Plateaux de Léoncel, du Chaffal et côte Blanche

02 Plateaux de Leoncel du Chaffal et cote Blanche
Département  : Drôme
 
Communes  : BARBIERES, LE CHAFFAL, CHATEAUDOUBLE, PEYRUS, SAINT-VINCENT-LA-COMMANDERIE, BEAUFORT-SUR-GERVANNE, OMBLEZE, PLAN-DE-BAIX, LA BAUME-CORNILLANE, COMBOVIN, GIGORS-ET-LOZERON, LEONCEL
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 6715
 
Carte(s) IGN : 3136 ET et OT - 3137 OT

Impression générale

Les Plateaux de Léoncel, du Chaffal et la Côte Blanche offrent des paysages très spécifiques, d’une qualité exceptionnelle et atypique qui contribue à la diversité du Parc Naturel du Vercors.Le plateau, venté et sec, a été déserté pendant la guerre par l’agriculture d’élevage, qui l’a recolonisé, accompagnée plus récemment par le tourisme. Les signes de déprise agricole sont manifestes, mais ils côtoient des bâtiments d’élevage neufs, accolés à de vieilles fermes.Nous sommes dans une partie du Vercors comme oubliée, longtemps marquée par la présence de la Résistance, que de nombreux monuments commémorent. Ce territoire et les hommes qui y vivaient ont souffert. Les paysages semblent encore commémorer cette souffrance, tout comme la reconquête humaine, encore timide, respectueuse de souvenirs toujours vivaces.Le tourisme ne semble pas encore s’intéresser à ces plateaux, trop occupé ailleurs, pas si loin. Léoncel, Chaffal et la Côte Blanche sont aux portes de secteurs du Vercors très fréquentés, en été comme en hiver. L’agriculture pourrait profiter de cette relative indifférence, en prenant en main d’une façon originale l’avenir du territoire. Une agriculture biologique et de terroir, respectueuse de l’environnement et modeleuse discrète du paysage…

Identification

Les Plateaux de Léoncel, du Chaffal et la Côte Blanche forment une entité au relief relativement doux, en dehors de la Côte Blanche, qui la traverse du Nord au Sud en son centre, ainsi qu’au Nord, le Péguinier (1 134 m) et les abords de la Montagne de l’Epenel.Les limites de l’unité paysagère sont constituées par de nombreux reliefs : au Nord, le Col de Tourniol (1 145 m), Pierre Chauve (1 308 m) et les Rochers de Treillaras (environ 1 100 m), où commence la descente vers la Plaine de Valence. Ici s’achève également le Parc naturel du Vercors. Les rebords ouest suivent la ligne de crête des contreforts boisés du Vercors, jusqu’à Gambetta, puis la limite forestière au Nord de Gigors et Lozeron, jusqu’au GR9 et Plan de Baix, le long des crêtes qui dominent, à l’Est la vallée de le Gervanne. À Plan de Baix, les limites suivent les crêtes de la Montagne du Vellan (GR9) puis, à La Vacherie, rejoignent le Pas de Chovet et la Montagne du Grand Echaillon.Enclavés entre des rebords et des falaises, les paysages des Plateaux de Léoncel, du Chaffal et la Côte Blanche sont agraires orientés essentiellement vers l’élevage, dès que le relief est doux. Sur les pentes, domine la forêt, qui laisse entrevoir des falaises. Les boisements essaiment également sur les replats non entretenus par l’agriculture. Le paysage est ouvert sur ces plateaux calcaires mouvementés, les pierres affleurent dans les prés, parsemés de dolines (cuvettes). Le climat est rude, le vent souffle constamment, l’hiver est froid et l’été très sec.Signe de cette austérité, peu de villages occupent du territoire, essentiellement à l’Ouest : Plan de Baix, La Vacherie et Léoncel. Le reste de l’habitat est constitué de fermes isolées, dont de nombreuses sont à l’abandon ou en réfection.La présence de la Côte Blanche donne une impression de vallée par moments, notamment au Nord de Plan de Baix, entre la Montagne du Vellan et les Rochers des Combes. Ici la D70 offre des lignes droites rappelant, à une échelle plus modeste, celles des déserts américains.

Qualification

Entre tourisme et développement agricole, les Plateaux de Léoncel, du Chaffal et la Côte Blanche sont comme hésitants. La gestion touristique ne s’intéresse qu’à la partie bâtie de l’espace et confie l’entretien du non bâti à la collectivité, notamment le Parc Naturel Régional (accès, entretien des chemins de randonnée, signalisation…).L’agriculture (polyculture et élevage) prend à sa charge à la fois l’entretien du bâti et de l’espace, limitant l’avancée de la forêt en bas des pentes.À Plan de Baix, l’activité touristique est plus prégnante : passage du GR9, entrée des Gorges d’Omblèze, site classée, accès vers les sites d’escalade du Saut de la Druize… À noter, la présence saugrenue dans ces terres sèches d’un parcours de golf à Sagnol.Les points de vue en bordure du Vercors s’ouvrent sur de nombreux paysages remarquables du Parc, comme à la Croix du Vellan, non loin de Plan de Baix ou au Col de Tourniol, qui domine à la fois l’intérieur et l’extérieur du Parc Naturel Régional.

Transformation

Sur les Plateaux de Léoncel, du Chaffal et la Côte Blanche, deux exemples de reconquête d’un territoire par l’activité humaine se côtoient : le tourisme et l’agriculture. Les transformations sont donc variées et plus ou moins anciennes, tandis que la résistance du maquis du Vercors transperce encore.Quand elles sont liées à l’agriculture, elles se concentrent sur le bâti, réhabilité ou modernisé par l’ajout de bâtiments d’élevage, et l’occupation des terres, recolonisées par les cultures ou les pâturages. Les signes de déprise existent cependant : prés embroussaillés, granges envahies par les ronces au milieu de champs ou avancée de la forêt au-delà des pentes.Les transformations touristiques sont encore discrètes, hormis l’étonnant golf de Sagnol. Elles se situent aux portes Ouest de l’unité, qui constituent des accès vers le cœur du Parc et ses attraits (ski de fond, randonnée, escalade…) : à Léoncel (où l’Abbaye cistercienne a été transformée en gîte communal) et Plan de Baix. Elles sont accompagnées par une signalétique mesurée, contrôlée par le Parc.

Objectifs de qualité paysagère

Les Plateaux de Léoncel, du Chaffal et la Côte Blanche pourrait constituer un « laboratoire » pour une expérimentation nouvelle d’un développement concerté entre une agriculture de terroir et un tourisme vert mesuré.Dans cet objectif, il conviendrait de limiter le bâti et de circonscrire les constructions nouvelles à la réhabilitation des cœurs de villages. L’agriculture biologique devrait être encouragée, ainsi que la création de circuits de vente courts permettant au terroir d’être valorisé et à l’occupation agricole d’être pérennisée.

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