6.05 Limagnes du Brivadois

Ce texte est le résultat d’un agencement des choses dites par des paysagistes et leurs invités, tous embarqués dans une camionnette-voyageuse à travers l’Auvergne. Pour cet ensemble de paysages, il a été écrit à partir de tout ce qu’ils ont été capables de voir ensemble, durant les itinéraires n°5 et n°7 des ateliers mobiles des paysages qui se sont tenus le 21 et 23/06/2011.

1. SITUATION

Les Limagnes du Brivadois (départements de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme) correspondent aux premières plaines de la vallée de l’Allier, au sens géographique du terme. En Auvergne, elles prennent le nom de Limagnes comme l’ensemble du système de « Limagnes » qui se déploie sur plus de cent kilomètres du nord au sud de la région le long de la basse vallée de la rivière Allier. Celles du Brivadois correspondent aux vastes étendues de terres planes exploitées en grandes cultures céréalières et parfois en terres d’élevage organisées sur deux ou trois terrasses alluviales autour de la ville de Brioude jusqu’à Issoire. Ces plaines se définissent au sein d’un système, en opposition à ce qui les borde : à l’est, les Pays coupés du Livradois et le Bas-Livradois et à l’ouest, les contreforts de la Margeride et les Pays coupés des Volcans.

Cet ensemble appartient à la famille de paysages : 6. Les Limagnes et terres de grandes cultures

Les unités de paysages qui composent cet ensemble : 6.05 A Limagne de Brioude / 6.05 B Val de Senouire / 6.05 C Bassin de Paulhaguet / 6.05 D Bassin minier de Brassac et Sainte-Florine / 6.05 E Plaine du Lembron / 6.05 F Plaine du Broc et d’Issoire / 6.05 G Plaine des Pradeaux.

2. GRANDES COMPOSANTES DES PAYSAGES

2.1 Un système de terrasses de grandes cultures.

Le système de terrasses de la Limagne de Brioude (dessin A. Freytet paysagiste)
Les Limagnes du Brivadois sont des plaines à vocation de grandes cultures, dont le relief est loin d’être insignifiant. Elles s’étagent ainsi sur deux ou trois paliers, que l’Allier a progressivement creusés. La déviation de la RN102, au-dessus de Cohade, révèle ces gradins successifs, tout comme le font les implantations anciennes de l’habitat au bord de ces terrasses en surplomb de la Limagne : c’est le cas de la ville de Brioude ou du bourg de Lamothe qui se font face, implantés de chaque côté de la plaine.

2.2 Les buttes témoins.

Buttes témoins des Limagnes depuis Beaumont
Les Limagnes sont parsemées de buttes volcaniques, pitons émoussés, ou tables plates. Des dizaines de petites collines sont surmontées de villages perchés, d’un château, d’une ruine ou d’une antenne. Sur les flancs de chaque butte, selon l’exposition et l’altitude, on retrouve des prairies et des forêts au nord et des pelouses sèches au profil méditerranéen au sud, entremêlées d’anciennes vignes et de quelques vergers de fruitiers. La plupart de ces buttes témoins tendent aujourd’hui à s’enfricher. On y décèle différentes strates sédimentaires, dont de belles terres rouges longtemps exploitées pour de la tuile et de la brique. Cette pratique se lit encore aujourd’hui dans l’architecture locale où l’on retrouve parfois l’association du pisé et de la brique. L’importante carrière d’argile rouge de Vergongheon et ses fours à tuiles traduisent l’histoire de cette relation au sous-sol.

2.3 L’axe de l’Allier.

L'Allier à Lamothe
Si l’implantation historique des bourgs et villes s’est faite autour et en fonction de l’Allier et de sa plaine, le développement du 20ème siècle tend à isoler la rivière à l’intérieur d’un "fuseau" de divagation relativement étroit, abandonné à la végétation naturelle de milieux humides et inondables (ripisylves, prairies humides, boires abandonnées…). La forme allongée sur un axe nord-sud d’une trentaine de kilomètres de long sur moins d’un kilomètre de large que les naturalistes ont porté au site Natura 2000 du Val d’Allier est symptomatique d’un changement d’intérêt envers la rivière en un siècle. Les réseaux de transports divers qui se sont développés dans la Limagne ont contribué à une certaine séparation entre l’Allier et la vie des habitants du territoire, voire même à une forme de disparition. Lignes de trains, autoroute, routes principales… ont été construites selon l’axe nord-sud, le plus souvent à l’écart de la rivière. A tel point qu’on peut aujourd’hui traverser la Limagne de Brioude sans s’apercevoir qu’il y a une rivière. Celle-ci a été progressivement mise à distance par les activités humaines durant le 20ème siècle.

