Plaine du bas-Grésivaudan et Bas-Royans

43 Plaine du bas Gresivaudan et Bas Royans
Département  : Isère
 
Communes  : CHORANCHE, VOUREY, MOIRANS, TULLINS, VOREPPE, SAINT-GERVAIS, BEAULIEU, CHANTESSE, COGNIN-LES-GORGES, POLIENAS, LA RIVIERE, ROVON, TECHE, VINAY, SAINT-QUENTIN-SUR-ISERE, PONT-EN-ROYANS, PRESLES, SAINT-ANDRE-EN-ROYANS, BEAUVOIR-EN-ROYANS, IZERON, SAINT-PIERRE-DE-CHERENNES, SAINT-SAUVEUR, SAINT-JEAN-EN-ROYANS, SAINT-LAURENT-EN-ROYANS, SAINT-MARTIN-LE-COLONEL, SAINT-NAZAIRE-EN-ROYANS, AUBERIVES-EN-ROYANS, ECHEVIS, BOUVANTE, L’ALBENC, SAINT-VERAND, VARACIEUX, SAINT-BONNET-DE-CHAVAGNE, SAINT-LATTIER, SAINT-THOMAS-EN-ROYANS, LA MOTTE-FANJAS, ORIOL-EN-ROYANS, ROCHECHINARD, SAINTE-EULALIE-EN-ROYANS, HOSTUN, SAINT-MARCELLIN, CHATTE, SAINT-HILAIRE-DU-ROSIER, SAINT-JUST-DE-CLAIX, SAINT-ROMANS, LA SONE, LEONCEL, BEAUREGARD-BARET, LA BAUME-D’HOSTUN, CHATELUS
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 29522
 
Carte(s) IGN : 3235OT/3236ET

Impression générale

La plaine du bas-Grésivaudan et Bas-Royans se dessine tout en longueur suivant le cours de l’Isère. Trois lignes de forces dominent : les falaises du Vercors occidental à l’est, la vallée du bas-Grésivaudan au centre, les coteaux des Chambarans à l’ouest. Bien que s’étalant sur un vaste territoire, l’homogénéité du paysage est au rendez-vous. Les arbres fruitiers indiquent les prémices de la vallée du Rhône vers le sud.Coexistant avec ces éléments puissants de naturalité, tout participe au paysage : autoroutes, lotissements comtemporains, zones artisanales mais aussi traditionnels villages en pied de coteaux et de gorges, multiples fermes éparses.La plaine du bas-Grésivaudan et Bas-Royans est très marquée par une ressource patrimoniale, la culture de la noix. Une plaine entière devenue verger, c’est un exemple rare de paysage. La nuciculture, un marqueur fort de ce paysage, symbolise finalement ce mélange de naturalité et de modernité.Tout ceci crée un paysage vivant, empreint de dynamisme, et équilibré dans ses composantes.

Identification

Les limites de l’unité paysagère formée par la plaine du bas-Grésivaudan et Bas-Royans sont très nettes, entre coteaux de 600 à 700 mètres d’altitude (Chambarans) et falaises monumentales (rebord occidental du Vercors). Cette structure naturelle est présente d’un bout à l’autre de l’unité paysagère.Entre les deux plans de bordure, la vallée de Bas-Grésivaudan, parsemée de bourgs et habitats isolés, traversée par un élément naturel (le fleuve Isère) et un équipement moderne (une autoroute), aux trajets parallélles. Une multiplicité de points d’appels dont certains au caractère patrimonial affirmé (séchoirs à noix, noyers, carrières, fermes,…) peuplent le territoire. L’alternance champs cultivés et noyeraies créent un rythme ininterrompu de fermetures et d’ouvertures visuelles.Les lignes régulières des troncs noirs des noyers, leur ombre dense en été, créent une ambiance singulière.De nombreuses gorges, à l’image de celles du Nant et de la Bourne forment des trouées dans la barre monumentale du Vercors, dans lesquelles ont été dessinées les sinueuses et vertigineuses routes d’accès. A leur débouché dans la plaine, est le plus souvent installé un village (Cognin les Gorges). Les bâtisses du village, faites de pierres calcaires blanches et couvertes de tuiles, présentent deux ou 3 étages, tandis que les fermes isolées sont organisées en U autour d’une cour. A proximité de l’Isère, et sur sa rive droite, coté Chambarans, le calcaire cède la place au pisé dans les habitats traditionnels. Ceux-ci mixent des galets ronds façonnés dans le lit de l’Isère et de grandes pierres de calcaire équarries aux formes tranchées, qui servent d’angles de portes et fenêtres. La mosaïque de champs, de prés, de villages, de bourgs, qui sont autant de motifs à répétition, créent une harmonie d’ensemble.

