriculture y est dynamique et diversifiée. Les sols sont irrigués par un réseau de canaux et par le Roubion, dont le régime torrentiel nourrit abondamment la terre de ses alluvions. Cachée par une ripisylve fournie, la rivière traverse la plaine d’Est en Ouest et forme une gorge à son orient, après Pont de Barret où le tourisme est plus prégnant.Lavandin, tournesol, colza, tomates, vigne, ail, maïs, blé ou arbres fruitiers… constituent le terroir de la plaine des Andrans. De nombreux chemins ruraux mènent à de solides fermes isolées souvent agrémentées de génoises (rangées de tuiles creuses superposées remplies de mortier faisant partie du toit et en débord des murs), typiques de la Drôme provençale.

Identification

La plaine des Andrans est lisse et plane, lisible et claire, quasi circulaire, cernée par des collines boisées de chênes verts et blancs et de pins, située au nord-est de Montélimar et limitée à l’ouest par le passage de l’Autoroute A7. Les horizons sont dégagés sur les collines et montagnes lointaines, mais ils offrent toujours une succession de points d’appel : arbres, fermes, clochers des églises romanes, châteaux…Traversée par le Roubion et le Jabron d’est en ouest, cette plaine est constituée de grandes parcelles de cultures, parsemées de boisements épars et de villages. Ceux-ci forment un réseau circulaire au basculement des collines et de la plaine (Marsanne, Puy St Martin, Manas, Pont de Baret, la Bégude de Mazenc, la Batie-Rolland, Sauzet), coupé par le Roubion où se sont installés La Laupie, Bonlieu sur Roubion, St Gervais sur Roubion et Charols. Ces villages, placés en façade sur le cours d’eau, ont tous leur pont de pierre en arches. Au centre de ce cercle, à la croisée de six routes plutôt droites menant aux autres villages, Cléon d’Andran (qui tire son nom des petits bois de chênes rouvres qui parsèment la plaine), a poussé en cercles concentriques (le second était jadis un canal) autour de l’église, dont le clocher pointu forme un point de repère immanquable. Tous les villages, situés en hauteur, offrent des points de vue sur la plaine, les collines puis les montagnes environnantes (Saou, Roche-Colombe, pré-Alpes…).La logique d’organisation ne s’appuie donc pas sur les rivières, cachées par la ripisylve, mais sur ce réseau en étoile, croisé par de nombreux chemins ruraux qui mènent à de solides fermes isolées réparties sur l’ensemble de la plaine. Construites en galets ou pierres calcaires, elles sont souvent agrémentées de pignons soulignés de génoises (rangées de tuiles creuses superposées remplies de mortier faisant partie du toit et en débord des murs), typiques de la Drôme provençale.La plaine agricole est irriguée par un réseau de petits fossés issus du Roubion, dont le cours tumultueux et le régime torrentiel abreuvent régulièrement les sols. Les propriétés agricoles et viticoles sont cossues, témoignant d’une activité dynamique.

Qualification

Lavandin, tournesol, colza, tomates, vigne, ail, maïs, blé ou arbres fruitiers contribuent à la diversité du terroir de la plaine des Andrans appelée également plaine de Marsanne, dont la production de semences de céréales est une des spécificités.L’agriculture est dynamique, les terres sont riches, abreuvées par le cours du Roubion qui inonde régulièrement la plaine de ses alluvions.L’habitat résidentiel est situé aux abords des pentes, respectant l’implantation traditionnelle du bâti.Les touristes, principalement de passage vers l’intérieur de la Drôme (Saou, Dieulefit…), sont plus présents à Pont de Baret et Rochebaudin, à l’extrême Est. Ils bénéficient cependant de nombreux chemins de randonnée permettant de découvrir le patrimoine bâti, les églises romanes et les collines (itinéraire vers le Col de la Grande Limite depuis Marsanne, par exemple, où un « parcours aventure » dans les arbres a été aménagé).

Transformation

Les transformations de la plaine des Andrans sont essentiellement agraires, ce qui ne modifie pas le caractère du territoire mais sa physionomie : irrigation, agrandissement des parcelles, construction de silos ou coopératives…La pression foncière ne semble pas affecter la plaine, vraisemblablement du fait de l’autoroute A7, qui constitue comme une barrière devant l’urbanisation montilienne, et de l’absence d’échangeurs entre Valence Sud et Montélimar Nord.Peu visible, très bruyante, la ligne TGV, qui traverse la plaine de nord-est en sud-ouest, n’a pas non plus profondément modifié le paysage et les usages de la plaine. Sa situation sur l’extrémité ouest en est sans doute une des raisons. Situé sur des remblais, qui le protègent des crues, le TGV ne se signale que lors de ses passages.Au sud, quelques villages ont tendance à s’étendre vers la plaine, alors que l’implantation du bâti est traditionnellement située sur le début des pentes.

Objectifs de qualité paysagère

Le ressort qui tient l’espace de la plaine des Andrans est clairement le dynamisme agricole. Le choix d’une agriculture de qualité et raisonnée est déterminant pour un développement durable.S’il ne subit pour le moment pas de mutations, le paysage de la plaine des Andrans mérite attention, notamment en ce qui concerne le bâti. Il convient de préserver la structure des villages, en colimaçon ou à flancs de coteaux, en évitant les constructions le long des routes, et s’étalant sur la plaine. De la même façon, si des lotissements ou un habitat collectif devaient s’implanter, il faudra veiller à leur faire respecter l’architecture du bâti traditionnel, en réhabilitation de fermes isolées, par exemple, et les situer sur les débuts de pentes.La bande agricole le long de l’A7 doit être maintenue, en veillant à encourager l’activité rurale ainsi que le foncier agraire à l’ouest du territoire.Enfin, l’ancienne usine de chaux à Pont de Baret mériterait une réhabilitation ou une exploitation. Il semble que ce soit le cas puisque le bâtiment acheté par la Communauté de Communes \’Le Pays de Dieulefit\’, qui y a mis en place une pépinière d’entreprises qui permet à des artisans de s’installer en louant un local.

Plateaux de Vassieux et La Chapelle

26 Plateaux de Vassieux et La Chapelle
Département  : Drôme
 
Communes  : ECHEVIS, LA CHAPELLE-EN-VERCORS, BOUVANTE, SAINT-AGNAN-EN-VERCORS, SAINT-JULIEN-EN-QUINT, VASSIEUX-EN-VERCORS, CHAMALOC, MARIGNAC-EN-DIOIS, SAINT-LAURENT-EN-ROYANS
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 8668
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Nous voici dans un vaste plateau karstique fourrager, parfois plat, parfois tourmenté par des buttes et des dolines pierreuses, lové dans un écrin de versants boisés aux pentes souvent très abruptes. Cet effet de cuvette limite les espaces et donne une impression de sécurité, d’échelle à taille humaine, aux contours maîtrisés.Ici, le calcaire nourrit le bâti, dicte les résurgences et l’implantation de l’habitat, contraint le laboureur… dans un étrange isolement géographique. L’univers est steppique, construit par le vent et la neige.L’habitat, constitué de corps de fermes massif à plusieurs bâtiments (pierres calcaires et tuiles rondes), est aujourd’hui souvent reconverti en lieux d’hébergement touristique.Car le touriste, randonneur en été ou skieur en hiver, y a trouvé à la fois un accueil chaleureux et des espaces presque vierges, où le pastoralisme a toujours été un allié des éléments naturels.

Identification

Au cœur du Parc naturel régional du Vercors, les Plateaux de Vassieux et La Chapelle s’organisent autour d’un système agro-pastoral et touristique, suivant les contraintes de la formation géologique du plateau calcaire qui offre des paysages puissants.Entourée de massifs boisés, en dehors du passage, à l’Est, de La Chapelle en Vercors vers la vallée du Vernaison, l’unité paysagère offre de grands espaces à échelle humaine, entre 800 et 1 200 mètres d’altitude, lovés dans un cocon de montagnes protectrices : au Nord, les Rochers d’Echevis et du Guignon (environ 1 200 m) ; à l’Ouest, la Montagne de l’Arp puis la Crête des Gagères, qui culminent à plus de 1 600 m, après le Col de la Chau, jusqu’au But St Genis (1 643 m) ; au Sud, le Col de Vassieux (1 333 m) où débute la descente vers Die. Toute la façade Est est constituée par les monts boisés qui dominent du haut de leurs 1 200 à 1 600 mètres la vallée du Vernaison (Nève, Les Aires, Les Buisses), jusqu’aux Grands Goulets.Un réseau important de routes, témoin d’une activité humaine dynamique, va de villages en hameaux, toujours placés dans des zones où les habitants ont trouvé des résurgences d’eau, peu présente sur le plateau. Vassieux et La Chapelle sont deux importants bourgs, fréquentés en été comme en hiver par de nombreux touristes. Ailleurs, l’habitat, dispersé, est constitué de gros corps de fermes massif à plusieurs bâtiments (pierres calcaires et tuiles rondes), sur les débuts des pentes ou le relief, entourés de champs. Les premiers plans sont agricoles : champs, steppes pierreuses et pâturages, suivis de plusieurs plans de falaises ou montagnes boisées. La Chapelle offre même des vues sur les reliefs alpins de l’Oisans et du Dévoluy et les hautes falaises du Vercors, qui permettent de saisir les axes et la géologie des lieux

Qualification

Au sein du parc naturel régional du Vercors, les valeurs agropastorales sont rejointes par des valeurs touristiques sur les Plateaux de Vassieux et La Chapelle, qui constituent des paysages connus et reconnus du Parc Naturel Régional du Vercors.Le pastoralisme est bien présent, en témoignent les fermes souvent rénovées, mais elles le sont aussi pour offrir le gîte aux touristes. L’équilibre entre exploitation agricole, naturalité et tourisme est maintenu, les uns répondant aux besoins des autres : entretien d’espaces naturels ouverts par l’agriculture afin que le tourisme continue d’en profiter, vente des productions locales aux touristes de passage… Les équipements touristiques sont nombreux, et anciens : stations de ski de fond, chemins de randonnée pédestre et équestre (Le GTV, Grand Tour du Vercors, passe au col de la Chau, le maillage des chemins est important), gîtes et campings, sites d’escalade… La route de Combe Laval, les Gorges de la Bourne ou les Grands Goulets constituent des itinéraires routiers d’exception, vertigineux ou encaissés, elles magnifient les entrées du Vercors. Au But St Genis, au Col de Vassieux se déploient des points de vue remarquables sur les paysages alentours.

Transformation

Les mutations vers une économie touristique semblent se faire progressivement et se tournent vers le tourisme vert et l’agrotourisme. De ce fait, les grands traits du paysage sont maintenus et la transformation des fermes en gîtes ruraux ou équestres se fait dans le respect de la tradition architecturale.Cependant, les bâtiments d’accueil touristique contrastent parfois avec le bâti très homogène des villages, au cachet très sensible.À noter, la fermeture de la route des Grands Goulets, remplacée en 2008 par un tunnel, peut faire évoluer la fréquentation du site et modifie profondément le site des Baraques en Vercors, avec la construction d’un rond qui banalise les lieux et discrédite leur singulière beauté. Cet aménagement nous montre un exemple de transformations induites par une vision fonctionnaliste et purement routière d’un site si emblématique !

Objectifs de qualité paysagère

Plutôt que de se concentrer sur la fourniture d’hébergements, l’agrotourisme gagnerait à continuer à produire, en trouvant des débouchés chez ses visiteurs (tables d’hôtes mais aussi circuits de vente directe), en bénéficiant d’aides de la collectivité.Les villages doivent également faire l’objet d’une attention particulière par les architectes du PNR afin qu’ils ne s’étendent pas en étoile le long des axes routiers, conservant leur organisation en colimaçon autour des points d’appels paysagers que sont les églises, visibles de loin. La structure concentrée et massive des villages devrait pouvoir s’inscrire dans les plans locaux d’urbanisme des communes, comme objectif de qualité paysage.La charte du Parc devrait considérer l’évolution du territoire sous l’angle du paysage, qui est une entrée en matière utile aux politiques d’aménagement et de développement touristique. Le caractère exceptionnel des paysages des Plateaux de Vassieux et La Chapelle mérite un traitement exemplaire, qui en outre gagnerait à intégrer les innovations en matière d’habitat passif et de développement durable.

Rebord ouest du Vercors

02 Rebord ouest du Vercors
Département  : Drôme
 
Communes  : SAINT-NAZAIRE-EN-ROYANS, ORIOL-EN-ROYANS, ROCHECHINARD, HOSTUN, ROCHEFORT-SAMSON, LEONCEL, BARBIERES, CHATEAUDOUBLE, PEYRUS, SAINT-VINCENT-LA-COMMANDERIE, BEAUREGARD-BARET, LA BAUME-D’HOSTUN, OURCHES, BARCELONNE, LA BAUME-CORNILLANE, COMBOVIN, GIGORS-ET-LOZERON, COBONNE, VAUNAVEYS-LA-ROCHETTE, MONTVENDRE, SAINT-JEAN-EN-ROYANS
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 10182
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Le rebord ouest du Vercors, entre Saint-Nazaire-en-Royans et Crest, est la porte d’entrée du Parc Naturel Régional du Vercors. Il annonce le gigantisme du plateau, ses pentes boisées et ses falaises abruptes.Ce paysage, essentiellement naturel, est ponctué, çà et là, de fermes isolées, entourées de prés ou champs, offrant parfois des vues à couper le souffle sur la vallée du Rhône ou les falaises d’accès au plateau. Certains sites sont l’occasion pour le visiteur de ressentir une impression de « bout du monde » au moment du basculement vers la pente et la vallée. L’apparition de ces zones habitées est également une respiration dans un paysage forestier aux horizons absents. On y perçoit plus aisément la structure du paysage, constituée des champs et prés dorés, suivis des lignes nettes de la forêt sombre, puis enfin des falaises calcaires claires.Les villages, situés en bas des pentes, dans des resserrements du relief, sont des portes d’entrées, creusées par les ruisseaux, dans la forêt vers le plateau. Ils ont gardé leur caractère patrimonial et sont restaurés dans le respect de l’architecture locale.Les activités touristiques (escalade, vol libre, randonnée), sont concentrées entre Beauregard-Baret et Combovin, tandis que le nord et le sud du territoire conservent leur caractère naturel et forestier, très peu accessible et très peu fréquenté.

Identification

Le rebord ouest du Vercors est un territoire tout en longueur de 10 182 hectares, qui débute, au nord, à Saint-Nazaire-en-Royans et longe à l’ouest les limites boisées du bas des pentes du plateau jusqu’à Vaunaveys-La Rochette, au-dessus de Crest. Les limites est suivent celles du Parc Naturel Régional, le long des reliefs (Serre de Crève-Cœur, Montagne de Musan, Montagne de l’Epenet, Rochers de Treillaras) jusqu’au niveau du col des Limouches, puis les limites forestières du plateau de Chaffal, pour rejoindre à nouveau les frontières du Parc Naturel, le long de la Raye.Nous ne sommes pas encore dans les paysages emprunts de gigantisme du Vercors, mais nous en approchons. La pente est régulière, les rebords rocheux moins abrupts, mais le couvert végétal reste intense. Les villages se situent aux portes d’entrées routières (Beauregard-Baret, Barbières, Peyrus, Combovin), où le relief se resserre au bord des ruisseaux, dessinant une nette séparation entre la plaine et le plateau. À l’ouest, la rupture de pente correspond avec une rupture dans l’occupation des sols : l’agriculture est remplacée par la forêt, qui couvre 95 % des surfaces. Les rares ouvertures du paysage correspondent à des fermes isolées entourées de zones cultivées. Certaines se situent à proximité de ruptures de pentes qui offrent des vues à couper le souffle sur la vallée du Rhône. Ici, des effets d’horizon sur le ciel créent la surprise visuelle au moment où le relief bascule et rien de ce que l’on découvrira derrière n’est perçu d’ici.S’enfonçant dans la texture moutonnante des bois dans un axe ouest/est, les routes (RD101, RD68, RD732) grimpent à l’assaut des pentes en lacets parfois abrupts (certains dénivelés atteignent 500 mètres sur moins de 3 kilomètres), dans une ambiance forestière humide et fraîche, agréable en été, difficile en hiver.

Qualification

Les bois occupent prés de 95 % du rebord ouest du Vercors, jalonné de routes forestières dans un axe ouest/est en cul-de-sac lorsqu’elles ne sont pas des portes d’entrées dans le Parc. D’où le qualificatif de « paysage naturel ». Quelques carrières ont investi les falaises.L’agriculture (élevage bovin, céréales) est concentrée sur les zones peu pentues, aux bords des ruisseaux, essentiellement entre Beauregard et Combovin. Les parcelles sont de petites tailles, souvent clôturées le long des routes. Les fermes isolées occupent les rares terrains ouverts comme autant de clairières parmi les bois, dans des conditions hivernales souvent difficiles.Les villages ont conservé leur aspect patrimonial, avec leurs maisons à deux étages maximum, construites en pierres calcaires et tuiles plates, entourant une église dont le clocher sert de repère dans le paysage.Le tourisme est discret, mais présent : sites d’escalade à Barbières, début du GR93 à Peyrus, sites de vol libre à Combovin et Gaudemart (près du col des Limouches).

Transformation

Le paysage du rebord ouest du Vercors, essentiellement naturel, semble peu sujet à modifications. Il résulte néanmoins du replis du pastoralisme et de l’agriculture de montagne, aujourd’hui réduite à quelques clairières qui se comptent sur les doigts, autrefois sans doute plus étendue avec de plus nombreuses fermes. Quelques signes de modernité se notent çà et là, sans être vraiment prégnants :les villages sont réhabilités avec soin, respectant l’architecture locale ; quelques carrières défigurent certaines falaises ;quelques maisons neuves ont le mauvais goût de s’entourer de thuyas tandis que la végétation locale est essentiellement constituée de feuillus.Cependant, la transformation des fermes en résidences secondaires risque à terme de renforcer la présence forestière, du fait de l’abandon de l’entretien des prés et champs. La progression de la forêt est déjà patente en bas des pentes.

Objectifs de qualité paysagère

L’agriculture du rebord ouest du Vercors doit être encouragée, afin qu’elle préserve les ouvertures du paysage constituées par les champs et les prés.Les villages pourraient être conduits à se développer : il convient d’éviter leur étalement, en conservant leur caractère ramassé. Ainsi, à Barbières, les constructions le long de la RD101 s’étendent vers l’intérieur et rompent l’effet de porte d’entrée marquée par la naturalité des roches calcaires.Les cols, qui constituent des portes d’entrées dans le Parc Naturel Régional du Vercors, mériteraient être requalifiés, afin de magnifier les panoramas qu’ils offrent. De la même façon, les routes gagneraient à respecter les couleurs claires de la roche calcaire dans leurs revêtements, au lieu d’être goudronnées.

Val de Pontaix/Ste-Croix et combe de Die

01 Val de Pontaix Ste Croix et combe de Die
Département  : Drôme
 
Communes  : BARSAC, CHATILLON-EN-DIOIS, DIE, LAVAL-D’AIX, SAINTE-CROIX, SAINT-ROMAN, TRESCHENU-CREYERS, POYOLS, RECOUBEAU-JANSAC, RIMON-ET-SAVEL, EYGLUY-ESCOULIN, PONTAIX, SAINT-ANDEOL, VACHERES-EN-QUINT, VERCHENY, VERONNE, MONTMAUR-EN-DIOIS, CHAMALOC, AIX-EN-DIOIS, MARIGNAC-EN-DIOIS, MOLIERES-GLANDAZ, PONET-ET-SAINT-AUBAN, ROMEYER, MISCON, CHALANCON, JONCHERES, VOLVENT, AUCELON, BARNAVE, LUC-EN-DIOIS, MENGLON, MONTLAUR-EN-DIOIS, PENNES-LE-SEC, BEAUMONT-EN-DIOIS, BELLEGARDE-EN-DIOIS, BOULC
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 25524
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

La vallée de la Drôme entre Luc-en-Diois et Pontaix offre un contraste de paysages, plus marqués par le relief en amont qu’en aval, plus urbanisés et cultivés en aval qu’en amont.L’étagement du paysage y est lisible, depuis la blancheur éclatante du lit calcaire de la rivière, jusqu’aux falaises lointaines du Glandasse et du Vercors, en passant par les pentes douces occupées par la vigne, les plantes aromatiques et les villages en colimaçon, puis par la forêt sur les reliefs plus abrupts.Le lit de la rivière conduit le regard, qui bascule sur de nombreux points d’appel : cabanons de vigne, clochers d’églises, publicités pour la Clairette de Die ou des centres de Canoë kayak… Avant de s’arrêter sur les reliefs boisés.L’activité touristique prend le pas sur une agriculture qui reste cependant dynamique (avec l’appellation Clairette de Die) dans ce territoire-porte d’accès au Vercors. Un habitat secondaire de grande qualité se construit sur les ruines d’anciens châteaux protestants ou fermes traditionnelles, qui permet au paysage de conserver son caractère rural, bien qu’il repose sur une occupation de plus en plus temporaire. Le maintien de l’activité agricole permettrait de conserver à la fois une ouverture des espaces, que la forêt pourrait à terme boucher, et une pérennisation des services (écoles, bureaux de poste…).

Identification

Le Val de Pontaix/Ste-Croix et de la combe de Die épouse le parcours de la Drôme entre Luc en Diois et Pontaix, en suivant les limites d’un relief marqué : Montagnes de Praloureau et d’Aucelon, Serre Chauvière, Montagne de Beaufain, Crête du Grand Barry, Montagnes de Desse, de Baise, de Bret et de l’Abel… Le relief se creuse, souvent sous la forme de gorges, le long des vallées adjacentes : la Sure au-dessus de Ste-Croix, les ruisseaux de Marignac, Comane et Meyrosse au-dessus de Die, le Bez à Chatillon-en-Diois…Les villages, qui ont préservé leur structure en colimaçon et leur architecture traditionnelle, souvent restaurée, se situent à mi-pente, loin des zones inondables (hormis Pontaix, plus proche du cours de la Drôme), au-dessus des terres cultivées (vignes, cultures aromatiques, vergers). Ramassés sur eux-mêmes, ils offrent une ombre salutaire dans une ambiance provençale parfois aride. Les rues sont étroites, souvent traversées de venelles (les « viols ») qui relient des maisons à deux étages dont le rez-de-chaussée était occupé anciennement par des granges.La rivière se cache derrière une ripisylve fournie, offrant peu d’accès, hormis aux alentours des ponts, où le blanc éclatant des galets calcaires contraste avec le vert sombre de la végétation. La forêt occupe les pentes, à la suite des vignes, puis les falaises abruptes prennent le relais. Le lit de la rivière, plus chahuté qu’en aval, et les montagnes, qui dépassent souvent les 1 000 mètres d’altitude, offrent un contraste saisissant que des points d’appels dans la plaine viennent contrebalancer : cabanons de vigne, cimetières bordés de murets calcaires au milieu des champs, clochers d’églises…La Montagne du Glandasse, au loin, appelle souvent le regard.

Qualification

Le Val de Pontaix/Ste-Croix et la combe de Die bénéficient d’un caractère rural patrimonial très marqué, par la présence des vignes (appellation Clairette de Die) et des plantes aromatiques (lavandin, thym), rejoint aujourd’hui par une fonction touristique en développement.Le territoire offre de nombreux accès aux contreforts du Vercors, tout proche, et ses chemins de randonnée, présents également dans les massifs forestiers (dans les Forêts de Justin, de St-Genix, du Claps ou du Glandasse). Pour accueillir les touristes, de nombreux campings, gîtes d’étape ou fermes auberges se sont installés le long des rivières ou aux abords des villages.Le caractère des villages et des hameaux est conservé grâce à la rénovation des fermes par des touristes venus du nord de l’Europe (Pays-Bas, Grande-Bretagne) en habitat secondaire, hélas occupés seulement pendant l’été.

Transformation

Le Val de Pontaix/Ste-Croix et de la combe de Die est plutôt intègre visuellement, bien qu’en proie à de profondes mutations sociales. Les transformations se situent essentiellement autour de Die, où l’urbanisation progresse aux abords du cours de la Drôme, en contradiction avec l’occupation traditionnelle, qui donne la priorité aux cultures dans la plaine, et concentre l’habitat sur les pentes. Le long de la RD93, des services et bâtiments industriels s’installent : une tendance à surveiller. L’entrée de Die est déjà largement banalisée et inintéressante en matière de paysage car semblable à toute autre.La transformation de l’habitat permanent agricole en résidences secondaires, qui bénéficie en général de rénovations de grande qualité par des touristes venus du Nord de l’Europe, est à saluer du point de vue patrimonial, mais pose la question de la permanence de l’entretien des terres et des services (l ‘hôpital de Die est en voie de fermeture, par exemple).

Objectifs de qualité paysagère

Le Val de Pontaix/Ste-Croix et la combe de Die devrait réfléchir à deux signes de transformation, qui, à terme, peuvent changer son caractère rural patrimonial en :- limitant l’installation des services de long de la voirie notamment la RD93 afin de respecter les structures paysagères patrimoniales ;- encourageant le maintien de l’activité agricole, garante de l’entretien de paysages ouverts et d’un dynamisme qui dépasse la saison estivale ;- en insistant sur le nécessaire maintien de la ligne de chemin de fer, et du réseau départemental des cars de desserte, plutôt que sur l’élargissement incessant des accès routiers pour les calibrer à une demande touristique sans cesse croissante.

Val de Quint

Département  : Drôme
 
Communes  : SAINT-JULIEN-EN-QUINT, DIE, EYGLUY-ESCOULIN, OMBLEZE, PONTAIX, SAINT-ANDEOL, VACHERES-EN-QUINT, VASSIEUX-EN-VERCORS, CHAMALOC, MARIGNAC-EN-DIOIS, PONET-ET-SAINT-AUBAN, BOUVANTE
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 8225
 
Carte(s) IGN : 3137 OT - 3136 ET

Impression générale

Clos, retiré de l’agitation passagère ou vacancière de la Drome toute proche, le Val de Quint se rejoint par une cluse étroite. Caché derrière un écrin de montagnes et falaises souvent abruptes et dépassant parfois les 1 500 mètres d’altitude, c’est un val du Vercors préservé, lové au centre d’une forêt dense qui offre un cadre exceptionnel aux habitants installés non loin des rivières Sure et Marignac. L’on s’y sent comme protégé par la forteresse des montagnes alentours.Dans ce paysage d’élevage de moyenne altitude (300 à 1 000 mètres d’altitude), chaque chemin et route mène à une ferme et s’y arrête souvent, au pied de reliefs aux fortes pentes boisées. Les couleurs sont vives et variées : fermes aux couleurs de la pierre calcaire surmontées de toits de tuiles roses, entourées du violet des champs de lavande, de soucis oranges ou de prés jaunes ou vert clair, délimités par des haies basses vert sombre. Le regard poursuit son émerveillement vers les pentes boisées, surmontées de rochers ocres et blancs, qui rappellent à la fois les couleurs des bâtisses et du lit des rivières.

Identification

Le Val de Quint, du nom de la forêt qui occupe toute sa partie nord, est traversé du Nord au Sud, par la rivière Sure puis le Marignac, qui se jetteront dans la Drôme entre Ste Croix et Die passant par une cluse. Il est lové dans un écrin de montagnes ce qui procure la sensation forte d’être toujours encadré, entouré : - au Nord, la forêt domaniale de Quint et ses falaises gigantesques (de 400 à 600 mètres de haut), qui forment une barrière naturelle avec le plateau de Font d’Urle ;- à l’Ouest, la Montagne d’Ambel (entre 1 400 et 1 500 mètres d’altitude), puis, après la Tête de Dame, la Montagne des Teulières (1 200 m) ;- au Sud, la Montagne de Desse, après un décrochement vers la Serre de l’Echarrène (limites du Parc Naturel du Vercors), St Etienne, St Andéol et Vachères en Quint ;- à l’Est, les rochers qui mènent au But St Genix (1 643 m), puis le Col de Vassieux et la Serre de l’Adret, qui dominent la Forêt de St Genix et Marignac en Diois.Il constitue un paysage de moyenne montagne (300 à 1 000 m) à l’étagement intact. Sa structure paysagère est très lisible car axée sur la rivière et étagée (rivière, champs, jardins, fermes, prés, bois, éboulis, falaises), elle finit sur un cirque. Les contours du Val de Quint sont boisés : feuillus puis conifères, selon l’altitude, et fortement marqués par des à pics rocheux calcaires, quelle que soit la direction dans laquelle se porte le regard. Il y a toujours une fin dans ce paysage, un bout dans cet espace : on y va et l’on en revient, on n’y fait pas que passer. L’activité agricole (élevage, polyculture, plantes aromatiques), se concentre sur les replats de la vallée, le long des rivières (la Sure et le Marignac), alimentées par des ruisseaux coulant de tous les fronts rocheux alentour.Les villages (St Julien, St Etienne, St Andéol, Vachères, Marignac) sont tous situés en remontée des pentes, offrant des vues souvent imprenables, à proximité de sources d’eau. L’habitat isolé, disséminé sur l’ensemble des terres, est parfois caché par la ripisylve, et souvent entouré d’arbres. Il est constitué de grands corps de fermes aux toitures diversement orientées, souvent rénovées ou en cours de réhabilitation, toujours proche d’un point d’eau rendu visible par un lavoir, ou une fontaine.

Qualification

Le Val de Quint offre un paysage qui semble résister au tourisme par le dynamisme de son agriculture et par sa difficulté d’accès : une valeur rare, dans le Vercors.Élevage, vergers (noyers) et cultures aromatiques (lavande, soucis) occupent les replats du Val ainsi que le début des pentes. Les prés et les champs environnent des fermes au caractère patrimonial fort, souvent restaurées, parfois en gîtes ruraux ou communaux. Les plantes aromatiques sont exploitées dans la distillerie de Marignac, offrant un débouché local aux productions.Malgré la proximité de la ville de Die, le tourisme est curieusement limité à un camping à St Julien, un centre de vacances à Marignac, quelques gîtes isolés. Aucun chemin de randonnée n’est proposé aux visiteurs, qui s’installent dans des résidences secondaires (rénovation d’anciens corps de fermes). Il s’agit d’un tourisme contemplatif, qui a de quoi contempler. À noter, à St Julien, l’originale transformation d’une ancienne église en gîte communal.

Transformation

Tous les ingrédients sont ici réunis pour un tourisme de qualité, limité en capacité d’accueil, basé sur une agriculture de terroir. Mais les marques de transformation – rares – sont plutôt dues à une très légère déprise agricole (champs de lavande à l’abandon, embroussaillement, avancée de la forêt sur quelques pentes) qu’au développement du tourisme.Cependant, celui-ci se note dans la réhabilitation magnifiquement réalisée de quelques fermes en gîtes ou résidences secondaires ou à l’originale installation d’un gîte communal dans une ancienne église à St Julien.Le traitement paysager du Col de la Croix, à l’Est de St Julien aurait pu s’effectuer plus en accord avec la préservation du patrimoine, qui est le fait, pour le moment de l’ensemble du territoire.

Objectifs de qualité paysagère

Les difficultés d’accès, l’étroitesse des routes, les longs contournements générés par les cols sont le principal garant de l’intégrité paysagère du Val de Quint. Les projets routiers sont par conséquent les premiers sur lesquels une forte attention est à porter pour garder le génie du lieu. Les équipements et la sécurisation de la route au niveau de la cluse devraient faire l’objet d’une intégration harmonieuse notamment dans l’utilisation de parapets et murets de pierres.Les transformations étant plutôt à venir du côté de l’activité touristique, l’objectif sera de conserver la valeur rurale et agraire de ses terres, en encourageant le maintien de l’activité agricole par des aides appropriées et l’organisation de circuits de vente.Dans le même sens, les constructions nouvelles seront à surveiller afin de conserver le fragile équilibre entre agriculture et tourisme qui donne aux paysages du Val de Quint son originalité. Les constructions sur les fonds plats sont en totale contradiction avec la structure paysagère ancestrale du bâti : il convient de poursuivre en ce sens.

Vallée de Chateauneuf-de-Bordette et sillon de l’Aygues

01 Vallee de Chateauneuf de Bordette et sillon de l Aygues
Département  : Drôme
 
Communes  : REMUZAT, VERCLAUSE, BELLECOMBE-TARENDOL, LEMPS, VILLEPERDRIX, LE POET-SIGILLAT, ARPAVON, MONTREAL-LES-SOURCES, SAHUNE, SAINT-MAY, AUBRES, CONDORCET, CURNIER, EYROLES, MONTAULIEU, LES PILLES, SAINT-FERREOL-TRENTE-PAS, NYONS, BENIVAY-OLLON, CHATEAUNEUF-DE-BORDETTE, MIRABEL-AUX-BARONNIES, PIEGON, ROCHEBRUNE, CHAUDEBONNE, PELONNE
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 12163
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

La Vallée de Châteauneuf-de-Bordette et le sillon de l’Eygues semblent un havre de paix et de quiétude, à l’écart des agglomérations et des activités intenses de la vallée du Rhône. Elle offre à la fois un vallon profond, aux paysages escarpés, entre collines et montagnes, et des ouvertures sur l’horizon, à peine coupé au loin par les pré Alpes du Sud. Le relief, omniprésent, est ponctué de cultures fruitières et d’oliveraies quand il est doux, et de bois épars aux essences méditerranéennes, de falaises abruptes ou de gorges sinueuses, quand il se fait montagneux. Nous sommes aux confins de Rhône-Alpes : le paysage, marqué par le soleil et la pluie, est méditerranéen, tout comme l’habitat, de plus en plus éparse et discret, au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans la vallée, vers l’Est et les Alpes. Les villages sont tantôt situés sur les pentes au bord de la rivière, près de la ressource en eau et des vignobles. Tantôt, ils se cachent derrière des pitons rocheux, à l’abri des regards, témoins de l’histoire protestante de la région. L’habitat est essentiellement ancien (toits de tuiles et épais murs de pierres), intégré harmonieusement dans le paysage, ponctué çà et là de très rares lotissements en construction.La végétation, extrêmement variée, qu’elle soit naturelle ou cultivée, donne à l’ensemble des sites une diversité de couleurs et de matières que la roche calcaire agrémente de sa clarté.

Identification

L’unité paysagère de la vallée de Châteauneuf-de-Bordette et du sillon de l’Eygues suit la vallée sinueuse de la rivière Eygues, en arc de cercle, depuis Châteauneuf-de-Bordette, au sud, jusqu’à Verclause, à l’Est, en passant par Curnier, Sahune, Villeperdrix (au nord) et Remuzat, le long de la Départementale 94. La rivière chemine dans un lit calcaire à 200 mètres d’altitude environ, qu’elle entaille, le long de pentes boisées de feuillus ou persistants, chênes blancs, pins sylvestres et buis. Elle y trace des courbes tortueuses, se cogne à la dureté des calcaires, et dévie son cours, si bien que le sillon de l’Eygues ne s’apprenhende jamais en totalité mais par séquences. Elle procure ainsi une variété d’ambiances, hésitant et alternant entre gorges et vallée.De nombreux cours d’eau, asséchés en période estivale, rejoignent l’Eygues et crée des vallons transverses. Les figures d’érosion par l’eau et le ravinement laissent leurs traces chaotiques sur les marnes noires, ou dénude les calcaires. Rejoignant un village perché, souvent caché au regard du conducteur, de petites routes transversales, en cul-de-sac, se transforment souvent en pistes de chasse ou forestières. Seules ces pistes, souvent très longues et visibles de loin, permettent d’accéder au relief, tantôt escarpé et ras, tantôt peuplé de pins sylvestres. Les villages sont situés stratégiquement près de la ressource en eau : fontaines et lavoirs anciens, grandes bâtisses provençales aux pierres apparentes ou crépies, apparaissent au bout de rues étroites et biscornues.Le long de l’Eygues, la ripisylve est souvent constituée de peupliers. Elle est suivie de vignobles puis, sur le début des pentes, d’oliveraies sur les versants sud, et de cultures fruitières (cerisiers, abricotiers) sur les versants nord. Ces petites parcelles de cultures pérennes structurent, par leurs lignes paralléles, le paysage, disséminées dès que le relief est peu escarpé. Aucune maison ne s’est construite dans le lit majeur : l’habitat, peu dense, apparaît sur le début des pentes, résistant ainsi aux inondations, à l’interface du relief, et offrant aux habitants des vues souvent imprenables sur le versant opposé.

Qualification

Nous sommes sur un territoire très peu densément peuplé, loin des grands axes et agglomérations. Cette apparente tranquillité, masque à peine une activité agricole dynamique et un tourisme rural de qualité. Les vignobles, oliveraies et cultures fruitières sont ponctués d’une production ancestrale tisanière réputée, faisant de tilleuls centenaires des marqueurs ponctuels du paysage. Le tourisme, peu intrusif, se distingue par des maisons d’hôtes discrètes, des aménagements routiers parfaitement intégrés ou la « Route de l’Olivier » signalée de panneaux informatifs tout aussi harmonieux. Au bout de la vallée, lorsqu’elle se fait gorge, la D94 met à disposition du voyageur de petites aires de repos chaque fois que le vallon offre un peu de largeur. Ici, les aménagements poussent à la lenteur et à la contemplation, en totale harmonie avec le paysage.

Transformation

Rares sont les marques d’une transformation notable de la vallée. Les signes de changement sont ténus et très peu perceptibles. Pourtant, ils ont été conséquents, le déclin de l’agriculture et du pastoralisme à entraîner le délaissement de nombreuses pentes. En poussant l’exploration pédestre, l’on découvre des terrasses exposées sud anciennement exploitées. Les lieux ont été moins boisés qu’ils ne le sont aujourd’hui.Quelques constructions, au sud, laissent à penser à une urbanisation discrète, non loin de la ville de Nyons. Mais elle ne s’enfonce pas plus loin dans le territoire. L’agriculture, diversifiée, est présente là où le relief le permet, et de nouvelles plantations sont observées.La modernisation de la route, notamment dans le sillon de l’Eygues, ne nuit en aucun cas à l’harmonie des lieux. Encouragé par ces équipements, le tourisme ne semble pas non plus se développer à outrance, mais il pourrait, à terme, faire évoluer le prix du foncier.

Objectifs de qualité paysagère

La vallée offre plus une leçon qu’elle n’en nécessite. Les ressources, peu nombreuses, sont parfaitement exploitées, sans outrance. L’activité touristique, certes saisonnière, semble permettre la restauration des villages, dynamiques tout au long de l’année, et la préservation du patrimoine. Les cultures, variées, agrémentent un paysage dont l’impression générale reste naturelle.Le projet de parc naturel régional des Baronnies devra faire une place conséquente aux paysages remarquables au travers de la charte de parc.

Vallée de la Drôme entre Crest et et Saillans, et bassins d’Aurel/Vercheny et d’Espenel

39 Vallee de la Drome entre Crest et et Saillans et bassins d Aurel Vercheny et d Espenel
Département  : Drôme
 
Communes  : BARSAC, DIE, SAINTE-CROIX, RIMON-ET-SAVEL, SAINT-BENOIT-EN-DIOIS, LA CHAUDIERE, AUBENASSON, CHASTEL-ARNAUD, ESPENEL, SAINT-SAUVEUR-EN-DIOIS, SAOU, SAILLANS, PONTAIX, SUZE, VERCHENY, VERONNE, COBONNE, CREST, DIVAJEU, SOYANS, MONTMAUR-EN-DIOIS, AIX-EN-DIOIS, AOUSTE-SUR-SYE, MIRABEL-ET-BLACONS, PIEGROS-LA-CLASTRE, AUREL
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 17479
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

La Vallée de la Drôme entre Crest et Saillans, et les bassins d’Aurel, Vercheny et d’Espenel sont très fréquentés, très structurés par la fonction de liaison Est/Ouest, bénéficiant d’importantes infrastructures le long de la Drôme (RD93, chemin de fer). Elle n’en reste pas moins attractive avec ses coteaux vallonnés boisés, l’arrière-plan dominant de la Forêt de Saou et les ouvertures visuelles dans le cours sinueux de la Drôme.Les contrastes sont forts, entre le lit calcaire éblouissant de la rivière, la plaine cultivée de tournesols, les coteaux plantés de vignes symétriques, les villages en surplomb structurés en colimaçon, et les montagnes boisées aux falaises grises abruptes.Tourisme et agriculture se disputent l’espace, entre vignoble et campings, mais ils sont rejoints par des constructions commerciales et industrielles, le long de la RD93, qui profite des infrastructures présentes, et de la proximité de la vallée du Rhône. Mais qui risque, à terme, de mettre à mal le caractère pittoresque des lieux, si une intervention publique ne vient pas contrecarrer la tendance.

Identification

La Vallée de la Drôme entre Crest et Saillans, et les bassins d’Aurel, Vercheny et d’Espenel (17 479 hectares) longe le cours de la Drôme le long de la côtière au Nord jusqu’au resserrement de Pontaix. Côté Est, il est limité par les reliefs qui le séparent de la combe de Die voisine (But de Toul, Grand Viopis, Montagne de Beaufain, Serre Chauvière). Il englobe également le bassin de l’Espenel jusqu’au Synclinal de Saou, qui font ses limites Sud.C’est une vallée active, marquée par la présence de la RD93 (qui relie l’A7 à Die) et du chemin de fer (Valence-Die-Gap) et des villages qui longent la rivière, à distance respectueuse, étant donné son régime parfois torrentiel, même en été. La plaine est viticole, agricole (tournesols, blé, prairies et cultures aromatiques) et dénuée de bâti, en dehors des cabanons et fermes (parfois abandonnés ou restaurés en résidences secondaires) et de quelques bâtiments industriels aux abords de Crest.Les structure paysagère est régulière et symétrique, depuis le cours de la rivière, marquée par la blancheur du lit calcaire, le vis à vis des coteaux cultivés de vignes et les montagnes boisées, avec un arrière-plan omniprésent : le Synclinal de Saou, qui culmine à plus de 1 500 mètres d’altitude aux Trois Becs à l’Est. Autres points d’appel du regard non moins marquants, la tour de Crest, la Serre Chauvière et la montagne qui domine le bassin d’Espenel.Sur les coteaux, les villages et les hameaux sont plantés sur des pitons rocheux (St-Sauveur, Chastel-Arnaud, Mirabel, Espenel, Aurel, Vercheny…), structurés en colimaçon, avec de nombreux murets de pierres faisant belvédères vers le Sud et notamment la montagne de Saou. Des fermes isolées et même quelques hameaux entiers sont restaurés avec goût, notamment par des touristes venus du Nord de l’Europe.

Qualification

La Vallée de la Drôme entre Crest et Saillans, et les bassins d’Aurel, Vercheny et d’Espenel offrent une diversité d’activités humaines, selon que l’on se situe en amont ou en aval de Saillans. La présence de Crest, à l’Ouest, et la proximité de l’A7 (18 kilomètres) favorisent les services et l’activité industrielle ainsi qu’un habitat, sous forme de lotissements, dans la plaine. En cours de banalisation à l’Ouest, le caractère rural patrimonial est plus prégnant à l’Est, avec des cultures plus diversifiées, un habitat plus dispersé sous forme de fermes isolées, restaurées ou non.Mais, comme l’agriculture (vignes, tournesols, cultures aromatiques…), le tourisme vert (randonnée pédestre et équestre, gîtes, résidences secondaires, campings…) est présent partout, avec un maillage de chemins de randonnées important sur les pentes, et de nombreuses plages et centres de Canoë kayak au bord de la Drôme. Le Synclinal de Saou accueille également plusieurs sites d’escalade (aux Trois Becs et au Pas de Lauzin).D’importantes caves de dégustation et de vente de la Clairette de Die sont délocalisées : leur village perché, elles sont venues s’installer le long de la très passante RD93, ce qui évite aux touristes de se déplacer vers les exploitations, mais vide également les villages d’une fréquentation qui pourrait les dynamiser.

Transformation

Les transformations sont nombreuses dans ce paysage agraire, qui voit sa structure paysagère se déplacer vers le bas, au risque de perdre son identité :- la plaine est envahie de zones artisanales et commerciales, là où les cultures prédominaient ; elle est souvent étouffée par sa propre circulation ;- de nombreux cabanons de vignes sont à l’abandon ; ou bien revêtent un usage résidentiel ;- les maisons neuves et lotissements fleurissent également dans la plaine, tandis que le bâti traditionnel sur les coteaux est rénové, certes avec goût, mais par une population qui n’est présente que l’été ;- les villages perdent de leur dynamisme, du fait du déplacement de l’activité, même estivale, vers la plaine.

Objectifs de qualité paysagère

Les enjeux de reconversion ou de développement de la Vallée de la Drôme entre Crest et Saillans, et des bassins d’Aurel, Vercheny et d’Espenel sont conditionnés par une intervention publique sur le paysage afin de rééquilibrer les tendances. Les logiques qui sont à l’œuvre ici sont semblables à celles de la vallée du Rhône toute proche, à une moindre échelle bien évidemment, dans un cadre exceptionnel soit, mais de ce fait, cette tendance est encore plus dommageable qu’ici que là-bas.Il convient bien d’appuyer le tourisme sur son caractère agraire initial et de raisonner les élans d’une modernité vorace en foncier agricole. Aussi, les objectifs de qualité paysagère pourraient-elles prendre les orientations suivantes :- maintenir de larges coupures d’urbanisation entre les communes, et encadrer la longueur des zones (commerciales ou industrielles ) à l’entrée des bourgs ;- maintenir les cultures dans la plaine et y limiter les constructions neuves au strict nécessaire ; les zones de protection agricole des plans locaux d’urbanisme ont tout leur sens ici ;- privilégier les constructions sur les coteaux, en s’appuyant sur la structure des hameaux ou des fermes, qui peut répondre à une demande d’habitat semi collectif ;- redonner une dynamique aux villages en encourageant la vente de produits locaux (Picodon, Clairette de Die).Le village de Pontaix, avec son originale situation en bord de rivière, nécessite une valorisation, même une requalification. On y devine par son fleurissement un souci d’embellissement et une gêne à être réduite à une fonction de goulet d’étranglement routier. La RD93 passe au centre-bourg, où les maisons sont construites sur le flanc des berges de la Drôme, comme le sont aussi les maisons suspendues de Pont-en-Royans. L’installation d’aires de stationnement, absentes aujourd’hui, permettrait aux touristes de s’arrêter sur ce site exceptionnel et de dynamiser le village, aujourd’hui assoupi malgré le bruit de la route.

Vallée de la Vernaison

05 Vallée de la Vernaison
Département  : Drôme
 
Communes  : VILLARD-DE-LANS, RENCUREL, SAINT-MARTIN-EN-VERCORS, ECHEVIS, LA CHAPELLE-EN-VERCORS, SAINT-JULIEN-EN-VERCORS, SAINT-AGNAN-EN-VERCORS, VASSIEUX-EN-VERCORS, CHAMALOC, ROMEYER, CHATELUS
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 8136
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

La Vallée de la Vernaison est unique dans le Vercors : en contrebas des hauts plateaux, étroite et toute en longueur, quasiment en ligne droite, elle offre une vision lointaine de l’horizon montagneux, dans le cocon du relief doux d’une des rares vallées du parc. Elle offre au Vercors un de ses éléments de diversité paysagère.Ce paysage agraire pourrait être requalifié en rural patrimonial, tant le bâti a conservé ses caractéristiques, et l’histoire est présente (grotte de la Luire, notamment).Dans un axe Nord-sud lisible, la Vallée est occupée en bas par des pâturages et des champs de céréales, puis par des villages, hameaux et fermes isolées en retrait de la route, et enfin par les forêts de feuillus et conifères, sur des versants abrupts ponctués de falaises. Dense, la forêt bouche bien souvent les vues en hauteur, que seul le Col du Rousset permet d’embrasser.Le paysage offre des couleurs harmonieuses et douces, pourtant contrastées : le vert sombre et le gris clair des falaises sur les versants, le vert clair des champs, parsemés de pierres calcaires beiges, l’ocre des corps de fermes, surmontés de tuiles orangées, le vert profond de la ripisylve et des arbres d’alignement…

Identification

La configuration de la Vallée de la Vernaison est à part dans le Vercors : étroite et toute en longueur, presque en ligne droite, elle offre des perspectives intéressantes, une vision lointaine de l’horizon montagneux. Le fond plat de la vallée, occupé par l’agriculture d’élevage, se situe entre 700 et 1 000 m d’altitude.Les limites sont constituées par le relief, à l’Est comme à l’Ouest, qui culmine aux environs de 1 400 m, au bout de pentes régulières et escarpées. Les limites Sud sont constituées par la Montagne de Nève (point culminant : le But de Nève à 1 656 m), du Col de Rousset, du Pas de l’Échelette (longé par le GR93) et de la Réserve des Hauts Plateaux. Au Nord, la Balme de Renturel et l’entrée dans les Gorges de la Bourne sont lovées dans un arc de cercle montagneux autour du confluent du Vernaison et de la Bourne. Au Nord-ouest, les limites suivent la Forêt, les Rochers et le Pas de l’Allier (1 200 m), puis la ligne de crête des Rochers du Bournillon (1 115 m).Les accès à la Vallée sont limités à trois : au nord par la D103 et au sud par le Col du Rousset et la D518, ainsi que par La Chapelle, au centre ouest (D518), seul accès latéral en dehors des pistes forestières peu fréquentées et des sentiers de randonnée.Aux pieds des versants, réguliers, boisés de feuillus et de sapins et d’épicéas en altitude, la limite entre les prés et champs (céréales, orge) est souvent nette, coupée çà et là de lignes d’eau transversales marquées par une végétation plus dense, qui rejoignent le Vernaison. La rivière se fait souvent ruisseau, cachée par la ripisylve. Des alignements de tilleuls le long de la route constituent d’intéressants points d’appel du regard, ainsi que des frênes taillés en têtard, dont les feuilles servaient de fourrage entre le foin d’hiver et l’herbe de printemps. Le calcaire est omniprésent : blocs et caillasses affleurent dans les prés, pierriers et andains, tas de pierres ramassées ou assemblées en murets pour délimiter les parcelles ou longer les sentiers de transhumance, falaises dont la couleur gris clair tranche avec le vert sombre des boisements. Les villages, hameaux et fermes isolées ponctuent régulièrement le long de la route, environ tous les 500 m, surtout dans le nord du territoire : Rousset, le Passage (accès à la Grotte de la Luire), La Britière, St Agnan, St Martin, St Julien… Les fermes isolées, en retrait de la route, sont implantées au début des pentes, au bout de chemins privés. De beaux corps de fermes en pierre calcaire et toitures de tuiles, anciennes ou récemment rénovées avec goût, rompent la monotonie du paysage par leur apparition en haut de buttes.

