Val de l’Oignin d’Izernore

04 Val de l Oignin d Izernore
Département  : Ain
 
Communes  : GEOVREISSET, GROISSIAT, OYONNAX, BRION, GEOVREISSIAT, IZERNORE, NURIEUX-VOLOGNAT, SONTHONNAX-LA-MONTAGNE, MATAFELON-GRANGES, SAMOGNAT, PEYRIAT
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 5640
 
Carte(s) IGN : 3228OT

Impression générale

Enserré entre deux chaînons jurassiens, le paysage du Val de l’Oignin porte les traces d’une activité rurale dynamique. Les villages sont agréablement situés sur les premières pentes des chaînons. Les parcelles épierrées sont délimitées par des clôtures, des pierres debout ou des pierres entassées recouvertes de végétation. Des noyers bordent les champs.Certains secteurs montrent des signes d’abandon (bâtiments en ruine, enfrichement de prés et de vergers), mais une certaine activité agricole demeure en fond de vallée (culture de maïs) et sur les pentes peu élevées (élevage bovin). Cependant, l’industrie prend le pas, notamment celle du plastique, sous l’influence d’Oyonnax, autour d’Izernore et de Nurieux. Les zones industrielles gagnent du terrain le long de l’Oignin et de la RD 18, et l’habitat (lotissements et petits bâtiments collectifs) se développe conjointement. Signes d’un désintérêt ? Les bâtisses traditionnelles des coeurs de villages (maison bloc en longueur) sont parfois rénovées de façon aléatoire et des pavillons de différentes époques s’étendent sur le pourtour des villages.La juxtaposition entre les traces d’occupation rurale traditionnelle, les signes des nouvelles méthodes employées en agriculture, et le développement rapide et intense de l’industrie et de l’habitat associé est surprenante. Les paysages sont doux, les berges de la rivière sont attirantes et l’écoulement de l’eau reposant, mais on n’oublie jamais la présence toute proche des usines et des lotissements…

Identification

Le Val de l’Oignin d’Izernore s’organise naturellement autour de la vallée, enserrée entre deux chaînons jurassiens. Les bordures Ouest et Est sont formées par ces chaînons, très boisés et orientés nord/sud. Au Nord, le piton d’Arfontaine, et, au Sud, le resserrement de Peyriat, marquent les limites de cette unité paysagère de 5 460 hectares.L’altitude du val d’Izernore est comprise entre 380 mètres, au bord de l’Oignin, et 450 mètres. Les sommets des chaînons culminent à 700 mètres, et atteignent même 800 mètres au sud-ouest, sur les hauteurs de Peyriat. À ces altitudes, le talus rocheux apparaît le long des voies de communication.Les bois qui occupent les hauteurs et certains secteurs du val sont très variés : les lieux les plus chauds et secs sont colonisés par des pins et des chênes tortueux et les secteurs les plus humides par des épicéas ou des feuillus.Le paysage porte les traces d’une activité rurale passée importante, à travers le bâti caractéristique (fermes en pierres) et l’organisation de l’espace : villages sur les premières pentes des chaînons, parcelles épierrées délimitées par des clôtures, des pierres debout ou des pierres entassées recouvertes de végétation, noyers en bordure des champs.L’industrie se développe fortement, notamment celle du plastique, du fait de l’influence d’Oyonnax, toute proche, autour d’Izernore et de Nurieux. Les zones industrielles gagnent du terrain le long de l’Oignin et de la RD 18. L’habitat (lotissements et petits bâtiments collectifs) se développe conjointement. Les bâtisses traditionnelles des coeurs de villages (maison bloc en longueur) sont parfois rénovées de façon aléatoire et des pavillons de différentes époques s’étendent sur le pourtour des villages, entraînant un mitage du territoire.Une grande sablière (matériau alluvionnaire), située à Izernore, alimente un secteur étendu. Mais elle est peu visible dans le paysage du fait de sa situation dans une carrière en creux.

Qualification

Les usages du territoire, traditionnellement agricoles, se sont calqués sur la morphologie du terrain. L’agriculture (élevage bovin laitier essentiellement, moutons et chevaux, culture de maïs en fond de vallée) conserve sa place dans un territoire qui lui était entièrement consacré par le passé, mais certains secteurs montrent des signes d’abandon (bâtiments, enfrichement de prés et de vergers). La proximité d’Oyonnax a favorisé le développement de l’industrie plastique, dynamisant ainsi l’économie et l’emploi autour d’Izernore. D’autres industries se sont également implantées : un gisement de sables alluvionnaires a permis l’installation d’une sablière importante qui fournit un secteur étendu. Le fort attrait résidentiel est dû à cette présence d’un bassin d’emploi. Les nouvelles installations industrielles sont implantées en fond de vallée (Nurieux et Izernore), le long des deux axes de communication importants qui desservent le territoire et facilitent son développement économique : la RD 18 nord-sud et la RD 979 est-ouest.La présence d’un site classé (cascade de Charmine sur l’Oignin) et des vestiges d’un temple gallo-romain, classés monument historique à Izernore, sont la preuve de l’intérêt d’un paysage caractéristique et d’un passé riche.

Transformation

La mutation du paysage, déjà largement entamée, est due essentiellement au positionnement géographique du territoire, à proximité d’Oyonnax : création de zones industrielles et construction de pavillons et de lotissements. Les transformations sont encouragées par la structure du terrain, dont les pentes, légères, facilitent la colonisation par l’industrie et l’habitat.La modification des pratiques agricoles transforme également les trames du paysage : suppression des clôtures, notamment en fond de vallée, adjonction de nombreux hangars sur tout le territoire, y compris loin des villages, et enfrichement des terres les moins accessibles. Le risque d’une déprise agricole, vraisemblablement au profit de l’industrie, existe.

Objectifs de qualité paysagère

Le Val de l’Oignin gagnerait à maintenir son activité agricole et à favoriser la construction de bâtiments intégrés au mieux dans le paysage, pour faire un pendant à l’industrie et conserver une alternative et une diversité économiques.Les villages mériteraient une redynamisation pour éviter qu’ils soient réduits à la fonction de dortoirs.

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