Plateaux du Revermont et vallée du Suran

05 Plateaux du Revermont et vallee du Suran
Département  : Ain
 
Communes  : PONCIN, CHAVANNES-SUR-SURAN, CIZE, CORVEISSIAT, DROM, GERMAGNAT, GRAND-CORENT, POUILLAT, SIMANDRE, HAUTECOURT-ROMANECHE, BOHAS-MEYRIAT-RIGNAT, NEUVILLE-SUR-AIN, TREFFORT-CUISIAT, DRUILLAT, JOURNANS, REVONNAS, SAINT-MARTIN-DU-MONT, TOSSIAT, JASSERON, RAMASSE, MEILLONNAS, VILLEREVERSURE
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 18316
 
Carte(s) IGN : 3228OT-3230OT

Impression générale

La vallée du Suran semble se cacher, entre le Revermont, premier chaînon jurassien à l’Ouest, et les crêtes qui dominent les gorges de l’Ain à l’Est. Encore préservé des assauts de l’urbanisme, à peu de distance de la grande ville de Bourg-en-Bresse, ce havre rural n’a pas encore l’austérité du relief jurassien. Le Suran serpente du nord au sud en offrant des paysages variés. La rivière se fait tantôt ruisseau au milieu des prés, tantôt secrète quand elle est bordé d’arbres. Le long de la route départementale 42 qui longe le Suran, les petits villages et hameaux sont faits de belles maisons mitoyennes en pierre, pourvues d’une grande porte en anse de panier encadrée par de blocs calcaires taillés. Sur les crêtes qui dominent la vallée de l’Ain, un bâti plus ancien encore ajoute à la richesse patrimoniale , comme à St Maurice des Châteaux, où le visiteur bénéficie d’une vue impressionnante sur les gorges et les montagnes du Jura, ou à l’Abbaye de Sélignac.Les activités humaines sont ici dictées par le relief. Les cultures et l’élevage de bovins (producteurs du lait dont on fait le comté ou charolais pour leur viande succulente) occupent les plateaux, les dépressions et les faibles pentes. Quand le relief se fait plus prononcé, les chaînons sont occupés par des taillis de buis et de chênes tortueux. Ce joli paysage rural fait l’effet d’être isolé et protégé par les chaînons qui limitent le champ de vision. Formé par un doux relief, le cours du Suran et l’occupation de l’espace (prairies, troupeaux), l’ensemble est reposant. On ressent parfois un petit air d’abandon dans certains hameaux reculés ou dans certains secteurs où les friches semblent gagner du terrain. Les vastes et beaux panoramas ouverts vers l’Est offrent un contraste avec cette impression de territoire isolé.

Identification

Située à l’Est de Bourg-en-Bresse, cette unité de 18 316 hectares est constituée par la vallée du Suran, entourée parallèlement des crêtes qui dominent la vallée de l’Ain à l’Est et du plateau du Revermont à l’Ouest, premier chaînon bordier extérieur jurassien. Principale voie de communication, la RD42 traverse du sud au nord dans le même axe que la rivière. Au nord, le département du Jura, et au sud, à l’extérieur de l’unité, l’intersection de l’A40 entre Bourg-en-Bresse et Genève, font les limites de l’unité.La morphologie karstique du secteur est bien marquée : le calcaire affleure, le sol est pauvre, les bouleaux en témoignent. On rencontre fréquemment des « polies », comme la cuvette de Drom, une forme karstique typique constituée par l’assèchement d’anciens lacs. Le relief ne présente pas réellement un caractère montagnard ; les altitudes s’échelonnent de 300 mètres au bord du Suran à 700 mètres au plus haut. En parcelles limitées par des tas de pierres ramassées dans les champs ou par des piquets envahis de végétation, les cultures occupent les zones les moins pentues de la vallée, ainsi que les plateaux et dépressions. Puis, les taillis de petits chênes et de buis ou les boisements (chênes, érables, noisetiers, bouleaux…) prennent le relais sur les pentes plus marquées.Le caractère rural est très marqué, notamment par la présence d’élevage bovin (lait, essentiellement pour la fabrication du comté dans les fruitières locales, et viande), de prairies, de culture de maïs et dans une moindre mesure de céréales. Quelques arbres fruitiers et vignes subsistent, ainsi que des noyers très souvent plantés en bordure des champs. L’habitat est groupé en hameaux et villages positionnés généralement dans les dépressions karstiques ou sur les rives du Suran. Le bâti traditionnel est de type maison-bloc. On accède à l’habitation, située à l’étage, par un escalier extérieur au-dessus de l’entrée de la cave. Les bâtiments d’exploitation - étable, grange et éventuellement cellier - sont mitoyens de l’habitation. Ils sont souvent pourvus d’une grande porte en anse de panier à encadrement de pierres.

Qualification

La vallée du Suran et les plateaux du Revermont présente une valeur économique liée à l’agriculture. L’élevage bovin laitier pour la fabrication du comté et l’élevage de charolais pour la viande sont surtout présents au nord de l’unité, entre Chavannes et Arnans. La culture du maïs est en développement, comme souvent dans l’Ain.Les paysages, les richesses naturelles et le patrimoine bâti présentent également des intérêts touristiques et culturels. On y pratique la randonnée pédestre ou la pêche dans le Suran. La partie Est offre des points de vue remarquables vers la vallée de l’Ain, le Bugey et le Jura. On y visite des sites historiques ou naturels majeurs, comme la Réserve naturelle de Hautecourt ou l’Abbaye de Sélignac.

Transformation

Le paysage présente quelques signes d’évolution liée notamment à la déprise agricole (abandon de bâtiments, apparition de friches dans certains secteurs, augmentation des surfaces boisées) et à la modification des pratiques agricoles (augmentation des surfaces consacrées à la culture du maïs). Il ne semble toutefois pas que l’agriculture soit en passe de disparaître.Tandis que des maisons anciennes semblent abandonnées, quelques zones pavillonnaires commencent à apparaître à l’extérieur des hameaux et villages, ce qui peut entraîner un mitage encore peu visible et une perte d’identité.

Objectifs de qualité paysagère

La préservation des caractéristiques et de la lisibilité de ce paysage passe par le maintien d’une agriculture et de pratiques de gestion du territoire inspirées des pratiques traditionnelles qui ont su s’adapter à la morphologie du terrain :- pâturages, prairies et cultures dans la vallée du Suran, sur les plateaux et dans les dépressions karstiques, en évitant le développement de la culture du maïs, peu adaptée à la sécheresse du climat et du sol,- taillis et zones boisées uniquement sur les pentes plus fortes, et non sur les plateaux pour éviter la fermeture des vues.En privilégiant les méthodes et matériaux traditionnels lors des travaux de rénovation et d’entretien, le patrimoine bâti traditionnel - qui est une des richesses du secteur – sera préservé de modifications qui peuvent lui faire perdre son caractère. De même, l’implantation de l’habitat gagnera à préserver l’implantation traditionnelle en hameaux, plutôt que de se disperser en rase campagne.

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