Vallons de l’est du Tararais

088 Vallons de l est du Tararais
Département  : Rhône
 
Communes  : SAINT-LAURENT-DE-CHAMOUSSET, LONGESSAIGNE, MONTROTTIER, SAINT-FORGEUX, SAINT-MARCEL-L’ECLAIRE, BESSENAY, BIBOST, BULLY, SAVIGNY, SAINT-ROMAIN-DE-POPEY, VILLECHENEVE, SAINT-CLEMENT-LES-PLACES, BRUSSIEU, ANCY, BRULLIOLES, PONTCHARRA-SUR-TURDINE, DAREIZE, LES OLMES, SARCEY, SAINT-LOUP, TARARE, SAINT-CLEMENT-SUR-VALSONNE, SAINT-VERAND, SAINT-JULIEN-SUR-BIBOST
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 18738
 
Carte(s) IGN : TOP 25:2930ET et 2931ET

Impression générale

Les Vallons à l’est du Tararais forment une transition entre les Monts du Lyonnais et le Beaujolais. Moins réputés et courus que leurs illustres voisins, ils n’en possèdent pas moins une identité propre et des richesses à défendre, celles de la terre notamment.Axe très passant qui rejoint Tarare, la Route Nationale traverse rapidement ces vallons. Les routes secondaires qui les sillonnent permettent en revanche de découvrir des paysages plus intimistes, comme d’innombrables vergers de cerisiers. Plantés en lignes, ou selon d’autres figures géométriques, ils ponctuent l’espace, attirent le regard, composant un motif paysager singulier. Depuis le Mont Arjoux (815 mètres), le panorama embrasse la vallée de l’Azergues, les Monts du Lyonnais, le Beaujolais et même les Alpes par temps dégagé. Sans être une destination touristique, les Vallons à l’est du Tararais recèlent un patrimoine vernaculaire omniprésent comme les fermes de grés rosés en U.

Identification

Les Vallons à l’est du Tararais sont assez lisiblement délimités au sud-est par la vallée de la Brévenne et au nord par les Monts du Beaujolais. Les vues buttent sur les hauteurs ou sont confinées par les routes en lacets : les séquences visuelles se succèdent donc de manière régulière. Micro-vallonnements et vallées encaissées, comme celle de la Turdine entre l’Arbresle et Tarare, composent l’ensemble. La tonalité générale reste agricole avec des activités qui montrent une vitalité certaine : champs cultivés (maïs), élevage (bovin), sylviculture (chênes et pins), vergers (cerisiers). La Route Nationale 7 sert de transition entre deux sous-unités ; des prairies et des vignes au nord, avec des rappels du Beaujolais même si le caractère patrimonial y est beaucoup moins marqué ; des ambiances de moyenne montagne au sud, avec des prés, des vergers, des bois, et d’importants bourgs-centres nichés à mi-pente, en position dominante mais à l’abri du vent sur le reste des vallons. Sur les hauteurs, se sont d’importants boisements qui dominent, avec quelques plantations forestières de pins et un bocage. Pour leur part, les bourgs offrent une physionomie généralement concentrée autour de leur clocher avec, pour certains, un étalement de l’habitat résidentiel aux abords. L’imposant corps de ferme constitue un élément récurrent : la grange, le hangar et la maison d’habitation sont disposés en forme de U autour de la cour.Outre les activités économiques liées à l’exploitation du bois (menuiseries, scieries), quelques activités industrielles se maintiennent, notamment textiles, mais sans doute insuffisantes pour occuper la population active locale, qui travaille majoritairement hors du territoire.

Qualification

Les Vallons à l’Est du Tararais n’ont pas l’apparence pimpante de leurs voisins plus renommés. L’architecture y est moins recherchée : pierres dorées à grises, pisé, toits en écaille, tuiles et même tôles. Quelques jolis villages (Bully) et châteaux (Chamoussey, château du 14e siècle inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques), et une « route des fermes », mais l’attrait touristique n’est visiblement pas une ressource majeure ici. Leur caractère « agraire » se fonde sur la présence de champs, de prés, de vignes, de vergers, avec un système caractéristique de l’élevage bovin. Des activités qui montrent tous les signes de vitalité, avec de grosses exploitations laitières où apparaissent les vaches Holstein, très productives. Généralement, le relief dicte l’organisation de l’espace et de ses usages : la pente, la gestion de l’eau.Les vergers de cerisiers d’une variété locale, sont particulièrement nombreux. Cette production de qualité est consommée localement dans le respect de l’environnement et des habitants

Transformation

Les transformations du paysage sont « lentes », elles suivent la vitesse d’évolution des dynamiques agricoles. L’agriculture locale n’anticipe pas les mutations à venir mais les suit et s’adapte. L’habitat pavillonnaire se développe ici comme ailleurs, cependant les menaces sur le paysage ne paraissent pas encore pesantes. Tout pourrait changer soudainement, en tout cas sur le nord de cette unité paysagère, avec le projet de la future autoroute A89 (Lyon-Bordeaux), dont le tracé doublera l’ex-Nationale 7 entre l’Arbresle et Tarare. Les travaux sur cette portion vont démarrer prochainement, pour un achèvement prévu en 2012. L’abandon de parcelles, le manque d’entretien de certains sites et l’implantation récente de zones d’activités font pressentir cette importante transformation. Le caractère « agraire » des Vallons à l’est du Tararais risque d’être compromis par le développement de nouveaux usages et les divers aménagements.

Objectifs de qualité paysagère

Porter une attention particulière à la qualité paysagère tout au long de l’itinéraire de la RN 7 pour contrer les impacts visuels des nouvelles implantations ; zones industrielles et commerciales installées à priori sans schéma de cohérence d’ensemble. Si les communes semblent à l’affût de toute opportunité d’ordre économique, elles gagneraient cependant à intégrer des considérations d’ordre paysager sur les images de premier plan, mais aussi depuis les villages en balcon tels Saint-Romain-de-Popey par exemple. Il faudrait également veiller à rapprocher la qualité architecturale de l’habitat résidentiel des typologies existantes spécifiques au territoire, même si des efforts sont constatés en ce sens.Globalement, les Vallons à l’Est du Tararais gagneraient à porter leur identité et à davantage la valoriser, pour n’être pas cantonné à une terre rurale de traversée. Certains villages cherchent à travailler leur image, avec des tentatives parfois maladroites comme des fleurissements excessifs. Ce devrait être un projet d’ensemble, qui visera à donner une cohérence et une identité forte. Valoriser les produits fermiers et les productions du terroir (cerises, pommes) peuvent stimuler l’attrait des Vallons à l’est du Tararais que de nouvelles populations iraient découvrir. En outre, trouver des orientations de développement permettrait aussi de garder les emplois et les populations locales sur le territoire.Evidemment, le projet de réalisation de l’autoroute A89 sera à suivre de près, et notamment ses installations connexes et ses effets induits.

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