Plateau du Haut-Vivarais

Département  : Ardèche
 
Communes  : SAINT-SYLVESTRE, ALBOUSSIERE, CHAMPIS, SAINT-PERAY, SAINT-ROMAIN-DE-LERPS, COLOMBIER-LE-JEUNE, COLOMBIER-LE-VIEUX, ETABLES, SAINT-BARTHELEMY-LE-PLAIN, LEMPS, MAUVES, PLATS, SAINT-JEAN-DE-MUZOLS, PEAUGRES, COLOMBIER-LE-CARDINAL, BOGY, CHAMPAGNE, FELINES, PEYRAUD, SERRIERES, VINZIEUX, SAVAS, BOULIEU-LES-ANNONAY, SAINT-CLAIR, THORRENC, TOURNON, SAINT-JEURE-D’AY, OZON, ARRAS-SUR-RHONE, CHEMINAS, QUINTENAS, SECHERAS, VION, ANNONAY, DAVEZIEUX, ROIFFIEUX, SAINT-ROMAIN-D’AY, VERNOSC-LES-ANNONAY, ARDOIX, ANDANCE, ECLASSAN, SAINT-CYR, SAINT-DESIRAT, SAINT-ETIENNE-DE-VALOUX, SARRAS, TALENCIEUX, BOUCIEU-LE-ROI, LE CRESTET, EMPURANY, PREAUX, SAINT-ALBAN-D’AY, SAINT-VICTOR, SATILLIEU, LAMASTRE, BOFFRES, CHATEAUNEUF-DE-VERNOUX, GILHOC-SUR-ORMEZE, SAINT-APOLLINAIRE-DE-RIAS, SAINT-BARTHELEMY-LE-PIN, VERNOUX-EN-VIVARAIS, NONIERES, SAINT-BASILE, SAINT-PRIX, ARLEBOSC, BOZAS, SAINT-MAURICE-EN-CHALENCON, DUNIERES-SUR-EYRIEUX, SAINT-FORTUNAT-SUR-EYRIEUX, SAINT-JULIEN-LE-ROUX, SAINT-MICHEL-DE-CHABRILLANOUX, SAINT-SAUVEUR-DE-MONTAGUT, SILHAC, CHALENCON, SAINT-JEAN-CHAMBRE, SAINT-JULIEN-LABROUSSE, GILHAC-ET-BRUZAC
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 59933
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Le Haut-Vivarais s’étend sur un long plateau ondulé nord-sud, tourmenté par de nombreux monts, collines et variations de relief, cassé par une succession de cours d’eau d’ouest en est, comme les gorges du DouxIl offre une campagne paisible, réveillée par ses franges aux vues somptueuses ou rafraîchie par des gorges sinueuses. Celles-ci, peu accessibles, boisées, très profondes sont parcourues par une route étroite, touristique, en encorbellement. On découvre à l’est de remarquables panoramas vers la vallée du Rhône, le Diois et le Vercors.Les ondulations du relief sont douces, les cours des ruisseaux sont souples. Les bois et bosquets de pins s’ancrent sur les sols les plus pauvres et les hauts des buttes, s’alignent sur les rives des cours ou encore soulignent les courbes de niveaux. Les landes de bruyères et de genets sont battus par les vents, les prés sont enclos de haies basses, et les champs respirent la tranquillité, ponctués çà et là par un vieux cerisier. Les maisons de granit aux toits de tuiles, tantôt s’éparpillent, tantôt s’alignent en hameaux, tantôt se regroupent en villages accrochés aux pentes.Lorsque l’horizon n’est pas ouvert vers de majestueux arrière-plans formés par le Diois ou le Vercors, le visiteur se sent comme dans un berceau parmi les monts boisés et les prairies. Il est comme isolé des territoires alentours, tranquillement lové dans un couffin agricole intègre. Seules les éoliennes de Saint-Agrève, visibles vers l’ouest, rappellent une modernité qu’il avait presque oubliée.

Identification

À l’est des monts d’Ardèche, le Plateau du Haut-Vivarais offre un paysage agricole et forestier tranquille qui contraste avec l’agitation de la vallée du Rhône dont la corniche constitue sa limite orientale. Au sud, la corniche de l’Eyrieux fixe des limites plus nettes qu’au nord, marqué par Annonay et un relief progressif vers le Parc naturel régional du Pilat. La limite ouest, aussi peu saisissante, constitue une augmentation progressive du relief vers les pentes du Haut-Vivarais.A l’exception de panoramas exceptionnels aux franges du plateau, et sur quelques points hauts vers la vallée du Rhône à Tournon, sur la Drôme (Trois Becs) à l’est, le Mézenc et les Boutières à l’ouest et le Pilat au nord, les champs de vision sont fermés. Vallonnements et boisements limitent la plupart du temps le regard. Le premier plan est dominé par les cultures (colza et céréales), les prairies et l’habitat isolé, tandis que les forêts et les villages occupent le deuxième plan. Parmi les points d’appels visuels, de nombreux corps de fermes isolées ainsi que des hameaux, les panoramas et le parc éolien de Saint-Agrève La Citadelle à l’ouest. De nombreux cols (aux alentours de 600 mètres d’altitude) constituent des effets de seuils quand les boisements de ne font pas écran au regard, notamment dans les gorges du Doux.Celles-ci entaillent le plateau d’est en ouest, créant une ambiance très fermée et deux univers contrastés entre un nord au relief doux et aux paysages ouverts (altitudes allant de 400 à 600 mètres) et un sud au relief plus marqué (altitudes jusqu’à 900 mètres), annonçant les Monts d’Ardèche. À l’instar de cette coupure du territoire, la traversée de l’unité se fait plus aisément d’est en ouest que du nord au sud, sur des routes sinueuses et pentues, à l’opposé de la vallée du Rhône toute proche. Boisements et forêts, pâturages et prairies dominent le paysage, créant une alternance de jaunes et de verts : paille des céréales, or des landes à genets, vert tendre des prairies, vert appuyé des vieux châtaigniers et forêts de résineux. Puis, les toits de tuiles et les fermes isolées ou les villages ponctuent le champ visuel de rouges et de beiges. Mais ces couleurs varient en fonction des saisons du fait des nombreux vergers (cerisiers, pêchers, pommiers…). Ces éléments variés sont reliés par des arbres isolés, de majestueux alignements de platanes, des haies de cerisiers bordant les prairies.

