Plaine de l’Est Lyonnais

032 Plaine de l Est Lyonnais
Département  : Isère
 
Communes  : CREMIEU, LEYRIEU, VILLEMOIRIEU, DIZIMIEU, PONT-DE-CHERUY, FRONTONAS, CHAMAGNIEU, CHARVIEU-CHAVAGNEUX, CHOZEAU, GRENAY, JANNEYRIAS, PANOSSAS, SAINT-QUENTIN-FALLAVIER, SATOLAS-ET-BONCE, TIGNIEU-JAMEYZIEU, COLOMBIER-SAUGNIEU, ANTHON, LOYETTES, SAINT-MAURICE-DE-GOURDANS, ANNOISIN-CHATELANS, CHAVANOZ, SAINT-ROMAIN-DE-JALIONAS, VERNAS, BALAN, VILLETTE-D’ANTHON, JONAGE, JONS, SAINT-LAURENT-DE-MURE, MIONS, SAINT-BONNET-DE-MURE, SAINT-PIERRE-DE-CHANDIEU, SAINT-PRIEST, TOUSSIEU, GENAS, MEYZIEU, PUSIGNAN, HEYRIEUX
 
Famille de paysages : Paysages marqués par de grands équipements
 
Surface (Ha) : 25571
 
Carte(s) IGN : 3131O,3132O

Impression générale

La plaine de l’est lyonnais est un territoire en perpétuel mouvement, du fait de la présence concentrée de tous les modes de transport : aéroport, autoroute, routes nationales, ligne TGV. En raison de la proximité lyonnaise, la densité d’habitation est très forte ; les communes ne cessent de s’étendre avec du résidentiel collectif et individuel en lotissements, consommateur d’espaces. Des zones d’activités industrielles et commerciales complètent le tableau, à l’appui d’une signalétique et d’encarts publicitaires renforcés. Les ronds points y sont indénombrables. La succession d’images brouille les repères et finit par être lassante sinon agressive. Les activités agricoles n’ont pas totalement disparu et les champs cultivés sont présents, notamment sur de larges espaces dédiés autour de la zone aéroportuaire. Dans les villages, le bâti ancien se trouve plutôt au cœur du bourg, placé à la perpendiculaire de l’axe routier, avec de longues cours intérieures, dissimulées au regard. Les constructions récentes s’installent en périphérie, formant de grands lotissements colorés. En revanche, les communes aux abords de l’agglomération lyonnaise sont envahies ; coincées entre la Nationale 6 et l’A43, Saint Bonnet de Mure et Saint Laurent de Mure font des efforts d’embellissement en centre ville pour faire oublier la multiplication des enseignes commerciales qui les encerclent. Aux confins de la plaine, les berges de l’Ain ouvrent un espace de respiration, tandis que la cité médiévale de Crémieu à l’est, concentre de remarquables témoignages architecturaux.

Identification

La limite de la plaine de l’est lyonnais est pour partie paysagère : A43 et la ligne de chemin de fer Lyon-Grenoble au sud, aéroport Lyon Saint Exupéry à l’ouest ; et pour partie géographique : Ain, Rhône et canal de Jonage au nord, contreforts de l’Isle Crémieu à l’est. C’est un territoire de grands aménagements en raison de la présence de l’aéroport de Lyon (plus de 7 millions de passagers), de l’A43, de la ligne TGV et des nombreuses zones industrielles. Par la concentration des équipements, il présente une juxtaposition de micro-paysages dispersés sur une plaine et par conséquent très visibles. Tous les usages sont représentés, y compris d’ailleurs des espaces remembrés et irrigués, dédiés à l’agriculture intensive. Si les bandes de lignes à Très Haute Tension hérissent le paysage de leur trame, les marais et les exploitations agricoles sont plus discrets. Dans ces plaines, les logiques d’occupation de l’espace et d’usages se traduisent en coupures nettes. Des « frontières » de paysages sont créées par les types d’aménagement particuliers et leurs servitudes, avec des réussites comme la gare TGV jouxtant l’aéroport ; un objet architectural posé et assumé, évoquant la métaphore d’un oiseau prenant son envol. Les grands aménagements présentent d’ailleurs une esthétique datant de diverses époques. Aux images s’associent les ambiances sonores, le tout façonnant un paysage bruyant et agité. Le gradient d’ouest en est, se ressent en termes d’occupation de l’espace et de physionomie des communes, avec une colonisation résidentielle très forte à proximité de Lyon.

