Sud de la plaine du Forez

Département  : Loire
 
Communes  : SAINT-ANDRE-LE-PUY, CUZIEU, MARCLOPT, MONTROND-LES-BAINS, SAINT-CYR-LES-VIGNES, CHAMBOEUF, RIVAS, BELLEGARDE-EN-FOREZ, SAINT-GALMIER, SAINT-LAURENT-LA-CONCHE
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 5813
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Cette plaine alluviale se déploie dans le lit majeur de la Loire. Les motifs s’y répètent : de vastes prairies humides pâturées et entrecoupées de haies, des champs ouverts cultivés et grands bois, le tout délimité par des fossés soulignés de quelques chênes ou saules autrefois émondés, sur une étendue plane parsemée de fermes isolées et de pavillons. En revanche, ses abords de la plaine sont franchement délimités, très rationnalisés, ils se montrent plus variés et plus dynamiques. Sur le flanc est, le relief change avec le coteau, prémisse des Monts du Lyonnais boisé et convoité par le développement pavillonnaire. Sur le flanc ouest au contraire, les paysages des axes routiers rectilignes et très passants, uniformément cloisonnés par les constructions, laissent rarement percevoir les arrières-plans. Si l’identité « Forez » se fait ici moins sentir que sur d’autres territoires, son caractère agraire est bien réel ; des terres riches et humides, propices à l’élevage bovin.Montrond-les-Bains, la ville principale de la plaine, est connue pour ses thermes, son casino et son imposant château médiéval (site inscrit).

Identification

Le sud de la plaine du Forez est comme son nom l’indique une plaine alluviale, dans le lit majeur de la Loire. Ici, l’élément eau structure les paysages : l’eau a façonné le relief de terrasse alluviale, l’eau a dicté l’organisation de la plaine par les fossés qui la canalisent, prévention des inondations et gestion de la ressource obligent, l’eau a contraint l’élévation des maisons.Généralement assez longues et étroites, les maisons d’habitation en pisé présentent des soubassements en galets pour prévenir des inondations. Elles sont installées face à l’étable et aux bâtiments d’exploitation. Autre architecture, retrouvée dans la plupart des prés, des bâtiments destinés à abriter le bétail. Anciennes bouveries aujourd’hui sans vocation, elles sont souvent en mauvais état de conservation mais montre l’ancrage de la pratique de l’élevage bovin.Entre les axes de traversée très passants (voie ferrée, RN 82, RN 89 et, à l’extérieur, l’autoroute A72) et les contreforts des monts du Lyonnais, les contours de ce bout de plaine du Forez offrent des paysages d’un autre type.

Qualification

Le sud de la plaine du Forez est dominé par l’élevage bovin. Une agriculture dynamique, qui, par le drainage et l’élevage, a su valoriser ces terres inondables. Le caractère agraire témoigne ici d’une forte adaptation aux contraintes de la terre et des aléas. L’attrait lié à l’activité équestre, matérialisé par quelques hippodromes, semble plus récent – l’hippodrome de Saint-Galmier accueille 60 000 personnes chaque année.Montrond-les-bains, depuis la découverte de sa source d’eau chaude, valorise ses thermes et permet le maintien d’un tourisme thermal qui contribue à l’attrait économique et touristique de la cité.Grâce à l’activité d’élevage dynamique et suite à la découverte de sources d’eaux minérales naturelles (Badoit à Saint-Galmier tout proche et source chaude de Montrond), le sud de la plaine du Forez a bénéficié de quelques remarquables châteaux ou maisons de maîtres nichés sur le coteau à l’est.Aujourd’hui, le commerce, localisé prioritairement le long des axes (N82-N89) et sur le coteau est, se développe et essaime, en linéaire de voies, des bâtiments bardés de tôles peu gratifiantes pour l’image de ce terroir.Le sud de la plaine du Forez est essentiellement habitée sur ses franges latérales : Bellegarde-en-Forez, Saint-Cyr-les-Vignes, à l’est Cuzieu, Marclont, Montrond à l’ouest. Le cœur de la plaine reste peu habité : les fermes y sont dispersées et éloignées les unes des autres. En raison de la proximité de l’agglomération d’Andrézieux-Bouthéon et de la facilité d’accès fournie par les axes routiers, la plaine ne résiste pas à l’accroissement des résidences pavillonnaires sous forme de lotissements.

Transformation

La principale évolution observée dans le sud de la plaine du Forez consiste en une intensification de l’agriculture d’élevage bovin. L’agrandissement des parcelles et la redistribution des exploitations conduisent au comblement des fossés, à la transformation des prairies en terres labourées, à la diminution de la trame bocagère constituée de haies basses et de chênes émondés.Autre phénomène, le développement de l’habitat pavillonnaire et des surfaces commerciales, gagnent au risque d’une saturation par endroits, sous forme de poches déconnectées des villages et le long des principaux axes de circulation (N89 et N82). Une banalisation des paysages et une désorganisation, qui s’avèrent tout aussi préjudiciables que l’installation de lotissements au milieu de terres vulnérables aux inondations alors que propices à l’élevage.

Objectifs de qualité paysagère

Dans le sud de la plaine du Forez, il s’avère évident qu’il faut tenir compte des conséquences de l’intensification de l’élevage. Elle engendre une banalisation des paysages : labour, agrandissement des parcelles, dislocation de la trame bocagère ; mais aussi et surtout, une diminution de la qualité des eaux de surface, élément essentiel du cadre de vie (diminution du réseau de fossés, pollutions engendrées par la culture du maïs pour l’ensilage).La qualité des entrées de bourgs et l’image du terroir d’élevage passe par des considérations à prendre en compte en matière d’urbanisme. Il s’agit de préserver l’ouverture sur le paysage agraire en s’obligeant à une discontinuité des éléments bâtis, de contenir les nouvelles constructions tant résidentielles qu’économiques, le long des principaux accès routiers. Il s’agit aussi de contenir le développement pavillonnaire : freiner l’urbanisation du coteau à l’est, éviter de construire sur les terres humides ou y redécouvrir un habitat approprié.Enfin, valoriser le patrimoine bâti local, en particulier les fermes (exemple : « La Rey » entre Bellegarde-en-Forez et Saint-Galmier) et les nombreuses « bouveries » dispersées au milieu des prés est essentiel pour entretenir les traits de caractères du sud de la plaine du Forez.

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