Qualification

Entre tourisme et élevage bovin, la Vallée de la Vernaison semble trouver son équilibre. Les champs (céréales, orge…) et les prés entretiennent le début des pentes et le fond de vallée, délimités par des murets de pierres, des sentiers de transhumance clôturés ou des lignes d’eau végétalisées. L’avancée de la forêt, dont l’exploitation est dynamique, semble pour le moment contenue.Au coeur du Vercors, la Vallée offre de nombreux attraits touristiques :- le Sentier central du Parc naturel traverse la vallée d’Ouest en Est à St Agnan et offre de nombreux points de départ de randonnée (GR93 au Col de Rousset) ;- les villages abritent de nombreux campings et hébergements ;- la station de ski alpin du Super Rousset offre son lot de remontées mécaniques, parking, bâtiment d’accueil, gîte équestre, site d’envol de deltaplanes… On pratique ici un ski familial, sur pentes douces. Ces aménagements, essentiellement liés à des activités hivernales, semblent largement démesurés en été ;- la Grotte de la Luire, site classé au sud de la vallée, a servi pendant la guerre de refuge aux résistants et d’hôpital. Un panneau commémoratif à l’entrée de la Grotte, informe les visiteurs de l’importance historique des lieux ;- les fermes sont rénovées avec élégance, en résidences secondaires ou gîtes ruraux ;- le col du Rousset offre une vue vers le Diois et l’impressionnante bordure sud du Vercors.

Transformation

Les transformations, essentiellement dues au tourisme, sont discrètes et respectent en général le caractère rural ou agraire de la vallée de la Vernaison.Le résidentiel secondaire (rénovation d’anciennes fermes isolées) se développe mais en cohérence avec l’architecture traditionnelle, selon les prescriptions du Parc. On peut regretter que cet effort ne porte pas plus sur les hameaux et villages, dont certains semblent vivre un phénomène d’abandon.L’agriculture est vivante et ne semble pas subir de fortes pressions pour le moment. Sera-t-elle pérenne ?La station de ski des Roussets vivra certainement une reconversion, du fait du manque de neige que les changements climatiques ne manqueront pas d’engendrer. Cette adaptation ou reconversion constituera un enjeu fort.

Objectifs de qualité paysagère

L’objectif doit se concentrer sur la conservation du caractère agraire ou rural patrimonial de la Vallée de la Vernaison, dont le paysage est construit par l’activité humaine (pastoralisme, exploitation forestière). L’agriculture doit continuer à occuper le bord des routes et le début des versants pour contenir l’avancée de la forêt et préserver l’ouverture des horizons. L’implantation traditionnelle des fermes, en retrait du cours d’eau, doit être conservée, par l’interdiction des constructions en bord de route. Une amplification des labellisations (Fermes du Parc) permettrait d’encourager ce mouvement.Les pistes forestières doivent éviter les aménagements (goudron) pour ne pas encourager une fréquentation trop importante des versants.Le Col du Rousset mérite une reconversion : les aménagements, essentiellement liés à l’activité hivernale, sont démesurés en été et vont perdre de leur importance avec les changements climatiques. Le site gagnerait notamment à renaturaliser le revêtement de son grand parking.

Vallée du Diois de St-Nazaire-le-Désert et val d’Oule

02 Vallee du Diois de St Nazaire le Desert et val d Oule
Département  : Drôme
 
Communes  : POYOLS, RECOUBEAU-JANSAC, RIMON-ET-SAVEL, SAINT-BENOIT-EN-DIOIS, LA CHAUDIERE, BEZAUDUN-SUR-BINE, CHASTEL-ARNAUD, ESPENEL, MONTMAUR-EN-DIOIS, REMUZAT, VERCLAUSE, ARNAYON, LA CHARCE, CORNILLAC, CORNILLON-SUR-L’OULE, LA MOTTE-CHALANCON, POMMEROL, VILLEPERDRIX, CHALANCON, JONCHERES, SAINT-NAZAIRE-LE-DESERT, VOLVENT, PRADELLE, AUCELON, BARNAVE, PENNES-LE-SEC, ROTTIER, ESTABLET, GUMIANE, ROCHEFOURCHAT, LES TONILS, BRETTE, BELLEGARDE-EN-DIOIS, SAINT-MAY, CHAUDEBONNE, BOURDEAUX, BOUVIERES, AUREL
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 33784
 
Carte(s) IGN : 3139OT - 32380OT - 3138OT

Impression générale

Chahuté par le relief, sculpté par l’érosion, parsemé de champs rayés de lavande, la Vallée du Diois de Saint-Nazaire-le-Désert et le val d’Oule détiennent de singuliers atouts, hélas peu reconnus du fait du voisinage célèbre du Diois et des Baronnies.Les villages retirés, en partie réhabilités, les fermes isolées encore en activité, la terre aride au fort accent méditerranéen, les forêts de chênes blancs et la garrigue, les rivières aux eaux translucides, les routes sinueuses offrant des points de vue remarquables… Laissent espérer un avenir touristique basé sur un terroir à revitaliser.La terre y est aride, aussi l’agriculture se confine encore dans de rares replats et délaissent les pentes abruptes et arides, où quelques fermes se sont vidées laissant des ruines éparses. A l’image de cette faible densité humaine, les fermes qui subsistent sont isolées, assez distantes les unes des autres. Bien nommé « désert », le val de Saint-Nazaire recherche son identité entre une tranquillité qui peut être un atout touristique et une désuétude qui rendent la vie quotidienne et locale parfois difficile.Constituant une entité à part, le val d’Oule offre un paysage plus accueillant avec ses noyeraies, ses distilleries, ses villages perchés et ses fermes isolées en activité. Ici, le plan d’eau de Rémuzat constitue une accroche touristique forte, reconnue, qui gagnerait à recevoir le renfort d’autres attraits, que le terroir renferme certainement

Identification

L’unité paysagère de la Vallée du Diois de Saint-Nazaire-le-Désert et du val d’Oule est immense : 33 784 hectares. Elle est cernée de montagnes boisées entre 800 et 1 200 mètres : Raton, Buegue, Couspeau, Aucelon, Boutarinard, Préloubeau, Archier…et isolée par ces reliefs. Les montagnes de Longue Serre et de l’Eyriau, au sein de l’unité, la coupent en deux du nord au sud.La rivière Roanne, rejointe par l’Oule à La-Motte-Chalancon, serpente du sud au nord. Les routes (RD135 et RD61) suivent les cours d’eau. Les rares accès se situent dans des gorges ou sur des cols : au nord après Saint-Benoît, au sud (Rémuzat) et au sud-est, après la Charce. Cette domination de la géomorphologie et l’absence de sources conditionnent, avec le climat, l’occupation du sol : exploitation agricole difficile, cultures sèches, (lavande, élevage) et habitat clairsemé.La-Motte-Chalancon, Rémuzat, Saint-Nazaire-le-Désert, Saint-Benoît-en-Diois pour ne citer que les principaux sont perchés sur des crêtes en retrait des cours d’eau. Ces villages, au fort caractère patrimonial, sont rares et éloignés les uns des autres de plusieurs dizaines de kilomètres. Quelques uns semblent renaître, avec des rénovations de qualité, après avoir subi un dépeuplement dont témoignent de nombreuses habitations en ruine.Suivant un premier plan souvent constitué par le lit calcaire et les eaux bleutées des rivières, les pentes sont constituées de forêts de chênes et de garrigue, une végétation méditerranéenne sèche qui conforte l’impression d’aridité. En été, seuls les pins offrent un couvert profond dans un paysage jauni asséché par le climat. D’anciennes prairies constituent de rares trouées quand les pentes se font douces, signes d’une déprise agricole aujourd’hui avérée. Le paysage s’ouvre sensiblement au nord, après la coupure montagneuse et la fin du relief accidenté, grâce aux cols qui mènent à Saint-Nazaire-le-Désert ou Gumiane.

Qualification

Le paysage de la Vallée du Diois de Saint-Nazaire-le-Désert et du val d’Oule subit de plein fouet la désertion agricole due à la difficulté d’exploitation sur les reliefs chahutés. L’agriculture, qui persiste cependant autour de fermes isolées, dans un environnement où la nature (boisements de chênes, garrigue) reprend ses droits, n’est pas encore remplacée par un investissement touristique des lieux. Cette vocation paraît la plus appropriée compte tenu de l’aspect très naturel des lieux, des nombreux points de baignade offerts par la Roanne et des points de vue remarquables, par exemple sur le synclinal de Saou voisin.Le bâti est donc restauré par endroits, laissé à l’abandon à d’autres. Le territoire oscille, se cherche une reconnaissance, entre Diois et Baronnies, à l’image du village de Penne-le-Sec, où se côtoient maisons restaurées (dans les années 1970) et chalets de bois implantés sur les pentes signalant une tentation touristique.

Transformation

La déprise agricole est nette dans la Vallée du Diois de Saint-Nazaire-le-Désert et le val d’Oule. Elle est ancienne. Les réhabilitations des années 1970 ont permis la rénovation d’habitations dans certains villages.En devenir, ou en désuétude, ces vallées tortueuses hésitent entre nature, culture et tourisme. La végétation reprend ses droits sur les pentes et l’agriculture ne tient plus le paysage envahi par la garrigue, entraînant une augmentation du couvert végétal propice aux incendies. Le tourisme ne bénéficie pas d’un terroir clair comme le Diois ou les Baronnies.

Objectifs de qualité paysagère

La Vallée du Diois de Saint-Nazaire-le-Désert et le val d’Oule, n’étant pas affectés par la modernité, décèlent des qualités paysagères de plus en plus rares en Rhône-Alpes. Ils bénéficient d’atouts qu’il convient de mettre en valeur :- des cœurs de villages qui ont bénéficié d’une réhabilitation dans les années 1970 et qui n’ont pas besoin de beaucoup d’efforts pour être revitalisés,- un « désert » qui mérite un classement et une protection,- des villages qui mériteraient une ZPPAUP ou une inscription, ou autre reconnaissance de leur qualité patrimoniale- des terres agricoles où pourraient se réimplanter pastoralisme ou cultures aromatiques (lavande, tilleul),- des routes minimalistes (goudron gravillonné d’un aspect clair qui se fond dans le paysage) sans fossés, sans signalétique horizontale, bordées de parapets en pierre, qui contribuent à maintenir l’aspect montagneux,- des rivières (la Roanne et l’Oule) qui méritent le détour avec leurs eaux translucides et leurs berges préservées,- des panoramas dont la mise en scène (bancs, dégagements) est intéressante…Il convient de surveiller par ailleurs les enjeux éolien et photovoltaïque, car les nombreuses crêtes et la désertion des lieux combinés à un désir de reconnaissances peuvent attirer de nouvelles convoitises.

Vallée du Jabion et du Toulourenc, et plateau d’Albion

07 Vallee du Jabion et du Toulourenc et plateau d Albion
Département  : Drôme
 
Communes  : BARRET-DE-LIOURE, EYGALAYES, FERRASSIERES, LACHAU, MEVOUILLON, MONTBRUN-LES-BAINS, REILHANETTE, SEDERON, VERS-SUR-MEOUGE, VILLEFRANCHE-LE-CHATEAU, LABOREL, BALLONS, IZON-LA-BRUISSE, MONTAUBAN-SUR-L’OUVEZE, RIOMS, AULAN, BUIS-LES-BARONNIES, EYGALIERS, PLAISIANS, LE POET-EN-PERCIP, LA ROCHE-SUR-LE-BUIS, LA ROCHETTE-DU-BUIS, SAINT-AUBAN-SUR-L’OUVEZE, VERCOIRAN, MONTAULIEU, MERINDOL-LES-OLIVIERS, BEAUVOISIN, BENIVAY-OLLON, CHATEAUNEUF-DE-BORDETTE, MOLLANS-SUR-OUVEZE, LA PENNE-SUR-L’OUVEZE, PIERRELONGUE, PROPIAC, ROCHEBRUNE, MONTFROC
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 44777
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Les Vallées du Jabion et du Toulourenc, et le plateau d’Albion oscille entre pays de cocagne et vie quotidienne. C’est un pays de vacances et de cartes postales : les lignes de lavandes du plateau d’Albion, les oliveraies du pays de Nyons, les jolis villages aux ruelles étroites perchés sur des pitons rocheux, les rivières tumultueuses bordées de falaises calcaires ou de marnes noires, et le mont Ventoux ou la montagne de Lure en ligne de mire… Nous ne sommes pas loin de la Provence, tout ici l’évoque. Et c’est aussi un pays où la population souhaite améliorer son cadre de vie quotidien, au travers notamment de la création du Parc naturel régional des Baronnies.Le territoire offre des paysages de monts chahutés en tous sens, qui sentent la garrigue à l’ouest et la montagne à l’est. Sur les pentes, chênaies et pinèdes laissent apparaître les plissements clairs du calcaire qui dessinent des crêtes sculpturales.D’étroits vallons ne laissent la place qu’aux rivières, tumultueuses ou caillouteuses selon la saison, et à de petites routes étroites qui en suivent le tracé. De grandes bâtisses, construites en volumes multiples et en tous sens, donnent l’impression de hameau alors qu’il ne s’agit bien souvent que d’une habitation. Leurs toits couverts de tuiles canal rouges parsèment les versants sud des collines et montagnes tandis que les pâturages vert tendre en occupent les versants nord.Chaque vallon constitue une séquence visuelle avec son orientation particulière, son village, sa rivière, ses pentes plus ou moins abruptes, son cortège de végétation adapté à son relief et son microclimat. Ce sont de petits mondes en soi, où l’échelle du paysage semble close.Le regard passe avec délectation du vert profond des chênes persistants au blanc parfois immaculé des roches calcaires ou des neiges du mont Ventoux, en passant par le gris vert des oliviers, le bleu de la lavande, le jaune de la garrigue asséchée, le brun des chênes pubescents en automne et au printemps, le blanc et rose des fleurs de cerisiers et abricotiers…

Identification

Situés à l’angle sud-est de la région Rhône-Alpes, la Vallée du Jabion et du Toulourenc, et le plateau d’Albion constituent une unité paysagère hétérogène, entre la plaine de Nyons à l’ouest, les Hautes-Alpes à l’est, le plateau d’Albion au sud et les crêtes de la vallée de l’Ouvèze au nord. Ce sont les reliefs qui donnent la structure de l’ensemble et imposent les versants et leur ensoleillement : montagnes d’Albion et de Bluye au sud, montagnes du Gravas, de Cros, de Bouvrège et d’Hesc au nord. Les limites est et sud sont administratives : frontière avec la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, les paysages auraient tracé d’autres limites.De multiples reliefs entre 600 et 1 000 mètres d’altitude : montagnes du Buc, de Banne, de Bergiès, la Nible… structurent le paysage en de multiples vallons parsemés de cultures spécialisées et pérennes, ponctués de gorges et lits de rivières et ruisseaux au régime torrentiel (l’Ouvèze et la Derbous à l’ouest, le Toulourenc, la Méouge, le Jabion…). Les cols sont nombreux et les crêtes, franchies à pied ou en automobile, créent d’incessants effets de surprise.Le plateau de Ferrassière, strié de lignes de lavandes, face à la montagne de Lure, se rattache au plateau d’Albion provençal. D’une surface réduite, il incarne l’archétype du paysage provençal de lavandes, et figure ainsi sur nombres de cartes postalesLa roche calcaire qui affleure dans les pentes jalonne le lit des rivières et constitue le matériau privilégié des constructions, donnant une clé de lecture à l’ensemble du territoire.Les plans se succèdent, d’un vallon à l’autre, depuis le fond des vallées en cultures, suivi des versants des collines boisées de chênes, hêtres, et pins, cultivées (vignes, vergers, lavandes) ou pâturées selon l’importance de la pente. Les horizons, multiples, plus ou moins limités selon que l’on se situe en creux ou en crête, sont tantôt majestueux vers le mont Ventoux, interminables avec leurs successions de collines bleutées ou circonscrits par de superbes arrêtes aux plissements remarquables ou des marnes noires rongées par l’érosion. Témoins de l’histoire protestante de la région, les hameaux et villages sont perchés sur les versants sud des pentes ou sur des pitons rocheux, plus rarement implantés le long des cours d’eau. Structurés en colimaçon, ils revêtent souvent un caractère pittoresque : Buis-les-Baronnies, Montbrun-les-Bains, Le-Poët-en-Percip, La-Rochette-sur-Buis… Vieilli, rénové ou parfois partiellement en ruine, souvent caché par la végétation, l’habitat isolé est constitué de bâtisses construites en volumes multiples, aux tailles et orientations distinctes, aux toitures couvertes de tuiles canal. Les façades sont en pierre calcaire ou crépis clair. Les routes, pittoresques, suivent le cours des rivières qu’elles traversent sur de petits ponts en pierre, cachées dans la ripisylve ou derrière des alignements de tilleuls. Puis elles montent vers les cols à l’abri des forêts de chênes blancs ou de pins. Dans leur prolongement, des routes forestières ou des chemins de randonnées s’enfoncent dans les bois ou montent à l’assaut des reliefs.

Qualification

Les Vallées du Jabion et du Toulourenc, et le plateau d’Albion ont un caractère agricole et forestier affirmé et diversifié : lavandes (sur le plateau d’Albion), oliviers (AOC Nyons), vignes, cerisiers, amandiers, abricotiers, pâturages. Les parcelles sont petites, de formes variées et parfaitement entretenues. Là où l’agriculture ne s’est pas implantée, ou lorsque la pente est trop importante, la forêt (feuillus et conifères) prend le relais.Ce caractère rural arboricole procure déjà à l’ensemble des attraits touristiques. Face à la « sauvagerie » des monts alentours, chaque village, perchés sur un piton avec sa forme en hélice, ses ruelles étroites, ses maisons élevées et imbriquées, révèle le génie des lieux. Véritables ouvrages d’art, ces petites cités semblent avoir été dessinées par le fleuron des architectes… et leur édification semble avoir été confiée aux maçons les plus habiles. Les exemples sont multiples : Buis-les-Baronnies, La-Rochette-sur-Buis ou Montbrun-les-Bains…On ressent une forte empreinte historique dans ces lieux, du passé à la fois protestant et médiéval de la région. Les gîtes et chambres d’hôtes ont bien saisi cette opportunité. Campings, chemins de randonnées (le GR9, notamment) complètent le tableau des attraits touristiques, qui restent mesurés, et adaptés à l’échelle des lieux. Ils tireront profit du Parc naturel régional des Baronnies en cours de constitution.A l’ouest, le besoin de logements à proximité de Nyons et de Vaison-la-Romaine se fait sentir, il se traduit par des implantations en lien avec les nécessités contemporaines de rapidité de desserte (lotissements en fond de vallée) qui s’opposent aux structures paysagères du bâti perché et retiré.

Transformation

Le paysage de la Vallée du Jabion et du Toulourenc, et du plateau d’Albion est très intègre pour le moment mais fragile dans ses structures et hypersensible à tout aménagement contraire à ses traditions. La moindre construction en fond de vallée, par exemple à Propiac, proche des villes de Nyons et Vaison-la-Romaine, est une atteinte à son intégrité.Quelques champs et pâtures ont été abandonnés sur les pentes les plus difficiles, ce qui laisse présager une fermeture des vues, mais l’agriculture est dans l’ensemble dynamique. L’AOC Olive de Nyons y aide mais n’empêche pas l’embrouissaillement des terrasses d’oliviers difficilement accessibles. La création souhaitée du Parc naturel régional des Baronnies pose les questions du devenir agricole et de l’habitat dans les Baronnies.

Objectifs de qualité paysagère

Le projet de la Vallée du Jabion et du Toulourenc, et du plateau d’Albion doit se construire dans la continuité, sur la complémentarité entre ruralité, habitat et tourisme. Il s’agit plus de se situer dans une gestion appropriée de l’espace plutôt que de viser de forts outils de protection ou de conséquents d’aménagements.Ainsi la difficulté d’accès des lieux est garante de leur préservation : les aménagements routiers doivent être sévèrement limités. Ces routes sont bordées de tilleuls ou de murets de pierre calcaire et traversent les rivières par des ponts de pierre à valoriser absolument.De même, les constructions doivent garder la traditionnelle implantation du bâti dans les pentes, sans terrassements, et éviter les rares fonds de vallons plats. Les perspectives paysagères sur les villages perchés peuvent être considérés comme une des images emblématiques des Baronnies qu’il conviendrait de qualifier de « bien commun », à respecter.L’étude paysagère de la Drome provençale et l’atelier pédagogique régional de l’école de paysage de Versailles donnent quelques pistes sur la valorisation des éléments paysagers des Baronnies.

Vallée du Rhône en aval de Loriol

02 Vallee du Rhone en aval de Loriol
Département  : Drôme
 
Communes  : LORIOL-SUR-DROME, CLANSAYES, MONTBOUCHER-SUR-JABRON, SAINT-MARCEL-LES-SAUZET, SAUZET, LA LAUPIE, MARSANNE, MIRMANDE, ANCONE, MONTELIMAR, SAVASSE, CONDILLAC, LA COUCOURDE, ESPELUCHE, SAINT-MONTANT, VIVIERS, ALLAN, SAINT-VINCENT-DE-BARRES, CLIOUSCLAT, SAULCE-SUR-RHONE, LES TOURRETTES, LE TEIL, ROCHEMAURE, AUBIGNAS, MEYSSE, SAINT-MARTIN-SUR-LAVEZON, LE POUZIN, ROMPON, SAINT-LAGER-BRESSAC, BAIX, CRUAS, BOURG-SAINT-ANDEOL, SAINT-JUST, SAINT-MARCEL-D’ARDECHE, SAINT-MARTIN-D’ARDECHE, PIERRELATTE, CHATEAUNEUF-DU-RHONE, DONZERE, LES GRANGES-GONTARDES, MALATAVERNE, ROUSSAS, VALAURIE, SAINT-RESTITUT, LA GARDE-ADHEMAR, SAINT-PAUL-TROIS-CHATEAUX, GRANE
 
Famille de paysages : Paysages marqués par de grands équipements
 
Surface (Ha) : 52463
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

La vallée du Rhône en aval de Loriol constitue un continuum urbain le long d’infrastructures de transport, d’énergie (autoroute, nationales, TGV, lignes électriques) et industrielles (dont deux centrales nucléaires) qui marquent depuis longtemps ce paysage à cheval entre les départements de l’Ardèche et de la Drôme.Nous sommes dans un paysage de passage, où transite une population de touristes vers le sud, le soleil et les vacances, paradoxalement vécu au quotidien par une population résidentielle de plus en plus nombreuse : le bassin d’emplois est dynamique, l’habitat s’étend, les industries et services s’implantent, l’agriculture s’intensifie…Dans cet espace hyper-actif consacré à la mobilité, le fleuve est peu utilisé pour sa fonction de transport : il est paradoxalement discret.Dans cet univers horizontal, les éoliennes de Donzère offrent comme une respiration verticale poétique : la lenteur de leur mouvement, qui semble silencieux, contrastant avec la vitesse et le bruit des transports voisins (autoroute, TGV).Sur les coteaux, au relief plus marqué en Ardèche, quelques villages pittoresques, quelques vignobles traditionnels en terrasses, quelques forêts domaniales tirent leur épingle du jeu dans ce territoire transporté par la modernité. Pour combien de temps ?

Identification

La vallée du Rhône en aval de Loriol est limitée au nord par la RN304 et l’unité urbaine de Loriol, au sud par la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur et par des coteaux transversaux boisés et viticoles, au relief plus marqué à l’ouest ardéchois qu’à l’est drômois. Entrecoupée de six unités paysagères urbaines (Loriol, Montélimar, Le Teil, Pierrelatte, Bourg St Andéol et St Paul Trois Châteaux), les coupures « vertes » y sont présentes amenuisant la sensation d’un continuum urbain depuis Lyon.Les centrales nucléaires de Pierrelatte et Cruasse forment des sortes d’entités à vie à part entière, autonomes et impénétrables, dont les tours de refroidissement évasées sont des points de repère omniprésents qui dominent même les coteaux adjacents.Les infrastructures (nationales 7 et 86, autoroute A7, TGV, aérodrome de Pierrelatte, barrages et canal du Rhône, lignes électriques), l’industrie (centrales nucléaires, éoliennes de Donzère, carrières), l’agriculture intensive (grandes parcelles de plantes fourragères, colza, tournesol, céréales…), les bourgs ouvriers et les nombreuses zones artisanales et commerciales marquent ce paysage de transit plat, urbanisé à outrance. Dans cet horizon ouvert, les points d’appels sont si nombreux que le regard s’y perd. Au sud, des lignes de haies de cyprès et de peupliers jouxtent les fossés de drainage et quadrillent les immenses parcelles irriguées de manière éparse et résiduelle. Au niveau de Donzère, la vallée se resserre, formant un défilé où les coteaux se rapprochent du Rhône.Les quelques villages ou sites pittoresques présents, notamment sur les coteaux (la Garde d’Adémar, Mirmande, Châteauneuf-du-rhône, citadelle de Rochemaure…), voient leur contenance culturelle disparaître face à la suprématie des aménagements. Derrière une colline ou un bois de coteau, le visiteur peut entrer inopinément dans un autre monde : une forêt de chênes verts, un village en colimaçon, une ferme isolée… Mais il revient vite à la réalité du territoire…

Qualification

Les aménagements de la vallée du Rhône en aval de Loriol ont composé un paysage moderne unique à l’échelle de la Région (la famille de « paysage marqué par de grandes infrastructures » a été créée à l’intention des unités 260 et 204). Industrie, transports, agriculture moderne et habitat collectif occupent l’essentiel du territoire, où le patrimoine semble déconsidéré. De vieilles fermes abandonnées côtoient des constructions neuves empruntant artificiellement à l’architecture provençale ; d’anciennes propriétés bourgeoises s’entourent de murs d’enceinte face à des installations commerciales affublées de panneaux traduits en plusieurs langues européennes ; des coteaux viticoles font face aux immenses tours de refroidissement des centrales nucléaires ; des quartiers ouvriers s’étendent autour de villages autrefois pittoresques…L’agriculture (céréales, maïs, maraîchage, vignobles…) n’a plus rien de rural : intensive, constituée en immenses parcelles, abandonnant ses bâtiments patrimoniaux au profit de constructions à l’aspect industriel, irriguée par un système complexe de gestion de l’eau, elle repose sur d’importants moyens modernes, à l’image de son environnement. Les vignobles des Côtes du Rhône, ainsi que les vergers, semblent tirer profit de cette modernisation en préservant le sens du produit et du terroir.

Transformation

La bande infrastructurelle et urbaine s’épaissit dans la vallée du Rhône en aval de Loriol, qui constitue un paysage en constante transformation. De nombreux services commerciaux ou sièges d’entreprises sont en travaux, ainsi que des lotissements, rognant sur le foncier agricole de la plaine, qui est le grand perdant. Les villages s’étendent le long des axes routiers. Ces derniers s’intensifiant dans un axe nord-sud, la transversalité disparaît : les routes perpendiculaires mènent de plus en plus à des impasses. Les équipements créent un découpage en bandes relativement imperméables les unes aux autres, qui nient complémentent la largeur de la vallée. L’espace produit accumule les discontinuités.Les nouveaux bâtiments, industriels ou résidentiels, empruntent à une architecture néo-provençale, tentant de donner une image identitaire méridionale, publicitaire et artificielle.Dans cet univers horizontal, les éoliennes de Donzère, parmi les plus anciennes du pays, offrent comme une respiration verticale poétique : la lenteur de leur mouvement, qui semble silencieux, contrastant avec la vitesse et le bruit des transports voisins (autoroute, TGV). De même, le fleuve, aujourd’hui canalisé par son utilisation hydroélectrique, est peu utilisé pour sa fonction de voie navigable, offrant un cours paradoxalement serein dans un univers consacré à la vitesse.

Objectifs de qualité paysagère

Les transformations subies par la vallée du Rhône en aval de Loriol sont à l’image de son caractère. Cependant, il est possible d’atténuer les travers de cette vallée urbaine en surveillant quelques aspects :- les liens transversaux aux infrastructures de transports axées nord-sud pourraient être renforcés, afin d’atténuer la coupure en deux zones Est / Ouest et lui redonner de l’épaisseur ;- le lien avec le fleuve pourrait être renforcé : traitement des routes sur berges, valorisation des accès au cours d’eau, utilisation de la fonction transport du Rhône ;- l’élargissement de la bande urbaine le long des axes routiers doit être contrôlé ;- l’agriculture doit conserver sa place dans l’occupation du sol : il convient de réserver des zones au foncier agricole…La planification territoriale et urbaine prend tout son sens lorsque la dynamique territoriale et les changements sont plus nombreux et puissants que les facteurs de stabilité paysagère.

Vallées de la Galaure et de l’Herbasse

21 Vallees de la Galaure et de l Herbasse
Département  : Drôme
 
Communes  : MONTMIRAL, SAINT-MICHEL-SUR-SAVASSE, ARTHEMONAY, LE GRAND-SERRE, LENTIOL, MARCOLLIN, SAINT-BONNET-DE-VALCLERIEUX, BATHERNAY, LE CHALON, CREPOL, MIRIBEL, MONTCHENU, MONTRIGAUD, SAINT-CHRISTOPHE-ET-LE-LARIS, SAINT-LAURENT-D’ONAY, TERSANNE, SAINT-BARDOUX, BREN, CHARMES-SUR-L’HERBASSE, MARGES, MARSAZ, PEYRINS, SAINT-DONAT-SUR-L’HERBASSE, CLERIEUX, CHANOS-CURSON, SAINT-UZE, HAUTERIVES, LENS-LESTANG, MANTHES, MORAS-EN-VALLOIRE, ALBON, ANNEYRON, CHATEAUNEUF-DE-GALAURE, SAINT-SORLIN-EN-VALLOIRE, SAINT-BARTHELEMY-DE-VALS, CLAVEYSON, FAY-LE-CLOS, LA MOTTE-DE-GALAURE, MUREILS, RATIERES, SAINT-AVIT, SAINT-MARTIN-D’AOUT, GEYSSANS
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 30469
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

On entre dans ces vallées sans vraiment s’en apercevoir, par des routes départementales peu fréquentées. Alternant entre vallées actives et collines boisées, cultivées ou pâturées, agrémentées de maisons en galets caractéristiques de cette région aux sols caillouteux, le paysage est plaisant. Plus connues sous le nom de « Drôme des collines », les deux vallées parallèles de la Galaure et de l’Herbasse assume une ruralité omniprésente, avec de légers signes de changement à l’ouest près de l’autoroute et au sud, à la proximité de Romans. Il offre une mosaïque de couleurs, entre les cultures variées, les bois, aux essences diverses, les sols couverts de galets, et l’habitat traditionnel, aux toits en larges pans de tuiles creuses. Il est étonnant de constater que le bâti en galets ne soit pas plus valorisé. Il semble même que ce caractère ne soit pas assumé par les habitants : de nombreux bâtiments sont recouverts d’enduit…Même si quelques signes de déprise apparaissent ça et là, cette agriculture diversifiée est bien active et il s’agit de la maintenir.

Identification

Les vallées de la Galaure et de l’Herbasse ont des contours géographiques peu nets : au nord, la côtière au-dessus de la Galaure vers le plateau de Beaurepaire ; à l’est, le plateau du Chambaran et ses reliefs plus marqués ; à l’ouest la zone d’influence de l’A7 ; au sud, celle de Valence et Romans-sur-Isère. Les vallées étant larges, les signes de changements par rapport aux unités paysagères voisines s’expriment progressivement et correspondent plutôt à des changements d’affectation.L’orientation d’est en ouest des deux vallées structurent cette unité paysagère aux coteaux assez pentus, traversant des plateaux et entourées de collines boisées. Le passage nord sud du TGV, direct et assez discret, marque par endroits le paysage, sans pourtant l’endommager. . Les plateaux et pentes peu abruptes sont cultivés, tandis que les pentes raides sont occupées par la forêt. Quelques peupleraies ferment parfois le paysage.Le long des cours d’eau, en retrait des lits souvent cachés par la ripisylve, s’est constitué un réseau de villages (Hauterives, Châteauneuf de Galaure, St Donat sur l’Herbasse) et hameaux. Le bâti dispersé, assez présent, est la plupart du temps constitué de fermes anciennes. Quelques châteaux, propriétés agricoles et tours médiévales sont situés sur des points stratégiques en hauteur.Ce secteur appartient au Bas Dauphiné : à côté de la maison d’habitation se trouvent les bâtiments à fonction agricole qui peuvent être accolés à angle droit ou séparés, délimitant ainsi une cour. On retrouve la maison dite rhodanienne avec un toit à deux versants à faible pente couverte de tuiles creuses. On utilise comme matériau le pisé ou le galet (disposé alors en arêtes de poissons). Les couleurs en sont variées : gris des sols, ocres des galets, jaunes des sables ou des pailles qui recouvrent les murs de certaines maisons. Peu entretenu, le bâti traditionnel semble cependant utilisé en permanence par une population résidentielle.

Qualification

Le paysage des vallées de la Galaure et de l’Herbasse est agraire et les cultures y sont variées : maïs, colza, sorgho, élevage bovin et ovin, maraîchage, vergers… L’élevage est plus présent à l’est. On retrouve ici quelques pratiques anciennes originales, telles que le pâturage sous bois. Les forêts semblent peu exploitées.Le fameux Palais du facteur Cheval à Hauterives constitue le point d’orgue du tourisme local, que viennent compléter quelques chambres d’hôtes et gîtes à la ferme. Le réseau cyclable « Drôme à vélo » et la base de loisirs à St Donat (baignade, pêche) s’adressent à un public plutôt régional. À proximité de sites reconnus comme le Vercors, ce paysage semble peu valorisé et constitue plutôt un paysage tourné vers la production.

Transformation

Dans l’ensemble stable, le paysage des vallées de la Galaure et de l’Herbasse subit cependant une pression urbaine sensible au Sud, dans la proximité de Romans et de la ligne TGV. Parmi les signes de transformation : quelques maisons traditionnelles en ruine dans certains villages, des constructions récentes de type provençal peu en accord avec le bâti traditionnel, des lotissements placés en extension de hameaux alors que le bâti est ici principalement dispersé, l’apparition de terrains à mobil homes sédentarisés et de zones artisanales… Une certaine déprise agricole est également à noter, notamment aux alentours de Barthenay, où la forêt gagne sur des terrains autrefois cultivés ou pâturés. Cependant, ces signes de déprise côtoient des nouveaux bâtiments d’élevage, hélas peu en accord avec le paysage.

Objectifs de qualité paysagère

La pression liée à la proximité de Romans nécessite une gestion par le biais du maintien de l’activité agricole et d’un contrôle des extensions urbaines. Un schéma de cohérence urbaine pourrait être idéalement créé. Le bâti moderne devrait s’inspirer des constructions traditionnelles en galets, aujourd’hui peu valorisées et ne pas suivre la tendance actuelle des lotissements de type provençal. Cela passera sûrement par la mise en place d’objectifs de qualité architecturale.

Vallées du Haut-Diois

01 Vallees du Haut Diois
Département  : Drôme
 
Communes  : GLANDAGE, POYOLS, LA BATIE-DES-FONDS, BEAURIERES, CHARENS, VAL-MARAVEL, LESCHES-EN-DIOIS, MISCON, LES PRES, VALDROME, LA CHARCE, LA MOTTE-CHALANCON, CHALANCON, JONCHERES, SAINT-DIZIER-EN-DIOIS, LUC-EN-DIOIS, MENGLON, ROTTIER, ESTABLET, BEAUMONT-EN-DIOIS, BELLEGARDE-EN-DIOIS, BOULC
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 30069
 
Carte(s) IGN : Haut Diois

Impression générale

Les boisements méditerranéens, naturels ou plantés, ensemencent peu à peu les prés pentus qui ne sont plus entretenus par les éleveurs dans ces magnifiques montagnes des Vallées du Haut-Diois. Dans le même temps, quelques fermes au matériel agricole généreux témoignent du maintien et de la modernisation des élevages ovins et bovins, qui se limitent aux terres moins pentues, mais toujours caillouteuses.Cette moindre tenue de l’espace pastoral contraste nettement avec la réhabilitation, la rénovation, voire la reconstruction à vocation d’habitations le plus souvent temporaire de bâtiments de toute sorte : fermes, chapelles, granges… Les hameaux les moins accessibles, situés en hauteur, deviennent les plus prisés, car ils bénéficient de vues imprenables sur les étendues bleutées des montagnes ou les affleurements rocheux calcaires. On en déduit aisément les contrastes sociaux qui se vivent dans ces lieux, les temporalités et les spatialités qui s’entrechoquent : retour au pays des enfants du pays, rénovation admirable de vieilles fermes par des Européens venus du Nord ou des néo-ruraux et persistance de familles d’agriculteurs qui n’ont jamais quitté les lieux…Tourisme et agriculture trouvent ici un équilibre car ils se nourrissent l’un l’autre. Mais le premier de doit pas prendre le pas sur la seconde, c’est la clé de la préservation du patrimoine culturel et naturel de ces vallées aux confins de la Région Rhône-Alpes.

Identification

Les Vallées du Haut-Diois (30 069 hectares) sont orientées selon l’axe Sud-est/ Nord-ouest de la Drôme, qui prend sa source au-dessus de Valdrôme, et le Boulc, au Nord. Les limites du territoire suivent les crêtes (Serre Peyère, au Nord), ainsi que la frontière avec la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur sur toute sa façade Est et Sud-est.La plupart des routes sont en cul-de-sac, à l’exception de la RD93 le long de la voie de chemin de fer Die-Gap, qui traverse la vallée d’Ouest en Est, entre le Saut de la Drôme (depuis Luc-en-Diois) et le Col de Cabre (vers Veynes et Gap). Les routes secondaires, souvent sinueuses, avec leurs effets de surprise entre ouverture et fermeture des vues, offrent une alternance d’ambiances fraîches, dans la forêt, ou chaudes et ventées, sur les replats et plateaux. De nombreuses pistes forestières créent des trouées dans le tissu boisé, ainsi que les réseaux de lutte contre l’incendie.Le relief est doux entre monts et vallons surmontés de crêtes dépassant les 1 500 mètres d’altitude aux limites du territoire, il part dans des directions variées. Les motifs paysagers se répètent, depuis les pentes au couvert boisé dense, jusqu’aux replats cultivés ou pâturés le long des rivières, en passant par les villages perchés recroquevillés sur eux-mêmes.La Vallée de la Drôme (orienté Sud-est/Nord-ouest) offre le seul axe clairement lisible et donne naissance à des vallons d’où s’écoulent des rivières ou ruisseaux au régime torrentiel venus des monts.Les villages (Valdrôme, Establet Bellegarde-en-Diois, Beaumont, St Dizier, Boulc, …), qui ont préservé leur architecture patrimoniale en pierres apparentes, sont situés sur des hauteurs aux abords de sources, ou le long de ruisseaux. Fontaines et lavoirs témoignent de l’importance de la présence de l’eau au centre des bourgs, tandis que les chapelles sont souvent situées en retrait. La situation du bâti : villages ramassés, hameaux rénovés, fermes isolées… facilite la lecture du paysage et participe à sa magnificence.

Qualification

La totalité des Vallées du Haut-Diois bénéficie d’une forte valeur patrimoniale, entre agriculture de montagne : polyculture, élevage de bovins (lait et viande) et ovins (agneau de Sisteron) et tourisme vert, basé sur un terroir et des paysages préservés. Il répond à une forte demande locale et européenne de beauté du cadre de vie.L’habitat destiné au tourisme (résidences secondaires ou gîtes) est rénové avec soin, offrant un accueil en accord avec la magnificence des espaces naturels. Les attraits touristiques sont nombreux : la station de ski familiale et la source de la Drôme à Valdrôme, le site classé du Saut de la Drôme et ses méandres et chaos, le Col de Cabre, un réseau dense de chemins de randonnée, l’influence de la Provence, et quelques manifestations estivales comme la fête de la lavande à Lesches en Diois…La Vallée de la Drôme, très fréquentée l’été par le tourisme, accueille quelques zones humides intéressantes dans des lieux souvent marqués par la sécheresse.

Transformation

Les paysages des Vallées du Haut-Diois sont globalement intègres, témoignant d’un équilibre entre l’agriculture et le tourisme, qui se nourrissent l’un l’autre. Cependant, quelques signes de mutation sont à noter, liés notamment à la transformation de l’habitat permanent en habitat temporaire :- une fermeture des paysages, due à l’avancée de la forêt et à l’embroussaillement sur d’anciens pâturages, du fait de l’abandon de terres agricoles ;- un fort risque de mutation rapide par les incendies, que la gestion forestière semble cependant contenir ;- le bâti ancien, dont la rénovation et l’entretien reposent aujourd’hui essentiellement sur le tourisme, risque de côtoyer un habitat moins patrimonial (constructions en bois, notamment) si la fréquentation estivale vient à augmenter, ce dont les attraits naturels et culturels du territoire augurent.La gestion et l’entretien des espaces tant agropastoraux que forestiers est un enjeu fort de ce territoire. Les transformations à venir tournent sans doute autour des installations fournissant des énergies renouvelables (aérogénérateurs et parc photovoltaïque).

Objectifs de qualité paysagère

Les Vallées du Haut-Diois jouent, et devraient continuer à jouer, la carte du terroir, en favorisant le maintien de l’agriculture et en valorisant ses débouchés touristiques. Cela permettra de conserver l’esprit des lieux et leur matérialité, notamment dans la rénovation et l’utilisation du bâti patrimonial. La répartition du bâti est ici une clé de lecture essentielle des paysages, et participe à son caractère patrimonial : poursuivre les réhabilitations de l’habitat isolé et des villages, respecter le lit de la Drome comme espace de divagations des eaux et s’y interdire toutes constructions. La rénovation du bâti souvent exemplaire, doit se faire connaître, et s’orienter vers des constructions écologiques en lien avec les ressources naturelles comme le solaire.La gestion des espaces, la lutte contre les incendies est tout autant essentiel au maintien du caractère patrimonial des vallées du Haut-Diois.La ligne de chemin de fer doit être maintenue, elle constitue un véritable atout en terme de tourisme durable comme de vitalisation des territoires.Les autres activités industrielles (carrières, éoliennes, parc photovoltaïque) doivent être contenues, et les communes devraient se préparer à d’éventuelles demandes.

___Isère

Agglomération de Charvieu-Chavagneux/ Pont de Chéruy/ Tignieu-Jameyzieu

Département  : Isère
 
Communes  : CHARVIEU-CHAVAGNEUX, TIGNIEU-JAMEYZIEU, LOYETTES, CHAVANOZ, SAINT-ROMAIN-DE-JALIONAS, PONT-DE-CHERUY
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 1055
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : RHONE ENTRE LOYETTE ET GROSLEE (remarquable).

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Agglomération de Grenoble

Département  : Isère
 
Communes  : BERNIN, LE CHAMP-PRES-FROGES, CROLLES, FROGES, SAINT-HILAIRE, VILLARD-BONNOT, LA COMBE-DE-LANCEY, LAVAL, REVEL, SAINTE-AGNES, SEYSSINET-PARISET, LA TRONCHE, GIERES, BRIE-ET-ANGONNES, HERBEYS, MURIANETTE, POISAT, SAINT-MARTIN-D’HERES, SAINT-MARTIN-D’URIAGE, VENON, MONTCHABOUD, BRESSON, CHAMPAGNIER, VARCES-ALLIERES-ET-RISSET, SAINT-JEAN-LE-VIEUX, MONTBONNOT-SAINT-MARTIN, DOMENE, MEYLAN, SAINT-NAZAIRE-LES-EYMES, SAINT-PANCRASSE, LE VERSOUD, CORENC, FONTAINE, GRENOBLE, SAINT-EGREVE, SAINT-MARTIN-LE-VINOUX, SASSENAGE, BIVIERS, SAINT-ISMIER, SAINT-PIERRE-DE-CHARTREUSE, CLAIX, ECHIROLLES, EYBENS, JARRIE, LE PONT-DE-CLAIX, SEYSSINS, CHAMP-SUR-DRAC, NOTRE-DAME-DE-MESAGE, FONTANIL-CORNILLON, PROVEYSIEUX, QUAIX-EN-CHARTREUSE, LE SAPPEY-EN-CHARTREUSE, ENGINS, SAINT-NIZIER-DU-MOUCHEROTTE, LES ADRETS
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 24582
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : CORNICHES ET FALAISES DU VERCORS (exceptionnel) ; FALAISES DU MASSIF DE LA CHARTREUSE (exceptionnel) ; fort de la Bastille (remarquable) ; fort duSst Eynard (remarquable) ; GRESIVAUDAN (remarquable) ; PANNEAU DE BELLEDONE (remarquable) ; PARTIE CENTRAL DE LA CHARTREUSE (remarquable) ; PARTIE CENTRALE DU VERCORS (remarquable).

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Agglomération de La Mure

Département  : Isère
 
Communes  : LA MURE, SOUSVILLE, SUSVILLE
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 473
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Agglomération de Péage-de-Rousillon

Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-MAURICE-L’EXIL, ROUSSILLON, SALAISE-SUR-SANNE, LE PEAGE-DE-ROUSSILLON
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 1821
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Agglomération de Pontcharra

Département  : Isère
 
Communes  : PONTCHARRA, LA BUISSIERE, BARRAUX
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 479
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : GRESIVAUDAN (remarquable).

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Agglomération de Rives/Renage

Département  : Isère
 
Communes  : BEAUCROISSANT, CHARNECLES, RENAGE, RIVES
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 569
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Agglomération de St Marcellin

Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-VERAND, SAINT-MARCELLIN, CHATTE, SAINT-SAUVEUR
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 867
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : VALLEE DE L’ISERE ENTRE VOREPPE ET ROMANS (remarquable).

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Agglomération de Tullins

Département  : Isère
 
Communes  : TULLINS
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 218
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Agglomération de Villefontaine/Bourgoin/La Tour du Pin

Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-DIDIER-DE-LA-TOUR, LA CHAPELLE-DE-LA-TOUR, SAINT-CLAIR-DE-LA-TOUR, CESSIEU, ROCHETOIRIN, SAINTE-BLANDINE, RUY, NIVOLAS-VERMELLE, SAINT-VICTOR-DE-CESSIEU, SEREZIN-DE-LA-TOUR, LA TOUR-DU-PIN, BOURGOIN-JALLIEU, DOMARIN, L’ISLE-D’ABEAU, MAUBEC, SAINT-ALBAN-DE-ROCHE, VILLEFONTAINE, FOUR, BONNEFAMILLE, DIEMOZ, HEYRIEUX, ROCHE, VAULX-MILIEU, GRENAY, SAINT-QUENTIN-FALLAVIER, SATOLAS-ET-BONCE, LA VERPILLIERE, SAINT-JEAN-DE-SOUDAIN
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 9933
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Agglomération de Vizille

Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-PIERRE-DE-MESAGE, NOTRE-DAME-DE-MESAGE, VIZILLE
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 331
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Agglomération de Vizille

Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-PIERRE-DE-MESAGE, NOTRE-DAME-DE-MESAGE, VIZILLE
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 331
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Agglomération de Voiron

46 Agglomeration de Voiron
Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-JEAN-DE-MOIRANS, LA BUISSE, COUBLEVIE, VOIRON
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 800
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

L’entité urbaine de Voiron, capitale de la Chartreuse, s’étend au pied de la colline du Replat. L’arrivée dans la ville s’effectue depuis le faubourg de Sermorens, où l’on traverse de grands ensembles de logements collectifs, avant d’apercevoir la cathédrale néo-gothique qui surplombe l’horizon.Au-delà du centre ville se dressent quelques bâtiments emblématiques, telles que les usines de la Chartreuse, qui par la suite cèdent la place à un étalement pavillonnaire diffus. L’entité de Voiron est divisée en 2 parties nord/sud, délimitées par la voie ferrée qui dessine une boucle dans le centre ville. Au sud de la voie ferrée à proximité du centre-ville, de nouveaux quartiers mêlant logements et équipements culturels sont en cours de construction.La rivière de la Morge, busée dans le centre-ville, a été la raison de l’implantation en amont dans les contreforts du replat de papeteries aujourd’hui abandonnées. En aval, des zones industrielles encore en activité se dressent le long de la rivière.A un emplacement stratégique entre Lyon, Valence, et Grenoble, l’entité est victime d’un développement pavillonnaire extrêmement important.

Identification

Voiron se situe dans la vallée de l’Isère, à proximité des massifs du Vercors et de la Chartreuse. Située en terrain relativement plat, l’entité s’appuie sur la colline du Replat qui marque sa limite au nord. La principale voie d’accès à l’entité et au centre-ville de Voiron est la D520, bordée d’une double rangée de platanes. Un échangeur donne un accès direct de l’entité à l’autoroute A 48, qui relie Grenoble à Voiron, toutes deux distantes de 27 km, qui se parcourent en à peine 15 minutes.Une voie ferrée passe par le centre de Voiron, en formant une boucle qui crée une enclave dans la partie sud de l’entité.La rivière de la Morge traverse l’entité du nord au sud, pour se jeter finalement dans l’Isère. Busé dans le centre-ville, le cours d’eau a été le lieu d’implantation d’industries dont certaines sont encore en activité.Voiron est encerclée par un paysage émergent (Voironnais et seuil de Rives), et à proximité de 2 autres entités urbaines (Moirans et Rives).Le bâti dense du centre-ville s’appuie sur les contreforts du Replat. Ce centre dense est coupé net par la voie ferrée, qui délimite très franchement le centre ville au nord de deux zones industrielles importantes au sud.Le village de Saint-Jean-de-Moirans conserve un centre de village bien distinct, tandis que celui de l’agglomération de Coublevoie n’est pas lisible.Les zones industrielles s’égrènent du nord au sud le long de la Morge. Une nouvelle zone industrielle et d’activité au nord de l’entité abrite un centre commercial et un supermarché très fréquenté.L’urbanisation diffuse et peu dense agglomère et rejoint ces différents types de tissus urbains, qui s’étendent bien au-delà des limites de l’entité.Il reste très peu d’espaces non construits au sein de l’entité. Les limites de l’agriculture sont repoussées au sud, à l’est, et à l’ouest. Les espaces naturels présents sont ceux que l’on aperçoit au loin de la Chartreuse et du Vercors, ainsi que celui plus proche de la colline toute ronde du Replat.

Qualification

Le centre-ville de Voiron possède une identité forte et est un lieu agréable et vivant. Certaines routes plantées de platanes prennent des allures d’avenues. La cathédrale structure l’ensemble et donne un point de repère etde ralliement ; elle se distingue clairement depuis la D 520, une des portes d’accès principales à la ville. La voie ferrée crée actuellement une véritable coupure nord/sud et marque l’arrêt net du centre ville. A l’écart au nord-ouest du centre-ville se trouve le faubourg de Sermorens, dont la cathédrale romane et les maisons alignées rappellent le passé romain de la ville, qui était alors nommée Salmorungum. Dorénavant, le faubourg est surplombé par de grandes barres d’habitations, construites un peu plus au nord sur les contreforts du Replat. La présence des logements collectifs est en effet forte au sein de l’entité, témoignant du passé industriel de la ville. Il s’agit de barres de logement de grandes proportions et hauteurs aux abords du centre-ville de Voiron. Les faubourgs de Voiron sont constitués de maisons de ville qui vont peu à peu s’espacer pour former deszones uniquement pavillonnaires et peu denses. On est frappé au sein de l’entité par un développement pavillonnaire constant, et des opérations de lotissement que l’on devine s’être succédées au cours des décennies. On semble se trouver en face de la cité dortoir de Grenoble : terrains peu coûteux et proximité immédiate de la grande agglomération attirent les nouveaux habitants. Cette urbanisation diffuse, vectrice de peu de qualité urbaine, enserre des parcelles agricoles qui se font finalement absorbées et reculent bien au delà des limites de l’entité.Longtemps uniquement associée à un usage industriel, le seul cours d’eau de l’entité, la Morge, est boudé. La nature, ou tout au moins ses représentants, sont délaissés, ce qui peut s’expliquer par la proximité immédiate du PNR de la Chartreuse et son potentiel de récréation bien plus attractif.

