Vallons du nord-ouest Lyonnais

57 Vallons du nord ouest Lyonnais
Département  : Rhône
 
Communes  : SAINT-GENIS-LES-OLLIERES, TASSIN-LA-DEMI-LUNE, LA TOUR-DE-SALVAGNY, GREZIEU-LA-VARENNE, SAINTE-CONSORCE, LENTILLY, POLLIONNAY, SOURCIEUX-LES-MINES, SAINT-PIERRE-LA-PALUD, VAUGNERAY, CHEVINAY, COURZIEU, YZERON, MARCY-L’ETOILE
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 5024
 
Carte(s) IGN : 2931ET-3031OT

Impression générale

Les vallons du nord ouest Lyonnais offrent une image contrastée : d’un côté, sur l’agglomération lyonnaise dont l’urbanisation ne cesse de s’étendre ; de l’autre, des coteaux agricoles aux bourgs tranquilles, avec un habitat isolé et de grosses exploitations agricoles qui marquent l’entrée dans les Monts du Lyonnais. Par endroit, cette image se brouille : l’habitat pavillonnaire s’immisce entre fermes et champs. La ville dense côtoie l’espace agricole dans un rapport de force où l’urbain tend à prendre le pas sur le rural en allant jusqu’à l’enrayer. A défaut d’être esthétiques selon les canons courants, les vues sur l’agglomération lyonnaise sont saisissantes : une vision s’impose, celle d’un paysage urbain dans toute sa singularité avec une impression de proximité de la ville tentaculaire. A l’arrière-plan, les panoramas lointains sur les Alpes remportent les suffrages. On retrouvera une ambiance plus intimiste, au détour d’une route ou sur un coteau protégé. Même si cette « campagne » est de moins en moins agricole et de plus en plus résidentielle, les images de ruralité et les ambiances champêtres continuent d’attirer les populations : les Monts du Lyonnais forment un lieu de vie et un terrain de jeu privilégié des citadins ! L’usage résidentiel laisse des empreintes perceptibles sur ces monts, aux conséquences paysagères fâcheuses.

Identification

Les vallons du nord ouest Lyonnais sont une région de basse montagne appartenant aux contreforts du Massif Central. Ils sont sillonnés par de nombreux vallons au fond desquels s’écoule une succession de ruisseaux : Dronau, Bouillon, Mercier, Presles, Rizoud, Verdy, Larny, Poirier. Les cours d’eau ruissellent de manière intermittente depuis les monts et forment des fonds humides si leur eau n’est pas captée dans les nombreux réservoirs d’eau potable.Les crêtes boisées sont fendues par les cols de Malval, 732 m, et de la croix du bon, 604 m,… et les pentes sont également boisées de hêtres, de chênes, et de pins. D’imposants corps de ferme se sont installés dans des clairières au milieu des bois, et vivent d’une importante activité d’élevage bovin, porcin et avicole. La vie rurale et forestière domine, à deux pas de l’agitation urbaine. La proximité de l’agglomération lyonnaise se révèle lorsque la route départementale RD70 en balcon qui sillonne les coteaux, offre des vues ouvertes sur la ville. Cette proximité se fait également sentir par un gradient d’occupation très marqué : l’habitat traditionnel est dispersé sur les contreforts des reliefs à l’ouest et l’habitat résidentiel dense est concentré sur le coteau. A l’est, les limites touchent des zones très urbanisées, avec des communes qui finissent par se rejoindre à force d’étalement, tels Saint-Genis-les-Ollières, Marcy L’Etoile, Craponne,…. Ce labyrinthe pavillonnaire est souvent peu lisible : les logiques d’implantation semblent avoir échapper à un cadre cohérent global, rendant les accès peu faciles.

Qualification

L’espace, façonné par l’activité agricole et habité par l’homme, n’est plus dédié aux mêmes usages. Ce sont la vue et l’accès à Lyon qui dictent l’implantation pavillonnaire, les plus fortunés étant les mieux lotis. Sainte-Consorce, Grézieu-la-Varenne, Vaugneray, représentent une seconde vague de péri-urbanisation après Charbonnières et Marcy l’Etoile. Elles semblent se contenter de répondre à la demande, voire de la subir. Mêlé d’urbanité à l’est, le caractère agraire reste très marqué vers les Monts du Lyonnais : production laitière, cultures fruitières diversifiées, avec des variétés locales valorisées. L’ambiance rurale est confortée par des fermes en U traditionnelles. Le patrimoine architectural n’est ici pas aussi riche que dans le Beaujolais, les réhabilitations ne faisant pas l’objet d’une attention aussi soutenue. Les vallons du nord ouest Lyonnais dégagent néanmoins une identité propre, avec une notoriété et une image assez fortes. Terrain de loisirs pour les Lyonnais, domaine attractif pour le tourisme vert, il compte quelques éléments de patrimoine bâti intéressants.Les paysages exceptionnels et remarquables présents et identifiés en 1996 par la DIREN Rhône-Alpes sont : MONTS DU LYONNAIS (remarquable).