2.4 Les bassins miniers.

Quartier minier des "enfants de la Leuge" à Sainte-Florine
On trouve dans le bassin minier de Brassac-les-Mines / Sainte Florine les marques d’un paysage industriel parfois sous forme de vestiges. Le terme de « bassin » est très utilisé par les habitants locaux. Même si l’exploitation minière s’est arrêtée dans les années 1975, un sentiment d’appartenance au bassin minier semble encore très fort. Un musée de la mine existe à Charbonnier. Un ensemble divers de vestiges témoigne plus ou moins clairement du passé minier de la Limagne du Brivadois : terrils et anciens carreaux de mines recolonisés par la végétation spontanée aux abords de la zone urbaine de Brassac-les-Mines et Sainte-Florine, chevalets et "corons" (cités de mineurs), importance ferroviaire du bourg d’Arvant et de ses quartiers de cheminots…

2.5 Arvant, un exemple de bourg résultant d’une activité ferroviaire.

Logements des "cheminots" à Arvant
Arvant est une intersection ferroviaire où se rejoignent le « Cévenol » et « l’Aubrac », trains reliant respectivement Clermont-Ferrand à Marseille et Clermont-Ferrand à Béziers. Grâce à la voie ferrée, le bourg est devenu un site géographiquement stratégique, traversé de plus par la RN102 qui mène à l’autoroute proche. Le village s’est donc naturellement développé autour de la voie ferrée et notamment de la gare. L’activité ferroviaire est encore relativement importante aujourd’hui. Toute la vie du village s’est organisée autour de cette activité et s’est construite à proximité des voies et de la route nationale. Par exemple, au sud de la voie ferrée, on avait construit un quartier d’habitat collectif pour les cheminots. Le frêt étant aujourd’hui moins important et la cadence du passage des trains de voyageurs réduite, les cheminots ne logent plus sur place et les logements sont devenus des immeubles collectifs sociaux. Quelques jardins sont encore utilisés et d’autres sont à l’abandon. Sur ces mêmes parcelles, un nouveau lotissement est prévu. L’évolution et les transformations du village d’Arvant font penser à l’histoire récente d’autres villages du frêt comme Saint-Georges-d’Aurac, Neussargues ou Saint-Germain-des-Fossés où les hôtels, les restaurants et les hangars sont aujourd’hui pour la plupart à l’abandon. A Arvant, la déviation de la route nationale risque de modifier de nouveau l’organisation et la vie du bourg. C’est un exemple de bourg dont l’histoire a directement été induite par l’histoire des infrastructures de transports.

2.6 La dimension de "paysage industriel" des Limagnes du Brivadois.

Plaine de Vézézoux
Sur le territoire des Limagnes du Brivadois, les vestiges d’une exploitation intensive ancienne des ressources du milieu se juxtaposent avec des formes actuelles d’exploitation intensive. Les activités ou formes d’aménagement qui y occupent la plus grande partie du territoire relèvent soit d’un degré élevé de pression exercé par l’homme sur le milieu (agriculture intensive, sablières, sites industriels et miniers, exploitation de l’eau avec les stations de pompage le long de l’Allier…), soit d’un grand détachement vis-à-vis de ce milieu (grandes infrastructures de communication : voies ferroviaires ; autoroutes ; routes principales ; extensions des grandes villes commerciales et industrielles comme Issoire, Brioude, Sainte-Florine/Brassac…). Il se dégage, sur les Limagnes, une atmosphère industrielle implicite généralisée qui renvoie les vestiges de l’activité minière abandonnée au rang du banal.
Plaine du Lembronnais