Transformation

Les transformations récentes confirment cette grande pression urbaine et l’accroissement rapide de la population. Entre les années 70 et 85, l’entité alors déjà grandement urbanisée se développe encore, jusqu’à seslimites actuelles. ce développement est facilité par la création de l’autoroute qui relie directement l’entité à Grenoble. Les villes de Voiron et Saint-jean-de-Moirans sont rattrapées par un cordon d’urbanisation. Le Replat limite l’urbanisation au nord, tandis que au sud c’est l’autoroute toute nouvellement créée qui devient une nouvelle limite. Entre les années 80 et 2000, on observe encore le développement de l’urbanisation, notamment à l’est de l’entité et sur le village de Coublevoie. La nouvelle urbanisation dépasse alors largement les limites fixes de l’entité. La distinction de l’entité urbaine avec le paysage environnant est difficilement lisible : en effet, un paysage émergeant encercle complètement l’entité. On peut présager que dans un futur proche la paysage émergeant deviendra également un paysage péri-urbain. L’entité urbaine ainsi nouvellement formée n’étant que le conglomérat de divers développements diffus. D’autres modes de transformations sont pourtant à l’oeuvre sur le territoire. Ainsi, au sud du centre ville, dans la boucle de la voie ferrée, la ville de Voiron développe sur d’anciens terrains industriels de nouveaux quartiers mêlant logements collectifs et programmes culturels. On espère voir ce type de projet servir d’exemple pour les développement futurs, jusqu’à présent bien trop consommateurs d’espaces.

Objectifs de qualité paysagère

- Pression urbaine et accroissement de la population :L’entité urbaine de Voiron bénéficie de la proximité immédiate de l’agglomération de Grenoble, à laquelle elle est reliée directement par l’A49.De nombreux Voironnais effectuent un trajet quotidien jusque Grenoble, fort pôle d’emploi. Cette relation est ambivalente. En effet Voiron a depuis son fondement bénéficié de la proximité des grandes agglomérations environnantes (Lyon 87km, Valence 80km) et cette position stratégique a favorisé le développement de ce bourg commerçant. Cependant, il faudrait éviter aujourd’hui que l’agglomération ne se réduise à devenir une cité dortoir de Grenoble. L’étalement urbain et le développement pavillonnaire se produisant doit veiller à ne pas porter préjudice à l’identité de l’agglomération.- Étalement urbain : l’évolution d’un paysage émergeantL’entité urbaine de Voiron se situe dans un paysage émergeant du Voironnais et seuil de Rives, cerné par les entités urbaines de Moirans et Rives. L’étalement urbain actuel de manière diffuse risque d’aboutir à l’apparition d’une « méga » entité urbaine. Il faudrait veiller à une condensation de l’habitat pour limiter le grignotage inexorable des parcelles agricoles.- Étalement urbain : développement pavillonnaire et parcelles agricolesLe développement pavillonnaire a laissé place à de nombreuses parcelles agricoles et vergers, notamment au sud de l’entité. Cette disposition spatiale offre des possibilités intéressantes d’intrication entre habitat et agriculture.- Le projet Divercité vise à requalifier les terrains industriels derrière la voie ferrée. Cette opération de grande ampleur vise à palier à la coupure de la voie ferrée, qui a isolé le centre ville du reste de l’agglomération. Ceprojet, situé notamment sur les anciens sites Rossignol veille à développer un quartier proche du centre ville, avec une part belle à l’habitat collectif. La gare va ainsi pouvoir devenir le centre d’un pôle d’intermodalité important, entre cœur historique et nouveau quartier dynamique.- Le traitement de l’espace public face à la voitureL’espace public du centre ville de Voiron possède de belles qualités : mails, avenues encadrées d’alignement de platanes… Il paraît cependant aujourd’hui débordé par la voiture, et les aménagements que l’automobile requiert : potelets, panneaux d’indication, etc… La mise en place de parkings supplémentaires, notamment prévus par le PDU pourrait permettre de remédier à l’engorgement du centre-ville et redonner des qualités d’espace piton et d’urbanité aux espaces du centre ville.- Une ville porte du PNR de la ChartreuseL’entité de Voiron est une des 3 villes portes de la Chartreuse, pose la question du rôle que peuvent jouer ces villes portes. Décrite sur le site du PNR comme une « cité dynamique pleine de richesse », on peut penser auxdébouchés que peut représenter l’agglomération de Voiron comme ville étape vers le PNR. A l’heure actuelle, aucun élément n’indique sa présence toute proche.

Agglomération de Voreppe/Moirens

Département  : Isère
 
Communes  : LA BUISSE, MOIRANS, VOREPPE, SAINT-JEAN-DE-MOIRANS
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 1069
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

limites de l’unité :

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : FALAISES DU MASSIF DE LA CHARTREUSE (exceptionnel) ; REBORD DE LA CHARTREUSE (remarquable) ; VALLEE DE L’ISERE ENTRE VOREPPE ET ROMANS (remarquable) ; .

Transformation

. Précisions :

Objectifs de qualité paysagère

Basse-terres Rhodaniennes

01 Basse terres Rhodaniennes
Département  : Isère
 
Communes  : PORCIEU-AMBLAGNIEU, VERTRIEU, SAINT-SORLIN-EN-BUGEY, SAULT-BRENAZ, VILLEBOIS, PARMILIEU, MONTALIEU-VERCIEU, MONTAGNIEU, SERRIERES-DE-BRIORD, BOUVESSE-QUIRIEU, BRIORD, LHUIS, CREYS-MEPIEU
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 3865
 
Carte(s) IGN : 3231 OT

Impression générale

Les basses terres rhodaniennes, vallée de largeur réduite, sont enserrées par les parois rocheuses de l’Isle Crémieu et les montagnes du Bugey. Ce fond de vallée suit le cours majeur du Rhône, au lit large et indolent. Traversé en peu d’endroits (Sault-Brenaz, Briord, Groslée), il compte aussi quelques îlots sablonneux. Les abords immédiats du fleuve, terres inondables, sont propices à l’agriculture tandis que les communes s’en écartent, préférant les buttes et les bas de versants, moins exposés au risque. Briord, avec son pont de fer, fait exception et s’allonge le long des rives, avec son port.De grands aménagements viennent transformer l’image de naturalité qui émane de ces terres pour lui conférer un caractère industriel marqué. Les hautes tours de la cimenterie de Montalieu et l’imposante centrale nucléaire de Creys Malville se signalent de loin et marquent les esprits. Les lignes à Très Haute Tension qui s’en échappent ne peuvent se dissimuler au regard. Ces grands équipements sont directement liés au fleuve, eau pour la cimenterie et eau de refroidissement, ou encore à la roche : ceci renforce l’impression de nature industrialisée. Il s’en dégage une certaine esthétique, sans compter la valeur travail qu’elle procure aux résidents. Avec le démantèlement de la centrale, qui s’achèvera en 2026, la question de la reconversion industrielle se pose avec force.

Identification

L’axe est le trait paysager majeur, avec des bords marqués, qui forment aussi des limites claires ; plateau de l’Isle Crémieu et falaises du Bugey. Le socle du paysage est très lisible, avec une structure linéaire ponctuée par des îlots industriels. A proximité du fleuve se trouvent les usines et les surfaces cultivées tandis que les villages se nichent en rupture de pente, pour éviter les risques d’inondations. L’habitat même prend en compte ces considérations, avec des maisons surélevées et peu de rez-de-chaussée. La pierre est largement utilisée, que ce soit dans les constructions ou les aménagements de bord de route. Une richesse patrimoniale qui se retrouve aussi dans quelques réhabilitations, notamment le château médiéval de Vertrieu, site inscrit du Dauphiné, à la réfection réussie.Les grandes structures industrielles recomposent le paysage et forment des points de repères très forts. Leur implantation contiguë au fleuve répond à leurs besoins : force hydraulique et ressource en eau. Le paysage s’est également organisé à partir de la roche (pierre à bâtir, ciment) et des terres limoneuses fertiles (maïs). Ainsi, malgré la duplicité du paysage à la fois agricole et industriel, il ressort une impression de cohérence du fait que la localisation des industries est directement liée aux éléments du paysage. Une richesse touristique que les collectivités entendent valoriser, tout comme la base de loisirs de Porcieu, au cœur de ce qui s’appelle maintenant « la vallée bleue ».

Qualification

Si l’image des basses terres rhodaniennes est industrielle, les efforts portent sur la valorisation des ressources naturelles : le Rhône comme lieu de loisirs et attrait touristique, la pierre comme patrimoine historique et marque de fabrique - L’Empire State Building, le Palais Impérial de Tokyo, le Panthéon, ont été construits avec le calcaire clair issu de ce bassin carrier !La base de loisirs nautiques et les communes sont à la recherche d’une image complémentaire à la seule valeur industrielle. D’où la création du nom « la vallée bleue », vantée dans les guides touristiques avec l’argument de la proximité des grandes agglomérations – 45 minutes de Lyon, 1 heure de Grenoble. Une palette d’activités est proposée. Difficile de dire dans quelle mesure la présence des sites industriels hypothèque la valeur du fleuve comme lieu de loisir ou de baignade. A Montalieu-Vercieu a été créée la Maison de la Pierre et du Ciment, lieu de mémoire et d’hommage au bassin carrier.

Transformation

Les basses terres rhodaniennes offrent l’image d’une certaine désuétude, comme si le passé avait été plus florissant et que la navigabilité du fleuve pose aujourd’hui plus de difficultés qu’avant. La centrale nucléaire de Creys Malville a été mise en service en 1985. Décidée par un arrêté ministériel en date du 30 décembre 1998, sa déconstruction, prévue pour 2026, fait figure de chantier pilote. Dans son état final, en 2026, seuls les bâtiments de l’APEC (Atelier Pour l’Entreposage des Combustibles) et les installations nécessaires à son fonctionnement demeureront sur le site de 173 hectares. Qu’adviendra t-il du reste ?En revanche, la filière économique du bassin carrier est encore en activité grâce notamment aux ciments Vicat et à la douzaine d’entreprises d’extraction et de taille de pierre toujours présentes.

Objectifs de qualité paysagère

Le premier objectif pourrait concerner le respect du fond de vallée non bâti, pour éviter le mitage en bordure de fleuve et ainsi conserver la lisibilité paysagère du Rhône et de ses abords.Le second objectif pourrait consister précisément à valoriser ces berges naturelles, en créant d’autres usages qui portent sur le mariage de l’eau et de ses rivages. Voies vertes, circuits écologiques, valorisation des voies humides, parcs et jardins… les sources de protection et de valorisation des sites ne manquent pas et constitueraient un passionnant projet !Un projet qui peut porter la forte identité des Basses Terres rhodaniennes et le potentiel de développement lié au tourisme vert et industriel. Le projet pourrait travailler sur la création d’une esthétique propre due à la juxtaposition inhabituelle d’imposants centres de production industrielle dans un paysage rural. Le troisième objectif de qualité tient dans le traitement des fronts de taille en falaise pour les carrières, et des extractions dans le lit du Rhône. Les projets de réhabilitation ou d’extension devraient requérir les plus grands soins.

Basse-vallée et corniche du Drac

019 Basse vallee et corniche du Drac
Département  : Isère
 
Communes  : LA MURE, PONSONNAS, PRUNIERES, VIF, SAINT-PIERRE-DE-MESAGE, SINARD, SAINT-MARTIN-DE-LA-CLUZE, AVIGNONET, MONTEYNARD, LA MOTTE-SAINT-MARTIN, SAINT-GEORGES-DE-COMMIERS, NOTRE-DAME-DE-COMMIERS, NOTRE-DAME-DE-VAUX, SAINT-JEAN-DE-VAULX, SAINT-AREY, SAINT-JEAN-D’HERANS, SAINT-SEBASTIEN, CORNILLON-EN-TRIEVES, LAVARS, MARCIEU, MAYRES-SAVEL, MONESTIER-DE-CLERMONT, ROISSARD, TREFFORT, COGNET
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 12579
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Etiré tout en longueur, sur plus de 20 kilomètres, le lac de Monteynard constitue l’élément majeur de la basse vallée du Drac. Il attire pour un pique-nique dominical ou pour la pratique d’activités nautique. Le lac sert aussi de décor grandiose avec, à l’arrière plan, les crêtes du Dévoluy et la célèbre tête de l’Obiou. Sa nature artificielle et ses barrages ne se révèlent pas au premier abord.La couleur d’un turquoise profond de son eau comme une création artistique, reste gravée à l’esprit. Elle tranche avec les rives fortement pentues et les plages aménagées. Cette vision saisissante se dévoile à quelques lacets de la route en encorbellement ou encore, depuis le parcours du petit train touristique qui longe le lac à flanc de montagne. Autant d’atouts qui expliquent l’attrait de ce site, tant pour les activités touristiques et de loisirs que comme lieu de résidence. Avec la récente mise en service de l’autoroute A51, Grenoble est rapidement accessible. Site de loisirs et terrain de jeux pour les Grenoblois, la basse-vallée du Drac est aussi devenue une campagne chic résidentielle. Les communes ancestrales, nichées sur les replats, doivent aujourd’hui composer avec de nouvelles constructions et des lotissements au caractère architectural non régional.

Identification

Le lac de Monteynard est une retenue d’eau artificielle sur le Drac alimentant une centrale hydroélectrique EDF. Après le barrage construit en 1962 et situé vers la commune d’Avignonet, le lac s’étend sur une vingtaine de kilomètres avant de se séparer en deux bras, le Drac et l’Ebron. La basse-vallée du Drac offre une structure étagée, avec le lac très encaissé, de fortes pentes boisées, un replat où se concentrent l’habitat et les activités agricoles, puis à nouveau des pentes boisées. A l’est, la longue échine du Sénépy, qui culmine à 1769 mètres, domine fortement la vallée. Ce territoire très marqué sur le plan axial sépare les vallées du Trièves et de la Matheysine et offre en ligne d’horizon les crêtes minérales du Dévoluy avec l’Obiou en point de mire dominant (2789 m).Les paysages à grande échelle (montagnes) et à petite échelle (clochers des églises) constituent des points d’appel de ce territoire qui s’exprime essentiellement dans une vision axiale. A part les deux barrages, très encaissés, le pont routier de Brion et les toutes nouvelles passerelles métalliques réservées aux piétons, aucun élément transversal ne relie les deux rives de ce paysage. Un manque de liens qui influe aussi sur les usages présents sur ce territoire.

Qualification

Dans ce cadre exceptionnel, avec le lac de Monteynard comme élément majeur, les motifs de naturalité sont contrariés par une succession d’images de grands aménagements et de péri-urbanisation : barrages imposants, lignes à très haute tension très présentes, nouvelles constructions en marge des bourgs patrimoniaux, accès restreint et très contenu aux plages, berges inaccessibles, risques d’éboulements provoquant des expropriations… Il conserve une caractérisation rurale, avec le maintien d’activités agricoles, sur de petites parcelles, et un peu d’élevage. Mais les habitants de ce territoire sont de plus en plus nombreux à travailler ailleurs, ne profitant du site que pour son attrait résidentiel. Une maison avec vue sur le lac et les massifs montagneux est devenue un rêve tangible pour de nouvelles populations, dont les habitations grignotent de l’espace sur les prés. En cause, la mise en œuvre récente de l’autoroute A51 (Grenoble-Sisteron). Si elle n’est pas présente physiquement dans cette unité paysagère, ses conséquences sont néanmoins considérables : un impact visuel avec des infrastructures imposantes (murs de soutènement…) et des routes coupées ; surtout, un net raccourcissement des temps de trajet vers Grenoble, qui engendre une forte pression foncière sur cette vallée.

Transformation

Ce territoire a subi une transformation majeure dans les années 1960, avec la création du lac artificiel de Monteynard et de son barrage voûte (1962). Dans les communes, quelques maisons de maître et des aménagements locatifs pour le personnel. La vie locale tourne alors autour des grands travaux puis de l’activité de la centrale, qui viennent s’ajouter aux usages traditionnels (élevage, agriculture). Dans les années 1980, le lac est devenu prisé pour les activités nautiques, notamment la planche à voile très en vogue à l’époque. Les plages sont progressivement aménagées pour accueillir, aujourd’hui, les camping-cars – autre évolution du tourisme. Aires de pique-nique équipées, location d’embarcations nautiques, plages engazonnées, école de kite-surf, le site évolue avec les usages et affirme sa vocation d’aménagement de loisir. Point d’attraction visuel majeur du parcours du Train touristique de la Mure, le lac est également sillonné par les navettes-croisières. Les dernières installations, deux passerelles métalliques réservées aux piétons et aux VVTistes, sont les plus marquantes car elles influent directement sur le paysage, en créant des liens entre les rives. La nature se rappelle néanmoins à l’homme, quand des risques d’éboulements de terrain conduisent à l’expropriation de populations.Paysage naturel, objet de grands aménagements et d’installations de loisirs, ce territoire comprend également des caractéristiques de paysage émergent, avec une pression foncière très forte sur son flanc ouest en raison de la mise en œuvre de sa plus récente transformation : des sorties d’autoroute qui le situe à moins de 20 minutes d’un immense territoire urbain.

Objectifs de qualité paysagère

Il est bien évident que rien ne pourra enrayer la pression foncière et la péri-urbanisation de ce territoire si attractif. Les objectifs de qualité paysagère consisteraient à porter une attention soutenue aux localisations des nouvelles constructions, pour ne pas déstructurer le bourg qui avait son unité propre et garder une harmonie d’ensemble. Le village ancien ne doit pas être sacrifié au nom du résidentiel. Il convient aussi de veiller aux éléments de petit patrimoine, comme les fours communaux, les fontaines, les murs de pierre. Ils peuvent aussi consister en micro-réalisations, comme l’installation d’un belvédère avec quelques bancs comme lieu privilégié de vision sur les images bucoliques du lac, comme la création de haies végétales pour que les nouvelles constructions se fondent mieux dans le paysage. Les routes peuvent également faire l’objet d’objectifs de qualité paysagère. Valoriser les routes de corniche à la fois par des aménagements qualitatifs, à la fois par la création de belvédères et des aires d’arrêt, pour que la route ait une finalité de contemplation et pas seulement une vocation de traversée.

Bassin de Bourg-d’Oisans

24 Bassin de Bourg d Oisans
Département  : Isère
 
Communes  : ALLEMOND, HUEZ, OZ, AURIS, LE BOURG-D’OISANS, LA GARDE, VILLARD-NOTRE-DAME, VILLARD-REYMOND, LIVET-ET-GAVET, OULLES, MONT-DE-LANS, VILLARD-RECULAS
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 6274
 
Carte(s) IGN : Top 25 : 3335 ET, 3336 ET

Impression générale

Ancienne vallée glaciaire, la vallée de Bourg d’Oisans frappe d’emblée par un puissant contraste entre son fonds plat et relativement large et les flancs rocailleux et plissés des massifs alentours. Une vision d’autant plus saisissante que l’on y pénètre après des paysages forcément plus accidentés, que l’on vienne de la montagne ou des vallées environnantes, plus sinueuses. Cernée de massifs montagneux qui en font toute sa richesse, porte d’entrée vers l’Alpe d’Huez, station alpine, cette vallée mêle trois éléments naturels, très proches, presque palpables : l’eau de la Romanche d’un bleu laiteux, la roche des montagnes aux plis graphiques, la végétation au rigoureux plan octogonal. Sur la longue ligne droite qui conduit à Bourg d’Oisans, chemins et lignes d’arbres perpendiculaires à la route créent une perception saccadée, et rythmée qui trompe l’ennui.

Identification

La platitude et la largeur relative (environ 2 kilomètres) de cette vallée glaciaire sont impressionnantes. D’autant plus qu’elle est placée dans le prolongement des gorges de la Romanche, une vallée très encaissée. C’est donc un « u » au fond très plat qui succède à un « v » très anguleux ou inversement. Dans la vallée, plusieurs séquences paysagères se mêlent, urbaines avec une route large et un habitat qui ne cesse de s’étaler, agricoles avec des terres exploitées cernées de haies et de fossés. Vue du ciel ou lisible sur les cartes routières, moins sur le terrain, une configuration géométrique particulière des parcelles se dessine autour de la Romanche ; il s’agit d’une zone drainée pour y favoriser l’agriculture.La Romanche, alimentée par les eaux du Vénéon bénéficie d’un lit majeur où elle coule avec aisance, puis se retrouve canalisée en ligne droite pour filer rapidement vers le nord. Tout au long du bassin, convergent 6 des vallées de l’Oisans.La route nationale offre également une grande ligne droite, bordée de quelques hameaux avant de gagner le Bourg d’Oisans, qu’elle contourne assez vite. Bordé au nord par le massif des Grandes Rousses, au sud par le massif du Pelvoux, il offre des vues très proches sur la structure géologique alpine, faite de plis, chevauchements et de failles.

Qualification

Au 18e siècle, la Romanche, qui inondait régulièrement cette vallée si plate, a été endiguée. La plaine a été drainée selon un schéma orthogonal qui assure l’originalité du bocage actuel. Le remplissage alluvial de la plaine en a fait une terre agricole fertile, sur plus de 2000 hectares. Une exploitation d’autant plus précieuse que de telles configurations de vallée sont rares dans cette zone de montagnes, où les terres agricoles se résument plus souvent à des pâturages d’altitude. Ainsi, la valeur du lieu semble être issue avant tout de sa topographie particulière de fond plat et de son emplacement en confluence de plusieurs vallées alentours.Aujourd’hui, à cet usage agraire s’en ajoutent d’autres, certains complémentaires, d’autres contradictoires. En effet, ce socle agraire qui a longtemps constitué la richesse de cette vallée fertile se trouve malmené par l’invasion de l’habitat et de la route.Le bassin de Bourg d’Oisans dévalue son caractère agraire, devient une vallée habitée et surtout une zone de transit touristique - situé le long de la Nationale 91 qui relie Grenoble à Briançon par le col du Lautaret. La route est extrêmement fréquentée, surtout en haute saison puisque Bourg d’Oisans est le point de départ de la montée vers l’Alpe d’Huez.

Transformation

La superficie restreinte met en tension les occupations et les usages et génère des transformations très fortes. Chacun a du trouver sa place. Autour de la Romanche, une activité agricole, des surfaces habitées, une route principale aménagée et des routes transversales de plus en plus fréquentées. C’est l’eau qui a façonné cette vallée, puis lui a donné toute sa richesse. Les aménagements ont été gigantesques, ils sont aujourd’hui « digérés ». Mais l’exploitation ne se limite pas à l’activité agricole, elle vise aussi des sables sur les terrains marécageux. Du coup, les terrains sont « confisqués » et il est très difficile d’approcher la Romanche. Son cours a été façonné pour répondre aux besoins des hommes, ici l’agriculture, plus loin la production hydroélectrique.Quant à Bourg d’Oisans, commune de près de 3000 habitants, elle a connu un développement continu, alimenté par la fréquentation de la station de ski de l’Alpe d’Huez. Celle-ci fait partie du Parc National des Ecrins et bénéficie d’un emplacement privilégié au cœur des massifs. L’habitat se développe ainsi en hauteur, pour la vue, la valeur foncière prenant le pas sur les autres.

Objectifs de qualité paysagère

Paysage bénéficiant d’un cadre exceptionnel, riche dans sa diversité et ses équilibres, il doit faire l’objet de la plus grande attention. Les aménagements récents de l’axe routier et notamment le contournement de Bourg d’Oisans pèsent sur l’intégrité de ce qui devrait conserver sa facette singulière de terroir de montagne. C’est aussi la route qui guide l’urbanisation, au détriment de la maîtrise du foncier. Le risque de l’envahissement du bâti sur les surfaces agraires est tel que ces paysages commencent à rappeler ceux de la vallée du Grésivaudan, à l’est de Grenoble, où ne seront bientôt préservées de la construction que les zones présentant des interdictions. Est ce qui est souhaité ? L’agraire ne structure plus vraiment l’espace quand l’habitat le colonise. L’endiguement a levé toutes les craintes sur les risques d’inondation naturelle, les aménagements de la plaine qui devaient être au service des l’agriculture sont exploités par la route et l’habitat. Dès lors, comment pérenniser ce caractère agraire? Comment limiter les velléités d’expansion de la modernité et de ses attributs discutables à moyen terme ?En dehors des schémas d’aménagement de territoire et d’urbanisme, on peut chercher des réponses du côté de la valorisation des ressources : trouver une relation entre ce terroir et le tourisme ; par exemple en valorisant l’exploitation minière et la découverte de la géologie et des métaux par le grand public. De même, les ressources locales mériteraient d’être valorisées comme la noix de Grenoble dans le Grésivaudan, pour offrir aux touristes des centres d’intérêt et de dégustation tout en soutenant les productions de qualité.

Bassin de Valbonnais

12 Bassin de Valbonnais
Département  : Isère
 
Communes  : LE PERIER, VALBONNAIS, VALJOUFFREY, LA VALETTE, NANTES-EN-RATIER, ENTRAIGUES, SAINT-LAURENT-EN-BEAUMONT, SAINT-MICHEL-EN-BEAUMONT, LA SALETTE-FALLAVAUX, SIEVOZ, ORIS-EN-RATTIER
 
Famille de paysages : Paysages ruraux-patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 5852
 
Carte(s) IGN : ?

Impression générale

Depuis le col de Parquetout, le Valbonnais se laisse découvrir dans son ensemble… La Bonne, dont il tire son nom, irrigue ses fonds plats et fertiles. Les forêts de pins et de hêtres couvrent les versants est aux pentes régulières, laissant en quelques endroits place aux clairières et aux prairies sommitales. Le versant ouest, aux abrupts qui frisent les 2000 mètres, boisé, laisse découvrir ses schistes déchirés ; sur le bas de pentes, quelques raies de vignes nous surprendront. Valbonne et Entraigues, villages rue bordés de hautes bâtisses aux rares commerces, cachent à l’arrière leur jardin potager. Entraigues, au nom évocateur, est installé à la croisée des eaux de la Bonne et de la Malsanne, qui a creusé une saillie profonde dans les montagnes environnantes.Le bassin du Valbonnais reste essentiellement dédié à une agriculture mécanisée où les cultures profitent de l’irrigation et d’un climat plutôt doux. Quelques traces d’installations industrielles, notamment des usines hydro-électriques, mais les mines semblent désaffectées. La route départementale D526 constitue une des rares liaisons nord-sud de l’Isère alpine, en reliant La Mure à Bourg d’Oisans, par la vallée de la Malsanne, le col d’Ornon (1367 m) et la vallée de la Lignarre. Il est positionné en porte d’entrée du Parc National des Ecrins, avec une maison du Parc. Le pont de bois couvert qui enjambe la Bonne en marque l’entrée.

Identification

Le bassin du Valbonnais forme une unité paysagère de transition, plus tout à fait Matheysin mais pas encore Ecrins, fortement dessiné par les reliefs, il reste à l’écart des deux axes de circulation principaux, route Napoléon Grenoble-Gap et Grenoble- Briançon. Les plaines de Valbonnais et d’Entraigues présentent un modèle de bocage de montagne alimenté par des canaux d’irrigation, le canal de Valbonnais dans le fonds de vallon et le canal de Beaumont à mi-pente. Celui-ci sert aussi à l’irrigation des prés. Formé des torrents de la Bonne et de la Malsanne qui se rejoignent à Entraigues, le canal de Valbonnais, élargi, profite à ce bassin fertile. Une agriculture mécanisée travaille des cultures céréalières, aux côtés des prés dédiés à l’élevage (ovin, caprin et bovin) et des vergers où abondent notamment les noyers.Forêts et pâturages occupent les pentes alentours. La forêt développe ses dynamiques de fermeture, qui gagnent progressivement le bassin. La densité humaine de ce territoire n’apparaît pas très élevée, une impression confirmée par les chiffres (en 1842, le canton comptait 5979 habitants, chiffre maximal, contre 1421 en 1982). Les quelques installations industrielles et mines désaffectées témoignent d’ailleurs d’un passé industriel plus florissant.

Qualification

L’occupation du sol est marquée par l’agriculture ; irriguée et fertile, elle demeure une agriculture de montagne dans un milieu difficile. Servie par l’aménagement des canaux d’irrigation, elle s’est aussi adaptée à son milieu et à sa topographie ; les fruitiers au cœur du bassin, les vignes sur les pentes orientées au sud, etc. La diversité de ces motifs et leur intégration dans le paysage fondent la valeur de ce territoire.Quant à sa richesse économique, elle semble s’être un peu délitée, les mines désaffectées en témoignent. Restent les usines électriques, qui utilisent l’eau comme énergie motrice.Porte d’entrée vers les sommets, le Valbonnais abrite une maison du Parc national des Ecrins (à Entraigues). Il joue un rôle touristique important mais sans être lui-même un site excessivement fréquenté, malgré la présence de gîtes ruraux, peut-être moins courus que ceux des sites voisins, où les sentiers de randonnée sont plus alléchants.

Transformation

L’évolution démographique de la commune de Valbonnais est en décroissance : environ 450 habitants contre 600 en 1962, 1100 en 1901 et 1200 au début du siècle précédent. Les autres communes sont encore moins peuplées (230 habitants à Entraigues, 120 à Siévoz).La conséquence d’une mutation, où l’exode agricole s’est associé au déclin industriel dont le passé industriel n’est plus. Les mines désaffectées et ruines industrielles renforcent ce sentiment d’abandon. La route a totalement remplacé le fer et demeure le seul moyen de transport – la ligne de chemin de fer a été fermée en 1949.Reste la valeur agricole, qui semble se maintenir, et la carte du tourisme à jouer. L’installation de la Maison du Parc des Ecrins à Entraigues constitue une initiative encourageante pour dynamiser le Valbonnais et enrayer son dépeuplement, même s’il n’est pas promis à devenir un lieu de séjour important. L’enjeu se pose davantage en termes de qualité et de différenciation, et non de volume.

Objectifs de qualité paysagère

La nécessité de conserver un caractère de paysage rural-patrimonial est impérieuse. L’agriculture apparaît comme la seule constante stable, qu’il serait tout de même prudent de soutenir pour prévenir la déprise agricole. D’autant que l’agriculture de montagne joue un rôle important en matière de gestion du territoire et de contribution essentielle au maintien d’un paysage ouvert.A part quelques sites, l’industrie n’est plus florissante et la question de la reconversion des sites se pose. Mais alors, quelle valeur de remplacement ?L’activité touristique, encore embryonnaire, peut jouer sur les atouts de la position géographique du Valbonnais ; cette fonction de point d’entrée est d’ailleurs matérialisée physiquement par une architecture de bois sur la Bonne. Un élément marquant qui mérite d’être valorisé et pourquoi pas complété, afin de créer des marqueurs forts sur ce territoire. En mal d’identité, en lien avec des paysages exceptionnels, celui-ci cherche encore à s’affirmer (tourisme vert, labels, produits du territoire….).

Bassin de Vif

02 Bassin de Vif
Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-PAUL-DE-VARCES, VARCES-ALLIERES-ET-RISSET, VIF, SAINT-PIERRE-DE-MESAGE, CLAIX, LANS-EN-VERCORS, SAINT-GEORGES-DE-COMMIERS, CHAMP-SUR-DRAC, NOTRE-DAME-DE-MESAGE, SAINT-JEAN-DE-VAULX, SAINT-NIZIER-DU-MOUCHEROTTE, VILLARD-DE-LANS, LE GUA
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 6915
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Le bassin de Vif présente toutes les caractéristiques de péri-urbanisation, qui s’explique tout naturellement par la proximité géographique de l’agglomération grenobloise. Une proximité qui s’est même trouvée accélérée avec la mise en œuvre en 1999 de l’autoroute A51. L’influence urbaine est donc très nette ; une commune comme Vif a vu sa population doubler en l’espace de 25 ans ! En outre, l’autoroute a également un impact visuel, barrant les vues lointaines sur les massifs montagneux par d’imposants ouvrages d’art. Sur la plaine, l’habitat résidentiel cohabite avec les activités agricoles, voire les colonise. Une échappée par la route départementale 107 permet de gagner le village de Saint-Paul-les-Varces, qui a su garder du charme grâce à sa situation privilégiée au milieu d’un écrin de verdure. Ici, la vision urbaine se fait soudainement oublier.Finalement, l’élément naturel majeur de ce territoire est le plus invisible ; le Drac, qui occupe un lit assez vaste, se devine à peine et ses berges s’avèrent peu accessibles. Il coule donc à l’abri des regards, pour l’usage unique des deux centrales électriques qui l’exploitent.

Identification

Composé de sous-unités, ce territoire offre une image composite pour ne pas dire brouillée. Sa lisibilité topographique n’apparaît plus car les usages s’entremêlent et le territoire se « remplit » sans cesse. La plaine est à peine perceptible, toute envahie par l’habitat résidentiel qui trouve sur le plat des facilités de constructions que n’offrent pas les hauteurs. Justement, sur les pentes, se sont réfugiées les habitations plus cossues. Les activités agricoles se placent un peu partout, sur les endroits « possibles ». La route nationale 75, historique route de traversée des Alpes, se trouve doublée par le chemin de fer et surtout par la mise en oeuvre récente de l’autoroute A51, aux ouvrages imposants : tunnels et viaducs. Les activités économiques s’incarnent à travers l’usine de Basse-Jarrie, à l’esthétique industrielle marquante, et les 2 centrales électriques situées sur le Drac. Justement, la rivière qui devrait être un motif important du paysage, n’a plus de rapport avec les autres éléments. Caché des regards, un peu diabolisé par des catastrophes qui ont frappé les esprits, le Drac se fait oublier.

Qualification

émergent, avec une organisation fonctionnelle de l’espace. Les usages routiers et péri-urbains envahissent la plaine historiquement dédiée aux activités agricoles, avec un habitat résidentiel souvent concentré dans des lotissements. Les espaces ouverts se ferment, les limites provenant en fait des restrictions d’urbanisme liées aux risques d’inondations. La proximité de l’agglomération grenobloise, dont l’accès est rendu encore plus rapide par la présence de l’A51, gratuite dans cette portion, est source d’une pression foncière qui ne saurait se réduire. La valeur résidentielle est d’ailleurs renforcée par ce qui fait justement l’attrait de ce paysage, à savoir un cadre naturel exceptionnel. Celui-ci est encore plus valorisé du côté de Saint-Paul-les Varces, où quelques privilégiés peuvent s’installer.Les usages liés à la présence de la rivière du Drac sont limités, et, d’évidence, elle n’est pas l’objet de considérations paysagères ni d’une valorisation pour l’ouvrir à d’autres développements.

Transformation

La transformation des lieux est presque une caractéristique de ce paysage. Les transformations de ce territoire ont été assez rapides et fortes, soit par une évolution progressive et continue – la péri-urbanisation – soit par le fait d’un grand aménagement – en l’occurrence l‘autoroute A51. Ce territoire est donc très exploité, marqué par des constructions, des infrastructures, des codes d’un langage péri-urbain qui non seulement grignotent les espaces, mais les banalisent.

Objectifs de qualité paysagère

Une vision globale et l’intégration de considérations paysagères dans les projets d’aménagement de ce territoire seraient nécessaires pour donner une cohésion et une qualité à l’ensemble. Il s’agit d’évaluer les limites de l’acceptabilité de l’étalement urbain, en prenant en compte, si possible, des questions liées au développement durable. Un travail sur les parcelles et sur les clôtures permettrait de recréer des liens physiques et paysagers entre la plaine et ses composants. Tout doit concourir à conserver et mettre en valeur les éléments forts des anciennes structures paysagères, pour que le porte sud d’entrée vers Grenoble soit singularisée plutôt que banalisée.Le recours à des outils de protection de l’espace agricole semble ici urgent. La valorisation d’une agriculture péri-urbaine, maraîchère par exemple, et de circuits de distribution courts des produits agricoles pourrait constituer un objectif de qualité paysagère.Il serait également intéressant de créer des liens entre les espaces et les usages présents sur ce territoire, avec, d’évidence, un travail à mener sur la valorisation du Drac. Des passerelles, au sens propre comme au sens figuré, sont à trouver pour remettre la rivière en rapport avec les autres motifs paysagers.

Bassin de Vizille et cluse du Livet

10 Vallee de Livet et Gavet
Département  : Isère
 
Communes  : LAVALDENS, LE BOURG-D’OISANS, SAINT-BARTHELEMY-DE-SECHILIENN, LIVET-ET-GAVET, ORNON, OULLES, SECHILIENNE, VAULNAVEYS-LE-BAS, VIZILLE, CHAMROUSSE, LA COMBE-DE-LANCEY, REVEL, SAINTE-AGNES, BRIE-ET-ANGONNES, MONTCHABOUD, CHOLONGE, LAFFREY, LA MORTE, SAINT-PIERRE-DE-MESAGE, JARRIE, CHAMP-SUR-DRAC, NOTRE-DAME-DE-MESAGE, SAINT-JEAN-DE-VAULX, ALLEMOND
 
Famille de paysages : Paysages marqués par de grands équipements
 
Surface (Ha) : 11562
 
Carte(s) IGN : TOP 25 : 3335 OT

Impression générale

La cluse de Livet se traverse, elle ne favorise ni l’arrêt ni la pause. Les villages noircis n’invitent guère à la flânerie et la route étroite est très. Venant de l’agitation de l’agglomération grenobloise, le contraste est d’autant plus saisissant. Domine une impression curieuse, entretenue par une ambiance sombre et un sentiment d’abandon. Les usines que l’on devine en bordure de la rivière Romanche sont-elles actives ? les montagnes boisées sont-elles propices à la promenade ? L’austérité domine dans ce long corridor à l’ombre. Il est pourtant entouré de massifs magnifiques et de sommets prestigieux dont le Taillefer, mais dont le regard est privé tant est profonde la vallée. L’activité des communes semble se confiner aux usines, à la circulation routière et à la publicité colorée et presque agressive pour les stations de ski alpines des alentours. Les cônes d’éboulis et les masses rocheuses « Tête de Louis XVI » nous laissent présager des risques de glissement de terrain sur ces pentes vertigineuses.

Identification

cartes routières parlent des Gorges de la Romanche. Eléments corollaires de ce fond de vallée très encaissé, l’ombre et des vues très fermées. Les bois y sont omniprésents masquant à la fois les hauteurs et les activités de la vallée. Après Vizille, où se ressent encore fortement l’effet « banlieue » sud de Grenoble et la bifurcation vers la N85, la célèbre Route Napoléon, la Nationale 91 traverse la cluse de Livet et Gavet sur près de 30 kilomètres. Son tracé se taille un espace maigre aux côtés des eaux de la Romanche. Les communes (Séchilienne, Gavet, Livet) sont des villages-rues. Quelques routes transversales s’échappent vers les hauteurs, la plus sinueuse monte vers la commune de La Morte, avec enfin une vue plus dégagée. De centrales hydroélectriques et usines de métallurgie ponctuent le cours de la Romanche.

Qualification

L’entrée de la cluse de Livet et Gavet offre une ligne de fuite dégagée, avec les montagnes à l’horizon mais l’on ne s’y attarde pas, tant la route est encombrée aux alentours de Vizille. Très fréquentée, la N91 relie Grenoble à Briançon par le col du Lautaret. La pollution noircit les habitats, créant une ambiance sombre que l’ombre des arbres et les versants très encaissés renforcent davantage. Zone de traversée, elle ne laisse guère de possibilités d’arrêt ou d’échappatoires, au détriment des villages qui subissent en permanence un important trafic routier. Pourtant, quelques maisons de maître surplombant hautainement Romanche et usines, les maisons suspendus du type de celles de Pont en Royans, constituent sans aucun doute un patrimoine en attente de valorisation.Les pentes abruptes des deux versants, aux dénivelés assez impressionnants (de l’ordre de 800 mètres) sont couvertes de forêts difficilement exploitables. L’agriculture semble limitée à quelques parcelles, tandis que les prairies entre les communes s’enfrichent. Quant aux établissements industriels, que l’on croise ou que l’on devine, ils semblent figés dans l’immobilisme voire abandonnés.

Transformation

Si, aujourd’hui, les villages-rues offrent un visage si un peu avenant, la présence d’usines et de quelques maisons de maîtres témoignent d’un passé industriel plus florissant. Les centrales hydroélectriques qui s’étaient développées le long de la Romanche ont peu à peu fermé, le chemin de fer s’est transformé en route nationale et la population a subi un lent déclin. Aujourd’hui, demeurent quelques usines hydroélectriques, forges, papeteries…, certaines abandonnées, d’autres en activité. La publicité en 4*3 mètres pour les stations alpines environnantes finit par être le seul élément coloré ! Elle maquille les façades mais donne envie de traverser encore plus vite ce territoire qui, finalement, laisse l’impression d’avoir été « sacrifié ». Cette vallée a des ressources qui ont été exploitées, mais se pose ici la question de la reconversion. Parce qu’il ne dispose pas des atouts fonciers pour la résidentialisation, ces villages semblent désertés.Difficile aussi de développer économiquement, quand on connaît les risques d’éboulements qui pèsent ici – en témoignent les ruines de Séchilienne. La valeur économique, aujourd’hui déchue, a laissé place à un usage routier dominant. Il donne lieu d’ailleurs à un certain nombre d’aménagements, pour fluidifier le trafic avec des doublements de voie lorsque la topographie et la géographie des risques les rendent possibles.Les communes tentent aussi de se refaire une santé et une beauté, avec de gros efforts de nettoyage et d’embellissement. Les déviations de Gavet et Livet permettent d’éviter les centres villes et de leur redonner un peu de bon air. Sur les routes transversales qui s’élèvent en lacets vers les hauteurs, il serait intéressant de travailler sur des fenêtres paysagères pour ouvrir des vues.Un projet routier en milieu de versant est à l’étude, permettant de s’écarter des risques d’éboulement.

Objectifs de qualité paysagère

Aujourd’hui l’industrie est déclinante mais la production d’énergie a connu un renouveau avec la construction de barrages et de centrales hydroélectriques sur la Romanche et l’Eau d’Olle, plus haut. L’hydroélectricité est une énergie verte, son développement devrait par conséquent être porteur.Quelques usines ont su se diversifier et se moderniser, notamment dans l’industrie de la métallurgie. Garder trace de ce patrimoine industriel et de l’histoire de la vallée de la Romanche, et le valoriser ou encore, assurer sa reconversion pourrait être un objectif de qualité paysagère. Pourquoi ne pas dédier ces espaces à de nouvelles activités, en dehors même de leur vocation initiale (bureaux pour des entreprises de services, pépinières artistiques, etc) ? Des pistes qui supposent des moyens et des porteurs de projet, ainsi que des volontés politiques. La valeur de remplacement n’a pas encore été trouvée, mais cela est sans doute également subordonné à l’appréciation du risque géologique sur cette vallée.

Bassin des Echelles/St-Jean-du-Pont

58 Bassin des Echelles St Jean du Pont
Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-PIERRE-DE-GENEBROZ, VOISSANT, SAINT-CHRISTOPHE-SUR-GUIERS, ENTRE-DEUX-GUIERS, LA BAUCHE, LES ECHELLES, SAINT-CHRISTOPHE, SAINT-BERON, SAINT-FRANC, MERLAS, MIRIBEL-LES-ECHELLES, SAINT-AUPRE, LA BUISSE, COUBLEVIE, POMMIERS-LA-PLACETTE, SAINT-ETIENNE-DE-CROSSEY, SAINT-JOSEPH-DE-RIVIERE, SAINT-JULIEN-DE-RAZ, SAINT-LAURENT-DU-PONT, SAINT-JEAN-DE-COUZ
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 11873
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Le bassin des Echelles est flanqué sur sa partie est de l’immense barre rocheuse du massif de la Chartreuse. Sa partie ouest, en revanche, est beaucoup moins élevée, de l’ordre de 800 mètres. Ce bassin d’altitude semble donc au premier abord offrir une parenthèse champêtre, dans un cadre exceptionnel puisque les vues sur les montagnes forment un arrière-plan de qualité. La seconde appréciation est moins flatteuse : peu préservé, le bassin des Echelles ne bénéficie pas de la même attention que le parc de la Chartreuse voisin. Un endroit calme et retiré, ce n’est pas vraiment la définition qui convienne ! Certes, certains endroits ne manquent pas de charme, comme le village d’Entre Deux Guiers ou le belvédère de la commune de Miribel-les-Echelles, qui offre un point de vue magnifique sur les montagnes. La présence de l’eau est aussi un atout intéressant, avec les deux bras du Guiers qui se rejoignent et s’unissent pour former un cours d’eau unique. L’eau alimente la plaine et les cultures.Le développement depuis une vingtaine d’années, qu’il soit résidentiel ou industriel, n’a, semble t-il, pas toujours été conduit avec tact et respect des considérations paysagères. Il subit également fortement des pressions foncières, au détriment de l’espace réservé aux activités agricoles, pourtant indispensables, et la large plaine à la trame bocagère se remplit de constructions de manière aléatoire.

Identification

du Guiers, des coteaux surélevés et les contreforts du massif de la Chartreuse. Ses limites sont marquées par la verticalité, notamment sur son flanc est. Elles comportent des routes de gorges : le défilé du grand Crossey et les gorges de Chailles, au nord-ouest. Un paysage agricole, placé en premier plan d’une toile de fonds de montagnes, telle est l’identification générale du bassin des Echelles. Les deux bras du Guiers descendent de la Chartreuse et se rejoignent dans la commune d’Entre Deux Guiers, avant de poursuivre leur course sur plus de 30 kilomètres. A part Entre Deux Guiers (1500 habitants), d’autres communes présentent un intérêt, comme les Echelles et Miribel les Echelles, un balcon qui offre une vue imprenable sur la Chartreuse. Son caractère agraire lui confère aussi une dimension temporelle, entre préoccupations quotidiennes et montagnes immémoriales. La plaine est hérissée de peupliers et jalonnée de fossés, et ponctué de marécages. Beaucoup de prés, peu de champs cultivés mais une activité agricole importante : élevage et exploitation fruitière. En raison de ce caractère marécageux, l’habitat traditionnel a délaissé la plaine pour se poser sur les coteaux ; maisons de pierre rehaussées de tuiles en écaille, sur un toit à 2 pentes caractéristique. Cependant, l’habitat récent est moins sage, implanté dans la plaine où il est plus facile de s’installer sans terrassement.

Qualification

Séduisant premier plan à la splendide toile de fonds formée par la grande façade rocheuse de la Chartreuse, le bassin des Echelles possède un incontestable atout paysager. Il est entouré de sites exceptionnels et remarquables ; et appartient à la zone périphérique du Parc de Chartreuse. Sa valeur intrinsèque est aussi intéressante, du fait de sa topographie de vallée, il est coupé des plaines alentours et niché dans un cadre exceptionnel. Ces atouts en font précisément une zone attractive pour les urbains en recherche de cadre montagnard et le soumettent à des pressions foncières.Qu’ils visent une résidence secondaire ou même principale, ils s’installent de façon de plus en plus massive, et pas toujours sur les endroits les plus adéquats. De fait, l’implantation de maisons individuelles au cœur de la plaine a une double conséquence : une rupture avec le centre du village, avec une dispersion qui casse la structure et une invasion des terres agricoles. Les signes de modernité aux abords des communes ne sont pas non plus des plus heureux, implantations de centres commerciaux, ronds-points démesurés, publicités… Cependant, et sans doute parce qu’il reste éloigné des grandes agglomérations (Grenoble et Chambéry), les pressions foncières n’ont pas atteint un seuil inquiétant et l’agriculture résiste.

Transformation

Le bassin des Echelles a subi des transformations liées au recul des activités rurales traditionnelles, et, parallèlement à la colonisation de la plaine par les activités tertiaires et la fonction résidentielle. Ce qui participait de sa qualité paysagère est en passe de se déliter, avec des premiers plans de plus en plus construits. La structure ancestrale d’un bassin agricole et d’un habitat à flanc de coteaux n’est plus respectée. Les communes se targuent d’ailleurs d’enregistrer une demande de logements en forte hausse - le bassin effectif de population composé des habitants du canton de Saint Laurent du Pont et des communes de l’avant Pays Savoyard représente plus de 15 000 habitants. Heureusement, elles veillent aussi à maintenir une dynamique économique liée aux ressources propres (l’exploitation du bois notamment), avec des artisans et de la main d’œuvre locale. Salutaires initiatives pour retrouver une dynamique industrielle locale et n’être pas simplement qu’une terre de « résidences à la campagne ». Les constructions nouvelles, l’extension des communes avec son lot d’implantations commerciales inesthétiques banalisent fortement ce paysage.

Objectifs de qualité paysagère

Les enjeux paysagers du bassin des Echelles sont à la hauteur des dynamiques de transformation. Ils seraient l’occasion pour élaborer un plan de paysage et réfléchir avec clarté aux objectifs de qualité paysagère dont quelques pistes pourraient être ébauchées… « Bâtir les terres planes qui restent » et réserver à l’agriculture l’espace « peau de chagrin » ne peut constituer un objectif de qualité paysagère soutenable. La topographie, la fertilité des sols et leur aspect mécanisable pourraient redevenir une clé d’entrée pour orienter la vocation des sols. Dans la plaine, ce sont les usages qui changent et les transformations sont visibles et perturbantes. L’identité du lieu est touchée. Du point de vue du paysagiste, les documents de planification devraient faire l’objet de la plus grande attention, pour rendre à chaque topographie de terrain son usage approprié. Une plaine peuplée de lotissements récents en pied de Chartreuse est-elle souhaitable ? Réfléchir à l’occupation de l’espace conduit également de réhabiliter le bâti plutôt que faire la course aux constructions nouvelles. En outre, la proximité du parc naturel régional devrait inciter à la réhabilitation selon les concepts de développement durable. L’extension des villes et l’implantation de zones d’activités et de commerces devraient trouver de meilleures situations, pour conserver à la plaine son caractère agricole. Une voie intéressante consiste également à valoriser le patrimoine local par le développement du tourisme rural puisque le bassin est une des portes d’entrée de Chartreuse.

Bassin du grand Lac et hautes-vallées du Ferrand et de la Romanche

54 Bassin du grand Lac et hautes vallees du Ferrand et de la Romanche
Département  : Isère
 
Communes  : CLAVANS-EN-HAUT-OISANS, HUEZ, OZ, VAUJANY, SAINT-COLOMBAN-DES-VILLARDS, SAINT-JEAN-D’ARVES, LE FRENEY-D’OISANS, MIZOEN, SAINT-SORLIN-D’ARVES, MONT-DE-LANS, BESSE
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 15221
 
Carte(s) IGN : TOP25 :3335 ET

Impression générale

Des paysages de toute beauté, dominés par la majesté des pics de haute montagne. La Barre des Ecrins, Les Grandes Rousses, la Meije, forment un écrin au cœur duquel se blottissent Besse, Mizoën, Clavans, des villages pittoresques et où se déroulent de vastes prairies d’alpage. Depuis le plateau d’Emparis, accessible aux marcheurs sans qu’ils soient même de grands alpinistes, la vue est grande ouverte sur les chaînes alpines. Les plus chevronnés pousseront jusqu’aux cimes et sommets, côté ouest, avec des vues plongeantes sur les glaciers qui se lovent au creux des montagnes. L’impression de naturalité est très présente, renforcée par la subsistance d’activités pastorales dans les alpages. Les bêtes, que l’on monte au printemps depuis le village de Besse, trouvent aussi leur place dans ce grand espace encore préservé.

