Vallée du Diois de St-Nazaire-le-Désert et val d’Oule

02 Vallee du Diois de St Nazaire le Desert et val d Oule
Département  : Drôme
 
Communes  : POYOLS, RECOUBEAU-JANSAC, RIMON-ET-SAVEL, SAINT-BENOIT-EN-DIOIS, LA CHAUDIERE, BEZAUDUN-SUR-BINE, CHASTEL-ARNAUD, ESPENEL, MONTMAUR-EN-DIOIS, REMUZAT, VERCLAUSE, ARNAYON, LA CHARCE, CORNILLAC, CORNILLON-SUR-L’OULE, LA MOTTE-CHALANCON, POMMEROL, VILLEPERDRIX, CHALANCON, JONCHERES, SAINT-NAZAIRE-LE-DESERT, VOLVENT, PRADELLE, AUCELON, BARNAVE, PENNES-LE-SEC, ROTTIER, ESTABLET, GUMIANE, ROCHEFOURCHAT, LES TONILS, BRETTE, BELLEGARDE-EN-DIOIS, SAINT-MAY, CHAUDEBONNE, BOURDEAUX, BOUVIERES, AUREL
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 33784
 
Carte(s) IGN : 3139OT - 32380OT - 3138OT

Impression générale

Chahuté par le relief, sculpté par l’érosion, parsemé de champs rayés de lavande, la Vallée du Diois de Saint-Nazaire-le-Désert et le val d’Oule détiennent de singuliers atouts, hélas peu reconnus du fait du voisinage célèbre du Diois et des Baronnies.Les villages retirés, en partie réhabilités, les fermes isolées encore en activité, la terre aride au fort accent méditerranéen, les forêts de chênes blancs et la garrigue, les rivières aux eaux translucides, les routes sinueuses offrant des points de vue remarquables… Laissent espérer un avenir touristique basé sur un terroir à revitaliser.La terre y est aride, aussi l’agriculture se confine encore dans de rares replats et délaissent les pentes abruptes et arides, où quelques fermes se sont vidées laissant des ruines éparses. A l’image de cette faible densité humaine, les fermes qui subsistent sont isolées, assez distantes les unes des autres. Bien nommé « désert », le val de Saint-Nazaire recherche son identité entre une tranquillité qui peut être un atout touristique et une désuétude qui rendent la vie quotidienne et locale parfois difficile.Constituant une entité à part, le val d’Oule offre un paysage plus accueillant avec ses noyeraies, ses distilleries, ses villages perchés et ses fermes isolées en activité. Ici, le plan d’eau de Rémuzat constitue une accroche touristique forte, reconnue, qui gagnerait à recevoir le renfort d’autres attraits, que le terroir renferme certainement

Identification

L’unité paysagère de la Vallée du Diois de Saint-Nazaire-le-Désert et du val d’Oule est immense : 33 784 hectares. Elle est cernée de montagnes boisées entre 800 et 1 200 mètres : Raton, Buegue, Couspeau, Aucelon, Boutarinard, Préloubeau, Archier…et isolée par ces reliefs. Les montagnes de Longue Serre et de l’Eyriau, au sein de l’unité, la coupent en deux du nord au sud.La rivière Roanne, rejointe par l’Oule à La-Motte-Chalancon, serpente du sud au nord. Les routes (RD135 et RD61) suivent les cours d’eau. Les rares accès se situent dans des gorges ou sur des cols : au nord après Saint-Benoît, au sud (Rémuzat) et au sud-est, après la Charce. Cette domination de la géomorphologie et l’absence de sources conditionnent, avec le climat, l’occupation du sol : exploitation agricole difficile, cultures sèches, (lavande, élevage) et habitat clairsemé.La-Motte-Chalancon, Rémuzat, Saint-Nazaire-le-Désert, Saint-Benoît-en-Diois pour ne citer que les principaux sont perchés sur des crêtes en retrait des cours d’eau. Ces villages, au fort caractère patrimonial, sont rares et éloignés les uns des autres de plusieurs dizaines de kilomètres. Quelques uns semblent renaître, avec des rénovations de qualité, après avoir subi un dépeuplement dont témoignent de nombreuses habitations en ruine.Suivant un premier plan souvent constitué par le lit calcaire et les eaux bleutées des rivières, les pentes sont constituées de forêts de chênes et de garrigue, une végétation méditerranéenne sèche qui conforte l’impression d’aridité. En été, seuls les pins offrent un couvert profond dans un paysage jauni asséché par le climat. D’anciennes prairies constituent de rares trouées quand les pentes se font douces, signes d’une déprise agricole aujourd’hui avérée. Le paysage s’ouvre sensiblement au nord, après la coupure montagneuse et la fin du relief accidenté, grâce aux cols qui mènent à Saint-Nazaire-le-Désert ou Gumiane.