2.7 Un "pays de jardiniers".

Jardin potager le long de la voie ferrée à Arvant
Les Limagnes du Brivadois sont "un pays de jardiniers". De leur histoire plus ou moins récente a résulté une présence importante et variée de formes de jardins potagers. Ils sont encore largement cultivés aujourd’hui.
  • Jardins de cheminots. A Arvant, des logements ont été construits à l’origine pour loger les cheminots de la plate-forme ferroviaire. Le quartier se compose de quatre immeubles de quatre étages et d’une couronne de jardins ouvriers au pied. Cette organisation témoigne d’une vie ouvrière particulière qui permettait à chacun des cheminots de vivre sur leur lieu de travail et de cultiver leur jardin.
  • Quartiers d’ouvriers dans le bassin minier. A Arrest, dans le bassin minier, la rue des enfants de la Leuge demeure un témoignage intéressant de forme urbaine construite sur le mode de l’habitat ouvrier. La rivière sépare les groupes de maisons mitoyennes d’un ensemble de jardins potagers. Ses rives, bien qu’abruptes, font partie d’un espace public. Les robiniers taillés en boule, les haies de troènes… participent de cette relation entre la rue et la rivière.
  • La "couronne" potagère de Brioude. A Brioude, la couronne de jardins potagers témoigne d’une organisation ancienne de la ville où les jardins alimentaient les habitants de la ville et faisaient partie à part entière du système "urbain".
  • Verger au bord de l’Allier. A l’embouchure de chaque petite vallée affluente et dans le Val d’Allier des Limagnes du Brivadois, l’irrigation naturelle entretient encore un chapelet de quelques prés-vergers chargés de pommiers. On retrouve aussi des traces de noix, de pêches et d’amandes rappelant la vieille époque paysanne et sa polyculture vivrière.

3. MOTIFS PAYSAGERS

3.1 Pigeonnier isolé.
On rencontre dans cette partie du territoire auvergnat de nombreux pigeonniers isolés au milieu des champs. Leur présence nous rappelle que les villageois avaient une économie complexe visant à l’autonomie dans laquelle le pigeon prenait une place importante (viande, œufs, fientes…).

3.2 Les tonnes de vigne.

Petite construction placée au milieu des vignes, la tonne servait essentiellement à l’entrepôt du matériel nécessaire au paysan vigneron, qui pouvait y passait la nuit. La présence de ces édicules est souvent due à la distance parfois très importante qui séparait les terres du village. Celles qui se trouvent à proximité des groupements bâtis sont utilisées comme abris de jardin. Les beaux jours venus, certaines jouaient le rôle de résidence secondaire. Très répandues sur les coteaux de la Ribeyre, on retrouve des tonnes tout le long de la vallée de l’Allier où la culture de la vigne était possible. Les rebords de la Limagne de Brioude en sont clairsemés. L’architecture de ces édifices reprend les techniques et matériaux des maisons du pays. De la même manière, ils reçoivent parfois un traitement particulier avec une toiture à quatre pans, des génoises, des encadrements, un enduit, des peintures murales comme signe de distinction sociale.

3.3 Les alignements d’arbres le long des routes de plaine.
Dans la plaine on retrouve de nombreux alignements d’arbres le long des routes principales. On pense aux platanes de Lamothe et de Brioude mais aussi aux frênes et aux hêtres dans le bassin de Paulhaguet. Longtemps délaissés par les gestionnaires locaux (parfois même coupés), de nouveaux alignements d’arbres recommencent à être plantés aujourd’hui.

4. EXPERIENCES OU ENDROITS SINGULIERS

4.1 Des voies mythiques presque abandonnées.
L’ancienne voie ferrée Paris-Nîmes traverse la première terrasse de Brioude. Une autre voie, l’ancien axe Brioude / St Flour, est désaffectée aujourd’hui et utilisée en partie comme chemin. Les Limagnes ont longtemps été traversées par des voies ferrées mythiques comme le Paris-Nîmes (le Cévénol) et le Paris-Béziers (l’Aubrac) qui acheminaient une horde de voyageurs et de vacanciers au bord de la mer alors que les grands axes routiers n’existaient pas. On retrouve dans les archives des posters promotionnels de la compagnie du Réseau Ferré de France représentant les paysages traversés par le train. Le trajet était à l’époque perçu comme une étape du voyage, un moyen de découverte. Alors que le réseau de chemins de fer était important sur ce territoire, aujourd’hui, les cadences ont considérablement diminué.

4.2 La carrière de Vergongheon.
Le village de Vergongheon est accolé au hameau d’Arvant. Il est d’ailleurs un village plus conséquent avec un centre facilement identifiable construit autour de son église. La particularité de ce village tient dans la présence d’une importante briqueterie-tuilerie avec sa carrière d’extraction à deux pas de la place centrale. L’activité (carrière, bâtiments, zone de stockage) occupe une partie importante du village et a généré pendant longtemps de nombreux emplois.

4.3 Le mur de clôture le long du ruisseau de Couteuges au hameau du Marcet.
La route nationale 102, avant d’arriver au hameau du Marcet, traverse la voie ferrée et un petit affluent de la Sénouire, le ruisseau de Couteuges. A cet endroit, des agriculteurs ont construit, il y a plusieurs décennies, un mur de clôture en pierres sèches qui longe parfaitement le cour de la rivière en une forme très sinueuse.