Identification

Tout au nord, le col de la Croix-de-fer (2068 mètres), qui marque la limite entre le massif des Grandes Rousses et le massif des Arves. Au sud, situé le long de la Nationale 91, route de traversée nord-sud des Alpes entre le Bourg d’Oisans et le col du Lautaret, le lac du Chambon ; à plus de 1000 mètres, il constitue une retenue EDF avec un imposant barrage.Mizoën, Clavans et Besse sont remarquablement groupés autour de leur clocher, avec une architecture de pierre aux toits de lauzes d’ardoise ou, pour les plus récents, de tôle grise. Cette vaste zone de 2900 hectares offre un paysage grand ouvert, avec un fort contraste entre les lignes arrondies du plateau et le panoramique des pics de haute montagne. D’ailleurs, l’ouverture est un trait dominant sur l’ensemble puisqu’il ne comporte ni parcelles ni clôtures, même dans les zones habitées. Elle est bordée de vallées étroites et encaissées où l’on retrouve le bois. Situé entre 2300 et 2500 mètres, le plateau d’Emparis dénudé, au relief nu de schiste gris, évoque une steppe avec des prairies rases et des ardoises luisantes. De nombreuses cabanes d’alpage gisent abandonnées, d’autres jouent leur rôle estival accueillant les bergers, d’autres encore sont réhabilitées par de nouveaux résidents… L’été, y paissent de milliers de moutons venus de la Provence, plus sèche. Tout en buttes et bosses, le plateau offre tantôt une vue à 360 degrés sur les massifs alpins des alentours, tantôt la dérobe dans un creux.

Qualification

Les éléments qui composent ce territoire ont un caractère rural patrimonial affirmé et la présence humaine est variable : réduite l’hiver et amplifiée l’été, localisée dans quelques villages de petite taille (seulement 130 habitants pour le plus réputé d’entre eux, Besse-en-Oisans). Le Plateau d’Emparis est un site réputé pour son alpage, une activité encore très présente et liée à la transhumance des bêtes depuis le village de Besse. La maison des Alpages de Besse-en-Oisans en témoigne. La valeur patrimoniale s’exprime aussi à travers la forme circulaire des villages et un habitat traditionnel caractéristique, adapté aux conditions atmosphériques et aux reliefs. Très découpé dans ses traits par les reliefs de montagne, il présente une homogénéité et un équilibre qui l’adoucissent. Même dans les espaces désertiques comme au plateau d’Emparis, parfois appelé \’l’Oisans chauve\’, aucun élément n’est inquiétant ni dérangeant. Ce contraste entre les premiers plans doux et plats et les reliefs en vues, l’impression d’être sur un balcon à la vue exceptionnelle confèrent indéniablement à ce paysage un caractère tant exceptionnel que singulier.Cette unité paysagère compte deux sites classés : le Lac et glacier des Quirlies (un site de 532 hectares classé en 1990) et le plateau d’Emparis (classé en 1991). Il n’est pas exagéré d’indiquer à quel point ces paysages participent à la diversité des paysages isérois.

Transformation

L’élément de transformation le plus fort est naturel : l’érosion qui façonne les motifs paysagers et modèle les matières. Ce paysage semble avoir été épargné jusqu’à présent par de grands bouleversements du fait même de son éloignement des agglomérations et des accès routiers. Il a été découvert tard du point de vue patrimonial, habité seulement par des bergers habitués aux rudes conditions de vie. Les ruines des chalets d’alpage dans les prairies (notamment sur le plateau d’Emparis) sont des témoins d’un pastoralisme en perte de vitesse. En revanche, et c’est un signe des temps, la vitesse de transhumance a été accélérée puisque les bêtes sont montées en alpage en camion !Les bergers les accompagnent en moto, croisant aussi sur les hauteurs des VTTistes à la recherche de sensations fortes dans les pentes. Des pentes qui gardent les traces d’une exploitation agricole ancienne, les « ados » notamment autour de Besse. Les hameaux se sont très peu développés, très peu étendus, gardant leur forme circulaire pittoresque. La fréquentation touristique et sportive est assez récente. Conscientes de leur attrait, les communes ont lancé des initiatives plus ou moins heureuses ; dans la première catégorie, une maison des alpages à Besse qui rend hommage au pastoralisme, dans la seconde catégorie, des aménagements urbains (parkings, hauts lampadaires) ; ces images de modernité, qui plus est dans un petit bourg, paraissent démesurées en période de basse fréquentation. Une grave menace de transformation en paysage naturel de loisirs pèse sur la vallée de Clavans où des projets de liaison avec l’Alpe d‘Huez ont été imaginés. En attendant, en hiver, les hélicoptères tournent des journées entières pour reprendre les skieurs hors piste qui descendent depuis le Pic Blanc. La qualité sonore d’espace vierge en est bien entendu affectée !

Objectifs de qualité paysagère

Ce paysage participe à la diversité des paysages isérois. Son intégrité est d’autant plus remarquable que cette unité paysagère côtoie en contraste les stations de l’Alpe d’huez et des Deux-Alpes. Territoire relativement préservé jusqu’ici, il est vulnérable au moindre aménagement. Un objectif de qualité qui se décline en de multiples attentions : réserver les pistes pastorales aux bergers évitant ainsi leur dégradation accélérée par les touristes, conserver les architectures traditionnelles (respect de la pente) et les matériaux nobles, rénover les chalets d’alpage avec des critères de maison passive, entretenir et sécuriser les routes en évitant le béton et les glissières acier, conserver dans la mesure du possible le caractère ouvert des paysages, sans parcelles ni clôtures. A noter un service mis en place par le Syndicat Intercommunal (Mizoen, Besse, Clavans) en matière d’urbanisme : les conseils gratuits d’un architecte pour assurer la qualité architecturale des constructions et leur bonne insertion dans le site environnant. Dans cet objectif, une Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager est en cours d’étude dans ce bourg.La grande horizontalité du plateau supporterait mal tous les supports verticaux évocateurs de modernité (lignes électriques, pylônes de téléphonies).Cependant, de grands projets font craindre une modification de l’ambiance naturelle de ce territoire et notamment une liaison depuis la vallée du Ferrand vers l’Alpe d’Huez. Il conviendra d’en mesurer les conséquences, notamment sur le pastoralisme.

Bordure orientale de la Chartreuse

01 Bordure orientale de la Chartreuse
Département  : Isère
 
Communes  : LA TERRASSE, CROLLES, LUMBIN, SAINT-BERNARD, SAINT-HILAIRE, LE TOUVET, CHAPAREILLAN, LA FLACHERE, SAINTE-MARIE-DU-MONT, SAINT-VINCENT-DE-MERCUZE, SAINT-PIERRE-D’ENTREMONT, SAINT-NAZAIRE-LES-EYMES, SAINT-PANCRASSE, SAINT-PIERRE-DE-CHARTREUSE, BARRAUX
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 4916
 
Carte(s) IGN : 3334OT

Impression générale

2062 mètres pour la dent de Crolles, voici qui n’est pas si impressionnant sur la carte ! Sur le terrain, on pourrait croire à une altitude plus élevée tant ce repère visuel est visible de loin, à nul autre pareil. Lorsque l’on arrive sur ce haut balcon naturel, on est également très surpris car rien ne le laissait soupçonner depuis le bas. A l’inverse, depuis le plateau, pas de vue sur la vallée du Grésivaudan, pourtant très proche à vol d’oiseau, mais un a-pic vertigineux. Les vues ne sont donc pas plongeantes mais panoramiques en vis-à-vis vers Belledonne, ou sur les hauteurs de falaises verticales monumentales. Autre vision impressionnante, celle de l’architecture des sanatoriums construits voici près d’un siècle. Leurs contours épousent la ligne des falaises, une jolie leçon de l’intégration d’imposants bâtiments dans un paysage naturel. Ces établissements de santé en imposent, fixant leur image dans l’esprit. Mais si la monumentalité domine ce territoire, rien n’est écrasant ; impression étrange d’un territoire à échelle humaine, dans un environnement démesuré. L’habitat contemporain, épars, diversifié, ne parvient pas à briser l’ambiance bucolique des lieux. Un lieu qui se trouve épisodiquement très fréquenté, comme lors de la célèbre coupe Icare qui rassemble les adeptes du vol libre du monde entier. Un terrain d’envol idéal avant de se jeter dans le vide. On retient sa respiration, on les envie de ce grand bol d’air dans un paysage grandiose.

Identification

Le Plateau des Petites-Roches est un balcon naturel, en bordure orientale du Massif de la Chartreuse, dominé par la Dent de Crolles. Il se présente comme une large virée herbeuse habitée, flanquée entre deux étages de falaises calcaires d’un gris souris aux dimensions impressionnantes. La lecture du paysage est immédiate et directe, l’organisation dessinée à grands traits par la structure géologique ; une falaise de 1000 mètres perpendiculaire au plateau longitudinal puis un a-pic tout aussi vertical qui masque la vue sur le fond de vallée, 800 mètres plus bas. Verticalité, horizontalité, verticalité, une séquence claire et sans ambiguïté, qui a un côté intimiste par la faible largeur du replat (quelques centaines de mètres). Cette simplicité de composition ne se soupçonne pas depuis la vallée du Grésivaudan, et se laisse découvrir et apprécier. Le rebord, impressionnant, peut revêtir un caractère effrayant pour qui est sujet au vertige, mais symbolise un paradis pour les deltaplaneurs et autres fous volants, qui s’élancent dans le vide avec délectation. Le lieu a une réputation au moins européenne.La présence humaine s’incarne à travers un habitat épars et dispersé mais surtout par la présence de 3 anciens sanatoriums. Imposantes bâtisses, à l’image de la majesté des lieux, et dont il faut saluer l’exceptionnelle intégration dans un site hors du commun, par une architecture symétrique qui épouse les contours des crêtes.

Qualification

Les paysages exceptionnels et remarquables foisonnent, au premier chef la Dent de Crolles, et, plus généralement, les falaises du massif de la Chartreuse. Cette montagne est un des symboles de Grenoble et de la vallée du Grésivaudan, d’où elle est bien visible. Son nom vient de son allure de grosse molaire et de la commune qui se trouve à ses pieds, Crolles. Son accès rapide depuis la vallée par le col du Coq en fait un lieu privilégié de promenade pour les Grenoblois. La grande beauté de ce lieu, en même temps que son côté un peu retiré, lui confèrent incontestablement une valeur d’attrait résidentiel important.Les trois anciens sanatoriums ont été reconvertis en établissements hospitaliers de convalescence et de rééducation. Leur construction remonte aux années 1930, avec la mise en place d’un funiculaire pour pouvoir charrier les matériaux sur le site du Plateau des Petites Roches, difficile d’accès à l’époque. Aujourd’hui, ce funiculaire est encore en fonction, et permet de gravir les 740 mètres de dénivélation en 20 minutes. Ce qui lui vaut un titre de gloire, celui de gravir la pente la plus forte d’Europe (83% par endroits) !

Transformation

Conçu par l’architecte Tony Garnier, le Sanatorium des Petites Roches a ouvert ses portes en 1933 à Saint-Hilaire-du-Touvet. Deux autres sanatoriums ont été érigés, Rocheplane de l’Association métallurgique et minière et le Sanatorium des étudiants de France. Dans les années 1960, en raison de la récession de la tuberculose, le sanatorium s’est orienté vers la convalescence et la rééducation des malades autres que tuberculeux. Il est devenu le Centre médico-chirurgical dans les années 1970, rattaché au CHU de Grenoble en 2003. Mais il est aujourd’hui menacé de fermeture voire de destruction. Les raisons officielles – plutôt controversées – invoquent le risque d’avalanches. Il est vrai que ce territoire naturel subit forcément des bouleversements issus du travail géologique et l’érosion joue un rôle de premier plan. A noter aussi une importante présence de l’eau. De nombreuses cascades se jettent dans le Grésivaudan par les falaises qui délimitent le bord du plateau. L’eau est aussi propice aux cultures et l’agriculture semble dynamique sur ce territoire. Quant à l’habitat, il mêle aujourd’hui habitations traditionnelles et contemporaines, des constructions récentes qui s’expliquent par l’attractivité de ce territoire. Toutefois, son éloignement des grandes zones d’activité le préserve encore d’une densité trop importante.

Objectifs de qualité paysagère

La reconversion des 3 anciens sanatoriums est à suivre. Les transformations à venir pourraient modifier la structure paysagère de ce territoire. Les questions d’urbanisation sont également à suivre de près, pour éviter la trop grande dispersion de l’habitat et, surtout, préserver un espace important aux prairies. Une impérieuse nécessité !

Cluse de Voreppe

13 Cluse de Voreppe
Département  : Isère
 
Communes  : SASSENAGE, VOREPPE, FONTANIL-CORNILLON, MONT-SAINT-MARTIN, PROVEYSIEUX, AUTRANS, SAINT-QUENTIN-SUR-ISERE, ENGINS, MONTAUD, NOYAREY, VEUREY-VOROIZE, SAINT-EGREVE
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 5391
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

La cluse de Voreppe est enserrée entre Chartreuse et Vercors qui se font face en d’imposantes falaises calcaires, formant un passage au creux duquel coule l’Isère. Imposante, elle se repère de loin à plus de 20 kilomètres sur l’autoroute par beau temps et frappe généralement les mémoires. Ainsi, elle symbolise la porte d’entrée des Alpes. Pourtant, lorsqu’on s’en approche, l’image est tout autre, passant de l’exceptionnalité à la banalité. A ce titre, la cluse de Voreppe s’identifie à de nombreuses entrées de ville autoroutière et commerciale : une vaste zone très urbanisée segmentée par les axes de circulation. Seule voie de passage nord vers l’agglomération Grenoble, elle ne désemplit pas, la circulation grouille à toute heure et s’encombre aux heures de pointe. Les réseaux routiers s’entremêlent, les zones industrielles, artisanales, ou commerciales se succèdent, faisant oublier le majestueux panorama alentour. Le contraste entre les motifs naturels et artificiels est ici à son apogée. De la plaine alluviale et de ses prés humides, reste quelques ruines taguées au milieu des cultures de mais et blés, quelques fermes et des vergers relictuels de noyers.

Identification

Cette cluse - coupure étroite et encaissée creusée perpendiculairement à une chaîne de montagne - a été formée par un glacier qui a donné sa forme en U à la vallée qui relie Voreppe à Grenoble et que suit l’Isère. La topographie naturelle est donc très marquée, entre la plaine de l’Isère (environ 200 mètres) où le lit du fleuve a été aménagé et les contreforts des massifs montagneux (Vercors à l’ouest, Chartreuse à l’est) avec des a-pics à plus de 1000 mètres. La structure massive de la cluse, qui reste la première lisible depuis l’autoroute avec une vision cinétique du paysage, assure la cohérence d’ensemble. Mais au sein de l’unité paysagère, deux logiques s’affrontent : l’une naturelle, géologique et l’autre de fonctionnelle, d’urbanisation, d’équipements routiers. Les éléments constitutifs de la cluse de Voreppe sont très contrastés : plaine, à-pics montagneux, aux versants rocheux ou boisés, polyculture, autoroute et réseaux routiers, infrastructures industrielles, zones d’activités commerciales, habitat résidentiel. L’espace naturel est colonisé par la modernité et tous ses signes. La cohérence entre les motifs n’est pas du tout lisible et crée la confusion. La porte d’entrée vers les Alpes, monumentale, est en réalité incohérente du point de vue paysager.

Qualification

Par sa proximité avec les massifs montagneux du Vercors et de la Chartreuse, la cluse de Voreppe est bordée de paysages remarquables. Mais les valeurs patrimoniales propres à cette unité paysagère ne sont pas très nombreuses. Elle compte tout de même 2 sites classés : le parc et château de Voreppe (ensemble architectural sur 6 hectares protégé en 1957) et le Rocher du Fontanil (protégé dès 1911). Des initiatives à encourager comme la création d’une zone cyclable reliant Grenoble à Saint-Quentin-sur-Isère. Quelques zones sont préservées, notamment sur les pentes, qui donnent un aperçu de l’ambiance naturelle des hauteurs, un goût de nature. Mais il y a peu d’espaces de respiration et l’habitat résidentiel grignote du terrain, prisé par les Grenoblois. La valeur économique est dominante, incarnée par les activités économiques et commerciales, qui se juxtaposent et étouffent l’espace.

Transformation

Concentration et densification caractérisent les formes d’évolutions de la cluse de Voreppe qui n’en finit plus de muter. La pression urbaine repousse les limites de l’habitat, l’attractivité de la ville engorge les réseaux routiers. Cette unité paysagère présente donc une juxtaposition de fonctionnalités dans un espace restreint qui n’en finit pas de se densifier. Jusqu’où ? Le développement parcelle par parcelle sans vision globale donne en plus une impression de désordre. Le tout avec une désertion de l’agriculture, un facteur inquiétant. La porte naturelle des Alpes et porte d’entrée de Grenoble apparaît comme un paysage sacrifié, évolution d’autant plus regrettable qu’elle constitue le cadre de vie quotidien de nombreux isérois, et de tant de touristes !

Objectifs de qualité paysagère

Dans ce paysage où la fonctionnalité a primé, il est essentiel et urgent de maîtriser le développement et, surtout, de chercher à donner une cohérence à l’ensemble. L’objectif est d’enrayer un développement quelque peu anarchique, qui fournit l’exemple type d’un paysage « non voulu ». Cela devrait passer tant par des micro-mesures (réglementer la publicité à l’entrée des 2 PNR Vercors et Chartreuse, mais aussi le long des routes, limiter les points d’accroche visuels…) que par une politique globale de charte paysagère. Ici, il s’agirait d’un objectif de requalification de ces paysages.La porte naturelle des Alpes et point d’entrée de Grenoble devrait retrouver sa vocation. Comme entrée de la ville, elle devrait comprendre une transition entre l’espace agricole de la campagne et la grande ville. Comme porte du massif alpin, elle devrait assurer la continuité naturelle et rurale entre les deux massifs montagneux. Cela concerne le bâti, les équipements routiers, les structures économiques, l’emprise agricole, la valorisation du patrimoine. Vaste programme.Le schéma directeur de la région grenobloise, s’il avait pointé du doigt ce secteur à enjeu, n’a pas réussi à endiguer des modifications paysagères néfastes comme les centres commerciaux de Roche Colombe en plein axe visuel vers Grenoble. Le Schéma de cohérence territoriale de l’agglomération grenobloise en cours de réalisation, dont l’agence d’urbanisme à la charge opérationnelle, pourrait utilement tirer des enseignements de ce contrexemple afin d’inscrire dans le Document Orientation Générale la préservation de paysages de valeur collective dans lesquels les citoyens se reconnaissent.

Collines de la partie nord des Terres Froides

Département  : Isère
 
Communes  :
 
Famille de paysages : Agraire
 
Surface (Ha) :
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

Qualification

Transformation

Objectifs de qualité paysagère

Collines de Saint-Chef

03 Collines de Saint Chef
Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-VICTOR-DE-MORESTEL, MORESTEL, GRANIEU, SAINT-JEAN-DE-SOUDAIN, LA CHAPELLE-DE-LA-TOUR, LA BATIE-MONTGASCON, CORBELIN, DOLOMIEU, FAVERGES-DE-LA-TOUR, SAINT-CLAIR-DE-LA-TOUR, CHIMILIN, PASSINS, SAINT-SORLIN-DE-MORESTEL, VEYRINS-THUELLIN, VEZERONCE-CURTIN, CESSIEU, MONTCARRA, ROCHETOIRIN, RUY, LA TOUR-DU-PIN, VASSELIN, BOURGOIN-JALLIEU, COURTENAY, SERMERIEU, SAINT-CHEF, SAINT-SAVIN, SALAGNON, SOLEYMIEU, VIGNIEU, ARANDON
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 21834
 
Carte(s) IGN : série bleue : 3132 E, 3232 O

Impression générale

Dans cette campagne aux lignes douces et courbes de collines, les villages ou hameaux groupés autour de leur église parsèment les reliefs, les prairies occupent les pentes douces, les cultures les fonds de vallées ou les crêtes aplanies, les versants plus abrupts étant couverts de forêts. La pente dicte donc sa loi, influant sur la répartition des éléments tant naturels que bâtis. Elle engendre aussi toute une variété de points de vue : lointain avec la succession de collines aux reflets bleutés ; fermé, sombre et fraîche en sous-bois, limité, avec des effets de pentes et de vis-à-vis sur les versants qui nous font face. Un territoire marqué par son nom, les Terres Froides – une appellation due, pour certains, à ses hivers précoces et pour d’autres, à la nature humide du sol -, qui mise néanmoins sur quelques joyaux comme la célèbre abbatiale de Saint-Chef. Ce paysage alterne les vues ouvertes et les vues fermées. Il peut ainsi absorber des transformations à l’échelle de la parcelle, une augmentation du bâti par exemple qui respecterait l’implantation traditionnelle. Le tracé du futur TGV Lyon-Turin, projet d’envergure européenne, gèle quelque peu le développement sur certaines zones, où la proximité de Bourgoin-Jallieu maintient néanmoins une forte pression foncière.

Identification

Sur une succession de collines clairement orientées est-ouest alternent des ambiances forestières et des images de région d‘élevage. Les sommets aplanis, les fonds de vallons offrent un espace de culture de maïs principalement, les pentes douces sont dédiées aux prairies de fauche et aux pâturages. Les boisements occupent les pentes les plus fortes et suivent les cours d’eau. L’arbre isolé majestueux ou sénescent, ponctue l’espace.Les coteaux sont plus marqués sur le flanc ouest ; ces « mollards » forment des reliefs particuliers en forme de digitations allongées en direction de la plaine de la Bourbre. La pente structure l’exploitation agricole mais aussi l’implantation résidentielle, qui privilégie les jolies vues dégagées mais préfère les terrains terrassés. Le gradient d’occupation humaine augmente visiblement avec la proximité des centres urbains et des voies d’accès ; l’habitat y est ainsi plus concentré au sud. Les villages présentent généralement leur silhouette regroupée autour de leur église. Le bâti traditionnel privilégie le pisé et les toits à 4 pentes, un patrimoine présent à tous les détours de chemin. Les petites routes en lacets abondent, les lieu-dits sont extrêmement nombreux. Quelques bas fonds imperméables reçoivent étangs et des marais.

Qualification

Les collines de la partie nord des Terres Froides forment un paysage agraire avant tout : la polyculture et l’élevage entourent d’imposantes fermes en pisé flanquées de récents bâtiments d’élevage normalisés. Cette qualité de paysage agraire, à proximité de Bourgoin-Jallieu et de La tour du Pin, s’avère répondre aux critères de l’usage résidentiel : calme, campagne et vues dégagées. Or la pression foncière, qui se traduit par une urbanisation diffuse des terres agricoles, légère au voisinage de l’Isle Crémieu, accentuée vers le sud, à proximité des zones urbaines, vient cependant contrarier le caractère agraire. Ceci crée des paradoxes assez frappants ; le résidentiel vient chercher le calme de la campagne et les vues mais il contribue à les dégrader. Deux logiques s’affrontent, celle d’une logique agraire où la pente est respectée et celle d’une logique foncière qui répond à l’accessibilité et à la facilité par des terrassements qui « remettent à plat » les terrains pentus.

Transformation

Ce paysage, qui n’a pas subi de transformations majeures récentes en son cœur, pourrait d’ailleurs en absorber du fait de sa diversité de motifs et des fermetures de vues. Sa lisibilité est restée préservée.Cependant, les pressions s’exercent, que ce soit sur le plan agricole – cultures intensives et variétés banalisées – que sur celui de l’occupation humaine – intégration du nouvel habitat en vision de proximité, multiplication des lotissements. Le risque de transformation du paysage est avéré.Pourtant, si les projets d’envergure internationale (TGV Lyon –Turin, doublement ligne THT, parcs éoliens) freinent la pression foncière, ceux-ci pourrait changer radicalement l’identité de paysage agraire.

Objectifs de qualité paysagère

Parce qu’il est essentiel de pouvoir maintenir la diversité des paysages ruraux à l’échelle régionale et à proximité des grands centres urbains, le soutien aux activités agricoles et pastorales ne doit pas s’essouffler, intégrant également une dimension qualitative – diversification des cultures pour nourrir les populations locales, agriculture raisonnée pour ne pas épuiser les sols. Sur le plan du bâti, la réhabilitation des techniques de pisé permettrait de valoriser les constructions et de conserver cet habitat typique et particulier. Une façon de contribuer à renforcer les traits distinctifs de ce terroir.Les projets de grands aménagements, certains supra-nationaux, représentent évidemment une importante source de transformation, d’où l’attention et le suivi dont ils doivent faire l’objet.

Collines des Balmes Viennoises

02 Collines des Balmes Viennoises
Département  : Isère
 
Communes  : BONNEFAMILLE, DIEMOZ, HEYRIEUX, SAINT-GEORGES-D’ESPERANCHE, BEAUVOIR-DE-MARC, CHARANTONNAY, SAINT-QUENTIN-FALLAVIER, CHAPONNAY, SAINT-PIERRE-DE-CHANDIEU, MEYSSIES, SERPAIZE, EYZIN-PINET, ESTRABLIN, LUZINAY, MOIDIEU-DETOURBE, OYTIER-SAINT-OBLAS, PONT-EVEQUE, SAINT-JUST-CHALEYSSIN, SAINT-SORLIN-DE-VIENNE, SEPTEME, VALENCIN, VILLETTE-DE-VIENNE, CHASSE-SUR-RHONE, CHUZELLES, SEYSSUEL, COMMUNAY, MARENNES, SIMANDRES, VIENNE, JARDIN, SAVAS-MEPIN
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 23979
 
Carte(s) IGN : Série Bleue : 3033 E, 3032 E

Impression générale

Les balmes sont des collines boisées présentant parfois des pentes assez fortes. Ici, les images de collines et de plaines se répondent, avec des villages disséminés généralement sur le bas des pentes.L’influence de la vallée du Rhône commence à se faire sentir, surtout sur le côté septentrional de ce territoire où le climat et les essences fleurent un peu plus le sud. Autre influence, l’occupation résidentielle, dont le gradient se fait également sentir à proximité de Vienne.Les collines des balmes viennoises offrent deux perceptions contrastées. Traversées rapidement, elles vont offrir au regard des points d’accroche fort comme le viaduc de la ligne TGV, le tracé rectiligne des deux départementales très roulantes, des zones industrielles et des dépôts pétroliers plantés au sein des champs, le tout dans une ambiance sonore renforcée par le passage des avions. A la faveur d’une découverte plus lente et plus poussée au cœur des terres, elles nous ramènent à d’apaisantes scènes de ruralité pour découvrir un habitat traditionnel posé entre bosquets de châtaigniers et cultures, un pré où les vaches ruminent à l’ombre d’un arbre.

Identification

Des collines, orientées est-ouest, en se répétant, forment quatre séries entrecoupées de trois plaines. Les structures paysagères agraires traditionnelles se lisent encore mais sont bousculées. Cultures céréalières en plaine et sur les replats sommitaux des collines boisé ou prairies bocagères sur pentes, villages en pied de coteaux entre bois et plaine, à proximité d’un cours d’eau le plus souvent. La polyculture, l’élevage, l’exploitation forestière sont très présents, tandis que les villages les plus excentrés conservent un habitat traditionnel. Le caractère agraire s’affirme au cœur des terres.Souvent, sur les hauteurs, les vues lointaines sur les massifs alpins offrent des arrière-plans esthétiques et recherchés.Tout se gâte dans la plaine - où tout se voit -, sur l’axe de la route Grenoble - Vienne. La plaine agricole, autrefois depeuplée pour laisser libre place aux cultures, commence à être encombrée par l’habitat, ce qui crée des déséquilibres d’occupation de l’espace. Les lotissements résidentiels fleurissent, chacun veut sa maison et son bout de jardin, à la campagne, tandis que des zones industrielles essement ça et là, sans que leur logique d’implantation soit très lisible. Le gradient d’occupation résidentielle s’accentue aux abords de Vienne et de la vallée du Rhône.Ce paysage émergent présente toutes sortes de motifs, y compris des infrastructures importantes : ligne TGV, lignes à haute tension, lignes droites des routes très fréquentées et rapides… Le viaduc construit pour le passage du TGV crée un point d’appel très fort, et casse l’axe longitudinal dessiné par la morphologie des reliefs et le tracé rectiligne de la RD502.

Qualification

Les espaces agricoles sont clairement disqualifiés au profit des zones résidentielles. Ils commencent à être grignotés voire envahis : les logiques d’occupation deviennent foncières et routières, elles viennent contrarier les anciennes structures agraires. S’ensuit un contraste d’images et une collusion des époques qui forment des visions brouillées. Désertées jadis ou dévolues à l’élevage, les collines sont aujourd’hui prisées pour la vue qu’elles offrent. Le désir des populations d’habiter dans un endroit « vert » aux multiples atouts est légitime et donc inéluctable. Néanmoins, ce qui est recherché n’est pas l’identité d’une maison dans les balmes viennoises, mais un modèle d’habitat avec un carré de jardin et l’accès facile à toutes les commodités. Aux fermes ouvertes sur les champs environnants se substituent des constructions sur des surfaces terrassées et une architecture dupliquée partout. Les ambiances campagnardes se diluent et se perdent, plus difficiles à capturer.

Transformation

Ce territoire a subi de lentes mais profondes transformations. Remembrement agricole, agriculture plus extensive, grands aménagements, pression foncière, tout a contribué à façonner un paysage qui pourrait être qualifié d’émergent à caractère agraire.Des terres confisquées, un paysage vulnérable, qu’il est cependant plus intéressant de considérer en termes de développement plutôt qu’en termes de sauvegarde à tout prix d’une dominante agraire. Une urbanisation diffuse, des implantations disparates, un vocabulaire routier intempestif (ronds-points, équipements de sécurité…), les aménagements, notamment dans les plaines, finissent par devenir dominants. Dès lors, comment ne pas devenir un territoire dévolu à deux usages : la traversée, le résidentiel ? Comment intégrer toutes les transformations récentes et modeler un paysage harmonieux dans ses équilibres ? Un enjeu passionnant.

Objectifs de qualité paysagère

La maîtrise de l’urbanisation et la répartition de l’habitat résidentiel constitue le point crucial d’un développement harmonieux de ce territoire. D’autant que sa croissance est inévitable et qui dit plus de population dit plus de flux, plus de routes…La limitation des constructions nouvelles est une voie, en suggérant d’autres réponses (réhabiliter les fermes anciennes, promouvoir le petit collectif). La disposition des constructions forme le deuxième objectif fort ; que la plaine reste plaine agricole sans habitat, que les crêtes restent dégagées, que des vides existent. Les collines offrent suffisamment d’espaces pour absorber les nouveaux arrivants, leur désir de jardin et de nature. Une campagne peuplée engendre également de nouveaux besoins d’approvisionnement et de services, et autant de projets pour revitaliser les cœurs de village. De l’école au petit commerce en passant par l’assistance aux seniors, c’est le modèle de vie à la campagne qu’il faut inventer, surtout dans un contexte d’augmentations des factures énergétiques ou une logique de développement durable.

Collines du Voironnais

01 Collines du Voironnais
Département  : Isère
 
Communes  : MERLAS, MIRIBEL-LES-ECHELLES, SAINT-AUPRE, CHIRENS, BILIEU, CHARAVINES, MASSIEU, SAINT-BLAISE-DU-BUIS, SAINT-ETIENNE-DE-CROSSEY, SAINT-JOSEPH-DE-RIVIERE, SAINT-JULIEN-DE-RAZ, SAINT-NICOLAS-DE-MACHERIN, APPRIEU, LA MURETTE, VOIRON
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 5635
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Comme leur nom l’indique, les collines du Voironnais sont composées de vallons aux crêtes boisés et de fonds humides. La multiplicité des petits monts dissimule des hameaux anciens, construits à mi-pente, qui restent cependant reliés par un réseau viaire très dense. La proximité géographique de la ville de Voiron est insoupçonnable visuellement, néanmoins l’influence urbaine est palpable à travers de récentes et rapides transformations. En outre, l’un des fonds de vallon est traversé par la Route Nationale 75, qui rejoint Voiron, axe routier très fréquenté.Le caractère agraire des collines du Voironnais, fait d’élevage et de polycultures, est gommé par l’emprise des constructions nouvelles. Il en ressort une impression générale mitigée, et une juxtaposition d’images contrastées, tantôt rurales, tantôt résidentielles. Les villas cherchent la vue sur la Chartreuse, en ce sens elle se positionne souvent en continu des anciens hameaux, en hauteur, pour la vue dégagée, et se montrent particulièrement oublieuses des caractères architecturaux locaux.Quelques jolies surprises atténuent la sévérité du tableau, avec des châteaux et maisons fortes perchées sur des surplombs. L’architecture mêle les pierres calcaires en sous-bassement et le pisé pour les murs. Au sud-est, Saint-Etienne le Crossey marque le départ d’une route de gorges, le défilé du Grand Crossey.

Identification

Les paysages des collines du Voironnais offre une structure paysagère agraire de moins en moins lisible. Les prairies humides et fonds marécageux qui existent encore en quelques endroits, ont pu être asséchés en d’autres. Les champs cultivés de mais ou de céréales se partagent les fonds plats avec usines, lotissements et extension d’urbanisation, comme à Saint-Étienne le Crossey ou dés lors qu’un axe routier est proche. Les pentes, orientées sud ou vers le massif de Chartreuse, usuellement dédiées aux prairies et pâtures, sont recherchées pour la qualité de vue et de cadre de vie qu’elles peuvent offrir aux nouveaux habitants. Comme le du Val d’Ainan voisin, la structure paysagère traditionnelle est étagée : vallons cernés de collines boisées, habitat situé à mi-pente, des fonds de prairies humides. Les activités agropastorales avait façonné les espaces. Or ici, de nouvelles structures paysagères sont à l’œuvre, qui considèrent le territoire au travers du prisme du terrain à bâtir, dédaignant sa fonction de production agropastorale originelle. Sur les espaces ouverts, les perspectives sont lointaines avec des arrière-plans sur les massifs montagneux. Mais la présence de nombreuses collines et monts crée aussi des ruptures de vision. On y trouve aussi un vocabulaire routier beaucoup plus présent. La RN 75, un axe très fréquenté, est l’objet d’aménagements de sécurité toujours plus nombreux. Ronds-points, ralentisseurs, signalisations, en quantité notoire, viennent redessiner cette « campagne ».

Qualification

Les collines du Voironnais semblent reconnues localement pour la qualité du cadre de vie. Leur valeur résidentielle se combine au bassin d’emploi généré par les usines Salomon.Les paysages des collines du Voironnais, vivants et accueillants, commencent à percevoir les inconvénients de ses avantages : une localisation géographique intéressante associée à une image de campagne et de qualité de vie. La croissance des espaces occupés par le résidentiel peut s’expliquer par 2 raisons : la proximité des centres urbains – Voiron, Grenoble - et des vues exceptionnelles sur le massif de Chartreuse, prisées par les néo-ruraux. L’étalement des communes entraînant de nouveaux besoins de raccordement, le réseau viaire se densifie également. Les routes servent aussi de points d’ancrage à l’installation de zones commerciales et industrielles, pour lesquelles les considérations paysagères ne sont visiblement pas toujours une priorité. Reste que le tissu industriel contribue à dynamiser ce territoire avec, néanmoins, la fragilité intrinsèque de toute activité économique. Le fleuron local, Rossignol, a fermé son usine de Saint Etienne le Crossey en 2007, avec la suppression de plus de 200 emplois.

Transformation

Bien que ce type de territoire ait une capacité d’absorption réelle, les risques de conflit sont latents, entre une logique agraire confrontée à une logique résidentielle. Aujourd’hui, les usages cohabitent et se superposent mais demain ? Les nouvelles constructions aplanissent le sol naturellement en pente et contribuent à une transformation disséminée de la topographie de colline. Les couleurs disparates de leurs façades sont très visibles et sans attache aux couleurs locales des roches.La combinaison, déprise agricole et pression foncière, bouleversent le territoire. La diffusion de l’urbanisation peut faire évoluer ces paysages vers le type émergent et, finalement, contrecarrer les attentes des populations venues ici, justement, pour l’environnement très vert de ce territoire.

Objectifs de qualité paysagère

D’un point de vue de son paysage, les collines du Voironnais sont en train de basculer de caractéristiques agraires à des caractères emergents, petit à petit, permis de construire après permis de construire… Le caractère agraire de ce territoire devrait faire l’objet du positionnement fort : souhaite–on le maintenir et alors mettre en œuvre les politiques qui permettrait son maintien, ou basculer en toute conscience dans un paysage émergent, et alors construire un nouveau paysage… Des efforts peuvent également être menés en matière de qualité architecturale. Comment ne pas voir se multiplier des constructions nouvelles « banales », dont la majorité n’a aucune typicité ni caractéristique liée au territoire qui l’accueille ? Il serait intéressant de travailler sur des recommandations –en rénovation comme pour le neuf-, par exemple proposer une palette d’ocres pour les façades, par exemple intégrer des critères architecturaux locaux. Ou encore, de marquer un tournant, de tourner le dos au style de Chartreuse, pour se lancer dans des constructions plus durables, voir des maisons économes en énergie voire passives…

Collines Viennoises

28 Collines Viennoises
Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-ROMAIN-DE-SURIEU, SONNAY, VERNIOZ, VILLE-SOUS-ANJOU, MONTSEVEROUX, COUR-ET-BUIS, MEYSSIES, MOISSIEU-SUR-DOLON, PRIMARETTE, EYZIN-PINET, SAINT-SORLIN-DE-VIENNE, CHALONS, ASSIEU, BELLEGARDE-POUSSIEU, LA CHAPELLE-DE-SURIEU, LES COTES-D’AREY, VIENNE, JARDIN, REVENTIN-VAUGRIS, MONSTEROUX-MILIEU
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 13282
 
Carte(s) IGN : Série Bleue : 3033 E

Impression générale

Campagne vallonnée aux doux reliefs, les collines viennoises comportent de nombreux petits villages et lieu-dits, aux attraits patrimoniaux certains. Proche des grands axes de circulation, d’une ville attirante comme Vienne et de la vallée du Rhône, elle offre aussi le visage d’un habitat résidentiel moderne, qui grignote les terrains agricoles. Cette attractivité ne devrait pas démentir à l’avenir. Les collines viennoises, encore relativement préservé, garde une ambiance bucolique. Les bois et des bosquets de châtaigniers et d’acacias, aux reflets saisonniers changeants, parsèment les reliefs, occupant les sols les plus pauvres, les pentes les plus abruptes. La terre brune des labours en hiver, les jaunes d’or des blés en été jouent de doux contrastes de couleurs avec le couvert forestier, d’où se dégage une impression de campagne équilibrée entre bois, champs et villages.

Identification

La ville de Vienne est toute proche, au nord. Le Rhône ne coule pas très loin, à l’ouest. Ces deux éléments de géographie influencent ce territoire : pression urbaine avec un habitat résidentiel qui grignote du terrain sur la campagne ; vallée du Rhône qui donne la couleur des cultures et des vergers. Les « collines viennoises » sont dans le prolongement ouest de la grande forêt de Bonnevaux, qui se caractérise par son étendue et la présence de nombreux étangs. Ici, la structure est plus classique : coteaux vallonnés, bois éparpillés, petit bourgs en bas de pente ou à mi-pente. Les cultures se situent plutôt sur les zones plates, en hauteur, tandis que les zones boisées (forêt des Blaches, bois de Taravas, forêt des Revolets…) s’étagent jusqu’au fond des vallons. Chaque motif paysager est bien délimité, qu’il s’agisse de parcelles cultivées, de bois, de vergers cernés de haies, d’habitations clôturées. Les séquences visuelles sont donc rythmées, avec une alternance de vues fermées et ouvertes sur le paysage.L’habitat est éparpillé sur les zones non boisées avec, pour le bâti traditionnel, une prédominance du pisé. On remarque que les villages sont peu nombreux relativement à la surface de cette unité paysagère. Ils ne comptent que quelques centaines d’habitants : 700 par exemple à Cour-et-Buis, 800 à Montseveroux. Ce dernier retient d’ailleurs l’attention car il est situé sur un point haut et compte un joli château du 12e siècle. Quant aux villages plus proches de Vienne, ils sont davantage marqués par des signes de modernité : lotissements neufs aux couleurs vives, aménagements routiers, panneaux publicitaires, etc.

Qualification

Le terme de « jolie campagne » s’apprête bien aux collines viennoises. Les champs sont colorés et de cultures diversifiées, les bois ne sont pas trop massifs et accessibles aux randonneurs. L’exploitation forestière est importante, l’agriculture céréalière s’étend sur de grandes surfaces. Les infrastructures agricoles sont donc d’une certaine envergure, avec de grandes bâtisses et de gros équipements. Sur le flanc ouest, « l’effet Vallée du Rhône » se fait sentir, avec des serres, des cultures irriguées, des vergers fruitiers. En termes d’habitat, les différentes formes de bâti qui cohabitent témoignent des générations successives : des corps de ferme en pisé, des cœurs de villages aux maisons des années 1960-70 et, en périphérie, des constructions récentes. Elles forment des points d’appel qui se multiplient, faisant perdre leur singularité aux communes puisque toutes les entrées finissent par se ressembler ! Autre caractéristique : les espaces sont généralement clos et les haies les plus communes (troène, thuya) se généralisent, faisant oublier les essences locales. Si le passage du TGV est des plus bruyants, son tracé au sol reste discret, les signes de modernité sont présents et colonisent les espaces. Les lignes à haute tension créent aussi des points d’appel peu esthétiques.

Transformation

La grande force de ce paysage est sa diversité, avec un équilibre assez harmonieux entre zones boisées, terrains agricoles, hameaux. Mais l’urbanisation croissante, même dans les villages de taille modeste, est un signe de transformation important. L’attrait résidentiel est compréhensible et perceptible. C’est une tendance lourde qui ne devrait pas s’essouffler vu l’attractivité de ce territoire par sa position géographique privilégiée. Certes, les villages plus éloignés des axes de circulation seront moins vite touchés. Mais les nouvelles constructions ont un impact direct sur le paysage : le résidentiel recherche la vue et les zones dégagées, donc s’installe en hauteur et est donc plus visible. La structure du village en rupture de pente est menacée. Le terrassement appauvrit la diversité et l’intégration dans le paysage. C’est un paysage en voie de banalisation.

Objectifs de qualité paysagère

Le défi essentiel de cette campagne est sans doute d’accueillir de nouveaux résidents sans perdre son âme paysagère. Conserver, valoriser les caractéristiques rurales de ce paysage est un enjeu crucial et comporte un caractère d « ’urgence ». L’alternance de champs, bois, villages, prés fait la force et la richesse des collines viennoises, d’où la nécessité de s’orienter vers un nouvel équilibre incluant un résidentiel non « agressif » dans le paysage. Inciter à s’inspirer des volumes des constructions patrimoniales, créer les nuanciers d’ocre pour façade, proposer des essences locales pour les haies de séparation peuvent être des pistes….Il serait essentiel d’éloigner l’habitat contemporain des lignes de crêtes afin de préserver l’identité campagnarde des lieux.

Complexes de l’Alpes d’Huez et des Deux-Alpes

006 Complexes de l Alpes d Huez et des Deux Alpes
Département  : Isère
 
Communes  : CLAVANS-EN-HAUT-OISANS, HUEZ, OZ, VAUJANY, AURIS, LE FRENEY-D’OISANS, LA GARDE, MIZOEN, SAINT-SORLIN-D’ARVES, MONT-DE-LANS, SAINT-CHRISTOPHE-EN-OISANS, VENOSC, VILLARD-RECULAS
 
Famille de paysages : Paysages naturels de loisirs
 
Surface (Ha) : 12795
 
Carte(s) IGN : Top 25 : 3336 ET, 3335 ET

Impression générale

Pas moins de 4 stations de ski alpin, dont les deux plus grosses stations iséroises : l’Alpe d’Huez et les Deux Alpes. Elles bénéficient d’un emplacement privilégié, avec des vues sur les sommets alpins de toute beauté. Stations créées ex-nihilo et non dans un village alpin traditionnel, elles sont représentatives de cette génération de stations très aménagées où la fonctionnalité prime. Très fréquentées l’hiver, elles offrent en été un visage tout différent ; le calme et les installations inusitées peuvent déranger, malgré l’effort des stations pour dynamiser les pratiques estivales.Les images, les impressions et les ambiances varient donc considérablement selon les saisons. La fréquentation des stations varie au gré des événements et notamment lors du tour de France cycliste, avec l’ascension mythique de la route jusqu’à l’Alpe d’Huez. Un événement qui laisse sa trace dans le paysage puisque le goudron est bariolé de couleurs et des noms de coureurs légendaires, et ne laisse pas insensible même lorsque l’on ne s’intéresse pas à la petite reine.

Identification

Ce territoire mêle la naturalité et l’occupation de l’espace à des fins de loisirs, avec 4 stations de sports d’hiver, les Deux Alpes au sud, l’Alpe d’Huez et Auris en Oisans au centre, Vaujany au nord. Les Gorges de l’Infernet, et la partie nord du massif des Grandes Rousses font figure de haute montagne préservée des équipements.La station des 2 Alpes monte jusqu’au l’un des plus grands glaciers d’Europe : le glacier du mont de Lans à plus de 3300 mètres, d’où une ouverture plus large que sa voisine avec la pratique du ski d’été. L’Alpe d’Huez (altitude de 1860 m) se vante d’offrir la plus longue piste d’Europe !Au sein des Grandes Rousses, sur un balcon de roches roses compris entre 2000 et 2500 mètres, s’étale une ligne de lacs (lac Blanc, lac du Milieu et lac de la Fare, lac Besson, lac Faucille et lac Carrelet).Etiré entre une altitude moyenne de 900 mètres et les 3468 mètres du Pic de l’Étendard, le massif des Grandes Rousses présente l’étagement alpin caractéristique : l’étage boisé, avec des hêtres, épicéas et pins, l’étage de l’alpage avec ses vertes pelouses alpines, l’étage nival avec les sommets arides et les neiges éternelles.

Qualification

Deux sites sont classés depuis 1991 : le plan des Cavalles (1157 hectares) et les Lacs des Petites Rousses, une protection qui fait pendant à l’exploitation de la montagne dévolue à la station alpine voisine. L’Alpe d’Huez est une des plus anciennes stations de ski alpin. Créée dans les années 1920, elle a vu l’installation de la première remontée mécanique de type téléski en 1936 ! Mais, à la faveur de l’engouement pour le ski dans les années 1950, elle a été recomposée pour devenir, comme sa voisine des Deux Alpes, une station dite nouvelle. Sa conception est toute différente des stations traditionnelles qui se développaient autour d’un noyau villageois. Il en résulte une physionomie hétéroclite d’hébergements collectifs de différentes générations que viennent compléter, de manière plus récente, des chalets privés. Les constructions cohabitent et le manque de cohérence globale crée une confusion qui laisse perplexe. Cette perception se renforce en été puisque l’ambiance hivernale diffère totalement de la vision estivale. Tout a changé : les couleurs, les affluences, les usages,… La fréquentation hivernale est liée aux équipements, avec le « masque de beauté » que représente la neige. Par contraste, la perception estivale donne l’impression d’un décalage, avec une montagne truffée d’équipements inutilisés. Cependant, l’été est sur les routes un paradis pour les cyclistes avec, en point d’orgue, les fameuses montées du Tour de France. L’ascension de l’Alpe d’Huez, étape régulière de la compétition, crée l’événement. Cette route griffée des noms de coureurs et gloires du cyclisme est un paysage à part entière, un patrimoine un peu singulier.

Transformation

Quand un paysage naturel devient artificiel, par l’effet des équipements de loisirs, les marqueurs paysagers sont brouillés.Aujourd’hui terrain de jeu des 4*4 et des VTT, les pistes de montagne sont malmenées, malgré les efforts des communes et associations pour laisser des espaces pour le pâturage ; les bêtes se retrouvent à brouter sous les pylônes des remontées mécaniques. Les équipements et les habitats collectifs grignotent sans cesse du terrain, dans un irrépressible mouvement que rien ne semble pouvoir freiner. A l’Alpe d’Huez par exemple, la station, d’abord contenue derrière la route, l’a maintenant enjambée et les immeubles colonisent les espaces. La terre est griffée, tourmentée et remodelée, remblais et chemins d’accès recomposent sans cesse l’ensemble. Plus haut, la montagne est hérissée des pylônes des remontées mécaniques. Cernés, les lacs offrent en arrière plan la vision d’un téléski, d’une cabine de pisteurs. Avec les aléas climatiques, les stations investissent dans les canons à neige, et pour les alimenter creusent des retenues d’eau qu’elles bâchent de plastique pour assurer leur imperméabilité. Cette course en avant gagne aussi les petites stations. Grâce à l’argent rapporté par les barrages de Grand’Maison et du Verney, la commune de Vaujany est devenue dans les années 1980 une station de sports d’hiver, aujourd’hui reliée au domaine de l’Alpe d’Huez par téléphérique. Auris a trouvé un équilibre d’occupation de l’espace plus harmonieux ; les toits en terrasse épousent les reliefs, les lignes des immeubles gardent un effet de pente.

Objectifs de qualité paysagère

Paysage récent, objet de bouleversements rapides, il n’a pas bénéficié de toute l’attention nécessaire alors que les moyens le permettaient. Tout a été surdimensionné pour gérer de gros flux ponctuels, la forte valeur économique a nourri une conquête de l’espace démesurée. On fabrique des retenues d’altitude (lacs artificiels) pour alimenter des canons à neige, qui, eux-mêmes, hérissent les pentes de leurs pics métalliques. On en construit toujours plus dans un contexte de réchauffement climatique !Les équipements de loisirs profitent de l’espace et des trésors naturels, lesquels sont bien peu pris en considération. Un décalage encore plus choquant sur le plan des questions liées au développement durable. Elles s’envisagent encore comme un bras de fer « protection de l’environnement » contre « considérations économiques ».Une réflexion profonde par l’entrée paysagère pourrait renouveler les valeurs attribuées à ce paysage et donner des pistes de réponse aux nombreuses interrogations. Comment contenir ce qu’il faut bien appeler une cacophonie architecturale ? Comment limiter les signes de modernité urbains (publicités, boutiques, signalisations) dans les stations ? Comment restreindre les infrastructures gourmandes en place mais sous-utilisées ? Comment anticiper la mutation des stations, dont l’enneigement est en décroissance, et la reconversion des équipements ? Le glacier des Deux Alpes est en régression depuis une vingtaine d’années, ce qui pourrait conduire à remettre en cause l’ouverture du ski l’été. La recherche de la réversibilité est un objectif important.

