Plaine de Gex

16 Plaine de Gex
Département  : Ain
 
Communes  : THOIRY, DIVONNE-LES-BAINS, GEX, GRILLY, VESANCY, SAUVERNY, CESSY, CHEVRY, CROZET, VULBENS, COLLONGES, FARGES, PERON, POUGNY, SAINT-JEAN-DE-GONVILLE, ECHENEVEX, ORNEX, PREVESSIN-MOENS, SAINT-GENIS-POUILLY, SEGNY, SERGY, VERSONNEX, CHALLEX, CHEVRIER
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 11506
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Alors que la plaine de Gex offre un paysage boisé et cultivé lorsqu’on l’observe depuis les pentes des Monts Jura, l’impression donnée au visiteur qui s’approche devient de plus en plus mitigée. Aux abords de l’agglomération de Genève, qui s’étend presque jusqu’aux pentes, notamment à Gex, la plaine, dont la vocation agricole se réduit de jour en jour, s’urbanise. Les villages s’étendent au point de se rejoindre le long des axes routiers. Des hameaux, sous forme de lotissements clos à l’américaine, ou des zones d’activité se créent au milieu des champs. L’habitat diffus, constitué de villas aux styles architecturaux d’une diversité déconcertante, s’installe partout où l’agriculture semble laisser sa place, intensifiant ses pratiques. Cette mutation ancienne est masquée par la végétation, dont se sont agrémenté les constructions depuis les trente dernières années.Seuls le Mont Mussy au nord et le Bois de Ban au sud offrent une respiration naturelle dans un paysage brouillé par le mitage urbain, sans commune mesure avec les Monts Jura voisins, préservés pour le moment.

Identification

La plaine de Gex est un territoire fluctuant en fonction de l’urbanisation qui s’étend depuis Genève, Ferney-Voltaire, Divonne-les-Bains et Gex, situé entre la rupture de pente avec les Monts Jura à l’ouest et la frontière suisse à l’est et au nord jusqu’au défilé de l’Écluse et au Rhône, au sud. Ces extensions urbaines en font une unité paysagère coupée en deux entre une partie nord, de la frontière suisse à Villeneuve, et une partie sud, de Mornex au Rhône, excluant les agglomérations de Gex à Thoiry, en passant par Ferney-Voltaire. Ces limites, en évolution perpétuelle du fait de l’urbanisation, et un aperçu cartographié du secteur, donnent l’image d’un paysage fortement marqué par l’habitat. L’impression est mitigée lorsque l’on se trouve sur le terrain. En effet, le relief, notamment le Mont Mussy (altitude : 750 m) aux abords de Divonne, ainsi que la végétation et le bocage dominent lorsque l’on observe le paysage depuis les hauteurs, comme sur la route du Col de la Faucille ou sur les pentes des Monts Jura.La plaine est traditionnellement agricole : prés et champs (céréales, maïs, soja, tournesol) séparés de haies basses ou hautes, nombreuses parcelles forestières. Elle est aujourd’hui colonisée par l’habitat diffus et l’industrie, qui s’installent en limites de champs. La rupture entre ces deux occupations est brutale, sans transition.L’habitat est à la fois diffus et en extension des villages, le long des routes. Il est bien souvent caché derrière la végétation ou des haies hautes. Aucune cohérence ne se lit dans les styles architecturaux, qui témoignent des différents modes de construction des trente dernières années : chalets savoyards, lotissements clos à l’américaine, maisons provençales, habitations traditionnelles du Bugey attenantes aux granges… Les zones d’activité ont cette même diversité, qui laisse une impression brouillée.

Qualification

La plaine de Gex est un territoire traditionnellement agricole, qui s’urbanise, méritant en cela sa qualification d’émergente.L’agriculture est dynamique, voire intensive : élevage bovin (lait et viande), cultures céréalières, fourragères et maraîchères… De gros ballots de paille enveloppés de plastique blanc ou vert jonchent les champs tandis que des tracteurs longent de grands bâtiments agricoles aux toits de tôle ou des serres.À proximité immédiate des cultures, l’habitat diffus ou en extension des villages, sous forme de lotissements parfois à l’américaine, de maisons provençales ou de chalets savoyards, signale la présence du bassin d’emplois de Genève à quelques kilomètres. Les habitations sont parfois agrémentées d’arbres fruitiers, témoins d’un passé arboricole aujourd’hui révolu.Quelques campings plutôt luxueux témoignent d’un tourisme dû à la proximité du Lac Léman et des Monts Jura ainsi qu’un étang de pêche privée à Cessy et des terrains de golf à Divonne et Echennevex. Notons également le Bloc erratique de Riant Mont, un bloc de granit datant de l’ère glaciaire, site classé au début du XX° siècle puis par l’Union européenne.

Transformation

La plaine de Gex subit une pression importante due à la proximité de la Suisse. Le territoire est en mutation, entre un passé agricole et un présent urbanisé : maisons en construction au milieu des champs, zones d’activité à proximité des villages, dont la lisibilité disparaît tant le bâti s’étend, terrains à vendre, aménagements urbains en cours… Les constructions commencent à entamer les pentes des Monts Jura tandis que les villages se rejoignent le long des routes.L’agriculture s’intensifie, voyant sa surface se réduire au profit de l’urbanisation.

Objectifs de qualité paysagère

La plaine de Gex gagnerait à trouver un équilibre entre l’agriculture et l’urbanisation, évitant que la première ne disparaisse au profit de la seconde. Il conviendrait de stopper la consommation d’espace par les villas individuelles, de contrôler les extensions de villages en concentrant l’habitat en hameaux ou sous la forme de maisons mitoyennes.Les extensions des villages brouillent leur lisibilité : on ne reconnaît plus les centre bourgs. Ils perdent leur dynamisme au profit de lotissements épars qui deviennent de véritables quartiers autonomes.Le territoire devrait également préserver ses zones de bocage, comme sur le Mont Mussy, qui constitue aujourd’hui la dernière zone non encore habitée du secteur.

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