Plateau du sud-ouest Lyonnais

Département  : Rhône
 
Communes  : BRIGNAIS, BRINDAS, CHAPONOST, VERNAISON, CHARLY, IRIGNY, SAINT-GENIS-LAVAL, MESSIMY, ORLIENAS, SOUCIEU-EN-JARREST, TALUYERS, VOURLES, GREZIEU-LA-VARENNE, VAUGNERAY, MONTROMANT, SAINT-DIDIER-SOUS-RIVERIE, COURZIEU, GRIGNY, MILLERY, CHASSAGNY, GIVORS, MONTAGNY, MORNANT, SAINT-ANDEOL-LE-CHATEAU, SAINT-JEAN-DE-TOUSLAS, SAINT-ROMAIN-EN-GIER, TARTARAS, DARGOIRE, CHAUSSAN, RIVERIE, RONTALON, SAINT-ANDRE-LA-COTE, SAINTE-CATHERINE, SAINT-LAURENT-DE-VAUX, SAINT-MARTIN-EN-HAUT, SAINT-SORLIN, THURINS, YZERON, SAINT-MAURICE-SUR-DARGOIRE, SAINT-LAURENT-D’AGNY
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 24365
 
Carte(s) IGN : 2931 ET, 2932 ET, 3031 O

Impression générale

Du haut de ses 370 mètres, le vaste plateau du sud-ouest lyonnais domine la vallée du Rhône. Les crêtes des Monts du Lyonnais le bordent sur son flanc ouest, tandis que les lignes du Pilat se laissent deviner plus au sud. Les jours de météo favorables, certains sommets des Alpes s’offrent au regard. Contigu à Givors et au sud de l’agglomération lyonnaise, proche des autoroutes A7 et A42, et des voies ferrées, le plateau du sud-ouest lyonnais subit de fortes influences en termes de fréquentation, d’aménagement et de constructions… Les dynamiques de transformation sont sans cesse à l’œuvre et Lyon se rapproche presque inexorablement.Ainsi, se perçoit de façon palpable la tension entre une gestion agricole du plateau aux productions variées (petits fruits, arboriculture et céréales) et la création d’une campagne péri-urbaine résidentielle.Plus à l’ouest, les rapports de force s’inversent, la ville s’estompe au profit de la campagne, fréquentée par les urbains pour leurs loisirs de proximité.

Identification

Le sud-ouest Lyonnais présente une topographie claire de plateau aux limites asymétriques : coté Rhône et Gier, un versant abrupt le borde, tandis qu’à l’ouest un chaînon montagneux le délimite. Plusieurs petites vallées partent du versant, dont celle de l’Yzeron et du Garon. Le gradient d’urbanisation du plateau permet de différencier trois secteurs dont les limites sont en perpétuelle évolution : la bordure est, limitée par le Rhône et les autoroutes A7 et A42 ; le cœur du plateau agricole ; et enfin, le versant rural des Monts du Lyonnais. L’occupation des sols est assez diversifiée : boisements et forêts, vergers de plein champ, petits fruits, cultures céréalières et dans une moindre proportion, prairies dédiées à l’élevage. Haies bocagères, landes, petites prairies et haies touffues, buissons et grands arbres, parsèment le plateau, notamment entre Montigny et Saint Andéol le Château. Parcouru par de petits sentiers, ce secteur a conservé une certaine intégrité. L’habitat y est dispersé. Le bâti ancien, construit en pierres, épouse la pente que soulignent de nombreux petits murets. Les fermes typiques des Monts du Lyonnais se démarquent : grande construction carrée dans laquelle on pénètre par un portail, avec trois corps de bâtiment disposés en U. Leur état de conservation s’avère variable selon l’usage actuel : fermes abandonnées, habitations réhabilités cossues ou fermes en activité, accompagnées d’annexes contemporaines souvent très visibles (grands hangars, dépôts,…).

