Versant nord des collines des Balmes Viennoises

Département  : Rhône
 
Communes  : SAINT-SYMPHORIEN-D’OZON, CHAPONNAY, MIONS, SAINT-PIERRE-DE-CHANDIEU, VALENCIN, VILLETTE-DE-VIENNE, CHASSE-SUR-RHONE, CHUZELLES, SEYSSUEL, COMMUNAY, MARENNES, SIMANDRES, TERNAY, HEYRIEUX
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 6973
 
Carte(s) IGN : 3032OT, 3032ET, 3132OT

Impression générale

Situé tout au sud du département du Rhône, le versant nord de ces collines des Balmes viennoises ne doit sûrement pas laisser la même impression au résident ou au visiteur de passage. Les habitants, surtout les nouveaux, apprécient sans doute le cadre de vie d’une résidence à la campagne, avec toutes les facilités au cœur du bourg et des accès rapides aux centres de production et de consommation. Les visiteurs de passage remarqueront davantage les lignes à haute tension qui lézardent le paysage, les grandes parcelles de cultures intensives, les signes de modernité qui masquent les images de ruralité… A moins de s’échapper dans quelques recoins des collines, la fonctionnalité est plus de mise que la poésie ici.C’est pourtant bien ce cadre vert que sont venus chercher les nouveaux résidents, se sentant sans doute « protégés » par les collines qui forment des barrières naturelles ; la ville n’est pas loin mais on ne la voit pas – ou très peu, par éclipses. L’autoroute est proche mais on ne l’entend pas – vu sa situation encaissée. A l’extrême ouest, des vues furtives sur le Rhône et l’autoroute du soleil rappellent également la proximité de la vallée du Rhône.Le versant nord des collines des Balmes Viennoises livre un paysage relativement tranquille mais somme toute assez banal. A l’exception de quelques espaces sur les collines qui conservent des ambiances rurales, chaque parcelle de terre est exploitée au profit de l’habitat ou de cultures intensives. Paysage typique vivant de l’activité péri-urbaine mais subissant aussi ses conséquences, il est soumis à des pressions et à des logiques extraterritoriales qui le dépassent.

Identification

Le versant nord des collines des Balmes Viennoises se caractérise par une plaine valorisée par l’agriculture intensive, bordée par un versant aux pentes douces cultivées et habitées au nord, par des collines boisées entrecoupées de combes au sud.La RD 150 parcourt le site dans sa longueur, relie les bourgs entre eux et serpente en ligne droite au travers des champs de maïs, en enjambant fréquemment l’autoroute ; traversant le territoire sur une grande moitié, l’A46 reste néanmoins discrète par sa configuration encaissée, bordée de talus. Sur la plaine, les espaces sont ouverts, entre lignes à haute tension, immenses parcelles cultivées et bandes de lotissements en entrée et en sortie de bourg. Au cœur des collines du sud, des ambiances rurales de bois, prés, et vergers sont préservés de l’influence de l’agglomération se fait moins sentir. Le patrimoine bâti est de qualité moyenne, constitué d’éléments hétérogènes (pisé, grès, galets, souvent recouverts d’enduits) au gré des changements de vocation, ou de pavillons individuels sans caractère de typicité locale. Des lotissements surgissent dans la plupart des bourgs tandis que disparaissent au contraire quelques signes de l’identité singulière des lieux comme les puits d’extraction miniers. Tous les signes de modernité se multiplient, comme les aménagements urbains et routiers quelque peu démesurés par rapport à la taille des communes. En revanche, la vitalité de celles-ci est apparente : espaces publics, commerces, services, petits immeubles collectifs.

Qualification

Due à la déprise agricole (diminution de l’élevage et des vergers), la perte de lisibilité du système agraire caractéristique des collines est nette (friche, reboisement, transformation en jardin). Sur la plaine, le mode d’organisation s’est considérablement simplifié, entre les vastes espaces dédiés à une agriculture de plus en plus intensive et des bourgs en pleine expansion en raison de la pression foncière qui s’y exerce. Un habitat qui convoite aussi les collines, au nom de la sacro-sainte recherche de la vue ! Il en résulte un habitat dispersé, sans lien avec les autres motifs paysagers. D’une manière générale, on observe de moins en moins de transition entre les éléments. Il en ressort un paysage hybride, soumis à l’influence des agglomérations lyonnaise et viennoise, vivant de l’activité urbaine mais subissant ses effets collatéraux. Territoire de transition entre les grandes plaines du sud et de l’est lyonnais et les balmes viennoises, paysage entre urbanité et agriculture, il bénéficie de son attrait économique mais paraît en perte d’identité.

Transformation

L’identité des lieux s’est dévoyée depuis assez longtemps déjà, suite à l’intensification de la culture du maïs et au développement pavillonnaire. Les traits identitaires et patrimoniaux (collines de bois et d’élevage) sont menacés par la déprise, la fermeture par la forêt et le pavillonnaire diffus. Les activités locales passées (puits miniers notamment) ont disparu et leurs stigmates ne sont pas ou peu valorisés.Aujourd’hui, le versant nord des collines des Balmes Viennoises est en mutation perpétuelle ; traversé par les infrastructures, de plus en plus convoité par la péri-urbanisation, dominé par une activité agricole intensive dans la plaine centrale en défaveur des collines du sud… mais sans qu’aucune de ces trois composantes ne semble s’affirmer par rapport aux autres. La pression foncière ne devrait pas se relâcher, avec les risques inhérents de banalisation du paysage, notamment si le développement pavillonnaire s’effectue de façon diffuse et sous forme de lotissements. De même, la voie prise par l’agriculture ne devrait pas changer (maïs irrigué, drainage important et canalisation de l’Ozon notamment), ni le phénomène de déprise agricole au cœur des collines. De plus, ce territoire est l’objet d’enjeux extra-territoriaux comme le projet de fret ferroviaire. La plupart des communes y sont opposées et l’affichent.

Objectifs de qualité paysagère

Paysage « banal » qui tire cependant une singularité liée à sa tranquillité et à sa proximité des agglomérations et des grands axes routiers ; un lien de vie à la ruralité préservée à proximité de Lyon, voici une identité qu’il serait important de conserver.Ce qui suppose avant tout de veiller à la trop forte intensification de la maïsiculture et en particulier à son extension sur les pentes douces au nord (risque d’arrachage des haies/ou combes de niveaux) ; a contrario, maintenir l’activité d’élevage très fragile des collines au sud et leur caractère diversifié (prés, vergers, champs, balmes boisées et humides).De gros enjeux portent également sur l’habitat, où il s’agit de contribuer à un développement résidentiel compatible avec une préservation des espaces naturels et agricoles. Outre le fait de contenir et de diversifier les nouvelles constructions, il serait valorisant de travailler sur les formes architecturales et urbaines et sur la réhabilitation des bâtis anciens (fermes). La conservation du petit patrimoine et la reconversion des vestiges comme les puits constituent également des projets propres à consolider l’identité du versant nord des collines des Balmes Viennoises et la singularité de ses paysages.

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