Vallées du Valjouffrey

36 Vallees du Valjouffrey
Département  : Isère
 
Communes  : LE BOURG-D’OISANS, VALJOUFFREY, SAINT-CHRISTOPHE-EN-OISANS, VENOSC, ENTRAIGUES, LA SALETTE-FALLAVAUX, LE PERIER
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 12840
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

La vallée du Valjouffrey se divise en deux bras ; l’un suit la rivière La Bonne et traverse une succession de minuscules hameaux jusqu’à celui du Désert ; l’autre se faufile à travers les gorges de Béranger pour gagner le village de Valsenestre. Dans les deux cas, la route se finit, un gîte d’étape et un parking marquent le début d’un autre parcours, à pied cette fois. Dans ce territoire qui forme une porte d’entrée vers l’Oisans, nous voici dans un paysage qui nous contraint à lever la tête !Les deux vallons sont cernés de massifs aux pentes acérées ! Le point culminant, l’Olan, culmine à 3564 mètres. Ces montagnes à l’aspect âpre par la roche qui affleure à maints endroits, sont également largement couvertes par la végétation et la forêt. Une érosion active et puissante se fait sentir, les éboulis menacent et rendent le site un peu inhospitalier, plutôt réservé aux montagnards chevronnés. Le promeneur du dimanche se consolera aisément en visitant Valsenestre, où l’ancienne école devenue gîte, témoigne d’un avenir retrouvé avec le tourisme. L’agriculture reste présente presque résistante. Le Parc National des Ecrins travaille à l’accueil des touristes par l’aménagement de panneaux d’orientation, balisage de chemins et places de parking, quelques maisons se transforment en chambre d’hôtes et gîtes.

Identification

La commune de Valjouffrey compte cinq hameaux : La Chapelle, La Chalp, Les Faures, Le Désert, et Valsenestre, moins de 160 habitants au total, à peine 30 habitants de plus qu’en 1968. C’est dire que la densité humaine est peu élevée et inversement proportionnelle à la dimension des espaces !La longue vallée de la Bonne rappelle par bien des aspects celle du Vénéon ; même orientation, même étroitesse et vues fermées, avec un gradient d’occupation similaire, depuis les bocages habités des entrées jusqu’aux boisements et enfin à l’univers minéral de la haute montagne dominée par le mythique sommet de l’Olan (3564 m). L’autre vallée de ce territoire, les gorges de Béranger, butte également sur les crêtes du massif des Ecrins et notamment la Muzelle (3465 m). Une montagne minérale à l’aspect âpre, qui peut se révéler dangereuse (changement climatique soudain, éboulis). Ces facteurs naturels influent sur l’occupation des espaces, les pentes n’étant pas ou peu exploitables pour les alpages –quelques parcs à mouton tout de même -, les hameaux se retranchant sur le plat de fond de vallon, à l’écart toutefois du régime torrentiel des cours d’eau. Cultures et prairies s’y déploient alors, sur de petites parcelles, notamment dans la vallée de la Bonne où les hameaux sont surtout peuplés de fermes et d’exploitations agricoles. Par contraste, le village de Valsenestre de l’autre versant apparaît comme le village de montagne typique, propret, tourné vers l’accueil de touristes venus chercher le calme dans ce cadre rude mais saisissant

Qualification

A cheval entre le Parc national des Ecrins et la Matheysine, ce territoire compte un grand nombre de sites remarquables. Sa valeur est imprimée par la montagne, qui est finalement plus visitée qu’habitée. La fréquentation touristique ne pourrait cependant être qualifiée de massive, les randonnées étant réservées à des promeneurs aguerris. L’hostilité des éléments naturels peut en effet surgir à tout instant, qui ne saurait rabaisser cette beauté minérale et froide. Dans les hameaux, le calme règne, ponctué par le bruit de l’eau qui affleure à maints endroits. La présence de nombreux potagers et petites exploitations témoignent de la nécessité de vivre en autarcie. La vie s’y déroule paisiblement, entre occupations agricoles dans la vallée de la Bonne et accueil des touristes à Valsenestre. Les aménagements qui méritent un satisfecit, notamment le parking placé sous le couvert forestier et ainsi masqué au regard. Du coup, depuis les hauteurs, ce sont les toits qui emplissent la vision du village, avec une mixité de matières (tôles, ardoises, tuiles) à l’éclat différent.

Transformation

Les bouleversements majeurs sont issus de l’érosion naturelle, aux forces gigantesques mais dans une échelle du temps très étirée. Des aménagements sécuritaires ont été édifiés pour les contenir sur les zones habitées, mais ils confinent de toute façon l’occupation humaine sur ce territoire. La transformation concerne donc des surfaces peu extensibles, sur lesquelles, précisément, les usages sont en train de changer. La population permanente ne progresse pas, les hameaux étant trop reculés et les conditions de vie trop rudes pour convenir à de nouvelles générations. Idem si les exploitations agricoles ne sont pas reprises. Le tourisme s’avérant une source plus profitable et moins difficile que l’agriculture de montagne, la mutation du territoire se façonne en fonction de ces gains d’intérêt. Avec quelques réussites comme la transformation par exemple de l’ancienne école en gîte rural à Valsenestre. Reste que la déprise agricole entraîne un appauvrissement de la diversité paysagère et des aménagements de modernité qui peuvent être mal dimensionnés en raison d’un usage exclusivement saisonnier. A moins que ce territoire ne se désertifie totalement.

Objectifs de qualité paysagère

Parce que les espaces d’occupation sont restreints par la topographie des lieux, les moindres constructions et aménagements sont très visibles. Notamment sur les routes et les ponts, qui devraient faire l’objet d’une attention soutenue, avec l’utilisation de matériaux locaux et naturels comme les pierres concassées de schistes pour les bordures. La question du bâti se pose aussi, que faire des chalets d’alpage en ruine, que vont devenir les granges abandonnées, comment vont évoluer les refuges de montagne, en proie à des nécessités d’ordre réglementaires. Le respect de principes architecturaux et des aménagements réussis comme le parking de Valsenestre constituent des efforts à poursuivre avec, plus globalement, une politique de dynamisation plus globale ; valoriser les productions locales, promouvoir le terroir, encourager les contacts avec les populations agricoles et touristiques avec par exemple des actions de vente directe.

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