Qualification

Le plateau du sud-ouest lyonnais se définit lui-même comme un espace de transition qui a su conserver un caractère rural fort. Entre ruralité et péri-urbanité, il doit cependant composer avec de subtils équilibres. Les espaces dédiés aux activités agricoles se retrouvent également dilués dans un paysage dont ils ne constituent plus les traits dominants ; un constat qui vaut surtout pour l’est du plateau. Tout en présentant un important maillage de hameaux du fait de son habitat dispersé, il doit intégrer des formes d’urbanisation diffuse à vocation résidentielle.Aux espaces boisés et aux terres agricoles se mêlent des motifs plus singuliers comme ces espaces naturels peu répandus dans le département telles les landes sèches et les prairies humides.Autre caractéristique notable, la présence de vestiges historiques fort anciens comme l’aqueduc du Gier, un des plus longs aqueducs romains connus (85 km) ; partant du massif du Pilat, il épouse le relief du plateau puis traverse le Rhône. Ses ruines sont visibles à Chaponost, Mornant, Soucieu-en-Jarrest…

Transformation

A l’instar de la commune de Mornant, qui a connu son apogée au milieu du XIXe siècle où l’industrie textile occupe alors la moitié de la population, l’agriculture prospère avant de décliner. Les bourgs du plateau traversent une nouvelle période de croissance due, cette fois, à la pression urbaine qui repousse les citadins vers cette campagne résidentielle. Un cadre de vie péri-urbain de qualité, aux portes des réputés Monts du Lyonnais et à quelques encablures de grands centres d’activité économique, sont autant d’atouts propres à attirer une population importante. De cette situation émerge pourtant un paradoxe car les activités et les centres de vie des petites villes sont menacés de péricliter tandis que leurs habitants ne cessent d’augmenter.Pour l’instant, cette pression se concentre sur la partie est du plateau. Cependant, elle fait preuve d’une évolution permanente, avec un gradient qui se déplace latéralement. Dans ce contexte de colonisation péri-urbaine, les changements sont visibles, les enjeux sont forts et les menaces existent, comme la disparition de motifs paysagers singuliers (les landes par exemple). Les communes du plateau n’ont pas la totale maîtrise de son développement et doivent également intégrer des projets d’infrastructures de dimension régionale comme l’autoroute A45 Lyon/St-Etienne et le COL - Contournement Ouest de Lyon - dont le fuseau le traverserait. Beaucoup de communes y sont opposées, et l’affichent. Elles devront cependant composer avec les décisions prises et veiller au maintien des équilibres et des liens entre ruralité et péri-urbanité.

Objectifs de qualité paysagère

Conserver les meilleures terres d’un point de vue agronomiques pour les réserver à l’agriculture est un objectif majeur face à la concurrence déloyale du foncier à bâtir. La mise en place d’un observatoire ou d’une charte du paysage, ou encore d’une charte départementale d’aménagement (1) « pour une gestion économe et partagée de nos territoires » peuvent permettre de dépasser les conflits d’usage et d’associer la population, dans la gestion de leur environnement et leur cadre de vie.Cadre de vie de qualité, le plateau du sud-ouest lyonnais doit composer avec une pression foncière qui n’a aucune raison de se relâcher ! Le défi est de recomposer le paysage avec cette donnée impossible à contrer, sans y perdre son âme. La densification du bâti et la construction écologique peuvent être des clefs pour se soustraire à la banalisation de ces paysages.Devenu un espace de détente et de nature pour la population locale, et le poumon de l’agglomération lyonnaise, le plateau de l’ouest lyonnais doit plus que jamais jouer la carte du tourisme vert. Même si son attrait devait se cantonner à une échelle locale, il lui faut continuer de promouvoir les produits du terroir, les capacités d’hébergement et de restauration, les projets liés à la valorisation du patrimoine, en intégrant les critères environnementaux et paysagers.(1)Charte agriculture et urbanisme Pour le développement durable de nos territoires- 49, http://www.maine-et-loire.chambagri.fr/iso_album/charte_agriculture_urbanisme.pdfCharte départementale d’aménagementPour une gestion économe et partagée de l’espace rural - 61 http://www.orne-agri.com/iso_album/chartebd.pdf

Partager la page

Sur le même sujet