Qualification

Le paysage de la Vallée du Diois de Saint-Nazaire-le-Désert et du val d’Oule subit de plein fouet la désertion agricole due à la difficulté d’exploitation sur les reliefs chahutés. L’agriculture, qui persiste cependant autour de fermes isolées, dans un environnement où la nature (boisements de chênes, garrigue) reprend ses droits, n’est pas encore remplacée par un investissement touristique des lieux. Cette vocation paraît la plus appropriée compte tenu de l’aspect très naturel des lieux, des nombreux points de baignade offerts par la Roanne et des points de vue remarquables, par exemple sur le synclinal de Saou voisin.Le bâti est donc restauré par endroits, laissé à l’abandon à d’autres. Le territoire oscille, se cherche une reconnaissance, entre Diois et Baronnies, à l’image du village de Penne-le-Sec, où se côtoient maisons restaurées (dans les années 1970) et chalets de bois implantés sur les pentes signalant une tentation touristique.

Transformation

La déprise agricole est nette dans la Vallée du Diois de Saint-Nazaire-le-Désert et le val d’Oule. Elle est ancienne. Les réhabilitations des années 1970 ont permis la rénovation d’habitations dans certains villages.En devenir, ou en désuétude, ces vallées tortueuses hésitent entre nature, culture et tourisme. La végétation reprend ses droits sur les pentes et l’agriculture ne tient plus le paysage envahi par la garrigue, entraînant une augmentation du couvert végétal propice aux incendies. Le tourisme ne bénéficie pas d’un terroir clair comme le Diois ou les Baronnies.

Objectifs de qualité paysagère

La Vallée du Diois de Saint-Nazaire-le-Désert et le val d’Oule, n’étant pas affectés par la modernité, décèlent des qualités paysagères de plus en plus rares en Rhône-Alpes. Ils bénéficient d’atouts qu’il convient de mettre en valeur :- des cœurs de villages qui ont bénéficié d’une réhabilitation dans les années 1970 et qui n’ont pas besoin de beaucoup d’efforts pour être revitalisés,- un « désert » qui mérite un classement et une protection,- des villages qui mériteraient une ZPPAUP ou une inscription, ou autre reconnaissance de leur qualité patrimoniale- des terres agricoles où pourraient se réimplanter pastoralisme ou cultures aromatiques (lavande, tilleul),- des routes minimalistes (goudron gravillonné d’un aspect clair qui se fond dans le paysage) sans fossés, sans signalétique horizontale, bordées de parapets en pierre, qui contribuent à maintenir l’aspect montagneux,- des rivières (la Roanne et l’Oule) qui méritent le détour avec leurs eaux translucides et leurs berges préservées,- des panoramas dont la mise en scène (bancs, dégagements) est intéressante…Il convient de surveiller par ailleurs les enjeux éolien et photovoltaïque, car les nombreuses crêtes et la désertion des lieux combinés à un désir de reconnaissances peuvent attirer de nouvelles convoitises.

Partager la page

Sur le même sujet