Vallée du Haut-Beaujolais au nord des Monts Pinay, St-Rigaud, Rochefort

01 Vallee du Haut Beaujolais au nord des Monts Pinay St Rigaud Rochefort 0467
Département  : Rhône
 
Communes  : VAUXRENARD, CHIROUBLES, CENVES, JULLIE, SAINT-JACQUES-DES-ARRETS, LES ARDILLATS, AVENAS, MONSOLS, OUROUX, SAINT-CHRISTOPHE, SAINT-MAMERT, TRADES, SAINT-CLEMENT-DE-VERS, BELLEROCHE, BELMONT-DE-LA-LOIRE, CERGNE (LE), ECOCHE, CHENELETTE, COURS-LA-VILLE, POULE-LES-ECHARMEAUX, RANCHAL, THEL, BEAUJEU, SAINT-GERMAIN-LA-MONTAGNE, AIGUEPERSE, AZOLETTE, PROPIERES, SAINT-BONNET-DES-BRUYERES, SAINT-IGNY-DE-VERS, MARS, ARCINGES, LANTIGNIE
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 26144
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Cette terre d’élevage respire la campagne ordinaire, au sens noble du terme, une campagne qui semble avoir de tout temps gardé sa douceur de vivre et son authenticité. Ce paysage, très entretenu, semble faire l’objet d’un travail de haute couture ! Un drapé de prairies ponctuées d’arbres isolés, cousues entre elles par des haies basses parfaitement taillées, où les forêts de feuillus et de conifères entrelacés parachèvent l’ouvrage.La vallée du Haut-Beaujolais au nord des monts Pinay, Saint Rigaud et Rochefort se mérite, elle se gagne par un réseau de routes sinueuses, se laisse découvrir par des séquences visuelles qui alternent paysages ouverts et plus intimistes et ne se laisse apprécier qu’en prenant le temps au détour d’un chemin. Moins courue que ses voisins que sont notamment le Beaujolais viticole ou les Monts du Lyonnais, elle tire son attrait d’un paysage très composé, équilibré dans ses motifs, où les occupations de l’espace par l’homme cohabitent sans se concurrencer.

Identification

La vallée du Haut-Beaujolais au nord des monts Pinay, Saint-Rigaud, Rochefort s’établit aux confins septentrionaux du département du Rhône, laissant la Loire à l’ouest avec qui elle entretient des limites floues, et à l’est le Beaujolais des grands crus et la vallée de l’Azergues dont elle se distingue par les crêtes boisées et les cols dont celui des Echarmeaux.Avec une succession de vallonnements doux et de monts plutôt boisés, la topographie est simple, répétitive, et l’organisation limpide. Les bois créent des phénomènes de sas, qui ferment la vision jusqu’aux cols de la Sibérie et du Fût d’Avenas (740 m). Le végétal constitue l’élément majeur du paysage : noyers, chênes et noisetiers dans les forêts, arbres isolés, haies basses et vertes prairies dominent. L’élevage est très présent : bovins et caprins contribuent à soigner et entretenir la campagne. Si la part de parcelles cultivées n’est pas considérable, les cultures dans les fonds de vallon plus plats se tournent vers des productions comme le maïs, destiné à l’ensilage. Les villages occupent généralement les points hauts, restant toutefois à l’abri des monts voisins. De ci, de là, des résidences secondaires, tandis que les corps de ferme se répartissent sur l’ensemble des pentes. A noter l’aspect particulier de la vallée de la petite Grosne au nord-est qui offre une physionomie différente, de vallée plus encaissée et boisée, avec des haies de haut-jet.

Qualification

Le caractère agraire et forestier de cette vallée du Haut-Beaujolais au nord des monts Pinay, Saint-Rigaud, Rochefort s’avère incontestable, riche d’une diversité d’usages : élevage bovin mais également ovin et caprin, agriculture céréalière, exploitation forestière. Aucune activité n’est réellement dominante, dans un paysage où même les coupes à blanc restent éparses. L’équilibre de cette campagne soignée est également procuré par l’intervention des chèvres friandes de ronces ; leur rôle de « nettoyage » est une singularité à souligner. La densité humaine dans la Vallée du Haut-Beaujolais au nord des monts Pinay, Saint-Rigaud, Rochefort n’atteint pas des sommets. Les activités économiques sont elles aussi à taille humaine, avec de petites exploitations industrielles, scieries, tissages, suffisantes sans doute à occuper une partie importante de la population active. Là encore, c’est l’équilibre qui domine ; les paysages, à la fois ordinaires et singuliers, offrent une qualité globale qui mérite d’être citée. Les paysages exceptionnels et remarquables présents et identifiés en 1996 par les services de la DIREN sont : BEAUJOLAIS NORD (remarquable) ; Cenves (remarquable) ; col des Echarmeaux (remarquable) ; MONT RIGAUD (remarquable).

Transformation

Les changements qui s’opèrent dans la vallée du Haut-Beaujolais sont perceptibles et lents. Les problématiques de transformation ou de reconversion ne paraissent pas encore opérer ici.L’agriculture parait répondre en douceur à des traits de modernité, on parlerait plus volontiers d’adaptation que d’anticipation et d’intensification déraisonnée et déconnectée des données locales. L’élevage semble également évoluer dans le respect de l’identité locale et participe largement au maintien du paysage et de son harmonie. Des qualités qui expliquent aussi l’attrait de ces sites pour un tourisme vert, respectueux de l’environnement, venu chercher la tranquillité et un certain art de vivre. Même si le développement pavillonnaire reste modéré, on notera toutefois des désagréments créés à l’échelle locale par le développement urbain à proximité des centres bourgs de Belmont de la Loire et de Monsols en particulier. Si cet attrait permet la conservation du patrimoine bâti des fermes et châteaux, les résidences secondaires en nombre important, aux volets fermés en basse saison, engendrent des ambiances de hameaux endormis.

Objectifs de qualité paysagère

Archétype de la campagne agricole et forestière, la vallée du Haut-Beaujolais paraît préservée des influences et des menaces de changements brutaux. Inutile de souligner à quel point le maintien de l’élevage est un puissant facteur de stabilisation. Outre les objectifs globaux de conservation des traits agraires dont le maillage bocager, il conviendrait de travailler à une échelle plus réduite. Par exemple, des efforts sont à porter sur l’architecture et l’implantation des bâtiments agricoles ; la nécessité de surfaces importantes conduit à des aménagements diversement réussis.Même si l’extension pavillonnaire reste limitée, on veillera à la contenir et à promouvoir des considérations d’ordre qualitatif. L’installation par rapport à la pente et la forme architecturale reste, ici comme ailleurs, une question jusque là évitée alors que l’insertion des nouvelles constructions ne pourra se faire sans avoir trouvé des réponses cohérentes et adaptées à la topographique et aux constructions existantes.La valorisation des produits du terroir (fromage de chèvre notamment) et la recherche de filières courtes (producteur – consommateur) forme également un moyen intéressant pour aider à la préservation et la mise en valeur de la vallée du Haut-Beaujolais.

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