Qualification

Ce territoire est cerné de paysages remarquables comme le confluent de l’Ain et du Rhône et le plateau de l’Isle Crémieu, dont les abords doivent faire l’objet d’attentions notamment sur le plan de la maîtrise de l’extension urbaine. Les Plaines de l’est lyonnais abritent des modèles de tous les types de construction possibles, toutes les générations d’habitats dans les communes, toutes les infrastructures de transport, tous les modèles de zones commerciales et tous les éléments de modernité. L’ancien et le moderne se côtoient sans se parler. Dans ce paysage très gourmand en espaces, les tensions sont nettes entre la sauvegarde de certains usages, agricoles notamment, et le productivisme. En dehors des grands équipements, les moindres espaces sont aménagés, les peupleraies qui accompagnent le canal d’assèchement des marais, le canal de la Bourbe, des parcelles agricoles autour de l’aéroport… Des paysages confisqués et non valorisés dans un schéma global. Continuellement traversé, densément habité, la plaine de l’est lyonnais est un paysage quotidien pour de nombreux habitants de l’agglomération lyonnaise. En dépit de cette fréquentation intense, l’observateur néophyte le qualifierait sans nul doute de paysage dégradé. Curieusement, l’attention paysagère parait minimale là où la fréquentation quotidienne est maximale.

Transformation

Territoire habité, il est aussi territoire traversé, par les flux domicile-travail, par les transports de marchandises, par les urbains et les touristes qui s’échappent vers les Alpes, etc., avec une croissance des deux fonctions qui ne s’essouffle pas. La dynamique économique suscitée par l’aéroport a non seulement engendré son lot de nuisances mais a donné lieu à des aménagements complémentaires consommateurs d’espace et de trafic ; la gare TGV en 1994, puis les nouvelles portions d’autoroutes en 2003 – l’A432 qui relie l’A42 et l’A43.Chaque visite de ce territoire est l’occasion de découvrir de nouveaux équipements, des agrandissements, des contournements, de nouvelles zones aménagées, dont il est difficile d’estimer la cohérence en termes de planification et d’organisation spatiale. Dans ce cadre d’incessantes transformations, la résistance du terroir agricole s’avère impossible. Aujourd’hui domine la loi de l’offre et de la demande du foncier ainsi que la rentabilité et la plus-value à valoir sur les espaces exploités.

Objectifs de qualité paysagère

Dans les plaines en particulier, la maîtrise des continuités ouvertes sur une profondeur suffisante est une condition nécessaire tant pour le paysage que pour l’environnement. Elle passe par des stratégies volontaristes de développement de nouveaux modèles d’occupation du territoire, des modèles agricoles aux modèles périurbains et pose la question des limites entre ville et campagne.Justement, une problématique particulièrement intéressante sur ce territoire concerne l’organisation sociale et l’occupation des zones dédiées à l’habitat. Avec le mitage, le paysage perd progressivement son caractère rural, au profit de zones construites de faible densité de bâtiments et de services collectifs. Avec la pression foncière, le degré d’étalement s’étend de plus en plus. Se pose alors la question de la place de la petite ville et de son organisation urbaine ; quelle forme lui donner, quelle manière de répondre aux besoins, quels aménagements de transports collectifs créer ? L’enjeu majeur porte sur la densification de l’habitat, et, sur ce territoire, il est crucial. Il pourrait d’ailleurs s’intégrer dans une réflexion concernant également la réhabilitation des bâtis anciens ; les maisons de village au charme et à la valeur patrimoniale certains devraient être valorisée. Mieux, elles serviraient de sources d’inspiration pour reprendre ces traits d’architecture dans les nouveaux bâtis, et y ajouter les traits de l’écoconstruction, donnant ainsi une cohérence et créativité à l’ensemble.

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