Plateau du Coiron

Département  : Ardèche
 
Communes  : SAINT-BAUZILE, ROCHEMAURE, AUBIGNAS, MEYSSE, SAINT-MARTIN-SUR-LAVEZON, ALISSAS, CHOMERAC, PRIVAS, ALBA-LA-ROMAINE, BERZEME, SAINT-GINEIS-EN-COIRON, SAINT-PIERRE-LA-ROCHE, SAINT-PONS, SCEAUTRES, DARBRES, FREYSSENET, MIRABEL, SAINT-LAURENT-SOUS-COIRON, SAINT-PRIEST, ROCHESSAUVE
 
Famille de paysages : Paysages ruraux-patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 7382
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Le plateau du Coiron est une extension isolée du Massif Central : il constitue une sorte d’île en terre dominant le Bas Vivarais et uniquement relié au plateau Ardéchois par le col de l’escrinet et la longue crête qui passe par Mézilhac. Il s’agit d’un massif à la géologie complexe, où se mêlent roches volcaniques, calcaires, granites et schistes. Le plateau est doucement vallonné à une altitude moyenne de 800 m au Nord descendant lentement vers le Sud jusqu’à 650 m. Ses limites sont très découpées mais franches, avec une rupture de pente brutale le séparant des plaines environnantes situées vers 200 à 300m d’altitude. Le paysage du plateau est marqué par l’élevage bovin, dans un parcellaire bocagé de haies basses ou de murs en pierres sèches. Quelques masses boisées (cèdres ou autres résineux) marquent les sommets et abritent habitations et hameaux du vent du Nord. Les habitations, plutôt regroupées, sont généralement positionnées dans les replis du relief, sur les versants orientés au Sud.Le plateau du Coiron offre une image forte d’île en terre, sorte de belvédère à 360° offrant tant des vues sur la vallée du Rhône et la chaîne des Alpes que sur les plaines du Gard et les Cévennes. Son paysage ouvert, balayé par le vent, renvoie à un paysage rural dont l’aspect traditionnel est aujourd’hui modifié par la présence de bâtiments agricoles contemporains et d’éoliennes. Ses versants, très abruptes et boisés en rendent l’attrait et l’accès difficile, sauf sur le versant Sud-Ouest où plusieurs villages en belvédère (Mirabel, Saint-Laurent sous-Coiron) invitent à une ascension.

Identification

Sur le plateau, l’organisation des éléments est logique et homogène : bocage de haies basses, masses boisées sur les sommets, bâti groupé ou fermes isolées implantés dans les replis du relief, ancrés dans la pente avec des lignes plutôt horizontales. Deux éléments récents viennent bousculer cette organisation : les hangars agricoles modernes dont l’implantation, les matériaux et les volumes sont clairement en rupture avec l’équilibre traditionnel de ce paysage (même si en terme de représentation, ils ne sont pas en opposition avec ce paysage rural), et les éoliennes (1 construite, 5 dont le permis a été accordé et 2 autres projets très avancés), dont l’échelle, la couleur et la verticalité viennent en contraste saisissant avec l’horizontalité végétale de ce paysage.Les pentes du Coiron semblent globalement assez hostiles et peu habitées. Selon les versants et la roche dominante (pouzzolane, calcaire, granite…), ces pentes peuvent renvoyer aux paysages du Bas Vivarais, des Cévennes ou des Boutières.limites de l’unité : Sur le plateau, l’élément structurant est clairement le bocage de haies basses. L’unité est clairement définie par la topographie : la rupture de pente marque de façon nette la limite du plateau. Concernant les pentes, espaces de transition avec lesLe plateau du Coiron constitue une unité géologique singulière et complexe marquée par le volcanisme. Il constitue une extension du plateau du Massif Central auquel il est relié par l’isme du Col de l’Escrinet. Son \’appartenance administrative\’ aux communes de la plaine (découpage en parts de gâteau) rend difficile l’expression d’une volonté et d’une identitié proprement coironnique.Cet éclatement administratif est compensé par le fait que le plateau du Coiron est une unité géographique très identifiable du fait de la topographie : il fonctionne comme une \’île en terre\’. Le paysage du plateau composé sur un bocage de haies basses servant une mono activité d’élevage, présente un aspect homogène, très horizontal et ouvert sur le lointain.Le contraste entre le plateau et les plaines alentour, entre le plateau et ses contre-fort, donne au visiteur l’impression d’accéder à un immense vaisseau, davantage relié au ciel et aux horizons lointains qu’aux plaines en contre-bas. L’homogénéité du paysage de bocage, son aspect horizontal balayé par les vents et les vues imprenables sur les environs en font un paysage remarquable. Les pentes, complexes et fragmentées renvoient davantage aux unités paysagères limitrophes ou aux unités paysagères de pente des Cévennes ou des Boutières.

