Agglomération de Romans-sur-Isère/Bourg-de-Péage

49 Agglomeration de Romans sur Isere Bourg de Peage
Département  : Drôme
 
Communes  : BOURG-DE-PEAGE, CHATUZANGE-LE-GOUBET, MOURS-SAINT-EUSEBE, ROMANS-SUR-ISERE, PEYRINS, CHATEAUNEUF-SUR-ISERE, SAINT-PAUL-LES-ROMANS
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 3498
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

L’entité de Romans-sur-Isère / Bourg-de-Péage se compose de deux villes jumelles, reliées par un pont sur l’Isère. Les deux villes se regardent et se reflètent dans l’eau, et déjà on aperçoit leurs différences. La ville principale, Romans, se situe en surplomb de la rivière, et son abbatiale domine le panorama, tandis que Bourg-de-Péage se trouve plus en retrait et filtre son rapport à l’eau par des jardins privés et des berges enfrichées.La proximité de l’autoroute et l’accès rapide à Valence en font une entité attractive qui attire les nouveaux habitants.L’organisation de la ville est centrifuge : autour du cœur dense des deux villes romanes se situent les faubourgs, composés d’un tissu dense et hétéroclite, mêlant maisons de ville, petits pavillons, et habitat collectif.Puis, au-delà survient un développement de lotissements extrêmement compact, circonscrit par une rocade qui fait le tour de l’entité et dont le prochain prolongement nord-ouest fait penser que ce mode d’urbanisation va se propager. Au-delà de la rocade se situent les zones industrielles et les zones d’activité de la ville.L’urbanisation de lotissements très compacts, circonscrite par la rocade, crée une entité particulière, où le rapport de la ville à l’espace ouvert s’avère très franc, voire même frontal.

Identification

L’entité se situe dans la moyenne vallée du Rhône, au pied de la Drôme des collines et à proximité des contreforts du Vercors. Située sur un relief relativement plat, l’entité est traversée d’est en ouest par l’Isère. De par un léger contrefort, Romans se situe en surplomb sur l’Isère, contrairement à sa voisine Bourg-de-Péage. Le ru de la Savasse et le canal de Bourne sont les deux autres éléments secondaires du réseau hydraulique.Le cœur de l’entité est constitué par les deux villes de Romans et Bourg-de-Péage. Au nord, le village de Mours-saint-Eusèbe au pied de la Drôme des collines, marque la limite de l’entité, tandis qu’au sud c’est l’autoroute qui fait office de limite.La proximité immédiate de Valence, reliée par la N532 puis l’A49, est un atout indéniable pour l’agglomération, ainsi que la présence toute proche de la gare de Valence TGV. Une liaison ferrée relie la gare de TGV à Romans-sur-Isère puis continue vers Grenoble et Genève. Le réseau de communication est donc bien assuré et favorise échanges et dynamisme.Autour de l’entité urbaine s’étend le paysage marqué par les grandes infrastructures de la plaine de Valence et de la basse vallée de la Drôme.Les centres historiques moyenâgeux de Romans-sur-Isère et Bourg-de-Péage se font face au bord de l’Isère. Romans est la ville la plus importante, Bourg-de-Péage n’en était qu’une annexe financière jusqu’à la séparation des deux communes au 17éme siècle. Le dynamisme plus important de Romans s’explique par des raisons historiques et aujourd’hui par son réseau routier et la présence de la voie ferrée et de la gare de chemin de fer, qui se trouve légèrement au nord du centre-ville.De façon centripète tout autour de ce noyau dur de l’entité se situent des opérations de lotissements, qui remplissent l’espace circonscrit à l’intérieur de la rocade de façon compacte. Le zoning est ici évident, et l’urbanisationavance par « plaques » (des zones entières sont construites par à coup, on suppose par libération d’emprises du zoning du PLU).La zone industrielle et d’activité la plus importante se situe au nord-est de l’entité et abrite notamment les locaux d’Areva.Située sur terrain plat dans la moyenne vallée du Rhône, l’entité dans son ensemble n’entretient qu’un rapport lointain avec les reliefs environnants de la Drôme et du Vercors. Les parcelles agricoles sont quasi-absentes à l’intérieur du périmètre de la rocade, où l’urbanisation est constante. On retrouve plus d’espaces ouverts et d’agriculture sur les pourtours de l’entité.Des bandes de boisements suivent le cours du canal de Bourne ainsi que la rive sud de l’Isère à l’est de l’entité.

