Sud-ouest des terres froides

062 Sud ouest des terres froides
Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-BUEIL, SAINT-JEAN-D’AVELANNE, SAINT-MARTIN-DE-VAULSERRE, VELANNE, SAINT-GEOIRE-EN-VALDAINE, CHIRENS, BILIEU, CHARAVINES, MASSIEU, LE PIN, VALENCOGNE, SAINT-JEAN-DE-SOUDAIN, SAINT-DIDIER-DE-LA-TOUR, LA CHAPELLE-DE-LA-TOUR, LA BATIE-MONTGASCON, SAINT-ANDRE-LE-GAZ, SAINT-CLAIR-DE-LA-TOUR, LES ABRETS, CHIMILIN, FITILIEU, LA BATIE-DIVISIN, CHARANCIEU, CHASSIGNIEU, MONTFERRAT, PALADRU, LE PASSAGE, SAINT-ONDRAS, SAINT-SULPICE-DES-RIVOIRES, OYEU, CHABONS, BELMONT, BIOL, BIZONNES, BEVENAIS, COLOMBE, LE GRAND-LEMPS, APPRIEU, BLANDIN, BURCIN, CHELIEU, DOISSIN, MONTREVEL, PANISSAGE, VIRIEU, CESSIEU, MONTAGNIEU, SAINTE-BLANDINE, EYDOCHE, SAINT-DIDIER-DE-BIZONNES, BADINIERES, CHATEAUVILAIN, LES EPARRES, NIVOLAS-VERMELLE, SAINT-VICTOR-DE-CESSIEU, SEREZIN-DE-LA-TOUR, SUCCIEU, TORCHEFELON, LA TOUR-DU-PIN, BOURGOIN-JALLIEU, CHEZENEUVE, CRACHIER, CULIN, DOMARIN, L’ISLE-D’ABEAU, MAUBEC, MEYRIE, MEYRIEU-LES-ETANGS, SAINT-AGNIN-SUR-BION, SAINT-ALBAN-DE-ROCHE, SAINT-JEAN-DE-BOURNAY, SAVAS-MEPIN, CHATONNAY, SAINTE-ANNE-SUR-GERVONDE, VILLENEUVE-DE-MARC, FLACHERES, CHAMPIER, ECLOSE, TRAMOLE, VILLEFONTAINE, FOUR, BONNEFAMILLE, DIEMOZ, ROCHE, SAINT-GEORGES-D’ESPERANCHE, VAULX-MILIEU, ARTAS, BEAUVOIR-DE-MARC, CHARANTONNAY, ROYAS, SAINT-QUENTIN-FALLAVIER, PRESSINS
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 59139
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Ce très vaste territoire d’Isère, appelé aussi « pays des collines », se compose de champs cultivés, de prairies, de villages et de multiples hameaux, tableau bien rempli complété par d’innombrables routes en lacets. Les visiteurs s’égarent dans ses multiples détours, les habitants n’aiment guère se dévoiler, par des traits d’une culture un peu austère à l’image de leurs terres. Cette région du Bas-Dauphiné se distingue par un climat plus rigoureux l’hiver, venant du fait que la terre argileuse, imperméable, toujours imprégnée d’eau est lente à s’échauffer. D’où le nom de Terres Froides.Cependant, ce territoire, dont le romantisme a inspiré nombre d’écrivains comme Lamartine, est bourré de charme. Des images d’une belle campagne peuplée de maisons en pisé, avec, au détour des chemins, des vues au lointain sur les massifs alpins. Ne comptant aucune agglomération d’importance, sa réputation est assise sur les sites touristiques que sont le lac de Paladru et le château de Virieu.