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : PLATEAU DU COIRON (remarquable). Du fait de son inaccessibilité, de sa non valorisation culturelle et touristique, de son climat rude au regard du climat méditerranéen des plaines alentours et du maintien de l’activité d’élevage, la principale valeur de ce plateau est une valeur économique. Et ce, malgré une réelle qualité esthétique et culturelle qui n’est ni valorisée ni reconnue.

Transformation

De ce fait, les évolutions constatées de ce paysage visent d’abord à répondre aux impératifs du développement économique, principalement agricole. La multiplication des hangars agricoles, - éparpillés dans l’espace, positionnés dans la pente sur des terrassements important, présentant des volumes hors d’échelle au regard du bâti traditionnel et des matériaux de nature et de couleur en contraste avec l’environnement - est l’expression directe de la non prise de conscience de la valeur culturelle, esthétique et touristique de ce paysage.De même, l’implantation multiple et désordonnée de projets éoliens, dont l’échelle et l’image sont en contraste avec ce paysage agricole, horizontal de bocage, s’inscrit dans la même représentation uniquement économique de ce paysage.L’image du plateau du Coiron est entrain de basculer : alors qu’il y a quelques années sa dimension patrimoniale était encore forte et homogène, non contre-dite par des éléments modernes en contraste, sa valeur économique prend progressivement le dessus et dans une perspective d’exclusion des valeurs culturelles et touristiques.. Précisions : L’économie agricole du plateau semble stable ou en développement (pour preuve le prix important du foncier agricole et les constructions de hangars). Les évolutions tiennent donc d’une part au développement des besoins et pratiques agricoles (essentiellement en terme de bâti neuf, peu en terme de modification du bocage, sauf la disparition des murets en pierre sèche) et d’autre part au fait que le plateau constitue un potentiel très important pour le développement éolien. En effet, le plateau est excellemment venté, peu habité, n’a pas une valeur patrimoniale reconnue, présente peu de résidences secondaires et n’a pas de vocation touristique et enfin, il se trouve proche des grands réseaux de distribution électriques de la vallée du Rhône. Les principaux obstacles à l’implantation d’éoliennes tient d’une part aux contraintes d’accès et d’autre part à l’inexistence d’une entité administrative à l’échelle de ce petit plateau capable d’en penser le développement de façon cohérente.Concernant le bâti :- les hangars agricoles récents n’ont fait l’objet d’aucun effort d’inscription dans le paysage- les modifications du bâti ancien ne valorisent ni ne respectent généralement l’architecture traditionnelle- les rares maisons modernes font référence à une architecture en décalage (modèle provençal) avec l’architecture du plateau.

Objectifs de qualité paysagère

Vers quelle image du Coiron doit-on désormais tendre ?La sauvegarde de l’image d’un paysage rural patrimonial semble désormais impossible. Doit-on pour autant accepter la multiplication des implantations d’objets (bâtiments, éoliennes, antennes…) sans relation avec les logiques d’organisation de ce paysage et de risquer une banalisation ?Le contraste entre tradition et modernité, entre artisanat et industrie, fait désormais partie de ce paysage remarquable. Il convient de l’assumer.Principes généraux fondant les recommandations :La priorité consiste à ne pas compromettre l’image \’d’île en terre\’ du plateau : on préservera donc la lecture de ses limites, les ouvertures visuelles sur le lointain et on valorisera les multiples belvédères sur son pourtour.On distinguera une lecture horizontale du plateau du Coiron, où la trame bocagère traditionnelle reste dominante, et une lecture des éléments verticaux où la modernité s’exprime dans sa dimension industrielle (antenne, éoliennes…)Recommandations :Concernant tous les éléments horizontaux (ou liés au sol), il est recommandé de se référer aux éléments traditionnels du plateau. Par exemple, les hangars agricoles qui, par leur horizontalité renvoient plutôt au bâti traditionnel, devront être traités en relation avec le bâti traditionnel, par leur mode d’implantation et la couleur des matériaux extérieurs utilisés (sombres et non clairs comme c’est le cas actuellement).Concernant l’implantation de superstructures verticales : même si ces éléments sont nécessairement hors d’échelle, on veillera à ne pas dépasser une certaine disproportion (par exemple, pour les éoliennes, 50m de hauteur à la nacelle semble une hauteur acceptable) et à conserver une grande légèreté. Il est recommandé d’éviter les implantations en rupture de pente car leur impact visuel joue aussi sur les unités paysagères des plaines alentours. On veillera à ce que leur implantation soit en relation avec le site en favorisant des perspectives ou des ouvertures visuelles sur des repères lointains, en se basant sur l’analyse des points de vue depuis les principaux itinéraires publics. Enfin, il est recommandé de valoriser les multiples belvédères et itinéraires en corniche du plateau, car ils constituent le principal attrait touristique de cette unité en permettant une lecture et une compréhension de cette unité comme des unités alentour.

Partager la page

Sur le même sujet