Cuvette du Trièves

63 Cuvette du Trieves
Département  : Isère
 
Communes  : PELLAFOL, SAINT-PAUL-LES-MONESTIER, GLANDAGE, LUS-LA-CROIX-HAUTE, LALLEY, SAINT-JEAN-D’HERANS, SAINT-SEBASTIEN, PREBOIS, MENS, SAINT-BAUDILLE-ET-PIPET, CLELLES, CORNILLON-EN-TRIEVES, GRESSE-EN-VERCORS, LAVARS, MONESTIER-DE-CLERMONT, ROISSARD, SAINT-MARTIN-DE-CLELLES, SAINT-MICHEL-LES-PORTES, TREFFORT, TRESCHENU-CREYERS, CHICHILIANNE, LE MONESTIER-DU-PERCY, PERCY, SAINT-MAURICE-EN-TRIEVES, TREMINIS, CORDEAC
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 33586
 
Carte(s) IGN : TOP 25 : 3237 OT, 3337 OT, 3336 OT

Impression générale

Les paysages du Trièves offrent un contraste saisissant entre la tranquillité de leur cadre champêtre et la grandeur des panoramas de montagne qui forment l’arrière plan.Le Trièves est un territoire doté d’une forte identité. A cela plusieurs raisons, qui peuvent aussi expliquer que sa renommée dépasse le cadre local. Il bénéficie d’une géographie très particulière de bassin dont les frontières sont très délimitées : les gorges du Drac au nord, les contreforts du Vercors à l’ouest, le massif de l’Obiou à l’est, le col de la Croix Haute au sud. Ainsi, tous les points de vue comportent un arrière-plan de paysage remarquable, formant un cadre naturel à des images champêtres ; carrelage brun et vert des prés et des champs, habitat regroupé autour d’un fier clocher. Situé à l’extrémité sud du Sillon Alpin, le Trièves est également marqué par un climat d’influence méditerranéenne, c’est là une autre de ses particularités. Cette cuvette naturelle dégage une ambiance générale de bien-être paisible d’un paysage entretenu et soigné. Un patrimoine dont ses habitants connaissent la valeur, et qu’ils ont à cœur non seulement de préserver mais de pérenniser dans une logique liée au développement durable.

Identification

Le plus grand cirque naturel du département, limité à l’est par les crêtes du Dévoluy et à l’ouest par les falaises du Vercors, présente une topographie interne faite de vallons et de mamelons. Le Trièves est drainé par l’Ebron et ses affluents qui ont profondément entaillé ces roches tendres.Une belle campagne, où la présence humaine s’intègre dans un bassin d’effondrement aux limites naturelles claires ; des gorges, des massifs montagneux, des cols. Ce territoire enclavé, très ordonnancé, abrite des micros-unités formées de monts et de vallons, avec une bonne densité de villages et de hameaux, ainsi que des terres cultivées et des vergers sur les espaces exploitables. Une répétition de motifs paysagers qui forme un ensemble tenu, avec une logique d’exploitation de la terre à la fois mesurée et optimisée. Les labours alternent avec les prés, les vergers avec les noyers solitaires. La végétation témoigne de la position méridionale du territoire ; l’épicea et le charme sont remplacés par le chêne rouvre et l’érable champêtre ; des pentes dénudées couvertes de buis, genévriers ; des pins sylvestres dans les bois. Le Trièves est un territoire habité, où le bâti traditionnel est présent et valorisé ; maisons hautes aux toitures à deux pentes, avec les tuiles en écaille caractéristiques de ce pays. Plusieurs villages pittoresques, comme Saint-Michel-les-Portes ; étroitement regroupé autour de son clocher, sur son petit plateau cultivé, il présente une belle architecture devant un horizon où se dresse le Mont-Aiguille. Mens est également un exemple d’un patrimoine architectural à forte typicité, avec ses enchevêtrements de petites ruelles ombreuses et d’un environnement boisé en fond de vallon. Le cirque de Tréminis, où l’Ebron prend sa source, apparaît comme un petit cirque dans le grand ; il forme un compartiment fermé, boisé, où les terres cultivables se réduisent à quelques parcelles en fond de vallée.De nombreux villages jalonnent aussi le cours de la RN 75, qui traverse l’ouest du pays en balcon sur les paysages environnants et forme un motif à elle seule. La voie ferrée a un tracé parallèle, pour la ligne Grenoble-Sisteron qui reste très fréquentée.

Qualification

Au carrefour des influences alpine et méridionale, ce territoire de montagne encore préservé a réussi à conserver une agriculture et une dynamique locales dynamiques, qui s’allient à des paysages et un patrimoine naturel remarquables. La lisibilité de cette campagne et son ordonnancement très net lui confèrent une singularité certaine, et par là une valeur paysagère « modèle ». Cette réussite est à placer au crédit de ses habitants qui ont, semble t-il, toujours entretenus des liens étroits et respectueux avec leur environnement. En témoignent le placement, les matières et les formes de leur habitat. De même, la RN 75, qui sillonne ce territoire du nord au sud, en débord du cirque, respecte les grands traits de cette cuvette naturelle, tout comme le tracé de la voie de chemin de fer, en tunnels ou en viaducs. Des réseaux qui témoignent aussi de la vitalité de ce territoire pourtant assez éloigné des grandes agglomérations. Il a cependant toujours été un territoire de passage orienté nord-sud, l’axe de la transhumance séculaire. La richesse locale s’appuie encore essentiellement sur l’agriculture ; le Trièves fut en son temps, tout à la fois grenier à blé et parc à moutons des pays limitrophes. Il en a gardé une agriculture qui, avec l’arrivée des vaches laitières et la mécanisation, constitue la base de son économie.

Transformation

Le Trièves est un territoire rural aujourd’hui reconnu dans les Alpes comme un des mieux préservés en matière d’environnement et de paysages. Les deux tiers sont recouverts de terres agricoles ou de forêts et 15% de l’agriculture est biologique. Les agriculteurs développent des cultures de qualité et se regroupent pour valoriser des productions locales (l’association Valcetri (Valorisation des Céréales du Trièves), le Biau Panier proposé par des producteurs bio, etc). L’exode rural des années 1970 a pu être limité par l’attractivité de ce territoire due à la proximité de l’agglomération grenobloise. Elle engendre toutefois des mutations économiques et urbaines qui se traduisent par une forte pression foncière, une progression de la demande d’emplois et des besoins en matière de services. En 2001, les élus du territoire ont travaillé sur un schéma directeur permettant de limiter l’urbanisation en protégeant, de manière réglementaire, les zones agricoles stratégiques et les espaces naturels. Ils ont également conçu l’Agenda 21, un document dans lequel sont définis une politique de développement durable spécifique au Trièves et les moyens pour y parvenir. Reste que l’attractivité de ce pays sera nettement renforcé avec l’installation du prolongement de l’autoroute A51 sur le Trièves. Elle changera la donne, avec un tracé qui ne pourra reprendre les traits du territoire comme l’ont fait la RN75 et le chemin de fer. A défaut d’intégration, il serait souhaitable que sa conception comprenne une dimension de mise en valeur dans le paysage

Objectifs de qualité paysagère

Maîtrise de la qualité architecturale, appui à la diversification agricole et à la valorisation des produits, Agenda 21, charte paysagère en cours de réalisation, les initiatives prises montrent que les Trievois prennent leur destin en main. Mieux : ils intègrent dans leurs réflexions une dimension liée au développement durable, tout en adaptant les projets aux traits de leur territoire. L’enjeu suprême serait de tracer un avenir entre ville et campagne, de montrer que l’on peut vivre de la campagne à la campagne.Eviter de devenir un « territoire dortoir », selon leurs propres termes, nécessite en effet de garder à l’agriculture l’espace nécessaire et de valoriser des productions locales de qualité. D’ailleurs, celles-ci permettent aussi de valoriser le patrimoine auprès des populations touristiques. Le tourisme est en effet un axe de développement intéressant pour ce territoire, notamment un tourisme doux. Un Centre de Terre Vivante a ouvert ses portes à Mens pour faire découvrir au grand public des expériences de l’écologie pratique dans les domaines du jardinage biologique, de l’habitat écologique, de l’énergie, de l’alimentation-santé. Une autre carte à jouer, non des moindres, porte sur la place de ce territoire comme pont /passerelle entre les massifs du Vercors et des Ecrins et leurs Parcs Naturels respectifs. Une ambition qui dépendra aussi des infrastructures routières et notamment la future A51.

Gorges de la Bourne et rebords du Vercors sur la plaine du bas-Grésivaudan

Département  : Isère
 
Communes  : CHORANCHE, SAINT-GERVAIS, AUTRANS, COGNIN-LES-GORGES, LA RIVIERE, ROVON, SAINT-QUENTIN-SUR-ISERE, MONTAUD, VEUREY-VOROIZE, PONT-EN-ROYANS, PRESLES, SAINT-ANDRE-EN-ROYANS, VILLARD-DE-LANS, IZERON, MALLEVAL, MEAUDRE, RENCUREL, SAINT-PIERRE-DE-CHERENNES, SAINT-LAURENT-EN-ROYANS, SAINT-MARTIN-EN-VERCORS, ECHEVIS, LA CHAPELLE-EN-VERCORS, SAINT-JULIEN-EN-VERCORS, SAINTE-EULALIE-EN-ROYANS, CHATELUS
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 18796
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Les Gorges de la Bourne et rebords du Vercors sur la plaine du bas-Grésivaudan laissent de fortes impressions. Des parois verticales aux dimensions monumentales, des visions saisissantes au détour d’un chemin ou en bordure du plateau, une ambiance un peu mystique au cœur de la forêt. Les points de vue changent constamment de perspective : très fermé dans les gorges et dans la forêt, très ouvert dès qu’une trouée se fait sur le plateau et laisse entrevoir un panorama exceptionnel. Sauvage et authentique, la Bourne présentent des atmosphères de fonds de gorges, gelées l’hiver, fraîches l’été, et contrastant avec les parois grises et sèches des calcaires. L’érosion est sans cesse à l’œuvre laissant craindre des chutes de blocs sur la route des gorges. Dominée par la minéralité et les motifs géologiques, falaises et barres rocheuses de calcaire, pierres sur le plateau qui jonchent le sol de la forêt des Coulmes et le rendent accidenté. D’un accès difficile par le passé, ce rebord du Vercors comporte des vestiges d’une présence humaine. Il y a un fort contraste dans ce paysage binaire, qui offre deux plans opposés : falaises verticales et plateau horizontal. Une verticalité qui comporte aussi en son sein des cavités souterraines ; si les hauteurs sont très sèches en raison de l’infiltration de l’eau dans le calcaire, les grottes offrent des entrées aux réseaux souterrains humides. Les grottes de Choranche en offre un aperçu aux visiteurs…

Identification

Les limites de l’unité paysagère sont tracées par la géologie : la vallée du bas Grésivaudan à l’ouest, la barre rocheuse du Vercors à l’est avec, à ses pieds, l’étroite vallée de Rencurel. Un immense plateau abrite la forêt domaniale des Coulmes (située entre 800 et 1475 m d’altitude). La vision sur la vallée de l’Isère diffère ainsi totalement de celle vers le cœur du Vercors. La lisibilité est également très forte par les lignes du paysage qui opposent horizontales et verticales.Les Gorges de la Bourne constituent une des portes d’entrée du Vercors depuis la vallée du Rhône. L’accès privilégié se réalise par les routes de gorges, au fond desquelles coule un torrent tumultueux et parfois capricieux. Construites au 19e siècle (la route des gorges de la Bourne date de 1872, elle est aujourd’hui classée 3*** au guide Michelin), ces routes ont réellement rendu le Vercors accessible et désenclavé le plateau des Coulmes. Ces routes forment des points d’entrée stratégiques vers les hauts plateaux du massif du Vercors et ont également un caractère patrimonial intrinsèque : tunnels taillés dans la roche, ponts de pierre, encorbellements en calcaire urgonien. Cette charpente naturelle offre, si on a le loisir de s’arrêter, des vues plongeantes vertigineuses.Une fois sur le plateau, c’est la forêt qui domine mais elle se révèle dominante aujourd’hui alors qu’elle était quasi-absente 100 ans plus tôt, lorsque étaient en activité les charbonnières. C’est la raison pour laquelle on dit qu’elle colonise les espaces, grignotant les prés (quelques arbres ça et là qui seront demain massivement présents). Les sous-bois sont accidentés par le sol rocheux, regorgent de gros cailloux calcaires moussus. Une atmosphère rude et sèche, le calcaire s’infiltrant par la roche et créant des dolines (dépressions de terrain). Au cœur de la forêt, la vision est néanmoins confinée aux alentours proches, et il faut attendre des trouées visuelles pour découvrir l’immensité du paysage. En rebord de plateaux, des belvédères permettent de saisir la majesté du lieu.

Qualification

D’accès difficile, ce rebord du Vercors est peu habité. Mais sa fréquentation touristique augmente. Un public croissant est attiré par les parois de Presles (300 voies équipées), les grottes de Choranche (découvertes en 1875), les jolis hameaux comme Malleval, les impressionnantes routes de gorges. Les pratiques de loisirs et sportives se développent, ski alpin dans la petite station de Romeyère, canyoning dans les Ecouges, randonnées pédestres et équestres, ski de fond sur le plateau. Les nombreux attraits naturels se combinent à un parfum d’authenticité. Cependant, c’est précisément un élément naturel qui tend à rompre l’équilibre des lieux : la forêt. Elle prend nettement le dessus sur les prairies, enferme les visions de paysage et limite la diversité des ambiances naturelles.

Transformation

Malgré la puissance des lieux qui ont tendance à laisser une impression de paysage immuable, la régression des activités agropastorales est visible. Au détour d’un chemin, des ruines de maisons en pierre, des puits couverts (pour limiter l’évaporation et conserver l’eau), des contreforts en remblais. Emouvants témoins d’une vie plus dense sur ce plateau, sans doute désertifié en raison de la rudesse des conditions de vie. Aujourd’hui, des initiatives sont lancées pour réhabiliter ces vestiges patrimoniaux, tel le Schéma Départemental des Espaces Naturels Sensibles.Par contre, les activités liées au tourisme deviennent dominantes. Elles sont très lisibles (balisage des chemins, aménagements de ski alpin, entretien de pistes de ski de fond, gîtes ruraux, ferme pédagogique des Ecouges…) La valeur touristique prend le pas sur la valeur d’usage. L’exploitation du boisement est bien présente et supplante largement l’activité agropastorale, elle se combine, par les actions de l’Onf, à la promotion des activités de nature.

Objectifs de qualité paysagère

Les traces de modernité sont finalement rares dans ces paysages notamment dans les Coulmes, rendant le lieu singulièrement préservé, ceci pourrait être considérer comme un atout plutôt qu’un « retard ». Il y a ici comme partout une tension entre l’usage et le patrimonial. Témoin, les aménagements de sécurité sur les routes de gorges (béton projeté, filets métalliques). Il convient d’y prêter une attention particulière, notamment de restaurer les murets de soutènement qui allie sécurité routière et patrimoine.Le classement de sites est un autre objectif de qualité paysagère (gorges du nant, montagne de Presles, grotte de Choranche,…). L’enjeu majeur consiste à maintenir une agriculture locale de qualité. Ce lieu austère avait trouvé une manière d’être habité et exploité, l’homme s’adaptant aux contraintes et participant à maintenir l’équilibre naturel du lieu. La présence d’activités agropastorales est donc essentielle. Or la déprise agricole et l’importance prise par les bois et les forêts rompent l’équilibre. La sauvegarde de l’image paysagère apparaît donc liée à un projet agricole fort. Corrélativement, cela permet de sauvegarder l’habitat traditionnel, à la valeur patrimoniale importante.

Haut-Grésivaudan

005 Haut Gresivaudan
Département  : Isère
 
Communes  : GONCELIN, THEYS, ALLEVARD, LE MOUTARET, LA CHAPELLE-BLANCHE, BARRAUX, PONTCHARRA, SAINT-MAXIMIN, LAISSAUD, SAINTE-MARIE-D’ALLOIX, LA BUISSIERE, LE CHEYLAS, MORETEL-DE-MAILLES, LA TERRASSE, LE CHAMP-PRES-FROGES, CROLLES, FROGES, HURTIERES, LUMBIN, LA PIERRE, SAINT-BERNARD, SAINT-HILAIRE, TENCIN, LE TOUVET, CHAPAREILLAN, LA FLACHERE, SAINTE-MARIE-DU-MONT, SAINT-VINCENT-DE-MERCUZE, LES ADRETS
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 13619
 
Carte(s) IGN : 3334OT

Impression générale

Certains y voient la vallée la plus surprenante des Alpes du Nord. Force est de reconnaître que son aspect monumental retient fortement l’attention. Ce caractère lui est conféré par un cadre grandiose, les horizons de Chartreuse à l’ouest et de Belledonne à l’est, qui lui font cortège sur plus de trente kilomètres, entre Grenoble et les avant-postes de l’agglomération de Chambéry. Large vallée ouverte à la lumière, elle est le théâtre d’une activité intense et multiforme, de l’agriculture céréalière à l’industrie, en passant par une dense occupation résidentielle. Voie de traversée pour rallier le territoire savoyard, lieu d’échanges économiques, la vallée du Grésivaudan joue un rôle majeur dans la dynamique de ces territoires. D’aucuns la surnomment aussi « Vallée aux cent châteaux », témoins historiques de cet axe stratégique entre France et Italie, imposantes demeures dans la monumentalité de la vallée. Les châteaux de Bayard, de Monteynard, du Touvet, du Carre, … rythment la traversée d’une vallée aujourd’hui massivement occupée par des monuments plus modernes, immenses sites industriels plus ou moins harmonieusement disposés. Un cadre de vie néanmoins très prisé ; c’est la résidence urbaine à la campagne, zone de déplacements frénétiques, et accessoirement terrain de loisirs en bord de l’Isère et en piémonts.

Identification

Les ambiances contrastées sont générées par le foisonnement des usages dans cette large vallée, qui aurait presque une allure de plaine. L’impression dominante, bien entendu, est créée par les imposants massifs montagneux, Chartreuse et Belledonne, qui bordent ce corridor. Les grands traits paysagers sont forcément marqués par cette typologie, que l’on retrouve moins dans le Bas-Grésivaudan car le massif (celui du Vercors) ne la borde que d’un seul côté. De plus, ici, le regard peut porter loin, jusqu’au massif des Bauges comme point focal au nord.Dans ce cadre naturel, les espaces de modernité dominent. L’Isère, que l’on a vue sur la carte routière, se cache en réalité au regard. Le chemin de fer aussi. L’autoroute, que l’on imaginerait proéminent, se devine à ses bordures rectilignes très arborées et surtout à sa fréquentation. Les deux routes nationales sillonnent le territoire à flanc de coteaux. L’agriculture, nichée entre les frontières artificielles de la voie de chemin de fer et celle des routes, est très présente sur l’ensemble de la vallée mais relativement inaccessible. Restent les espaces industriels et les zones résidentielles, omniprésentes, surtout au sud, là où la proximité de Grenoble arrange aussi bien les entreprises que les particuliers. A chaque espace son territoire, à chaque espace sa fonction d’usage. Cependant, malgré son hétérogénéité, le Haut Grésivaudan reste un paysage lisible du fait justement de la segmentation assez stricte de l’espace en fonction des usages, depuis les pieds des versants jusqu’au fond de vallée : coteaux boisés et vignes, jardins et vergers, bâti et routes, cultures et prés, rivière.

Qualification

Cette grande vallée alluviale doit sa fertilité à la présence de l’eau, qui a contribué au maintien d’une exploitation agricole intense. Depuis l’endiguement de l’Isère en 1960, le Grésivaudan a connu toutes les cultures (blé, colza, pommiers, poiriers, pêchers, noix AOC…), avec une dominante aujourd’hui sur la production de maïs. L’eau comme force motrice a motivé l’installation d’industries, papeteries, scieries… Mais l’eau comme risque d’inondation a repoussé les zones résidentielles à fleur de pente. C’est un peu moins vrai aujourd’hui. En revanche, l’Isère n’est plus accessible ni lisible, tant les peupleraies qui s’y sont développées ont pris d’épaisseur ; ce qui amoindrit sa contribution à la qualité des paysages de la vallée. Restent les gravières et exploitations de sables, images industrielles, qui ont quelquefois fait l’objet d’une reconversion comme base nautique par exemple. Plus on s’éloigne de l’agglomération grenobloise, plus l’agriculture reprend ses droits. Le gradient de l’emprise agricole est très net, sur un axe longitudinal. Si la valeur de ce paysage est imprégnée du côté exceptionnel des massifs qui la bordent – et qui sont donc en dehors -, sa valeur intrinsèque est forte, économique et agronomique. Le prix du foncier traduit efficacement la combinaison des valeurs paysagères et économiques de la vallée du Grésivaudan.

Transformation

Les mutations de la vallée de Grésivaudan ont sans doute démarré tôt, avec la construction des infrastructures (voie de chemin de fer, puis autoroute) et des usines, notamment de houille blanche. Sa position d’axe de communication majeur et la proximité de Grenoble induisent une urbanisation galopante et une forte activité industrielle, qui sont les signes les plus forts de transformation. Cette évolution est particulièrement nette sur le secteur proche de Grenoble, avec des densités très importantes jusqu’à Crolles – au-delà, l’autoroute est payante, ceci explique aussi cela. Mais la frontière se déplace, remontant le cours de l’Isère. Le prix du foncier en témoigne, la pression urbaine grenobloise ne montrant guère de signes de relâchement. A Bernin, on évoque un projet de construction d’une immense digue pour protéger de futures habitations des éboulis rocheux. Situation classique, cette colonisation foncière s’est faite au détriment de l’exploitation agricole. L’espace agricole a été remanié à la mise en place de l’autoroute par les remembrements. Toutefois, la situation un peu enclavée d’une majeure partie des terres agricoles et leur inondabilité devrait les protéger encore d’une expansion foncière forcenée.Aujourd’hui, le maintien des continuités agricoles ouvertes assure la transition entre l’emprise urbaine, de plus en plus forte, et la campagne. Pour combien de temps ?

Objectifs de qualité paysagère

La vallée du Haut Grésivaudan est l’objet de toutes les convoitises et dans cette conquête pour l’occupation de l’espace, chaque acteur doit être considéré. L’enjeu porte sur la lisibilité de ce territoire, dont la rupture d’équilibre serait forcément, à long terme, préjudiciable. La mise en valeur des berges de l’Isère semble aussi une question centrale tandis que la mise de relation des 2 rives peut poser question, s’avérer nuisible à la structure paysagère ou au contraire redonner du sens à la vallée… selon la nature du projet. La structure paysagère réside sur le fait que le centre de la vallée est non bâti, même s’il accueille des infrastructures importantes. La localisation du bâti met en danger l’emprise agricole, dont il est essentiel qu’elle se maintienne sur des surfaces importantes. Limiter les zones de construction, encadrer leur développement est nécessaire pour conserver des respirations et des coupures dans une vallée menacée, à terme, d’asphyxie.Si le développement de l’économie et le résidentiel ne peut être remis en question, il serait salutaire de l’accompagner d’une réflexion sur la revitalisation du centre de ces communes, pour avoir des cœurs de bourg vivants et non des configurations de « communes-dortoirs ».

Hauts-plateaux du Vercors

01 Hauts plateaux du Vercors
Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-ANDEOL, CORRENCON-EN-VERCORS, SAINT-MARTIN-EN-VERCORS, LA CHAPELLE-EN-VERCORS, SAINT-AGNAN-EN-VERCORS, GRESSE-EN-VERCORS, SAINT-MICHEL-LES-PORTES, CHATILLON-EN-DIOIS, DIE, LAVAL-D’AIX, TRESCHENU-CREYERS, CHICHILIANNE, ROMEYER, CHATEAU-BERNARD
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 16797
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Ce bout du Vercors est un bout du monde ! Un paysage hors du temps et de l’échelle humaine, où la simplicité des composants façonne un paysage hors du commun. Les ingrédients naturels, la pierre, le ciel, l’herbe, se marient avec toutes les nuances topographiques et créent des images variées et sans cesse renouvelées. Les détails d’une faune et d’une flore riche, aux essences rares apportent une subtilité et un parfum particuliers : un bouquet de thym, un parterre de pavot des Alpes, des traces du passage de bouquetins ou de mouflons, l’envol d’un tétras lyre. C’est un territoire qui se découvre dans la lenteur, la marche, le regard est happé par un détail puis se réjouit des horizons du lointain. Les lignes de crêtes en enfilade, l’imposant et célèbre Mont Aiguille qui se dévoile à certains endroits, les images de monumentalité alternent avec la découverte sur le terrain, pas à pas. Emblème du Vercors dans toute sa richesse et dans toute sa splendeur, les Hauts Plateau bénéficient pleinement des mesures de protection liées à la Réserve Naturelle du Vercors. Les obus plantés tels des cairns et les mémoriaux sous grotte ou en pleine nature, nous ramènent à de plus funestes souvenirs, ajoutant à la majesté de ce lieu et au respect de son histoire, de ces hommes …

Identification

L’altitude des Hauts Plateaux du Vercors s’échelonne de 1050 m à 2341 m avec pour point culminant le Grand Veymont. Ceints de falaises de plus de 500 mètres, ils sont constitués de forêts, de prés, de dalles calcaires. L’impression d’être « coupée du monde » s’explique par l’absence visuelle des paysages de deuxième plan : depuis les vastes étendues de premiers plans, on voyage sur les horizons lointains montagneux sans intermédiaire !Les visions de premier plan sont dominantes, avec une zone boisée qui suit la ligne droite des crêtes. Le plateau proprement dit, situé à environ 1000 mètres d’altitude, présente une surface inclinée, avec des plissements calcaires. Partout, des affleurements rocheux qui composent des buttes et des bosses, sur lesquelles s’est installée une végétation éparse. Exposés à tous les vents, les arbres dessinent des images pointillistes, d’une forme rabougrie et tortueuse. Le tout forme une ambiance steppique !Le milieu calcaire trouve ici un terrain de prédilection, apparaissant sous toutes les formes possibles. Les terrains karstiques, modelés par la dissolution et l’érosion dues aux eaux de ruissellement et d’infiltration, composent un relief chahuté : lapiaz, dolines. L’homme s’en sert également comme composant : bories, cairns… La réserve n’abrite aucun habitat permanent ni route de circulation. Les chemins forestiers sont parcourus par les professionnels, les sentiers par les amoureux de nature. Outre le patrimoine végétal (pins à crochets), la flore est ici préservée et protégée (tulipe sauvage, edelweiss) ainsi que la faune : chamois, bouquetin, chevreuil, cerf, mouflon, hermine, marmotte, tétras-lyre, lagopède, aigle royal…

Qualification

Située au cœur du Parc Régional du Vercors, les Hauts plateaux du Vercors ont un statut de réserve naturelle depuis 1985. Avec une superficie de 16 600 hectares, elle représente la plus grande réserve naturelle de France.La réserve naturelle a éloigné de cet espace protégé les facteurs de transformation et de banalisation. Dans ce territoire de transhumance ovine, quelques bergeries ancestrales et quelques refuges subsistent. Le pastoralisme reste présent, avec près de 15 000 ovins et 300 bovins en transhumance, tandis que se maintient également l’activité forestière dans une partie des 6000 hectares de bois. Ce territoire bénéficie plus que jamais d’une valeur reconnue, grâce à la caution apportée par son statut de réserve naturelle et à l’attention dont il est l’objet par les animateurs et gestionnaires du Parc Régional. Outre son image de naturalité, il bénéficie aussi de son patrimoine historique, comme les autres sites du Vercors ayant abrité des hauts faits de la Résistance lors de la guerre mondiale de 1939-1945. Nombreux sont aujourd’hui ces lieux de mémoire qui rendent hommage à ce passé chahuté. Très prisé par les randonneurs épris de grands espaces, la renommée des Hauts plateaux dépasse aujourd’hui les frontières régionales.

Transformation

Parce qu’il est protégé, ce territoire est préservé des transformations liées à l’évolution des modes de vie et des usages contemporains qui affectent la quasi-totalité des territoires régionaux. Il n’est toutefois pas à l’abri des phénomènes naturels de transformation et notamment l’érosion, qui touche chaque pierre en particulier et toutes les formations rocheuses en général. Les éboulis menacent à tout moment. Les variations sont également d’ordre climatique, avec de forts contrastes entre les saisons et des conditions difficiles (vent, sècheresse, froid) qui accélèrent les éléments naturels de transformation. Enfin, ce territoire n’échappe pas au phénomène de fermeture des zones d’alpage par les boisements. Des évolutions lentes, sans que la présence humaine y puisse rien changer. Son influence est néanmoins essentielle, pour la préservation des espèces naturelles et l’entretien. Les Hauts Plateaux sont détenus aujourd’hui par 4 propriétaires (Conseil Général de l’Isère au titre d’espaces naturels sensibles, Conseil Général de la Drôme, Ministère de l’Environnement, ONF), le reste étant de l’ordre de propriétés communales ou privées. Des gardes assermentés sont chargés de faire respecter la réglementation en vigueur, pour protéger les lieux et ses animaux. Les politiques de protection trouvent ici leur sens, associés à une gestion cadrée des espaces, dans toutes leurs composantes. Ainsi, au lieu d’être désertifié, ce territoire a acquis une reconnaissance et il bénéficie de programmes de protection et de recherches qui le rendent vivant et le dynamisent.

Objectifs de qualité paysagère

Parce qu’il fait l’objet d’une attention particulière, ce territoire bénéficie de mesures qualitatives qui intègrent une dimension paysagère. Rappelons les 5 objectifs dédiés par l’Etat au Parc du Vercors : maintenir la diversité des espèces et l’intégrité des habitats, enrichir cette biodiversité en favorisant le développement des espèces présentes et le retour d’espèces disparues, préserver le paysage naturel, préserver et faire connaître la richesse géologique et archéologique, informer et sensibiliser le public.Le maintien du caractère ouvert des paysages des Hauts Plateaux est essentiel, ce qui suppose la poursuite du pastoralisme, au besoin par des aides directes. La singularité de ces paysages sera également entretenue grâce à des micro-réalisations, comme ce sentier planté de lauzes calcaires ; l’homme marque son empreinte tout en jouant avec les composants naturels. Il s’inscrit de façon humble et respectueuse dans un lieu puissant.

La Meije et la vallée du Vénéon

05 La Meije et la vallee du Veneon
Département  : Isère
 
Communes  : LE PERIER, LE BOURG-D’OISANS, VILLARD-NOTRE-DAME, VALJOUFFREY, MONT-DE-LANS, SAINT-CHRISTOPHE-EN-OISANS, VENOSC, CHANTELOUVE
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 29706
 
Carte(s) IGN : TOP25 : 3436 ET

Impression générale

Les mots sont bien impuissants à décrire la force de ce somptueux paysage de montagne. Pour le simple randonneur qui s’aventure ici, il peut s’avérer impressionnant. Les noms des sommets font tourner la tête, du Rateau à l’Olan puis à la Roche de la Muzelle, c’est une succession de crêtes, têtes, cimes, aiguilles. Elles offrent aux yeux du promeneur des vues de beautés minérales et glaciaires. La montagne invite aussi l’alpiniste à la défier, avec des courses mythiques pour les plus chevronnés. La Meije (3983 mètres) est un endroit réputé dont la notoriété dépasse le cadre régional ; pour la petite histoire, sa première ascension remonte à 1877 ! Il est encore aujourd’hui l’un des sommets les plus difficiles des Alpes car il n’existe pas d’itinéraire « facile ». La route chemine le long du Vénéon, un gros torrent de montagne au lit capricieux, qui prend sa source dans les glaciers des Ecrins et qui se jette dans la Romanche. Partie de 700 mètres d’altitude, cette route en lacets termine sa course à la Bérarde, un hameau niché à 1700 mètres. On aura croisé seulement deux villages, Vénosc et Saint–Christophe en Oisans, et quelques rares hameaux. La présence humaine se concentre finalement dans les nombreux refuges, dont certains sont des parties intégrantes du patrimoine de montagne. Ici, la nature domine, impose sa loi et nous ramène à une humilité salutaire.

Identification

La bordure sud de la vallée du Vénéon est marquée par le Pic de l’Olan (3504 m), celle du nord par la Meije (3983 m). La géologie alpine révèle la structure du paysage, dont la lisibilité est nette. D’un seul coup d’œil, on saisit tous les étages de la vallée montagnarde : le torrent de fond de vallée, les étages boisées, une végétation éparse puis les pierres et enfin les glaciers et neiges éternelles. Autre perception, celle du vis-à-vis sur l’autre versant dès que l’on monte par un chemin ; en fond de vallée, les méandres du torrent ; en face, un autre versant de montagne. Trois éléments composent ce territoire, totalement dominé par la haute montagne : eau, pierre, végétation. L’eau, la neige, la glace sont omniprésentes : torrents, cascades naturelles, coulées, lacs, et glaciers. Cette eau de montagne pure colore le Vénéon d’un bleu acier opaque. Les altitudes des sommets sont comprises entre 2600 et 3600 mètres, ce qui explique la présence de neiges éternelles. Quand elles ne sont pas parées de blancs, les hauteurs sont minérales. Les crêtes et aiguilles en dentelles alternent avec des sommes plus ronds, des têtes et des monts. Mais, toujours, la pierre domine et maquille le paysage. Sur les hauteurs, les éboulis strient les flancs des montagnes. Dans le fond de vallée du Vénéon, de gros blocs de pierre qui n’ont pas encore été travaillés par l’eau. La pierre se retrouve aussi comme matériau pour les habitations et la route qui a été tracée pour rejoindre La Bérarde. L’habitat est composé de volumes simples, qui épousent les reliefs, avec des granges à foin qui témoignent de l’activité pastorale. A part la micro-centrale et quelques gîtes ruraux, l’habitat est quasi inexistant en fond de vallée. Outre l’habitat des quelques villages et hameaux de taille réduite(105 habitants à St Christophe en Oisans), on croise quelques gîtes touristiques tandis que les alpinistes fréquentent les refuges de montagne.Dans ce paysage un peu inhospitalier, la végétation se soumet aussi aux règles imposées par le dénivelé abrupt et rapide et par l’effet de versant. Des saules et des aulnes bordent les rivières ; le bouleau parvient à pousser dans les éboulis, autrefois utiles au fourrage et à la litière des bêtes, les frênes côtoient les habitations. Epicéas et hêtres remontent les pentes et colonisent aussi les espaces ouverts pour laisser la place ensuite aux prairies alpines qui se raréfiaient ensuite dans les pierriers.

Qualification

La notion de « paysages naturels » prend tout son sens, ici. D’ailleurs, la quasi-totalité de l’unité appartient au du Parc national des Ecrins, à cheval sur le département voisin Hautes-Alpes. Une vingtaine de sites inscrits très divers, s’égrainent sur l’ensemble de la vallée du Vénéon (cascades, hameaux, refuges, et sommets, la Meije, tête de la Maye, plan du Carrelet). Nature, beauté, intégrité, classent ce paysage à part. La route RD530 dite « de la Bérarde » s’impose comme unique itinéraire de découverte routier, et se termine en impasse dans ce hameau. En revanche, de nombreux chemins de randonnées, partis du fond de la vallée du Vénéon, empruntent les vallons transverses, et s’élèvent pour se transformer ensuite en voies d’alpinisme. Les vues s’ouvrent au rythme de l’ascension, en haut c’est l’immensité des Ecrins qui se découvre par beau temps. On aura parcouru quelque 1000 mètres de dénivelé et bénéficié progressivement de la vue magnifique sur la barre des Ecrins. Depuis le bas, l’effet de cirque est perceptible même si l’altitude est insuffisante pour embrasser tous les hauts sommets et les glaciers d’un seul regard. Ici, la beauté prestigieuse des lieux rompt avec un cadre de vie quotidien, elle en impose, pourrait-on dire. Les gens rencontrés ici, viennent ici braver la montagne ou se vider la tête, oublier le quotidien…Les paysages de la vallée du Vénéon et la Meije constituent l’un des fleurons des paysages montagnards isérois. Par leur singularité et leur intégrité, ils participent à la diversité des paysages isérois. Fort heureusement, les stations de sports d’hiver des 2 Alpes et de La Grave, sont pratiquement imperceptibles bien que contiguës, car elles se déversent sur l’autre versant.

Transformation

Pour son image de nature grandiose et de site préservé, ce paysage a une grande valeur. Ses éléments de transformation sont essentiellement d’ordre naturel. S’agissant d’un domaine de montagnes, l’érosion joue un rôle majeur, avec son lot de conséquences : éboulements, coulées, chutes d’arbres, fonte des glaciers, … Sur un plan humain, les ruines dans les hameaux sont des témoins historiques d’une activité pastorale plus intense saisonnière avec des transhumances vers les alpages. La rudesse des lieux et des conditions de vie a entraîné la désertification de ce territoire, aujourd’hui couru par les alpinistes. La fréquentation touristique ne s’est jamais essoufflée et sans atteindre des volumes trop importants vu le caractère difficile des courses. On note cependant une croissance continue de la fréquentation touristique, qui est concentrée au mois de juillet et d’août. Le camping et le caravaning restent limités au camping de la Bérarde ; un grand parking a été aménagé pour accueillir les véhicules et camping cars l’été. La centrale hydroélectrique, et le téléphérique de Vénosc qui permet de rejoindre les 2 Alpes, sont les 2 témoins les plus importants des modifications engendrées par l’homme. La route qui mène à La Bérarde figure comme exemple de rénovation ayant pris en considération les questions patrimoniales et paysagères (parapet de pierre, gravillons sur le revêtement).

Objectifs de qualité paysagère

La préservation du caractère naturel de cette unité paysagère est évidemment essentielle. Faudrait-il aller jusqu’à travailler pour le classement de certains sites ? La protection de la Meije par le Parc national est un point rassurant.La gestion du tourisme et de ses effets (besoins d’hébergement notamment) est un objectif majeur. Le développement de l’activité touristique est un point difficile, en raison des conditions : manque de place, risques naturels… Les projets et transformations envisagées font craindre pour l’intégrité paysagère, les installations à la Bérarde (parkings, etc) doivent être conduites avec discernement.La question des refuges, un point d’actualité, est déterminante : comment répondre aux nécessaires impératifs de sécurité et de confort tout en conservant leur caractère patrimonial ? On songe notamment au Refuge de l’aigle sur le versant nord de la Meije et au Refuge du Promontoire, sites historiques et pittoresques. Les questions qui se cristallisent aujourd’hui autour de leur développement sont emblématiques de la problématique générale de cette unité paysagère : comment accompagner les projets et les doter d’impératifs de qualité ? Il n’y a pas de réponse évidente, mais une nécessité de débat par les différentes parties concernées, pour considérer ces questions dans le respect du paysage. Pour que cette nature reste visible et pour conserver ce rapport de modestie de la présence humaine par rapport à la majesté des lieux !

Massif de la Chartreuse

004 Massif de la Chartreuse
Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-HILAIRE, MONTAGNOLE, SAINT-CASSIN, ENTREMONT-LE-VIEUX, CHAPAREILLAN, SAINTE-MARIE-DU-MONT, APREMONT, SAINT-PIERRE-D’ENTREMONT, SAINT-NAZAIRE-LES-EYMES, SAINT-PANCRASSE, CORENC, SAINT-EGREVE, SAINT-MARTIN-LE-VINOUX, SAINT-JEAN-DE-COUZ, SAINT-THIBAUD-DE-COUZ, BIVIERS, SAINT-ISMIER, SAINT-PIERRE-DE-CHARTREUSE, SAINT-CHRISTOPHE-SUR-GUIERS, ENTRE-DEUX-GUIERS, SAINT-PIERRE-D’ENTREMONT, CORBEL, SAINT-CHRISTOPHE, LA BUISSE, POMMIERS-LA-PLACETTE, SAINT-JOSEPH-DE-RIVIERE, SAINT-JULIEN-DE-RAZ, SAINT-LAURENT-DU-PONT, VOREPPE, FONTANIL-CORNILLON, MONT-SAINT-MARTIN, PROVEYSIEUX, QUAIX-EN-CHARTREUSE, SARCENAS, LE SAPPEY-EN-CHARTREUSE, SAINT-BERNARD
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 31999
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Des images de carte postale. Comment décrire autrement cette chaîne de montagnes aux barres rocheuses vertigineuses et aux versants verdoyants ? Un paysage choyé par la nature, un territoire protégé - Parc Naturel Régional depuis 1995 – et un équilibre entre la pierre, la terre, la forêt et le pré, tandis que les villages reflètent avec harmonie le cadre qui les environne. Le Grand Som, la Grande Sure, Chamechaude, le cirque de St Même, le Mont Granier, le plateau du désert d’Entremont, les Gorges du Frou et du Guiers Mort, autant de sites propres à faire rêver l’amateur d’escalade ou le féru de spéléologie ou le simple randonneur.Des images de carte postale, à quelques encablures de l’agglomération grenobloise, le succès de ce massif s’explique. Contrairement à la chaîne de Belledonne, de renommée locale, la notoriété de la Chartreuse dépasse largement les frontières départementales. L’effet sans doute de l’existence du Monastère de la Grande Chartreuse, aux airs mystérieux par la vie recluse de ses moines, aux productions originales comme la célèbre liqueur de la Grande Chartreuse. Il n’est pas étonnant que ce lieu mystique se soit installé au cœur de ce territoire à la fois si proche et si reculé. L’on dit que l’on « entre en Chartreuse », non comme on entre en religion, quoique….

Identification

S’agissant d’un massif dans sa globalité, les limites de cette unité paysagère sont forcément claires, avec un axe qui copie celui du massif de Belledonne, de l’autre coté de la rivière de l’Isère. L’identification est cependant bien différente selon la voie d’accès empruntée : des routes de gorges à l’ouest comme signes d’incision nette dans le calcaire (les fameuses gorges de Guiers Vif et de Guiers), des barres rocheuses à l’est. Le flanc qui se présente à Grenoble et qui longe la vallée du Grésivaudan présente une barre continue, avec une ligne de crêtes du Saint Eynard au Granier, de l’Isère à la Savoie. Pour gagner la Chartreuse, la sensation de rupture est franche. Des falaises monumentales de calcaire, quelques rares cols pour pénétrer un territoire qui, dans ses balcons et ses cuvettes, offre en contraste une ambiance beaucoup plus intimiste… à échelle humaine. Au cœur du massif, dans les vallées, le bois et les prairies dominent. Les impressions visuelles diffèrent largement d’une saison à l’autre ; les forêts combinent de nombreuses essences mêlant feuillus et résineux. Ainsi, les étages caractéristiques des Pré alpes sont généralement respectés et bien lisibles. Les crêtes sommitales souvent rases et dégagées (Réserve des Hauts de Chartreuse) offrent des vues ouvertes sur les massifs alentours et notamment la chaîne de Belledonne. Même s’il était simpliste de réduire la Chartreuse à une description sommaire, notons qu’elle présente une homogénéité certaine qui fait toute sa qualité. Une combinaison de paysages grandioses et des ambiances plus intimistes, voire mystiques, voici qui résume ce massif unique en son genre. Evidemment, l’homme a marqué sa trace, avec des activités ancestrales d’agriculture et de pastoralisme et, plus récemment, la création de stations de ski alpin (Saint Pierre de Chartreuse, Le Planolet, Le Granier, le Col de Porte, le Désert d’Entremont..). Les bourgs épousent généralement les formes de relief et certains, comme Saint Hugues, donnent une image quasi « parfaite » : au premier plan, la silhouette altière du clocher, le village disposé tout autour selon des frontières claires, avec une architecture homogène, les vertes prairies au second plan, puis un étage boisé de feuillus et, enfin, un arrière plan monumental avec Charmant Som.L’attrait paysager de la forêt repose aussi sur des motivations contemplatives ou spirituelles, incarnées par l’impressionnant Vallon du Silence et Désert de la Grande Chartreuse. Le symbole le plus fort est incontestablement le couvent de la Grande Chartreuse, où les religieux observent une clôture perpétuelle, un silence presque absolu et de fréquents jeûnes..

Qualification

Depuis 1995, le Parc naturel régional de Chartreuse recense et protège la faune et la flore, encourage l’agriculture, préserve le patrimoine culturel, valorise la forêt, améliore l’hébergement et organise les différentes pratiques sportives, principalement la randonnée, avec le balisage de 1100 km de sentiers.La Chartreuse comprend pas moins de 3 sites classés d’importance : les cascades et grottes du Guiers Vif depuis 1911, le couvent de la Grande Chartreuse (1300 hectares classés depuis 1985) et le massif de Saint Eynard depuis 2005. D’ailleurs, le fort militaire juché sur ses hauteurs (1338 mètres) pour former une vigie, pourtant impressionnant, se fond tellement dans la roche qu’il en est presque invisible depuis la vallée du Grésivaudan ! 70 000 visiteurs par an se rendent sur le site du Couvent de la Grande Chartreuse, au musée de la Correrie, pour découvrir la vie des moines ainsi que l’histoire de la fabrication de la célèbre liqueur de la Grande Chartreuse.Difficile de citer tous les lieux remarquables et exceptionnels de la Chartreuse, dont on retiendra surtout l’exceptionnelle diversité de sa faune et de sa flore, et la vivacité de son économie traditionnelle. Elle repose sur l’exploitation des bois, qui reste aujourd’hui une ressource importante, et sur l’élevage (laitières) sur les alpages.Côté patrimonial, il faut relever la qualité des ouvrages d’arts et des routes, notamment les routes de gorges. Souvent vertigineuses, elles sont emblématiques d’une capacité des aménagements et des ouvrages à franchir les obstacles en composant avec eux, avec des ouvrages d’art, tunnels, ponts et autres passages en encorbellement souvent réussis.Si la Chartreuse renferme comme dans un écrin des lieux isolés et presque coupés du monde, elle subit aussi des influences, notamment côté sud où la proximité de l’agglomération grenobloise se fait sentir. Un nombre croissant d’urbains s’y installe, à la recherche d’un cadre de vie d’exception à des tarifs immobiliers attractifs – ce qui sera de moins en moins le cas si la pression foncière se maintient ! Une commune comme le Sappey-en-Chartreuse est particulièrement représentative de ce phénomène, avec son corollaire d’aménagements parfois démesurés.Des aménagements que l‘on retrouve aussi dans les stations de ski. Cependant, la Chartreuse ne compte aucun grand domaine de ski alpin et, à la différence de celles des massifs voisins, les stations sont issues des villages – et non créés de toutes pièces. Si les pistes créent des trouées dans les bois, la forte présence de la végétation masque les éléments de modernité. Le tout reste à une échelle raisonnable.

Transformation

L’érosion est le facteur de transformation le plus fort et le plus puissant, bien qu’elle agisse sur des temps longs. Nombreux sont les éboulis calcaires et les cônes de déjection, les moraines. Ces phénomènes d’érosion peuvent aussi représenter des facteurs de risque en termes d’éboulements. Cela explique aussi le renforcement des aménagements sécuritaires sur les routes, avec, semble t-il, l’intégration de considérations paysagères comme l’emploi de matériaux naturels et locaux.Des soucis de préservation du patrimoine qui se retrouvent aussi dans l’habitat, avec la réhabilitation de bâtis dans le respect de l’ancien, et même un travail proposé par des architectes conseils du parc naturel régional. Alors que les communes les plus proches de Grenoble comme Sappey-en-Chartreuse et Saint-Pierre-de-Chartreuse ont perdu leur cachet et leur intégrité, la plupart des bourgs sont remarquablement préservés, comme Saint Hugues.Les éléments de transformation concernent aussi les usages, et notamment touristiques. Les stations de ski, de taille modeste, sont généralement vieillissantes. Cependant, le développement le plus fort concerne les autres pratiques de montagne et activités nordiques, raquettes, ski nordique, chiens de traîneaux, spéléologie, parapente. Attirant un nombre croissant d’amateurs, elles permettent aussi de leur faire découvrir le patrimoine et les cultures locales.

Objectifs de qualité paysagère

Les préconisations essentielles suggèrent d’éviter toute construction entre les routes, les chemins et les lisières forestières environnantes, de façon à ce que les prairies de la clairière conservent leur intégrité et leurs dimensions et que l’image du paysage ne succombe pas à son succès.Les structures paysagères en étagement sont puissantes et lisibles, les aménagements nouveaux seront là pour les appuyer dans une certaine continuité de ce qui s’est pratiqué. Par exemple, que les tracés des routes continuent d’épouser les reliefs au plus près, pour garder ce rapport à la verticalité (tunnel des Gorges du Frou peu exemplaire à cet égard) ; que les constructions soient toujours intégrées dans la structure du paysage et dans un respect des formes et des matières ; que les aménagements de modernité intègrent, le plus possible, des considérations paysagères ; que des usages complémentaires soient trouvés à des aménagements qui paraissent disproportionnés hors-saison (des parkings deviennent halle de marché par exemple) ou relocalisés (dans les bois plutôt qu’en surface ouverte, en contrebas plutôt qu’à la lisère de col…). Des paysages de qualité passent par une régulation des pressions et des forces en présence. Le penchant naturel de l’évolution des paysages de Chartreuse est une partition en deux : un cœur agricole délaissé, et une zone résidentielle un peu défigurée aux abords. Il est essentiel de soutenir une agriculture dynamique, de promouvoir un patrimoine architectural et gastronomique, et un tourisme tourné vers les modes doux et la découverte, de valoriser des petites filières économiques locales.

Pays des Quatre Montagnes

23 Pays des Quatre Montagnes
Département  : Isère
 
Communes  : LE GUA, SEYSSINET-PARISET, SAINT-PAUL-DE-VARCES, VARCES-ALLIERES-ET-RISSET, SASSENAGE, CLAIX, LANS-EN-VERCORS, SAINT-GERVAIS, AUTRANS, LA RIVIERE, ENGINS, MONTAUD, NOYAREY, SAINT-NIZIER-DU-MOUCHEROTTE, VEUREY-VOROIZE, CORRENCON-EN-VERCORS, VILLARD-DE-LANS, MEAUDRE, RENCUREL, SAINT-MARTIN-EN-VERCORS, SAINT-JULIEN-EN-VERCORS, CHATEAU-BERNARD
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 25146
 
Carte(s) IGN : 3236OT/3235OT

Impression générale

Bien que très proche de Grenoble à vol d’oiseau, les Quatre-montagnes paraissent isolées de la ville et détachées des activités de la plaine. Y conduisent deux routes de lacets et la route des gorges de la Bourne, produisant, d’où que l’on pénètre, un véritable effet de seuil, de porte d’entrée du Vercors.Paysage aux limites claires qui s’arrêtent sur le Moucherotte et les reliefs alentours, les Quatre-Montagnes présentent un paysage étagé à la structure bien lisible : un fond de vallée large et plat, des pentes boisées sombres hachurées par des pistes de ski alpin, et des rebords et sommets calcaires caractéristiques du massif du Vercors. Des fermes éparpillées sur les bas de pentes forment des puissants points de repères. Ce trait distinctif s’amenuise au fur et à mesure que les constructions récentes, résidentielles ou commerciales, viennent se poser au milieu des anciens prés. A chaque implantation nouvelle, le paysage perd de son aspect sauvage qui a pourtant un fort pouvoir d’attraction pour les vacanciers. Une vocation touristique de longue date, puisque ce territoire a bénéficié des aménagements réalisés pour les Jeux Olympiques de 1968. La vision d’ensemble est donc rapidement contrariée d’une part, par les équipements de loisirs, notamment remontées mécaniques et pistes de ski ; d’autre part, par une urbanisation envahissante, avec un étalement résidentiel.Quelques traces du patrimoine rural persistent cependant : des plaques calcaires de délimitation en limite de propriétés, des mangeoires pour les bêtes, des frênes émondés. Côté végétation, on note la présence d’arbres fruitiers isolés, des bosquets comme transition entre les bois d’altitude et les vallées et, dans les bois, des hêtres et des conifères.

