Voironnais et seuil de Rives

034 Voironnais et seuil de Rives
Département  : Isère
 
Communes  : CHIRENS, RIVES, SAINT-BLAISE-DU-BUIS, SAINT-CASSIEN, VOUREY, SAINT-JEAN-DE-MOIRANS, LA BUISSE, COUBLEVIE, SAINT-ETIENNE-DE-CROSSEY, SAINT-JULIEN-DE-RAZ, OYEU, IZEAUX, BEAUCROISSANT, APPRIEU, CHARNECLES, MOIRANS, LA MURETTE, REAUMONT, RENAGE, TULLINS, VOREPPE, VOIRON
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 8135
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Le seuil de Rives frappe par la densité d’occupation sur une surface restreinte. Traversé par l’autoroute Lyon-Grenoble et les nationales N75 et N85, il comprend plusieurs villes des environs de Grenoble, qui finissent par se rejoindre sous l’effet de l’étalement de l’habitat ; Voiron, Moirans, Voreppe, Tullins, Rives fabriquent les limites de ce territoire très encombré et très sollicité.Les respirations sont fournies par les arrière-plans majestueux des massifs alpins, et, en plan resserré, par les nombreux vergers. L’impression de vie rurale est contrebalancée par une image de modernité, une construction nouvelle, ou encore l’agitation automobile. L ’autoroute qui longe le chemin vicinal, le verger à deux pas du lotissement neuf, les contrastes se succèdent et se superposent. Géographiquement placé en confluence de la vallée du Grésivaudan, de la Cluse de Voreppe, et du Voironnais, le seuil de Rives est aussi à la croisée des chemins en termes de problématiques d’occupation du territoire.

Identification

Dans ce paysage de collines, les lignes de villages ont épousé les pentes. Les coteaux de Coublevie, Saint-Jean-de-Moirans et Voiron, bien exposés, offrent des vues ouvertes sur les Alpes. Néanmoins, l’étalement des villes a fini par créer un continuum construit qui gomme les reliefs. Sur les flancs des pentes et sur les coteaux, les boisements et les îlots de vergers font aujourd’hui figure de reliquats, ils sont pourtant essentiels à la singularité de ce territoire. Traversé par l’autoroute et deux routes nationales importantes (N75 et N85), en plus du dense réseau de voies pour relier les nombreux villages, il est occupé par une urbanisation diffuse à vocation résidentielle. S’y logent aussi des zones commerciales et des parcs d’activité, le coût du foncier et la proximité des axes routiers étant sources d’attractivité pour les entreprises.Les motifs de ruralité sont dispersés et quelque peu noyés dans l’hétérogénéité des autres motifs. Les impressions se succèdent sans se ressembler, créant une certaine confusion.

Qualification

La pointe septentrionale du « Y » grenoblois n’a pas échappé à la pression foncière ni à la densification des réseaux routiers, coincée entre les barres du Vercors et de Chartreuse, non extensibles. Il s’ensuit un encombrement de l’espace saisissant.Ce type de paysage paraît attractif pour les populations urbaines qui concilient le désir de campagne et les commodités de la ville, tout en bénéficiant d’un accès rapide à celle-ci. Mais comment n’être pas considéré juste comme un axe de passage ou comme un territoire dortoir ? La présence de nombreux vergers représente une singularité et permet de lutter contre le mitage et la déprise agricole. Ceux-ci offrent une résistance intéressante et une réponse en termes de préservation de caractères ruraux. En valorisant leurs productions, les exploitants travaillent à cette défense du terroir et contrebalancent les usages temporaires des populations nouvellement installées.

Transformation

Est-ce un territoire en mutation ou un nouveau modèle ? Ses transformations sont incessantes, formant une dynamique intrinsèque. Pour autant, la saturation mettra un frein à ce fort développement, tandis qu’émergeront peut-être de nouveaux modèles, qui devront prendre en compte les coûts énergétiques et les questions liées au développement durable. Lointaine banlieue de Grenoble, cette zone géographique a fortement subi le phénomène d’urbanisation selon le schéma voulu par les populations : un habitat individuel avec parcelle de jardin dans un environnement de campagne, à proximité des axes routiers et bénéficiant de proches centres commerciaux. Du même coup, l’image de campagne recherchée ici se banalise, se minimise tandis que les pressions n’ont pas fléchi. Aujourd’hui, se pose avec force la question du modèle de paysage émergent à promouvoir.

Objectifs de qualité paysagère

Territoire émergent bordé de territoires agraires et ruraux-patrimoniaux, sa qualité intrinsèque ne doit pas être dévoyée vers un modèle bafouant la qualité paysagère comme sur la cluse de Voreppe toute proche par exemple.L’installation de nouvelles zones commerciales et de parcs d’activité dans les espaces libres et plans, dévolus historiquement à l’agriculture, doit conduire à évaluer avec sincérité la volonté d’un maintien agricole dans ce paysage. Si cette volonté était affirmée, alors ce sont des outils de conservation du terroir agricole qui sont à déployer, afin d’opposer une force suffisante à la tendance molle de transformation « parcelle » après « parcelle.Le mitage est le phénomène à régler, sachant que tout retour en arrière sera long et difficile. La prise de conscience des communes est essentielle, pour évaluer l’acceptabilité de l’étalement urbain. Elles peuvent également favoriser l’installation de lieux publics (squares, mails.).Les communes doivent être ici aborder la question des « limites » des villes et de leur lisibilité. Il conviendrait de « dessiner » les limites de l’extension des zones urbaines en 3D, de les inscrire dans un relief, en sortant de l’analyse urbaine à plat sur plan cadastral. Les initiatives des producteurs agricoles de s’unir permettent de tenir le foncier et d’offrir une résistance à des dynamiques de pression résidentielle, commerciale, économiques. Il est essentiel que les vergers se maintiennent et soient valorisés. La grande carrière de la Buisse, qui représente une trouée sur les flancs de la Chartreuse et donc un point de vue majeur de l’entrée sur Grenoble, doit être réhabilitée et son avenir considéré.

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