4.4 Le bassin de Paulhaguet.
Paulhaguet, Chavagnac-Lafayette, Saint-Georges-d’Aurac s’inscrivent dans une vaste cuvette légèrement en marge des Limagnes principales et arrosée par la rivière La Sénouire venant des pays coupés du Livradois. A la différence de la dominance céréalière des Limagnes du Brivadois, l’élevage y occupe une place importante, à l’intérieur des parcelles closes par de hauts arbres (chênes et frênes). Le substrat volcanique de la zone ne laisse pas beaucoup de place à l’eau mais permet l’exploitation de carrières (basalte et argile) à l’origine de briqueteries et aujourd’hui d’une usine de carrelage renommée.

4.5 Le village de Chavagniac-Lafayette.
Chavagniac-Lafayette est le village natal du marquis de la Lafayette, célèbre général de la guerre d’indépendance américaine de 1775-1783. Son château le surplombe. La présence de cette bâtisse et son histoire génère une relative attractivité touristique. Cela se traduit par une signalétique, du mobilier important et un aménagement excessif du village.

4.6 Les chevalets de mines du bassin minier.
Le bassin minier du Brivadois s’identifie facilement par une concentration de toponymes qui rappelle l’importance qu’a pris cette industrie localement : Brassac-les-Mines, Frugères-les-Mines, Charbonnier-les-Mines… Des signes extérieurs en sont encore visibles comme les chevalets de mines ou les terrils en cours de recolonisation par le végétal dont les dimensions et les formes ne passent pas inaperçues.

4.7 Le village et site de Lavaudieu.
Le village de Lavaudieu appartient au réseau de sites d’abbayes et prieurés casadéens développés dés le 11ème siècle à partir de La Chaise-Dieu. Son implantation au bord de la Sénouire, la présence de jardins potagers et d’agréments, la relation de proximité avec une zone d’intérêt floristique et faunistique à quelques dizaines de mètres en aval (défilé de la Sénouire avant de rejoindre l’Allier), en font un site remarquable (Cf. Marlin C., Pernet A., Analyse et bilan de la politique des sites protégés dans le département de la Haute-Loire, Diren Auvergne, septembre 2008).