Identification

L’axe de découverte des Quatre-Montagnes est résolument Nord-Sud. Les impressions visuelles sont séquencées : les gorges, la vallée, les montagnes.La structure paysagère se révèle par un étagement accentué par un contraste de formes, de textures et de couleurs : surface très plane des fonds de vallées humides, versants boisés sombres couverts de forêts, lignes de crêtes rocailleuses. Les variations saisonnières ont tendance, en hiver, à atténuer les contrastes, par les étendues neigeuses et concrétions glacées, et les forêts saupoudrées.En vallée, la vision générale est brouillée par le nombre important de points d’appel naturels (groupes d’arbres, vergers, zones rocheuses) et des signes urbains (constructions nouvelles, ronds-points, publicités) notamment dans la zone de Lans-en-Vercors. La structure du paysage s’en trouve contrariée. Les Quatre- Montagnes sont parmi les paysages les plus aménagés du Vercors du fait du puissant élan de construction qu’ont constitué les Jeux Olympiques de 1968. La variété architecturale est de mise : un bâti concentré en fond de vallée, les villages-stations de sports d’hiver et des lotissements de chalets pour le tourisme saisonnier, des hameaux à mi-pente en limite de bois, des granges perdues dans la variété du reste.

Qualification

Les Quatre-Montagnes accueillent le siège du Parc Naturel régional du Vercors, créé en 1970. C’est donc un paysage labellisé, présent dans les guides, bénéficiant d’une image collective et d’une notoriété certaine.La valeur paysagère du site est forte, avec des sites inscrits et des sites classés, et notamment les Gorges du Furon et de la Bourne. Le point culminant est le Moucherotte (1901 m), le sommet le plus septentrional de la longue crête qui parcourt le massif du nord au sud, dominant ainsi Grenoble : un intérêt historique (résistance dans le maquis), une faune riche (chamois, mouflons, chevreuils…). Les Quatre-Montagnes comprend de nombreux atouts : attrait pour les randonneurs, attrait touristique pour différentes pratiques du ski (ski alpin, ski nordique), attrait résidentiel pour les Grenoblois, attrait économique (carrières de calcaire, exploitations forestières). Quant à la valeur patrimoniale de l’habitat, elle se fonde sur l’architecture rurale traditionnelle : toitures à 2 pentes raides, regroupement sous le même volume de l’habitation et du bâtiment d’exploitation - ce qui donne de grands corps de bâtiments. Assez récemment, le chaume a été remplacé par l’ardoise, puis la tôle ou l’éternit. Les murs sont en maçonnerie de pierre, les ouvertures sont petites et en hauteur, placées au sud, avec des portes de grange dans un appentis greffé sur la toiture principale.

Transformation

Son développement a été généré par les équipements mis en place pour les Jeux Olympiques d’hiver de 1968 à Grenoble. La station de ski s’est ensuite étendue, tandis que les bourgs d’origine ont intégré un nombre croissant d’habitants, attirés par la beauté du site et par sa proximité avec l’agglomération grenobloise. La colonisation de l’espace agricole par l’habitat n’a pas connu d’arrêt depuis cette période. La qualité du paysage s’est affaiblie ces dernières années en raison de la fermeture des espaces ouverts par la friche et la forêt, par la banalisation et le mitage des bourgs. Les transformations s’effectuant sans se soucier du caractère étagé du paysage et de son organisation, elles engendrent du même coup une perte de valeur patrimoniale et pastorale.Il y a un fort contraste entre la valeur foncière et la valeur paysagère, la seconde diminuant au profit de la première. L’économique prime, entretenu par la pression foncière de l’habitat à caractère résidentiel. Le Parc Naturel du Vercors prône une politique de prise de conscience et d’efforts pour améliorer la qualité des lieux déstructurés, réhabiliter les sites, veiller à la qualité des espaces bâtis, éliminer les « verrues » paysagères.

Objectifs de qualité paysagère

L’objectif de qualité paysagère principal insiste sur l’importance de conserver une lisibilité du caractère rural de ce paysage, et par conséquent la sauvegarde des meilleures terres agricoles et des plus faciles à travailler, à savoir les fonds plats. Figurent à ce titre des initiatives pour soutenir le tourisme rural, pour promouvoir des productions fermières, certaines labellisées (Bleu de Sassenage, AOC depuis 1998) et pour développer l’hébergement rural (gîtes). Parce qu’elle comporte des valeurs qui se contrarient et contient une forte dynamique de transformation, les Quatre-Montagnes, notamment Villard de Lans et Lans en Vercors, doit faire l’objet de la plus grande attention, quant à leur développement et à la planification de leur urbanisme. Les enjeux de développement se posent très fortement en termes de maîtrise de l’urbanisme et de suivi des projets d’équipements. Quel développement foncier et jusqu’où aller en termes d’aménagements touristiques ? Comment trouver l’équilibre dans la concurrence spatiale entre l’agricole et le résidentiel ? Quelle place dédier aux terrains agricoles et aux activités pastorales ? Ce sont des questions essentielles pour endiguer l’évolution tendancielle vers un paysage naturel de loisir. Des recommandations qui trouvent un écho dans les actions menées par le Parc Naturel du Vercors, dès lors que la protection et la valorisation des paysages constituent une de ses missions fondamentales. La place du paysage dans le renouvellement de la charte du parc du Vercors est vraiment stratégique.

Pays du Beaumont

004 Pays du Beaumont
Département  : Isère
 
Communes  : AMBEL, BEAUFIN, CORDEAC, CORPS, MONESTIER-D’AMBEL, PELLAFOL, QUET-EN-BEAUMONT, PONSONNAS, VALJOUFFREY, NANTES-EN-RATIER, LA SALLE-EN-BEAUMONT, LES COTES-DE-CORPS, ENTRAIGUES, SAINT-LAURENT-EN-BEAUMONT, SAINTE-LUCE, SAINT-MICHEL-EN-BEAUMONT, LA SALETTE-FALLAVAUX, SIEVOZ, SAINT-JEAN-D’HERANS, SAINT-PIERRE-DE-MEAROZ, SAINT-SEBASTIEN, SOUSVILLE, SAINT-BAUDILLE-ET-PIPET, TREMINIS, VALBONNAIS
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 15497
 
Carte(s) IGN : TOP 25 : 3336 OT, 3337 OT

Impression générale

Le Pays du Beaumont se déploie en un éventail d’images. Il offre avec ses vastes plateaux cultivés, une facette rurale, et, avec la mythique Route Napoléon (RN 85), jalonnée de bars-restaurants et hôtels-étapes, un cliché un peu suranné de l’expédition routière pour le grand départ en vacances. Avec l’impressionnant viaduc et le barrage sur le Lac du Grand Sautet, aménagements hydro-électriques ressort une facette beaucoup plus moderniste. L’image de nature persiste de toutes parts avec les gorges vertigineuses, les massifs abrupts et rocailleux. Ponctué de somptueux panoramas sur les montagnes du Dévoluy, le pays du Beaumont allie donc des vues très sauvages et des équipements monumentaux. Entre les Ecrins et le Dévoluy, entre l’Isère et les Hautes-Alpes, ses ambiances paysagères sont marquées par la rencontre des climats montagnard et méditerranéen.

Identification

Territoire composite dans ses motifs et dans ses usages, le pays du Beaumont comprend des éléments marquants : lac du Sautet, route Napoléon, plateaux cultivés et montagnes. Le relief est modelé par les lignes de crêtes qui dessinent les limites de l’unité paysagère et les fonds occupés par les gorges et les bois. La friabilité du sol est palpable, la présence de l’eau, si importante qu’elle est utilisée comme source d’énergie. Le lac du Sautet, alimenté par la Drac et la Souloise, déploie ses deux bras à une altitude d’environ 750 mètres. Sa structure respecte le fond des vallons cernés de pentes abruptes et boisées. Avec son barrage surmonté d’un viaduc, grandioses installations qui méritent le qualificatif d’ouvrage d’art, il constitue presque un paysage à lui seul, en tout cas une sous-unité marquante. Le caractère agropastoral du pays du Beaumont s’exprime à travers la présence de cultures sur les plateaux et d’alpages sur les hauteurs, dans une logique d’adaptation de l’agriculture à la rareté des espaces exploitables. Des parcelles agricoles ouvertes, de nombreux prés entourés de haies, le tout s’étageant entre 800 et 1500 mètres d’altitude. Les vergers et même la vigne occupent la rive droite ; les cultures céréalières, plutôt les grands plateaux de la rive gauche. Les pentes boisées mêlent résineux et feuillus, dans une ambiance climatique et végétale pré-méditerranéenne. La plupart des villages ont conservé leurs silhouettes bien regroupées, comme Corps ou Pellafol, perchés sur son plateau à une altitude voisine de 900 mètres. Ils jalonnent la célèbre RN 85, qui relie la Mure à Corps, offrant un cortège un peu hétéroclite de bars-restaurants, et soulignent le caractère de traversée de ce territoire, passage montagnard historique entre Rhône-Alpes et Provence. A l’arrière-plan du lac, la silhouette caractéristique de l’Obiou, point culminant du massif du Dévoluy avec 2790 mètres. Images de naturalité grandioses, rompues néanmoins par les successions de lignes électriques issues des centrales en contrebas.

Qualification

Le Beaumont compte une économie partagée entre agriculture et tourisme, et lieu de pèlerinage avec Notre Dame de la Salette. Quelques lieux particuliers, comme le village de Pellafol, situé sur un plateau à 900 mètres d’altitude avec vue plongeante sur le lac du Sautet ; Notre-Dame-de-la-Salette, haut lieu de pèlerinage suite à l’apparition de la Vierge à deux jeunes bergers. Un lieu très couru de recueillement au cœur des alpages ; le lac artificiel du Sautet, créé par EDF en 1935 pour alimenter un de ses barrages hydroélectriques sur le Drac. Objet de curiosité pour les visiteurs par la monumentalité de ses ouvrages d’arts (viaduc et barrage), il est devenu centre de loisirs avec une base nautique et des activités comme la Via Ferrata.De La Mure au village de Corps, le gradient d’occupation résidentielle diminue. De nombreux villages et petits hameaux, des fermes isolées, l’occupation par l’habitat est constante, avec de nombreuses constructions en bord de route. Côté bâti, les fermes s’avèrent assez imposantes, de grosses bâtisses rectangulaires aux toits composites, la tuile écaille du Trièves ou l’ardoise de l’Oisans.

Transformation

Les éléments de transformation d’ordre naturel ont un impact direct, les risques d’éboulements très forts entraînant une limitation des espaces exploitables, notamment dans les fonds de vallées.Le lac du Sautet a été créé par EDF en 1935 pour alimenter un de ses barrages hydroélectriques sur le Drac. Celui qui était le plus haut barrage du monde de l’époque allait profondément modifier le paysage et l’économie de la région. Aujourd’hui, EDF a noué un partenariat avec la communauté de communes du Pays de Corps afin de rénover le belvédère du Sautet.Zone de traversée historique, lien entre deux grandes régions, le pays du Beaumont a connu un développement progressif, avec une dominante de ruralité qui ne s’est pas démentie. Sa population locale s’est maintenue, avec une part active dédiée aux gros aménagements comme le Lac du Sautet. La présence de centres de vie, écoles, poste, commerces, attestent d’une vitalité réelle. Des efforts ont également été entrepris pour développer le tourisme, avec la valorisation des sites et notamment le plan d’eau du Lac. En plus de la base nautique et du saut à l’élastique depuis les ponts du Sautet ou de Ponsonnas, l’ouverture d’une via ferrata de sept kilomètres, creusée dans les terrasses du Beaumont, draine de nouveaux publics.Après ces transformations « en douceur », il est aujourd’hui question d’aménagements plus importants. Si le projet d’éoliennes à Pellafol, aujourd’hui abandonné, pouvait se discuter, celui de l’autoroute A51 suscite de nombreuses interrogations. Son tracé, notamment, et son intégration aux côtés des multiples routes tortueuses qui font aussi la valeur de ce paysage.

Objectifs de qualité paysagère

L’Obiou et les gorges de la Souloise, du fait de leur singularité à l’échelle départementale et de leur caractère patrimonial, pourraient- prétendre à une protection, type sites classés de l’Isère. Certaines zones agricoles doivent être protégées et exclues des projets d’aménagement et d’urbanisation, notamment le long de la nationale.La Route Nationale 85 mériterait une requalification et des restrictions concernant les enseignes et l’usage de la publicité.La traversée du village de Corps gagnerait aussi à être requalifié afin d’inviter plus généreusement à l’arrêt. Des initiatives à saluer, comme un partenariat entre le gestionnaire du barrage du Sautet et la communauté de communes du Pays de Corps pour rénover le belvédère du Sautet dans un projet liant patrimoine industriel et tourisme.

Plaine de Beaurepaire

01 Plaine de Beaurepaire
Département  : Isère
 
Communes  : OYEU, CHABONS, BIZONNES, IZEAUX, BEAUCROISSANT, BEVENAIS, COLOMBE, LA FRETTE, LE GRAND-LEMPS, SAINT-ETIENNE-DE-SAINT-GEOIRS, APPRIEU, LONGECHENAL, SAINT-GEOIRS, SAINT-HILAIRE-DE-LA-COTE, CHATENAY, BRESSIEUX, BREZINS, EYDOCHE, MOTTIER, NANTOIN, SAINT-DIDIER-DE-BIZONNES, LA COTE-SAINT-ANDRE, GILLONNAY, SAINT-PIERRE-DE-BRESSIEUX, SAINT-SIMEON-DE-BRESSIEUX, SILLANS, VIRIVILLE, BALBINS, FARAMANS, MARCILLOLES, ORNACIEUX, PAJAY, PENOL, SEMONS, ARZAY, BOSSIEU, COMMELLE, CHAMPIER, POMMIER-DE-BEAUREPAIRE, SARDIEU, THODURE, BEAUFORT, LENTIOL, MARCOLLIN, SAINT-BARTHELEMY, SONNAY, MOISSIEU-SUR-DOLON, PISIEU, PRIMARETTE, REVEL-TOURDAN, LAPEYROUSE-MORNAY, LENS-LESTANG, MANTHES, MORAS-EN-VALLOIRE, BEAUREPAIRE, PACT, ALBON, ANNEYRON, EPINOUZE, ANJOU, BELLEGARDE-POUSSIEU, SAINT-SORLIN-EN-VALLOIRE, BOUGE-CHAMBALUD, JARCIEU, RIVES
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 56955
 
Carte(s) IGN : Série bleue : 3134 O, 3034 E, 3033 E, 3133 O

Impression générale

Une zone de passage pour se rendre à l’aéroport de Grenoble Isère, à Beaurepaire ou à la Cote Saint André, que l’on traverse sans vraiment s’arrêter. La présence de l’installation aéroportuaire se fait pourtant rapidement oublier pour laisser place aux motifs agricoles dominants : une vaste et longue plaine est-ouest entrecoupée d’une petite colline. Encadrée par deux coteaux boisés quasi-symétriques à l’est et au nord, plates et nues, les plaines du Liers, de Biévre et Valloire étendent la mosaïque de leurs cultures à perte de vue. L’hiver découvre les sols et les installations d’arrosage et de drainage tandis que les couleurs du tournesol, du colza, du mais, des fruitiers rythment les saisons et les paysages. Nichés à mi- hauteur des collines ou à flanc de coteaux, les villages (Le Grand Lemps, La Cote Saint André) conservent des traces architecturales du passé. De nombreuses maisons fortes et châteaux comme le château de la Pérouze de Saint Sorlin en Valloire, qui accueillit Napoléon III, se font remarquer dans le secteur ouest. Chaque commune a ses ressources, qui peuvent comme les établissements Lafuma à Anneyron être d’ordre industriel. Au-delà de Beaurepaire, l’ambiance commence à sentir la vallée du Rhône, avec ses arbres fruitiers et son climat méditerranéen. Quelques belles cartes postales en se tournant vers le Sud, sur les massifs du Vercors et de la Chartreuse qui forment des arrière-plans de grande qualité.

Identification

Les plaines de Liers, de Bièvre et de Valloire forment trois entités bien marquées, aux caractéristiques similaires de surfaces planes cultivées avec, en tous points de ce territoire, un horizon vers le sud sur les massifs du Vercors et de la Chartreuse.Les coteaux, culminant à 600 mètres d’altitude, constituent le seul élément de relief, où les villages se sont installés, versant sud (la Cote Saint André, Le Grand Lemps), adossés à une zone boisée. Dans cette campagne très cultivée, au caractère agraire marqué, les parcelles, plates, sont plutôt de grande taille, avec la présence de nombreux silos à blés et séchoirs à maïs, une culture très pratiquée en Isère. Les agriculteurs habitent dans les villages alentour, où se côtoient 3 générations d’habitations : des maisons anciennes et fermes traditionnelles, des maisons plus fonctionnelles datant des années 1960-70, une génération plus récente, sans doute occupée par de nouveaux habitants dans les communes. Le patrimoine architectural est présent dans de nombreux villages, qui son château, qui sa place forte, qui son moulin. La ligne TGV et l’aéroport représentent la trace de modernité la plus forte.La densité de communes et même d’habitats isolés est plus importante à l’ouest et la plaine de Bièvres s’avère la moins peuplée, en raison notamment de l’emprise de l’aéroport de Grenoble-Isère. Cependant, la tour de contrôle et les infrastructures de l’aéroport ne se révèlent qu’à leur immédiate proximité. En revanche, ses abords sont fortement marqués par les infrastructures routières qui tranchent après les petites routes de campagne.

Qualification

Ce territoire d’exploitation agricole et arboricole se révèle largement exploité. Les espaces sont mis à profit pour des cultures céréalières sur de grandes parcelles, avec une exploitation fortement mécanisée. Le gradient s’exprime dans le sens est-ouest ; à l’est, des polycultures céréalières et quelques spécificités comme le tabac ; à l’ouest, des cultures maraîchères et arboricoles. Au-delà de Beaurepaire, les influences se font sentir, celle de la vallée du Rhône, de la proximité des grands axes routiers et d’un climat plus favorable. Cette diversité de cultures et les lignes de vergers créent d’ailleurs un ensemble équilibré et harmonieux. Ce territoire de plaines se positionne également en lieu de transit et de passage, pour se rendre à l’aéroport international ou dans les communes chefs lieu de canton, ou pour des trajets domicile/travail de la campagne à la ville.Quant à l’aéroport, il se distingue surtout par ses accès, avec des installations qui ont changé son environnement : routes à 4 voies, ronds-points, signalétique. Il compte également un parc d’affaires avoisinant, qui suscite de nouvelles implantations. Les lignes à haute tension et le tracé du TGV créent quelques signes de modernisation visibles, sans qu’ils ne perturbent l’ensemble général.

Transformation

Si la dominante agricole de ce territoire crée la valeur de celui-ci, elle contient aussi ses propres limites. Elle ne semble pas en effet avoir contribué au maintien de l’habitat traditionnel et s’est orienté vers une exploitation intensive, ce qui constitue une source d’interrogation pour l’avenir. Quels types de productions ? Selon quels procédés ? Exploité dans ses moindres espaces, ce territoire en a peut-être oublié de capitaliser sur sa valeur patrimoniale. L’exploitation agricole procède à des aménagements qui façonnent le paysage de façon profonde (remembrement, irrigation, fossés, chemins d’accès, etc) et tend à repousser le résidentiel, pour le cantonner à des zones moins prisées, avec un habitat de moindre qualité. Autre sujet de préoccupation, le développement de la zone proche de la sortie 9 de l’autoroute (Rives) ; pépinières d’entreprises et installations commerciales fleurissent sans que le schéma de cohérence globale soit très lisible.

Objectifs de qualité paysagère

Toutes les transformations en cours sur ce territoire méritent une attention particulière car elles impactent sur la nature même de ce paysage agraire, lequel, par sa rareté, participe à la diversité des paysages isérois. Si l’agriculture est dynamique et peu menacée, c’est la nature même de son développement et sa pérennité qui doivent être étudiées. La proximité des grands centres urbains rend les enjeux écologiques d’autant plus impactants. Pourquoi ne pas imaginer que les plaines de Liers, de Bièvre et de Valloire abritent des zones réservées à d’agriculture raisonnée ? La place du résidentiel et la nature de l’habitat représentent d’autres sujets de préoccupations, encourager les agriculteurs à ne pas céder leurs terrains pour le résidentiel, réhabiliter les habitats traditionnels, veiller à la qualité des constructions modernes.Enfin, si le développement de l’aéroport ne semble pas d’une ampleur propre à dénaturer le caractère du paysage, les installations économiques du côté de Rives mériteraient d’être maîtrisées. L’enjeu est simple : éviter que cette zone ne se banalise, devenant une lointaine banlieue de Grenoble.

Plaine de Catelan

34 Plaine de Catelan
Département  : Isère
 
Communes  : L’ISLE-D’ABEAU, VILLEFONTAINE, VAULX-MILIEU, SAINT-HILAIRE-DE-BRENS, SAINT-MARCEL-BEL-ACCUEIL, VENERIEU, FRONTONAS, CHAMAGNIEU, PANOSSAS, SAINT-QUENTIN-FALLAVIER, SATOLAS-ET-BONCE, LA VERPILLIERE, SERMERIEU, SAINT-CHEF, SAINT-SAVIN, SALAGNON, SOLEYMIEU, TREPT, BOURGOIN-JALLIEU
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 7807
 
Carte(s) IGN : 3132E et O

Impression générale

Parce qu’il est essentiel de pouvoir maintenir la diversité des paysages ruraux à l’échelle régionale et à proximité des grands centres urbains, le soutien aux activités agricoles et pastorales ne doit pas s’essouffler, intégrant également une dimension qualitative – diversification des cultures pour nourrir les populations locales, agriculture raisonnée pour ne pas épuiser les sols. Sur le plan du bâti, la réhabilitation des techniques de pisé permettrait de valoriser les constructions et de conserver cet habitat typique et particulier. Une façon de contribuer à renforcer les traits distinctifs de ce terroir.Les projets de grands aménagements, certains supra-nationaux, représentent évidemment une importante source de transformation, d’où l’attention et le suivi dont ils doivent faire l’objet.

Identification

Les bordures de la plaine de Catélan s’avèrent très lisibles avec des coteaux habités au nord, sur une longue ligne qui suit la côtière de l’Isle Crémieu. Au sud, le territoire est bordé par les grands axes de circulation, l’A43 notamment, et les villes du Nord-Isère, La Verpillière, l’Isle d’Abeau, Bourgoin Jallieu. La plaine de Catélan est dominée par des surfaces planes cultivées et des marais, formant une vaste zone humide. Les vues et les perspectives y sont rythmées par des arbres isolés ou en alignement, en raison de nombreuses plantations de peupliers. Quasiment dépourvue de bâtiments, elle présente une figure singulière en contraste avec l’urbanisation inépuisable de la plaine de l’est lyonnais.

Qualification

Vastes zones humides, la plaine de Catélan se double d’une valeur agricole et d’une valeur écologique très forte, d’autant plus remarquable qu’elle se situe à l’immédiate proximité d’un axe très urbanisé et très circulée. Il pourrait en découler un conflit d’intérêt car l’agriculture intensive du maïs domine.La variété des boisements, alternés de prairies et ponctués de mares favorise l’accueil d’une faune riche. Les mares constituent d’excellents milieux pour les amphibiens et les oiseaux, ainsi que pour la flore. Un intérêt hydraulique enfin, avec une fonction de réservoir d’eau et d’alimentation des nappes phréatiques. La valeur foncière y est croissante, notamment pour les résidents à la recherche d’un habitat à la campagne. Les villages sont très prisés et leur étalement croît à mesure des demandes de permis de construire. Il en résulte un phénomène de mitage croissant et rapide.

Transformation

Les transformations qui ont profondément bouleversé la plaine de Catélan remontent au début du 19e siècle. Les prairies inondables, où paissait le bétail, ont été asséchées entre 1809 et 1814. Quant à la plantation de peupliers, décidée en 1809, elle a surtout été réalisée dans les années 1940 dans le but d’augmenter la valeur foncière des parcelles.Ce paysage a ensuite été façonné par l’exploitation de la tourbe (1820-1950) puis par l’exploitation agricole, avec, aujourd’hui, des cultures intensives de maïs. Elles sont irriguées grâce aux canaux. Sur les parcelles plus difficilement exploitables ont été plantées différentes essences d’arbres, aulne, saule et frêne. Les grands bouleversements de cette plaine et la remise en état de cultures par des opérations d’assèchement puis de remembrement sont désormais constitutifs de son identité.Une autre influence est issue des grands aménagements électriques, ferroviaires et routiers, notamment l’autoroute A43, et la croissance des villes moyennes du Nord-Isère avec, en 1972, la création d’une ville nouvelle, L’Isle d’Abeau. Les communes, installées originellement sur les coteaux à l’abri des inondations, n’ont cessé d’attirer de nouveaux habitants et leur implantation de plus en plus basse devient critique. La valeur écologique, enfin, est maintenant reconnue et fait l’objet non seulement d’études mais de plans d’actions afin de sauvegarder les écosystèmes. En 1994, un arrêté préfectoral de Protection du Biotope a permis de proposer des aménagements et des projets aux partenaires concernés, publics et privés. Un des points d’interrogation concerne le tracé de la future ligne TGV Lyon-Turin.

Objectifs de qualité paysagère

La confluence Bourbre-Catelan représente un havre de verdure à proximité d’un ensemble urbain étendu. Pour qu’elle garde son caractère de plaine et sa valeur paysagère, la plaine de Catélan doit être préservée de l’ajout d’éléments nouveaux bâtis sur les plats. Les arbres, les haies et les clochers des églises forment des points d’appels suffisants. S’il est évident qu’il convient de préserver les zones non constructibles sur la plaine et sauvegarder les zones agricoles, la diversification des cultures permettrait de sortir de la seule production intensive de maïs. Elle permettrait également d’introduire des cultures en lien avec la ville, c’est-à-dire proche des lieux de consommation. Il est essentiel de conserver la coexistence de la valeur agricole et de conservation des milieux humides, dont la valeur naturaliste doit continuer d’être. Des espaces qui doivent également être conçus pour favoriser l’accueil du public. Se pose enfin la question de l’occupation humaine. La pression foncière, dont la plaine est préservée, se reporte sur les coteaux. Quels modèles d’urbanisation adopter ? Quelles formes d’habitat ? Le résidentiel individuel est-il à même de pallier aux fortes demandes ?

Plaine de l’Est Lyonnais

032 Plaine de l Est Lyonnais
Département  : Isère
 
Communes  : CREMIEU, LEYRIEU, VILLEMOIRIEU, DIZIMIEU, PONT-DE-CHERUY, FRONTONAS, CHAMAGNIEU, CHARVIEU-CHAVAGNEUX, CHOZEAU, GRENAY, JANNEYRIAS, PANOSSAS, SAINT-QUENTIN-FALLAVIER, SATOLAS-ET-BONCE, TIGNIEU-JAMEYZIEU, COLOMBIER-SAUGNIEU, ANTHON, LOYETTES, SAINT-MAURICE-DE-GOURDANS, ANNOISIN-CHATELANS, CHAVANOZ, SAINT-ROMAIN-DE-JALIONAS, VERNAS, BALAN, VILLETTE-D’ANTHON, JONAGE, JONS, SAINT-LAURENT-DE-MURE, MIONS, SAINT-BONNET-DE-MURE, SAINT-PIERRE-DE-CHANDIEU, SAINT-PRIEST, TOUSSIEU, GENAS, MEYZIEU, PUSIGNAN, HEYRIEUX
 
Famille de paysages : Paysages marqués par de grands équipements
 
Surface (Ha) : 25571
 
Carte(s) IGN : 3131O,3132O

Impression générale

La plaine de l’est lyonnais est un territoire en perpétuel mouvement, du fait de la présence concentrée de tous les modes de transport : aéroport, autoroute, routes nationales, ligne TGV. En raison de la proximité lyonnaise, la densité d’habitation est très forte ; les communes ne cessent de s’étendre avec du résidentiel collectif et individuel en lotissements, consommateur d’espaces. Des zones d’activités industrielles et commerciales complètent le tableau, à l’appui d’une signalétique et d’encarts publicitaires renforcés. Les ronds points y sont indénombrables. La succession d’images brouille les repères et finit par être lassante sinon agressive. Les activités agricoles n’ont pas totalement disparu et les champs cultivés sont présents, notamment sur de larges espaces dédiés autour de la zone aéroportuaire. Dans les villages, le bâti ancien se trouve plutôt au cœur du bourg, placé à la perpendiculaire de l’axe routier, avec de longues cours intérieures, dissimulées au regard. Les constructions récentes s’installent en périphérie, formant de grands lotissements colorés. En revanche, les communes aux abords de l’agglomération lyonnaise sont envahies ; coincées entre la Nationale 6 et l’A43, Saint Bonnet de Mure et Saint Laurent de Mure font des efforts d’embellissement en centre ville pour faire oublier la multiplication des enseignes commerciales qui les encerclent. Aux confins de la plaine, les berges de l’Ain ouvrent un espace de respiration, tandis que la cité médiévale de Crémieu à l’est, concentre de remarquables témoignages architecturaux.

Identification

La limite de la plaine de l’est lyonnais est pour partie paysagère : A43 et la ligne de chemin de fer Lyon-Grenoble au sud, aéroport Lyon Saint Exupéry à l’ouest ; et pour partie géographique : Ain, Rhône et canal de Jonage au nord, contreforts de l’Isle Crémieu à l’est. C’est un territoire de grands aménagements en raison de la présence de l’aéroport de Lyon (plus de 7 millions de passagers), de l’A43, de la ligne TGV et des nombreuses zones industrielles. Par la concentration des équipements, il présente une juxtaposition de micro-paysages dispersés sur une plaine et par conséquent très visibles. Tous les usages sont représentés, y compris d’ailleurs des espaces remembrés et irrigués, dédiés à l’agriculture intensive. Si les bandes de lignes à Très Haute Tension hérissent le paysage de leur trame, les marais et les exploitations agricoles sont plus discrets. Dans ces plaines, les logiques d’occupation de l’espace et d’usages se traduisent en coupures nettes. Des « frontières » de paysages sont créées par les types d’aménagement particuliers et leurs servitudes, avec des réussites comme la gare TGV jouxtant l’aéroport ; un objet architectural posé et assumé, évoquant la métaphore d’un oiseau prenant son envol. Les grands aménagements présentent d’ailleurs une esthétique datant de diverses époques. Aux images s’associent les ambiances sonores, le tout façonnant un paysage bruyant et agité. Le gradient d’ouest en est, se ressent en termes d’occupation de l’espace et de physionomie des communes, avec une colonisation résidentielle très forte à proximité de Lyon.

Qualification

Ce territoire est cerné de paysages remarquables comme le confluent de l’Ain et du Rhône et le plateau de l’Isle Crémieu, dont les abords doivent faire l’objet d’attentions notamment sur le plan de la maîtrise de l’extension urbaine. Les Plaines de l’est lyonnais abritent des modèles de tous les types de construction possibles, toutes les générations d’habitats dans les communes, toutes les infrastructures de transport, tous les modèles de zones commerciales et tous les éléments de modernité. L’ancien et le moderne se côtoient sans se parler. Dans ce paysage très gourmand en espaces, les tensions sont nettes entre la sauvegarde de certains usages, agricoles notamment, et le productivisme. En dehors des grands équipements, les moindres espaces sont aménagés, les peupleraies qui accompagnent le canal d’assèchement des marais, le canal de la Bourbe, des parcelles agricoles autour de l’aéroport… Des paysages confisqués et non valorisés dans un schéma global. Continuellement traversé, densément habité, la plaine de l’est lyonnais est un paysage quotidien pour de nombreux habitants de l’agglomération lyonnaise. En dépit de cette fréquentation intense, l’observateur néophyte le qualifierait sans nul doute de paysage dégradé. Curieusement, l’attention paysagère parait minimale là où la fréquentation quotidienne est maximale.

Transformation

Territoire habité, il est aussi territoire traversé, par les flux domicile-travail, par les transports de marchandises, par les urbains et les touristes qui s’échappent vers les Alpes, etc., avec une croissance des deux fonctions qui ne s’essouffle pas. La dynamique économique suscitée par l’aéroport a non seulement engendré son lot de nuisances mais a donné lieu à des aménagements complémentaires consommateurs d’espace et de trafic ; la gare TGV en 1994, puis les nouvelles portions d’autoroutes en 2003 – l’A432 qui relie l’A42 et l’A43.Chaque visite de ce territoire est l’occasion de découvrir de nouveaux équipements, des agrandissements, des contournements, de nouvelles zones aménagées, dont il est difficile d’estimer la cohérence en termes de planification et d’organisation spatiale. Dans ce cadre d’incessantes transformations, la résistance du terroir agricole s’avère impossible. Aujourd’hui domine la loi de l’offre et de la demande du foncier ainsi que la rentabilité et la plus-value à valoir sur les espaces exploités.

Objectifs de qualité paysagère

Dans les plaines en particulier, la maîtrise des continuités ouvertes sur une profondeur suffisante est une condition nécessaire tant pour le paysage que pour l’environnement. Elle passe par des stratégies volontaristes de développement de nouveaux modèles d’occupation du territoire, des modèles agricoles aux modèles périurbains et pose la question des limites entre ville et campagne.Justement, une problématique particulièrement intéressante sur ce territoire concerne l’organisation sociale et l’occupation des zones dédiées à l’habitat. Avec le mitage, le paysage perd progressivement son caractère rural, au profit de zones construites de faible densité de bâtiments et de services collectifs. Avec la pression foncière, le degré d’étalement s’étend de plus en plus. Se pose alors la question de la place de la petite ville et de son organisation urbaine ; quelle forme lui donner, quelle manière de répondre aux besoins, quels aménagements de transports collectifs créer ? L’enjeu majeur porte sur la densification de l’habitat, et, sur ce territoire, il est crucial. Il pourrait d’ailleurs s’intégrer dans une réflexion concernant également la réhabilitation des bâtis anciens ; les maisons de village au charme et à la valeur patrimoniale certains devraient être valorisée. Mieux, elles serviraient de sources d’inspiration pour reprendre ces traits d’architecture dans les nouveaux bâtis, et y ajouter les traits de l’écoconstruction, donnant ainsi une cohérence et créativité à l’ensemble.

Plaine de Liers, Bièvre et Valloire

Département  : Isère
 
Communes  :
 
Famille de paysages : Agraire
 
Surface (Ha) :
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Identification

Qualification

Transformation

Objectifs de qualité paysagère

Plaine du bas-Grésivaudan et Bas-Royans

43 Plaine du bas Gresivaudan et Bas Royans
Département  : Isère
 
Communes  : CHORANCHE, VOUREY, MOIRANS, TULLINS, VOREPPE, SAINT-GERVAIS, BEAULIEU, CHANTESSE, COGNIN-LES-GORGES, POLIENAS, LA RIVIERE, ROVON, TECHE, VINAY, SAINT-QUENTIN-SUR-ISERE, PONT-EN-ROYANS, PRESLES, SAINT-ANDRE-EN-ROYANS, BEAUVOIR-EN-ROYANS, IZERON, SAINT-PIERRE-DE-CHERENNES, SAINT-SAUVEUR, SAINT-JEAN-EN-ROYANS, SAINT-LAURENT-EN-ROYANS, SAINT-MARTIN-LE-COLONEL, SAINT-NAZAIRE-EN-ROYANS, AUBERIVES-EN-ROYANS, ECHEVIS, BOUVANTE, L’ALBENC, SAINT-VERAND, VARACIEUX, SAINT-BONNET-DE-CHAVAGNE, SAINT-LATTIER, SAINT-THOMAS-EN-ROYANS, LA MOTTE-FANJAS, ORIOL-EN-ROYANS, ROCHECHINARD, SAINTE-EULALIE-EN-ROYANS, HOSTUN, SAINT-MARCELLIN, CHATTE, SAINT-HILAIRE-DU-ROSIER, SAINT-JUST-DE-CLAIX, SAINT-ROMANS, LA SONE, LEONCEL, BEAUREGARD-BARET, LA BAUME-D’HOSTUN, CHATELUS
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 29522
 
Carte(s) IGN : 3235OT/3236ET

Impression générale

La plaine du bas-Grésivaudan et Bas-Royans se dessine tout en longueur suivant le cours de l’Isère. Trois lignes de forces dominent : les falaises du Vercors occidental à l’est, la vallée du bas-Grésivaudan au centre, les coteaux des Chambarans à l’ouest. Bien que s’étalant sur un vaste territoire, l’homogénéité du paysage est au rendez-vous. Les arbres fruitiers indiquent les prémices de la vallée du Rhône vers le sud.Coexistant avec ces éléments puissants de naturalité, tout participe au paysage : autoroutes, lotissements comtemporains, zones artisanales mais aussi traditionnels villages en pied de coteaux et de gorges, multiples fermes éparses.La plaine du bas-Grésivaudan et Bas-Royans est très marquée par une ressource patrimoniale, la culture de la noix. Une plaine entière devenue verger, c’est un exemple rare de paysage. La nuciculture, un marqueur fort de ce paysage, symbolise finalement ce mélange de naturalité et de modernité.Tout ceci crée un paysage vivant, empreint de dynamisme, et équilibré dans ses composantes.

Identification

Les limites de l’unité paysagère formée par la plaine du bas-Grésivaudan et Bas-Royans sont très nettes, entre coteaux de 600 à 700 mètres d’altitude (Chambarans) et falaises monumentales (rebord occidental du Vercors). Cette structure naturelle est présente d’un bout à l’autre de l’unité paysagère.Entre les deux plans de bordure, la vallée de Bas-Grésivaudan, parsemée de bourgs et habitats isolés, traversée par un élément naturel (le fleuve Isère) et un équipement moderne (une autoroute), aux trajets parallélles. Une multiplicité de points d’appels dont certains au caractère patrimonial affirmé (séchoirs à noix, noyers, carrières, fermes,…) peuplent le territoire. L’alternance champs cultivés et noyeraies créent un rythme ininterrompu de fermetures et d’ouvertures visuelles.Les lignes régulières des troncs noirs des noyers, leur ombre dense en été, créent une ambiance singulière.De nombreuses gorges, à l’image de celles du Nant et de la Bourne forment des trouées dans la barre monumentale du Vercors, dans lesquelles ont été dessinées les sinueuses et vertigineuses routes d’accès. A leur débouché dans la plaine, est le plus souvent installé un village (Cognin les Gorges). Les bâtisses du village, faites de pierres calcaires blanches et couvertes de tuiles, présentent deux ou 3 étages, tandis que les fermes isolées sont organisées en U autour d’une cour. A proximité de l’Isère, et sur sa rive droite, coté Chambarans, le calcaire cède la place au pisé dans les habitats traditionnels. Ceux-ci mixent des galets ronds façonnés dans le lit de l’Isère et de grandes pierres de calcaire équarries aux formes tranchées, qui servent d’angles de portes et fenêtres. La mosaïque de champs, de prés, de villages, de bourgs, qui sont autant de motifs à répétition, créent une harmonie d’ensemble.

Qualification

La plaine du Bas-Grésivaudan et Bas-Royans ne compte pas de site classé et peu d’éléments remarquables en son sein. Ceux-ci sont géographiquement proches, aux alentours (Combe Laval, gorges de la Bourne, etc), et elle en constitue l’accès. Elle trouve sa valeur rurale patrimoniale, par l’activité nuscicole, qui maintient un équilibre général, entre activités agricoles et tertiaires. L’importance de la nuciculture, avec l’appellation d’origine contrôlée « Noix de Grenoble » avec ses alignements réguliers de noyers, contribue à structurer l’ensemble. Les valeurs foncières agricoles et urbaines semblent ainsi s’équilibrer.Quant à l’Isère, elle est nichée en contrebas et reste discrète. Il faut s’en approcher pour la deviner. Peu de ponts l’enjambent et seul un village est situé à proximité immédiate, La Sône (activité de filature). L’enjeu de patrimoine naturel et touristique de l’Isère ne semble pas être saisi.Quelques communes ont une valeur touristique, comme Saint Marcellin (qui doit sa notoriété au fromage éponyme, datant du 15e siècle et dont la demande d’IGP est en cours) et Pont-en-Royans (village médiéval du XVI e siècle, célèbre pour ses maisons colorées suspendues à flanc de vallée). A Vinay, capitale de la noix de Grenoble, se trouve le Grand Séchoir, espace culturel dédié à la nuciculture. L’AOC date de 1938 !

Transformation

Le tracé de l’autoroute se fond bien dans le paysage et ne dénature pas l’ensemble. L’activité et la présence humaines sont fortes et reste en lien avec le territoire, rendant les structures paysagères anciennes toujours à l’œuvre. Route, autoroute, chemin de fer, rivière cohabitent sans effet de dissonance. Les nouvelles activités semblent se surajouter aux anciennes, avec des efforts pour se fondre dans le paysage comme ces lotissements intégrant du bois. L’ouverture de l’autoroute A49, assez récente (1991), a forcément accéléré l’attractivité des zones de ce territoire et surtout des petites villes. C’est un territoire de passage et l’activité est essentiellement agricole. Outre les activités ancestrales d’élevage et la culture de diverses céréales (dont le tabac), les transformations les plus évidentes touchent à la nuciculture. Dans les champs se trouvent tout autant de jeunes et vieux noyers, preuve d’une exploitation active et d’une vitalité de cette activité. La modernisation est en marche, qui a pour effet de baisser la hauteur de la frondaison des noyers (d’environ 3 à 1.5 mètres du sol) ; des productions biologiques se développent, reconnaissables au pied d’arbre et noyeraies enherbées.L’ambiance actuelle de prairie arborée va s’en trouver modifiée, donnant de nouveaux effets visuels. Mais cette modernisation a aussi un effet sur le bâti ; des bâtiments industriels remplacent les séchoirs traditionnels, aux valeurs patrimoniales fortes (bois, tuiles en écaille).

Objectifs de qualité paysagère

L’homme est partout ici présent et actif, sans que son activité n’ait déstructuré le paysage, où semblent s’équilibrer les tensions modernes et traditionnelles. Il est donc essentiel de chercher à préserver cet équilibre, de conserver les traits patrimoniaux et de continuer à les intégrer dans la modernité. Il convient de suivre les évolutions des documents d’urbanisme (intervention du Conseil d’Architecture d’Urbanisme et d’Environnement dans les constructions), soutenir et aider l’agriculture et les productions locales. Un travail à faire concerne également la réhabilitation et l’extension des carrières. En effet, l’exploitation du calcaire forme des saillies qui cassent la naturalité des arrière-plans visuels.

Plaine du Rhône de Brégnier-Cordon/ Les Avenières

01 Plaine du Rhone de Bregnier Cordon Les Avenieres
Département  : Isère
 
Communes  : GROSLEE, LHUIS, GRESIN, LA BALME, CHAMPAGNEUX, SAINT-MAURICE-DE-ROTHERENS, SAINT-VICTOR-DE-MORESTEL, LE BOUCHAGE, BRANGUES, MORESTEL, GRANIEU, BREGNIER-CORDON, MURS-ET-GELIGNIEUX, SAINT-BENOIT, LES AVENIERES, SAINT-GENIX-SUR-GUIERS, CORBELIN, AOSTE, VEYRINS-THUELLIN, VEZERONCE-CURTIN, CREYS-MEPIEU
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 12298
 
Carte(s) IGN : 3232Et

Impression générale

Dans ce paysage composite, de multiples éléments complexifient sa lecture et l’impression de fouillis paysager est tenace. Le Rhône en constitue l’élément dominant. Ici, son tracé forme de nombreux entrelacements, fruits du sempiternel travail de l’eau. Le fleuve divague et se contorsionne, formant un paysage à lui seul. Bordé de part et d’autre par des forêts ou des prairies humides qui le masquent au regard, le Rhône se laisse surtout découvrir depuis les ponts qui l’enjambent. Son influence a toujours été importante ; il a formé des îlots et des lônes où abonde le gibier, notamment le Mont Cordon et l’île des molottes, qui abrite une réserve naturelle. Les pêcheurs y trouvent aussi leur compte, brochets, truites et ablettes se plaisent dans les eaux tranquilles bordées de peupliers.L’habitat s’est réfugié sur les microreliefs pour être à l’abri des inondations avec d’ailleurs, pour cette même raison, un bâti particulier aux perrons surélevés. Plus loin du fleuve, l’habitat est soit dispersé soit regroupé dans les multiples hameaux qui peuplent ce territoire : Saint Genix sur Guiers, Aoste, Veyrons-Thuellin, Morestel et, sur le plateau, Les Avenières. Cette commune de 4600 habitants, une des plus étendues (3 200 hectares) du territoire de la Communauté de communes du Pays des Couleurs, semble jouer la carte de « la ville à la campagne ».

Identification

C’est l’arrière-plan de ce paysage, les versants abrupts et boisés du Bugey et le massif de la Chartreuse qui en dessinent les grands traits, et lui confèrent de la clarté. En revanche, en plaine, la multiplicité des éléments végétaux et architecturaux, a tendance à brouiller la lisibilité d’ensemble. Les vues y sont réduites et fermées, créant une ambiance agraire de premier plan. La plaine, drainée par un système complexe de canaux et fossés à peine visibles, est occupée par l’agriculture partout où l’espace, trop humide, n’est pas réservé aux peupleraies. L’accès aux méandres et aux îles du grand fleuve est difficile, et les barrières végétales des peupleraies masquent la vue. Sur le reste du territoire, les haies dessinent les parcelles, souvent closes à des fins d’élevage de bétail. Autre élément diffus, l’habitat, dont l’étalement est très marqué, y compris aux abords du Rhône. Le territoire des Avenières, dont le nom provient d’ » avenia » (avoine) a conservé son caractère agricole mais le mitage se répand, au gré des terrains à vendre. De nombreux corps de ferme et de grosses maisons de pisé recouvertes de tuiles à écailles apportent une touche pittoresque et rurale mais les constructions nouvelles gagnent du terrain ; en ne respectant pas la topographie des terrains ni les matières naturelles locales, elles banalisent le paysage. Des pressions s’exercent sur les terres agricoles et sur les marais et les zones humides, dont la valeur écologique pèse peu face à la valeur foncière.

Qualification

L’urbanisation grignote cependant sur les terres agricoles, servie par le développement des axes de transport ; la plupart des communes et notamment Les Avenières, qui bénéficient de la proximité de l’autoroute A43, attirent un nombre croissant d’habitants. Venus chercher le calme de la campagne et les points de vue depuis les coteaux, ils s’installent précisément sur les hauteurs, de manière dispersée, créant des ruptures et des fermetures sur les paysages de la plaine. Les terres agricoles ont peu d’arguments pour résister, à moins de stratégies volontaristes de développement de nouveaux modèles d’occupation agricole et d’entretien du territoire.Du côté du Rhône, où la pression foncière est moins forte du fait de l’éloignement des grands axes, c’est le contact entre l’homme et le fleuve qu’il faut repenser. L’ambiance fluviale est inexistante, peu de mises à l’eau en cœur de village, peu d’embarcations… Quel est ici l’usage du Rhône ?

Transformation

Entourée jusqu’au Moyen-Age par les eaux du Rhône, territoire frontalier, Les Avenières a été longtemps un point de passage vers le duché de Savoie, alors indépendant. L’histoire géo-politique a façonné le développement de ce territoire, comme à Aoste par exemple. Sur les hauteurs, les logiques agricoles ont changé, pour passer du pré (élevage) au labour (cultures), dans une logique plus intensive avec de grandes parcelles dédiées au maïs. Entre les champs, le mitage gourmand en espace finit par créer des continuités urbaines préjudiciables au caractère rural de ce territoire. Encore faut-il veiller à épargner la plaine du fleuve du bâti, pour qu’il conserve sa fonction de zones humides et de prairies d’élevage. Aujourd’hui, la plupart des communes ont développé des activités industrielles (textile, petite mécanique, plastique, alimentaire), servies par un réseau routier dense et la proximité de l’autoroute. Elles jouent aussi la carte du tourisme vert et de porte d’entrée vers les montagnes. Cependant, la vie avec le fleuve s’est étiolée et l’homme se désintéresse de cet imposant voisin. Il ne sait plus composer avec, laissant la plaine occupée par une mer de peupleraies. La capacité d’absorption d’aménagements est forte en raison précisément de son caractère composite et des nombreuses vues fermées. Témoin, l’installation en 1994 d’un grand parc d’attractions, sur 35 hectares ; masqué par la végétation, il ne détériore pas l’ambiance paysagère. Ses impacts bénéfiques –source de développement économique – l’emporte sur les effets collatéraux – et ne devraient pas être un prétexte à une urbanisation intensive.

Objectifs de qualité paysagère

Il est essentiel que le bâti se confine aux micro-reliefs et aux buttes, pour conserver la structure paysagère du lit du Rhône comme zone agricole. A ce titre, la préservation de la polyculture – pour éviter la banalisation d’une culture intensive dominée par le maïs par exemple -, de prairies d’élevage et de zones humides forment un enjeu important sur la Plaine du Rhône de Bregnier-Cordon. Il est heureux que les lônes qui, avec leurs eaux stagnantes, présentent un écosystème riche, fassent l’objet d’initiatives de préservation.Quant au Rhône lui-même, il peut être au cœur d’un important projet paysager, pour valoriser ses berges et aménager son accessibilité, travailler sur une mise en valeur et une ambiance visuelle. Il serait intéressant également de réfléchir à la valorisation des fonctions fluviales, avec des utilisations en modes doux (tourisme) et des sources de ressources économiques (gravières), qui réconcilient l’homme et le fleuve.

Plateau de Bonnevaux

09 Plateau de Bonnevaux
Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-JEAN-DE-BOURNAY, SAVAS-MEPIN, SEMONS, ARZAY, BOSSIEU, CHATONNAY, COMMELLE, LIEUDIEU, VILLENEUVE-DE-MARC, CHAMPIER, POMMIER-DE-BEAUREPAIRE, ROYAS, COUR-ET-BUIS, MEYSSIES, MOISSIEU-SUR-DOLON, PISIEU, PRIMARETTE, REVEL-TOURDAN, SAINT-JULIEN-DE-L’HERMS, EYZIN-PINET, NANTOIN
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 15320
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Le haut lieu du plateau de Bonnevaux est la forêt éponyme, qui s’étend sur plus de 5000 hectares d’un seul tenant autour de la grande clairière de Lieudieu. La forêt n’offre que des perspectives limitées, aussi notre attention se concentre-t-elle sur des détails : sur un fut de hêtre particulièrement élancé, la couleur d’une écorce, la forme d’un taillis de châtaigniers. A l’automne, les chercheurs de champignons ne sont pas rares…Le cœur de la forêt est parsemé de nombreux étangs qui créent une ambiance singulière. Toutefois, la plupart sont clos et réservés aux activités de pêche des associations. Du coup, la forêt peut paraître un peu moins hospitalière… La nature est dominante, la présence de l’homme, assez discrète. Nous la retrouvons dans les vallons pentus et les petites routes qui serpentent autour des nombreux hameaux et nous offrent alors quelques visions plongeantes sur la plaine de Beaurepaire, plus animée.Ainsi, les images se succèdent, avec des vues fermées sur le plateau boisé et des paysages ouverts dans les vallons.