Qualification

Le Plateau du Haut-Vivarais a une valeur essentiellement agricole et forestière. L’agriculture est diversifiée : vergers (abricots, cerises, groseilles, framboises…), élevage bovin (viande et production de lait). Elle a donné au sud du territoire un des éléments remarquables de son patrimoine : les terrasses en pierres sèches permettant de cultiver sur des terrains fortement pentus. Elles ont d’ailleurs leur écomusée à Saint-Michel-de-Chabrillanoux. Les parcelles sont de taille moyennes, souvent appuyées sur les courbes de niveau, séparées par des noyers ou des haies de hautes tiges. Elles s’agrandissent au nord. La forêt, exploitée dans son ensemble en petites parcelles, constitue le second intérêt économique du territoire.Le bâti, peu présent dans le paysage, est localisé le long des routes ou accroché à flanc de colline, sous la forme de villages parfois de caractère (Chalancon, Boffres, Vernoux…), de châteaux (Tourette, Vaussèche) ou d’habitat isolé tous les 500 mètres environ. Les façades sont en granit non traité et les toitures quatre pans en tuiles. L’état de conservation est en général correct, marqué par l’utilité.Le tourisme a sa place dans le Plateau du Haut-Vivarais grâce aux gorges du Doux et à la proximité du Parc naturel régional des Monts d’Ardèche, dont les portes se situent au sud du territoire, à Vernoux, station verte de tourisme. De nombreux sentiers balisés (GR2 et variantes), pédestres ou équestres, traversent le territoire. Le safari de Peaugres, indiqué dès l’A7, attire un public journalier important, qui s’y rend par une route deux fois deux voies.L’attrait résidentiel est localisé à Plats, autour de Tournon et Annonay, tandis que maisons de campagne et résidences secondaires s’implantent à Vernoux et Chalancon (sud).Enfin, non loin d’Annonay, le site classé de Roche Péréandre, situé dans les gorges de la Cance, offre le spectacle étonnant d’un rocher monolithe vertical de 39 mètres de haut.

Transformation

Les évolutions en cours sur le Plateau du Haut-Vivarais sont essentiellement dues aux constructions nouvelles, créant un mitage dommageable au paysage : bâtiments d’élevage couverts de toits en tôle, habitat résidentiel vers Tournon, lotissement à l’implantation malvenue à Boffres, zones artisanales aux entrées des gorges du Doux et autour de Vernoux, entrées de villages gâchées… La ville d’Annonay s’étale de plus en plus.Bien qu’on ne puisse à proprement parler de déprise agricole, l’abandon de certaines terres aux fortes pentes accentue le couvert forestier et ferme quelques vues. Quelques coupes à blanc desservent une image forestière à soutenir.Ce type de paysage est vulnérable face à des aménagements lourds comme les éoliennes de Saint-Agrève La Citadelle, du fait du contraste d’échelle entre un relief collinaire et la verticalité marquante des turbines.

Objectifs de qualité paysagère

Le Plateau du Haut-Vivarais offre des atouts patrimoniaux qu’il convient de préserver en :-conservant et valorisant le bâti traditionnel à la fois dans les villages et les fermes isolées, comme à Vernoux, qui mériterait de revaloriser son centre, délaissé au profit de la périphérie. L’exemple de Chalancon est intéressant de ce point de vue : jardins débordant sur la rue, vignes en treilles sur les murs extérieurs des propriétés… Un village valorisé à la fois par ses habitants et l’administration locale ;-dégageant de constructions nouvelles les avants plans des villages accrochés aux pentes ;-valorisant les ponts en pierres souvent cachés par la végétation ;évitant les constructions linéaires le long des routes tout en préservant les arbres présents dans les virages de certains tracés ;-conservant la structure arrondie du paysage collinaire dans le tracé des routes, la linéarité des parcelles et le positionnement de l’habitat,-évitant les ruptures d’échelle dans les grands aménagements,contenant l’urbanisation des franges et du pourtour d’Annonay.

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