Qualification

Le centre-ville de Romans-sur-Isère dispose d’une identité forte. Tout d’abord architecturalement, avec des monuments remarquables tels que l’abbatiale Saint-Barnard et la tour Jacquemart. La ville semble être consciente de ce patrimoine, et un traitement soigné des espaces publics du centre historique invite à la promenade.La place du centre ville et son mail de platane, ainsi que la départementale au nord du centre historique, elle aussi plantée d’une double rangée de platanes, offre une belle qualité d’espaces.Bourg-de-Péage, plus discret, possède un maillage historique intéressant en bord d’Isère, composé de venelles perpendiculaires à l’eau qui offrent des vues et des accès transversaux de son centre aux rives.Romans-sur-Isère a également su se créer une identité forte. L’industrie traditionnelle de la chaussure, bien qu’actuellement en déclin, est toujours mise en avant dans la ville, notamment avec le musée de la chaussure.Les spécialités culinaires telles que le nougat et la pogne sont revendiquées avec fierté, tandis qu’un carnaval assure un afflux annuel de visiteurs dans la ville.Les zones d’activité et industrielle de la ville sont marquées d’époques de construction différentes. Au-delà de la vitrine des industries traditionnelles, elles représentent la réelle force économique de l’agglomération.Les deux villes parallèles ont lié des rapports différents à l’Isère. Romans, en surplomb sur sa côtière, dispose de quais qui permettent un rapport direct à l’eau, tandis qu’à Bourg-de-Péage, les berges sont généralement privatisées, voire enfrichées. Le rapport à l’Isère de Bourg-de-Péage se découvre depuis le pont Romans.Les modes de franchissement de l’Isère sont également intéressants dans leur diversité. Il y a tout d’abord le pont historique, symbole iconographique de l’entité, doublé d’un second pont routier un peu plus à l’est, qui sont des moyens de franchissements « doux » offrant la possibilité des vues.Le rapport à l’Isère peut également être plus productifs, avec notamment le barrage de la centrale électrique, qui laisse tout de même la possibilité d’un cheminement piéton et vélo. Deux autres ponts assurent un franchissementrapide de l’Isère : le viaduc de la voie ferrée et celui de la D 532.Le réseau hydraulique secondaire est quant à lui peu mis en valeur, voire ignoré. Le ru de la Savasse dépassé par l’urbanisation se voit à peine, tandis que le canal de la Bourne est traité comme un égout.Le développement pavillonnaire s’effectue par plaques compactes, et emmure peu à peu les parcelles agricoles, qui se font repousser au-delà de la rocade, et au-delà des limites de l’entité.

Transformation

Durant les années 90, on observe un étalement pavillonnaire déjà très développé au sein de l’entité. Entre les années 90 et 2000, deux éléments majeurs vont orienter l’urbanisation : la construction de l’autoroute et du péage au sud-est de l’entité, ainsi que la construction de la rocade de contournement de toute la partie est de Romans-sur-Isère, reliée à ladite autoroute. Les nouveaux développements vont alors se concentrer au sein de ce périmètre, aboutissant à un remplissage homogène de l’espace. Les poches d’espaces ouverts encore présentes vont y être comblées. On assiste également au développement de la zone artisanale de Mours-Saint-Eusèbe, ainsi que de la zone industrielle au sud de Bourg-de-Péage. Puis, entre 2000 et 2009, l’urbanisation s ‘étend plus particulièrement dans la partie ouest de l’entité, à proximité des abords jusque-là non urbanisés de l’Isère, dépassant la limite naturelle que représentait alors le ru de la Savasse. Au sud, la limite naturelle que représentait le canal de la Bourne est également repoussée, les nouvelles constructions se rapprochent de l’autoroute.Le futur prolongement de la rocade à l’ouest de Romans fait craindre la même avancée homogène de l’urbanisation de type lotissements, menant à une privatisation extrême de l’espace, sans aucun rapport à l’ espace agricole environnant.

Objectifs de qualité paysagère

- Un développement de l’urbanisation qui circonscrit la villeLa route de contournement de la ville de Romans a constitué une limite à l’urbanisation, une façon de « remplir » la ville consommatrice d’espace, quantitative et peu qualitative. Le ru de la Savasse, qui constituait une limite d’urbanisation à l’est est maintenant dépassée. On peut craindre que le prolongement de la route de contournement ne mène à ce même remplissage de l’entité.- Une ville circonscrite : la relation à l’espace extérieur est marquée par des routes ou des murs- Une perte de qualité urbaine et architecturaleQuartier de la pièce ronde, à l’est de l’entité.Monotonie des espaces et pauvreté des transitions avec l’espace extérieur.- Les bord de l’Isère, menace de la privatisation des bergesLotissements en bord de l’Isère : la perspective sur le fleuve se réduit. Vers une privatisation totale des berges?/ Quartier Coquillard, ouest de l’entité- Autoroute et proximité de la gare Valence TGV, une entité « en mouvement »Reliée à Valence par l’autoroute et à proximité de la gare de Valence TGV, l’entité dispose d’infrastructures stratégiques pour son développement. C’est certainement l’une des raisons de la forte pression immobilière ressentie au sein de l’entité. Il faudrait cependant veiller à ce que cette extrême mobilité ne joue pas en la défaveur de la ville, et ne la transforme en cité-dortoir. Son identité et son centre historique forte sont des atouts indéniables, qui lui permettront certainement de savoir profiter de ces infrastructures sans se laisser submerger.

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