Identification

La Forêt de Bonnevaux couvre l’extrémité Est du plateau de Bonnevaux, elle domine d’environ 150 m la plaine du Liers. Ce grand plateau forestier, situé à environ 500 mètres d’altitude, est bordé de coteaux vallonnés. Au Nord, Saint-Jean de Bournay, à l’ouest, la route vers Vienne. A l’ouest aussi, la ligne TGV, mais une bonne part est sous tunnel ; elle est donc peu visible. L’arbre est vraiment l’élément dominant. Les espaces boisés occupent quasiment toute la surface avec des taillis de châtaigniers, chênes et hêtres ; sur les coteaux, des haies et des vergers. Les sols, de nature argileuse, sont imperméables et peu fertiles. Ils sont ponctués de nombreux étangs, qui en constituent la principale curiosité. La plupart ont des noms : le plus grand s’appelle « étang du grand Albert », il alimentait en eau un moulin à farine au Moyen- Age. Mais aujourd’hui, les étangs sont clos, réservés à un usage privé.Ce paysage, un peu fermé sur lui-même, est coupé en deux par la D 518 qui appartient à l’itinéraire Vienne-Grenoble. A part la clairière de Lieudieu, les villages sont situés sur les vallons, l’habitat est dispersé en hameaux et fermes isolées. La Forêt de Bonnevaux reste peu habitée. Le pisé domine l’habitat traditionnel. Les coteaux alentours présentent des petites pentes raides, couvertes de prés. L’élevage et l’agriculture sont présents sur de petites parcelles.

Qualification

Autour de la forêt de Bonnevaux, les champs sont labourés, l’agriculture et l’élevage sont bien présents sans exploitation intensive. L’eau est la richesse de ce territoire, repoussant l’habitat sur les hauteurs. Dominent des images de ruralité, avec des grands corps de ferme, des clochers perchés, des bêtes dans les champs. C’est au final une campagne « ordinaire », sans trop de signes de modernité ce qui a tendance à se raréfier en Rhône-Alpes. La Forêt de Bonnevaux est exploitée. Ses paysages paraissent relativement préservés, peut-être parce qu’ils ne sont pas très fréquentés. Son attrait piscicole et cynégétique est certain et reste local.

Transformation

A l’écart des grands axes de circulation, isolée, la Forêt de Bonnevaux n’a pas subi de bouleversement majeur et semble connaître un développement mesuré. Tout joue comme si son côté fermé - peu accessible et peu traversée- protégeait la forêt. Sa tranquillité contraste avec l’activité des zones alentours. Son intégrité diminue néanmoins sur les abords, du fait de la pression immobilière qui pousse le résidentiel vers ces zones retranchées. Le tracé du TGV n’a visiblement pas déstructuré l’ensemble.Cependant, la transformation est lente. On ne voit guère de gros changements se profiler qui pourraient accélérer son développement ou changer sa physionomie. Le plateau de Bonnevaux va-t-il se désertifier ou au contraire connaître une extension « urbaine » ? Si l’agriculture et la sylviculture s’y maintiendront assurément, elles pourraient se distinguer par des formes de spécialisation.

Objectifs de qualité paysagère

L’identité de la Forêt de Bonnevaux est forte et se distingue nettement des paysages alentours : il est essentiel de la maintenir la gestion qui la sous-tend. Conserver la richesse du triptyque « agro-sylvo-pastoral », voire y ajouter l’activité piscicole. Cette campagne est relativement préservée, d’où l’intérêt de la protéger des signes de modernité. Il sera important aussi de veiller à la conservation du patrimoine, notamment dans le bâti. On cherchera aussi à valoriser les sites naturels et à développer les accès et un tourisme vert (création récente de sentiers de randonnée pédestre, à poursuivre).Le paradoxe vient justement du fait que ce territoire n’est pas l’objet d’un enjeu très fort, et semble avoir une faible conscience de son intérêt patrimonial. Le besoin de reconnaissance et de modernité pourrait amener à des dérapages rapides.

Plateau de Champagnier

35 Plateau de Champagnier
Département  : Isère
 
Communes  : VAULNAVEYS-LE-HAUT, BRIE-ET-ANGONNES, HERBEYS, POISAT, SAINT-MARTIN-D’URIAGE, MONTCHABOUD, BRESSON, CHAMPAGNIER, ECHIROLLES, JARRIE, VAULNAVEYS-LE-BAS
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 3263
 
Carte(s) IGN : TOP 25 : 3335 OT

Impression générale

Contrastant avec l’agitation urbaine que l’on vient de quitter, au sud de Grenoble, l’endroit est paisible. De petites routes difficiles à débusquer rejoignent ce plateau, situé quelque 200 mètres plus hauts que l’agglomération grenobloise. Il est étonnant de constater que chaque partie se cache de l’autre ; de la ville, on ne soupçonne pas ce petit havre de paix ; du plateau, on n’imagine pas la ville. Le plateau de Champagnier dispose d’un immense atout : une vue panoramique sur les sommets, chaîne de Belledonne à l’est, Taillefer au sud, plateau du Vercors à l’ouest et pics hérissés de la Chartreuse au nord. Ces visions fournissent un cadre de vie exceptionnel.Avec ses villages soignés, ses châteaux, et ses grands champs horizontaux, le plateau de Champagnier fait figure de campagne jardinée aux portes de la ville. Ici, les communes n’ont de cesse de grandir.

Identification

Niché à 400 mètres d’altitude, le plateau de Champagnier domine de 200 mètres la vallée et les plaines voisines de la confluence du Drac, de la Romanche et de la Gresse. C’est un véritable belvédère sur les horizons monumentaux du Vercors, de la Chartreuse et du Sud-Isère. Les massifs alentour, quoique éloignés, fournissent un arrière-plan de paysage naturel, tandis que les limites sont déterminées par une position de plateau, relié à la communauté urbaine de Grenoble par des départementales. Selon la voie d’accès pour y pénétrer, la vision est différente ; au sud-ouest, une ambiance industrielle constituée par l’immense usine de Jarrie (la plus grosse unité au monde de fabrication d’eau oxygénée, 530 salariés, appartenant à Arkema, ex-Elf Atochem) ; au nord-ouest, une vision résidentielle par les communes très étendues d’Uriage-les-Bains. Le cœur du plateau de Champagnier est à dominante agricole, avec quelques vastes parcelles de mais et de blé, qui alternent avec une campagne jardinée, composée de haies vives de frênes et de charmes, très représentative du bocage de moyenne montagne que l’on retrouve aussi dans le Trièves et la Matheysine.Les bourgs, relativement importants (plus de 2000 habitants à Herbeys, plus de 4000 à Jarrie), voisinent de multiples hameaux. Quelques sites patrimoniaux jalonnent ses terres : château du Bon Repos à Jarrie, château d’Herbeys, ainsi qu’une réserve naturelle à l’étang de Jarrie.

Qualification

Le château de Herbeys est un site classé depuis 1949 (le bâtiment est pour partie classé monument historique). La dimension historique est forte en certains endroits, de même que les traces du patrimoine industriel, avec des bâtis collectifs et équipements liés aux usines. Dans les villages, plusieurs générations d’habitat cohabitent, avec parfois des structures urbaines un peu démesurées le long de routes récentes. Mais on note aussi une certaine attention portée aux équipements, avec l’emploi de matières comme le bois le long de la voirie, et des valorisations intéressantes (parcs, réhabilitations…). La richesse économique de Haute Jarrie en provenance des installations industrielles transparaît dans les nombreux équipements publics et le soin qui y est porté.

Transformation

Le plateau de Champagnier est riche d’un patrimoine local qui s’exprime dans les relations harmonieuses qu’il a su entretenir avec son environnement naturel. La croissance du résidentiel a, semble t-il, été relativement bien gérée, avec des aménagements intelligemment agencés : chemins de promenade, pistes cyclables…Le caractère naturel de certains sites est valorisé, comme l’étang de Jarrie. Autrefois, on y pratiquait la pêche et la capture de grenouilles, le faucardage des herbes et le rouissage du chanvre destiné à la fabrication de cordes et de draps. L’intérêt écologique du site a été reconnu, devenu en 1984 une réserve naturelle. C’est l’installation de l’usine Atochem qui a sans doute provoqué une assez grande rupture sociale et paysagère entre le Haut Jarrie, agricole et résidentiel et le Bas Jarrie, à caractère ouvrier.

Objectifs de qualité paysagère

Sur le plateau de Champagnier, petit territoire circonscrit, décider l’ouverture à l’urbanisation de secteurs agricoles ou naturels ne peut se résoudre « à plat » sur une carte, car ce serait nier l’importance dans ces paysages des arrières plans, l’importance de vues qui font la plus-value, l’identité et la qualité de ce paysage. Ainsi, les questions relatives à l’urbanisation doivent-elles se poser sur place et non sur plan. Réflexions d’autant plus intéressantes que l’on peut intégrer des critères liés au développement durable, ce qui, d’ailleurs, conférera une plus grande richesse à l’ensemble.Une valeur ajoutée qui est aussi à travailler du côté des activités agricoles. S’il est évidemment essentiel de soutenir l’agriculture pour conserver un caractère de diversité à cette unité paysagère, il est important aussi de réfléchir à de nouveaux développements comme la vente directe circuit court avec l’agglomération voisine par exemple.

Plateau de l’île Crémieu

092 Plateau de l ile Cremieu
Département  : Isère
 
Communes  : PORCIEU-AMBLAGNIEU, VERTRIEU, PARMILIEU, MONTALIEU-VERCIEU, ARANDON, BOUVESSE-QUIRIEU, CHARETTE, LHUIS, SAINT-VICTOR-DE-MORESTEL, BRANGUES, LA BALME-LES-GROTTES, COURTENAY, CREMIEU, LEYRIEU, OPTEVOZ, SAINT-BAUDILLE-DE-LA-TOUR, SICCIEU-SAINT-JULIEN-ET-CARISIEU, VILLEMOIRIEU, DIZIMIEU, MORAS, SAINT-HILAIRE-DE-BRENS, SAINT-MARCEL-BEL-ACCUEIL, VENERIEU, FRONTONAS, CHOZEAU, PANOSSAS, ANNOISIN-CHATELANS, HIERES-SUR-AMBY, VERNAS, VEYSSILIEU, SOLEYMIEU, TREPT, CREYS-MEPIEU
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 25091
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Sur ce plateau calcaire peu élevé (entre 250 et 350 mètres), on entre par des percées dans la roche dessinant d’étroites gorges (la Tyne, la Fusa)… De là, l’Isle Crémieu domine les alentours et incite même à les oublier ; comme son nom l’indique, cet îlot bien distinct émerge des plaines de l’Est Lyonnais ou des Monts du Bugey. Au nord, les eaux du Rhône forme une boucle pour contourner sa pointe rocheuse. Au-dessus des falaises calcaires qui en forment les limites, le plateau mêlent un bocage de vertes prairies humides, de larges étendues de blé et de mais ouvertes sur les lointains, et de nombreux étangs entrapercus derrière leur rideau arboré. Ici, le calcaire, omniprésent, se distingue : pierres de taille, lauzes de toiture, fontaines et lavoirs, dans les bourgs. Il se prolonge dans les champs avec les surprenantes et géantes pierres plantées qui délimitent les parcelles. Ce territoire qui se définit comme le pays des couleurs est aussi le royaume du calcaire blanc. Cette campagne aux allures bucoliques autour de ses villages groupés, un peu préservée géographiquement parlant par sa structure topographique, n’échappe cependant pas à la banalisation. Toutes les entrées de bourg finissent par se ressembler, les villages anciens étant cernés par une habitation résidentielle qui n’emprunte pas au territoire ses caractères typiques et singuliers.

Identification

L’Île Crémieu est un plateau cerné de vallées inondables. Il représente le dernier chaînon sud du Jura, séparé du Bas Bugey par le Rhône. Bien que peu élevée, l’Île Crémieu domine par des falaises de 200 mètres la plaine de l’est Lyonnais.La pierre et l’eau représentent les éléments naturels dominants. La pierre calcaire se retrouve dans tous les bourgs anciens pour des réalisations communales ou des clôtures individuelles de pierres plantées. L’eau dans tous ses états, avec des tourbières, des étangs, des sols humides, et là aussi une gestion par l’homme ; bourgs concentrés à proximité des sources d’eau, cultures adaptées, lavoirs et fontaines, systèmes d’écluse… Le patrimoine vernaculaire est important, présent à de nombreux endroits d’un territoire résolument vivant et animé. Les paysages comprennent également des zones boisées où dominent le chêne, le charme, l’acacia et le châtaignier, et qui couvrent les accidents du relief. Les zones agricoles comprennent des polycultures et de l’élevage, ainsi que des prairies de fauche.

Qualification

L’Ile Crémieu compte de nombreux sites protégés, mais dans une vocation naturaliste, au titre des Espaces naturels sensibles. La pierre calcaire d’un blanc pur fonde le paysage et le singularise, par le fait même qu’elle soit très exploitée. Le patrimoine architectural, très riche, a été complété par des aménagements de valorisation à des fins historiques ou touristiques. La maison forte du Mont Plaisant à Saint-Hilaire de Brens (13e siècle) est un site inscrit. Aux frontières de ce territoire, le musée de la pierre (Hières sur Amby), les grottes de la Balme (une des sept merveilles du Dauphiné), site archéologique de Larina… L’Ile Crémieu, qui a visiblement conscience de ses atouts, semble toutefois mener une politique au coup par coup, sans vision globale de sa valeur de paysage à caractère rural-patrimonial. Il accepte en effet les transformations fâcheuses du paysage par des implantations résidentielles indifférentes à l’esprit des lieux. Il finit par n’être vu que comme une vitrine pour les guides touristiques et une campagne de choix pour le résidentiel : la campagne tranquille à 30 kilomètres de l’agglomération lyonnaise. L’agriculture résiste plus ou moins bien à la pression foncière. Le mitage apparaît comme un risque important, sinon un signe de transformation inéluctable.

Transformation

La prospérité passée de l’Île Crémieu ressort à travers un riche patrimoine architectural et notamment, de nombreuses maisons fortes. Elles témoignent de l’histoire mouvementée de la lutte entre les dynasties delphinales et la maison de Savoie. Ce territoire a ensuite fondé sa richesse sur l’exploitation agricole et des activités industrielles, notamment des carrières.Ce site d’exception est en cours de transformation rapide : les singularités locales sont remplacées par une architecture « importée », banale et commune.

Objectifs de qualité paysagère

Toutes les conditions sont réunies pour faire des paysages de l’Île Crémieu les plus pittoresques de l’avant-pays dauphinois. D’où l’absolue nécessité d’une vigilance accrue sur la gestion des espaces. L’urbanisme ne peut pas s’appréhender ici que sur plan, dans une vision à plat qui nie l’impact sur le paysage. De même, l’aménagement des entrées de bourgs, qui plus est avec des zones commerciales ou industrielles sans schéma d’ensemble, déstructure l’équilibre et la physionomie de village. Conserver la logique d’habitat groupé qui prévalait ici est un enjeu majeur. Ne pas tout miser sur un développement tourné uniquement vers l’usage résidentiel devrait être présent à l’esprit de tous les élus. Les projets ne manquent pas ; réfléchir à la diversité des activités agricoles, valoriser les productions locales avec des marques de terroir, développer des activités tournées vers le tourisme vert et l’image de l’Ile Crémieu, mettre en valeur les usages liés aux composants du patrimoine et leur redonner vie (fours à pains communaux, lavoirs…), travailler sur le patrimoine industriel, monter un plan de sauvegarde des toits en lauzes calcaires et les réhabiliter pour des constructions publiques, les pierres plantées également,… Les réalisations qui portent sur le patrimoine et valorisent les richesses locales, outre qu’elles apportent de la vitalité à la vie locale, permettent aussi de créer du lien social, des rencontres entre des mondes qui se parlent peu.

Plateau de la Mateysine

116 Plateau de la Mateysine
Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-BARTHELEMY-DE-SECHILIENN, SUSVILLE, COGNET, LA MURE, PONSONNAS, PRUNIERES, LA VALETTE, CHOLONGE, LAFFREY, LA MORTE, NANTES-EN-RATIER, PIERRE-CHATEL, SAINT-HONORE, SAINT-PIERRE-DE-MESAGE, SAINT-THEOFFREY, VILLARD-SAINT-CHRISTOPHE, MONTEYNARD, LA MOTTE-D’AVEILLANS, LA MOTTE-SAINT-MARTIN, NOTRE-DAME-DE-VAUX, SAINT-JEAN-DE-VAULX, SAINT-AREY, SOUSVILLE, MARCIEU, MAYRES-SAVEL, LAVALDENS
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 13979
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

La Matheysine est un plateau humide abritant de lacs et terrains marécageux. Ils contribuent à créer des matinées brumeuses et glaciales en hiver, tandis que la bise qui souffle sur le plateau rafraîchit les étés. Des conditions climatiques qui lui valent le surnom de petite Sibérie ! Culminant aux alentours de 1000 mètres en moyenne, le plateau Matheysin a fondé son histoire sur la richesse de son sous-sol, un important gisement d’anthracite. Mais l’exploitation minière, qui a marqué le développement de ce territoire, a cessé en 1997 et il doit aujourd’hui trouver les ressources de sa reconversion.Traçant un sillon de traversée rapide, la Route Nationale dite « Napoléon offre une vision fugitive des lieux. Les trois lacs naturels se laissent à peine entrevoir ! Il est pourtant si plaisant de sillonner le plateau sur des routes moins passantes pour en saisir la richesse et la diversité, dans un cadre montagneux privilégié. Les flux de circulation doivent également leur développement aux trajets des populations locales vers leur lieu de travail – Grenoble est à 30 kilomètres. Avec quelque 5500 habitants, la Mure reste la ville la plus importante de tout le Sud-Isère. Une ville-étape mais aussi une ville en quête d’identité, à l’image de l’ensemble du plateau matheysin.Un chapelet de hameaux réduits quelquefois à quelques grosses fermes de schistes, s’échelonnent le long des ruptures de pentes. L’élevage bovin et ovin est encore présent. Terres de culture et prairies humides bordées de frênes se partagent le plateau, les prairies de fauches occupent les bas de versants, tandis que les parties hautes hésitent entre pâtures et enfrichement

Identification

Le plateau présente des limites géographiques et paysagères très nettes ; il est délimité à l’ouest et au sud par le Drac, au nord par la côte de Laffrey et la vallée de la Romanche et à l’est par les sommets du Grand Serre (2141 m) et du Tabor (2390 m) qui séparent le canton de La Mure de celui de Valbonnais.L’activité agricole est dominante et dynamique, avec des exploitations de taille conséquente pratiquant la polyculture et un élevage diversifié (bovin, ovin et caprin), notamment sur le flanc est du plateau. Celui-ci présente également un bel exemple de bocage, créant une ambiance de campagne et des respirations vertes très agréables à l’est de La Mure. Ce vocabulaire rural simple est complété par des hameaux généralement nichés à mi-pente pour se préserver des terres humides.Côté est du plateau, changement de décor, avec un habitat proposant le front bâti continu des maisons ouvrières, notamment dans les communes de la Motte d’Aveillans et de La Mure. Témoins du passé industriel récent, ils offrent une image ouvrière, d’habitations multipliées à l’identique, qui tranche avec les imposantes fermes qui constituent les autres villages.Troisième visage de ce territoire, celui d’un carrefour routier important, avec une longue route rectiligne très empruntée – RN 85, ou Route Napoléon- et des routes transversales. Les activités industrielles et commerciales semblent se concentrer le long de la RN 85, en contraste avec la tranquillité des lacs. Ayant su éviter l’excès d’urbanisation, les lacs de Laffrey, Pétichet et Pierre-Châtel conservent un caractère naturel, disparaissant même parfois sous la végétation.

Qualification

Le plateau matheysin offre des contrastes de perception et d’échelles créent des visions très différentes et, finalement, une image globale composite. Les usages et les logiques se multiplient et se superposent avec, en plus, des transformations récentes qui achèvent de complexifier la qualification de cette unité paysagère. Elle associe en effet des traits ruraux avec le bocage et l’élevage, des sites naturels avec les montagnes et les lacs, des images industrielles avec les sites miniers, un réseau routier dense à la fréquentation extra-territoriale, un bâti associant plusieurs générations d’habitat et des sites touristiques plus ou moins modernisés. Si ce territoire parait conscient de ses atouts d’attractivité (il compte un site naturel classé depuis 1911, la Pierre Percée (1240 mètres), une des Sept merveilles du Dauphiné), il semble chercher sa voie en matière de développement touristique. Peu visibles depuis la route, voire insoupçonnés, les lacs offrent peu de voies d’accès alors qu’ils possèdent des berges remarquables, privatives pour la plupart. Les activités de loisirs et touristiques existent mais les infrastructures ne semblent pas toujours adaptées ou valorisées pour profiter pleinement de ces sites privilégiés. Autre point d’attraction, le chemin de fer touristique – appelé affectueusement le petit train de la Mure –, à la renommée régionale, en cours de rénovation. En revanche, la station de ski Saint-Honoré 1500, qui devait être reliée au domaine skiable voisin de l’Alpe du Grand Serre, est l’exemple d’un vaste gâchis ; après les déboires financiers de ses promoteurs, son avenir même est sujet à caution vu l’évolution générale des conditions d’enneigement en moyenne montagne.

Transformation

Les transformations sont à la fois naturelles et humaines. Les premières sont notamment issues d’une dynamique de fermeture par les forêts, qui masque par exemple les anciens sites miniers. Les secondes sont liées à l’activité économique de ce territoire et à son récent passé minier. A la présence de « l’aigle de Napoléon », dessiné sur les flancs herbeux par les limites foret/pâtures et qui peut se deviner depuis Grenoble.L’exploitation du bassin houiller avait commencé en 1805, la dernière mine a été fermée en 1997. Si cette épopée industrielle est gravée aujourd’hui dans les musées qui lui rendent hommage, l’aventure humaine a laissé des traces. La reconversion d’un bassin minier représente un projet d’envergure et, outre la transformation des sites et la reconversion du personnel, c’est tout un territoire qui cherche sa voie. Si le tourisme semble une évidence pour l’observateur extérieur, les projets ne sont pas forcément simples à mettre en œuvre, ils supposent une entente entre communes et intercommunalités, des visions partagées, des moyens importants, des projets viables, des schémas modernes. Un centre nautique ou une station de ski familiale ne peuvent constituer des réponses suffisantes ; le plateau matheysin doit avoir une ambition à une autre échelle.

Objectifs de qualité paysagère

Préserver la qualité du bocage et les milieux humides devrait être un objectif prioritaire, de même que le maintien d’une agriculture de montagne diversifiée et de qualité. Le caractère agraire de ce territoire ne doit pas reculer ni être sacrifié au nom d’impératifs économiques. Ce territoire a conscience de sa valeur, les intentions de le dynamiser sont présentes, encore ne faut-il pas faire l’impasse sur la qualité de tout projet et les considérations paysagères. Elles doivent être prises en compte sur de nombreux points, qu’il s’agisse des aménagements sur les rives des lacs, de la réhabilitation des murets le long de la RN85 ou de la création de fenêtres ou trouées paysagères sur les lacs depuis la route. Les développements touristiques doivent inclure un volet qualitatif, de même que les projets liés au patrimoine industriel. Comment le valoriser, peut-être en s’inspirant d’exemples réussis dans d’autres régions ?

Plateau et balcon des Chambarans

83 Collines et balcon des Chambarans
Département  : Isère
 
Communes  : BEAUCROISSANT, SAINT-ETIENNE-DE-SAINT-GEOIRS, SAINT-GEOIRS, SAINT-MICHEL-DE-SAINT-GEOIRS, SAINT-PAUL-D’IZEAUX, TULLINS, VATILIEU, CHANTESSE, NOTRE-DAME-DE-L’OSIER, POLIENAS, TECHE, VINAY, QUINCIEU, BRION, CHASSELAY, CRAS, LA FORTERESSE, MORETTE, NERPOL-ET-SERRES, PLAN, ROYBON, SAINT-APPOLINARD, L’ALBENC, BESSINS, CHEVRIERES, MURINAIS, SAINT-VERAND, VARACIEUX, CHATENAY, BRESSIEUX, MARNANS, SAINT-PIERRE-DE-BRESSIEUX, SAINT-SIMEON-DE-BRESSIEUX, SILLANS, VIRIVILLE, GENISSIEUX, GEYSSANS, MONTMIRAL, PARNANS, TRIORS, MONTAGNE, SAINT-BONNET-DE-CHAVAGNE, SAINT-LATTIER, SAINT-MARCELLIN, CHATTE, SAINT-HILAIRE-DU-ROSIER, SAINT-MICHEL-SUR-SAVASSE, CHATILLON-SAINT-JEAN, THODURE, LE GRAND-SERRE, LENTIOL, MARCOLLIN, SAINT-CLAIR-SUR-GALAURE, SAINT-BONNET-DE-VALCLERIEUX, MIRIBEL, MONTRIGAUD, SAINT-CHRISTOPHE-ET-LE-LARIS, SAINT-LAURENT-D’ONAY, SAINT-ANTOINE, DIONAY, MONTFALCON, PEYRINS, HAUTERIVES, LENS-LESTANG, IZEAUX
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 56325
 
Carte(s) IGN : Série Bleue : 3134 E, 3134 O, 3135 O

Impression générale

A l’écart des trépidations urbaines et des grands axes routiers, les Chambarans offrent un paysage harmonieux, où subsiste une agriculture traditionnelle de polyculture et d’élevage qui s’ouvre doucement au tourisme vert. On découvre ce territoire par de petites routes sinueuses et vallonnées, on s’y perd, par l’enchevêtrement des départementales et communales ! Une jolie campagne vallonnée, celle de la « douce France » agréable et néanmoins « ordinaire » - quoique de plus en plus rare en Rhône-Alpes. Des côtes, des pentes, des virages, des côtes, des pentes, des virages, la répétition des motifs paysagers, loin d’être ennuyeuse, est paisible, toujours un peu semblable, jamais tout à fait identique. Les collines et balcons des Chambarans invitent le passant à la flânerie, tandis que le paysan s’active dans son jardin, ses prés ou ses champs. Des prés ceints de vieilles haies, de grands arbres, des bosquets, des vergers et des maisons traditionnelles de pisé très dispersées caractérisent ces lieux. Au détour d’un virage, une jolie vue sur le Vercors ou sur la Chartreuse. Sur le plateau, à quelque 600 mètres d’altitude, changement de décor : la forêt domaniale de Chambaran couvre les terres et ferme l’horizon. Les routes deviennent droites et plus directes, pour rejoindre l’épicentre : la commune de Roybon.

Identification

Le territoire des Chambarans s’apparente à un plateau délimité par quatre plaines : la Valloire, la Bièvre, l’Isère et le Rhône. Deux sous-ensembles s’y distinguent : les rebords vallonnés et pentus, dominées par la prairie bocagère et un habitat dispersé, reliés par un réseau très dense de petites routes ; un plateau situé au nord-est, qui concentre l’essentiel du couvert forestier. Les bois abritent des châtaigniers, des merisiers, des fougères, et à l’automne des champignons. Ils occupent tous les espaces impropres à l’agriculture, nichés au creux des vallons escarpés, au bord des cours d’eau, sur les sommets où les sols sont les plus pauvres. De vieux vergers de pommiers, de majestueux noyers ainsi que quelques rares vestiges de vignes viennent composer le tableau. Les parcelles sont fermées par des haies naturelles ou des clôtures. Mais de multiples chemins balisés permettent de se frayer un passage. Dans les sols argileux, les galets témoignent de l’histoire géologique (ancienne terrasse alluviale de l’Isère). L’eau est présente, au creux des cuvettes ou forme de petits étangs. Les activités humaines, principalement agricoles et forestières, dessinent les lignes du paysage. L’élevage et l’agriculture se positionnent sur les hauteurs et les moindres pentes. L’exploitation forestière se concentre sur le plateau boisé. L’habitat traditionnel se caractérise par des murs de pisé, formé par l’argile locale et des galets. L’habitat est dispersé, les petits villages sont nombreux mais peu peuplés ; la plus importante commune (Roybon, chef-lieu de canton des Chambarans) ne compte que 1 400 habitants.

Qualification

En avant-plan du Vercors, ses vues sur les hauteurs majestueuses donnent une incontestable valeur patrimoniale aux Chambarans. La douceur des lieux est aussi liée au fait que la végétation, les routes et l’habitat s’adaptent au relief ; tout est lié à la courbe des coteaux, y compris les maisons, qui épousent la topographie des terrains. C’est un paysage à échelle humaine, où tout est en proportion et en harmonie avec son environnement. Si elle offre un attrait par la qualité de ses paysages, cette unité paysagère n’est pas un haut lieu touristique. Saint Antoine l’Abbaye est le seul site reconnu, inscrit au titre des Monuments Historiques. Dans ce village médiéval, lieu de pèlerinage pendant des siècles, trône une massive abbaye gothique. Globalement, sur ce territoire à dominante forestière, la filière bois est développée. Cependant, elle apparaît faiblement structurée ; un grand nombre d’acteurs mais aux habitudes de travail individualistes. Quant à l’agriculture, tournée vers la polyculture-élevage bovin, elle compte des exploitations de petite taille et commence à se diversifier. C’est un paysage en quête de modernité et de reconnaissance.

Transformation

Encadré par des axes routiers fréquentés, ce territoire subit les influences de ses bordures : autoroute, vallées de l’Isère et du Rhône, proximité de Grenoble et de son aéroport. Cette unité cernée se distingue justement en offrant un paysage authentique de verte campagne. Aussi, les villages qui bénéficient de belles vues ont une forte valeur foncière, prisés pour l’habitat résidentiel de Grenoblois. L’habitat traditionnel, de forte valeur patrimoniale n’est pas suffisamment bien entretenu et souvent délabré, ou rénové par des parpaings sur le pisé. Le thuya et le troène supplantent les essences locales, pour les clôtures des terrains privés de résidents.L’activité agro-pastorale est en recul, notamment sur les bordures où le résidentiel s’installe, à proximité des axes routiers. Dans les zones les plus cultivées, l’agriculture, mécanisée, est plus extensive ; le nombre d’exploitations baisse mais la Surface Agricole Utile par exploitation augmente. Les parcelles plus pauvres sont souvent abandonnées au profit de l’urbanisation.Le territoire des Chambarans doit également faire face à la concurrence imposée par les sites touristiques voisins, beaucoup plus fréquentés. Son offre d’hébergements et d’activités de loisirs est encore insuffisante. Mais, côté développement, il est question d’importants projets qui transformeraient ce territoire (parcs éoliens, parc de loisirs…).

Objectifs de qualité paysagère

La ruralité, forte ici, doit être préservée et trouver les moyens de son développement, notamment en préservant les terres les plus aptes à l’agriculture. Or l’attractivité des grandes villes et la pression foncière rendent plus attirants les espaces ruraux comme lieux d’habitation. Les agriculteurs manquent d’un dispositif efficace pour la protection de l’espace, aussi le recours à la préservation de zones agricoles n’apparaît-il pas si insensé en ces lieux.D’un strict point de vue paysager, le rapport entre le bâti et son environnement mériterait d’être repensé, pour valoriser les motifs qui fondent l’identité de ce territoire. Il supporterait une résidentialisation croissante, à condition que celle-ci se passe de terrassements et valorise les matériaux traditionnels et les essences locales. L’objectif étant de conserver la douceur de cette unité paysagère et l’harmonie de ses courbes.Parce que les Chambarans souffrent d’un manque de reconnaissance – oubliant que leur valeur est intrinsèque, celle d’une campagne équilibrée -, ils sont l’objet de projets : des éoliennes, un parc de loisirs à Roybon. Pourquoi pas ? Ce paysage serait capable d’absorber des évolutions, à condition que les transformations ne soient pas brutales et, surtout, ne dénaturent pas son identité.

Rebord Est du Vercors

05 Rebord Est du Vercors
Département  : Isère
 
Communes  : LE GUA, MIRIBEL-LANCHATRE, SAINT-ANDEOL, SAINT-GUILLAUME, SAINT-PAUL-DE-VARCES, VIF, SAINT-PAUL-LES-MONESTIER, CORRENCON-EN-VERCORS, VILLARD-DE-LANS, CLELLES, GRESSE-EN-VERCORS, SAINT-MARTIN-DE-CLELLES, SAINT-MICHEL-LES-PORTES, TRESCHENU-CREYERS, CHICHILIANNE, PERCY, CHATEAU-BERNARD
 
Famille de paysages : Paysages ruraux-patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 14215
 
Carte(s) IGN : TOP 25 : 3236 OT

Impression générale

Une grande barre rocheuse de calcaire, monumentale, dominante striée de sillons clairs issus des éboulements. Des apics impressionnants dans un univers minéral, très sec. Juste en dessous, la végétation reprend ses droits, prés, prairies, espaces boisés, des écrins de verdure qui forment un deuxième étage vivant, aux couleurs changeantes au gré des saisons. L’étage inférieur, qui mène au vaste cirque du Trièves, dessine encore une pente impressionnante. Falaises, pentes, vues plongeantes, sommets impressionnants, tout est dominé par le trait vertical. La pente donne de la lisibilité à ce paysage, tout s’organise autour d’elle, y compris les activités humaines. A la rudesse des falaises répondent de petits havres de paix formés par des hameaux installés sur les pentes les plus douces. Ils ont pris garde d’éviter les zones sujettes aux risques d’éboulis et semblent couler une vie paisible, dans un cadre grandiose. Depuis les sommets, les points de vue sont saisissants, sur les massifs alentours et les chaînes alpines. Dans ce territoire gâté par la nature, l’homme s’est adapté à son environnement et l’équilibre est palpable. Le lieu invite à l’humilité.

Identification

La végétation de l’étage intermédiaire est dense, avec une bonne diversité de motifs : zones boisées, prairies, bocages. Les éléments parcellaires sont fréquents, haies, clôtures, témoignant d’une forte activité d’élevage. L’habitat est dispersé, avec des signes patrimoniaux forts comme les tuiles en écaille, et la pierre. Il s’est adapté à la topographie des lieux et s’est modelé à la pente, avec une architecture adaptée. Celle-ci doit également s’adapter aux conditions climatiques, qui varient considérablement en fonction des saisons et des altitudes. La végétation qui recouvre les pentes en atteste également.Si la verticalité des pentes est impressionnante, ses caractéristiques restent celles de la moyenne montagne, avec un étagement lisible entre les matières minérales et végétales.La barre rocheuse en bordure de cette unité paysagère, côté grands plateaux, est la plus haute corniche urgonienne du Vercors. Elle forme un horizon dentelé, par une succession de crêtes en calcaire, avec cependant des passages plus arrondis, aux formes plus douces. Les éboulis de pierre créent des saignées claires dans ce paysage minéral, aux tons clairs, gris, blanc, violet, selon la lumière et la saison.A Gresse-en-Vercors, s’est développé une activité de sports d’hiver, qui change l’ambiance des lieux, avec quelques chalets, petits immeubles locatifs et remonte-pentes.

Qualification

Au nord de ce territoire, la Grande Moucherolle, 2 284 mètres ; au sud, le Grand Veymont, 2 341 mètres, le point culminant du massif du Vercors. Le Pas de l’aiguille (2200 hectares) est un site classé depuis 1946. Incontestablement, le haut lieu de cette unité paysagère est le Mont Aiguille, à la forme si caractéristique. Il offre ses multiples facettes au regard, toujours saisissant. Une silhouette dont la renommée dépasse les frontières régionales. Sa première ascension en 1492, serait l’acte de naissance de l’alpinisme. Aujourd’hui, le Mont Aiguille représente un lieu prisé d’escalade. Niché à 1000 mètres, le village de Chichilianne demeure le point de départ des randonneurs et grimpeurs. Des amateurs de marche qui fréquentent également le GR du pays de Trièves, qui sillonne ce territoire et offre des vues de toute beauté. Si l’attrait touristique demeure incontestable – et son avenir tout tracé -, les autres usages ont aussi trouvé leur place et comptent s’y maintenir.

Transformation

Le pastoralisme est peu à peu remplacé par le tourisme. Une mutation a déjà eu lieu, avec la création de petites stations (Gresse-en-Vercors, Préfreynet), même si la question de leur développement se pose, en raison des évolutions climatiques. En tout état de cause, cette unité paysagère devrait accueillir un nombre croissant de visiteurs, attirés par la beauté des sites et les pratiques de loisirs de toutes sortes. L’engouement pour le Mont Aiguille n’est pas prêt de s’essouffler. Dispersé, l’habitat s’enrichit progressivement de résidences secondaires. L’attractivité de ce territoire est donc croissante, même s’il est moins directement accessible que d’autres endroits du Vercors. Avec l’autoroute A51, son accès à Grenoble s’est raccourci et intensifiera forcément les échanges routiers. Sur un plan strictement naturel, comme sur d’autres unités paysagères, les espaces boisés grignotent les prairies et colonisent les espaces. La fermeture des prairies par les boisements est un enjeu fort et la diversité paysagère risque de s’en ressentir.

Objectifs de qualité paysagère

Si le caractère rural-patrimonial de ce territoire ne saurait prêter à caution, son avenir peut faire l’objet de questionnements. Territoire soumis à des pressions foncières, va-t-il connaître un afflux résidentiel aux considérations paysagères plus ou moins heureuses – et notamment le respect de la pente. Va-t-il au contraire se désertifier en raison de la déprise agricole et de conditions de vie jugées trop austères ? Devenir un paysage qualifié de naturel, où seuls la roche et la forêt dominent ? Ceci ne serait pas souhaitable car avec la ruralité, l’homme a trouvé sa place et façonné ce paysage. Celui-ci présente aujourd’hui des traits d’équilibre qui lui confèrent sa valeur ; une lisibilité apaisante dans un cadre imposant mais pas inhospitalier, une respiration bienvenue qui rompt avec les trépidations des vallées environnantes.

Sud-ouest des terres froides

062 Sud ouest des terres froides
Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-BUEIL, SAINT-JEAN-D’AVELANNE, SAINT-MARTIN-DE-VAULSERRE, VELANNE, SAINT-GEOIRE-EN-VALDAINE, CHIRENS, BILIEU, CHARAVINES, MASSIEU, LE PIN, VALENCOGNE, SAINT-JEAN-DE-SOUDAIN, SAINT-DIDIER-DE-LA-TOUR, LA CHAPELLE-DE-LA-TOUR, LA BATIE-MONTGASCON, SAINT-ANDRE-LE-GAZ, SAINT-CLAIR-DE-LA-TOUR, LES ABRETS, CHIMILIN, FITILIEU, LA BATIE-DIVISIN, CHARANCIEU, CHASSIGNIEU, MONTFERRAT, PALADRU, LE PASSAGE, SAINT-ONDRAS, SAINT-SULPICE-DES-RIVOIRES, OYEU, CHABONS, BELMONT, BIOL, BIZONNES, BEVENAIS, COLOMBE, LE GRAND-LEMPS, APPRIEU, BLANDIN, BURCIN, CHELIEU, DOISSIN, MONTREVEL, PANISSAGE, VIRIEU, CESSIEU, MONTAGNIEU, SAINTE-BLANDINE, EYDOCHE, SAINT-DIDIER-DE-BIZONNES, BADINIERES, CHATEAUVILAIN, LES EPARRES, NIVOLAS-VERMELLE, SAINT-VICTOR-DE-CESSIEU, SEREZIN-DE-LA-TOUR, SUCCIEU, TORCHEFELON, LA TOUR-DU-PIN, BOURGOIN-JALLIEU, CHEZENEUVE, CRACHIER, CULIN, DOMARIN, L’ISLE-D’ABEAU, MAUBEC, MEYRIE, MEYRIEU-LES-ETANGS, SAINT-AGNIN-SUR-BION, SAINT-ALBAN-DE-ROCHE, SAINT-JEAN-DE-BOURNAY, SAVAS-MEPIN, CHATONNAY, SAINTE-ANNE-SUR-GERVONDE, VILLENEUVE-DE-MARC, FLACHERES, CHAMPIER, ECLOSE, TRAMOLE, VILLEFONTAINE, FOUR, BONNEFAMILLE, DIEMOZ, ROCHE, SAINT-GEORGES-D’ESPERANCHE, VAULX-MILIEU, ARTAS, BEAUVOIR-DE-MARC, CHARANTONNAY, ROYAS, SAINT-QUENTIN-FALLAVIER, PRESSINS
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 59139
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Ce très vaste territoire d’Isère, appelé aussi « pays des collines », se compose de champs cultivés, de prairies, de villages et de multiples hameaux, tableau bien rempli complété par d’innombrables routes en lacets. Les visiteurs s’égarent dans ses multiples détours, les habitants n’aiment guère se dévoiler, par des traits d’une culture un peu austère à l’image de leurs terres. Cette région du Bas-Dauphiné se distingue par un climat plus rigoureux l’hiver, venant du fait que la terre argileuse, imperméable, toujours imprégnée d’eau est lente à s’échauffer. D’où le nom de Terres Froides.Cependant, ce territoire, dont le romantisme a inspiré nombre d’écrivains comme Lamartine, est bourré de charme. Des images d’une belle campagne peuplée de maisons en pisé, avec, au détour des chemins, des vues au lointain sur les massifs alpins. Ne comptant aucune agglomération d’importance, sa réputation est assise sur les sites touristiques que sont le lac de Paladru et le château de Virieu.

Identification

Buttant au nord sur les franges de l’autoroute A46, au sud sur les collines viennoises, les Terres Froides forment une des plus grandes unités paysagères de l’Isère.Collines et vallons en tous sens peuplent ce territoire. Champs, haies, bosquets, ferme, buttes, les paysages de premier plan ne sont jamais monotones, bien que leur composition se répète. Les petites routes forment les lignes d’une mosaïque composée de bois (châtaignier, chêne, hêtre, noyers), de champs et de prés. Elles rallient telle un maillage serré les innombrables hameaux et lieux dits. Saint Jean de Bournay, la plus grosse commune, compte moins de 5000 habitants.L’habitat traditionnel de pisé (terre argileuse), aux fermes plus ou moins restaurées, côtoie les nombreux lotissements résidentiels qui essaiment sur l’ensemble du territoire. Le charme de la ruralité en explique l’attrait, ainsi que l’accessibilité rapide vers les grands centres urbains : Lyon à l’Ouest, Grenoble au Sud, que l’on gagne grâce à l’autoroute A43.La présence de l’eau se ressent sous de multiples formes : terres argileuses humides, étangs, sources, ruisseaux, avec une ripisylve abondante. Des terres lourdes, propices aux cultures – peu extensives vu les reliefs accidentés – et à l’élevage, très présent. Les exploitations agricoles pullulent. Quelques entreprises, souvent implantées de longue date, ont aussi leur place, sur des activités traditionnelles ou liées au terroir. Le lac de Paladru, cinquième lac naturel de France, est célèbre pour ses sites d’habitats néolithiques. Il est le lieu d’attraction le plus important, tandis que le château de Virieu, offre aux regards des amateurs ses magnifiques jardins.

Qualification

Le caractère agraire de ce territoire est très marqué, avec une présence très importante des activités agropastorales. Les parcelles sont de taille moyenne, mais, de plus en plus, revendues au profit de lotisseurs. Les agriculteurs peinent à tenir le foncier.Nous ne sommes pas ici dans une destination touristique ; pas de sortie d’autoroute, une image un peu écornée par le nom de terres froides, pas de commune renommée. Le patrimoine architectural existe néanmoins – grands corps de ferme en pisé, châteaux. Le site le plus couru reste le Lac de Paladru, site inscrit, qui représente une sous-unité paysagère en soi. Une physionomie typiquement préalpine (collines boisées culminant à 800 mètres d’altitude, champs et pâturages, vallons), et la présence de 3 communes. Consacré sur le papier à la pratique d’activités nautiques de loisirs, il n’offre toutefois qu’un accès limité aux visiteurs ; la baignade n’y est autorisée que sur les 6 plages surveillées. Les abords du lac, clôturés, inaccessibles, s’avèrent finalement confisqués. Il ressort d’une gestion privée. Le lac de Paladru, qui a longtemps appartenu aux Comtes de Clermont, l’une des grandes familles du Dauphiné, est toujours resté un domaine privé. En 1874, les propriétaires de l’époque ont fondé entre eux une Société Civile, la « Société du lac de Paladru ».Depuis cette date, cette société gère le plan d’eau.

Transformation

Les multiples témoins d’un passé dévolu à l’élevage et à la polyculture doivent aujourd’hui composer avec un vocabulaire urbain – à chaque commune son rond-point -, des lignes à haute tension, des constructions neuves le plus souvent groupées en lotissements. Un habitat qui n’a rien de typique ou de local, créant un phénomène de banalisation. Parce qu’il est plus simple et moins onéreux de construire que de restaurer, le pisé devient minoritaire. Les communes les plus proches des centres urbains ou des sorties d’autoroute subissent de plus en plus la pression foncière, les lieux-dits finissent par se toucher en étant reliés par des zones construites. Le maillage, encore dissimulé par les variations de relief et les multiples points d’appel, semble inéluctablement gagner du terrain. Le caractère agraire de ce territoire s’efface également devant la fermeture par les boisements. Outre ces transformations progressives, le plus gros changement pourrait venir du côté du Lac de Paladru. Un important projet du Conseil Général porte sur un musée archéologique lacustre.

Objectifs de qualité paysagère

Ce territoire en déficit d’image, pourrait jouer sur son attrait de belle campagne proche des villes, son patrimoine architectural, ses sentiers arborés, ses produits du terroir. Valoriser les zones humides, promouvoir le tourisme de proximité, réhabiliter le pisé sont autant de développements possibles – même si les savoir-faire de travail du pisé se raréfient ; existe-t-il beaucoup d’artisans sachant le travailler ? Quelles possibilités de formation pourraient être créées ? Une autre problématique intéressante concerne le développement d’activités économiques et de services. La vitalisation des hameaux leur évite de se cantonner à une fonction résidentielle, source de déséquilibre. Restent à inventer des modèles : usines à la campagne, liens directs entre producteurs et consommateurs par des filières courtes de distribution. Des liens nouveaux sont à créer, la campagne nourrissant la ville, créant le dialogue entre des mondes qui s’ignorent un peu. Sur le site du Lac de Paladru, la rareté des accès collectifs est notable. Que le lac ne devienne pas un espace confisqué mais s’ouvre au public, avec une exploitation touristique axée sur l’archéologie.

Val d’Ainan

016 Val d Ainan
Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-BUEIL, SAINT-MARTIN-DE-VAULSERRE, VELANNE, VOISSANT, MERLAS, MIRIBEL-LES-ECHELLES, SAINT-AUPRE, SAINT-GEOIRE-EN-VALDAINE, CHIRENS, BILIEU, MASSIEU, SAINT-NICOLAS-DE-MACHERIN, SAINT-SULPICE-DES-RIVOIRES, SAINT-ALBIN-DE-VAULSERRE
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 4652
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Une campagne paisible, où les activités agricoles et pastorales dominent. Toutes en courbes, les routes, promènent le visiteur d’un village à l’autre, où se niche un habitat traditionnel plutôt bien entretenu. Ce territoire, qui se laisse découvrir et apprécier, ne constitue par pour autant une destination touristique très courue. Il compte quelques jolis châteaux, notamment celui de Saint Geoire en Valdaine, et plusieurs maisons fortes. Encore faut-il aller les dénicher…A l’écart des grands axes routiers, ce territoire au cœur du triangle Lyon-Grenoble-Chambéry en est justement assez éloigné. Ce qui explique peut-être que la pression résidentielle n’y soit pas trop forte. Les nouvelles constructions se fondent dans un paysage modelé par l’agriculture et l’élevage. Les clochers des églises forment des points d’appel. L’arbre se décline de mille manières : isolé, en verger rustique, en bosquets, en forêts de feuillus ; tandis que le discret Ainan est cachée par une abondante ripisylve ; l’eau se manifeste partout en prairies humides, abreuvoirs, lavoirs…

Identification

Deux vallons nord-est/sud-est cernés de collines composent une topographie très lisible : des sommets boisés peu accessibles, un habitat en pisé à mi-pente, des fonds de vallon humides – ce qui explique d’ailleurs la localisation des bourgs en hauteur. Sur les pentes, des prairies de fauche et de pâture. Culture et élevage cohabitent harmonieusement dans un paysage à échelle humaine.Noyers, tilleuls, et châtaigniers ponctuent les espaces naturels aux côtés de vergers rustiques et de bosquets clairsemés. Les forêts sont exploitées. Cependant, si les boisements occupent la majorité des espaces, ils n’empiètent pas sur les zones habitées grâce au maintien des activités pastorales et agricoles.L’architecture traditionnelle en pisé parsème les pentes de ses lourdes fermes aux teintes chaudes.Dans ce territoire où les images de ruralité dominent, les communes font preuve de vitalité. Leurs centres sont animés, elles comptent des lieux de vie, écoles, petits commerces… Elles sont habitées par une population permanente dont une partie, d’ailleurs, est employée dans les entreprises locales.

Qualification

C’est un territoire humble, qui vit un peu caché, et dévoile ses richesses presque avec retenue. Rien ou presque ne vient dénoter dans ce modèle de paysage agricole rural-patrimonial. Tous les traits liés à cette activité sont lisibles : l’occupation des espaces est cohérente avec les usages.Si ce territoire ne comporte pas de site inscrit ni de paysages remarquables, il recèle un patrimoine architectural notable. Des monuments issus de l’histoire de ces vallées frontalières de la Savoie. Les places fortes et les châteaux sont nombreux, comme celui de Longpra, siège de la route historique des Dauphins. Depuis 1536, le château appartient à la famille Franclieu, dont les descendants continuent de gérer l’accueil et les visites du domaine. En 1997, le château et son parc ont été classés édifices protégés au titre des monuments historiques.

Transformation

L’agriculture, qui a incontestablement façonné ce paysage et qui continue d’être vivante, sera sans doute amenée à subir des pressions dans un avenir proche. Quelques transformations ont déjà eu lieu, comme l’apparition de champs de maïs en fonds de vallon, une culture aux traits d’exploitation intensive. Se pose également la question de la succession des exploitations ; quel est l’âge moyen des populations agricoles ? Pourront-elles résister à la tentation de revendre demain à des lotisseurs des terrains passés constructibles ?Déprise agricole et renforcement du résidentiel constituent deux phénomènes propres à changer la nature de ce territoire. Des évolutions inéluctables mais progressives ; à ce jour, il n’y a pas de signe de transformation brutale.

