Rebord ouest du Vercors

02 Rebord ouest du Vercors
Département  : Drôme
 
Communes  : SAINT-NAZAIRE-EN-ROYANS, ORIOL-EN-ROYANS, ROCHECHINARD, HOSTUN, ROCHEFORT-SAMSON, LEONCEL, BARBIERES, CHATEAUDOUBLE, PEYRUS, SAINT-VINCENT-LA-COMMANDERIE, BEAUREGARD-BARET, LA BAUME-D’HOSTUN, OURCHES, BARCELONNE, LA BAUME-CORNILLANE, COMBOVIN, GIGORS-ET-LOZERON, COBONNE, VAUNAVEYS-LA-ROCHETTE, MONTVENDRE, SAINT-JEAN-EN-ROYANS
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 10182
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Le rebord ouest du Vercors, entre Saint-Nazaire-en-Royans et Crest, est la porte d’entrée du Parc Naturel Régional du Vercors. Il annonce le gigantisme du plateau, ses pentes boisées et ses falaises abruptes.Ce paysage, essentiellement naturel, est ponctué, çà et là, de fermes isolées, entourées de prés ou champs, offrant parfois des vues à couper le souffle sur la vallée du Rhône ou les falaises d’accès au plateau. Certains sites sont l’occasion pour le visiteur de ressentir une impression de « bout du monde » au moment du basculement vers la pente et la vallée. L’apparition de ces zones habitées est également une respiration dans un paysage forestier aux horizons absents. On y perçoit plus aisément la structure du paysage, constituée des champs et prés dorés, suivis des lignes nettes de la forêt sombre, puis enfin des falaises calcaires claires.Les villages, situés en bas des pentes, dans des resserrements du relief, sont des portes d’entrées, creusées par les ruisseaux, dans la forêt vers le plateau. Ils ont gardé leur caractère patrimonial et sont restaurés dans le respect de l’architecture locale.Les activités touristiques (escalade, vol libre, randonnée), sont concentrées entre Beauregard-Baret et Combovin, tandis que le nord et le sud du territoire conservent leur caractère naturel et forestier, très peu accessible et très peu fréquenté.

Identification

Le rebord ouest du Vercors est un territoire tout en longueur de 10 182 hectares, qui débute, au nord, à Saint-Nazaire-en-Royans et longe à l’ouest les limites boisées du bas des pentes du plateau jusqu’à Vaunaveys-La Rochette, au-dessus de Crest. Les limites est suivent celles du Parc Naturel Régional, le long des reliefs (Serre de Crève-Cœur, Montagne de Musan, Montagne de l’Epenet, Rochers de Treillaras) jusqu’au niveau du col des Limouches, puis les limites forestières du plateau de Chaffal, pour rejoindre à nouveau les frontières du Parc Naturel, le long de la Raye.Nous ne sommes pas encore dans les paysages emprunts de gigantisme du Vercors, mais nous en approchons. La pente est régulière, les rebords rocheux moins abrupts, mais le couvert végétal reste intense. Les villages se situent aux portes d’entrées routières (Beauregard-Baret, Barbières, Peyrus, Combovin), où le relief se resserre au bord des ruisseaux, dessinant une nette séparation entre la plaine et le plateau. À l’ouest, la rupture de pente correspond avec une rupture dans l’occupation des sols : l’agriculture est remplacée par la forêt, qui couvre 95 % des surfaces. Les rares ouvertures du paysage correspondent à des fermes isolées entourées de zones cultivées. Certaines se situent à proximité de ruptures de pentes qui offrent des vues à couper le souffle sur la vallée du Rhône. Ici, des effets d’horizon sur le ciel créent la surprise visuelle au moment où le relief bascule et rien de ce que l’on découvrira derrière n’est perçu d’ici.S’enfonçant dans la texture moutonnante des bois dans un axe ouest/est, les routes (RD101, RD68, RD732) grimpent à l’assaut des pentes en lacets parfois abrupts (certains dénivelés atteignent 500 mètres sur moins de 3 kilomètres), dans une ambiance forestière humide et fraîche, agréable en été, difficile en hiver.

Qualification

Les bois occupent prés de 95 % du rebord ouest du Vercors, jalonné de routes forestières dans un axe ouest/est en cul-de-sac lorsqu’elles ne sont pas des portes d’entrées dans le Parc. D’où le qualificatif de « paysage naturel ». Quelques carrières ont investi les falaises.L’agriculture (élevage bovin, céréales) est concentrée sur les zones peu pentues, aux bords des ruisseaux, essentiellement entre Beauregard et Combovin. Les parcelles sont de petites tailles, souvent clôturées le long des routes. Les fermes isolées occupent les rares terrains ouverts comme autant de clairières parmi les bois, dans des conditions hivernales souvent difficiles.Les villages ont conservé leur aspect patrimonial, avec leurs maisons à deux étages maximum, construites en pierres calcaires et tuiles plates, entourant une église dont le clocher sert de repère dans le paysage.Le tourisme est discret, mais présent : sites d’escalade à Barbières, début du GR93 à Peyrus, sites de vol libre à Combovin et Gaudemart (près du col des Limouches).

Transformation

Le paysage du rebord ouest du Vercors, essentiellement naturel, semble peu sujet à modifications. Il résulte néanmoins du replis du pastoralisme et de l’agriculture de montagne, aujourd’hui réduite à quelques clairières qui se comptent sur les doigts, autrefois sans doute plus étendue avec de plus nombreuses fermes. Quelques signes de modernité se notent çà et là, sans être vraiment prégnants :les villages sont réhabilités avec soin, respectant l’architecture locale ; quelques carrières défigurent certaines falaises ;quelques maisons neuves ont le mauvais goût de s’entourer de thuyas tandis que la végétation locale est essentiellement constituée de feuillus.Cependant, la transformation des fermes en résidences secondaires risque à terme de renforcer la présence forestière, du fait de l’abandon de l’entretien des prés et champs. La progression de la forêt est déjà patente en bas des pentes.

Objectifs de qualité paysagère

L’agriculture du rebord ouest du Vercors doit être encouragée, afin qu’elle préserve les ouvertures du paysage constituées par les champs et les prés.Les villages pourraient être conduits à se développer : il convient d’éviter leur étalement, en conservant leur caractère ramassé. Ainsi, à Barbières, les constructions le long de la RD101 s’étendent vers l’intérieur et rompent l’effet de porte d’entrée marquée par la naturalité des roches calcaires.Les cols, qui constituent des portes d’entrées dans le Parc Naturel Régional du Vercors, mériteraient être requalifiés, afin de magnifier les panoramas qu’ils offrent. De la même façon, les routes gagneraient à respecter les couleurs claires de la roche calcaire dans leurs revêtements, au lieu d’être goudronnées.

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