Val d’Ainan

016 Val d Ainan
Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-BUEIL, SAINT-MARTIN-DE-VAULSERRE, VELANNE, VOISSANT, MERLAS, MIRIBEL-LES-ECHELLES, SAINT-AUPRE, SAINT-GEOIRE-EN-VALDAINE, CHIRENS, BILIEU, MASSIEU, SAINT-NICOLAS-DE-MACHERIN, SAINT-SULPICE-DES-RIVOIRES, SAINT-ALBIN-DE-VAULSERRE
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 4652
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Une campagne paisible, où les activités agricoles et pastorales dominent. Toutes en courbes, les routes, promènent le visiteur d’un village à l’autre, où se niche un habitat traditionnel plutôt bien entretenu. Ce territoire, qui se laisse découvrir et apprécier, ne constitue par pour autant une destination touristique très courue. Il compte quelques jolis châteaux, notamment celui de Saint Geoire en Valdaine, et plusieurs maisons fortes. Encore faut-il aller les dénicher…A l’écart des grands axes routiers, ce territoire au cœur du triangle Lyon-Grenoble-Chambéry en est justement assez éloigné. Ce qui explique peut-être que la pression résidentielle n’y soit pas trop forte. Les nouvelles constructions se fondent dans un paysage modelé par l’agriculture et l’élevage. Les clochers des églises forment des points d’appel. L’arbre se décline de mille manières : isolé, en verger rustique, en bosquets, en forêts de feuillus ; tandis que le discret Ainan est cachée par une abondante ripisylve ; l’eau se manifeste partout en prairies humides, abreuvoirs, lavoirs…

Identification

Deux vallons nord-est/sud-est cernés de collines composent une topographie très lisible : des sommets boisés peu accessibles, un habitat en pisé à mi-pente, des fonds de vallon humides – ce qui explique d’ailleurs la localisation des bourgs en hauteur. Sur les pentes, des prairies de fauche et de pâture. Culture et élevage cohabitent harmonieusement dans un paysage à échelle humaine.Noyers, tilleuls, et châtaigniers ponctuent les espaces naturels aux côtés de vergers rustiques et de bosquets clairsemés. Les forêts sont exploitées. Cependant, si les boisements occupent la majorité des espaces, ils n’empiètent pas sur les zones habitées grâce au maintien des activités pastorales et agricoles.L’architecture traditionnelle en pisé parsème les pentes de ses lourdes fermes aux teintes chaudes.Dans ce territoire où les images de ruralité dominent, les communes font preuve de vitalité. Leurs centres sont animés, elles comptent des lieux de vie, écoles, petits commerces… Elles sont habitées par une population permanente dont une partie, d’ailleurs, est employée dans les entreprises locales.

Qualification

C’est un territoire humble, qui vit un peu caché, et dévoile ses richesses presque avec retenue. Rien ou presque ne vient dénoter dans ce modèle de paysage agricole rural-patrimonial. Tous les traits liés à cette activité sont lisibles : l’occupation des espaces est cohérente avec les usages.Si ce territoire ne comporte pas de site inscrit ni de paysages remarquables, il recèle un patrimoine architectural notable. Des monuments issus de l’histoire de ces vallées frontalières de la Savoie. Les places fortes et les châteaux sont nombreux, comme celui de Longpra, siège de la route historique des Dauphins. Depuis 1536, le château appartient à la famille Franclieu, dont les descendants continuent de gérer l’accueil et les visites du domaine. En 1997, le château et son parc ont été classés édifices protégés au titre des monuments historiques.

Transformation

L’agriculture, qui a incontestablement façonné ce paysage et qui continue d’être vivante, sera sans doute amenée à subir des pressions dans un avenir proche. Quelques transformations ont déjà eu lieu, comme l’apparition de champs de maïs en fonds de vallon, une culture aux traits d’exploitation intensive. Se pose également la question de la succession des exploitations ; quel est l’âge moyen des populations agricoles ? Pourront-elles résister à la tentation de revendre demain à des lotisseurs des terrains passés constructibles ?Déprise agricole et renforcement du résidentiel constituent deux phénomènes propres à changer la nature de ce territoire. Des évolutions inéluctables mais progressives ; à ce jour, il n’y a pas de signe de transformation brutale.

Objectifs de qualité paysagère

Si les enjeux paraissent relativement modestes et limités, les axes de développement et objectifs de qualité paysagère n’en sont pas moins nombreux et importants. La sauvegarde de l’élevage et de la polyculture sont fondamentaux. En matière d’habitat, il serait essentiel de ne pas construire sur les fonds de vallon ni sur les crêtes, pour garder l’identité des bourgs concentrés à mi-pente. Pour le bâti, la revalorisation du pisé permet de conserver une caractéristique forte en termes d’identité. Il serait intéressant aussi de travailler sur les friches industrielles ; des projets d’occupation peuvent surgir, par exemple pour héberger de petites structures ou des activités de service. Cela contribuerait à entretenir la vitalité des communes. Enfin, le tourisme vert peut trouver ici des terrains d’expression, cependant que seraient valorisés les milieux humides. Outre leur intérêt, sous-estimé et méconnu du grand public, leur maintien est essentiel pour l’écosystème et la préservation d’espèces naturelles.

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