Plaine de l’Ain et plaine du Rhône en amont de Loyettes

08 Plaine de l Ain et plaine du Rhone en amont de Loyettes
Département  : Ain
 
Communes  : SAINT-SORLIN-EN-BUGEY, PARMILIEU, PONCIN, SAINT-JEAN-LE-VIEUX, CHATEAU-GAILLARD, PRIAY, SAINT-DENIS-EN-BUGEY, VARAMBON, AMBERIEU-EN-BUGEY, AMBRONAY, BETTANT, DOUVRES, LEYMENT, VAUX-EN-BUGEY, JUJURIEUX, NEUVILLE-SUR-AIN, PONT-D’AIN, AMBUTRIX, CHATILLON-LA-PALUD, SAINT-MAURICE-DE-REMENS, VILLETTE, VILLIEU-LOYES-MOLLON, DRUILLAT, SAINT-MARTIN-DU-MONT, LA BALME-LES-GROTTES, LEYRIEU, SAINT-BAUDILLE-DE-LA-TOUR, MEXIMIEUX, CHAZEY-SUR-AIN, BLYES, CHARNOZ, LAGNIEU, PEROUGES, SAINT-JEAN-DE-NIOST, SAINTE-JULIE, ANTHON, LOYETTES, SAINT-MAURICE-DE-GOURDANS, SAINT-VULBAS, ANNOISIN-CHATELANS, CHAVANOZ, HIERES-SUR-AMBY, SAINT-ROMAIN-DE-JALIONAS, VERNAS, BELIGNEUX, BALAN, BRESSOLLES, BOURG-SAINT-CHRISTOPHE, VERTRIEU
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 36792
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Des champs de maïs irrigués à perte de vue, mais qui coupent aussi au regard l’horizon dégagé de la plaine alluvionnaire : telle est l’image première de la Plaine de l’Ain et du Rhône en amont de Loyettes. Encadrée et traversée d’importantes voies de communication (Autoroutes A40 et A42, voie ferrée, RN89), la plaine se couvre d’infrastructures industrielles, anciennes et nouvelles (centrale nucléaire de Bugey, parc industriel de la plaine de l’Ain) et de lotissements. Quelques endroits, trop rares, offrent depuis les ponts des vues furtives sur l’Ain et le Rhône, pourtant omniprésents par le développement économique qu’ils induisent. Aux alentours de cette zone centrale, le Nord a conservé une agriculture traditionnelle cohérente avec son relief plus vallonné, où les pâturages et la forêt offrent des paysages souvent bucoliques. À l’Est, les côtières abordent en douceur les montagnes voisines du Bugey, parsemées çà et là de falaises parfois abruptes. Ici se côtoient un remarquable bâti, qui a su conserver son caractère traditionnel de pierres et de lauzes, et une agriculture discrète en adéquation avec la structure du terrain. Cependant, l’on note une tendance à l’agrandissement des parcelles où le maïs fait son apparition. Ici, la Grotte de la Balme offre aux visiteurs un mystérieux voyage vers le passé millénaire des eaux. Au sud, le confluent des deux rivières abrite un patrimoine naturel et paysager exceptionnel, heureusement protégé.

Identification

Ce sont le Rhône, au sud-ouest, et l’Ain, au nord-ouest, qui marquent géographiquement cette grande plaine agricole, traversée par les autoroutes A42 et A40, ainsi que par la RN84 et la voie ferrée. Sur ses bords orientaux, au pied des contreforts du Bugey et du plateau de l’île Crémieu, d’accueillants villages aux maisons en pierre calcaire surmontées de toits de lauzes.Au nord, une agriculture traditionnelle et polyvalente laisse peu à peu la place à la culture intensive du maïs, de plus en plus présente au fur et à mesure que l’on se dirige vers le sud. Ce dernier, urbanisé çà et là, fait l’effet d’un No Man’s Land colonisé par des activités de production : champs de maïs irrigués, bâtiments industriels disséminés, carrières alluvionnaires … et surtout la centrale nucléaire de Bugey et ses immenses champs de pylônes électriques. Marquée par l’eau et ses attraits productifs (irrigation, industrie nucléaire), la plaine offre cependant peu d’accès aux cours d’eau, souvent cachés par les cultures, la ripisylve ou un très léger relief.

Qualification

La Plaine de l’Ain et du Rhône en amont de Loyettes est marquée au premier abord par ses attraits économiques. L’agriculture intensive est facilitée par la platitude du relief et l’accès à l’eau. Encouragée également par la morphologie du terrain, l’industrie bénéficie des grandes infrastructures de transport qui bordent et traversent la région, faisant le lien avec l’agglomération voisine de Lyon. Ces voies de communication induisent un attrait résidentiel manifesté par des lotissements épars plus ou moins récents.Cependant, les lieux ne manquent pas d’attraits patrimoniaux. Ils abritent deux sites classés :-le confluent de l’Ain et du Rhône, à l’extrême sud, également classé Natura 2000 pour sa variété de peuplements végétaux et animaux, dont la célèbre Cistude d’Europe ou le castor ;-et la magique Grotte de la Balme, au sud-est, parmi les plus belles de France, avec sa mystérieuse rivière souterraine, son lac aux eaux limpides et ses majestueuses concrétions calcaires.À cela s’ajoutent d’accueillants villages en bordure est de la zone, dans les secteurs de Hières-sur-Amby, Verna et Jujurieux, et les paysages remarquables de la basse vallée de l’Ain, du Camp de la Valbonne, des côtières (L’île Crémieu, le Bugey, le Revermont, entre Ambérieu et Poncin), du rebord des Dombes sur la vallée de l’Ain, des berges du Rhône entre Loyettes et Groslée…

Transformation

Anciennement dominée par la polyculture et l’élevage, qui restent présents au nord, bien qu’en perte de vitesse, la région évolue depuis la seconde moitié du XX° siècle vers une intensification de l’agriculture et la monoculture du maïs, qui prend le pas du sud vers le nord. Cette mutation, toujours en cours, se traduit également par la création d’industries et la modernisation des infrastructures de transport (élargissement des routes et autoroutes). L’environnement de la plaine s’en trouve ainsi largement modifié, et l’ouverture de ses paysages peu à peu restreinte. Le caractère, la remarquable conservation du patrimoine bâti et l’attrait résidentiel de la bordure Est de l’unité paysagère, avec ses murets de vieilles pierres et ses maisons traditionnelles aux toits de lauzes, attirent déjà des constructions nouvelles. Encouragées par la proximité de l’agglomération lyonnaise, mais aussi par le développement économique de la plaine, celles-ci pourraient dénaturer un patrimoine jusque-là remarquablement préservé.

Objectifs de qualité paysagère

L’évolution de la plaine de l’Ain est marquée par l’intensification agricole, le développement industriel et l’urbanisation éparse. Elle pourrait être rendue cohérente avec son histoire et ses atouts patrimoniaux grâce à une maîtrise de l’extension du parc industriel de la Plaine de l’Ain, mais aussi en favorisant une diversification des cultures et une replantation des haies. Le bâti résidentiel gagnerait à conserver ses caractéristiques traditionnelles, que ce soit dans la rénovation ou dans la construction, tout particulièrement sur les contreforts du Bugey. Une meilleure intégration des lotissements d’habitation permettrait de préserver l’ouverture des paysages, qui personnalise la Plaine de l’Ain. Les bords de la rivière, quand ils ne sont pas industrialisés, sont également un atout touristique à ne pas négliger, notamment pour l’accès à l’eau qu’ils peuvent favoriser.

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