Qualification

La plaine du Bas-Grésivaudan et Bas-Royans ne compte pas de site classé et peu d’éléments remarquables en son sein. Ceux-ci sont géographiquement proches, aux alentours (Combe Laval, gorges de la Bourne, etc), et elle en constitue l’accès. Elle trouve sa valeur rurale patrimoniale, par l’activité nuscicole, qui maintient un équilibre général, entre activités agricoles et tertiaires. L’importance de la nuciculture, avec l’appellation d’origine contrôlée « Noix de Grenoble » avec ses alignements réguliers de noyers, contribue à structurer l’ensemble. Les valeurs foncières agricoles et urbaines semblent ainsi s’équilibrer.Quant à l’Isère, elle est nichée en contrebas et reste discrète. Il faut s’en approcher pour la deviner. Peu de ponts l’enjambent et seul un village est situé à proximité immédiate, La Sône (activité de filature). L’enjeu de patrimoine naturel et touristique de l’Isère ne semble pas être saisi.Quelques communes ont une valeur touristique, comme Saint Marcellin (qui doit sa notoriété au fromage éponyme, datant du 15e siècle et dont la demande d’IGP est en cours) et Pont-en-Royans (village médiéval du XVI e siècle, célèbre pour ses maisons colorées suspendues à flanc de vallée). A Vinay, capitale de la noix de Grenoble, se trouve le Grand Séchoir, espace culturel dédié à la nuciculture. L’AOC date de 1938 !

Transformation

Le tracé de l’autoroute se fond bien dans le paysage et ne dénature pas l’ensemble. L’activité et la présence humaines sont fortes et reste en lien avec le territoire, rendant les structures paysagères anciennes toujours à l’œuvre. Route, autoroute, chemin de fer, rivière cohabitent sans effet de dissonance. Les nouvelles activités semblent se surajouter aux anciennes, avec des efforts pour se fondre dans le paysage comme ces lotissements intégrant du bois. L’ouverture de l’autoroute A49, assez récente (1991), a forcément accéléré l’attractivité des zones de ce territoire et surtout des petites villes. C’est un territoire de passage et l’activité est essentiellement agricole. Outre les activités ancestrales d’élevage et la culture de diverses céréales (dont le tabac), les transformations les plus évidentes touchent à la nuciculture. Dans les champs se trouvent tout autant de jeunes et vieux noyers, preuve d’une exploitation active et d’une vitalité de cette activité. La modernisation est en marche, qui a pour effet de baisser la hauteur de la frondaison des noyers (d’environ 3 à 1.5 mètres du sol) ; des productions biologiques se développent, reconnaissables au pied d’arbre et noyeraies enherbées.L’ambiance actuelle de prairie arborée va s’en trouver modifiée, donnant de nouveaux effets visuels. Mais cette modernisation a aussi un effet sur le bâti ; des bâtiments industriels remplacent les séchoirs traditionnels, aux valeurs patrimoniales fortes (bois, tuiles en écaille).

Objectifs de qualité paysagère

L’homme est partout ici présent et actif, sans que son activité n’ait déstructuré le paysage, où semblent s’équilibrer les tensions modernes et traditionnelles. Il est donc essentiel de chercher à préserver cet équilibre, de conserver les traits patrimoniaux et de continuer à les intégrer dans la modernité. Il convient de suivre les évolutions des documents d’urbanisme (intervention du Conseil d’Architecture d’Urbanisme et d’Environnement dans les constructions), soutenir et aider l’agriculture et les productions locales. Un travail à faire concerne également la réhabilitation et l’extension des carrières. En effet, l’exploitation du calcaire forme des saillies qui cassent la naturalité des arrière-plans visuels.

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