Objectifs de qualité paysagère

Si les enjeux paraissent relativement modestes et limités, les axes de développement et objectifs de qualité paysagère n’en sont pas moins nombreux et importants. La sauvegarde de l’élevage et de la polyculture sont fondamentaux. En matière d’habitat, il serait essentiel de ne pas construire sur les fonds de vallon ni sur les crêtes, pour garder l’identité des bourgs concentrés à mi-pente. Pour le bâti, la revalorisation du pisé permet de conserver une caractéristique forte en termes d’identité. Il serait intéressant aussi de travailler sur les friches industrielles ; des projets d’occupation peuvent surgir, par exemple pour héberger de petites structures ou des activités de service. Cela contribuerait à entretenir la vitalité des communes. Enfin, le tourisme vert peut trouver ici des terrains d’expression, cependant que seraient valorisés les milieux humides. Outre leur intérêt, sous-estimé et méconnu du grand public, leur maintien est essentiel pour l’écosystème et la préservation d’espèces naturelles.

Vallée de l’Eau d’Olle et Lac de Grand’Maison

37 Vallee de l Eau d Olle et Lac de Grand Maison
Département  : Isère
 
Communes  : VILLARD-RECULAS, ALLEMOND, HUEZ, OZ, VAUJANY, SAINT-COLOMBAN-DES-VILLARDS, LA COMBE-DE-LANCEY, LAVAL, REVEL, SAINTE-AGNES, LA FERRIERE
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 9997
 
Carte(s) IGN : TOP 25 : 3335 ET

Impression générale

La départementale 526 traverse cette longue vallée. depuis le col du Glandon jusqu’à Allemond et son barrage, et passe le barrage du lac de Grand Maison. La route s’élève ensuite pour gagner le col du Glandon, jolie récompense à un peu plus de 1900 mètres. La vue sur les massifs de Belledonne et des Arves et la vision du Mont Blanc nous rappelle que les grands sommets alpins sont touts proches. Après les pentes boisées, pénètre dans un royaume de rocaille où les moutons paissent. Après l’alternance d’ombre et de lumière qui avait rythmé le parcours, après l’enserrement de la vallée et de ses flancs boisés, la respiration est salutaire, dans un paysage naturel grand ouvert. Mais, si les grands barrages EDF ne nous avaient pas contrariés, au col de Glandon, on ne peut réprimer un pincement au cœur en découvrant les remontées mécaniques d’installation récente. La ligne de crête est ainsi barrée pour une cause dont on ne peut s’empêcher de questionner l’utilité.

Identification

Cette vallée, qui porte le nom du torrent qui la creuse, est encaissée entre ses flancs montagneux. La vallée de l’Eau d’Olle appartient à une longue succession des vallées qui marquent les flancs est des chaînes de la Lauzière (Savoie) et de Belledonne jusqu’au Taillefer. Les limites naturelles de cette vallée sont bien délimitées, entre la petite ville d’Allemond (1000 mètres) et le col du Glandon (1900 mètres) qui se poursuit vers le col de la Croix de Fer et permet de rejoindre Saint Jean de Maurienne. La montée est progressive, sans a-coups. La D526 longe les deux points stratégiques de ce territoire, qui forment aussi les points de vue les plus marquants : les grands barrages. Structures horizontales dans un paysage en « V », ils créent une rupture visuelle très forte. Le plus grand est celui du lac de Grand Maison (situé à un peu moins de 1700 mètres, il mesure 550 m de long et 140 m de haut). D’abord barrières visuelles imposantes, ils se laissent découvrir à la faveur d’une montée en lacets. L’artificialité de ces retenues d’eau est alors évidente, puis se fait oublier lorsque la vision depuis un balcon plonge dans les eaux pures du lac. Contrairement aux vallées voisines appartenant à l’Oisans « chauve », nous sommes ici dans une unité paysagère très boisée. Des noirs profonds avec les résineux aux verts tendres des feuillus, l’ambiance forestière rythme la traversée de ce territoire. Peu visibles en fond de vallon, la pierre apparait en larges coulées sur les flancs de montagne. Avec l’altitude, les alpages se dessinent. La naturalité de ce territoire est renforcée par une très faible densité humaine ; moins de 800 habitants à Allemond et quelques touts petits hameaux, tous en versant sud.

Qualification

Les vues ouvertes et fermées alternent dans un rythme séquencé. Les dimensions et l’encaissement de cette vallée ressemblent aux descriptions « effrayantes » de la montagne que pouvaient faire les Romantiques. La lumière manque, la présence humaine et animale se fait rare. La cascade des 7 Laux site classé révele les hauteurs impréssionnantes.La brusque apparition des barrages dans ce cadre naturel, imposants témoins du travail de l’homme, finirait presque par rassurer ! Si leur raison d’être se justifie (l’histoire de la maîtrise de l’eau, une exploitation illustrée par le musée Hydrelec d’Allemond), leur inscription dans le paysage peut être discutable. Néanmoins, ces deux ouvrages ont visiblement été l’objet d’une attention particulière ; celui d’Allemond a bénéficié d’un traitement paysager gazonné, celui de Grand Maison d’un parement de pierres. Leur artificialité est cependant apparente, marnages visibles, équipements annexes…Signes de modernité dans un paysage naturel peu peuplé, qui lui profitent aussi visiblement car l’habitat est bien entretenu, les granges sont restaurées, l’habitat traditionnel savoyard maintenu. En revanche, l’activité agricole est quasi inexistante et le pastoralisme ne se découvre pas avant le lac de Grand Maison puis les zones d’alpage.

Transformation

La vallée de l’eau Dolle, l’une des plus boisées de l’Oisans, a été profondément modifiée par la construction des deux retenues hydroélectriques du Verney et de Grand’maison, cette dernière étant la plus grande d’Europe. Ils représentent des marqueurs paysagers forts et des ouvrages d’arts plutôt réussis sur le plan architectural. Mais ils ont aussi engendré des équipements moins esthétiques, dizaines de pylônes électriques qui hérissent toutes les pentes de leurs pics élancés. Pas une image sans pylône. La vallée de l’eau Dolle, bascule entre paysages naturels et paysage de grands aménagements. Des efforts ont toutefois été faits pour intégrer les barrages dans le paysage et valoriser ce patrimoine industriel par la création d’un musée. Ce territoire a finalement trouvé un certain équilibre, entre fonds de vallée aménagés et hauteurs naturelles. Mais celui-ci est menacé par l’installation de récents équipements au col du Glandon, 2 téléskis viennent encore casser l’image de l’alpage. Destinés à relier les stations savoyardes entre elle, leur utilité à lmoyen terme est discutable : l’enneigement à 2000 mètres n’est pas assuré, leur fréquentation non plus. Ces transformations pourraient faire basculer cette unité paysagère.

Objectifs de qualité paysagère

Puisque l’exploitation hydroélectrique est acquise et même promise à se développer vu la nouvelle donne en matière énergétique, autant la valoriser. L’ouverture d’un musée sur l’histoire de l’eau est une bonne initiative pour valoriser ce patrimoine industriel, partie essentielle de l’histoire de cette vallée. Poursuivre les efforts pour la porter à la connaissance du grand public et promouvoir cette énergie renouvelable se revèle un objectif de qualité paysagère porteur de sens. Il convient de porter également une attention particulière à tout aménagement, puisque cette zone en comporte très peu. Une route unique dont le traitement doit être soigné, un habitat rare qui doit conserver ses singularités architecturales. On l’aura compris, la grande question concerne le développement des équipements de loisirs vers le col du Glandon. Il aurait souhaitable qu’il ne reste qu’une zone d’alpage et un haut lieu d’ascension cycliste.

Vallée de la Lignarre et massif de Taillefer

07 Vallee de la Lignarre et massif de Taillefer
Département  : Isère
 
Communes  : LAVALDENS, LE BOURG-D’OISANS, VILLARD-NOTRE-DAME, VILLARD-REYMOND, LIVET-ET-GAVET, ORNON, OULLES, CHANTELOUVE
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 6233
 
Carte(s) IGN : TOP 25 : 3336 ET

Impression générale

Village de montagne accroché au versant, Ornon, à prés de 1300 mètres, est dominé par l’imposant pic du Taillefer, qui lui culmine à 2857 mètres. Les plus courageux en entameront l’ascension, récompensés de leurs efforts par une vue à 360 degrés sur tous les massifs alentour, de Belledonne à l’Obiou en passant par le Vercors. Une vision panoramique exceptionnelle depuis un sommet aussi pelé que sont boisées les pentes en contrebas.Au pied du Taillefer, les vallées entaillées dans les schistes abritent une ambiance austère, profonde et sombre, presque sauvage. La présence humaine y est d’ailleurs limitée à 4 villages de montagne et de minuscules hameaux perchés sur les flancs. La Lignare et les cours d’eau sont si profonds qu’on les entend plus qu’on ne les distingue.Le col d’Ornon se différencie avec ses équipements de ski limité à quelques remonte-pentes et ses quelques auberges. Peu fréquenté, il relie pourtant Bourg d’Oisans et la Mure par la montagne.Partout, la roche s’impose sa présence avec des versants schisteux et des ardoises éblouissantes dans la lumière, et ses surprenants plissements géologiques.

Identification

Le Taillefer point culminant avec 2857 mètres, représente un motif majeur des horizons lointains de Grenoble. Massif cristallin à l’instar de celui de Belledonne, dont il est un prolongement, il imprime la géologie de schiste plissé verticalement.Depuis celui-ci jusqu’à la Lignare, la structure paysagère est étagée et couvre plus de 2000 mètres de dénivelé sur une vallée à la largeur très réduite. Orientée ouest-est, elle n’est pas sans rappeler celle de la vallée de Livet et Gavet.À part la partie culminante, relativement plate, le Taillefer est très accidenté. Au sommet trône une statue de Saint Éloi, patron des forgerons (installée par les militaires de la 2e compagnie matériel de Varces en avril 1998). Le Taillefer compte de nombreux névés et quelques glaciers. Il est également cerné de plusieurs lacs en contrebas (lac Canard, lac de la Veche, lac Noir, lac de l’Agneau…) dont le plus grand est le Lac Fourchu, qui doit son nom à sa forme en « Y ». Niché à 2050 mètres d’altitude, souvent gelé et couvert de neige en hiver. La végétation aux abords du lac est intégralement composée d’une pelouse alpine, le rare arbre étant représenté par un conifère juché sur le minuscule îlot du lac ! De rases prairies contrastent au milieu des forêts qui recouvrent l’étage montagnard. Les pentes aux dénivelés très prononcés, sont relativement inexploitables et limitent aussi l’extension de l’habitat. La route du col surpomble le torrent de la Lignare, dans un vallon étroit, en encorbellement elle permet de saisir le versant en vis à vis. Les visions fermées du bas s’ouvrent au fur et à mesure de la progression en altitude et inversement. Seulement 4 petits villages, Ornon (138 habitants ), Villard-Reymond, Villard Notre Dame, Oulles, et quelques hameaux ponctuent les forêts et les versants.

Qualification

Pays d’alpage, avec des témoins d’une culture agricole passée, mais abandonnée. Ici comme ailleurs, le pastoralisme est en déclin. Plus bas, les boisements sont difficilement exploitables, car extrêmement pentus. A l’automne, les chasseurs y sont nombreux.Cependant, l’habitat se montre entretenu. Du fait de son éloignement des grandes voies de passage, ce secteur devrait être épargné ou presque de la pression résidentielleIl apparaît plutôt comme une zone de transition, peu passante, peu fréquentée car elle ne n’est pas le chemin le plus court vers les grandes stations de ski. De grands pans du cœur de la montagne dévoilés au regard, et des pâtures d’altitude qui contrastent avec les boisements de versants. Montagne intacte, le Taillefer, les vallées de l’ouest de l’Oisans en imposent par la puissance de leur intégrité et de leur tranquillité.

Transformation

Les signes d’érosion sont très forts et très visibles dans ces paysages dominés par le motif géologique ; pentes déchiquetées, caillasses, éboulis, plissements, avec de larges zones parées d’une ardoise lumineuse. Cette vallée semble traversait le temps sans grands bouleversements autre que géologiques. Les pressions paraissent faibles, qui tire son intérêt de sa naturalité et de sa situation au cœur de l’Oisans, sans doute en raison de son éloignement des grandes agglomérations et des axes routiers. Pourtant la configuration de ce massif, semblable à celle de l’Alpe d’Huez, a suscité des projets de stations de sports d’hiver, qui n’ont pas vu le jour. Certes, quelques remontées mécaniques ont été installées au Col d’Ornon, qui se définit comme une station de moyenne montagne (1300-1900 m). Précisément, la baisse tendancielle de l’enneigement devrait freiner son développement.Le Taillefer continuera d’attirer les amateurs de nature par son accessibilité et par les vues panoramiques exceptionnelles qu’il procure sur l’Oisans, Belledonne, le Sillon alpin, la Matheysine et le Valbonnais. L’intérêt de sa protection croit proportionnellement aux équipements des zones environnantes.

Objectifs de qualité paysagère

Le Taillefer, un des sites majeurs du département de l’Isère, pourrait être classé au titre des sites d’intérêt national.L’aide au maintien des espaces ouverts passe donc par le soutien au pastoralisme. Conserver les traits d’un paysage naturel et pastoral est essentiel pour en maintenir l’intégrité. Donnant un peu l’impression de vivoter, il devrait au contraire capitaliser sur ses atouts. Pourquoi ne pas jouer la carte d’un tourisme de qualité, de proximité avec la nature, où l’on viendrait se ressourcer et échapper à l’agitation des secteurs alentour. Un soin particulier est à porter au traitement : bordure, soutènement, ouvrages de protection et de soutènement afin de créer des ouvertures et des points d’arrêt pour profiter de la qualité du site.

Vallée du Rhône entre Vienne et Tournon

Département  : Isère
 
Communes  : GERVANS, LEMPS, SAINT-JEAN-DE-MUZOLS, SAINT-ROMAIN-DE-SURIEU, SONNAY, VERNIOZ, VILLE-SOUS-ANJOU, SAINT-VALLIER, ALBON, ANNEYRON, CLONAS-SUR-VAREZE, LE PEAGE-DE-ROUSSILLON, LES ROCHES-DE-CONDRIEU, SAINT-ALBAN-DU-RHONE, SAINT-CLAIR-DU-RHONE, SAINT-MAURICE-L’EXIL, SAINT-PRIM, ANJOU, ASSIEU, LES COTES-D’AREY, SAINT-RAMBERT-D’ALBON, AGNIN, BOUGE-CHAMBALUD, CHANAS, BOGY, CHAMPAGNE, CHARNAS, FELINES, LIMONY, VIENNE, AMPUIS, CONDRIEU, SAINT-CYR-SUR-LE-RHONE, TUPIN-ET-SEMONS, ROUSSILLON, AUBERIVES-SUR-VAREZE, CHEYSSIEU, CHONAS-L’AMBALLAN, PEYRAUD, SERRIERES, SABLONS, SALAISE-SUR-SANNE, REVENTIN-VAUGRIS, MALLEVAL, SAINT-PIERRE-DE-BOEUF, CHAVANAY, SAINT-MICHEL-SUR-RHONE, VERIN, THORRENC, ANDANCETTE, SAINT-BARTHELEMY-DE-VALS, BEAUSEMBLANT, LAVEYRON, PONSAS, TOURNON, CROZES-HERMITAGE, LARNAGE, TAIN-L’HERMITAGE, EROME, OZON, ARRAS-SUR-RHONE, SECHERAS, VION, ARDOIX, ANDANCE, SAINT-DESIRAT, SAINT-ETIENNE-DE-VALOUX, SARRAS, TALENCIEUX, SERVES-SUR-RHONE
 
Famille de paysages : Paysages marqués par de grands équipements
 
Surface (Ha) : 33262
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Au confluent de l’Isère, du Rhône, de la Loire, de l’Ardèche et de la Drôme, la vallée du Rhône entre Vienne et Tournon est totalement dédiée au transport : autoroute A7, nationales 7 et 86, TGV. De ce fait, elle constitue quasiment un continuum urbain : les villages s’étendent dans la plaine ou sur les coteaux, les services s’installent le long des axes routiers, l’agriculture s’intensifie (caves, coopératives, cultures sous serres…). Il est étonnant ici de voir cohabiter de telles infrastructures de transport avec les résidences, tant les nuisances semblent nombreuses : bruit, pollution, dangers de la route… et pourtant la population y est dense !Cependant, il existe une vie derrière l’autoroute, les usines chimiques et la centrale nucléaire. À quelques pas de ces grandes infrastructures, quelques villages conservent une activité dynamique, les cultures maraîchères et viticoles subsistent, les pentes offrent des paysages forestiers appréciables.Le regard du visiteur de la vallée du Rhône entre Vienne et Tournon est sans cesse happé par des éléments d’une diversité déconcertante : un camion sur l’autoroute, des vignes sur un coteau, un clocher d’église, une péniche sur le fleuve, un champs de fraises, un supermarché, un pont en pierres, une centrale nucléaire… Richesse ou éclectisme ? Les logiques du global (autoroute, TGV, industries) sont ici confrontées à celles du local (qualité de vie, patrimoine) et semblent s’entrechoquer, se contredire, plutôt que dialoguer. L’avenir dira si tant d’éléments peuvent cohabiter en harmonie. Il serait intéressant de connaître la perception des habitants, afin de préciser les différences entre le paysage perçu lors d’un passage sur l’A7 et celui vécu par la population résidente.

Identification

À cheval sur cinq départements rhonalpins (l’Isère, le Rhône, la Loire, l’Ardèche et la Drôme), la vallée du Rhône entre Vienne et Tournon constitue une bande toute en longueur de 33 262 hectares. Elle suit le cours du fleuve, longé lui-même par le TGV, la nationale 7 (rive gauche) et la nationale 86 (rive droite) et l’autoroute A7 qui s’en éloigne à St Rambert d’Albon. Aujourd’hui, on pourrait autant parler de « vallée de l’A7 » que de « vallée du Rhône », tant l’identification des lieux est liée aux ossatures artificielles qui structurent la vallée qu’au Rhône lui-même, très modeste, presque trop discret, dans les perceptions et les représentations. Nous sommes dans un paysage axial, où seules les côtières boisées offrent de la clarté à l’organisation de l’espace. La rupture de pente est nette, tout autant que les occupations de sol sont différentes. Les côtières sont très largement boisées ou viticoles par endroits tandis que le fond de vallée est urbanisé, suraménagé, envahi par l’industrie et les services, entre l’agglomération de Vienne et de Tain l’Hermitage. À l’ouest, la rupture de pente avec les coteaux du Pilat et de l’Ardèche est plus nette qu’à l’est, où le relief est plus progressif. L’agglomération du Péage de Roussillon est en continuum urbain, cependant elle sera étudiée séparément en tant qu’unité urbaine.Ce paysage routier ne manque cependant pas de variété. Le long de l’autoroute et des nationales, le maillage urbain est dense et quasiment continu, mais finalement étroit, à l’échelle de l’unité paysagère. Dès que l’on s’écarte du réseau routier, qui structure cependant fortement le territoire, la ruralité et la naturalité apparaissent, sans transition : champs, haies de peupliers, zones humides protégées, forêts, villages préservés sur les coteaux, vignobles… Les villages se font face, clochers d’églises en berne, au bord du fleuve, et se rejoignent par des ponts : Condrieu et les Roches de Condrieu, Serrières et Sablons (et leur étonnant pont bleu), Sarras et St Vallier… À partir de St Rambert d’Albon, la vallée se resserre et l’autoroute s’écarte du cours du fleuve, devenu plus tortueux et conserver un aspect naturel : Défilé de St Vallier, Gorges du Doux.

Qualification

Ce paysage marqué par de grandes infrastructures est également marqué par les fonctionnalités…déplacement, résidentiel, commercial et industriel.L’habitat est dense, le bassin d’emplois, à la fois ouvrier et tertiaire, est riche : centrale nucléaire (St Alban - St Maurice), usines chimiques (surtout au nord, où l’influence de Lyon est plus prégnante), services le long de l’autoroute…De ce fait, les villages sont dynamiques, les commerces nombreux, les services présents. Le bâti, essentiellement fonctionnel, a peu de caractère, et le peu qu’il possède est souvent dévalorisé par le trafic routier. Il est d’ailleurs étonnant de voir ici cohabiter une utilisation résidentielle dense avec la fonction transport, qui entraîne de nombreuses nuisances.L’agriculture est à l’image des autres activités, intensive et tournée vers l’exportation : maraîchage, cultures sous serres, grandes parcelles de maïs, et, au sud, vignobles en terrasse. À noter un projet de site classé sur les coteaux de Tain l’Hermitage, où le patrimoine reprend le dessus, générant un tourisme à la fois viticole et naturel (gorges du Doux, coteaux de Croze Hermitage…). Le long de la nationale 86, de nombreux maraîchers ont installé des échoppes de vente directe de fruits, ce qui donne un caractère particulier à la rive droite du fleuve.Le fleuve est peu utilisé pour sa fonction de transport. Quelques gravières en exploitent le lit, mais la surface du Rhône reste étonnamment vide. Des images d’antant, où les ports et les berges concentrent l’activité temoignent d’un profond changement d’usage et de rapport au fleuve en une centaine d’années. Des péniches apparaissent au nord, essentiellement destiné au transport de sable, impossible par la route. Canalisé au Péage de Roussillon, le cours d’eau se fait plus naturel, et bénéficie d’une réserve naturelle à l’île de la Platière, qui regorge de milieux et d’espèces spécifiques (fleuve, lônes, prairies, forêt, bancs de gravier, mares).La côtière offre quelques points de vue remarquables à la fois sur le fleuve et les coteaux adjacents.

Transformation

La vallée du Rhône entre Vienne et Tournon vit des transformations constantes, liées à son caractère de paysage marqué par de grandes infrastructures :La pression résidentielle y est partout sensible : l’habitat s’étend tant sur les hauts de coteaux qu’en plaine (maisons individuelles et lotissements) ; l’agriculture s’intensifie et se modernise, encouragée par un réseau de transports sans cesse en développement ; les commerces et services continuent à s’implanter le long des axes routiers, notamment sur des terrains agricoles, créant un continuum urbain.

Objectifs de qualité paysagère

La vallée du Rhône entre Vienne et Tournon mérite un traitement qui, tout en maintenant sa fonction d’axe routier, donnerait au quotidien et aux habitants la place qui leur revient.De belles maisons avec une vue sur le fleuve sont « gâchées » par la route et le passage des automobiles : les traversées de villages le long du Rhône pourraient être embellies, le partage de la voirie avec les piétons et les vélos amélioré, les façades réhabilitées, les parkings résorbés… La marge d’amélioration est large…Il est important de conserver la référence au sol, la lecture de la topographie dans ces paysages très chahutés par les franchissements (remblais), les plateformes de services des grandes zones d’activités. De même, il convient de préserver les reliefs des coteaux, notamment dans la gestion des extensions urbaines, qui se font généralement à flanc de coteau avec une appropriation des vues et des impacts visuels importants en respectant la topographie, les points de vue les plus remarquables depuis les côtières, adaptant la forme du bâti à la pente…Le fleuve mériterait également plus d’attention, la vie sur l’eau ayant été totalement abandonnée au profit des berges, dédiées au transport. Il faudrait reconsidérer cet élément du paysage comme un atout touristique et patrimonial, voire comme un axe de transport moins consommateur d’énergie.L’agriculture résiste parce qu’elle s’intensifie, perdant tout caractère patrimonial et se déconnecte des besoins locaux. Le petit maraîchage, qui anime notamment les abords de la nationale 86, résistera-t-il longtemps ? Le classement des coteaux de Tain l’Hermitage donnera vraisemblablement un nouveau souffle à l’activité viticole.Ici plus qu’ailleurs, les perceptions se font souvent depuis le train ou la voiture, dévoilant trop souvent des pans entiers d’espaces résiduels ou tout semble permis : décharges sauvages… Il faudrait prendre en compte ces perceptions et ces espaces, en gardant à l’esprit la gestion de ces « arrières-plans » du paysage dans les aménagements.

Vallée reliant le bassin de Vif et le Trièves

14 Vallee reliant le bassin de Vif et le Trieves
Département  : Isère
 
Communes  : LE GUA, MIRIBEL-LANCHATRE, SAINT-GUILLAUME, VIF, SINARD, SAINT-MARTIN-DE-LA-CLUZE, AVIGNONET, SAINT-PAUL-LES-MONESTIER, MONESTIER-DE-CLERMONT, ROISSARD, TREFFORT, CHATEAU-BERNARD
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 6417
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Cette vallée représente à la fois une traversée reliant Grenoble au sud de l’Isère, voire à Sisteron, et un territoire agraire aux paysages forestiers et champêtres. La Route Nationale 75 souligne l’axe nord-sud du vallon tandis son axe transversal laisse deviner l’organisation en étages de l’agriculture et de l’élevage. L’impression générale qui s’en dégage est à l’image de cette dualité : partagée. De création récente, la portion autoroutière de l’A51 de Vif à Monestier de Clermont, infrastructure majeure qui a longuement fait débat, a totalement changé la physionomie du paysage et raccourci le temps de trajet entre les villages et l’agglomération grenobloise. Elle a aussi donné lieu à la création d’ouvrages d’arts imposants et notamment le viaduc de Monestier-de-Clermont.Quelques échappées vers les villages de hauteur permettent de rencontrer une ambiance champêtre et pastorale. La vision accélérée depuis l’autoroute nous laisse profiter du Vercors, pourtant tout proche, seulement dans ses grandes lignes : puissante masse grisâtre des contreforts qui déroule la ligne brisée de sa crête quasi-horizontale.De paysage agraire, ce vallon pourrait verser dans une qualification de grands aménagements, et s’inscrire dans une logique qui dépasse largement les frontières régionales et s’exprime à une échelle nationale voire européenne.

Identification

La vallée reliant le bassin de Vif et le Trièves est une zone de passage très fréquentée. Trois axes la traversent avec un tracé proche de la ligne droite : la voie de chemin de fer, la Route Nationale 75 et, depuis 1999 et 2007, les prolongements de l’Autoroute A51. La portion ouverte en 1999 relie la ville de Claix à Saint-Martin-de-la-Cluze, sur 17 kilomètres. L’autre inaugurée en mars 2007, parcourt 10 kilomètres, de Saint-Martin-de-la-Cluze au Col du Fau. Celle-ci porte le nom d’Autoroute du Trièves, reliant ce territoire à Grenoble en l’espace de trente minutes. Ce tronçon a nécessité la création d’ouvrages d’arts et notamment le Viaduc de Monestier qui franchit la vallée du Fanjaret, reposant sur huit piliers de 40 à 70 mètres de haut. Imposant, il est devenu un marqueur paysager à part entière. Ces images d’ouvrages d’art et d’aménagements modifient la perception des lieux : très prégnants, ils font passer le caractère agraire au second plan. Les hameaux et les lieudits qui parsèment les flancs des contreforts du Vercors sont généralement dispersés et reliés par un maillage de routes sinueuses. Les vues fermées dans les bois ou les parties encaissées alternent avec des vues plus ouvertes en épaulement. Les hameaux donnent l’image de communes vivantes, avec une activité agricole plutôt dynamique et une forte présence de l’élevage. Les prés jalonnent les douces pentes, séparées par des haies naturelles de frênes. Cependant, le couvert forestier gagne du terrain et investit les prairies. Avec les hauteurs, les pentes se font plus fortes et donne un avant-goût du Vercors, notamment la montée vers Gresse-en-Vercors. En fond de vallon, la Gresse et le Fanjaret s’écoulent paisiblement, cachés du regard par une abondante ripisylve.

Qualification

Les réseaux, notamment routiers, offrent une vision dynamique du paysage. Cependant, ils soulignent de manière accrue la caractérisation de ce territoire comme couloir axial ; vite traversé… vite oublié ?Si le caractère agraire de ce territoire ne semble pas directement menacé, la facilitation du transport par ce nouvel aménagement routier d’envergure (l’autoroute) engendre inévitablement de nouvelles tensions ; entre une qualification de paysage agraire et une qualification de zone de grands aménagements à fonction de traversée, quel sens donner, quel équilibre chercher ? De plus, l’accélération des trajets change aussi la donne en matière d’occupation de l’espace. La pression foncière se fait déjà sentir ; la commune de Vif est passée de 6500 à plus de 8000 habitants entre 1999 et 2007, une croissance qui devrait également gagner les communes plus au sud. Dès lors, quelle place accorder à la valeur résidentielle et économique ?

Transformation

Au-delà des polémiques et des tergiversations qui ont précédé sa mise en œuvre, l’A51 a généré et va générer des transformations et des tensions. Les premières sont visibles, les secondes sont palpables. Ronds-points à l’entrée de Monestier-en-Clermont, déviations pour contourner les communes, banalisation des périphéries de communes avec des zones commerciales, … pour les premières. Tensions entre la pression foncière, la déprise agricole, la revitalisation de hameaux, … pour les secondes. La vallée reliant le bassin de Vif et le Trièves se présente finalement comme un cas d’école de transformation paysagère. D’une qualification agraire fondée, elle bascule vers un territoire de grands aménagements. Cependant, si elle suscite des interrogations, elle représente aussi un intéressant sujet d’observation ; le suivi de tout ce que va générer la facilitation des déplacements à 20 kilomètres de Grenoble. Si l’A51 a déjà modifié le paysage, les conséquences de sa présence sont encore incalculables.

Objectifs de qualité paysagère

L’enjeu dépasse ses frontières mêmes ; ce vallon est une unité de transition entre une zone à caractère résidentiel (Vif) et le Trièves, un pays à forte identité encore préservée. Quel souhait formuleront les autorités publiques pour ce territoire ? Un vallon de Vif qui ressemblerait, à terme, à la cluse de Voreppe ? Une perte du caractère agraire au profit d’une modernité aux traits de banalité ?Son identité est aujourd’hui un point d’interrogation, qui concerne de véritables projets de territoire, des questions à débattre au sein d’intercommunalités. En attendant, il faudra sans doute faire face à la demande et à la pression foncière, et encadrer chaque avancée de l’urbanisation. Rester un paysage rural traversé par une autoroute ou être un territoire péri-urbain desservi par l’autoroute, deux approches qui se confrontent et soulèvent des interrogations. Dès lors, la question de la planification s’avère essentielle. Et pour la nourrir, il serait intéressant de disposer d’outils comme un observatoire photographique et/ou une charte paysagère.

Vallées du Valjouffrey

36 Vallees du Valjouffrey
Département  : Isère
 
Communes  : LE BOURG-D’OISANS, VALJOUFFREY, SAINT-CHRISTOPHE-EN-OISANS, VENOSC, ENTRAIGUES, LA SALETTE-FALLAVAUX, LE PERIER
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 12840
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

La vallée du Valjouffrey se divise en deux bras ; l’un suit la rivière La Bonne et traverse une succession de minuscules hameaux jusqu’à celui du Désert ; l’autre se faufile à travers les gorges de Béranger pour gagner le village de Valsenestre. Dans les deux cas, la route se finit, un gîte d’étape et un parking marquent le début d’un autre parcours, à pied cette fois. Dans ce territoire qui forme une porte d’entrée vers l’Oisans, nous voici dans un paysage qui nous contraint à lever la tête !Les deux vallons sont cernés de massifs aux pentes acérées ! Le point culminant, l’Olan, culmine à 3564 mètres. Ces montagnes à l’aspect âpre par la roche qui affleure à maints endroits, sont également largement couvertes par la végétation et la forêt. Une érosion active et puissante se fait sentir, les éboulis menacent et rendent le site un peu inhospitalier, plutôt réservé aux montagnards chevronnés. Le promeneur du dimanche se consolera aisément en visitant Valsenestre, où l’ancienne école devenue gîte, témoigne d’un avenir retrouvé avec le tourisme. L’agriculture reste présente presque résistante. Le Parc National des Ecrins travaille à l’accueil des touristes par l’aménagement de panneaux d’orientation, balisage de chemins et places de parking, quelques maisons se transforment en chambre d’hôtes et gîtes.

Identification

La commune de Valjouffrey compte cinq hameaux : La Chapelle, La Chalp, Les Faures, Le Désert, et Valsenestre, moins de 160 habitants au total, à peine 30 habitants de plus qu’en 1968. C’est dire que la densité humaine est peu élevée et inversement proportionnelle à la dimension des espaces !La longue vallée de la Bonne rappelle par bien des aspects celle du Vénéon ; même orientation, même étroitesse et vues fermées, avec un gradient d’occupation similaire, depuis les bocages habités des entrées jusqu’aux boisements et enfin à l’univers minéral de la haute montagne dominée par le mythique sommet de l’Olan (3564 m). L’autre vallée de ce territoire, les gorges de Béranger, butte également sur les crêtes du massif des Ecrins et notamment la Muzelle (3465 m). Une montagne minérale à l’aspect âpre, qui peut se révéler dangereuse (changement climatique soudain, éboulis). Ces facteurs naturels influent sur l’occupation des espaces, les pentes n’étant pas ou peu exploitables pour les alpages –quelques parcs à mouton tout de même -, les hameaux se retranchant sur le plat de fond de vallon, à l’écart toutefois du régime torrentiel des cours d’eau. Cultures et prairies s’y déploient alors, sur de petites parcelles, notamment dans la vallée de la Bonne où les hameaux sont surtout peuplés de fermes et d’exploitations agricoles. Par contraste, le village de Valsenestre de l’autre versant apparaît comme le village de montagne typique, propret, tourné vers l’accueil de touristes venus chercher le calme dans ce cadre rude mais saisissant

Qualification

A cheval entre le Parc national des Ecrins et la Matheysine, ce territoire compte un grand nombre de sites remarquables. Sa valeur est imprimée par la montagne, qui est finalement plus visitée qu’habitée. La fréquentation touristique ne pourrait cependant être qualifiée de massive, les randonnées étant réservées à des promeneurs aguerris. L’hostilité des éléments naturels peut en effet surgir à tout instant, qui ne saurait rabaisser cette beauté minérale et froide. Dans les hameaux, le calme règne, ponctué par le bruit de l’eau qui affleure à maints endroits. La présence de nombreux potagers et petites exploitations témoignent de la nécessité de vivre en autarcie. La vie s’y déroule paisiblement, entre occupations agricoles dans la vallée de la Bonne et accueil des touristes à Valsenestre. Les aménagements qui méritent un satisfecit, notamment le parking placé sous le couvert forestier et ainsi masqué au regard. Du coup, depuis les hauteurs, ce sont les toits qui emplissent la vision du village, avec une mixité de matières (tôles, ardoises, tuiles) à l’éclat différent.

Transformation

Les bouleversements majeurs sont issus de l’érosion naturelle, aux forces gigantesques mais dans une échelle du temps très étirée. Des aménagements sécuritaires ont été édifiés pour les contenir sur les zones habitées, mais ils confinent de toute façon l’occupation humaine sur ce territoire. La transformation concerne donc des surfaces peu extensibles, sur lesquelles, précisément, les usages sont en train de changer. La population permanente ne progresse pas, les hameaux étant trop reculés et les conditions de vie trop rudes pour convenir à de nouvelles générations. Idem si les exploitations agricoles ne sont pas reprises. Le tourisme s’avérant une source plus profitable et moins difficile que l’agriculture de montagne, la mutation du territoire se façonne en fonction de ces gains d’intérêt. Avec quelques réussites comme la transformation par exemple de l’ancienne école en gîte rural à Valsenestre. Reste que la déprise agricole entraîne un appauvrissement de la diversité paysagère et des aménagements de modernité qui peuvent être mal dimensionnés en raison d’un usage exclusivement saisonnier. A moins que ce territoire ne se désertifie totalement.

Objectifs de qualité paysagère

Parce que les espaces d’occupation sont restreints par la topographie des lieux, les moindres constructions et aménagements sont très visibles. Notamment sur les routes et les ponts, qui devraient faire l’objet d’une attention soutenue, avec l’utilisation de matériaux locaux et naturels comme les pierres concassées de schistes pour les bordures. La question du bâti se pose aussi, que faire des chalets d’alpage en ruine, que vont devenir les granges abandonnées, comment vont évoluer les refuges de montagne, en proie à des nécessités d’ordre réglementaires. Le respect de principes architecturaux et des aménagements réussis comme le parking de Valsenestre constituent des efforts à poursuivre avec, plus globalement, une politique de dynamisation plus globale ; valoriser les productions locales, promouvoir le terroir, encourager les contacts avec les populations agricoles et touristiques avec par exemple des actions de vente directe.

Vallées et balcon de Belledonne

127 Vallees et balcon de Belledonne
Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-REMY-DE-MAURIENNE, LES ADRETS, GONCELIN, THEYS, ARVILLARD, ALLEVARD, LA CHAPELLE-DU-BARD, PINSOT, LE MOUTARET, DETRIER, PONTCHARRA, SAINT-MAXIMIN, LE CHEYLAS, MORETEL-DE-MAILLES, SAINT-PIERRE-D’ALLEVARD, LE CHAMP-PRES-FROGES, FROGES, HURTIERES, LA FERRIERE, SAINT-MURY-MONTEYMOND, VILLARD-BONNOT, ALLEMOND, VAUJANY, SAINT-COLOMBAN-DES-VILLARDS, LIVET-ET-GAVET, SECHILIENNE, VAULNAVEYS-LE-BAS, VAULNAVEYS-LE-HAUT, VIZILLE, CHAMROUSSE, LA COMBE-DE-LANCEY, LAVAL, REVEL, SAINTE-AGNES, GIERES, BRIE-ET-ANGONNES, HERBEYS, MURIANETTE, SAINT-MARTIN-D’HERES, SAINT-MARTIN-D’URIAGE, VENON, MONTCHABOUD, SAINT-JEAN-LE-VIEUX, DOMENE, SAINT-ETIENNE-DE-CUINES
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 48132
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Massif des Alpes françaises, Belledonne s’étire le long de la vallée du haut Grésivaudan et constitue le décor naturel de deux grandes villes des Alpes, Grenoble et Chambéry. Ses sommets enneigés l’hiver et ses prés verdoyants l’été offrent des images naturelles et constituent « le terrain de jeu » favori des populations plus urbaines. Ski et raquettes en hiver, randonnées en été, avec, toujours, ces vues sur le massif de la Chartreuse, en vis-à-vis. Ce massif présente une structure étagée avec des balcons, des boisements sur les pentes, une mosaïque de prés et de bosquets, puis à nouveau un étage boisé sous les cimes rocailleuses. La montagne est changeante, surtout en intersaison où se jouent les contrastes de couleurs et d’ambiance, encore hivernales prés des cimes et déjà printanières dans les prés. Si la densité de villages est importante, elle connaît depuis quelques années un phénomène d’embellie. Les citadins rachètent des bâtis anciens ou font construire, pour jouir d’un cadre de vie privilégié. Ils viennent chercher la vue à quelques encablures de la ville. Cette montagne, devenue un immense parc de loisirs naturel, se transforme aussi en zone résidentielle.

Identification

La chaîne de Belledonne présente une identité très marquée de massif montagnard, disposé en diagonale selon un axe Nord-ouest, Sud-est, sur plus de 30 kilomètres. Elle s’étire de Grenoble à Pontcharra le long de la vallée du haut Grésivaudan qui suit le cours de l’Isère, et fait face aux massifs de la Chartreuse et des Bauges.Véritable barrière naturelle, Belledonne n’est franchie par aucun col routier. Les cols sur la crête principale sont proches en altitude des sommets ; le Pas de la Coche est le seul passage en dessous de 2000 m d’altitude. Le point culminant est Le Grand Pic de Belledonne, à 2977 m. Au coeur du massif se nichent de nombreux lacs, qui ont d’ailleurs donné son nom au site des Sept Laux - bien qu’il y en ait beaucoup plus. Sur un plan latéral, le travail du glacier du Grésivaudan a formé une topographie de balcon, striée de vallées étroites creusées par les torrents qui descendent des sommets de Belledonne. Les étages de ce massif sont très lisibles. Les contreforts depuis la vallée du Grésivaudan sont recouverts de feuillus, surtout des châtaigniers. Les balcons habités occupent la place médiane de l’étagement du relief et de la végétation caractéristique des paysages des Alpes du Nord. Ils sont séparés de la haute montagne par la forêt dense de résineux, épicéas principalement.L’homme a bien pris possession de l’espace, taillant de multiples routes d’accès dans le massif, pour gagner les balcons et s’y installer. Vergers, cultures, prés de fauche occupent une place importante et les multiples villages et hameaux parsèment l’espace. Potagers, tas de bois, fours à pain, lavoirs, témoignent des besoins d’autosuffisance des habitants d’autrefois. Aujourd’hui, il est plus facile de rallier la vallée, de nombreux Grenoblois ont donc construit sur les hauteurs, pour profiter du panorama. Mais tandis que les bâtis anciens épousent la pente, les maisons récentes s’installent sur le plat ou terrassent, cassant la marque de ce territoire.

Qualification

Dans ce territoire très exploité, les usages finissent par se multiplier. Ils peuvent entraîner le brouillage de son image mais également représenter l’espoir d’une réminiscence de la vie montagnarde. Belledonne offre des paysages à la reconnaissance incontestée, dont quatre sites classés : cascade de l’oursière (depuis 1911), cirque des cascades du Boulon (1957), lac Achard et balcon de Chamrousse (depuis 2000), témoignent de la reconnaissance de la valeur de ce paysage. Le lac Robert (depuis 1911), dont l’image a subi les chamboulements liés à l’édification de la station de sports d’hiver de Chamrousse, est plutot le reflet des tensions entre un usage « naturel » et l’extension de la station de ski . Par ses atouts, Belledonne est le terrain de jeu préféré des Grenoblois ; skieurs, randonneurs, montagnards mais aussi pêcheurs, amateurs de champignons et autres amoureux de la nature s’y pressent toute l’année. Massif de montagne plus accessible que la Chartreuse, il est aussi plus proche que le Vercors. Belledonne propose 2 stations de ski (Chamrousse, Les Sept Laux), points de repère très visibles depuis le bas. Les possibilités de randonnée de moyenne montagne sont multiples, avec des paysages typiques des Alpes, balcons verts et lacs purs, et des ambiances moins rudes que celles des massifs calcaires environnants. L’attrait de Belledonne en fait un site résidentiel privilégié pour ceux qui sacrifient les kilomètres au profit d’une vue magnifique. Ce qui donne à la zone sud de ce massif un air de « banlieue résidentielle montagnarde ». Uriage, station thermale très fréquentée, a vu sa population doubler en l’espace de 20 ans (2500 habitants en 1982, 5000 en 2002). Plus éloignés de Grenoble, les balcons sont moins habités, mais, au Nord, on retrouve une influence urbaine, celle de Chambéry. Reste que Belledonne est une terre d’agriculture fertile, une terre d’alpage privilégiée et un massif forestier exploité. La présence de l’eau est une richesse capitale, qui a aussi favorisé l’implantation d’activités industrielles (papeterie, métallurgie…).

Transformation

La pression résidentielle doit rester tolérable, pour maintenir les activités traditionnelles, la place de l’agriculture et l’attractivité d’espace naturel. Les 2 stations de ski ont dynamisé le massif de Belledonne, contribuant à renforcer l’image de capitale sportive de Grenoble ; tel Chamrousse, grand stade des disciplines alpines lors des Jeux Olympiques de 1968. Mais leur expansion a engendré des transformations quasi-irréversibles et les aménagements collatéraux ne sont pas du meilleur effet ; émetteurs et antennes qui hérissent le sommet de la station. Quant aux constructions créées de toutes pièces, elles composent un paysage naturel de loisirs quand le bâti collectif limite son emprise foncière et que sa conception architecturale suit les lignes de crêtes. Mais la tendance actuelle de multiplication de constructions individuelles, notamment des petits chalets de montagne, déséquilibre l’ensemble et suppose une emprise foncière démesurée.Ce foisonnement de maisons individuelles se retrouve sur l’ensemble de l’unité, avec son lot d’aménagements : on terrasse pour construire à plat, on choisit un grand terrain, que l’on clôture plus souvent de thuyas que d’essences locales. Les implantations nouvelles n’ont pas les mêmes considérations que les anciennes, obnubilées par l’orientation par rapport au soleil et la belle vue. Les efforts récents sur certaines consignes architecturales (la position de bâti par rapport à la pente) semblent heureusement être suivis. La maîtrise des constructions nouvelles est capitale, avec une réflexion sur le seuil d’équilibre acceptable (quantité, dispersion,…).

Objectifs de qualité paysagère

La fonction résidentielle pourrait servir de levier d’un développement durable et d’occasion de réflexions sur la vitalisation des bourgs. Développer les services sur place et le commerce pour donner vie aux villages et limiter les déplacements - avec un projet de transports en commun jusqu’à Grenoble - n’est pas un mince enjeu. Il s’agit également de poursuivre l’effort de respect de consignes architecturales dans le bâti, avec des incitations aussi en termes de clôtures - préférer les essences locales pour les haies comme le frêne ou la vigne plutôt que le grillage - pour éviter de transformer les prés en lotissements géants. La difficulté quant à la maîtrise du développement de l’habitat individuel pousse à élaborer des documents d’urbanisme où la part du paysage est considérée avec sérieux et précision, afin que chacun bénéficie des atouts du site tout en préservant ses qualités paysagères.L’autre enjeu essentiel consiste à préserver la diversité du territoire, et donc de maintenir toutes les activités agro-pastorales et de sylviculture. Il semble que les fédérations d’éleveurs et de producteurs en aient conscience, travaillant sur des regroupements et des mesures pour contrer la baisse des actifs en zone de montagne. Comme à Saint-Pierre d’Allevard, où la commune s’est associée au Conseil Général de l’Isère pour proposer des aides directes, visant un double objectif de maintien de la qualité des paysages et de rémunération d’un travail d’intérêt collectif.

Voironnais et seuil de Rives

034 Voironnais et seuil de Rives
Département  : Isère
 
Communes  : CHIRENS, RIVES, SAINT-BLAISE-DU-BUIS, SAINT-CASSIEN, VOUREY, SAINT-JEAN-DE-MOIRANS, LA BUISSE, COUBLEVIE, SAINT-ETIENNE-DE-CROSSEY, SAINT-JULIEN-DE-RAZ, OYEU, IZEAUX, BEAUCROISSANT, APPRIEU, CHARNECLES, MOIRANS, LA MURETTE, REAUMONT, RENAGE, TULLINS, VOREPPE, VOIRON
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 8135
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Le seuil de Rives frappe par la densité d’occupation sur une surface restreinte. Traversé par l’autoroute Lyon-Grenoble et les nationales N75 et N85, il comprend plusieurs villes des environs de Grenoble, qui finissent par se rejoindre sous l’effet de l’étalement de l’habitat ; Voiron, Moirans, Voreppe, Tullins, Rives fabriquent les limites de ce territoire très encombré et très sollicité.Les respirations sont fournies par les arrière-plans majestueux des massifs alpins, et, en plan resserré, par les nombreux vergers. L’impression de vie rurale est contrebalancée par une image de modernité, une construction nouvelle, ou encore l’agitation automobile. L ’autoroute qui longe le chemin vicinal, le verger à deux pas du lotissement neuf, les contrastes se succèdent et se superposent. Géographiquement placé en confluence de la vallée du Grésivaudan, de la Cluse de Voreppe, et du Voironnais, le seuil de Rives est aussi à la croisée des chemins en termes de problématiques d’occupation du territoire.

Identification

Dans ce paysage de collines, les lignes de villages ont épousé les pentes. Les coteaux de Coublevie, Saint-Jean-de-Moirans et Voiron, bien exposés, offrent des vues ouvertes sur les Alpes. Néanmoins, l’étalement des villes a fini par créer un continuum construit qui gomme les reliefs. Sur les flancs des pentes et sur les coteaux, les boisements et les îlots de vergers font aujourd’hui figure de reliquats, ils sont pourtant essentiels à la singularité de ce territoire. Traversé par l’autoroute et deux routes nationales importantes (N75 et N85), en plus du dense réseau de voies pour relier les nombreux villages, il est occupé par une urbanisation diffuse à vocation résidentielle. S’y logent aussi des zones commerciales et des parcs d’activité, le coût du foncier et la proximité des axes routiers étant sources d’attractivité pour les entreprises.Les motifs de ruralité sont dispersés et quelque peu noyés dans l’hétérogénéité des autres motifs. Les impressions se succèdent sans se ressembler, créant une certaine confusion.

Qualification

La pointe septentrionale du « Y » grenoblois n’a pas échappé à la pression foncière ni à la densification des réseaux routiers, coincée entre les barres du Vercors et de Chartreuse, non extensibles. Il s’ensuit un encombrement de l’espace saisissant.Ce type de paysage paraît attractif pour les populations urbaines qui concilient le désir de campagne et les commodités de la ville, tout en bénéficiant d’un accès rapide à celle-ci. Mais comment n’être pas considéré juste comme un axe de passage ou comme un territoire dortoir ? La présence de nombreux vergers représente une singularité et permet de lutter contre le mitage et la déprise agricole. Ceux-ci offrent une résistance intéressante et une réponse en termes de préservation de caractères ruraux. En valorisant leurs productions, les exploitants travaillent à cette défense du terroir et contrebalancent les usages temporaires des populations nouvellement installées.

Transformation

Est-ce un territoire en mutation ou un nouveau modèle ? Ses transformations sont incessantes, formant une dynamique intrinsèque. Pour autant, la saturation mettra un frein à ce fort développement, tandis qu’émergeront peut-être de nouveaux modèles, qui devront prendre en compte les coûts énergétiques et les questions liées au développement durable. Lointaine banlieue de Grenoble, cette zone géographique a fortement subi le phénomène d’urbanisation selon le schéma voulu par les populations : un habitat individuel avec parcelle de jardin dans un environnement de campagne, à proximité des axes routiers et bénéficiant de proches centres commerciaux. Du même coup, l’image de campagne recherchée ici se banalise, se minimise tandis que les pressions n’ont pas fléchi. Aujourd’hui, se pose avec force la question du modèle de paysage émergent à promouvoir.

Objectifs de qualité paysagère

Territoire émergent bordé de territoires agraires et ruraux-patrimoniaux, sa qualité intrinsèque ne doit pas être dévoyée vers un modèle bafouant la qualité paysagère comme sur la cluse de Voreppe toute proche par exemple.L’installation de nouvelles zones commerciales et de parcs d’activité dans les espaces libres et plans, dévolus historiquement à l’agriculture, doit conduire à évaluer avec sincérité la volonté d’un maintien agricole dans ce paysage. Si cette volonté était affirmée, alors ce sont des outils de conservation du terroir agricole qui sont à déployer, afin d’opposer une force suffisante à la tendance molle de transformation « parcelle » après « parcelle.Le mitage est le phénomène à régler, sachant que tout retour en arrière sera long et difficile. La prise de conscience des communes est essentielle, pour évaluer l’acceptabilité de l’étalement urbain. Elles peuvent également favoriser l’installation de lieux publics (squares, mails.).Les communes doivent être ici aborder la question des « limites » des villes et de leur lisibilité. Il conviendrait de « dessiner » les limites de l’extension des zones urbaines en 3D, de les inscrire dans un relief, en sortant de l’analyse urbaine à plat sur plan cadastral. Les initiatives des producteurs agricoles de s’unir permettent de tenir le foncier et d’offrir une résistance à des dynamiques de pression résidentielle, commerciale, économiques. Il est essentiel que les vergers se maintiennent et soient valorisés. La grande carrière de la Buisse, qui représente une trouée sur les flancs de la Chartreuse et donc un point de vue majeur de l’entrée sur Grenoble, doit être réhabilitée et son avenir considéré.

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