Vallées de la Haute-Cévenne

Département  : Ardèche
 
Communes  : SAINT-PRIVAT, SAINT-ANDEOL-DE-VALS, SAINT-ETIENNE-DE-BOULOGNE, SAINT-JULIEN-DU-SERRE, SAINT-LAURENT-SOUS-COIRON, SAINT-MICHEL-DE-BOULOGNE, UCEL, VESSEAUX, SAINT-PRIEST, GENESTELLE, GOURDON, POURCHERES, SAINT-JOSEPH-DES-BANCS, DOMPNAC, MALARCE-SUR-LA-THINES, LABASTIDE-DE-JUVINAS, LAVIOLLE, MEZILHAC, MONTPEZAT-SOUS-BAUZON, PEREYRES, SAGNES-ET-GOUDOULET, AJOUX, MARCOLS-LES-EAUX, SANILHAC, PRADES, SAINT-CIRGUES-DE-PRADES, VALS-LES-BAINS, JOANNAS, LENTILLERES, PRUNET, ROCHER, SAINT-ANDRE-LACHAMP, BEAUMONT, FAUGERES, LABOULE, PLANZOLLES, RIBES, ROCLES, LA SOUCHE, THUEYTS, SAINT-PIERRE-DE-COLOMBIER, FABRAS, ASPERJOC, CHAZEAUX, CHIROLS, LABEGUDE, LALEVADE-D’ARDECHE, MERCUER, MEYRAS, PONT-DE-LABEAUME, GRAVIERES, LES SALELLES, LES VANS, MAZAN-L’ABBAYE, ROUX (LE), LACHAMP-RAPHAEL, AIZAC, ANTRAIGUES, BURZET, JUVINAS, SAINT-LAURENT-LES-BAINS, VALGORGE, BARNAS, JAUJAC, MONTSELGUES, SABLIERES, SAINTE-MARGUERITE-LAFIGERE, SAINT-MELANY, SAINT-PIERRE-SAINT-JEAN, ASTET, BORNE, LAVAL-D’AURELLE, LOUBARESSE, MAYRES, SAINT-JULIEN-DU-GUA
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 78782
 
Carte(s) IGN : 2739OT, 2839OT, 2838OT, 2837OT, 2938O

Impression générale

Les vallées de la Haute-Cévenne, parfois simplement appelées les Cévennes ardéchoises, constituent une entité paysagère très étendue, très complexe d’un point de vue du relief mais relativement homogène du point de vue des structures paysagères. Elle englobe l’ensemble du versant du massif central donnant vers le Sud-Est constituant le bassin versant de la rivière Ardèche. C’est une entité composée de vallées encaissées ne communiquant pas entre-elles, formant une multitude de micro-entités. C’est un paysage de pente où l’homme s’est imposé à travers cet élément devenu emblématique du département : la terrasse en pierre sèche (aussi appelé \’faïsse\’, \’bancel\’, \’accol\’ ou \’restanque\’). C’est aussi le pays du châtaignier, arbre cultivé en vergers aujourd’hui en majorité à l’abandon. Paysage rural patrimonial qui, du fait de la déprise agricole, se boise et tend à offrir une image plus naturelle. Il dispose d’une forte attractivité résidentielle secondaire et touristique, en particulier du fait de la présence de nombreuses rivières baignables en été.

Identification

Impression d’isolement, d’être coupé du monde, dans un paysage sauvage, préservé, \’romantique\’ au sens où la nature efface progressivement les traces d’une agriculture en terrasse aujourd’hui délaissée. Paysage peu accessible, où la découverte se mérite, au gré des surprises. La présence réconfortante de l’eau.limites de l’unité : L’unité est limitée au Nord-Est par la ligne de crête allant de l’Escrinet à Mezilhac (rd122) la séparant des Boutières. Au Nord-Ouest, elle est limitée par le plateau Ardèchois : la ligne de rupture de pente forme la limite. Au Sud-Ouest, c’est laLes Vallées de la Haute Cévenne constituent les contreforts du massif central. Le relief est marqué par l’érosion,formant ainsi une multitude de vallées au fonctionnement autonome. La pente et la difficulté d’accès sont les caractères dominants, qui conditionnent toujours le développement de ce territoire.Ce paysage était autrefois entièrement cultivé : vignes, oliviers, mûriers pour l’élevage du vers à soie, élevages de moutons ou de chèvres et bien sûr vergers de châtaigniers. Cette économie traditionnelle a modelé un paysage de terrasses caractéristique et exceptionnel par son ampleur. Avec la déprise, l’espace entretenu s’est réduit considérablement. La friche puis la forêt ont progressivement gagné tous les versants, ne laissant que des \’clairières\’ autour des hameaux. Mais les vestiges demeurent. Cette occupation de l’espace est de moins en moins lisible et ce sont donc les caratéristiques du reliefs qui structurent ce paysage : l’axe des rivières, les 2 versants aux orientations différentes, les crêtes, les ensembles bâtis, soit installés en fond de vallée soit à mi pente…Cette entité offre un aspect isolé, sauvage. Elle se découvre par petits morceaux, offrant une succession de \’surprises paysagères\’. Sa découverte se mérite : il faut faire l’effort de sortir des grands itinéraires, d’y accéder, de braver la pente, les routes sinueuses. Mais cet isolement l’a protégée des principales atteintes : peu de grands aménagements, peu d’extensions urbaines viennent contraster avec l’architecture de pierre vernaculaire et attachante, le climat méditéranéen, l’eau claire des rivières qui constituent les attraits de ce paysage.

