Plateau de St-Agrève

Département  : Ardèche
 
Communes  : SAINT-JEURE-D’ANDAURE, DEVESSET, ROCHEPAULE, SAINT-ANDRE-EN-VIVARAIS, SAINT-JULIEN-BOUTIERES, INTRES, MARS, SAINT-AGREVE, SAINT-JEAN-ROURE, SAINT-MARTIN-DE-VALAMAS, DESAIGNES
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 11716
 
Carte(s) IGN : 2835 E, 2936 O et E, 2836 E, 2936 O et E

Impression générale

Le plateau de St-Agrève appartient aux paysages du massif central et constitue la partie ardéchoise d’une unité plus vaste s’étendant sur la Haute Loire du Massif du Mézenc à celui du Pilat. Plateau au relief souple peu marqué situé à environ 1000 m d’altitude, il se caractérise par l’alternance des forêts et des prairies, entre grands paysages et espaces clos. Peu attractif du point de vue patrimonial, touristique ou économique, il renvoie à l’image d’une campagne d’altitude, paysage à la fois fonctionnel et tranquille. Il se caractérise cependant par les vues qu’il offre sur les unités paysagères limitrophes : vues lointaines vers les sucs du Massif du Mézenc, donnant une impression d’étendue remarquable ; vues en surplomb sur les vallées des Boutières, offrant un dégagement libre sur un mur de collines plus basses.Cette unité, dont les valeurs paysagères sont peu marquées, perd progressivement ces 2 grandes caractéristiques du fait de l’extension des boisements de production qui ferment les vues et tendent à cloisonner un espace historiquement très ouvert.

Identification

ALternance des fo^rets de résineux (douglas) et des prairies. Les boisements occupent majoritairement les creux, les sommets et les pentes, laissant les espaces plans à l’agriculture mais cette présence forestière est plus intense au Nord de l’unité.limites de l’unité : L’unité domine à l’Est les pentes du Haut Vivarais et au Sud celles des Boutières. A l’ouest et au Nord, l’unité se poursuit sur le département de Haute LoireL’identité de cette unité est peu perceptible. D’un point de vue historique, elle repose sur deux aspects : la tradition d’élevage et la fonction touristique développée autour de 1900 avec l’arrivée du train. Ces deux éléments sont en pleine mutation. D’un point de vue paysager, l’identité de cette unité tient à l’effet de plateau et à la silhouette emblématique du Mont Mézenc perceptible au lointain.En interne, l’organisation de l’unité est assez simple : alternance d’espaces ouverts et de boisements se répartissant en proportions variées suivant les lieux. Par contre, la lisibilité des limites de l’unité est bien plus difficile : d’abord parce que l’unité se prolonge sur la Haute Loire (les limites sont ailleurs), ensuite par ce que les limites côté Ardèche sont rendues moinspercpeptibles du fait des boisements. L’extension des boisements est un facteur très fort d’atténuation dela lisibilité : ils donnent une lecture cloisonnée de l’unité et masquent toutes les ruptures de pente comme les éléments repères.Elle tient d’abord à l’étendue du paysage et à la silhouette du Mont Mézenc : une sorte d’appel vers le lointain, d’ouverture, de profondeur. Elle tient aussi aux effets de surplomb sur les vallées voisines : le rebord du plateau est (pourrait être) un belvédère.Elle pourrait aussi tenir désormais à la présence de la forêt, à la fois mystérieuse et belle si sa dimension \’monoculture exploitée\’ était un peu atténuée. Pour l’instant, le développement des boisements est plutôt un frein à la vocation d’habitat du secteur.

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : lac de Devesset (remarquable) ; VALLEE DE L’EYRIEUX (remarquable). L’unité ne présente pas des valeurs très marquées. La valeur dominante reste celle de la production agricole et forestière, avant probablement la valeur résidentielle. Pourtant, la valeur esthétique et monumentale de ce paysage est réelle (voir ci-dessus) mais très fortement atténuée par l’omniprésence des boisements.

Transformation

L’élevage et l’agriculture ouverte sont largement concurrencés par les boisements forestiers qui occupent désormais la majeure partie de l’espace. De fait, cela se traduit par une modification radicale du paysage : autrefois ouvert, dégageant des vues sur le lointain et sur les vallées proches, il se cloisonne et perd de sa lisibilité (limites).Une autre mutation concerne l’architecture : l’accumulation d’objets architecturaux divers est de plus en plus perceptible, banalisant un paysage pourtant remarquable.Dans cette évolution, l’apparition d’éoliennes peut apparaître comme un objet de plus,.. Précisions : La prinicpale mutation de l’unité est le remplacement des espaces ouverts destinés à l’agriculture par des boisements de production. Cette mutation modifie radicalement la perception de l’unité : d’espace vaste et ouvert sur les entités voisines, elle se cloisonne et se replie sur elle-même, ne permettant plus au regard de profiter des horizons lointains comme des vues plongeantes sur les vallées adjacentes.Même si l’unité connait une pression urbaine mal maîtrisée (diffus, architecture indaptée ou hétérogène, etc…), sa dimension \’productive\’, fonctionnelle, ne rend pas ces évolutions très perturbantes tant qu’elles restent dans des proportions raisonnables.Même l’apparition d’objets hors d’échelle comme les éoliennes ne modifie probablement pas l’image de ce paysage, venant au contraire le renforcer.

Objectifs de qualité paysagère

1. Protéger :L’unité possède peu de sites remarquables à proprement parler, méritant protection réglementaire. Cependant, ce qui est actuellement menacé dans l’évolution du paysage en cours ce sont les ouvertures visuelles s’une part sur le Mont Mézenc et d’autres part sur les vallées adjacentes (Boutières, pentes du vivarais). Il convient sans doute de mener une politique de protection des espaces ouverts à vocation agricole.2. GérerLa forte présence de la forêt et son aspect \’monoculture\’ oberrent les potentialités de développement. Gérer la forêt c’est à la fois créer et préserver des ouvertures visuelles (pour éviter l’effet d’oppression autour des habitations, pour éviter le cloisonnement du plateau en clairières, pour conserver des vues…), c’est aussi en diversifier les essences et donc favoriser une diversité des usages comme une biodiversité.Autre point : l’architecture :Les nouvelles constructions frappent par leur architecture hétérogène. Une réflexion est à mener pour éviter la juxtapposition d’objets architecturaux n’ayant aucun sens avec leur contexte.3. AménagerL’unité marque par la faible attention portée au patrimoine bâti et aux espaces publics. Un effort est sans doute à poursuivre dans ce sens.Par ailleurs, l’unité présente un fort potentiel en points de vue remarquables, en particulier sur les vallées. L’aménagement d’itinéraire ou de point de vue en rupture de pente pourrait être envisagée.Enfin, une tradition existe des plantations d’alignement : sur les routes de liaison comme en périphérie des bourgs et villages, ces plantations d’alignement permettraient d’améliorer la lisibilité (d’embellir) et d’unifier des périphéries urbaines parfois sans forme.

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