Transformation

Les vallons du nord ouest Lyonnais répondent au rêve du citadin d’un habitat fonctionnel dans un cadre de campagne, avec la ville à proximité mais sans ses nuisances, et des vues privilégiées. Un phénomène qui engendre ses propres limites puisque à la densité, se greffent les désagréments que l’on voulait éviter !Engagées depuis longtemps déjà, les transformations concernent la densification des hameaux et le mitage. L’installation progressive de bâtiments résidentiels dans ce paysage rural, phénomène insidieux, lui fait perdre son caractère. Les hameaux aussi finiront-ils par se rejoindre ? La création de petits collectifs, comme à Pollionnay par exemple, constitue une tentative de réponse qui mérite d’être soulignée. Mais la situation s’avère critique pour deux raisons : d’une part, par l’absence de plue-value des terres agricoles (contrairement aux vignes du Beaujolais des crus par exemple) ou du patrimoine architectural (pierres dorées par exemple) suffisante ; d’autre part, par la concentration des enjeux sur des espaces réduits du fait de la topographie de pentes conduisant à une saturation future.Dans l’Observatoire Régional du Paysage, les vallons de l’Ouest Lyonnais sont actuellement affiliés à la famille des « paysages émergents ». Si les dynamiques observées perdurent et continuent de s’intensifier, ses paysages risqueraient d’être qualifiés de « péri-urbains » à l’image de ceux qui caractérisent la Communauté urbaine de Lyon qui y pénètrent jusqu’à Vaugneray.

Objectifs de qualité paysagère

Maîtriser l’urbanisation apparaît comme une évidence en cherchant, notamment, à endiguer le mitage. Elle consiste aussi à contraindre les zones d’implantations, par exemple éviter l’installation du résidentiel en balcon, notamment le long de la RD 70 ; car si la seule logique qui dicte l’urbanisation est la vue, celle-ci risque d’être confisquée par quelques habitants au détriment de la majorité. Globalement, il conviendrait de cesser de consommer les surfaces agricoles dans une logique à court terme. La gestion des espaces et les usages liés aux activités agricoles doivent contribuer à orienter le développement des vallons du nord ouest Lyonnais et l’implantation de l’habitat contemporain ; l’agriculture ne doit pas exister par défaut et se contenter de ce que l’urbanisation lui laissera. Elle doit au contraire continuer à façonner l’organisation des espaces et à gérer les milieux naturels au pied des Monts, en creux de vallons et sur les pentes, en particulier. La valorisation des produits du terroir et les filières de vente directe sont également indispensables pour la vitalité et la reconnaissance des vallons de l’Ouest Lyonnais. La vente directe étant aussi un moyen de rétablir des contacts entre citadins et agriculteurs. Enfin, l’offre de services dans les bourgs est gage de vitalité et source de limitation des déplacements – développement « soutenable » oblige.La construction programmée du contournement Ouest de Lyon est aujourd’hui au cœur des préoccupations. Si son objectif sur le papier est bien compris – désengorger le trafic et capter les trafics de transit Nord-Sud - les communes concernées y sont opposées. Quoiqu’il en soit, sa mise en œuvre aura des conséquences considérables ; le raccourcissement des délais de trajet n’est-il pas un puissant vecteur de rurbanisation ? 11 \’La périurbanisation désigne donc le phénomène d’étalement et de digestion par les villes de l’espace rural environnant. […] Dans les grandes agglomérations, la population des centres villes diminue et les lotissements ou les maisons individuelles s’étalent de plus en plus loin. Le néologisme « rurbanisation », mêlant les termes de « rural » et d’ « urbain », a été proposé pour rendre compte de ce phénomène particulier de périurbanisation. De la sorte, il se produit un accroissement de population dans des communes situées à 20 ou 30 km d’une ville et qui connaissait, parfois depuis un siècle, la dépopulation. […]\’ in La Périurbanisation en France par Bernard Dézert, Alain Metton, Jean Steinberg.

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