Vallée de l’Ain

01 Vallee de l Ain
Département  : Ain
 
Communes  : PONCIN, SERRIERES-SUR-AIN, SONTHONNAX-LA-MONTAGNE, MATAFELON-GRANGES, SAMOGNAT, BOLOZON, CIZE, CORVEISSIAT, GRAND-CORENT, CHALLES, HAUTECOURT-ROMANECHE, JUJURIEUX, LEYSSARD, BOHAS-MEYRIAT-RIGNAT, NEUVILLE-SUR-AIN, DORTAN
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 5953
 
Carte(s) IGN : 3230 OT - 3228 OT

Impression générale

Deux couleurs dominantes restent en tête du visiteur de la Vallée de l’Ain : le vert des boisements et de l’eau et les teintes gris clair des falaises calcaires abruptes sur les chaînons jurassiens.Souvent encaissée profondément, la rivière se cache au regard du promeneur derrière un rideau de saules, frênes, acacias et noisetiers. Puis, la végétation prend un caractère presque méridional en remontant vers les pentes plus sèches : chênes tortueux, buis, pins, genévriers… Quelques élevages bovins sont installés sur les terrasses alluvionnaires et de rares parcelles de vignes occupent les pentes, mais l’agriculture y décline.Marqué par les barrages sur l’Ain et les lignes électriques qui partent à l’assaut des reliefs le long de trouées rectilignes dans les zones boisées, le paysage conserve cependant son caractère naturel et souvent impressionnant, notamment dans les gorges et au bord du Lac de Coiselet.Le cours d’eau offre au tourisme de nombreux débouchés : pêche, loisirs nautiques, balades en VTT ou à pied le long des gorges et du lac, visite des grottes de Corveissiat (spéléologie, observation de chauves-souris) et de la descente de Matafelon… Ces attraits ont leur corollaire : des cabanons et chalets en bois de week-end, construits dans les années 1970 au bord de l’eau, ont un côté aujourd’hui désuet, et des campings où quelques caravanes à l’année rouillent sur place.Sur les terrasses, les villages, peu nombreux tant le relief est inhospitalier, sont souvent agrémentés de lavoirs et de fontaines, témoins des nombreux usages passés de l’eau. De belles bâtisses anciennes en pierres bugistes rappellent une période où la viticulture était très présente (XIX° siècle). Autres souvenirs : des reliquats de murets, qui montaient vers les anciennes parcelles de vignes, sont en ruine et ne mènent plus que vers des friches, parsemées de quelques ceps.

Identification

Toute en longueur, parfois étroite de seulement quelques centaines de mètres, la Vallée de l’Ain est structurée autour de la rivière, orientée nord-est/sud-Ouest et encaissée entre les chaînons jurassiens calcaires qu’elle a entaillés. L’unité débute à Chancin (Lac de Coiselet), au nord, et s’achève à Neuville-sur-Ain, une trentaine de kilomètres plus au sud (5 953 hectares). À partir de Conflans, ses limites suivent celles du département, situées au milieu du cours d’eau et du lac de barrage.Trois étages se succèdent dans le paysage en fonction du relief et de l’altitude : le cours de la rivière en fond de vallée, aux environs de 280 mètres, puis les terrasses alluviales et, enfin, les pentes rocheuses (falaises et boisements), qui culminent jusqu’à 700 mètres. La RD 91 longe la rive gauche de l’Ain sur toute la longueur de l’unité paysagère. Quelques routes secondaires permettent d’accéder aux villages. Six ponts permettent de traverser la rivière.La rivière d’Ain se laisse deviner au travers du rideau d’arbres qui l’isole de la route. Les plateaux alluviaux cultivés, les routes transversales et les ponts offrent des vues plus ouvertes sur le paysage. En quittant la rivière pour monter vers les crêtes, la végétation devient presque méridionale (chênes tortueux, petits buis, pins, genévrier), en contraste avec l’humidité du fond de vallée. Celui-ci est occupé par une végétation caractéristique du bord de l’eau (saules, frênes, acacias, noisetiers).Le paysage est resté naturel dans son ensemble, tout en étant marqué par la production d’électricité (barrages sur l’Ain et lignes électriques partant à l’assaut des reliefs), par le tourisme d’eau (campings, cabanons et chalets au bord de l’eau, zones de loisirs, pêche), et dans une moindre mesure par l’agriculture (élevage bovin et cultures sur les terrasses alluvionnaires, quelques vignes sur les pentes).Les villages se trouvent sur les terrasses. De belles bâtisses anciennes en pierres sont les témoins d’une période où la viticulture était très présente (XIX° siècle). Quelques châteaux dominent le cours de l’Ain.

Qualification

La vallée de l’Ain et le Lac de Coiselet sont connus pour leur attrait touristique lié notamment aux loisirs d’eau (pêche, campings et chalets de week-end au bord de l’Ain, zones de loisirs) et aux paysages impressionnants des gorges de l’Ain, site visité depuis des siècles. La vallée offre également des possibilités de circuits à vélo (l’Ain à vélo) ou à pied (tour de la vallée de l’Ain).Plusieurs sites sont labellisés ou reconnus : la descente de Matafelon (entre Matafelon-Granges et Thoirette), la grotte de Corveissiat, un des premiers sites classés du département (1909), le Viaduc de Cize-Bolozon, porte d’entrée vers le Parc naturel régional du Haut-Jura. Si le tourisme joue un rôle certain localement, l’économie est aussi caractérisée par la production hydro-électrique et, dans une moindre mesure, par l’agriculture (élevage bovin et viticulture) et par des entreprises artisanales.

Transformation

Si le paysage paraît stable dans son ensemble, du fait du caractère inhospitalier du relief, des signes d’abandon de terres agricoles et de certains bâtiments apparaissent toutefois. Bien que peu prégnante, sa vulnérabilité tiendra :- à la déprise agricole : risque d’abandon et d’enfrichement des terres ;- au tourisme : bases de loisirs et campings pas toujours bien intégrés au bord de l’Ain,- à l’économie : lignes électriques associées à des saignées dans les zones boisées.À noter, les travaux d’adaptation du Viaduc de Cize-Bolozon (ouvrage achevé en 1875 et reconstruit en 1950 après son dynamitage par les maquisards), pour le passage du TGV, changeront fortement la physionomie de l’édifice.

Objectifs de qualité paysagère

Le maintien de l’agriculture (élevage et viticulture) permettrait de conserver la lisibilité du paysage et son ouverture, notamment au niveau des terrasses alluviales et des pentes cultivées. Il va de pair avec une aide au maintien en état des bâtiments traditionnels, qui pourraient être valorisés.Les secteurs dédiés au tourisme et à la détente, au bord de l’Ain, devraient être examinés sous l’angle de leur intégration paysagère. Certains secteurs ont d’ores et déjà subi un mitage du fait de la construction de petites résidences secondaires (chalets et cabanons) dans un style dépassé et déplacé. Il serait souhaitable de ne pas poursuivre ces constructions.

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