Plateau de Champagnier

35 Plateau de Champagnier
Département  : Isère
 
Communes  : VAULNAVEYS-LE-HAUT, BRIE-ET-ANGONNES, HERBEYS, POISAT, SAINT-MARTIN-D’URIAGE, MONTCHABOUD, BRESSON, CHAMPAGNIER, ECHIROLLES, JARRIE, VAULNAVEYS-LE-BAS
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 3263
 
Carte(s) IGN : TOP 25 : 3335 OT

Impression générale

Contrastant avec l’agitation urbaine que l’on vient de quitter, au sud de Grenoble, l’endroit est paisible. De petites routes difficiles à débusquer rejoignent ce plateau, situé quelque 200 mètres plus hauts que l’agglomération grenobloise. Il est étonnant de constater que chaque partie se cache de l’autre ; de la ville, on ne soupçonne pas ce petit havre de paix ; du plateau, on n’imagine pas la ville. Le plateau de Champagnier dispose d’un immense atout : une vue panoramique sur les sommets, chaîne de Belledonne à l’est, Taillefer au sud, plateau du Vercors à l’ouest et pics hérissés de la Chartreuse au nord. Ces visions fournissent un cadre de vie exceptionnel.Avec ses villages soignés, ses châteaux, et ses grands champs horizontaux, le plateau de Champagnier fait figure de campagne jardinée aux portes de la ville. Ici, les communes n’ont de cesse de grandir.

Identification

Niché à 400 mètres d’altitude, le plateau de Champagnier domine de 200 mètres la vallée et les plaines voisines de la confluence du Drac, de la Romanche et de la Gresse. C’est un véritable belvédère sur les horizons monumentaux du Vercors, de la Chartreuse et du Sud-Isère. Les massifs alentour, quoique éloignés, fournissent un arrière-plan de paysage naturel, tandis que les limites sont déterminées par une position de plateau, relié à la communauté urbaine de Grenoble par des départementales. Selon la voie d’accès pour y pénétrer, la vision est différente ; au sud-ouest, une ambiance industrielle constituée par l’immense usine de Jarrie (la plus grosse unité au monde de fabrication d’eau oxygénée, 530 salariés, appartenant à Arkema, ex-Elf Atochem) ; au nord-ouest, une vision résidentielle par les communes très étendues d’Uriage-les-Bains. Le cœur du plateau de Champagnier est à dominante agricole, avec quelques vastes parcelles de mais et de blé, qui alternent avec une campagne jardinée, composée de haies vives de frênes et de charmes, très représentative du bocage de moyenne montagne que l’on retrouve aussi dans le Trièves et la Matheysine.Les bourgs, relativement importants (plus de 2000 habitants à Herbeys, plus de 4000 à Jarrie), voisinent de multiples hameaux. Quelques sites patrimoniaux jalonnent ses terres : château du Bon Repos à Jarrie, château d’Herbeys, ainsi qu’une réserve naturelle à l’étang de Jarrie.

Qualification

Le château de Herbeys est un site classé depuis 1949 (le bâtiment est pour partie classé monument historique). La dimension historique est forte en certains endroits, de même que les traces du patrimoine industriel, avec des bâtis collectifs et équipements liés aux usines. Dans les villages, plusieurs générations d’habitat cohabitent, avec parfois des structures urbaines un peu démesurées le long de routes récentes. Mais on note aussi une certaine attention portée aux équipements, avec l’emploi de matières comme le bois le long de la voirie, et des valorisations intéressantes (parcs, réhabilitations…). La richesse économique de Haute Jarrie en provenance des installations industrielles transparaît dans les nombreux équipements publics et le soin qui y est porté.

Transformation

Le plateau de Champagnier est riche d’un patrimoine local qui s’exprime dans les relations harmonieuses qu’il a su entretenir avec son environnement naturel. La croissance du résidentiel a, semble t-il, été relativement bien gérée, avec des aménagements intelligemment agencés : chemins de promenade, pistes cyclables…Le caractère naturel de certains sites est valorisé, comme l’étang de Jarrie. Autrefois, on y pratiquait la pêche et la capture de grenouilles, le faucardage des herbes et le rouissage du chanvre destiné à la fabrication de cordes et de draps. L’intérêt écologique du site a été reconnu, devenu en 1984 une réserve naturelle. C’est l’installation de l’usine Atochem qui a sans doute provoqué une assez grande rupture sociale et paysagère entre le Haut Jarrie, agricole et résidentiel et le Bas Jarrie, à caractère ouvrier.

Objectifs de qualité paysagère

Sur le plateau de Champagnier, petit territoire circonscrit, décider l’ouverture à l’urbanisation de secteurs agricoles ou naturels ne peut se résoudre « à plat » sur une carte, car ce serait nier l’importance dans ces paysages des arrières plans, l’importance de vues qui font la plus-value, l’identité et la qualité de ce paysage. Ainsi, les questions relatives à l’urbanisation doivent-elles se poser sur place et non sur plan. Réflexions d’autant plus intéressantes que l’on peut intégrer des critères liés au développement durable, ce qui, d’ailleurs, conférera une plus grande richesse à l’ensemble.Une valeur ajoutée qui est aussi à travailler du côté des activités agricoles. S’il est évidemment essentiel de soutenir l’agriculture pour conserver un caractère de diversité à cette unité paysagère, il est important aussi de réfléchir à de nouveaux développements comme la vente directe circuit court avec l’agglomération voisine par exemple.

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