Identification

Buttant au nord sur les franges de l’autoroute A46, au sud sur les collines viennoises, les Terres Froides forment une des plus grandes unités paysagères de l’Isère.Collines et vallons en tous sens peuplent ce territoire. Champs, haies, bosquets, ferme, buttes, les paysages de premier plan ne sont jamais monotones, bien que leur composition se répète. Les petites routes forment les lignes d’une mosaïque composée de bois (châtaignier, chêne, hêtre, noyers), de champs et de prés. Elles rallient telle un maillage serré les innombrables hameaux et lieux dits. Saint Jean de Bournay, la plus grosse commune, compte moins de 5000 habitants.L’habitat traditionnel de pisé (terre argileuse), aux fermes plus ou moins restaurées, côtoie les nombreux lotissements résidentiels qui essaiment sur l’ensemble du territoire. Le charme de la ruralité en explique l’attrait, ainsi que l’accessibilité rapide vers les grands centres urbains : Lyon à l’Ouest, Grenoble au Sud, que l’on gagne grâce à l’autoroute A43.La présence de l’eau se ressent sous de multiples formes : terres argileuses humides, étangs, sources, ruisseaux, avec une ripisylve abondante. Des terres lourdes, propices aux cultures – peu extensives vu les reliefs accidentés – et à l’élevage, très présent. Les exploitations agricoles pullulent. Quelques entreprises, souvent implantées de longue date, ont aussi leur place, sur des activités traditionnelles ou liées au terroir. Le lac de Paladru, cinquième lac naturel de France, est célèbre pour ses sites d’habitats néolithiques. Il est le lieu d’attraction le plus important, tandis que le château de Virieu, offre aux regards des amateurs ses magnifiques jardins.

Qualification

Le caractère agraire de ce territoire est très marqué, avec une présence très importante des activités agropastorales. Les parcelles sont de taille moyenne, mais, de plus en plus, revendues au profit de lotisseurs. Les agriculteurs peinent à tenir le foncier.Nous ne sommes pas ici dans une destination touristique ; pas de sortie d’autoroute, une image un peu écornée par le nom de terres froides, pas de commune renommée. Le patrimoine architectural existe néanmoins – grands corps de ferme en pisé, châteaux. Le site le plus couru reste le Lac de Paladru, site inscrit, qui représente une sous-unité paysagère en soi. Une physionomie typiquement préalpine (collines boisées culminant à 800 mètres d’altitude, champs et pâturages, vallons), et la présence de 3 communes. Consacré sur le papier à la pratique d’activités nautiques de loisirs, il n’offre toutefois qu’un accès limité aux visiteurs ; la baignade n’y est autorisée que sur les 6 plages surveillées. Les abords du lac, clôturés, inaccessibles, s’avèrent finalement confisqués. Il ressort d’une gestion privée. Le lac de Paladru, qui a longtemps appartenu aux Comtes de Clermont, l’une des grandes familles du Dauphiné, est toujours resté un domaine privé. En 1874, les propriétaires de l’époque ont fondé entre eux une Société Civile, la « Société du lac de Paladru ».Depuis cette date, cette société gère le plan d’eau.

Transformation

Les multiples témoins d’un passé dévolu à l’élevage et à la polyculture doivent aujourd’hui composer avec un vocabulaire urbain – à chaque commune son rond-point -, des lignes à haute tension, des constructions neuves le plus souvent groupées en lotissements. Un habitat qui n’a rien de typique ou de local, créant un phénomène de banalisation. Parce qu’il est plus simple et moins onéreux de construire que de restaurer, le pisé devient minoritaire. Les communes les plus proches des centres urbains ou des sorties d’autoroute subissent de plus en plus la pression foncière, les lieux-dits finissent par se toucher en étant reliés par des zones construites. Le maillage, encore dissimulé par les variations de relief et les multiples points d’appel, semble inéluctablement gagner du terrain. Le caractère agraire de ce territoire s’efface également devant la fermeture par les boisements. Outre ces transformations progressives, le plus gros changement pourrait venir du côté du Lac de Paladru. Un important projet du Conseil Général porte sur un musée archéologique lacustre.

Objectifs de qualité paysagère

Ce territoire en déficit d’image, pourrait jouer sur son attrait de belle campagne proche des villes, son patrimoine architectural, ses sentiers arborés, ses produits du terroir. Valoriser les zones humides, promouvoir le tourisme de proximité, réhabiliter le pisé sont autant de développements possibles – même si les savoir-faire de travail du pisé se raréfient ; existe-t-il beaucoup d’artisans sachant le travailler ? Quelles possibilités de formation pourraient être créées ? Une autre problématique intéressante concerne le développement d’activités économiques et de services. La vitalisation des hameaux leur évite de se cantonner à une fonction résidentielle, source de déséquilibre. Restent à inventer des modèles : usines à la campagne, liens directs entre producteurs et consommateurs par des filières courtes de distribution. Des liens nouveaux sont à créer, la campagne nourrissant la ville, créant le dialogue entre des mondes qui s’ignorent un peu. Sur le site du Lac de Paladru, la rareté des accès collectifs est notable. Que le lac ne devienne pas un espace confisqué mais s’ouvre au public, avec une exploitation touristique axée sur l’archéologie.

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