Plateau des Glières
Département : Haute-SavoieCommunes : DINGY-SAINT-CLAIR, THONES, AVIERNOZ, ENTREMONT, LE PETIT-BORNAND-LES-GLIERES, THORENS-GLIERES, VILLAZ, LA BALME-DE-THUYFamille de paysages : Paysages naturelsSurface (Ha) : 4729Carte(s) IGN :
Impression générale
Le plateau des Glières est difficile d’accès. C’est un bout du monde. Perché sur d’immenses falaises (1) rocheuses, tel un nid d’aigle, il donne tout de suite le sentiment d’être dans une nature vaste et sauvage (2), un lieu reculé. Peu bâti, le plateau des Glières est un lieu de nature et de détente. Ses vastes alpages ponctués de forêts de sapins se prêtent admirablement en hiver au ski de fond (4, 5), et en été à la promenade. Il est également un lieu de mémoire et de recueillement, car il accueille le Monument national à la mémoire des résistants. En tant que haut lieu de résistance, le plateau des Glières est entièrement inscrit sur la liste départementale des monuments naturels et des sites dont la conservation présente un intérêt général. Cette inscription constitue une protection face à des projets de construction ou d’aménagements qui seraient susceptibles de compromettre l’intérêt des lieux.
Identification
Encadré par les montagnes des Frêtes (1) et des Auges (2), entre 1300 et 1800 mètres d’altitude, le plateau des Glières se caractérise d’abord par son accès difficile. Depuis 1973, une route principale permet d’y accéder depuis la petite ville de Thorens-Glières. Une autre route accède au plateau des Glières depuis le Petit-Bornand. En empruntant la route de Thorens-Glières, on s’élève progressivement, profitant d’une très belle vue sur la vallée des Usillons (3)…Arrivé sur le plateau, on découvre de vastes alpages (4) ponctués de forêts de sapins (5) et cernés d’impressionnantes falaises rocheuses (6). Le plateau s’organise en quatre grands secteurs distincts : le vallon des Glières, le secteur de Dran, les falaises d’Albon (où l’on pratique l’escalade) et le secteur du Parmelan, un très beau plateau karstique. Le point central du plateau et le plus fréquenté car à proximité immédiate des routes, est le col des Glières (7). C’est là que se dresse le Monument national à la mémoire des résistants (8). Un monument réalisé par le sculpteur Gilioli et inauguré par André Malraux en septembre 1973. C’est également au col que sont regroupés la plupart des équipements destinés aux touristes : parking (9), location de ski, auberge (10), etc.Mis à part ces équipements réunis au niveau du col, les activités humaines restent discrètes et peu perceptibles sur ce site. On y trouve peu d’habitat. Milieu d’alpage et de forêt (11), le plateau des Glières abrite un grand nombre d’espèces naturelles. Il a su intégrer son développement touristique autour du lieu de mémoire mais aussi d’activités sportives été comme hiver.
Qualification
Le plateau des Glières est avant tout connu au niveau national comme un haut lieu de la résistance. Choisi comme terrain de parachutage par les Alliés, le Plateau des Glières abrita (1).en effet de Janvier à Mars 1944 d’abord 120 maquisards sous les ordres du commandants Tom Morel, puis environ 460 sous les ordres du capitaine Maurice Anjot, pour recevoir les armes destinées à l’ensemble de la Haute-Savoie. De janvier à Mars 1944, ces hommes, aidés par les habitants des communes entourant le plateau, écrivirent une page glorieuse de l’histoire, tenant tête à la Milice et à l’armée allemande. Ils avaient choisi de « vivre libre ou mourir ». Le plateau des Glières est à ce titre, devenu un symbole de la résistance française. Il est un lieu de mémoire et de « pèlerinage » (2, 3, 4).Mais c’est également un lieu de détente où l’on vient pour profiter « d’un espace de pleine nature (5, 6) au coeur de la Haute-Savoie ». Un lieu où l’on vient en hiver pour pratiquer le ski de fond (7), les raquettes, la luge, et en été pour pratiquer la randonnée (8), le vélo, l’escalade.
Transformation
Le plateau des Glières connaît surtout des transformations liées à la fréquentation touristiques : il offre en effet une surface trop réduite pour supporter le nombre actuel de visiteurs (les habitants d’Annecy en ont fait un de leur site favoris d’excursion). Cela pose un certain nombre de problèmes relatifs à l’accueil du public : développement d’auberges (1, 2), construction et agrandissement de parkings (3), aires de pique-nique…Ces mutations risquent à long terme de banaliser ce site et de le transformer en un paysage naturel de loisirs. Grâce au monument national, le site du plateau des Glières reste cependant un haut lieu de la mémoire des résistants.
Objectifs de qualité paysagère
Pour permettre de mieux gérer les transformations du plateau des Glières, on préconisera de :· Limiter l’impact visuel des aménagements (en particulier des parkings) (1).· Définir les capacités d’accueil maximum du site pour éviter une sur fréquentation.· Soutenir l’entretien des alpages (par une aide aux agriculteurs).· Participer à l’entretien et à la réhabilitation des chalets du plateau. (2, 3, 4)Aujourd’hui le plateau des Glières est un site inscrit, classé en ZNIEFF et en zone Natura 2000. Ces formes de classements permettent d’identifier et de porter à connaissance la valeur écologique du plateau des Glières. Elles permettent également d’évaluer les incidences de certains types d’activité.
