Vallée de la Brévenne et de l’Anzieux

Département  : Rhône
 
Communes  : POLLIONNAY, SOURCIEUX-LES-MINES, SAINT-PIERRE-LA-PALUD, VAUGNERAY, SAINT-LAURENT-DE-CHAMOUSSET, AVEIZE, DUERNE, LES HALLES, MONTROMANT, SOUZY, SAINTE-FOY-L’ARGENTIERE, SAINT-GENIS-L’ARGENTIERE, BESSENAY, CHEVINAY, SAIN-BEL, SAVIGNY, BRUSSIEU, COURZIEU, HAUTE-RIVOIRE, MEYS, SAINT-MARTIN-EN-HAUT, YZERON, GREZIEU-LE-MARCHE, SAINT-CYR-LES-VIGNES, BELLEGARDE-EN-FOREZ, CHAZELLES-SUR-LYON, MARINGES, VIRICELLES, LENTILLY
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 14349
 
Carte(s) IGN : 2931 ET, 2932 ET

Impression générale

La vallée de la Brévenne et de l’Anzieux dessine un paysage tout en longueur au cœur des Monts du Lyonnais. A cheval sur les départements du Rhône et de la Loire, il s’étire parallèlement à la Route Nationale 89 qui relie l’Arbresle et Montrond-les-Bains. Les visions sont conditionnées par cet axe longitudinal, attirées par les crêts et les abords boisés des collines environnantes qui ferment les horizons.Largement occupée par les activités agricoles, la vallée de la Brévenne double son identité de campagne verdoyante par des images de l’exploitation minière passée et de l’activité industrielle présente. Les bourgs sont plutôt resserrés et les fermes isolées s’avèrent peu nombreuses. La ferme est composée de trois corps de bâtiments disposés en fer à cheval autour d’une cour fermée : la maison d’habitation, les bâtiments d’exploitation, un hangar. C’est la traditionnelle ferme en U des Monts du Lyonnais.Dans cette ambiance tranquille et travailleuse rompue par l’agitation des abords de la RN 89, la pression urbaine commence néanmoins à se faire sentir, bien que restant limitée en raison du relief chahutée et d’une moindre accessibilité.

Identification

La Brévenne et l’Anzieux, affluents de l’Azergues et de la Loire, dessinent un tracé longitudinal qui donne sa forme générale à cette longue et étroite vallée. Le fond de vallée, qui s’échelonne de 250 à 400 mètres d’altitude, est dominé au nord-ouest par les collines du Tararais et au sud par le chaînon des Monts du Lyonnais. De petits vallons perpendiculaires s’en échappent. Cependant, la rivière reste souvent visible depuis les versants voire depuis les crêtes. La structure paysagère s’avère relativement lisible : -un fond de vallée rectiligne occupé par sa rivière et parallèlement, par les infrastructures (RN89, voie ferrée), l’urbanisation et les cultures, -de part et d’autre, un coteau et un grand versant marqué par une occupation homogène (prairie/culture/boisement modéré),-sur les hauteurs, les crêtes et leurs abords sont couverts de résineux. Les haies bocagères apportent une certaine douceur de transition entre le fonds de vallée et les crêtes, notamment du fait de la proportion de boisement. L’habitat offre une physionomie assez concentrée contraint sans doute par la topographie des lieux : vallée peu large et pentes assez marquées. Le bâti traditionnel composé en U, autour d’une cour, se montre bien préservé.

Qualification

Empruntée par la route nationale (RN89) et le chemin de fer, la vallée de la Brévenne conserve néanmoins un caractère rural assez marqué, doublé d’un passé industriel. Les traits d’une campagne traditionnelle s’y retrouvent largement : l’élevage typique des Monts du Lyonnais (bovin, caprin), de nombreuses prairies, des vergers et des cultures sur des parcelles de taille moyenne bordées de haies. Des éléments insolites attirent l’attention, telle l’immense aire de stockage de la Grande Tuilerie du Rhône à Sainte-Foy l’Argentière (plus de 200 000 tonnes de tuiles par an) ou la « cité » de mineurs dans cette même commune, qui tire son nom d’une mine de plomb argentifère. L’alignement de maisons mitoyennes (fin 18-19e siècle) où logeaient les familles, est assez remarquable. Construites selon le même modèle et suivant des règles très strictes, ces maisons comportaient toutes un puits, un potager et un local pour ranger le charbon.Outre son patrimoine industriel, la vallée de la Brévenne semble miser sur son attractivité touristique, cherchant à valoriser la fauconnerie de Courzieu ou le train touristique des Monts du Lyonnais, qui fonctionne tout l’été entre l’Arbresle et Sainte-Foy l’Argentière. Les nombreux chemins de randonnée sont également réputés, notamment celui vers les crêtes et le col de Malleval.Enfin, à l’instar de l’Azergues et de la Turdine, la Brévenne est prisée par les pêcheurs pour ses qualités piscicoles.

Transformation

Les grandes transformations de la vallée de la Brévenne appartiennent essentiellement au passé, comme en témoignent les traces de l’industrie minière, à Saint Pierre la Palud et Sourcieux les Mines - à l’origine d’ailleurs de la vocation chimique du bassin lyonnais. Les transformations aujourd’hui semblent relativement lentes au regard de celles passées. L’agriculture connaît une évolution plus favorable au sud de la vallée qu’au nord. Et si aucune menace globale particulière ne se dégage de visu, il est néanmoins difficile de préjuger du futur. L’attrait résidentiel est plus modéré que sur d’autres secteurs rhodaniens, paraissant aujourd’hui cantonné à l’autre versant (Monts du Lyonnais). Au vu du dossier d’enquete publique, la future autoroute A89 sur la vallée de la Turdine avec un échangeur à l’Arbresle semblerait plutôt affecter les plateaux à l’ouest de l’Arbresle.

Objectifs de qualité paysagère

D’évidence, le maintien des activités agricoles est essentiel pour contribuer à préserver l’ouverture des paysages et l’aspect jardiné de cette campagne. En plus du caractère dynamique de l’agriculture, il est important également d’insister sur sa diversité. Contenir le mitage constitue également un objectif de qualité paysagère majeur, même si le relief le contraigne efficacement.Enfin, la vallée de la Brévenne aurait intérêt à continuer à jouer la carte du tourisme vert, non seulement en arborant l’image de campagne gracieuse mais surtout en cultivant son identité profonde et en misant sur les productions de qualité (labels locaux, voire biologiques) et de proximité : maraîchage, arboriculture fruitière, lait viande en vente directe, sur les marchés, par le biais des AMAP…

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