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : cascade du Ray Pic (remarquable) ; CEVENNE ARDECHOISE (remarquable) ; col de la Chavade (remarquable) ; col de Meyrand (remarquable) ; Coulée de Jaujac (remarquable) ; CRETE EN BALCON SUR LES BOUTIERES ET LA CEVENNE (remarquable) ; HAUTE VALLEE DE L’ARDECHE (remarquable) ; HAUTS PLATEAUX ARDECHOIS (remarquable) ; le Pont du Diable (remarquable) ; LE TANARGUE (remarquable) ; PLATEAU DU COIRON (remarquable) ; REGION DES VANS (remarquable) ; St Marguerite Lafigère (remarquable) ; Thines (remarquable) ; VALLEE DE LA BORNE ET DU CHASSEZAC (exceptionnel) ; VALLEE DE LA DROBIE (exceptionnel). La Cévenne ardéchoise, autrefois espace agricole, constitue désormais un espace d’authenticité, mêlant patrimoine et nature. Secteur prisé des résidents secondaires comme des touristes du fait essentiellement des rivières qui offrent de nombreux lieux de baignade, les vallées possèdent aussi une indéniable qualité de vie malgré l’accessibilité difficile. De nombreuses images s’attachent à ce paysage : pays du châtaigner, de la chèvre et du picodon, pays des terrasses, des murs de schiste et de granite, pays aussi du volcanisme ardéchois. Ce sont ces différentes représentations qui ont en particulier justifié la création du Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche.

Transformation

Deux mutations majeures sont constatées :- l’achèvement de la déprise agricole dont les effets sont aujourd’hui la progression de la forêt (fermeture des paysages) et l’absence d’entretien des terrasses (disparition du patrimoine bâti agricole) : cette évolution tend à faire disparaître certaines valeurs de ce paysage, mais en amène une nouvelle : celle d’un paysage sauvage et naturel (retour de la faune sauvage, apparence naturelle des boisements, hausse de la biodiversité…)- la multiplication des constructions et infrastructures touristiques. Même si cette tendance est parfois minime, elle porte très rapidement atteinte à la grande homogénéité de ces paysages.Par ailleurs, les principales crêtes de cette unité sont concernées par des projets éoliens dont la dimension technologique et industrielle est en fort contraste avec l’existant.Ces mutations peuvent à terme fortement atténuer les valeurs paysagères de cette entité.. Précisions : Cette entité connaît 2 tendances majeures : - la déprise agricole, qui a certainement atteint son maximum en terme de surface, mais qui se traduit par une fermeture croissante des paysages, et la disparition des versants en terrasse- les constructions nouvelles qui, même si elles sont peu nombreuses, peuvent facilement marquer ce paysage très homogène si aucune précaution d’intégration n’est prise.D’autres mutations sont à noter : multiplication des infrastructures touristiques en bord de rivière, éoliennes sur les crêtes…

Objectifs de qualité paysagère

Il y a peu à faire contre l’enfrichement et l’évolution des boisements. Une reconquête totale de l’espace n’est pas à l’ordre du jour tant qu’une économie spécifique à ce relief n’est pas de retour. Cependant, la préservation ponctuelle des principaux versants en terrasses constitue un objectif prioritaire pour le maintien des qualités paysagère de l’entité. Pour cela, les efforts d’entretien de l’espace doivent se faire sur des espaces ciblés pour leur qualité patrimoniale, en utilisant les quelques outils existants (AOC Picodon, AOC châtaigne d’Ardèche, AOC viticulture, mais aussi Politique Espaces Naturels Sensibles du Conseil Général, etc…).Par ailleurs, la maîtrise des boisements est une néessité :- autour des habitations afin de limiter les risques d’incendie- de façon à préserver des ouvertures visuelles le long des principaux itinéraires et, en particulier, afin de maintenir ouvertes les vues sur les rivières et éléments marquants du paysage.L’autre aspect concerne la maîtrise des aménagements dans la pente. Les routes comme les constructions nouvelles doivent être implantées en respectant quelques principes fondamentaux : limiter les terrassements (éviter les remblais) et utiliser des murs de soutènement, préférer les implantations qui suivent les courbes de niveau, choisir des matériaux sombres se mêlant à l’environnement, reprendre les volumes simples du bâti traditionnel… Ces éléments, adaptés à chaque secteur, devraient être partiulièrement analysés dans les documents d’urbanisme (cf. les cahiers de recommandations architecturales du PNR des Monts d’Ardèche)

Partager la page

Sur le même sujet