5. CE QUI A CHANGE OU EST EN TRAIN DE CHANGER

  • L’enfrichement des buttes témoins et des versants dû au délaissement des pentes pour les terres planes.
    Le relief calcaire unique appelé Montlaizon a un sommet recouvert d’un pré-bois de pins et de feuillus. Sur les pentes, des parcelles se sont enfrichées récemment, alors que celles qui sont autour sont encore très parcourues. Dans les années 2000, un éleveur avait installé ses cochons sur les pentes. Il s’est délocalisé au pied du viaduc de la Vendage pour de meilleures terres. Le délaissement des terres en pente pour de meilleures terres planes faciles à exploiter est un phénomène récurrent, en Limagne comme ailleurs. A cela s’ajoute l’abandon des parcours pour les élevages caprins et ovins.
  • Le projet de liaison A75-Brioude.
    La modernisation de l’axe Le-Puy-en-Velay/Clermont-Ferrand (RN102) va toucher la section comprise entre l’autoroute A75 et Brioude, en comprenant notamment la déviation d’Arvant.
    L’itinéraire de la future déviation d’Arvant (qui n’est qu’un hameau de la commune de Bournoncle-Saint-Pierre) doit passer par le sud, entre le hameau et l’école à l’extérieur du village. La déviation d’Arvant franchira la vallée de la Leuge par un viaduc enjambant la voie ferrée Paris-Nîmes et la rivière. Elle franchira également le ruisseau du Gizaguet et la voie ferrée Paris-Béziers.
    Les mouvements de terre (déblais-remblais) seront importants. L’itinéraire de cette déviation entourera la couronne de jardins du village.
  • Extension des bourgs sur les crêtes et des hameaux agricoles dans la plaine, développement urbain à partir des routes de transit et des gares (point de fixation).
    Exemple 1 : Le village de Balzac, à l’origine très groupé avec une organisation à la fois parallèle et perpendiculaire à la pente et des volumes très divers, s’étire le long de la crête en plusieurs nouvelles maisons individuelles. L’accessibilité évidente depuis la route de crête et la facilité de raccordement ont été les éléments déclencheurs de l’extension linéaire de ce petit bourg. Le cloisonnement de l’espace agricole par le mitage résidentiel et le recul de l’activité agricole induit d’une part le fait que les parcelles en contrebas semblent ne plus être exploitées et d’autre part le fait que la végétation arbustive s’y développe (enfrichement).
    Exemple 2 : Le village de Vézezoux est implanté sur le versant de la crête descendant depuis le suc de la Grive, face à la vallée de l’Allier. A l’origine, il est fait de quelques hameaux agricoles et du petit centre-bourg avec l’église, l’école et quelques maisons de notables. Entre, s’étalaient des prés et des cultures. Le village s’est récemment développé en zone résidentielle. Plusieurs lotissements ont été construits en-dessous jusqu’à la route départementale. Malgré l’arrivée de nombreux habitants, il n’ y a plus de commerces dans le village. Les gens travaillent pour la plupart à Issoire, Brioude, et Clermont. Ils achètent des terrains à Vézezoux car d’une part le terrain est moins cher et d’autre part la voie ferrée (à Sainte-Florine) permet de se rendre au travail rapidement. Dans la plaine, autour d’une ancienne centrale à charbon, un nouveau lotissement a été construit jusqu’à la route départementale. Celle-ci, axe de transit important, sert de point de fixation pour le développement de zones résidentielles autour du village-gare de Brassac-les-Mines / Sainte-Florine.
  • Suppression des haies et modernisation des exploitations.
    Dans la plaine, les parcelles sont dénudées de toute haie. Conséquence : érosion importante des sols sur les pentes des buttes, mais aussi lessivage sur les parcelles planes, sans compter la perte de lieux refuges pour la faune. Les haies sont parfois perçues par les agriculteurs comme une contrainte sur leur exploitation car elles compliquent le calcul de surface dans le remplissage des dossiers de demande d’aide au titre de la Politique Agricole Commune (PAC). A l’inverse, le maintien des haies et de certains éléments de biodiversité constitue une condition à l’obtention de certaines primes liées aux mesures agri-environnementales. La préservation de haies et d’arbres dans les parcelles tient avant tout à la fois de la sensibilité des agriculteurs à l’environnement et de la taille de leurs parcelles.
  • L’installation d’agriculteurs en agriculture biologique.
    La ferme du Buisson à Vieille-Brioude, depuis une trentaine d’années pionnière en agriculture biologique, et l’association d’insertion dont le support est la production maraîchère bio (Le jardin des Estreys) sont liées à la présence d’une AMAP installée dés depuis 2007 (ABSOLU). C’est en somme cette culture de l’agriculture biologique localement développée qui peut expliquer une installation importante d’agriculteurs en bio autour de Brioude.
  • L’installation de centrales photovoltaïques.
    En extension de la zone d’activité de Paulhaguet, le long de la RN 102, une centrale photovoltaïque de grande superficie a été construite sur d’anciens prés. Ce projet s’est réalisé sur des parcelles d’une zone d’activité, qui n’est occupée que par quelques usines depuis des années. La production d’énergie est ainsi perçue comme un bâtiment d’entreprise comme les autres. C’est cependant la première centrale photovoltaïque au sol de la Haute-Loire ("parc photovoltaïque" ou "parc solaire"). A proximité, un élevage de moutons noirs du Velay en agriculture biologique. Au projet de parc solaire s’ajoute un volet agricole par la mise à disposition de surface de pacage pour les moutons de l’éleveur. Un nouveau motif paysager que l’on pourrait qualifier de "techno-pastoral" est en train d’apparaître avec les parcs solaires.
  • Développement des infrastructures de transport et des entrées de villes.
    L’ouverture de l’autoroute A75, traduction de la modernisation des infrastructures de transport, a pour corollaire, le développement de l’activité commerciale et industrielle aux abords des villes (exemple de l’entrée de Brioude par le nord sur plusieurs kilomètres). Cette évolution est à rapprocher des développements urbains à partir des axes de transit et des gares.
    Une zone d’activité à vocation logistique, portée par le Sydec Allier-Allagnon sur la commune de Lempdes sur Allagnon, est en projet entre Arvant et l’autoroute A75. Elle a été conçue pour être compatible avec la future déviation d’Arvant. Sa surface (environ 40 ha) et sa proximité avec des axes de déplacement importants, en font un projet un fort enjeu en matière de consommation d’espace agricole et de paysage.

6. VERSION IMPRIMABLE

7. PHOTOTHEQUE

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